Elaboration d'un état des lieux et d'une proposition de programmation culturelle pour les 100 ans de la Maison du peuple de Saint-Claude en 2010.
Volonté de faire de cet événement un tremplin pour le futur de l'association.
Janvier 2009
Commanditaire : Maison du peuple de Saint-Claude
Travail en équipe de 2
Etude de l'accessibilité des centres culturels et sportifs de l'agglomération...
100 ans de la maison du peuple de Saint Claude
1. n du peuple
Les cent an s de la Maiso
Saint-DE GARDE
PAGE Clau
de
UV TX A08 - Aurélie CHARLES - Alice DAUSSY
2. Introduction 4
1. état des lieux 7
01. Histoire 8
1. Les origines de la Maison du peuple en Europe 8
2. Le mouvement coopératif et ouvrier de Saint-Claude, une école 9
3. La Maison du peuple de Saint-Claude 10
4. Après la coopérative, l’association 16
02. Saint-Claude, la ville 18
1. Saint-Claude, capitale du Haut-Jura 18
2. L’espace public 19
3. Espaces culturels, institutions municipales et infrastructures sportives 20
4. Les associations culturelles 22
5. Programmation culturelle pour le grand public 24
6. Activités avec les scolaires 26
03. L’architecture de la Maison du Peuple 28
1. Description des usages présents 28
2. Descriptif technique 29
3. Matériels disponibles 31
4. Localisation des supports de communication 31
5. Déplacements dans la Maison du peuple 31
04. L’existant culturel 34
1. Acteurs et fonctionnement 34
2. Contenu des sections 35
3. Économie 41
2. PROGrammation 43
01.Proposition d’événement 45
1. Bal populaire 45
2. Repas populaire 45
3. Concerts de chants populaires 46
4. Jeux traditionnels 47
5. Artothèque au caveau des artistes 47
6. Soirée «Aux origines du Jazz» 48
7. Chasse au trésor 48
8. Visite contée de la ville de Saint-Claude 49
2
3. 00
SOMMAIRE
9. Sketchs joués par les scolaires retraçant des moments de vie 49
au sein de la Maison du peuple
10. Programmation de films sortis durant l’année 1910 50
11. Programmation de films relatant l’histoire des luttes ouvrières 50
12. Représentation d’une prise de théâtre contemporaine 51
sur le thème de l’utopie moderne
13. Repas insolent : Animation gustative et théâtrale sur thème 52
des inégalités nord-sud
14. Fête des associations 52
15. Soirée Slam 53
16. Création d’un livre de réflexion sur l’utopie moderne, écrit par
les lycéens de Saint-Claude
17. Création d’affiches sur l’utopie moderne et mur de réflexions 54
18. Programmation de films de réflexion sur la société contemporaine 54
02. Les Acteurs de l’événement 56
03. Les lieux de l’événement 62
1. Dans la maison du peuple 64
2. Hors les murs 66
04. Le budget de l’événement 73
04. Le planning prévisionnel de l’événement 75
Conclusion 76
3. Bibliographie 81
4. Annexes 87
01. OrgAnisation d’un repas insolent 88
02. Programme 2008 du festival de la soupe de Florac 92
03. Programme du centenaire de la maison du peuple de Maffle 96
3
4. Dans le cadre de notre formation en Génie des Systèmes Urbains, à l’Université de Technologie
de Compiègne, une étude nous a été commandée par l’association la fraternelle de Saint-
Claude pour réfléchir sur les modalités de l’événement à organiser pour le centenaire de la
Maison du peuple de la ville.
Construite en 1910, par la Coopérative de production et de consommation, la Fraternelle, cette
Maison du Peuple est très vite devenu le symbole du patrimoine social et coopératif haut jurassien
ainsi qu’un haut lieu de l’histoire ouvrière. Mais, depuis la fin du mouvement ouvrier sanclaudien
en 1984, la Maison du peuple appartient à une association à but non lucratif «La fraternelle»,
à laquelle les coopérateurs ont donné vocation de sauvegarder l’immeuble de la Maison du
Peuple et de permettre la continuation de l’oeuvre d’éducation populaire qui avait sous-tendu
tout le mouvement depuis ses origines : « La valorisation du patrimoine bâti et historique; la
création, la diffusion et la formation dans les domaines de la culture contemporaine et vivante;
la création d’événements dans un lieu de vie, d’échanges et de débats. » (Art 2 des statuts de
l’association)
En 2010, la Maison du peuple aura 100 ans. La fraternelle souhaite à cette occasion proposer
une programmation particulière en rapport avec l’utopie sociale et le patrimoine architectural
exceptionnel que représentent la Maison du peuple de Saint-Claude. En apportant un regard
extérieur sur cette aventure associative historique et sociale, il nous a été demandé de réfléchir
à la programmation de cet événement mémoriel qui veut aussi être un vecteur du rayonnement
de la Maison du peuple dans la société d’aujourd’hui.
Mais comment valoriser un lieu de mémoire à l’occasion de sa commémoration? Comment tenir
compte de l’évolution de la société et de ses préoccupations dans le cas de la commémoration
d’un édifice de classe, symbole de l’utopie d’une époque et d’une population du siècle dernier
pour proposer un événement qui soit un éloge du passé en rapport avec le présent ?
Nos recherches de benchmarking ne nous ont guère aidées sur la question. En effet, si le XIXème
siècle à vu naître une multitude de Maisons du peuple en France et en Europe, peu existent
encore aujourd’hui. Parmi celles qui subsistent, beaucoup n’ont gardé de leur passé populaire
que le nom. Et si certaines, ont gardé quelques une de leurs activités d’antan, notamment
culturelles, nous n’avons trouvé qu’un seul exemple de commémoration du centenaire de ces
édifices de classe, alors que beaucoup de Maisons du peuple ont été construites avant celle de
Saint-Claude. La Maison du peuple de Saint-Claude présente donc la particularité de pouvoir
fêter son 100ème anniversaire sans avoir un jour perdu son usage. Et si les activités d’aujourd’hui
ne sont plus exactement celles d’hier, elles restent en rapport avec les principes fondateurs du
lieu.
Afin de comprendre l’originalité du cas sanclaudien et de sa longévité, nous allons commencer
notre étude par un état des lieux qui nous permettra de nous familiariser avec l’histoire et le
contexte actuel de vie de cet édifice remarquable.
4
5. introduction
Cet état des lieux constituera la base de la programmation proposée par la suite. En effet, ce
n’est qu’après avoir compris l’histoire de la Maison du peuple et des différentes associations
qui s’y sont succédées, de la ville de Saint-Claude, des particularités architecturales du lieu
et du fonctionnement existant des activités culturelles, que nous allons proposer des activités
et des événements pouvant promouvoir, lors de son centenaire, tout ce qui fait la richesse et
l’originalité de cette Maison du peuple.
5
8. 1. Les origines de la Maison du Peuple en Europe
Dans La Maison du peuple. Le temps d’un édifice de classe, Mario Scascighini revient sur les
facteurs à l’origine de l’avènement de la Maison du peuple en Europe et notamment en France.
Pour lui, il fait suite aux évolutions qu’a subies la société occidentale du XIXème siècle.
A cette époque, l’Europe connaît en effet une période d’industrialisation massive. Les modes
de production changent et d’une manière générale, au savoir-faire artisanal ou ouvrier est
substitué le travail indifférencié du prolétaire. On assiste donc à une déculturation des populations
rurales exilées à la ville, couplée d’une déculturation technique des travailleurs. Le quotidien est
dur pour ces gens qui doivent s’acclimater à des mœurs nouveaux et à des conditions de vie
souvent assez difficiles, surtout en ce qui concerne l’habitat et les ressources. A cette époque,
l’alimentation est en effet la principale charge des ménages. Les plaisirs sont exclus de la vie des
prolétaires ; le théâtre, l’opéra… réservés aux riches.
Très vite, le peuple va trouver une alternative à sa condition dans l’espace public et la
création de lien social. Les cafés deviennent ainsi des lieux de détente, d’échange… puis
de prise de conscience. Leur vocation politique s’accentue au point qu’ils apparaissent
comme les berceaux du syndicalisme naissant et le siège de la préparation des grèves et
des manifestations. A l’image des cercles bourgeois, les ouvriers créent des cercles souvent
politiques, et institutionnalisent donc leurs organisations informelles.
Parallèlement à la montée de la conscience politique des ouvriers et à l’émergence des
organisations ouvrières, on voit apparaître dans le paysage urbain des manifestations sportives
et culturelles à l’initiative de la population. Jeux divers, kermesses, musique et théâtre de rue,
bals populaires, spectacles de marionnettes, tournois de sport…ponctuent la vie de la ville.
Le socialisme apparaît à partir de 1830 en France et plus largement en Europe. Il critique
l’économie libérale, la machinisation et le développement intensif de l’industrie qui aggravent
les conditions de vie de l’ouvrier. Dès 1840, il conquiert le pouvoir et porte les problèmes et la
condition des classes ouvrières dans la sphère politique, rendant possible le développement
des activités et institutions populaires.
Le socialisme comprend plusieurs courants : le socialisme utopique, le socialisme marxiste et le
socialisme libertaire (anarchique).
Le socialisme libertaire représenté notamment par Pierre Joseph Proudhon porte la critique
de l’étatisme et revêt des conceptions diverses. Le socialisme marxiste est caractérisé par
l’objectif de la mise en commun des moyens de production et d’échanges, ainsi que par la
répartition des biens équitablement à tous. Karl Max en est le principal penseur. Il lutte pour
un monde sans classes sociales et sans oppression. Le socialisme utopique regroupe plusieurs
penseurs et praticiens parmi lesquels on peut citer Charles Fourier et Robert Owen. Il prône
la transformation sociale et l’édification d’une société idéale, fondée sur l’abondance et
l’égalité, et se caractérise généralement par l’idée de formation de petites communautés
plus ou moins autogérées et organisant, à côté de la vie professionnelle, la vie sociale, liant
architecture et société (logements, services sociaux et culturel, voire mœurs). La multiplication
de ces communautés, fraternellement fédérées, devant modifier l’ensemble de l’organisation
de la société. Il s’adresse à tous et n’entend pas fonder de distinctions entre les différentes
classes sociales.
8
9. 01
HISTOIRE
La Maison du peuple est essentiellement issue du socialisme utopique. Elle est aussi une forme
d’aboutissement du mouvement coopératif né en 1844 à Rochdale en Angleterre. Une maison
par le peuple et pour le peuple.
2. Le mouvement coopératif et ouvrier de Saint-Claude, une école
A l’initiative des syndicats, des coopératives..., les Maisons du peuple apparaissent donc peu
à peu dans le paysage urbain des villes européennes. A Saint-Claude, tout commence par la
création d’une coopérative d’alimentation :
émanation du Cercle Ouvrier de Saint-Claude, la coopérative d’alimentation La Fraternelle fut
fondée en 1881. Les statuts initiaux de l’entreprise s’inspiraient de ceux des sociétés lyonnaises,
nées au début du XIXème siècle, dont les bénéfices étaient affectés en quasi totalité à la réalisation
d’oeuvres sociales, dans la veine du mutualisme.
Vers 1884, les sociétaires de La Fraternelle, moins intéressés par l’aspect social de l’affaire
transformèrent les statuts afin de pouvoir profiter des bénéfices conséquents produits par la
vente du vin et des denrées d’épicerie.
Cependant, en 1889, les ouvriers diamantaires parisiens venus former leurs collègues haut-
jurassiens, font apparaître l’idéal socialiste à Saint-Claude.
Henri Ponard, un des piliers du socialisme local, entre à la Fraternelle en 1886, alors qu’elle ne
comptait que 150 adhérents et est élu membre du conseil d’administration en 1888.
C’est en 1896, qu’Henri Ponard entre dans l’histoire de la Fraternelle en étant à l’origine de la
refonte des statuts. Ces nouveaux statuts consacrent l’apparition d’une spécificité régionale
dans le système coopératif : la naissance de « l’Ecole de Saint-Claude » par différenciation avec
l’école de « Nîmes ». Dorénavant, la totalité des bonis résultant de l’activité de La Fraternelle,
c’est-à-dire les surplus dégagés une fois le travail rémunéré, reste aux mains de l’entreprise afin
d’augmenter le fonds social, aucune répartition individuelle ne venant en diminuer la masse.
Ensuite, à la différence de la plupart des coopératives françaises, La Fraternelle peut vendre à
des clients non sociétaires. Ses statuts prévoient aussi qu’en cas de dissolution, l’actif sera versé
à un groupement aux objectifs proches des siens ou à la municipalité pour servir de base à
une œuvre sociale. La Fraternelle s’engage aussi dans la production et se développe à partir
de 1899 avec le début de son activité de boulangerie et l’ouverture d’une succursale au 6 rue
du Faubourg Marcel. Dès 1919, avec la création de nombreuses succursales dans le Jura, c’est
la fédération des forces ouvrières au-delà de la ville est réalisée. La Mutuelle de la Maison du
peuple de Saint-Claude naît le 29 septembre 1907. Elle fait partie de ces sociétés de secours
mutuel de la région de Saint-Claude qui se constituent en Union le 19 octobre 1907 afin de
créer une pharmacie mutualiste, ouverte le 1er janvier 1908 au 8 rue de la Poyat. L’«Association
d’alimentation, de production, de prévoyance, de secours et retraites La Fraternelle », S.A.
à capital et personnel variables, poursuit ainsi ses activités dans le domaine social et son
développement sous l’impulsion d’Henri Ponard qui réussit à fédérer les entreprises jurassiennes
dans une aventure coopérative et humaniste de grande ampleur.
Au travers de cet homme, la Fraternelle s’implique aussi politiquement. En effet, Henri Ponard,
participe activement aux combats politiques en tant que responsable de la Fédération socialiste
du Jura ; et, entre 1924 et 1928, en tant que député du Jura. Il devient le co-fondateur du
9
10. syndicat Le Travail ; puis en 1893, du Cercle du Travail. Il assure également la comptabilité de
l’Imprimerie Ouvrière et de la Fraternelle. En 1897, il établi les statuts de la coopérative « Le
Diamant » puis ceux de la coopérative « La Pipe » en 1906, y incluant à chaque fois la clause de
non répartition des bénéfices aux sociétaires adoptée à son initiative à la Fraternelle en 1896.
A sa mort en 1928 et la crise pétrolière de 1929, la Fraternelle amorce un lent déclin. Pour
combattre la concurrence des grandes surfaces, elle fusionne en 1965 avec d’autres
coopératives jurassiennes telles la Famille à Moret et la Fourmi du Cuzot. Cela ne suffit pas, les
conditions économiques sont trop défavorables au mouvement coopératif local qui ne peut
plus faire face.
En 1984, la coopérative disparaît et confie les bâtiments de la rue de la Poyat ainsi que ses
archives à une association loi 1901 créée à l’occasion. Cette association se donne pour objectif
«d’assurer la pérennité et la continuation de l’œuvre et de l’action entreprises par la Mouvement
Coopératif et Ouvrier de Saint-Claude depuis XIXème siècle et notamment dans les domaines
de l’éducation populaire, des œuvres sociales, des activités culturelles, artistiques et sportives»
(extrait des statuts).
3. La Maison du peuple de Saint-Claude
A. La Maison du peuple de Saint-Claude, avènement du mouvement ouvrier haut-
jurassien
« Vers 1890, outre la Fraternelle, de nombreuses autres structures avaient été créées par les
ouvriers du Haut-Jura, syndicats, coopératives de production, cercles et groupes socialistes.
Il apparaissait, aux yeux des principaux dirigeants, que les disparités trop souvent entretenues
entre ces organisations entraînaient des fractures néfastes à la constitution d’une réelle force
politique. L’idée a alors été de rassembler ces différentes structures dans un même lieu. En
effet, dès la création de la coopérative d’alimentation, les sociétaires évoquèrent le problème
des locaux. Le stockage du vin requérait l’utilisation de vastes caves ; la vente de l’épicerie au
détail nécessitait la tenue d’une échoppe en bonne place dans les rues commerçantes de la
ville. Pendant plusieurs années, la coopérative loua donc différents immeubles de Saint-Claude.
Mais vers 1890, l’essor de la société incita les membres du Conseil d’administration à rechercher
l’édifice idéal. En 1894, le choix des sociétaires se portait sur la maison Dumoulin, au 12, rue
de la Poyat. Henri Ponard mettait en avant les différentes caractéristiques de cette maison
: l’étendue et la solidité de la construction, la possibilité d’accès à la cour pour les chariots,
le grand jardin où pouvaient s’étendre les bâtiments en cas de besoin et la bonne place au
centre commercial de la ville. »
En parallèle, entre 1897 et 1899, les socialistes sanclaudiens découvrent le modèle de Maison du
peuple développé par les ouvriers du Vooruit de Gand. Henri Ponard décide donc d’aller visiter
les Maisons du peuple de Bruxelles et de Gand afin de comprendre leur fonctionnement. Le
bâtiment de Gand regroupait sous un même toit les entrepôts et les bureaux de la coopérative
de consommation, les locaux syndicaux et l’immense salle des fêtes, à la fois d’expression et
de diffusion de l’idéal, et espace de sociabilité. En septembre 1899, le projet est lancé ; en
10
11. 01
histoire
novembre 1899, Jean Jaurès, invité par les socialistes jurassiens, appuie cette résolution nouvelle
devant la foule venue l’écouter.
Dès le 15 mai 1900, Henri Ponard expose au conseil d’administration de la Fraternelle les
avantages qu’offrirait à la société la création d’un tel établissement - réunissant salles de réunion,
caves, fours et entrepôts - pour «développer ses services dans son propre local, centraliser son
administration et étendre continuellement son commerce.»
Dès l’année suivante, il demande à l’architecte socialiste Charles Meunier de dresser un avant-
projet de Maison du peuple à Saint-Claude.
Simultanément, le 16 décembre 1901, sont achetés les terrains nécessaires à la construction. Ils
sont situés à l’arrière de l’immeuble de la rue de la Poyat, qui abrite alors le café, un magasin
de la société et des logements.
Après un dernier voyage d’étude de l’architecte en février à Bruxelles, Gand, Jolimont et Paris
auprès de Maisons du peuple et de coopératives, l’avant-projet est présenté par Henri Ponard
à l’assemblée générale du 2 mars 1902. Il déclare alors : «Depuis trois ans l’idée de l’édification
d’une Maison du peuple, qui soit à la fois un foyer économique par ses services d’instruction, de
distractions utiles et d’agréments, et un foyer de solidarité par le développement de ses caisses
de secours et de retraite, nous tient au coeur, et nous attendons avec une impatience toujours
plus vive sa réalisation.»
Le projet est alors adopté par 132 voix contre 25 et 3 abstentions et c’est ainsi que la Maison du
peuple de Saint-Claude est bâtie de 1908 à 1910 par l’architecte Paul Mouret sous les propositions
créées en 1902 par Henri Ponard et l’architecte Charles Meunier. Entre 1902 et 1908, une révision
du projet est effectuée. En effet, le projet nécessite un emprunt de 400 000 francs, à réaliser par
l’émission de 2 400 obligations nominatives et au porteur, dont le remboursement définitif est fixé
au 1er janvier 1940. En fait, cet emprunt est un échec et le projet reste en suspens. Les plans de
Charles Meunier subissent alors quelques changements. L’inauguration aura tout de même lieu
le 18 septembre 1910.
« La « cathédrale des temps nouveaux » devint l’immeuble phare du socialisme jurassien. De
1910 à 1940, l’essor économique de la coopérative ne cessa que pendant la Première Guerre
Mondiale. Le développement industriel de Saint-Claude, en provoquant une extension de la
ville, suscita une implantation systématique de La Fraternelle dans les nouveaux quartiers. Dès
1919, les coopérateurs purent concrétiser leur projet ancien : fédérer ou absorber les petites
sociétés rurales, afin de souder, au-delà du cadre urbain ou péri-urbain, l’ensemble des forces
socialistes. »
B. Évolution des usages du bâtiment
Les locaux de la Maison du peuple de Saint-Claude se situent au niveau de l’ancienne maison
Dumoulin qui date du 18e siècle mais qui est agrandie de deux ailes entre 1855 et 1874. La
Fraternelle achète ce bâtiment en 1894.
« Alors que l’architecte socialiste Charles Meunier dessinait une première ébauche, la licence
du café Blondeau fut libérée ; en décembre 1902, La Fraternelle inaugurait le Café de la Maison
du peuple, première manifestation du projet futur, lieu de communication et de sociabilité par
excellence. »
11
12. Le projet d’origine de Charles Meunier prévoyait d’aménager le lieu avec dans un bâtiment
de six étages: des caves à fromage et à vin, des entrepôts et chambres froides, des magasins
de vente, 33 logements, des bureaux et des salles de réunion, une bibliothèque, un café et un
théâtre. Deux corps de bâtiments, en contrebas, doivent accueillir sur deux niveaux une usine
de pipes et la boulangerie avec ses magasins à farine.
Etat du 12 de la rue Poyat en 1894 Projet d’aménagement de Charles Meunier
Suite aux problèmes de financement, les plans de Charles Meunier sont modifiés. Les logements
et les magasins de vente prévus au rez-de-chaussée côté rue de la Poyat ont été remplacés par
le théâtre qui se développe alors sur trois niveaux et offre 600 places. Les logements disparaissent
et sont remplacés par la charcuterie et la bibliothèque. De même, en contre-bas, la boulangerie
et l’usine de pipes disparaissent également.
Dès 1913, la cour inférieure reçoit un gymnase et une salle de répétition destinée à la chorale
et à la fanfare.
En 1919, de nouveaux aménagements changent les usages de la Maison du peuple. Un bûcher
est alors surélevé pour accueillir l’imprimerie. Cette construction permet également d’agrandir
la salle du café.
En 1920, la Maison du peuple répond à diverses fonctions: production et commerce de biens
de consommation, administration de la société, habitation, activités sociales et culturelles. Elle
12
13. 01histoire
est alors composée :
• D’un théâtre ;
• D’un café ;
• D’une écurie ;
• D’une remise à automobile
et d’un atelier de réparation;
• D’une imprimerie ;
• D’une bibliothèque ;
• De salles de réunion ;
• D’une charcuterie ;
• D’une crémerie ;
• D’un atelier de
torréfaction;
• D’une boulangerie ;
• De chambres froides ;
• D’entrepôts et de celliers ;
• D’un gymnase ;
• D’un siège de syndicats,
de la Bourse du travail et du
journal le Jura Socialiste.
Au même endroit, dans la maison
Dumoulin se trouve :
• Une épicerie ;
• Un restaurant ;
• Des bureaux ;
• Des salles de réunion
• Des logements.
« En juillet 1920, on pensait Etat du 12, rue Poyat en 1910
déplacer l’écurie vers le fond de
la cour, derrière le théâtre, pour transformer l’ancien local, placé en prolongement de l’aile nord
du vieux bâtiment, en chambre de manipulation des huiles. En partie de la cour supérieure, afin
d’agrandir les entrepôts devenus exigus et malcommodes ; malgré l’importance de l’enjeu, la
restructuration de la cette partie de la parcelle et la construction des « sheds » des nouveaux
entrepôts ne furent achevées qu’en août 1924. »
« Mais l’expansion de la coopérative imprima plus largement le paysage urbain. Outre l’ouverture
de magasins dans d’autres secteurs de la ville, la construction des immeubles du boulevard de
la République imposa l’image de la Fraternelle sur la place du Pré, nouveau centre de la cité
voulu par les autorités municipales. »
Sur le plan cadastral de 1980, on peut constater les différents usages présents à cette date. (cf.
page de droite)
13
14. La Maison du peuple appartient désormais à l’association la fraternelle qui est organisée en
sections autour des thèmes du cinéma, du théâtre, de la musique et des arts plastiques. C’est
pourquoi, en 1984 et 1985, elle remplace l’ancienne salle des Assemblées par deux salles de
cinéma de 84 et 124 places. Pour son atelier patrimoine, en liaison avec l’Education Nationale,
elle réhabilite l’imprimerie en
1991.
En 1992, le site est occupé par
un magasin de commerce, des
bureaux de l’Union mutuelle
du Haut-Jura, le siège de
l’association la fraternelle, la
bibliothèque et une salle de
réunion, l’atelier arts plastiques,
des logements, un théâtre,
un cinéma, un café, une
remise d’automobile et une
imprimerie.
Malgré les évolutions du
lieu et des usages, on peut
remarquer que la Maison du
peuple de Saint-Claude a
toujours regroupé des usages
de culture, d’administration
et de politique, d’habitation
et de commerce de biens de
consommation. Cependant
l’importance des usages a
changé. Dorénavant la culture
a pris le dessus sur l’usage de
commercialisation de biens de
consommation.
Etat du 12, rue Poyat en 1940
14
15. 01 histoire
Extrait du plan cadastral, 1990
tiré de l’Inventaire général du Patrimoine culturel de Franche-Comté
15
16. 4. Après la coopérative, L’association la fraternelle
En 1984, la fraternelle, association de loi 1901 devient propriétaire des bâtiments rue de la Poyat
et des archives de la Fraternelle.
Les anciens coopérateurs cèdent ainsi la Maison du peuple à des jeunes, regroupés en
association, qui veulent développer les activités culturelles dans la Maison du peuple, lieu
unique à Saint-Claude.
Les membres fondateurs de l’Association et les administrateurs successifs, se sont proposés :
• De perpétuer le souvenir de l’action menée, depuis 1881, par la coopérative « La
Fraternelle», qui a pris le nom en 1965 de « Les coopérateurs du Jura » ;
• De conserver « La Maison du peuple » et lui permettre d’assurer son activité, ainsi que l’a
voulu, en 1910, le Conseil d’Administration de « La Fraternelle », animé par son Président Henri
Ponard.
Les statuts de l’association précisent également :
« En effet, l’idéal qui a animé ses fondateurs ne pouvant être poursuivi par la Coopérative elle-
même, il appartiendra à l’Association de se substituer à la Coopérative pour gérer la Maison du
peuple.
L’association devra en particulier veiller à ce que se perpétue le souvenir des sacrifices consentis
par La Fraternelle durant l’occupation allemande en favorisant la Résistance Jurassienne. »
L’article 2 des statuts définit les objectifs de l’Association :
« L’association a pour objet d’assurer la pérennité et la continuation de l’œuvre et de l’action
entreprise par le Mouvement Coopératif et Ouvrier de Saint-Claude depuis le XIXème siècle et
notamment dans les domaines de l’éducation populaire, des œuvres sociales, des activités
culturelles, artistiques et sportives, de développement de l’activité de production et de diffusion
de spectacles avec licence d’entrepreneur du spectacle conformément à la législation en
vigueur.
La gestion de la Maison du Peuple fondée pour les buts précités par la coopérative La Fraternelle
devra constamment faire référence aux mobiles qui avaient animé les dirigeants de ladite
Coopérative en créant :
• Le cinéma-théâtre devenu pour la ville de Saint-Claude, un centre d’intérêt particulier
eu égard aux facilités qu’offre la salle pour la réalisation de soirées culturelles, musicales ou
théâtrales ;
• Les groupes d’agréments, que l’association s’engage à encourager, notamment au
travers de l’association omnisport « La Prolétarienne » et de la Bibliothèque de la Maison du
Peuple ;
• Des salles de réunions, que l’association devra entretenir et mettre à disposition dans
l’esprit des coopérateurs de la Fraternelle.
En s’appuyant sur l’héritage légué par les Anciens, l’actuelle association « La fraternelle » a pour
objet :
• La valorisation du patrimoine bâti et historique ;
• La création, la diffusion et la formation dans le domaine de la culture contemporaine et
vivante ;
• La création d’événements dans un lieu de vie, d’échanges et de débats.
À l’image des anciens groupes d’agréments et afin de faciliter la gestion de différents secteurs
16
17. 01histoire
d’activités, l’association peut constituer des sections ; leurs rôles et leurs fonctionnements sont
définis dans le règlement intérieur. »
En fait, d’abord gestionnaire du cinéma, l’association remet en état le bâtiment et le matériel
d’imprimerie et de sérigraphie ; entre 1987 et 1990 elle propose très vite une programmation
musicale axée sur le Jazz, des ateliers patrimoine à destination des scolaires, une programmation
théâtrale, des ateliers théâtres et s’approprie le café comme lieu d’échanges, de rencontre,
de découvertes et de partage. Plus tard, elle crée une section archives pour favoriser la mise
en valeur de son patrimoine et porter à la connaissance du public l’aventure de la Fraternelle
et du mouvement ouvrier sanclaudien et jurassien. Petits à petit, elle tisse des partenariats avec
d’autres associations sanclaudiennes comme la ludothèque, et développe les résidences
d’artistes et les activités transversales.
Peu à peu donc, l’association étend ses activités et prend de l’ampleur. Fonctionnant
essentiellement grâce à l’implication de ses nombreux bénévoles, elle est amenée à créer des
postes salariés au fur et à mesure que le besoin s’en fait sentir.
17
18. 1. Saint-Claude, capitale du Haut-jura
A. Localisation
La ville de Saint-Claude est située dans
le Jura, département de la région de
Franche-Comté, au pied des plateaux
du Jura, au confluent de la Bienne et du
Tacon, à 435 mètres d’altitude dans une
vallée que surplombent des sommets
pouvant atteindre 1000 mètres.
Capitale du Haut-Jura, elle abrite près
de 13000 habitants.
B. Accessibilité
Par la route, Saint-Claude se trouve à :
• 475km de Paris
• 120km de Besançon
• 85km d’Annecy
• 35km de Les Rousses
• 55km de l’aéroport de Genève-
Cointrin
• 120km de l’aéroport St Exupéry
La ville est également desservie par les lignes de TER Paris-Dôle-Saint-Claude et Lyon-Morez, ainsi
que par une ligne de bus du réseau de l’Ain (ligne 130 : Lyon-Oyonnax-Saint-Claude). Elle est
reliée aux autres communes du département par le réseau de bus URBUS39, dont les horaires
répondent essentiellement aux besoins des scolaires.
Ainsi, notamment à cause du relief assez marqué dans la région, l’accès à Saint-Claude n’est
ni aisé, ni rapide.
C. Historique
Pour beaucoup, la ville de Saint-Claude est plus associée à la pipe en bois qu’à la Fraternelle
ou à la Maison du peuple. étrange si l’on considère que sans l’existence de la coopérative de
la Fraternelle, la filière de la pipe ne se serait pas forcément autant développée et les pipes de
Saint-Claude ne seraient peut être pas devenues si célèbres. Le passé haut en couleurs de la
ville mérite d’être rappelé.
Il reste peu de chose de ce qui fut l’un des premiers monastères d’Occident, fondé dans les
premières décennies du Vème par deux religieux originaires de la région, Romain et Lupicin, sur
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saint-claude,
la ville
l’emplacement d’un établissement gallo-romain sans doute déserté. Seule reste l’imposante
cathédrale, ancienne église abbatiale construite entre les XIVème et XVIIIème siècles, et élevée au
rang de cathédrale en 1742. Condadisco devint Saint-Claude au cours du XIIIème siècle.
S’appuyant sur ses premières franchises acquises au XIIIème siècle, la ville acquit peu à peu son
indépendance par rapport à l’abbaye et développa un artisanat actif basé sur la production
de petits articles en bois ou en os tourné vendus aux pèlerins : chapelets, sifflets et toutes sortes
de quinquailleries qu’on appellera plus tard articles de Saint-Claude.
La Révolution puis le grand incendie de 1799 causèrent un frein à l’accroissement de la
population amorcé au XVIIIème siècle ; il reprit à la fin de l’Empire avec le rattachement des
communautés d’Etables et Vaucluse en 1811 et surtout la multiplication des usines hydrauliques
utilisant la force motrice des cours d’eau : papeterie, filature de coton, tréfileries…
La tournerie traditionnelle connut un grand essor à partir de 1855 grâce à la pipe de bruyère
dont Saint-Claude eut le monopole pendant quelques décennies et qui fait encore aujourd’hui
l’essentiel de sa renommée, même si cette industrie n’occupe plus qu’un petit nombre de
personnes.
C’est le cas également pour l’industrie lapidaire (taille des pierres précieuses naturelles ou
artificielles) et diamantaire, connue dès le XVIIIème siècle et développée dans les années 1880,
de pair avec le mouvement coopératif dont elle contribua à faire le succès économique
(coopératives Adamas et Le Diamant) ; elle reste cependant bien représentée dans les
communes voisines de Villard-Saint-Sauveur et Septmoncel.
Marquée par les conséquences de la crise mondiale des années 1930 qui entraîna le départ
de nombreux immigrants de fraîche date, puis par les déportations de 1944, handicapée par
un cadre géographique très resserré, Saint-Claude connut une période de régression jusqu’aux
années 1960. Grâce à l’ouverture d’une zone industrielle du Plan d’Acier en 1970, les entreprises
de plastique et de métallurgie, souvent dérivées de la tournerie-tabletterie, ont peu à peu quitté
le centre ville malcommode en laissant derrière elles des friches industrielles que la municipalité
essaie de résorber.
Le fusionnement avec les 5 communes limitrophes de Chaumont, Chevry, Cinquétral, Ranchette
et Valfin en 1974 apporta 450 habitants supplémentaires et quelques terrains constructibles.
Aujourd’hui, Saint-Claude fait partie de la Communauté de Communes du Val de Bienne qui
regroupe 13 communes. Elle possède un PLU, et une partie du territoire communal est classée
en Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP).
2. L’espace public
Par manque de temps, nous n’avons pas pu visiter Saint-Claude dans son ensemble. Cependant,
nous avons pu découvrir son centre ville autour de la rue de la Poyat, et recenser un certain
nombre de caractéristiques et d’éléments de l’espace public qui seraient à prendre en compte
dans l’élaboration d’une programmation hors les murs de la Maison du peuple. Certaines
constructions pourraient également servir de supports de communication.
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20. Espaces publics à mettre en scène
• Place des carmes
• Place du 9 avril 1944
• Place Louis XI
• Montée Saint-Romain
• Marché couvert
• Place de la Halle
• Passages piétons ou semi-piétons
Supports urbains de communication
• La façade de la Maison du peuple
• Les ponts de Saint-Claude : Pont de Pierre et Grand pont notamment
• N’importe quelle autre façade surplombant la Bienne ou le Tacon, notamment les
immeubles d’habitation appartenant anciennement à la Fraternelle, boulevard de la
République.
3. Espaces culturels, institutions municipales et infrastructures sportives
Si l’on s’intéresse à la fréquentation des musées dans le Jura pour l’année 2007, on obtient la
classification des dix premiers :
• Anciennes Salines - Salins-les-Bains avec 49 054 visiteurs
• Maison des fromages - Les Moussières avec 33 184 visiteurs
• Musée de la pipe et du diamant - Saint-Claude avec 28 272 visiteurs
• Musée du Jouet - Moirans-en-Montagne avec 25697 visiteurs
• Centre Paul Emile Victor - Prémanon avec 25 000 visiteurs
• Musée des Beaux-Arts - Dole avec 19 542 visiteurs
• Maison de Louis Pasteur - Arbois avec 14 998 visiteurs
• Musée de la lunetterie - Morez avec 14 622 visiteurs
• Musée de la tournerie - Lavans-les-Saint-Claude avec 13 286 visiteurs
• Musée de la maison natale de Pasteur - Dole avec 11 872
Au travers de la fréquentation du musée de la pipe et du diamant, Saint-Claude apparaît
comme une ville jurassienne visitée. Cette fréquentation pourrait augmenter dans les années
à venir avec l’ouverture récente d’un musée des beaux arts au cœur de la ville ; le musée
de l’abbaye, qui propose une collection léguée par les artistes Guy Bardone et René Genis,
et présente au sous-sol des vestiges archéologiques attestant de la présence de l’un des plus
anciens monastères de France. Ce musée semble en effet faire l’unanimité auprès de ceux qui
l’ont visité. Il est aussi labellisé « musée de France ».
Outre ces deux musées, d’autres lieux rythment la vie culturelle de Saint-Claude. Nous évoquerons
ici seulement ceux qui ne font pas partie de la Maison du peuple.
• Patrimoine religieux
L’église du Sacré-Cœur fut bâtie en 1923. Elle témoigne de l’importance prise alors par les
quartiers nord de la cité, comme ils étaient dénommés à l’époque.
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La cathédrale Saint-Pierre est classée Monument Historique.
Elle fut construite entre le XIVème et le XVIIIème siècle. On y trouve aujourd’hui dans la chapelle, la
châsse contenant le corps de cire du Saint. L’avant bras du vrai corps du saint, qui échappa à
la profanation de 1794, est conservé dans le trésor. L’auriculaire de la main gauche se trouve
dans un reliquaire que vous pourrez voir en passant derrière l’autel. De magnifiques stalles sont
également présentes.
Chapelle Expiatoire des Carmes a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments
Historiques en 1977. Les carmes-déchaussées, ordre religieux d’origine espagnole, s’installèrent
à Saint-Claude au XVIIème siècle. Ils achetèrent plusieurs maisons et jardins entre la rue de la
Poyat et derrière Bonneville et les transformèrent en couvent. La chapelle expiatoire date de
1869 seulement : elle fut élevée «en expiation du crime des révolutionnaires» qui avaient brûlé
le corps de Saint-Claude en 1794.
• Musées et expositions
L’exposition Résistance et Déportation, place Louis XI a été crée au début des années 2000. Elle
fait découvrir l’histoire de la résistance dans le Haut-Jura grâce à de nombreux documents et
photos. Une salle est également consacrée à la déportation, elle retrace le calvaire enduré par
tant d’hommes, de femmes et d’enfants. L’entrée est gratuite.
Le caveau des artistes, salle d’exposition gérée par le Service culturel municipal propose entre
10 et 12 expositions d’amateurs et de professionnels par an. Peinture, sculpture, photographie
s’y côtoient et invitent à un petit moment de détente et de découverte des arts plastiques.
Entrée libre
• Institutions municipales
La bibliothèque municipale propose outre des collections diversifiées régulièrement renouvelées
et des conseils et propositions de lecture, des espaces pour lire, feuilleter, travailler ou consulter
Internet. Elle organise également des animations et des expositions tous publics (atelier
d’écriture…)
Le Conservatoire municipal de musique est un vaste édifice construit sous la place du 9 avril
qui abrite une institution publique à vocation de former des musiciens amateurs de bon niveau
et d’accompagner le plus loin possible les talents particuliers qui envisagent de poursuivre des
études dans un conservatoire supérieur, en vue d’une carrière musicale. Il dispose de salle de
répétitions…
Infrastructures sportives extérieures : Stade de Serger, Stade de vol libre, Centre nautique,
Tennis
• Edifices publics
La Salle des fêtes de Saint-Claude, 10 rue Rossuet accueille notamment les concerts du
conservatoire municipal de musique. Elle peut contenir jusqu’à 450 personnes et dispose
d’éléments de scène. Elle est accessible aux handicapés
L’Espace Bavoux-Lançon dispose de plusieurs salles et accueille plusieurs fois par mois les
conférences des amis du vieux Saint-Claude, ainsi que les conférences de l’université ouverte
du Haut-Jura. Des expositions, ainsi que de nombreuses réunions y ont également lieu.
Le Palais des sports de la ville peut se transformer en salle de spectacle. Il est utilisé à cette fin
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22. notamment quand les contraintes techniques des spectacles ne permettent pas qu’ils soient
joués au théâtre de la Maison du peuple. Il accueille aussi des manifestations sportives de tous
types.
Dans le cadre du centenaire de la Maison du Peuple de Saint-Claude et éventuellement de
manière plus générale, il est intéressant d’envisager l’organisation de spectacles, d’activités
... dans ces lieux de Saint-Claude hors de la Maison du peuple. En effet, si tout le monde ne
fréquente pas la Maison du peuple de Saint-Claude, la mobilisation de nouveaux espaces pour
les activités de la fraternelle (surtout dans le cadre du centenaire de la Maison du peuple) peut
contribuer à la faire connaître et à développer son public. Par ailleurs, le partenariat avec ces
lieux permet d’élargir la gamme des activités à proposer pour l’événement.
4. Les associations culturelles
Il existe également beaucoup d’associations à Saint-Claude. Celles-ci sont diverses et variées.
Elles constituent une véritable source de partenariat possible avec la Maison du peuple qu’il ne
faut pas négliger.
A. Expression artistique
Les associations à mission d’expression artistique peuvent rejoindre les sections de la Maison du
peuple pour certains événements. A Saint-Claude, les associations présentes sont :
Chant :
• A tempo : Robert Charreyre – 45 rue Faubourg Marcel – 03 84 45 17 55
• Atout cœur : Jean-Marc DUMONT – 8 rue du Pré – 03 84 41 07 64
Fanfare :
• Batterie-fanfare : René GRANDCLEMENT – 14 rue de la Poyat – 03 84 45 31 22
Musique :
• Musique pour tous : Daniel OBER – 36 rue du Collège – 03 84 45 18 02
• Festival de musique du Haut-Jura – Organisation d’un festival de musique sur les mois de
juin et juillet : Didier PERRET – 3 rue Reybert – 03 84 45 18 85
Organisation de spectacles :
• Saint-Claude au fil du temps : Simone LORGE – 5 rue de la Sous-Préfecture – 03 84 45 01
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B. Jeunesse
La Maison du peuple a une mission d’éducation populaire, il semble donc intéressant de
proposer des partenariats avec les associations dites «jeunesse» de Saint-Claude.
• Associations de parents d’élèves – Amincale des familles et amis de l’école de musique
sanclaudienne : Hervé DUQUET – 10 rue du 8 mai 1945 – 03 84 45 71 39
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• Association des parents d’élèves marocains : Abderrahim GUENBOURA – 34 rue Bonneville
– 03 84 45 57 29
• Association des parents d’élèves turcs de st claude et ses environs : Erdal OZTURK – 1
avenue Belfort – 03 84 45 42 96
• Association des amis de l’école laïque : Sandrine LIZEE – 32 rue du Pont Central – 03 84 45
46 89
• Parents d’élèves des écoles publiques : Marc VILLIEN – 1 avenue Belfort – 03 84 45 54 21
• Fédération des conseils de parents d’élèves des écoles publiques : 1 avenue Belfort – 03
84 45 02 47
C. Vie sociale
Là encore, les associations sociales doivent faire partie des ressources possibles pour la Maison
du peuple :
• Amis d’emmaüs : Andrée HUGONNET – 7 place Christin – 03 84 41 03 88
• Artisans du monde Saint Claude (Boutique) : 12 rue de la Poyat – 03 84 45 79 58
• Association des paralysés de France : Marie-Louise JOURDAIN – 27 rue des Perrière – 03 84
45 14 53
• Association des parents et amis des personnes handicapées mentales : Gérard BARRET –
Centre d’aide par le Travail – 32 rue du Pont Central – 03 84 45 07 73
• Comité des œuvres sociales communal et intercommunal de St Claude et du Haut-Jura :
Marie-Alexandre VERPILLAT – 32 rue du Pré – 03 84 41 42 71
• Epicerie sociale : 10 rue de la glacière – 03 84 45 39 77
• Foyer socio-éducatif CES Rosset : CES Rosset – 03 84 45 11 60
• Foyer socio-éducatif lycée pré Saint-Sauveur : Dominique CHARBONNIER – Lycée Pré-
Saint-Sauveur – 03 84 45 33 03
• Union départementale des associations familiales du Jura : Agnès CABASSET – 17 rue du
Belvédère – 03 84 45 61 18
D. Sports et loisirs
La Fraternelle avait installé le sport dans ses activités principales et effectuer un partenariat
avec les associations sportives et de loisirs peut être un « retour aux sources ».
Ludothèque, échecs, bridge, informatique, pipe, astronomie, tarot,
Athlétisme, aïkido, badminton, cyclisme, escalade, escrime, basket, chasse, course à pied,
football, gymnastique, handball, judo, karaté, pratique de la montagne, pêche, pétanque,
plongée, randonnée, rugby, ski, ninjutsu, tai-jitsu, tai-chi-chuan, tennis, tir à l’arc, danse, volley-
ball, V.T.T.
L’association «La Prolétarienne» avec laquelle la Fraternelle organisait des événements et des
enseignements sportifs existe toujours : 12 Boulevard République – 03 84 45 27 91
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24. E. Vie locale
• Associations d’anciens combattants : Maquis du Haut-Jura : Raymon BAILLY – 2 chemin
de la Rochette – 03 84 45 47 28
• Association des diamantaires et lapidaires du Haut-Jura : Olivier GOUJON – 1 place
Faizant
• Amis du Haut-Jura : Francis WIEL – Gîtes Melo – Le Manon – 39310 SEPTMONCEL – 03 84 41
25 14
• Association des portuguais : Serge SOARES – 18 chemin de la Crozate – 03 84 45 52 88
• Association des réfugiés laotiens du Jura : Khambay BOUARAVONG – 29 rue de la Glacières
– 03 84 45 65 21
• Association franco-italienne esperia : Agostinon FAVIA – 1 avenue Belfort – 03 84 45 29 55
• Association franco-maghrebine de Saint-Claude : Hamadi BOUTANA – 5 rue Pasteur – 03
84 45 20 50
• Amis du Vieux Saint-Claude : Michel LANCON – 3 chemin Bataille – 03 84 42 19 09
5. Programmation culturelle pour le grand public
Encore une fois, il est ici question de la programmation culturelle de la ville de Saint-Claude,
hormis l’offre de la fraternelle sur laquelle nous reviendrons par la suite.
A. Programmation annuelle
Dans sa saison culturelle disponible notamment sur internet et sur demande, la ville de Saint-
Claude propose chaque année, une quinzaine de spectacles de théâtre, de danse et de
musique. La programmation est variée ; musique classique, jazz,, humour musical, opérette,
théâtre de boulevard, chanson, danse contemporaine… Les spectacles ont lieu à la salle des
fêtes, au palais des sports ou au théâtre de la Maison du peuple qui est loué pour l’occasion.
Outre des concerts proposer en partenariat avec la ville, le conservatoire de musique de Saint-
Claude propose chaque année plusieurs concerts gratuits.
B. Sport et loisirs
Les associations sportives de Saint-Claude sont actives toutes l’année, et proposent à leurs
adhérents de participer à des manifestations sportives. Le palais des sports accueille régulièrement
certaines de ces manifestations. D’autres ont lieu en plein air, comme le raid VTT jura.
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25. 02
saint-claude,
la ville
C. Réflexion
Les amis du vieux Saint-Claude et l’Université Ouverte du Haut-jura proposent tous les mois des
conférences respectivement sur l’histoire de Saint-Claude et du Jura, et sur des thèmes divers.
D. Festivals et événements
Le Festival des soufflaculs, ancienne fête traditionnelle célébrée par les moines le mercredi des
Cendres (carnaval), a lieu aujourd’hui fin mars ou début avril. Les habitants, qui revêtus une
chemise de nuit, et armés de soufflet, allaient déloger, le visage masqué, l’esprit malin sous les
jupes des femmes, défilent aujourd’hui déguisés accompagnés de chars. La fête est l’occasion
de batailles de confettis et d’une retraite aux flambeaux.
Le Week-end de l’artisanat et des métiers de l’art à lieu tous les 2 ans.
Le Festival de la musique du haut-jura se déroule tous les ans en juin. D’année en année, le
Festival de Musique du Haut-Jura trace son sillon « Musique Ancienne » à travers les hauts lieux
d’un patrimoine architectural exceptionnel. Musique ancienne et baroque, art vocal, restent le
fil conducteur de cet événement culturel permettant ainsi aux mélomanes de découvrir avec
enchantement un répertoire musical un peu oublié.
Jazzcontreband a été créé en 1997 par trois structures franco-genevoises, le festival
Jazzcontreband. C’est le premier événement transfrontalier voué au jazz. Aujourd’hui,
Jazzcontreband est un festival regroupant 12 structures et un outil fédérateur pour le jazz.
D’Jazz au bistrot fait partie du collectif et participe au festival.
Les petites fugues sont un “ festival ” de littérature contemporaine organisé chaque année lors
de la seconde quinzaine de novembre, par le Centre régional du Livre de Franche-Comté (CRL),
en partenariat avec une centaine d’acteurs du livre (bibliothèques, librairies, établissements
scolaires, théâtres, structures culturelles) mobilisés dans tout le territoire de la région de Franche-
Comté.
Jazz en scène est un festival des scènes unies dans un même événement. Il est organisé par la
Fédération des scènes de jazz et de musiques improvisées (FSJ), et il fête ses 10 ans cette année.
Conçu dans un esprit de partage, ce festival original, associe grâce à un double plateau et à
des échanges inter-régions, les musiciens les plus en vue de la scène actuelle aux formations
régionales émergentes, révélant les talents de demain.
Tout en apportant un éclairage sur la richesse du travail artistique effectué au cours de l’année
par les scènes de la FSJ, la Fédération ouvre, pendant quatre jours, les portes du festival aux
clubs et scènes de tous horizons; ce qui constitue une formidable opportunité de partenariat
avec des lieux de diffusion, urbains ou ruraux.
Le café de la Maison du peuple de Saint-Claude accueille deux concerts du festival cette
année.
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26. 6. Activités à destination des scolaires
Outre sa programmation régulière, le service culturel de la ville de Saint-Claude conçoit un
programme trimestriel d’expositions destiné aux enseignants qui facilite l’anticipation des visites
de classe et l’intégration dans les projets pédagogiques.
Des ateliers de création à destination des enfants sont également organisés afin de favoriser la
rencontre avec les artistes.
L’Ecole Municipale des Sports propose pendant les vacances scolaires, aux enfants âgés de
9 à 15 ans, de découvrir ou redécouvrir des activités sportives qui ne sont pas nécessairement
enseignées dans le cadre de la scolarité.
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28. 1. Description des usages présents
La Maison du peuple est aujourd’hui un espace artistique, culturel, lieu de mémoire et de création
contemporaine. Les usages sont donc assez différents de ceux passés. Le pôle artistique est
composé d’un cinéma, d’un café, d’un théâtre, d’ateliers d’arts plastiques et d’imprimerie. Pour
accueillir les artistes en résidence, des loges de théâtre et les anciens bureaux de la Fraternelle
ont été aménagés en chambre.
Il n’existe plus à l’intérieur de la Maison du peuple de commerces à part le café. La boulangerie,
la charcuterie et les caves ont donc été remplacés par des usages à vocation culturelle. À la
place de l’ancienne charcuterie, on trouve ainsi aujourd’hui les ateliers d’archives et l’exposition
permanente « Archéologie d’un rêve ». La boulangerie est quant à elle devenue un espace
dédié aux arts plastiques.
Le sport a également complètement disparu de la Maison du peuple. Le gymnase est dorénavant
une salle d’exposition fonctionnant l’été.
Enfin, il existe des usages qui sont inchangés depuis des années. On peut ainsi citer la bibliothèque,
le cinéma-théâtre, les logements.
Les usages sont répartis entre les deux corps de bâtiment.
Au niveau du bâtiment, côté rue de la Poyat, on trouve ainsi :
Au rez-de-chaussée :
• Deux fonds de commerce : Amellis (ex Union Mutuelle) et Artisans du monde
Au1er étage :
• Bureaux de l’association
• Salle de réunion Henri Ponard
• Appartement pour les artistes en résidence ou pour les chercheurs et étudiants qui viennent
consulter les archives
Aux 1er, 2e et 3e étage :
• Huit appartements locatifs
Le bâtiment, côté vallée de la Bienne regroupe :
Au rez-de-chaussée :
• Café
• Salle de théâtre / cinéma
• Coulisses et quatre loges équipées
• Entrepôts et atelier
Au 1e sous-sol :
• Deux salles de cinéma
• Loges du café
• Bibliothèque et salle de lecture
• Exposition permanente « Archéologie d’un rêve »
• Salle de travail et de consultation des archives
• Entrepôt décors et costumes théâtre
Au 2e sous-sol :
• Espace arts plastiques
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29. 03
l’architecture de
la maison du peuple
• Salle d’exposition permanente
• Salle de travail d’expression plastique
• Atelier de sérigraphie
• Imprimerie
Au 3e sous-sol :
• Caves à vin
• Deux salles désaffectées
Niveau cour :
• Salle d’exposition
2. Descriptif technique
La Maison du peuple représente 4000m2 de locaux.
Les surfaces sont ainsi réparties dans le bâtiment de la rue de la Poyat :
• Au 1e étage : 442 m2 de bureaux, logements et salles de réunion ;
• Au 2e étage : 442 m2 de logements ;
• Au 3e étage : 317 m2.
Pour le bâtiment, côté vallée de la Bienne, nous avons la répartition suivante :
• Au 1e étage : 185 m2 de galerie technique pour le théâtre et le cinéma ;
• Au rez-de-chaussée : 208 m2 pour la salle de théâtre / cinéma accueillant 247 places et
51 m2 pour les loges d’artistes ;
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30. • Au 1er sous-sol : 875 m2 pour les deux salles de cinéma accueillant 88 et 110 places, les
loges café et trois salles d’exposition ;
• Au 2e sous-sol : 738 m2 d’imprimerie, de sérigraphie et de salle de théâtre ;
• Au 3e sous-sol : 441 m2 de caves à vin et de salles désaffectées ;
• Au 4e sous-sol : 170m2 pour la salle d’exposition.
Plus spécifiquement, le café a les caractéristiques techniques suivantes :
• Superficie de la salle : 180 m²
• Capacité : 180 places assises et 180 places debout
• Configuration : Plain-pied
• Dimensions du plateau : ouverture de 8,00 m et profondeur de 4,00 m
• Hauteur sous plafond ou gril : 2,85 m
• Possibilité de modulation du plateau
• Eléments de scène fournis
• Régie Son
• Régie Lumière
• Salle occultable
• Excellente qualité acoustique
• Salle insonorisée : Oui
• Chauffé
• Accessibilité des Handicapés
• Pas de parking
Dans le cadre des 100 ans de la Maison du peuple, des travaux de réhabilitation sont prévus.
Des intérêts ont ainsi été déterminés pour prévoir ces travaux :
• « Valoriser un patrimoine exceptionnel pour Saint-Claude, le Haut-Jura et le mouvement
coopératif à l’occasion de ses 100 ans d’existence ;
• Conforter la dynamique de l’association ;
• Assurer le bon fonctionnement des activités ;
• Pérenniser les actions et en développer de nouvelles notamment en direction de la
ressource et de la formation pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire ;
• De permettre une économie d’énergie par une meilleure isolation et par la récupération
d’aire ;
• Consolider les emplois. »
Ces travaux sont également l’occasion « d’assurer la sécurité du bâtiment, d’améliorer l’accueil
du public, d’améliorer l’accueil des personnes à mobilité réduite, de répondre aux besoins
culturels locaux et touristiques. »
Ainsi, les deux petites salles de cinéma vont être complètement réhabilitées (changement
de fauteuils, revêtements des sols et des murs tendus, réfection de l’éclairage…). La salle
d’exposition dans l’ancien gymnase va subir des travaux pour le chauffage, l’électricité, la
reprise étanchéité toiture et le renforcement de l’isolation. Les deux salles désaffectées du 3e
sous-sol seront rénovées pour accueillir une salle dédiée à la répétition et à la préparation et
une autre à la pratique scénographique. Enfin les travaux prendront en compte les façades, les
menuiseries extérieures, les balcons et les toitures.
L’ensemble des travaux est budgété à 892 814 euros TTC.
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31. 03
l’architecture de
la maison du peuple
3. Matériels disponibles
En l’état de notre connaissance, nous ne pouvons fournir un inventaire
du matériel disponible. Nous avons pu constater cependant qu’il existait
dans l’entrepôt et les salles désaffectées des tas de matériaux inutilisés
comme du bois ou de la ferraille. Malheureusement, il est prévu que la
Maison du peuple se sépare, pour des problèmes de place, de cette
ressource lors des travaux de réhabilitation. Ce matériaux pouvant en
effet servir pour la création ou le montage de diverses installations.
4. Localisation des supports de communication
La fraternelle dispose de plusieurs supports de communication pour
ces différentes manifestations. Au sein même de la Maison du peuple,
le passage d’entrée regorge d’affiches de cinéma et des animations.
Les panneaux permettent de disposer plusieurs affiches A3 sur un même
support. Cependant, pour voir ces affiches, il faut entrer à l’intérieur. Elles
ne sont pas visibles correctement de la rue. Mais nous avons pu constater
qu’un certain nombre de commerces de la ville disposait des affiches de
la Maison du peuple sur leur devanture. L’information est également bien
reprise à l’Office de tourisme de la ville. On peut y trouver les programmes
actuels de chaque section.
5. Déplacements dans la Maison du
Peuple
La Maison du peuple dispose de deux entrées, mais
seule celle de la rue de la Poyat est utilisée. L’autre
entrée donne sur une rue déserte et personne ne
passe par là. Elle est de plus condamnée. Ensuite
selon les attentes de chacun, la déambulation
est différente. Un bénévole, un salarié ou un
locataire peut prendre à droite avant la fin du
passage d’entrée pour atteindre les bureaux ou
les logements. Le bâtiment côté rue de la Poyat
se parcourt verticalement. Les autres personnes
entrent dans la cour. Elles peuvent alors accéder
au musée à droite, aux cinémas au fond à droite
ou au café à gauche. Les visiteurs du musée
parcourront le bâtiment du coté de la Bienne
verticalement en descendant. Deux ou trois salles
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32. par étage sont visibles. Il y a donc très peu de déplacements horizontaux. Le retour sur la cour se
fait par le même escalier qu’à l’aller, ou par l’escalier de secours à l’extérieur du bâtiment. Les
bénévoles, oeuvrant dans l’atelier arts plastiques peuvent percevoir ce bâtiment différemment.
Cependant, cette fois les déplacements se font horizontalement puisque tous les ateliers se
situent au 2e sous-sol. À part pour des occasions particulières, ils ne parcourent pas toutes les
salles du bâtiment.
L’architecture et la définition des usages ne laissent pas la déambulation possible. Les trajets
sont peu variés et définis pour un usage bien déterminé.
32
35. l’existant culturel
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1. Acteurs et fonctionnement
L’association La fraternelle fonctionne notamment grâce à l’implication de bénévoles qui, au
coté des salariés participent activement tout au long de l’année au bon fonctionnement de
ses différentes sections. Leur contribution passe par la diffusion des supports de communication,
l’accueil du public dans les différents espaces de la Maison du peuple, la vente de billets ou de
consommations…
La structure associative repose sur un fonctionnement relativement autonome de 6 sections.
(Nous détaillerons leurs activités ultérieurement.)
Construites sur le même modèle, elles regroupent un responsable ou un groupe de programmation
et des bénévoles. Le responsable de programmation et l’un des membres du groupe de
programmation siègent à la Commission de Coordination Culturelle et Artistique. Des membres
du conseil d’administration et le secrétaire général, ainsi que des personnes compétentes
siègent également à la commission, chargée de valider les activités proposées par chaque
section, d’organiser les résidences d’artistes et de promouvoir les actions transversales à plusieurs
sections. La commission joue aussi un rôle important dans la programmation des évènements
particuliers tels les journées du patrimoine ou les anniversaires des différentes sections. Tout
bénévole de l’association peut en théorie proposer un projet devant la commission.
Le Conseil d’administration valide les décisions de la commission. Il est composé de 13 personnes.
Par ailleurs, le bureau de l’association composé de 5 personnes, se réunit régulièrement.
L’association emploie aujourd’hui 10 salariés qui s’occupent essentiellement de la gestion
de l’association (secrétariat et comptabilité, communication …) et des tâches techniques
qui requièrent une grande disponibilité, telles la projection des films, la sérigraphie de tous les
supports de communication… ainsi que l’archivage.
2. Contenu des sections
La fraternelle, au cœur de multiples réseaux, est une association au service notamment de la
diffusion culturelle sous toutes ses formes.
La programmation culturelle proposée par la fraternelle repose sur 6 principales sections dont 4
subventionnées :
• La section jazz - musique
• La section théâtre/contes
• La section arts plastiques et imprimerie
• La section archives et Musée
Et 2 non-subventionnées :
• La section café
• La section cinéma
La fraternelle cherche à favoriser les actions transversales regroupant au sein d’un même projet
différentes sections. Les résidences sont souvent l’occasion d’une telle transversalité. Les journées
du patrimoine ou tout autre événement particulier qui tend à valoriser l’art en général le sont
également. Cependant, la plupart des activités proposées par la fraternelle s’organise selon le
découpage en section :
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36. La section jazz-musique concerne le pôle Jazz, D’Jazz au Bistrot, et le pôle musique.
D’Jazz au Bistro, qui a eu 20 ans cette année, est depuis sa création, un espace de diffusion et
de formation du Jazz et de la musique improvisée. Il participe à l’opération « Jazz en Scènes »
organisée au mois de décembre par la Fédération des Scènes de Jazz et de Musiques Improvisées
(dont il est membre) ; et depuis 2007, fait parti de la programmation du festival transfrontalier
«Jazzcontreband ».
D’Jazz au bistrot est donc une scène de diffusion du Jazz et des musiques improvisées,
incontournable en Franche-Comté. Il réunit au sein de sa programmation, les jeunes formations
régionales et les grands noms du jazz. Il affirme sa volonté de garder une ligne artistique axée
sur le jazz notamment français et européen.
Parallèlement à la diffusion, la section jazz de la fraternelle propose des ateliers amateurs ou
professionnels de formation. Il organise aussi des résidences d’artistes souvent sous forme de
collaboration ou de coproduction (AMR Genève, ASPRO IMPRO Besançon…).
Le pôle musique programme également plusieurs concerts par an. A l’occasion des « Scènes
ouvertes », la scène équipée est mise à disposition de musiciens amateurs de la région à
tendance plus rock. Les concerts « Fra’cafés » sont également l’occasion de découvrir une
autre musique, plus « nouvelle ». Des groupes régionaux se produisent à ces occasions. Dans les
deux cas, l’accent est mis sur la création.
Lors de la fête de la musique, la scène de la Maison du peuple est ouverte en collaboration
avec d’autres associations locales et les autres sections de la fraternelle.
La section théâtre/contes se construit autour d’activités de création, de diffusion, et de formation.
Elle dispose d’un service éducatif à destination des scolaires.
Les comédiens et les conteurs amateurs de la fraternelle proposent chaque année des
spectacles d’auteur mis en scène et joués à la Maison du peuple puis dans les environs. Les
conteurs, participent également à différentes manifestations locales. Des visites contées de la
Maison du peuple peuvent être organisées par eux.
Le théâtre de la Maison du peuple est également un lieu privilégié de diffusion théâtrale. La
programmation des spectacles est faite en partenariat avec le réseau Côté Cour (fondé par
les fédérations d’œuvres laïques (FOL) de Franche-Comté), avec le centre régional du livre et
des compagnies de théâtre.
Dans le cadre des animations du Café associatif, des compagnies de théâtre amateur ou
professionnel sont invitées à venir passer quelques jours à la Maison du peuple travailler un
spectacle. Elles se produisent ensuite au café.
Les formations prennent la forme d’ateliers à l’année ou de stages sur un ou plusieurs week-
end. Ils sont animés par des professionnels et sont l’occasion de travailler sur l’écriture, la voix,
le conte….
La diffusion des spectacles bénéficie, enfin, d’un accompagnement spécifique (animations
diverses autour des spectacles) en direction des scolaires, des centres sociaux, de loisirs…
D’autres actions culturelles en direction des scolaires sont également menées (travail des
conteurs avec des classes de collège, rencontres…). La bibliothèque municipale ou/et la librairie
Zadig proposent enfin des ouvrages en rapport avec le thème des spectacles proposés par la
fraternelle. Elles peuvent organiser des rencontres lectures…
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37. l’existant culturel
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Le pôle théâtre de la fraternelle fait donc partie du réseau Côté Cour. Ce réseau de diffusion
et de coproduction culturelle, créé il y a 10 ans, s’appuie sur la mutualisation des moyens pour
que chaque ville ou village puisse accueillir les mêmes spectacles de qualité, notamment en
direction du jeune public. Il œuvre toute l’année pour aider au développement des politiques
culturelles des municipalités et des associations de trois départements comtois (Jura, Doubs et
Haute-Saône).
L’axe artistique de la section arts plastiques privilégie les résidences de passage dans le cadre
d’actions transversales avec les autres sections. Chaque année des thèmes sont choisis et
donnent lieu à des expositions. En 2009, l’artiste plasticien Raphaël Galley sera ainsi invité à
confronter ses objets à des espaces de vie variés, à d’autres pratiques artistiques (musique) et
à d’autres territoires.
L’axe exposition favorise lui, la diffusion des créations réalisées à la Maison du peuple en et hors
des murs.
Dans le cadre des ateliers patrimoine, le service éducatif de la section arts plastiques accueille
des classes de Saint-Claude et de la région dans l’atelier de sérigraphie. Au programme,
confection collective des élèves, du professeur et de Michel Bastien, d’un objet sérigraphié :
livre, Kamishibai…
Depuis janvier 2008, une animatrice en techniques sérigraphiques assiste Michel Bastien dans
son travail avec les scolaires. Elle assure aussi notamment la fabrication des supports de
communication de la fraternelle, ainsi que l’atelier d’éditions.
La section arts plastiques souhaite enfin développer un axe « Artothèque » en particulier à
destination des scolaires. La fraternelle dispose en effet des estampes fabriquées sur place, mais
aussi d’un certain nombre de tableaux provenant de dépôts du département. L’association
voit la mise en place d’une artothèque comme un bon moyen de valoriser le fond présent.
Cela peut également permettre de s’assurer des rentrées d’argent si certaines oeuvres sont
vendues.
L’association s’intéresse aussi à la conservation de la mémoire de la coopérative au travers de
sa section archives et de la création d’une exposition permanente, « archéologie d’un rêve»,
sur l’histoire coopérative et ouvrière jurassienne à la Maison du peuple de Saint-Claude. En
1994, Alain Mélo, historien, est ainsi engagé comme archiviste pour classer et mettre en valeur
le patrimoine de l’ancienne Fraternelle. Il s’agit non seulement d’identifier, de classer et de
conserver les collections constituées dans la Maison du peuple, et par la mémoire des anciens
participants ; mais également de favoriser la communication des collections vers un large public.
A cette fin est créée l’exposition « archéologie d’un rêve », qui aborde la réalisation concrète
d’une certaine utopie sociale ouvrière du XIXème siècle : coopérative d’alimentation, syndicats,
mutuelles, organisations culturelles et sportives...
L’exposition se développe sur six salles qui veulent également montrer, comment cette utopie
s’est exprimée dans l’architecture de la Maison du peuple:
• L’espace consacré à l’architecture de la Maison ;
• La reconstitution des entrepôts ;
• Objets et documents iconographiques explicites de l’idéal mutualiste au travers du
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39. l’existant culturel
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parcours d’un individu ;
• La bibliothèque conservée dans son mobilier de 1922 ;
• L’atelier typographique années 30 ;
• Les caves à vin.
La section Archives accueille également des chercheurs, des classes et des formations. Elle
organise des expositions et des conférences sur des thèmes en rapport avec l’histoire de la
Fraternelle et de la Maison du peuple.
L’association La fraternelle est par ailleurs adhérente à la Chambre Régionale de l’Économie
Sociale et Solidaire (CRESS) de Franche-Comté qui place l’Homme au centre de sa démarche,
et promeut l’égalité des chances pour tous dans chacune de ses actions. L’Économie Sociale
et Solidaire a également une exigence éthique, qui entraîne de nouveaux rapports entre les
générations, les territoires, entre producteurs et consommateurs, et qui exigent le respect des
droits sociaux et de l’environnement dans toutes relations commerciales. Sorte d’expression
actuelle de l’utopie sociale du XIXème siècle, l’économie sociale et solidaire se développe en
France aujourd’hui. Chaque année, les acteurs de La CRESS de Franche-Comté et des CRESS
voisines se rencontrent pour échanger sur les mouvements coopératifs d’hier et d’aujourd’hui,
sur la mise en valeur des uns et la promotion et le développement des autres. Cette plateforme
d’échanges est une source de réflexion et d’inspiration vis-à-vis des problématiques de
conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et historique de la fraternelle. Depuis
2007, des conférences sont organisées chaque année à la Maison du peuple en partenariat
avec la CRESS de Franche-Comté.
La fraternelle propose une « programmation café » qui vise à promouvoir la pratique amateur
(musique, théâtre, contes, travaux divers…) et l’émergence de projets locaux. Cette
programmation est aussi le cadre privilégié de la coopération entre la fraternelle et les autres
associations sanclaudiennes pour la mise en place d’une multitude d’activités « au café » :
slam, jeux de société, débats, lectures, bals… Des associations comme les recoins, RESF, le CPIE,
la ludothèque de Saint-Claude… sont ainsi associées à la programmation.
La fraternelle gère les 3 salles de cinéma de la Maison du peuple ainsi que la salle de Moirans en
Montagne. Leur programmation comprend des films grand public, des classiques et du cinéma
d’art et d’essai. Dans un souci de diversification, elle mélange les films en sortie nationale, les
documentaires, les films d’animation, les cycles thématiques, les rétrospectives…
« Le cinéma de la Maison du peuple » fait parti des 5 cinémas jurassiens membres de
l’association française des cinémas d’art et d’essai (AFCAE). Il organise des soirées en lien
avec des associations de la région qui prennent souvent la forme de ciné-débats, des ciné-
goûter, des avant premières, des projections avec les réalisateurs, des semaines à thème… Une
programmation à destination des scolaires est également mise en place.
Le tableau suivant tente de dresser une représentation thématique des activités par section
de la fraternelle en fonction des orientations de l’association définies dans ses statuts. Nous ne
disposions pas de toutes les informations nécessaires, néanmoins, iI permet de se rendre compte
du poids de chaque «thème» dans la programmation.
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41. l’existant culturel
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3. Économie
A. La fraternelle, une grande part d’autofinancement
Le budget total de l’association est de 770 000 euros. Pour l’exploitation, la fraternelle est
subventionnée de l’ordre de 220 000 euros. Les subventions proviennent de la DRAC, de la
région, du département, de la ville, du CND et du CNC.
Une grande part d’autofinancement est réalisée grâce aux recettes établies par le cinéma.
Elle loue aussi des appartements et un local commercial.
B. Partenariat
La fraternelle a un réseau de partenaires important et diversifié, puisqu’elle bénéficie du soutien
de :
• Ministère de la Culture ;
• Ministère de la Jeunesse et des sports ;
• La DRAC ;
• Conseil Régional de Franche-Comté ;
• Conseil Général du Jura ;
• La mairie de Saint Claude ;
• Parc Régional du Haut-Jura ;
• La SACEM ;
• CNV ;
• Centre Régional du Livre ;
• CNC ;
• Cinéma art et essais
• Hôtel et Chambres d’Hôtes des alentours ;
• Centre de Recherche Educative ;
• CPIE ;
• Les Amis du Vieux Saint Claude (pour l’organisation de 5 conférences avec « Les
Conférences de l’Oncle Alain) ;
• Les librairies de Saint Claude qui diffuse les œuvres en lien avec la Maison du peuple ;
• Centres sociaux de la Ville.
Un soutien financier ponctuel a déjà été attribué par le Crédit Agricole, la Caisse d’épargne et
la Macif.
La fraternelle fait partie des réseaux de la Fédération nationale des scènes de jazz et des musiques
improvisées et de Côté Cour (ligue de l’enseignement) et est membre du CODHOS (collectif
des centres de documentation en Histoire Ouvrière et Sociale) et de l’IALHI ( International
Association of Labour History Institution).
En outre, l’association est adhérente au CRL, à la CRESS et à l’office de tourisme de Saint-
Claude.
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44. A la suite de cette étude, nous pouvons proposer un certain nombre d’activités pour le centenaire
de la Maison du peuple. Ces propositions sont le résultat de notre observation et notre réflexion
durant ces cinq mois. Une autre réflexion est également à mener en interne pour connaître les
envies de chacun.
Il nous semble important d’utiliser la Fête des 100 ans de la Maison du peuple pour envisager un
nouveau futur de la fraternelle. Les fondateurs de l’association, qui occupent aujourd’hui des
postes clé et qui s’investissent beaucoup, ne resterons pas éternellement aussi actifs qu’ils le
sont aujourd’hui. Motiver une nouvelle génération de bénévoles devient un enjeu majeur pour
l’association qui ne compte aujourd’hui pas une majorité de jeunes dans ses effectifs. Les 100
ans de la maison du Peuple peuvent être l’occasion de mener cette réflexion.
En effet, en ouvrant ses activités à la ville le temps de l’événement, la fraternelle se fait connaître
sous un autre jour. En impliquant de plus beaucoup d’acteurs et de partenaires, elle encourage
l’investissement du plus grand nombre.
La Maison du peuple ne peut-elle pas redevenir un lieu de débats, en intégrant l’ensemble de
la population, que ce soit les jeunes et les moins jeunes? Comment adapter l’utopie laissée par
l’histoire de la Maison du peuple de Saint-Claude à la société contemporaine? Car l’avenir
de la Maison du peuple en tant que «Maison du peuple» réside, semble t-il dans sa capacité à
imaginer une Maison du peuple pour aujourd’hui et pour demain.
Ceci concerne l’ensemble de la fraternelle, au delà du centenaire de la Maison du peuple que
nous imaginons comme le point de départ de ces évolutions.
Parce qu’il nous semble important que cet événement soit en cohérence avec les statuts de
l’association, plusieurs axes sont à développer :
• Le patrimoine (bâti, historique, documentaire...) ;
• La création, formation, diffusion artistique (culture contemporaine et vivante) ;
• La pluridisciplinarité du lieu avec une transversalité des événements entre les sections ;
• Une réflexion sur l’utopie moderne.
Nous préconisons également des retours « clin d’oeil » à des activités présentes dans le passé et
absentes des actions de la fraternelle aujourd’hui. Comme le sport. Nous avons en effet essayé
d’inscrire la dimension sportive à cet événement car la fraternelle s’engage dans ses statuts à
encourager les groupes d’agréments tel l’association omnisports «La Prolétarienne».
Tout cela, en tenant compte des programmations en cours d’élaboration à savoir : un colloque
international, la publication d’un livre sur l’aventure de la fraternelle, et l’adaptation théâtrale
du livre de Roger Bergeret La cathédrale du peuple.
Les activités que nous proposons sont vouées à être organisées dans le cadre d’un événement
qui durerait 3 mois, entre septembre et décembre 2010. Les journées du patrimoine en septembre
et le colloque International sur l’Utopie pouvant être les festivités d’ouverture et de clôture de
l’événement.
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45. 01
PROPOSITIONS
D’événements
Les propositions suivantes ont été élaborées dans le respect des principes fondateurs de la
Maison du peuple, et sont enracinées dans le tissu associatif et populaire de Saint-Claude.
1. bal populairE
Il est stipulé dans les statuts de la fraternelle que l’association a une mission d’éducation populaire
à réaliser. Cette volonté d’éducation populaire et d’émancipation du peuple est à l’origine de
la création de la Maison du peuple. En effet, les ouvriers ont construit celle-ci pour disposer d’un
espace important pour leurs activités d’éducation populaire et de loisirs.... Il est important de
souligner que dans l’histoire, ces activités culturelles et sportives entre autres ont souvent été
associées à une ambiance festive et conviviale. Il va de soi que les événements programmés
lors du centenaire de la Maison du peuple restent dans cet esprit.
Nous proposons donc de clôturer le week-end inauguratif dédié aux Journées du Patrimoine
par un bal populaire.
Ce week-end et cette clôture symboliseront ainsi l’état d’esprit souhaité lors de ces trois mois
de Fête dans une tradition populaire et de convivialité. De plus, le couplage de ces deux
événements touchera un public très varié et permettra de faire connaître ce centenaire à une
large population.
En effet, le bal populaire qui se déroulera dans la cour ou dans l’entrepôt s’il fait mauvais temps
fera écho à l’histoire de la Maison du peuple et permettra une mixité sociale importante.
2. repas populaires
A l’image de la fête de la Soupe de Florac, nous proposons d’organiser pendant les trois mois
du centenaire de la Maison du peuple, plusieurs repas populaires à destination de l’ensemble
des habitants de la ville de Saint-Claude, à la Maison du peuple où dans d’autres lieux de Saint-
Claude.
Le repas est, en effet, un moment privilégié de partage. D’abord en tant que pratique : à
table, on prend le temps, on échange avec ses convives, on savoure. La nourriture elle même
devient facilement un vecteur de communication quant il s’agit de faire découvrir sa culture
aux autres. Le repas communautaire (collectif) s’il n’est plus très présent dans notre quotidien
était enfin une pratique courante à l’époque de la construction de la Maison du peuple, lors de
manifestations populaires rassemblant toute une partie de la population.
D’un point de vue historique, social et culturel, nous pensons donc que le repas populaire a sa
place dans le programme du centenaire de la Maison du peuple.
Plusieurs modalités d’organisation sont envisageables :
• Gestion intégrale du repas par la fraternelle (local, nourriture....) contre frais de
participation;
• Mise à disposition d’un espace convivial de la fraternelle pour l’occasion (café ou entrepôt)
et à chacun de venir dans la bonne humeur avec son plat à partager ;
• Organisation d’un repas dans un espace public de Saint-Claude (place louis XI ou dans
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46. le marché couvert par exemple) selon les mêmes modalités que dans les deux propositions
précédentes ;
• ...
Cependant, afin de toucher un maximum de personnes et de favoriser la mixité culturelle et
sociale, nous proposons une organisation conjointe de l’événement entre la fraternelle et
des associations de la vie locale sanclaudienne comme l’association des réfugiés laotiens du
haut jura, l’association franco-italienne Esperia et l’association franco-maghrébine de Saint-
Claude. L’idée serait de mettre en place plusieurs repas populaires tout au long des trois mois
de l’événement. Chaque association partenaire ayant pour mission l’organisation d’un repas.
Ainsi, non seulement la charge de travail serait repartie entre les différents acteurs. Mais en plus,
nous pensons que ce mode de fonctionnement peut favoriser l’implication de communautés
qui ne se sentiraient pas forcément invités à l’événement de la Maison du peuple, et donc
favoriser la mixité sociale et culturelle. On peut envisager l’organisation selon ces modalités de 3
à 4 repas populaires dans le café, la cour ou l’entrepôt de la Maison du peuple, éventuellement
dans d’autres lieux choisis par les autres associations organisatrices, mais il nous semble que la
centralisation de l’événement dans la Maison du peuple est préférable.
Le repas populaire aurait lieu le midi du premier dimanche des trois mois de l’événement.
3. Concert de chants populaires
Quoi de plus populaire que les chansons ? C’est en partant de ce constat, que nous avons
décidé de proposer un concert de chants populaires. Un samedi par mois, un groupe de
chanteurs sanclaudiens chanterait des chansons populaires qui évoquent les luttes ouvrières
ou qui font partie du patrimoine musical de la Fraternelle. Pour promouvoir une mixité, nous
proposons que l’équipe soit composée de chanteurs d’associations sanclaudiennes telles « A
Tempo » et « A tout coeur », et de techniciens bénévoles de la section Musiques. La musique fait
partie des enseignements du primaire et du secondaire, aussi, les classes le désirant pourront
elles être associées au concert.
Le chant fait partie de la tradition française et le public se reconnaîtra sûrement dans ce
concert. La mixité et les rencontres pourront alors être importantes. Cette activité a donc une
double signification, elle est à la fois un moyen de retracer le contexte et l’historique de la vie à
la Maison du peuple.
C’est également l’occasion de favoriser la mixité et les rencontres d’univers différents (habitués
de la fraternelle, associations sanclaudiennes, élèves et parents d’élèves...). Cette activité
joue enfin en quelque sorte, un rôle d’éducation populaire en proposant au public un type
de chansons et de paroles adapté à la vie de leur ville et de leur pays mais plutôt inhabituel
aujourd’hui.
Le lieu des concerts pourraient être différent chaque mois afin de toucher le plus de public
possible et de changer les ambiances. On peut envisager la tournée suivante :
• A la Maison du peuple ;
• Sur la place du 9 Avril 1944 ;
• Dans un quartier populaire de Saint-Claude.
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