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Agriculture, industrie et services
américains
ECN 1800
Économies nord-américaines
C. CHARCHOUR
Contenu du cours
1. Introduction
2. Le secteur agricole américain
3. Le secteur industriel américain
4. Le secteur des services américain
1. Introduction
Chaque système économique est constitué de trois
secteurs d ’activités:
le secteur primaire,
le secteur secondaire,
le secteur tertiaire.
Le secteur primaire englobe toutes les activités
productrices de matières premières (agriculture,
mines, forêts, pêche..).
Même si sa proportion dans la production nord-
américaine reste très faible, il ne faut pas conclure
que sa contribution est négligeable.
En effet, la présence de richesses naturelles
constitue un atout considérable pour toutes les
activités en aval de lui.
Le secteur secondaire englobe, quant à lui, toutes
les activités de transformation de ressources
naturelles ou de biens (secteur manufacturier, la
construction…)
Pour sa part, le secteur tertiaire englobe l’ensemble
des services aussi bien marchands que non
marchands et touche les différentes sphères de
l ’économie:
de la finance, du droit, de la santé,
des transports, des communications,
du commerce et des loisirs.
Même si sa proportion dans la production nord-
américaine reste la plus élevée, il ne faut pas
conclure que les activités du secteur secondaire
sont de moindre importance.
En effet, les services contribuent à la qualité et à
l’efficacité des activités réalisées en amont de lui.
Les chaînes de montage informatisées et
sophistiquées n’existeraient pas s’il n’y avait pas
de concepteurs de logiciels!
Économie
Secteur primaire
Activités productrices de
matières premières :
Agriculture; Pêches,
Forêts; Mines
Secteur secondaire
Transformation des
matières premières
Secteur tertiaire
Services et toutes les
activités qui ne sont ni
primaries, ni
secondaires
Secteur
manufacturier
Construction
Serv. à la
consom.
Commerce
Loisirs
Hôtels et
restaurants
…
Serv. à la
product.
Transport
finance
Assurance
Immobilier
…
Serv.
Gouvrn.
Enseing.
Serv. méd
Admin pub
Défense
…
Moderne :
caoutchouc;
plastique;
imprimerie;
machinerie;
mat de
transport;
produits élec.
et chimiques
…
Transform
. des
ressource
s
Bois;
papier;
métaux;
prod
métal.;
minéraux;
pétrole;
charbon …
Traditionne
l
Aliments;
tabac; cuir;
bonneterie;
textile;
meuble …
Schéma récapitulatif
2. Le secteur agricole américain
Chronologiquement, le secteur agricole a été le
premier à se développer aux États Unis. Il
représente une composante fondamentale de la
puissance économique américaine.
Le secteur agricole a servi de point d’appui à
l’industrie américaine et conserve à ce jour le
premier rang mondial.
A- Son développement:
Lors de sa mise en place, son évolution a été
exceptionnelle en raison de l’abondance des
terres qui ont été appropriées dans un climat de
spéculation intense.
À la fin du 19ème siècle, en raison de l’exode
rural la main d’œuvre américaine se raréfie ce
qui conduit progressivement à la mécanisation
des méthodes de production.
L’État se constitue d’importantes réserves afin
de conserver intact les espaces forestiers et
organise ainsi l’espace en grands domaines
avec des programmes de formation agricole1.
______________________________
1-Le Ministère américain de l’agriculture a été créé en 1889.
Durant la 1ère guerre mondiale, l’agriculture
américaine a connu un bon essor de sorte
qu’en 1919, 28% du revenu des agriculteurs
provenait encore des exportations.
Néanmoins, le retour à la paix a fait apparaître
graduellement une surproduction de sorte que
durant les années 20 les cours agricoles se sont
détériorés affectant significativement la situation
des fermiers qui devaient s’endetter non seulement à
long terme1 mais aussi à court terme2
______________________________
1-Pour acheter les équipements (machines, outillages…)
2-Pour financer leurs récoltes
Dans le cadre du New Deal (1933) un
programme vaste d’aide aux agriculteurs a été
inauguré. Il cherchait à augmenter le pouvoir
d’achat des agriculteurs et ce en remontant les
cours tout en diminuant la production :
indemnités aux agriculteurs afin de les inciter à
réduire leurs surfaces cultivées.
L’éclatement de la 2ème guerre mondiale a non
seulement stimulé l’activité agricole américaine
par le biais des exportations mais aussi les
industries en amont et en aval de l’activité
agricole.
Toutefois, à la fin de la guerre, la performance
agricole américaine a diminué en raison de la
restructuration de l’Europe de sorte qu’au
début des années 50, le secteur agricole
américain s’est retrouvé en surproduction avec
des prix relatifs détériorés.
L’activité agricole américaine s’est donc
retrouvée victime de son efficacité excessive!
Pour venir en aide aux agriculteurs, de nouvelles
lois ont été votées durant les années 50 et même
60. L’activité agricole américaine devient
fortement subventionnée et la tendance se
maintiendra jusqu’à nos jours en dépit de la loi de
1996 votée sous le gouvernement Clinton pour un
retour vers une activité moins assistée1
______________________________
1- Federal Agriculture improvement & reform Act
En somme, c’est le secteur agricole qui reste à la
base de la puissance économique américaine.
Représentant 90% du PIB américain à la fin du
17ème siècle, il a pu dégager les recettes extérieures
nécessaires pour financer l’importation des biens
d’équipements nécessaires au développement
économique.
De nos jours, ce secteur ne représente que 2% du
PIB américain comparativement à 33% pour le
secteur industriel et 65% pour le secteur des
services.
Cette baisse significative, reflète l’évolution
structurelle de la demande qui s’oriente de plus en
plus vers les biens industriels et vers les services.
Même si le secteur agricole a servi d’appui à
l’industrie américaine, il est pris aujourd’hui en
tenaille. En effet, des groupes industriels
puissants forment, aussi bien en aval qu’en
amont, autour de lui un système de chaînons
caractérisant ainsi un complexe agro-industriel
important.
En raison des fusions et acquisitions, les
agriculteurs américains se trouvent de plus en
plus contraints à travailler avec les mêmes
opérateurs qui se retrouvent à la fois en aval et
en amont de leur activité.
En amont, on trouve les fabricants de matériel
agricole1, les fournisseurs des semences
d’engrais, de pesticides, d’herbicides et
d’aliments composés pour le bétail.
En aval, on trouve les négociants représentant
les groupes géants de la distribution et du
conditionnement des produits agroalimentaires.
________________________
1- Tracteurs, moissonneuse-batteuse…
Toutes ces industries ont été donc stimulées par le
secteur agricole au même titre que les services
suivants :
• La recherche scientifique
• L’agrochimie et les organismes génétiquement
modifiés (OGM)
• La biotechnologie
• Les services bancaires et d’assurance
• Les services d’encadrement administratif où L’USDA
représente la 3ème administration fédérale par la taille
qui est présente dans les 50 États avec 15 000 bureaux.
• Restauration et tourisme
À l’heure actuelle, une nouvelle révolution verte
est en marche. Elle est menée par les États-Unis
d’Amérique qui restent les inventeurs des OGM.
50% de la superficie mondiale cultivée en OGM se
retrouve aux États-Unis, 47% se trouve dans 7
pays1 et le reste (3%) est partagé entre les 17 pays
restants.
_________________________
1- L’Argentine (16,8%); le Brésil (12,6%); le Canada (6%); l’Inde (6%); la
chine (3%); le Paraguay (2,2%) et l’Afrique du Sud (1,4%).
Avec la tendance des pays en développement à jouer un rôle croissant il faut
noter que l’Inde, avec une forte croissance de 23% de 2007 à 2008 a dépassé
de peu le Canada au 4e rang des producteurs mondiaux d’OGM.
Il existe environ 40 plantes transgénétiques qui
sont commercialisées légalement. On peut citer:
Le soja, le mais, le coton, la pomme de terre, les
endives, les courges, le papaye, le tabac, les
tomates…
Le marché des OGM génère actuellement un peu
moins que 20 milliards de dollars pour les
groupes majeurs de l’agrochimie sachant que la
Compagnie Monsanto1 continue à dépenser, à
elle seule, en R&D sur les OGM autant que
l’Europe toute entière.
_________________________
1- multinationale américaine implantée dans 46 pays et qui se positionne
comme le leader mondial des OGM. Ses principaux concurrents sont Bayer,
Syngenta, Dow, Dupont, Limagrain, Pioneer et BASF. Son chiffre d’affaires
tourne autour des 10 milliards de dollars soit l’équivalent du PIB du Cameroun
ou encore de la Jordanie. Son action en bourse a vu son cours multiplié par 15
depuis 2002.
Ses objectifs:
B- La politique agricole américaine:
• Stabiliser, soutenir et protéger les revenus et les prix
agricoles
• Maintenir un approvisionnement adéquat des
produits agricoles
• Faciliter une distribution ordonnée des produits
agricoles.
Pour atteindre ces objectifs, les américains ont
adopté trois principes :
• Développement d’un marché unique où il n’existe
aucune restriction entre les différents États américains
• La promotion d’une protection solide vis à vis du reste
du monde
• La mise en place de différents programmes de crédits
conjugués à des assistances au niveau de la production
et des exportations.
A la suite de la surproduction agricole des années
50, l’État américain a intervenu dans l’activité
agricole dans le but de la stabiliser et ce en
augmentant la demande à l’aide d’un vaste
programme d’aide alimentaire1 et en diminuant
l’offre en créant une banque des terres afin de
mettre certaines surfaces cultivables en jachère.
______________________________
1- Les coupons
Il a également effectué des paiements de
transferts aux agriculteurs qui ont accepté de
réduire leur production agricole ou encore qui
ont accepté d’abattre une partie de leurs bétails.
Les années 70 et 80 ont connu aussi une
surproduction agricole généralisée dans la
mesure où la conquête des marchés
internationaux a baissé car les autres pays ont
également subventionné leur activité agricole et
que de nouveaux producteurs américains sont
même apparus.
Le gouvernement américain réagit en gérant
les stocks, en subventionnant les innovations,
en effectuant des paiements compensatoires
et surtout en s’attaquant aux politiques
protectionnistes des autres pays dans la
mesure où elles étaient plus visibles que
celles des États Unis.
Les différentes subventions américaines sont
cachées!
À titre d’exemple, les règles du Programme
d’aide américain en cas d’accidents
conjoncturels sont, à ce jour, non seulement mal
définies mais aussi mises en œuvre au grès du
gouvernement américain.
• De 28 à 32% pour le blé1
• De 40 à 43% pour les volailles
Elles ont permis d’augmenter les parts de
marchés internationales des États Unis :
1- 1996-97 à 1998-99.
Alors que celles de l’Union européenne ont
baissé de 21 à 15% .
Lors des négociations du GATT, les États Unis
ont demandé la réduction de 70% des soutiens
des prix sur une période de 10 ans car la priorité
américaine était de démanteler la PAC (politique
Agricole Commune).
Officiellement le gouvernement américain
avance que ses différents programmes d’aide ont
pour objectif de garantir une orientation agricole
durable et surtout pour faire face aux aléas
climatiques :
• Avec son Programme de crédit, le
gouvernement américain se porte garant pour
les crédits accordés aux agriculteurs
américains pour leurs exportations. Il permet
même à certains pays étrangers de participer à
ce programme et de profiter de ces crédits. 5,6
milliards de dollars ont été garantis en 1998
pour 93 pays étrangers (Amérique Latine,
zones Caraïbes et ex URSS).
• Avec son programme de bonus aux
producteurs agricoles, il rend ses agriculteurs
plus compétitifs sur les marchés mondiaux.
• Avec ses programmes d’ententes réciproques
(aide internationale vs achats de produits
agricoles) il soutient les agriculteurs.
En fait, ce sont tous ces facteurs qui restent à
l’origine du conflit entre la CEE et les Etats-Unis.
Si on ajoute le fait qu’ils ont tous deux une
similitude dans les orientations productives1
ainsi qu’une activité agricole de plus en plus
moderne2, le conflit ne fait que s’accentuer.
______________________________
1- Agriculture tempérée mais où la composante subtropicale américaine
(café, fruits exotiques..) reste plus forte.
2- Mobilisant une haute technologie
En effet, la production agricole augmente de
plus en plus dans les deux blocs alors que leur
demande domestique respectives stagne de
plus en plus.
De plus, les européens ont une nouvelle tendance
à vouloir devenir, au même titre que les
américains, exportateurs nets (hormis les
produits tropicaux).
En somme, l’Europe a finalisé sa politique autour
de la protection d’une activité spécifique qu’est
l’agriculture alors que les États Unis ont organisé
une intégration de leur activité agricole dans un
complexe plus vaste (l’agro-industrie).
Ils ont donné une importance toute particulière
aux circuits de production et de consommation
aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur conduisant
ainsi leur agriculture à une internalisation induite.
3. Le secteur industriel américain
A- L’industrie agroalimentaire américaine:
Elle représente 25% de l’ensemble des industries
agroalimentaires mondiales et 15% de l’activité
industrielle américaine. De nos jours, elle compte
plus de 1,5 million d’emplois.
L’exportation de cette industrie est de 35
milliards de dollars.
Cette industrie reste la plus développée au monde.
• Les salades ensachées
• Les aliments pour végétariens
• Les céréales pour les petits déjeuners
• Le pop corn
• Les jus
• Les produits salés ou Snacks tels que les corn
chips, les potatoes chips ou encore les nuts.
Les produits phares de cette industrie sont les
suivants :
Pour sa part, l’industrie américaine de la bière
restait la plus importante au monde avant le
rapprochement, en 2004, du belge Interbrew et
du brésilien Ambev qui ont donné naissance à
InBev.
Pour ces produits, les américains sont à la fois
les premiers producteurs et consommateurs et
le chiffre d’affaire réalisé en 2005 était de 57
milliards de dollars.
Il occupe aujourd’hui la seconde place mondiale
avec une vente moyenne de 155 millions d’hl
comparativement à 240 millions d’hl pour InBev.
En effet, jusqu’à la fin de 2003, le 1er Brasseur
mondial était l’américain Anheuser-Bush avec
une vente moyenne de 125 millions d’hl par an
suivi par Heineken (Pays-Bas) avec 76
millions d’hl.
Consommation mondiale de la bière -2005-
Au cours des deux dernières années, le cours
mondial du lait écrémé en poudre a dépassé,
pour la première fois, depuis quelques années,
le prix de soutien en vigueur aux États-Unis.
Ceci a fait grimper les exportations américaines
plaçant ainsi les États-Unis au premier rang des
exportateurs mondiaux de ce produit et ce sans
que des subventions à l’exportations ne soient
appliquées.
L’industrie laitière américaine reste également
parmi les plus importantes au monde.
Selon les prévisions, la production de l’industrie
laitière américaine devrait croître en 2009 de 2%
pour atteindre 86,5 millions de tonnes soit une
nouvelle année de production record1.
_________________________________________
1- Pour le Canada, la production de lait devrait légèrement reculer par suite des
ajustements des contingents apportés pour maintenir l’offre au niveau des besoins
nationaux en lait.
L’industrie extractive reste très importante aux
États Unis. Elle progresse en moyenne de 3%
par an.
B- L’industrie minière américaine et les
principales industries affiliées:
Toutefois l’emploi reste modeste (160 000
emplois) en raison de la restructuration
actuelle des groupes.
• 51% représentent des minerais proprement dit
(phosphate, potasse, souffre, charbon et
pétrole brut)
Sur les 2270 millions de tonnes de produits
miniers extraits chaque année :
• 35% du sable et des produits divers de
carrières.
• 14% des métaux industriels divers (plomb,
argent, zinc, cuivre, fer et or)
• L’industrie de l’acier
• L’industrie de l’aluminium
Les deux principales industries américaines
affiliées à l’industrie minière sont :
Elles affectent à leur tour les industries
suivantes :
• L’industrie automobile
• L’industrie du bâtiment
• L’industrie de l’aéronautique
L’industrie américaine de l’acier reste à l’heure
actuelle fortement concurrencée. Elle fait face à
une compétition asiatique très forte (Japon, Corée
du Sud, Chine et Taiwan).
La production chinoise d’acier brut a
pratiquement triplé entre 2001 et 2006 passant de
12 à 33 millions de tonnes par an.
Avec cette performance, la Chine est parvenue à
produire près du tiers de l’acier mondial, soit
deux fois plus que l’Europe (UE25) et quatre fois
plus que les États-Unis.
Répartition géographique de la production de l’acier
Source : International Iron & Steel Institut
Répartition géographique de la connsommation de
l’acier
Source : International Iron & Steel Institut
Après la deuxième guerre mondiale et jusqu ’à
la fin des années 50, l’industrie américaine de
l’acier était une industrie stable dans le sens où
le prix de l’acier était lui même stable au niveau
international et suivait en douceur les
mouvements des coûts de production
américains.
Cette configuration montre clairement, sur la
période retenue, le caractère international
dominant de ladite industrie.
Néanmoins, les changements structurels
américains des années 1960-70 ont compromis
la suprématie mondiale de cette industrie
imposée par le Big Steel.
(US Steel, Republic Steel, Armco, National
Steel, Inland Steel, Jones & Laughlin Steel,
Bethlehem Steel)
Ils ont non seulement donné l’opportunité aux
aciéries américaines de taille moyenne d’agrandir
leur capacité de production mais aussi la chance
aux aciéries étrangères de mieux pénétrer le
marché américain de sorte que le volume
d ’exportation est passé de 3,9 millions de tonnes
en 1960 à 14 millions en 1970.
Les changements structurels des années 1960-70
s’articulent essentiellement autour de deux points:
Le 1er: La diminution de l ’intensité de l’utilisation
de l ’acier. En effet,
- L ’activité économique américaine s ’est
déplacée graduellement vers les services et
surtout vers la microélectronique non
consommatrices d ’acier.
- Des matériaux nouveaux ont graduellement
fait leur apparition (béton armé, matières
plastiques, aluminium, fibre optique..)
- Les progrès technologiques ont permis de
satisfaire les mêmes besoins en utilisant moins
d ’acier.
Le 2è: Les innovations techniques enregistrées
dans le procédé de production. En effet,
- On ne faisait plus appel aux hauts fourneaux
(filière classique) mais plutôt à l’électricité, au
contrôle informatique et la coulée continue.
Ceci a fait émerger des concurrents nationaux
(les mini-mills) qui pouvaient obtenir l ’acier
avec la ferraille.
Ces deux changements structurels ont donc affecté
l ’industrie américaine de l ’acier de sorte que le
big steel faisait face à des barrières à la mobilité!
Il était pris avec de grandes capacité de production
tout en étant fortement intégré. Il lui était donc très
coûteux de s ’en débarrasser.
Ces barrières à la mobilité ont permis ainsi à de
nouvelles firmes, aussi bien nationales
qu’internationales , incapables d ’aménager
autrefois un complexe sidérurgique, de pénétrer
dans l’industrie américaine de l’acier et d’exercer
en plus des stratégies de discrimination de prix sur
certains segments de marché.
Avec l’apparition de ces nouveaux concurrents, le
Big steel a connu une perte de leadership en
matière de coût de production et de contrôle de
prix.
- Défensives: réduction des coûts (nouvelles
ententes salariales, nouveaux investissements..),
lobbying auprès du Congrès….
- Offensives: qualité, service, diversification,
placement, réduction de la capacité, réduction de
l ’intégration verticale, rationalisation de la
gamme de produits...
Pour sauver sa part de marché qui est passée de
70 à 45% , il a réagit en adoptant des stratégies
à la fois défensives et offensives :
En somme, les chocs technologiques nationaux
américains ont bouleversé l ’industrie américaine
de l ’acier de sorte qu ’elle fait face aujourd’hui à
une compétition internationale très forte.
Elle emploi uniquement 217 000 actifs
comparativement à 234 000 au début des années
1990.
De plus, lors de la fusion récente entre
International Steel Group (USA) et Mitta Steel
(Pays-Bas), une suppression de 40 000 emplois a
été annoncée pour les 5 ans à venir.
L’industrie américaine de l’aluminium1 reste une
industrie phare même si elle est de plus en plus
concurrencée par les européens.
______________________________
1- Les principales compagnies américaines sont Aluminium Company of
America (ALCOA qui est premier mondial), Raynolds Metal Company et
Kaiser Alu & Chemical.
Sa production est orientée essentiellement vers
le marché domestique.
En effet, les américains consomment 25% de la
production mondiale comparativement à 24%
pour l’ensemble des pays européens et 11% pour
le Japon.
La consommation de l’aluminium aux États
Unis provient essentiellement :
• du secteur des transports
• des conteneurs
• des emballages
• du bâtiment
Année Afrique
Amér.
du
Nord
Amér.
latine
Asie
Europe
et Russie
Océanie Total
1973 249 5 039 229 1 439 2 757 324 10 037
1978 336 5 409 413 1 126 3 730 414 11 428
1982 501 4 343 795 1 103 3 306 548 10 496
1987 572 4 889 1 486 927 3 462 1 273 12 604
1992 617 6 016 1 949 1 379 3 319 1 483 14 763
1997 1 106 5 930 2 116 1 910 6 613 1 804 19 479
2003 1 428 5 945 2 275 2 457 8 064 2 198 21 935
2005 1 711 5 110 2 356 2 735 8 433 2 246 22 591
Production d'aluminium en milliers de tonnes
Statistiques de production
Source : International Aluminium Institute
L’industrie américaine de l’énergie incorpore
le charbon, le pétrole et l’électricité.
C- L ’industrie américaine de l ’énergie:
Le charbon reste aux États Unis une matière
première utile notamment pour la production
de l’électricité ainsi qu’un combustible
important dans le processus de production des
usines sidérurgiques (acier,…)
Les nouvelles réglementations
environnementales affectent énormément cette
activité polluante….
La consommation du charbon aux États Unis
est relativement stable et représente 24% de la
consommation de l’énergie produite.
L’essentiel de la production s’effectue dans
l’Ouest américain (réserves du Wyoming, de
l’Utah et du Montana).
Leur consommation représente 26% de la
production mondiale alors que celle de la Chine
est de 8% même si la population chinoise
représente 20% de la population mondiale.
En ce qui concerne le pétrole, même si les
américains ne représentent que 4,6% de la
population mondiale, ils restent les 1er
consommateurs mondiaux de cette ressource.
Au même titre que le charbon, le gaz naturel et
les minerais en général, le Pétrole Brut est une
ressource naturelle non renouvelable.
Il n’a pas une capacité élevée de régénération à
un horizon de temps dit raisonnable.
Le rythme auquel cette ressource doit être
extraite est donc très important et la question
pertinente qui se pose dans le cas de chaque
pays énergétique est la suivante :
Combien de barils1 faut-il extraire par jour?
___________________________________
1- Un baril = 42 gallons =159,6 litres.
En fait, les réserves de pétrole d’un pays ne
constituent pas nécessairement un volume
donné qui diminue au fil des années au rythme
retenu d’extraction.
La découverte de nouveaux gisements peut
parer à l’épuisement de la ressource pétrole.
• Si les découvertes de l’année correspondent
à ce qui est extrait les réserves restent
constantes
• Si les découvertes excèdent la production,
les réserves augmentent.
Il n’y a donc épuisement des réserves que si le
rythme des découvertes de gisements
nouveaux est inférieur au rythme d’extraction.
Sur la carte énergétique mondiale, le Proche-
Orient reste une région stratégique tellement les
réserves en pétrole et en gaz naturel y sont
abondantes et faciles à exploiter.
L’importance de leur production journalière et
de leurs ressources en hydrocarbures font des
monarchies du Golfe, de l’Irak et de l’Iran des
acteurs essentiels du marché du brut.
À elle seule, l’Arabie Saoudite détient 25% des
réserves mondiales soit 263 milliards de barils,
suivie de l’Irak1, des Émirats Arabes Unis2, du
Koweït3 et de l’Iran4
Au total, près de 66% des réserves mondiales
de pétrole se trouvent concentrées sous le sol
de ces 5 pays.
___________________________________
1- avec 113 milliards de barils
2- avec 98 milliards de barils
3- avec 97 milliards de barils
4- avec 93 milliards de barils.
On comprend donc le fond de la crise politique
internationale actuelle qui oppose les États Unis
d’Amérique non seulement au monde arabe1
dont les pays énergétiques pompent, en
moyenne, 35 millions de barils de pétrole brut
par jour mais aussi à l’Iran dont une grande
partie de ses recettes pétrolières sert à financer
son programme nucléaire.
___________________________________
1- À travers la guerre de l’Irak, l’imposition d’un nouvel ordre économique et
social au Proche Orient et l’exécution de Saddam Hussein en date du 30
décembre 2006.
En effet, le bras de fer engagé par Téhéran sur
la question nucléaire1 s’est clairement précisé
avec l’échec des négociations menées par la
troïka européenne (Allemagne, France et
Grande-Bretagne) en 2008 parallèlement à
l’échec actuel du mandat de l’Agence
internationale de l’énergie atomique.
___________________________________
1- L’Iran est plus que jamais déterminé à maîtriser le nucléaire civil et ceci ne
convainc pas la communauté internationale en raison des déclarations faites
par son Président à l’égard d’Israël.
L’histoire du pétrole arabe a commencé aux
États-Unis avec la création de la puissante
Standard oïl of Ohio par John Rockefeller1
C’est d’ailleurs en réaction à cette position
dominante sur le marché américain du pétrole
que la célèbre loi anti-trust de 1890 (Sherman
Act) a été promulguée.
___________________________________
1- en 1870 qui a fini par contrôler le raffinage du brut aux États-Unis ainsi
que le transport des produits pétroliers.
Progressivement l’empire Rockefeller a été
démantelé pour former, en 1911, 33 sociétés
distinctes dont 3 connaîtront un avenir prospère
grâce à leurs activités au Moyen-Orient:
• La Standard oïl of New Jersey (devenue Exxon)
• La Mobil oïl
• La Standard oïl of California (Chevron)
L’absence du groupe Rockefeller au Texas, a
permis la naissance de nouvelles pétrolières aux
États-Unis :
• La Texas oïl Company (Texaco)
• La Gulf oïl
En 1907 est née la Royal Dutch Shell à la suite
d’une fusion entre une société hollandaise
d’extraction de pétrole dans les Indes
néerlandaises1 et d’une société britannique de
transports de produits pétroliers.
___________________________________
1- actuelle Indonésie
En 1913, création de l’Anglo-Persian Oïl
Company qui donna naissance à la British
Petroleum (BP) est née.
En fait, l’histoire du pétrole arabe a été marquée
par les Sept sœurs ou encore les sept majors1 dont
leur véhicule de pénétration au Moyen-Orient a
été le système de la Concession2
______________________________
1- Exxon, Mobil, Chevron, Texaco, Gulf, Shell et BP.
2-Acte par lequel un État accorde à un tiers, pendant une certaine durée et sur une
certaine superficie, le droit exclusif d'extraire les produits et d'en disposer, sous
réserve de remplir certaines obligations techniques, financières et économiques.
Ce système accorde au concessionnaire le droit
d’établir des pipe-lines et des installations
portuaires pour exporter les produits. En revanche,
les concessionnaires doivent payer aux États
détenteurs de pétrole une redevance (Royaltie).
Même si les négociations entre les pétrolières
américaines et britanniques, en vue de créer le
1er Cartel International du Pétrole, ont
commencé en 1922, ce fut les britanniques qui
ont détenu entre les deux guerres le quasi-
monopole de la prospection et de l’extraction
du Pétrole au Moyen-Orient.
En 1922 commencèrent les négociations entre
sociétés américaines et britanniques pour
aboutir en 1928 à deux accords qui ont mis en
place le Cartel International du Pétrole :
• L’Accord de la ligne Rouge1 (juillet)
___________________________________
1- C ’est avec un crayon rouge que les grandes sociétés pétrolières ont
délimité sur une carte géographique une zone couvrant la majeure partie de
l ’ancien Empire ottoman et dont elles s ’engagèrent à interdire l ’accès aux
sociétés n ’ayant pas souscrit aux termes imposés par le Cartel.
Les mécanismes de fonctionnement du
nouveau Cartel s’articulaient autour de deux
pôles importants :
2- Nom d ’ un château écossais où a eu lieu une réunion des présidents des
sept sœurs.
• L’Accord d’Achnacarry2 (septembre)
1- L’exploitation en commun des réserves et
des installations pétrolières grâce à la création
de “ Filiales à Paternité Multiple ” et la
présence des mêmes personnes aux conseils
d’administration de sociétés normalement
concurrentes.
2- Le recours à un système concerté de
fixation de prix, uniforme pour les vendeurs,
hautement discriminatoire pour les acheteurs.
Suite à ces 2 accords, les concessions du Moyen-
Orient détenus par l’Iraq Petroleum Company (aux
intérêts exclusivement britanniques) ont été partagées:
• Exxon et Mobil : 23,75%
• BP : 23,75%
• Shell : 23,75%
• CFP1: 23,75%
• M. Gulbenkian2: 5,00%
TOTAL 100%
_____________________________________
1- Compagnie Française des Pétroles
2- Arménien qui avait, en 1904, convaincu le Sultan turc Abdul Hamid de
transférer la propriété des terres prometteuses en pétrole qu ’il avait identifié en
Mésopotamie (l ’actuel Irak) du Ministère ottoman des mines à la Liste Civile du
Sultan lui-même. Cette dénationalisation du Pétrole a facilité ultérieurement sa
prise en charge par des intérêts privés britanniques.
Les Américaines Exxon et Mobil ont été
rapidement suivis au Moyen-Orient par Gulf1
ainsi que par Chevron et Texaco2 d’où la
constitution de la Aramco (Arabian American
Oïl Company) dont le rachat par l’État Saoudien
n’a été parachevé qu’en 1980.
_____________________________________
1- au Koweït
2- à Bahreïn et en Arabie Saoudite
La 1ère procédure de fixation de prix adoptée
par le Cartel a été celle de Gulf Plus où le
Golfe du Mexique, en tant que centre de
production pétrolière, a été choisi comme
point de base.
Ainsi, c’était le coût d’extraction des
producteurs les moins efficients qui
déterminait le prix du brut!
En 1943, l’Amirauté britannique payait le
mazout de la flotte anglaise du Moyen-Orient à
des prix calculés comme s’il provenait des
États-Unis d’Amérique.
Le Cartel avait donc décidé que les gisements
texans devaient être rentables partout dans le
monde.
A la fin des années 40, cette tendance a été
renversée car la rentabilité croissante des
gisements découverts au Moyen-Orient a fait
déplacer le point de base1 et des indépendants
US sont même entrés sur le marché pétrolier :
• Aminoil et Getty Oïl Company qui obtiennent
des permis de recherche dans la zone neutre
koweito-Saoudienne.
_____________________________________
1- à partir duquel le prix du brut se calculait
Au début des années 50, l’Arabie Saoudite et
l’Irak s’inspirent du modèle vénézuélien et
promulguent une loi fiscale leur accordant 50%
des profits des sociétés pétrolières opérant sur
leur territoire.
Durant la même période, l’Iran va plus loin et
nationalise une des sociétés du cartel l’Anglo-
Iranian oïl Company et le partisan de cette
nationalisation, le Dr Muhammad Musaddiq,
devient Premier Ministre.
Il sera renversé par le Shah Muhammad Riza
qui accorde un nouveau Bail aux anciens
actionnaires de ladite société à savoir BP, Shell,
CFP ainsi que les cinq majors qui seront forcés
par Washington à revendre 5% de leurs parts à
des sociétés américaines indépendantes.
À la fin des années 50, de nouveaux États
viennent s’ajouter à la liste des États
producteurs de pétrole (Abu-Dhabi, Algérie et
Libye) ainsi qu’un nouveau groupe de sociétés
pétrolières (les Minors : AGIP, AMOCO..) qui
acceptent dans leur effort de pénétration des
conditions moins favorables que les sept sœurs.
En 1960, les ministres d’Iran, d’Irak, d’Arabie
Saoudite, du Koweït et du Venezuela décident à
Bagdad de créer l’O.P.E.P. toutefois, cette
organisation n’apparaîtra sur le devant de la
scène internationale qu’en 1973.
Les États pétroliers du monde arabe passent
graduellement d’États passifs et rentiers à des
États actifs et producteurs.
Ils récupèrent progressivement la plus grande
part de la rente pétrolière et commencent à
parler de Brut-Participation et non plus de
Brut-Concession. Ceci met graduellement
Washington mal à l ’aise.
À partir de 1967, l’Algérie commence à
nationaliser les concessions américaines et
ensuite françaises.
En 1968 est née à Koweït l’O.P.A.E.P en vue de
favoriser la coopération arabe dans l’activité
pétrolière en général qui comptait 11 États
membres dont 7 membres de l’O.P.E.P1 et 4 non
membres2.
______________________________
1- Arabie Saoudite, Algérie, ÉAU, Irak, Koweït, Libye et Qatar.
2-Bahreïn, Égypte, Tunisie et Syrie.
Le début des années 70 marqua la fin de
découverte de gisements relativement plus
rentables.
Les nouvelles découvertes sont donc marquées
par une augmentation du coût unitaire
d’extraction et on parla de Pénurie de Pétrole
phénomène qui avait été absent des relations
pétrolières internationales depuis les deux
accords de la Ligne Rouge et d’Achnacarry de
1928.
En 1971, les Accords de Théhéran (février) et de
Tripoli (avril) entre l’O.P.E.P et les sociétés
pétrolières aboutissent sur des augmentations
graduelles du prix du brut jusqu’en 1975.
Face à cela, la Maison Blanche, sous la
présidence de Nixon, décide de laisser le $ US
se déprécier sous le régime de taux de change
flexible affectant ainsi le pouvoir d’achat des
pays membres de l’OPEP .
Ceci pousse ces derniers à renégocier, en 1972,
un nouvel accord avec les pétrolières dans lequel
des formules de rachat des parts détenues par ces
mêmes pétrolières étaient prévues. Il s’agit là de
l’Accord Général sur la Participation.
Au grand regret de Washington, l’Irak refuse de
signer ledit accord et nationalise l’Irak Petroleum
Il sera suivi par la Libye qui nationalise les parts
de Texaco, Chevron, Mobil et Exxon après avoir
déjà saisi en 1971 50% des parts de BP.
Le concept de l’axe du mal commence à se
dessiner à l’horizon surtout que certains États du
Golfe ont relativement suivi ce même
mouvement de nationalisation1.
______________________________
1- Arabie Saoudite, Koweït, Qatar et Bahreïn qui ont nationalisé les actifs
pétroliers étrangers jusqu’à concurrence de 60%.
En 1973, les États producteurs finissent par avoir
le contrôle complet du pouvoir de fixation du
prix du brut.
Jugeant infructueuses leurs négociations avec
les pétrolières à Viennes le 16 octobre 1973, ils
augmentent unilatéralement le prix du brut de
70%1 et le prix du baril passe de 3,01$ US à
5,12$ US.
______________________________
1- 94% pour la Libye
Le lendemain, les États de l’O.P.A.E.P.
décident d’utiliser l’arme de pétrole pour
soutenir la Syrie et l’Égypte dans le conflit les
opposant à Israël et décrètent un embargo sur le
pétrole à destination des USA et des Pays-Bas.
Le brut iranien passe, en novembre 1973, à
17,4$ US le baril.
En décembre 1973, l’O.P.E.P. essaye dans sa
réunion à Téhéran de faire baisser le prix du brut.
La thèse dure du Shah d’Iran (14$ US)
contrebalance la thèse souple du Sheik saoudien
Ahmed Zaki Yamani (7,5$ US) et le prix du brut
s’établit à 11,65$ US
c’est le 1ER CHOC PÉTROLIER.
Depuis cette date, le prix du brut n’a pas cessé
d’augmenter sur les 8 prochaines années pour
aboutir au 2ÈME CHOC PÉTROLIER alimenté
en partie par le ralentissement de la production
iranienne en raison des grèves anti-Shah
soutenues par Washington.
Entre temps, deux tendances avaient pris forme au
sein de l’O.P.E.P pour la fixation du prix du brut :
• Les radicaux (l’Irak, la Libye et l’Iran)
• Les modérés (l’Arabie S., les ÉAU, le Qatar
et le Koweït)
Et les membres de l’axe du mal sont
définitivement désignés par Washington.
La position des modérés est expliquée à la fois par
des considérations politiques et économiques:
Sur le plan politique, le fait d’être modéré
garantissait un soutien inconditionnel de
Washington au régime politique en place même
s’il ne respectait pas les droits de la personne!
Sur le plan économique, le fait d’éviter des
hausses brusques et soutenues du prix de pétrole
permettait de décourager certains comportements
en Occident jugés nuisibles à l’activité pétrolière
arabe.
Au début des années 80, on cherchait donc à
limiter l’effort des pays industrialisés dans la
recherche de substituts énergétiques au pétrole.
Ce sommet n’a jamais eu lieu en raison du conflit
militaire qui a opposé l’Irak à l’Iran.
Au grand regret de Washington un Plan
d’Indexation du prix du pétrole devait être proposé
dans ce sens au sommet de Bagdad.
L’Irak est occupé par les États-Unis alors que la
Libye a accepté de libéraliser son secteur des
hydrocarbures.
Aujourd’hui, la tendance radicale au sein de
l’O.P.E.P est pratiquement dissipée:
Seul l’Iran continue à engager un bras de fer
avec les États-Unis d’Amérique.
Outre les majors américaines, les bénéficiaires
des permis d’exploration libyens, ont été
d’origines diverses1.
_____________________
1- Chine, Japon, Turquie, Russie, Inde et France.
Ceci confirme donc le retour en grâce de la
Libye auprès de la communauté internationale.
Toutefois, le retour d’un l’Irak occupé sur la
scène pétrolière mondiale reste très mitigé.
En effet, depuis la chute du régime de Saddam
Hussein en avril 2003, la production de brut
irakien a été très erratique:
Elle se situe autour de 1.8 million de barils par
jour et non pas autour de l’objectif ambitieux
des nouvelles autorités de Bagdad qui est de 6
millions de barils par jour.
En somme, les substituts énergétiques actuels
du Pétrole sont non seulement imparfaits1 mais
présentent aussi des inconvénients majeurs :
_____________________
1- hydro-électricité, énergie solaire.
Le charbon est très polluant, le gaz naturel est
concentré dans les pays de l’OPEP et nécessite
des investissements initiaux très coûteux pour
son transport et l’énergie nucléaire présente des
risques élevés et reste mal acceptée par
l’opinion publique occidentale.
En dépit des dernières hausses enregistrées au
niveau de son prix, son marché reste toujours
de moins en moins cartellisé et on peut même
continuer à parler de contre-choc pétrolier.
En effet, l’OPEP n’est plus en mesure de
réguler le marché du brut par les prix:
Le pétrole reste donc non seulement une
ressource importante mais aussi stratégique.
• D’une part ses hausses de prix ne suffisent
plus à inciter les pays demandeurs à modérer
leur consommation dans la mesure où cette
consommation reste indispensable à la
croissance des pays émergeants.
• D’autre part, une baisse de prix ne peut plus
être obtenue par un accroissement de l’offre
dans la mesure où la production de l’OPEP,
faute d’investissements réalisés en temps
voulu, plafonne.
En ce qui concerne les Sept Majors, même si
elles disposent des technologies et des capitaux
nécessaires pour l’exploitation des réserves des
pays producteurs, elles restent prises entre
l’enclume et le marteau:
• L’enclume d’une aversion au risque des
détenteurs de leur capital qui, de plus en
plus, ont l’œil rivé sur les résultats
boursiers1.
_____________________
1- Qui se risquerait à investir les 4 milliards de $ qu’exigerait la mise en
exploitation des réserves irakiennes?
• Le marteau d’un nationalisme économique et
ce depuis la révolte bolivienne contre les
compagnies étrangères au chaos irakien tout
en passant par la remise sous le contrôle du
Kremlin des compagnies russes.
Or des nouvelles compagnies pétrolières, cette
fois-ci du Sud, sont parvenues à s’affranchir de
ces deux obstacles.
D’une part, leur capital public ou parapublic
les met à l’abri des humeurs boursières.
D’autre part, elles représentent souvent les
instruments de l’indépendance énergétique de
leur pays (comme en Chine ou en Inde) ou
encore les instruments de leur politique
étrangère (comme au Venezuela).
Certains signes nous laissent donc croire que,
sur les décennies à venir, la domination
actuelle des Sept Majors finira par être
compromise par des éventuelles Majors
Chinoises ou même Indiennes!
En effet, les compagnies chinoises se sont déjà
lancées dans des investissements qui
concernent, aujourd’hui, 60 projets dans plus
de 30 pays, de l’Azerbaïdjan au Venezuela, en
passant par la Birmanie, le Kazakhstan, Oman,
le Nigeria, l’Algérie, le Canada, l’Arabie
Saoudite.
En 2005, l’offre de rachat de l’indépendant
américain UNOCAL par le chinois CNOOC
montre, même non concrétisée, qu’il ne s’agit
plus d’une simple hypothèse.
Pour sa part, l’Inde qui importe 80% de son
pétrole et 50% de son gaz, est déjà présente,
par le biais de ses 2 compagnies nationales1, au
Soudan, en Libye, en Syrie et dans le Golfe.
Elle négocie actuellement, par le biais de ces
mêmes deux compagnies, avec la Birmanie, le
Bangladesh, l’Afghanistan, l’Iran et même le
Pakistan, l’accès à leurs gisements et/ou le
passage d’oléoducs et gazoducs.
_____________________
1- ONGC pour le pétrole et GAIL pour le gaz
De plus, l’accord de partenariat signé le 11
avril 2004 entre la Chine et l’Inde pousse vers
la création d’une nouvelle catégorie de Majors
Il comporte un volet énergétique stratégique à
travers lequel les nouveaux partenaires se sont
engagés à exploiter conjointement certains
champs d’hydrocarbures de pays tiers.
C’est précisément le cas en Iran où l’indien
ONGC possède 20% d’un des plus grands
gisements du pays, déjà détenu à 50% par le
chinois SINOPEC.
Cette nouvelle coopération Sud-Sud ne se
limite pas uniquement aux 2 géants asiatiques.
Elle s’étend également à l’Amérique Latine.
En effet, le brésilien PETROBRAS et le
chinois SINOPEC ont également signé un
accord, en mai 2004, pour agir de concert non
seulement en Amérique Latine mais aussi en
Afrique et au Moyen Orient
De plus, le Venezuela vend son pétrole à un
prix subventionné à Cuba qui reste étranglé par
les variations des cours internationaux.
En somme, ces futures majors promettent une
part plus importante de la rente pétrolière au
pays hôte et leur principal actionnaire (l’État)
n’exige pas un retour sur investissement aussi
important que celui de Wall Street.
Par ailleurs, elles ne prennent pas les mêmes
risques d’image que leurs homologues
occidentales lorsqu’il s’agit d’investir dans
des pays dits suspects comme le Soudan ou la
Libye.
Mais ce nouveau dumping contractuel et cette
prise de risques élevés peuvent-ils se retourner
contre ces nouvelles majors ?
En obtenant des meilleurs prix que ceux
obtenus dans le cadre d’accords politiques les
pousseront elles à succomber à la tentation de
mettre leur production sur le marché mondial?
En ce qui concerne l’électricité, les États Unis
restent le plus grand marché mondial où à la fois
l’offre et la demande sont gigantesques.
Pour ce produit, il existe plus que 120 millions
de consommateurs directs (un immeuble à
plusieurs étages est considéré comme un seul et
unique consommateur direct!)
C’est seulement en 1992 que le secteur de
l’électricité américain a été libéralisé de sorte
qu’aujourd’hui la production est assurée à la fois
par des opérateurs publics (24%) que privés (y
compris les importations).
Actuellement, la production américaine est
assurée sur l’ensemble du territoire par 3100
centrales électriques dont :
• 243 centrales que nous pouvons qualifier de
propriétaires-investisseurs dont la production
est destinée à la consommation propre de leur
activité industrielle.
• 2000 centrales publiques
• 930 centrales que nous pouvons qualifier de
coopératives.
_______________________
1- Afin de pallier à la perte de part de marché nationale, les opérateurs publics ont
commencé à pénétrer les marchés extérieurs avec l ’acquisition de certaines
centrales étrangères (en GB, Australie et Amérique du sud) et le développement de
nouveaux projets (complexe électrique de Hong Kong).
Trois grands secteurs industriels américains
font face à une forte concurrence :
D- Les industries américaines fortement
concurrencées:
• L’industrie textile
• L’industrie automobile
• L’industrie aérospatiale
Faiblement concentrée, l’industrie américaine
du textile fait face à une forte compétition
étrangère sur son propre territoire.
L’industrie américaine du textile est basée
essentiellement sur l’habillement. Ce dernier
représente 70% de l’ensemble de l’activité. Le
solde est réparti, quant à lui, entre les autres
activités comme les tissus d’ameublement, les
tissus d’automobile et autres tissus…).
Ces cinq compétiteurs assurent 50% des
importations américaines.
Cette concurrence provient essentiellement de
la Chine, du Taiwan, du Mexique, de Hong
Kong et de la République dominicaine.
Depuis le début des années 1990, le nombre des
actifs dans cette industrie enregistre une baisse
moyenne de 3% par an. Il s’établit actuellement
à 860 000 actifs.
Actuellement une restructuration en profondeur
est en train de se matérialiser dans ladite industrie.
D’un côté on assiste à une délocalisation overseas
et de l’autre à une intégration dite industrie-
commerce du produit textile.
Cette intégration cherche à former
progressivement une chaîne complètement
intégrée susceptible de réagir plus rapidement à la
demande.
En ce qui concerne l’industrie américaine de
l’automobile, le Big three (GM, Ford et Chrysler)
fait face à une concurrence sur son propre marché
qui reste le plus grand au monde et ce de la part des
producteurs asiatiques et européens qui détiennent
respectivement 30% et 5% du marché américain.
Les TIC restent au cœur de cette restructuration.
Elles donnent un avantage certain aux producteurs
américains relativement à ceux des pays
concurrents.
L’année 2008 a été particulièrement difficile pour
le Big three où les lourdes pertes enregistrées
avaient envoyé un message très fort au législateur
américain:
La situation est si désespérée que l'octroi d'une
aide publique au Big three risquerait de prolonger
encore plus son agonie tout en coûtant des milliards
au gouvernement fédéral.
En fait, le plan de restructuration amorcé en 2005
par le Big three et qui projetait, sur 3 ans, la
fermeture de près de 40 % de ses usines nord-
américaines, la réduction de 42 % de sa
production et le départ de près de 70 000 de ses
ouvriers salariés n’a pas été suffisant pour
redresser la situation.
C’est dans cette perspective que GM a fini par
annoncer, le 1er juin 2009, sa faillite d’une façon
officielle et par déposer son bilan auprès du
tribunal.
Mais l’effondrement du principal pilier du Big
three et dans sa foulée l’ensemble de ce dernier
engendrerait une perte immédiate de 1,2 million
d’emplois directs et 1,5 million d’emplois
indirects soit, sur le plan financier, une perte de
mille milliards de dollars.
On comprend la raison pour laquelle le Président
Obama a prononcé le jour même du dépôt du
bilan de GM un discours dans lequel il déclarait:
… la mise en faillite de GM n’est rien d’autre
qu’une mesure «thérapeutique» et que c'est un
grand moment qui mérite d'être fêter, car un
nouveau GM va naître avec la disparition de
l'ancien.
La faillite et la réorganisation de General Motors
n'ont donc produit aucune inquiétude ni panique!
L’intervention du gouvernement américain s’est
soldée par un financement de 30,1 milliards de
dollars lequel ajouté au précédent financement
totalisera 50 milliards de dollars.
Les actions du nouveau GM seront détenues à
concurrence de 60% par le gouvernement
américain contre 12,5% pour le gouvernement
canadien, 17,5% pour le fonds fiduciaire
d'assurance médicale et 10% pour les détenteurs
d'obligations.
Ce plus grand plan de sauvetage de l'histoire
américaine a permis à GM non seulement de
survivre mais aussi de se restructurer et de
réintroduire ses actions en bourse (Novembre
2010).
En ce qui concerne l’industrie aérospatiale
américaine, elle reste également fortement
concurrencée même si elle assure également la
production militaire.
Elle regroupe la construction des avions, de leurs
moteurs et de leurs différents éléments (ailes,
système de navigation, aiguilles…) ainsi que les
engins spatiaux et les missiles.
Toutefois, elle n’assure pas la production
d’appareils supersoniques comme le Concorde.
Cette industrie a connu sa véritable restructuration,
qui reste la plus importante opération au monde, en
1997 et ce avec la fusion de Boeing et de Mc
Donnel Douglas.
En 2006, la rivalité entre l’américain Boeing et
l’européen Airbus a pris une dimension nouvelle
sur un marché très dynamique.
_______________________
1- près de 1600 appareils commandés.
En matière de commandes, le constructeur
américain retrouve la position de leader qu’il avait
perdu en 20001 alors qu’en matière de livraisons le
constructeur européen conserve la première place2.
_______________________
1- Avec 870 avions commandés contre 752 pour son rival européen.
2- Avec près de 400 appareils livrés contre 395 pour son rival américain.
3- Né en 1970
Même concurrencé, le Boeing 7473 reste, un produit
incontournable pour les compagnies aériennes du
monde entier.
L’annonce, en novembre 2006, du lancement de sa
nouvelle version allongée (le 747-8) va certainement
continuer à révolutionner le transport mondial
aérien.
• Boeing Mc Donnel Douglas
• Lockheed Martin Corporation
• Raytheon
À l’heure actuelle, il existe trois groupes géants
américains dans l’industrie aérospatiale :
Le secteur de l’électronique englobe plusieurs sous
secteurs ou industries dont la micro électronique,
les semis conducteurs, les circuits intégrés, les
puces, les transistors, l’informatique, …
E- Les industries américaines liées à
l ’électronique:
Le poids américain dans le secteur électronique
est très fort. Il remonte à la seconde guerre
mondiale.
Le secteur de la micro électronique emploi, à titre
d’exemple, 600 000 actifs américains dont 400 000
sont directs alors que le secteur de l’informatique
emploi 5 millions de personnes.
Même si la compétition a poussé les différents
groupes à transférer une bonne partie de leur
production vers les pays asiatiques où la force de
travail est qualifiée et à bon marché, l’emploi dans
ledit secteur reste stable aux États Unis.
Dans le secteur des logiciels, qui représente une
véritable guerre technologique, la suprématie
américaine reste incontestée.
La consommation des secteurs des semis
conducteurs, des circuits intégrés, des puces, des
transistors…, provient essentiellement des
secteurs des ordinateurs (60%) et des
communications (20%).
En guise de conclusion nous pouvons dire que
contrairement au Japon et à l’Europe, les États
Unis d’Amérique ne sont pas dotés d’une
véritable politique industrielle cohérente et
planifiée.
L’État américain n’agit que très modestement
sur les structures industrielles.
L’action du gouvernement américain dans
l’activité industrielle se limite vraisemblablement
à créer un cadre favorable aux affaires ou à sauver
occasionnellement certaines activités en
difficultés en leur passant des commandes pour
soutenir leur processus de production (Saturn de
GM) ou encore à nationaliser d’autres activités
pour éviter leur fermeture (Amtrak & Cornail;
l’institution financière Continental Illinois)
4. Le secteur des services américain:
Le secteur des services peut être réparti en trois
catégories:
• le tertiaire moteur,
• le tertiaire traditionnel,
• le tertiaire non-commercial.
Une activité est considérée comme motrice
lorsqu'elle exerce un effet d'entraînement sur une
autre activité.
Les activités du tertiaire moteur sont des activités
à forte valeur ajoutée qui, dans la majorité des
cas, opèrent dans des marchés internationaux
concurrentiels.
Nous pouvons citer les télécommunications,
l'énergie électrique, les intermédiaires financiers
et les services aux entreprises.
Le tertiaire traditionnel englobe, quant à lui, les
activités qui existent depuis très longtemps et qui
restent moins soumise aux grandes tendances de
la mondialisation et du progrès technologique.
Nous pouvons citer le commerce, le transport, les
services personnels et la restauration.
Les entreprises de services traditionnels évoluent
donc dans des marchés locaux et leur valeur
ajoutée y est plus faible.
Pour sa part, le tertiaire non-commercial
comprend l'enseignement, la santé, les services
sociaux et l'administration publique.
Ces services peuvent être considérés comme des
intrants qui entrent dans les activités des
entreprises privées (infrastructure routière,
formation de la main-d'œuvre).
En somme, les services peuvent être scindés en
deux catégories:
• Les services marchands qui touchent les
différentes sphères de l’économie.
• Les services non marchands qui touchent
l ’administration et l ’enseignement public.
Aussi bien pour le Canada que pour les États-
Unis, le secteur tertiaire trouve son origine dans
la dynamique industrielle dans le sens où il devait
assurer sa logistique (transport, vente de détail…)
Rapidement il s’est multiplié autour de la
gestion des entreprises (conseils financiers….).

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Theme 5 agriculture, industrie et services

  • 1. Agriculture, industrie et services américains ECN 1800 Économies nord-américaines C. CHARCHOUR
  • 2. Contenu du cours 1. Introduction 2. Le secteur agricole américain 3. Le secteur industriel américain 4. Le secteur des services américain
  • 3. 1. Introduction Chaque système économique est constitué de trois secteurs d ’activités: le secteur primaire, le secteur secondaire, le secteur tertiaire.
  • 4. Le secteur primaire englobe toutes les activités productrices de matières premières (agriculture, mines, forêts, pêche..). Même si sa proportion dans la production nord- américaine reste très faible, il ne faut pas conclure que sa contribution est négligeable. En effet, la présence de richesses naturelles constitue un atout considérable pour toutes les activités en aval de lui.
  • 5. Le secteur secondaire englobe, quant à lui, toutes les activités de transformation de ressources naturelles ou de biens (secteur manufacturier, la construction…) Pour sa part, le secteur tertiaire englobe l’ensemble des services aussi bien marchands que non marchands et touche les différentes sphères de l ’économie: de la finance, du droit, de la santé, des transports, des communications, du commerce et des loisirs.
  • 6. Même si sa proportion dans la production nord- américaine reste la plus élevée, il ne faut pas conclure que les activités du secteur secondaire sont de moindre importance. En effet, les services contribuent à la qualité et à l’efficacité des activités réalisées en amont de lui. Les chaînes de montage informatisées et sophistiquées n’existeraient pas s’il n’y avait pas de concepteurs de logiciels!
  • 7. Économie Secteur primaire Activités productrices de matières premières : Agriculture; Pêches, Forêts; Mines Secteur secondaire Transformation des matières premières Secteur tertiaire Services et toutes les activités qui ne sont ni primaries, ni secondaires Secteur manufacturier Construction Serv. à la consom. Commerce Loisirs Hôtels et restaurants … Serv. à la product. Transport finance Assurance Immobilier … Serv. Gouvrn. Enseing. Serv. méd Admin pub Défense … Moderne : caoutchouc; plastique; imprimerie; machinerie; mat de transport; produits élec. et chimiques … Transform . des ressource s Bois; papier; métaux; prod métal.; minéraux; pétrole; charbon … Traditionne l Aliments; tabac; cuir; bonneterie; textile; meuble … Schéma récapitulatif
  • 8. 2. Le secteur agricole américain Chronologiquement, le secteur agricole a été le premier à se développer aux États Unis. Il représente une composante fondamentale de la puissance économique américaine. Le secteur agricole a servi de point d’appui à l’industrie américaine et conserve à ce jour le premier rang mondial. A- Son développement:
  • 9. Lors de sa mise en place, son évolution a été exceptionnelle en raison de l’abondance des terres qui ont été appropriées dans un climat de spéculation intense. À la fin du 19ème siècle, en raison de l’exode rural la main d’œuvre américaine se raréfie ce qui conduit progressivement à la mécanisation des méthodes de production.
  • 10. L’État se constitue d’importantes réserves afin de conserver intact les espaces forestiers et organise ainsi l’espace en grands domaines avec des programmes de formation agricole1. ______________________________ 1-Le Ministère américain de l’agriculture a été créé en 1889. Durant la 1ère guerre mondiale, l’agriculture américaine a connu un bon essor de sorte qu’en 1919, 28% du revenu des agriculteurs provenait encore des exportations.
  • 11. Néanmoins, le retour à la paix a fait apparaître graduellement une surproduction de sorte que durant les années 20 les cours agricoles se sont détériorés affectant significativement la situation des fermiers qui devaient s’endetter non seulement à long terme1 mais aussi à court terme2 ______________________________ 1-Pour acheter les équipements (machines, outillages…) 2-Pour financer leurs récoltes
  • 12. Dans le cadre du New Deal (1933) un programme vaste d’aide aux agriculteurs a été inauguré. Il cherchait à augmenter le pouvoir d’achat des agriculteurs et ce en remontant les cours tout en diminuant la production : indemnités aux agriculteurs afin de les inciter à réduire leurs surfaces cultivées.
  • 13. L’éclatement de la 2ème guerre mondiale a non seulement stimulé l’activité agricole américaine par le biais des exportations mais aussi les industries en amont et en aval de l’activité agricole.
  • 14. Toutefois, à la fin de la guerre, la performance agricole américaine a diminué en raison de la restructuration de l’Europe de sorte qu’au début des années 50, le secteur agricole américain s’est retrouvé en surproduction avec des prix relatifs détériorés. L’activité agricole américaine s’est donc retrouvée victime de son efficacité excessive!
  • 15. Pour venir en aide aux agriculteurs, de nouvelles lois ont été votées durant les années 50 et même 60. L’activité agricole américaine devient fortement subventionnée et la tendance se maintiendra jusqu’à nos jours en dépit de la loi de 1996 votée sous le gouvernement Clinton pour un retour vers une activité moins assistée1 ______________________________ 1- Federal Agriculture improvement & reform Act
  • 16. En somme, c’est le secteur agricole qui reste à la base de la puissance économique américaine. Représentant 90% du PIB américain à la fin du 17ème siècle, il a pu dégager les recettes extérieures nécessaires pour financer l’importation des biens d’équipements nécessaires au développement économique.
  • 17. De nos jours, ce secteur ne représente que 2% du PIB américain comparativement à 33% pour le secteur industriel et 65% pour le secteur des services. Cette baisse significative, reflète l’évolution structurelle de la demande qui s’oriente de plus en plus vers les biens industriels et vers les services.
  • 18. Même si le secteur agricole a servi d’appui à l’industrie américaine, il est pris aujourd’hui en tenaille. En effet, des groupes industriels puissants forment, aussi bien en aval qu’en amont, autour de lui un système de chaînons caractérisant ainsi un complexe agro-industriel important.
  • 19. En raison des fusions et acquisitions, les agriculteurs américains se trouvent de plus en plus contraints à travailler avec les mêmes opérateurs qui se retrouvent à la fois en aval et en amont de leur activité.
  • 20. En amont, on trouve les fabricants de matériel agricole1, les fournisseurs des semences d’engrais, de pesticides, d’herbicides et d’aliments composés pour le bétail. En aval, on trouve les négociants représentant les groupes géants de la distribution et du conditionnement des produits agroalimentaires. ________________________ 1- Tracteurs, moissonneuse-batteuse…
  • 21. Toutes ces industries ont été donc stimulées par le secteur agricole au même titre que les services suivants : • La recherche scientifique • L’agrochimie et les organismes génétiquement modifiés (OGM) • La biotechnologie • Les services bancaires et d’assurance • Les services d’encadrement administratif où L’USDA représente la 3ème administration fédérale par la taille qui est présente dans les 50 États avec 15 000 bureaux. • Restauration et tourisme
  • 22. À l’heure actuelle, une nouvelle révolution verte est en marche. Elle est menée par les États-Unis d’Amérique qui restent les inventeurs des OGM. 50% de la superficie mondiale cultivée en OGM se retrouve aux États-Unis, 47% se trouve dans 7 pays1 et le reste (3%) est partagé entre les 17 pays restants. _________________________ 1- L’Argentine (16,8%); le Brésil (12,6%); le Canada (6%); l’Inde (6%); la chine (3%); le Paraguay (2,2%) et l’Afrique du Sud (1,4%).
  • 23.
  • 24. Avec la tendance des pays en développement à jouer un rôle croissant il faut noter que l’Inde, avec une forte croissance de 23% de 2007 à 2008 a dépassé de peu le Canada au 4e rang des producteurs mondiaux d’OGM.
  • 25. Il existe environ 40 plantes transgénétiques qui sont commercialisées légalement. On peut citer: Le soja, le mais, le coton, la pomme de terre, les endives, les courges, le papaye, le tabac, les tomates…
  • 26. Le marché des OGM génère actuellement un peu moins que 20 milliards de dollars pour les groupes majeurs de l’agrochimie sachant que la Compagnie Monsanto1 continue à dépenser, à elle seule, en R&D sur les OGM autant que l’Europe toute entière. _________________________ 1- multinationale américaine implantée dans 46 pays et qui se positionne comme le leader mondial des OGM. Ses principaux concurrents sont Bayer, Syngenta, Dow, Dupont, Limagrain, Pioneer et BASF. Son chiffre d’affaires tourne autour des 10 milliards de dollars soit l’équivalent du PIB du Cameroun ou encore de la Jordanie. Son action en bourse a vu son cours multiplié par 15 depuis 2002.
  • 27. Ses objectifs: B- La politique agricole américaine: • Stabiliser, soutenir et protéger les revenus et les prix agricoles • Maintenir un approvisionnement adéquat des produits agricoles • Faciliter une distribution ordonnée des produits agricoles.
  • 28. Pour atteindre ces objectifs, les américains ont adopté trois principes : • Développement d’un marché unique où il n’existe aucune restriction entre les différents États américains • La promotion d’une protection solide vis à vis du reste du monde • La mise en place de différents programmes de crédits conjugués à des assistances au niveau de la production et des exportations.
  • 29. A la suite de la surproduction agricole des années 50, l’État américain a intervenu dans l’activité agricole dans le but de la stabiliser et ce en augmentant la demande à l’aide d’un vaste programme d’aide alimentaire1 et en diminuant l’offre en créant une banque des terres afin de mettre certaines surfaces cultivables en jachère. ______________________________ 1- Les coupons
  • 30. Il a également effectué des paiements de transferts aux agriculteurs qui ont accepté de réduire leur production agricole ou encore qui ont accepté d’abattre une partie de leurs bétails.
  • 31. Les années 70 et 80 ont connu aussi une surproduction agricole généralisée dans la mesure où la conquête des marchés internationaux a baissé car les autres pays ont également subventionné leur activité agricole et que de nouveaux producteurs américains sont même apparus.
  • 32. Le gouvernement américain réagit en gérant les stocks, en subventionnant les innovations, en effectuant des paiements compensatoires et surtout en s’attaquant aux politiques protectionnistes des autres pays dans la mesure où elles étaient plus visibles que celles des États Unis.
  • 33. Les différentes subventions américaines sont cachées! À titre d’exemple, les règles du Programme d’aide américain en cas d’accidents conjoncturels sont, à ce jour, non seulement mal définies mais aussi mises en œuvre au grès du gouvernement américain.
  • 34. • De 28 à 32% pour le blé1 • De 40 à 43% pour les volailles Elles ont permis d’augmenter les parts de marchés internationales des États Unis : 1- 1996-97 à 1998-99. Alors que celles de l’Union européenne ont baissé de 21 à 15% .
  • 35. Lors des négociations du GATT, les États Unis ont demandé la réduction de 70% des soutiens des prix sur une période de 10 ans car la priorité américaine était de démanteler la PAC (politique Agricole Commune). Officiellement le gouvernement américain avance que ses différents programmes d’aide ont pour objectif de garantir une orientation agricole durable et surtout pour faire face aux aléas climatiques :
  • 36. • Avec son Programme de crédit, le gouvernement américain se porte garant pour les crédits accordés aux agriculteurs américains pour leurs exportations. Il permet même à certains pays étrangers de participer à ce programme et de profiter de ces crédits. 5,6 milliards de dollars ont été garantis en 1998 pour 93 pays étrangers (Amérique Latine, zones Caraïbes et ex URSS).
  • 37. • Avec son programme de bonus aux producteurs agricoles, il rend ses agriculteurs plus compétitifs sur les marchés mondiaux. • Avec ses programmes d’ententes réciproques (aide internationale vs achats de produits agricoles) il soutient les agriculteurs. En fait, ce sont tous ces facteurs qui restent à l’origine du conflit entre la CEE et les Etats-Unis.
  • 38. Si on ajoute le fait qu’ils ont tous deux une similitude dans les orientations productives1 ainsi qu’une activité agricole de plus en plus moderne2, le conflit ne fait que s’accentuer. ______________________________ 1- Agriculture tempérée mais où la composante subtropicale américaine (café, fruits exotiques..) reste plus forte. 2- Mobilisant une haute technologie En effet, la production agricole augmente de plus en plus dans les deux blocs alors que leur demande domestique respectives stagne de plus en plus.
  • 39. De plus, les européens ont une nouvelle tendance à vouloir devenir, au même titre que les américains, exportateurs nets (hormis les produits tropicaux). En somme, l’Europe a finalisé sa politique autour de la protection d’une activité spécifique qu’est l’agriculture alors que les États Unis ont organisé une intégration de leur activité agricole dans un complexe plus vaste (l’agro-industrie).
  • 40. Ils ont donné une importance toute particulière aux circuits de production et de consommation aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur conduisant ainsi leur agriculture à une internalisation induite.
  • 41. 3. Le secteur industriel américain A- L’industrie agroalimentaire américaine: Elle représente 25% de l’ensemble des industries agroalimentaires mondiales et 15% de l’activité industrielle américaine. De nos jours, elle compte plus de 1,5 million d’emplois. L’exportation de cette industrie est de 35 milliards de dollars. Cette industrie reste la plus développée au monde.
  • 42. • Les salades ensachées • Les aliments pour végétariens • Les céréales pour les petits déjeuners • Le pop corn • Les jus • Les produits salés ou Snacks tels que les corn chips, les potatoes chips ou encore les nuts. Les produits phares de cette industrie sont les suivants :
  • 43. Pour sa part, l’industrie américaine de la bière restait la plus importante au monde avant le rapprochement, en 2004, du belge Interbrew et du brésilien Ambev qui ont donné naissance à InBev. Pour ces produits, les américains sont à la fois les premiers producteurs et consommateurs et le chiffre d’affaire réalisé en 2005 était de 57 milliards de dollars.
  • 44. Il occupe aujourd’hui la seconde place mondiale avec une vente moyenne de 155 millions d’hl comparativement à 240 millions d’hl pour InBev. En effet, jusqu’à la fin de 2003, le 1er Brasseur mondial était l’américain Anheuser-Bush avec une vente moyenne de 125 millions d’hl par an suivi par Heineken (Pays-Bas) avec 76 millions d’hl.
  • 45. Consommation mondiale de la bière -2005-
  • 46. Au cours des deux dernières années, le cours mondial du lait écrémé en poudre a dépassé, pour la première fois, depuis quelques années, le prix de soutien en vigueur aux États-Unis. Ceci a fait grimper les exportations américaines plaçant ainsi les États-Unis au premier rang des exportateurs mondiaux de ce produit et ce sans que des subventions à l’exportations ne soient appliquées. L’industrie laitière américaine reste également parmi les plus importantes au monde.
  • 47. Selon les prévisions, la production de l’industrie laitière américaine devrait croître en 2009 de 2% pour atteindre 86,5 millions de tonnes soit une nouvelle année de production record1. _________________________________________ 1- Pour le Canada, la production de lait devrait légèrement reculer par suite des ajustements des contingents apportés pour maintenir l’offre au niveau des besoins nationaux en lait.
  • 48. L’industrie extractive reste très importante aux États Unis. Elle progresse en moyenne de 3% par an. B- L’industrie minière américaine et les principales industries affiliées: Toutefois l’emploi reste modeste (160 000 emplois) en raison de la restructuration actuelle des groupes.
  • 49. • 51% représentent des minerais proprement dit (phosphate, potasse, souffre, charbon et pétrole brut) Sur les 2270 millions de tonnes de produits miniers extraits chaque année : • 35% du sable et des produits divers de carrières. • 14% des métaux industriels divers (plomb, argent, zinc, cuivre, fer et or)
  • 50. • L’industrie de l’acier • L’industrie de l’aluminium Les deux principales industries américaines affiliées à l’industrie minière sont : Elles affectent à leur tour les industries suivantes : • L’industrie automobile • L’industrie du bâtiment • L’industrie de l’aéronautique
  • 51. L’industrie américaine de l’acier reste à l’heure actuelle fortement concurrencée. Elle fait face à une compétition asiatique très forte (Japon, Corée du Sud, Chine et Taiwan). La production chinoise d’acier brut a pratiquement triplé entre 2001 et 2006 passant de 12 à 33 millions de tonnes par an. Avec cette performance, la Chine est parvenue à produire près du tiers de l’acier mondial, soit deux fois plus que l’Europe (UE25) et quatre fois plus que les États-Unis.
  • 52. Répartition géographique de la production de l’acier Source : International Iron & Steel Institut
  • 53. Répartition géographique de la connsommation de l’acier Source : International Iron & Steel Institut
  • 54. Après la deuxième guerre mondiale et jusqu ’à la fin des années 50, l’industrie américaine de l’acier était une industrie stable dans le sens où le prix de l’acier était lui même stable au niveau international et suivait en douceur les mouvements des coûts de production américains. Cette configuration montre clairement, sur la période retenue, le caractère international dominant de ladite industrie.
  • 55. Néanmoins, les changements structurels américains des années 1960-70 ont compromis la suprématie mondiale de cette industrie imposée par le Big Steel. (US Steel, Republic Steel, Armco, National Steel, Inland Steel, Jones & Laughlin Steel, Bethlehem Steel)
  • 56. Ils ont non seulement donné l’opportunité aux aciéries américaines de taille moyenne d’agrandir leur capacité de production mais aussi la chance aux aciéries étrangères de mieux pénétrer le marché américain de sorte que le volume d ’exportation est passé de 3,9 millions de tonnes en 1960 à 14 millions en 1970. Les changements structurels des années 1960-70 s’articulent essentiellement autour de deux points:
  • 57. Le 1er: La diminution de l ’intensité de l’utilisation de l ’acier. En effet, - L ’activité économique américaine s ’est déplacée graduellement vers les services et surtout vers la microélectronique non consommatrices d ’acier. - Des matériaux nouveaux ont graduellement fait leur apparition (béton armé, matières plastiques, aluminium, fibre optique..) - Les progrès technologiques ont permis de satisfaire les mêmes besoins en utilisant moins d ’acier.
  • 58. Le 2è: Les innovations techniques enregistrées dans le procédé de production. En effet, - On ne faisait plus appel aux hauts fourneaux (filière classique) mais plutôt à l’électricité, au contrôle informatique et la coulée continue. Ceci a fait émerger des concurrents nationaux (les mini-mills) qui pouvaient obtenir l ’acier avec la ferraille.
  • 59. Ces deux changements structurels ont donc affecté l ’industrie américaine de l ’acier de sorte que le big steel faisait face à des barrières à la mobilité! Il était pris avec de grandes capacité de production tout en étant fortement intégré. Il lui était donc très coûteux de s ’en débarrasser.
  • 60. Ces barrières à la mobilité ont permis ainsi à de nouvelles firmes, aussi bien nationales qu’internationales , incapables d ’aménager autrefois un complexe sidérurgique, de pénétrer dans l’industrie américaine de l’acier et d’exercer en plus des stratégies de discrimination de prix sur certains segments de marché. Avec l’apparition de ces nouveaux concurrents, le Big steel a connu une perte de leadership en matière de coût de production et de contrôle de prix.
  • 61. - Défensives: réduction des coûts (nouvelles ententes salariales, nouveaux investissements..), lobbying auprès du Congrès…. - Offensives: qualité, service, diversification, placement, réduction de la capacité, réduction de l ’intégration verticale, rationalisation de la gamme de produits... Pour sauver sa part de marché qui est passée de 70 à 45% , il a réagit en adoptant des stratégies à la fois défensives et offensives :
  • 62. En somme, les chocs technologiques nationaux américains ont bouleversé l ’industrie américaine de l ’acier de sorte qu ’elle fait face aujourd’hui à une compétition internationale très forte. Elle emploi uniquement 217 000 actifs comparativement à 234 000 au début des années 1990. De plus, lors de la fusion récente entre International Steel Group (USA) et Mitta Steel (Pays-Bas), une suppression de 40 000 emplois a été annoncée pour les 5 ans à venir.
  • 63. L’industrie américaine de l’aluminium1 reste une industrie phare même si elle est de plus en plus concurrencée par les européens. ______________________________ 1- Les principales compagnies américaines sont Aluminium Company of America (ALCOA qui est premier mondial), Raynolds Metal Company et Kaiser Alu & Chemical. Sa production est orientée essentiellement vers le marché domestique. En effet, les américains consomment 25% de la production mondiale comparativement à 24% pour l’ensemble des pays européens et 11% pour le Japon.
  • 64. La consommation de l’aluminium aux États Unis provient essentiellement : • du secteur des transports • des conteneurs • des emballages • du bâtiment
  • 65. Année Afrique Amér. du Nord Amér. latine Asie Europe et Russie Océanie Total 1973 249 5 039 229 1 439 2 757 324 10 037 1978 336 5 409 413 1 126 3 730 414 11 428 1982 501 4 343 795 1 103 3 306 548 10 496 1987 572 4 889 1 486 927 3 462 1 273 12 604 1992 617 6 016 1 949 1 379 3 319 1 483 14 763 1997 1 106 5 930 2 116 1 910 6 613 1 804 19 479 2003 1 428 5 945 2 275 2 457 8 064 2 198 21 935 2005 1 711 5 110 2 356 2 735 8 433 2 246 22 591 Production d'aluminium en milliers de tonnes Statistiques de production Source : International Aluminium Institute
  • 66. L’industrie américaine de l’énergie incorpore le charbon, le pétrole et l’électricité. C- L ’industrie américaine de l ’énergie: Le charbon reste aux États Unis une matière première utile notamment pour la production de l’électricité ainsi qu’un combustible important dans le processus de production des usines sidérurgiques (acier,…)
  • 67. Les nouvelles réglementations environnementales affectent énormément cette activité polluante…. La consommation du charbon aux États Unis est relativement stable et représente 24% de la consommation de l’énergie produite. L’essentiel de la production s’effectue dans l’Ouest américain (réserves du Wyoming, de l’Utah et du Montana).
  • 68. Leur consommation représente 26% de la production mondiale alors que celle de la Chine est de 8% même si la population chinoise représente 20% de la population mondiale. En ce qui concerne le pétrole, même si les américains ne représentent que 4,6% de la population mondiale, ils restent les 1er consommateurs mondiaux de cette ressource.
  • 69. Au même titre que le charbon, le gaz naturel et les minerais en général, le Pétrole Brut est une ressource naturelle non renouvelable. Il n’a pas une capacité élevée de régénération à un horizon de temps dit raisonnable. Le rythme auquel cette ressource doit être extraite est donc très important et la question pertinente qui se pose dans le cas de chaque pays énergétique est la suivante :
  • 70. Combien de barils1 faut-il extraire par jour? ___________________________________ 1- Un baril = 42 gallons =159,6 litres. En fait, les réserves de pétrole d’un pays ne constituent pas nécessairement un volume donné qui diminue au fil des années au rythme retenu d’extraction. La découverte de nouveaux gisements peut parer à l’épuisement de la ressource pétrole.
  • 71. • Si les découvertes de l’année correspondent à ce qui est extrait les réserves restent constantes • Si les découvertes excèdent la production, les réserves augmentent. Il n’y a donc épuisement des réserves que si le rythme des découvertes de gisements nouveaux est inférieur au rythme d’extraction.
  • 72. Sur la carte énergétique mondiale, le Proche- Orient reste une région stratégique tellement les réserves en pétrole et en gaz naturel y sont abondantes et faciles à exploiter. L’importance de leur production journalière et de leurs ressources en hydrocarbures font des monarchies du Golfe, de l’Irak et de l’Iran des acteurs essentiels du marché du brut.
  • 73. À elle seule, l’Arabie Saoudite détient 25% des réserves mondiales soit 263 milliards de barils, suivie de l’Irak1, des Émirats Arabes Unis2, du Koweït3 et de l’Iran4 Au total, près de 66% des réserves mondiales de pétrole se trouvent concentrées sous le sol de ces 5 pays. ___________________________________ 1- avec 113 milliards de barils 2- avec 98 milliards de barils 3- avec 97 milliards de barils 4- avec 93 milliards de barils.
  • 74. On comprend donc le fond de la crise politique internationale actuelle qui oppose les États Unis d’Amérique non seulement au monde arabe1 dont les pays énergétiques pompent, en moyenne, 35 millions de barils de pétrole brut par jour mais aussi à l’Iran dont une grande partie de ses recettes pétrolières sert à financer son programme nucléaire. ___________________________________ 1- À travers la guerre de l’Irak, l’imposition d’un nouvel ordre économique et social au Proche Orient et l’exécution de Saddam Hussein en date du 30 décembre 2006.
  • 75. En effet, le bras de fer engagé par Téhéran sur la question nucléaire1 s’est clairement précisé avec l’échec des négociations menées par la troïka européenne (Allemagne, France et Grande-Bretagne) en 2008 parallèlement à l’échec actuel du mandat de l’Agence internationale de l’énergie atomique. ___________________________________ 1- L’Iran est plus que jamais déterminé à maîtriser le nucléaire civil et ceci ne convainc pas la communauté internationale en raison des déclarations faites par son Président à l’égard d’Israël.
  • 76. L’histoire du pétrole arabe a commencé aux États-Unis avec la création de la puissante Standard oïl of Ohio par John Rockefeller1 C’est d’ailleurs en réaction à cette position dominante sur le marché américain du pétrole que la célèbre loi anti-trust de 1890 (Sherman Act) a été promulguée. ___________________________________ 1- en 1870 qui a fini par contrôler le raffinage du brut aux États-Unis ainsi que le transport des produits pétroliers.
  • 77. Progressivement l’empire Rockefeller a été démantelé pour former, en 1911, 33 sociétés distinctes dont 3 connaîtront un avenir prospère grâce à leurs activités au Moyen-Orient: • La Standard oïl of New Jersey (devenue Exxon) • La Mobil oïl • La Standard oïl of California (Chevron) L’absence du groupe Rockefeller au Texas, a permis la naissance de nouvelles pétrolières aux États-Unis :
  • 78. • La Texas oïl Company (Texaco) • La Gulf oïl En 1907 est née la Royal Dutch Shell à la suite d’une fusion entre une société hollandaise d’extraction de pétrole dans les Indes néerlandaises1 et d’une société britannique de transports de produits pétroliers. ___________________________________ 1- actuelle Indonésie En 1913, création de l’Anglo-Persian Oïl Company qui donna naissance à la British Petroleum (BP) est née.
  • 79. En fait, l’histoire du pétrole arabe a été marquée par les Sept sœurs ou encore les sept majors1 dont leur véhicule de pénétration au Moyen-Orient a été le système de la Concession2 ______________________________ 1- Exxon, Mobil, Chevron, Texaco, Gulf, Shell et BP. 2-Acte par lequel un État accorde à un tiers, pendant une certaine durée et sur une certaine superficie, le droit exclusif d'extraire les produits et d'en disposer, sous réserve de remplir certaines obligations techniques, financières et économiques. Ce système accorde au concessionnaire le droit d’établir des pipe-lines et des installations portuaires pour exporter les produits. En revanche, les concessionnaires doivent payer aux États détenteurs de pétrole une redevance (Royaltie).
  • 80. Même si les négociations entre les pétrolières américaines et britanniques, en vue de créer le 1er Cartel International du Pétrole, ont commencé en 1922, ce fut les britanniques qui ont détenu entre les deux guerres le quasi- monopole de la prospection et de l’extraction du Pétrole au Moyen-Orient. En 1922 commencèrent les négociations entre sociétés américaines et britanniques pour aboutir en 1928 à deux accords qui ont mis en place le Cartel International du Pétrole :
  • 81. • L’Accord de la ligne Rouge1 (juillet) ___________________________________ 1- C ’est avec un crayon rouge que les grandes sociétés pétrolières ont délimité sur une carte géographique une zone couvrant la majeure partie de l ’ancien Empire ottoman et dont elles s ’engagèrent à interdire l ’accès aux sociétés n ’ayant pas souscrit aux termes imposés par le Cartel. Les mécanismes de fonctionnement du nouveau Cartel s’articulaient autour de deux pôles importants : 2- Nom d ’ un château écossais où a eu lieu une réunion des présidents des sept sœurs. • L’Accord d’Achnacarry2 (septembre)
  • 82. 1- L’exploitation en commun des réserves et des installations pétrolières grâce à la création de “ Filiales à Paternité Multiple ” et la présence des mêmes personnes aux conseils d’administration de sociétés normalement concurrentes. 2- Le recours à un système concerté de fixation de prix, uniforme pour les vendeurs, hautement discriminatoire pour les acheteurs.
  • 83. Suite à ces 2 accords, les concessions du Moyen- Orient détenus par l’Iraq Petroleum Company (aux intérêts exclusivement britanniques) ont été partagées: • Exxon et Mobil : 23,75% • BP : 23,75% • Shell : 23,75% • CFP1: 23,75% • M. Gulbenkian2: 5,00% TOTAL 100% _____________________________________ 1- Compagnie Française des Pétroles 2- Arménien qui avait, en 1904, convaincu le Sultan turc Abdul Hamid de transférer la propriété des terres prometteuses en pétrole qu ’il avait identifié en Mésopotamie (l ’actuel Irak) du Ministère ottoman des mines à la Liste Civile du Sultan lui-même. Cette dénationalisation du Pétrole a facilité ultérieurement sa prise en charge par des intérêts privés britanniques.
  • 84. Les Américaines Exxon et Mobil ont été rapidement suivis au Moyen-Orient par Gulf1 ainsi que par Chevron et Texaco2 d’où la constitution de la Aramco (Arabian American Oïl Company) dont le rachat par l’État Saoudien n’a été parachevé qu’en 1980. _____________________________________ 1- au Koweït 2- à Bahreïn et en Arabie Saoudite
  • 85. La 1ère procédure de fixation de prix adoptée par le Cartel a été celle de Gulf Plus où le Golfe du Mexique, en tant que centre de production pétrolière, a été choisi comme point de base. Ainsi, c’était le coût d’extraction des producteurs les moins efficients qui déterminait le prix du brut!
  • 86. En 1943, l’Amirauté britannique payait le mazout de la flotte anglaise du Moyen-Orient à des prix calculés comme s’il provenait des États-Unis d’Amérique. Le Cartel avait donc décidé que les gisements texans devaient être rentables partout dans le monde.
  • 87. A la fin des années 40, cette tendance a été renversée car la rentabilité croissante des gisements découverts au Moyen-Orient a fait déplacer le point de base1 et des indépendants US sont même entrés sur le marché pétrolier : • Aminoil et Getty Oïl Company qui obtiennent des permis de recherche dans la zone neutre koweito-Saoudienne. _____________________________________ 1- à partir duquel le prix du brut se calculait
  • 88. Au début des années 50, l’Arabie Saoudite et l’Irak s’inspirent du modèle vénézuélien et promulguent une loi fiscale leur accordant 50% des profits des sociétés pétrolières opérant sur leur territoire. Durant la même période, l’Iran va plus loin et nationalise une des sociétés du cartel l’Anglo- Iranian oïl Company et le partisan de cette nationalisation, le Dr Muhammad Musaddiq, devient Premier Ministre.
  • 89. Il sera renversé par le Shah Muhammad Riza qui accorde un nouveau Bail aux anciens actionnaires de ladite société à savoir BP, Shell, CFP ainsi que les cinq majors qui seront forcés par Washington à revendre 5% de leurs parts à des sociétés américaines indépendantes.
  • 90. À la fin des années 50, de nouveaux États viennent s’ajouter à la liste des États producteurs de pétrole (Abu-Dhabi, Algérie et Libye) ainsi qu’un nouveau groupe de sociétés pétrolières (les Minors : AGIP, AMOCO..) qui acceptent dans leur effort de pénétration des conditions moins favorables que les sept sœurs.
  • 91. En 1960, les ministres d’Iran, d’Irak, d’Arabie Saoudite, du Koweït et du Venezuela décident à Bagdad de créer l’O.P.E.P. toutefois, cette organisation n’apparaîtra sur le devant de la scène internationale qu’en 1973. Les États pétroliers du monde arabe passent graduellement d’États passifs et rentiers à des États actifs et producteurs.
  • 92. Ils récupèrent progressivement la plus grande part de la rente pétrolière et commencent à parler de Brut-Participation et non plus de Brut-Concession. Ceci met graduellement Washington mal à l ’aise. À partir de 1967, l’Algérie commence à nationaliser les concessions américaines et ensuite françaises.
  • 93. En 1968 est née à Koweït l’O.P.A.E.P en vue de favoriser la coopération arabe dans l’activité pétrolière en général qui comptait 11 États membres dont 7 membres de l’O.P.E.P1 et 4 non membres2. ______________________________ 1- Arabie Saoudite, Algérie, ÉAU, Irak, Koweït, Libye et Qatar. 2-Bahreïn, Égypte, Tunisie et Syrie. Le début des années 70 marqua la fin de découverte de gisements relativement plus rentables.
  • 94. Les nouvelles découvertes sont donc marquées par une augmentation du coût unitaire d’extraction et on parla de Pénurie de Pétrole phénomène qui avait été absent des relations pétrolières internationales depuis les deux accords de la Ligne Rouge et d’Achnacarry de 1928. En 1971, les Accords de Théhéran (février) et de Tripoli (avril) entre l’O.P.E.P et les sociétés pétrolières aboutissent sur des augmentations graduelles du prix du brut jusqu’en 1975.
  • 95. Face à cela, la Maison Blanche, sous la présidence de Nixon, décide de laisser le $ US se déprécier sous le régime de taux de change flexible affectant ainsi le pouvoir d’achat des pays membres de l’OPEP . Ceci pousse ces derniers à renégocier, en 1972, un nouvel accord avec les pétrolières dans lequel des formules de rachat des parts détenues par ces mêmes pétrolières étaient prévues. Il s’agit là de l’Accord Général sur la Participation.
  • 96. Au grand regret de Washington, l’Irak refuse de signer ledit accord et nationalise l’Irak Petroleum Il sera suivi par la Libye qui nationalise les parts de Texaco, Chevron, Mobil et Exxon après avoir déjà saisi en 1971 50% des parts de BP. Le concept de l’axe du mal commence à se dessiner à l’horizon surtout que certains États du Golfe ont relativement suivi ce même mouvement de nationalisation1. ______________________________ 1- Arabie Saoudite, Koweït, Qatar et Bahreïn qui ont nationalisé les actifs pétroliers étrangers jusqu’à concurrence de 60%.
  • 97. En 1973, les États producteurs finissent par avoir le contrôle complet du pouvoir de fixation du prix du brut. Jugeant infructueuses leurs négociations avec les pétrolières à Viennes le 16 octobre 1973, ils augmentent unilatéralement le prix du brut de 70%1 et le prix du baril passe de 3,01$ US à 5,12$ US. ______________________________ 1- 94% pour la Libye
  • 98. Le lendemain, les États de l’O.P.A.E.P. décident d’utiliser l’arme de pétrole pour soutenir la Syrie et l’Égypte dans le conflit les opposant à Israël et décrètent un embargo sur le pétrole à destination des USA et des Pays-Bas. Le brut iranien passe, en novembre 1973, à 17,4$ US le baril. En décembre 1973, l’O.P.E.P. essaye dans sa réunion à Téhéran de faire baisser le prix du brut.
  • 99. La thèse dure du Shah d’Iran (14$ US) contrebalance la thèse souple du Sheik saoudien Ahmed Zaki Yamani (7,5$ US) et le prix du brut s’établit à 11,65$ US c’est le 1ER CHOC PÉTROLIER. Depuis cette date, le prix du brut n’a pas cessé d’augmenter sur les 8 prochaines années pour aboutir au 2ÈME CHOC PÉTROLIER alimenté en partie par le ralentissement de la production iranienne en raison des grèves anti-Shah soutenues par Washington.
  • 100. Entre temps, deux tendances avaient pris forme au sein de l’O.P.E.P pour la fixation du prix du brut : • Les radicaux (l’Irak, la Libye et l’Iran) • Les modérés (l’Arabie S., les ÉAU, le Qatar et le Koweït) Et les membres de l’axe du mal sont définitivement désignés par Washington. La position des modérés est expliquée à la fois par des considérations politiques et économiques:
  • 101. Sur le plan politique, le fait d’être modéré garantissait un soutien inconditionnel de Washington au régime politique en place même s’il ne respectait pas les droits de la personne! Sur le plan économique, le fait d’éviter des hausses brusques et soutenues du prix de pétrole permettait de décourager certains comportements en Occident jugés nuisibles à l’activité pétrolière arabe.
  • 102. Au début des années 80, on cherchait donc à limiter l’effort des pays industrialisés dans la recherche de substituts énergétiques au pétrole. Ce sommet n’a jamais eu lieu en raison du conflit militaire qui a opposé l’Irak à l’Iran. Au grand regret de Washington un Plan d’Indexation du prix du pétrole devait être proposé dans ce sens au sommet de Bagdad.
  • 103. L’Irak est occupé par les États-Unis alors que la Libye a accepté de libéraliser son secteur des hydrocarbures. Aujourd’hui, la tendance radicale au sein de l’O.P.E.P est pratiquement dissipée: Seul l’Iran continue à engager un bras de fer avec les États-Unis d’Amérique.
  • 104. Outre les majors américaines, les bénéficiaires des permis d’exploration libyens, ont été d’origines diverses1. _____________________ 1- Chine, Japon, Turquie, Russie, Inde et France. Ceci confirme donc le retour en grâce de la Libye auprès de la communauté internationale. Toutefois, le retour d’un l’Irak occupé sur la scène pétrolière mondiale reste très mitigé.
  • 105. En effet, depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, la production de brut irakien a été très erratique: Elle se situe autour de 1.8 million de barils par jour et non pas autour de l’objectif ambitieux des nouvelles autorités de Bagdad qui est de 6 millions de barils par jour.
  • 106. En somme, les substituts énergétiques actuels du Pétrole sont non seulement imparfaits1 mais présentent aussi des inconvénients majeurs : _____________________ 1- hydro-électricité, énergie solaire. Le charbon est très polluant, le gaz naturel est concentré dans les pays de l’OPEP et nécessite des investissements initiaux très coûteux pour son transport et l’énergie nucléaire présente des risques élevés et reste mal acceptée par l’opinion publique occidentale.
  • 107. En dépit des dernières hausses enregistrées au niveau de son prix, son marché reste toujours de moins en moins cartellisé et on peut même continuer à parler de contre-choc pétrolier. En effet, l’OPEP n’est plus en mesure de réguler le marché du brut par les prix: Le pétrole reste donc non seulement une ressource importante mais aussi stratégique.
  • 108. • D’une part ses hausses de prix ne suffisent plus à inciter les pays demandeurs à modérer leur consommation dans la mesure où cette consommation reste indispensable à la croissance des pays émergeants. • D’autre part, une baisse de prix ne peut plus être obtenue par un accroissement de l’offre dans la mesure où la production de l’OPEP, faute d’investissements réalisés en temps voulu, plafonne.
  • 109. En ce qui concerne les Sept Majors, même si elles disposent des technologies et des capitaux nécessaires pour l’exploitation des réserves des pays producteurs, elles restent prises entre l’enclume et le marteau: • L’enclume d’une aversion au risque des détenteurs de leur capital qui, de plus en plus, ont l’œil rivé sur les résultats boursiers1. _____________________ 1- Qui se risquerait à investir les 4 milliards de $ qu’exigerait la mise en exploitation des réserves irakiennes?
  • 110. • Le marteau d’un nationalisme économique et ce depuis la révolte bolivienne contre les compagnies étrangères au chaos irakien tout en passant par la remise sous le contrôle du Kremlin des compagnies russes. Or des nouvelles compagnies pétrolières, cette fois-ci du Sud, sont parvenues à s’affranchir de ces deux obstacles. D’une part, leur capital public ou parapublic les met à l’abri des humeurs boursières.
  • 111. D’autre part, elles représentent souvent les instruments de l’indépendance énergétique de leur pays (comme en Chine ou en Inde) ou encore les instruments de leur politique étrangère (comme au Venezuela). Certains signes nous laissent donc croire que, sur les décennies à venir, la domination actuelle des Sept Majors finira par être compromise par des éventuelles Majors Chinoises ou même Indiennes!
  • 112. En effet, les compagnies chinoises se sont déjà lancées dans des investissements qui concernent, aujourd’hui, 60 projets dans plus de 30 pays, de l’Azerbaïdjan au Venezuela, en passant par la Birmanie, le Kazakhstan, Oman, le Nigeria, l’Algérie, le Canada, l’Arabie Saoudite. En 2005, l’offre de rachat de l’indépendant américain UNOCAL par le chinois CNOOC montre, même non concrétisée, qu’il ne s’agit plus d’une simple hypothèse.
  • 113. Pour sa part, l’Inde qui importe 80% de son pétrole et 50% de son gaz, est déjà présente, par le biais de ses 2 compagnies nationales1, au Soudan, en Libye, en Syrie et dans le Golfe. Elle négocie actuellement, par le biais de ces mêmes deux compagnies, avec la Birmanie, le Bangladesh, l’Afghanistan, l’Iran et même le Pakistan, l’accès à leurs gisements et/ou le passage d’oléoducs et gazoducs. _____________________ 1- ONGC pour le pétrole et GAIL pour le gaz
  • 114. De plus, l’accord de partenariat signé le 11 avril 2004 entre la Chine et l’Inde pousse vers la création d’une nouvelle catégorie de Majors Il comporte un volet énergétique stratégique à travers lequel les nouveaux partenaires se sont engagés à exploiter conjointement certains champs d’hydrocarbures de pays tiers. C’est précisément le cas en Iran où l’indien ONGC possède 20% d’un des plus grands gisements du pays, déjà détenu à 50% par le chinois SINOPEC.
  • 115. Cette nouvelle coopération Sud-Sud ne se limite pas uniquement aux 2 géants asiatiques. Elle s’étend également à l’Amérique Latine. En effet, le brésilien PETROBRAS et le chinois SINOPEC ont également signé un accord, en mai 2004, pour agir de concert non seulement en Amérique Latine mais aussi en Afrique et au Moyen Orient De plus, le Venezuela vend son pétrole à un prix subventionné à Cuba qui reste étranglé par les variations des cours internationaux.
  • 116. En somme, ces futures majors promettent une part plus importante de la rente pétrolière au pays hôte et leur principal actionnaire (l’État) n’exige pas un retour sur investissement aussi important que celui de Wall Street. Par ailleurs, elles ne prennent pas les mêmes risques d’image que leurs homologues occidentales lorsqu’il s’agit d’investir dans des pays dits suspects comme le Soudan ou la Libye.
  • 117. Mais ce nouveau dumping contractuel et cette prise de risques élevés peuvent-ils se retourner contre ces nouvelles majors ? En obtenant des meilleurs prix que ceux obtenus dans le cadre d’accords politiques les pousseront elles à succomber à la tentation de mettre leur production sur le marché mondial?
  • 118. En ce qui concerne l’électricité, les États Unis restent le plus grand marché mondial où à la fois l’offre et la demande sont gigantesques. Pour ce produit, il existe plus que 120 millions de consommateurs directs (un immeuble à plusieurs étages est considéré comme un seul et unique consommateur direct!)
  • 119. C’est seulement en 1992 que le secteur de l’électricité américain a été libéralisé de sorte qu’aujourd’hui la production est assurée à la fois par des opérateurs publics (24%) que privés (y compris les importations). Actuellement, la production américaine est assurée sur l’ensemble du territoire par 3100 centrales électriques dont :
  • 120. • 243 centrales que nous pouvons qualifier de propriétaires-investisseurs dont la production est destinée à la consommation propre de leur activité industrielle. • 2000 centrales publiques • 930 centrales que nous pouvons qualifier de coopératives. _______________________ 1- Afin de pallier à la perte de part de marché nationale, les opérateurs publics ont commencé à pénétrer les marchés extérieurs avec l ’acquisition de certaines centrales étrangères (en GB, Australie et Amérique du sud) et le développement de nouveaux projets (complexe électrique de Hong Kong).
  • 121. Trois grands secteurs industriels américains font face à une forte concurrence : D- Les industries américaines fortement concurrencées: • L’industrie textile • L’industrie automobile • L’industrie aérospatiale
  • 122. Faiblement concentrée, l’industrie américaine du textile fait face à une forte compétition étrangère sur son propre territoire. L’industrie américaine du textile est basée essentiellement sur l’habillement. Ce dernier représente 70% de l’ensemble de l’activité. Le solde est réparti, quant à lui, entre les autres activités comme les tissus d’ameublement, les tissus d’automobile et autres tissus…).
  • 123. Ces cinq compétiteurs assurent 50% des importations américaines. Cette concurrence provient essentiellement de la Chine, du Taiwan, du Mexique, de Hong Kong et de la République dominicaine. Depuis le début des années 1990, le nombre des actifs dans cette industrie enregistre une baisse moyenne de 3% par an. Il s’établit actuellement à 860 000 actifs.
  • 124. Actuellement une restructuration en profondeur est en train de se matérialiser dans ladite industrie. D’un côté on assiste à une délocalisation overseas et de l’autre à une intégration dite industrie- commerce du produit textile. Cette intégration cherche à former progressivement une chaîne complètement intégrée susceptible de réagir plus rapidement à la demande.
  • 125. En ce qui concerne l’industrie américaine de l’automobile, le Big three (GM, Ford et Chrysler) fait face à une concurrence sur son propre marché qui reste le plus grand au monde et ce de la part des producteurs asiatiques et européens qui détiennent respectivement 30% et 5% du marché américain. Les TIC restent au cœur de cette restructuration. Elles donnent un avantage certain aux producteurs américains relativement à ceux des pays concurrents.
  • 126. L’année 2008 a été particulièrement difficile pour le Big three où les lourdes pertes enregistrées avaient envoyé un message très fort au législateur américain: La situation est si désespérée que l'octroi d'une aide publique au Big three risquerait de prolonger encore plus son agonie tout en coûtant des milliards au gouvernement fédéral.
  • 127. En fait, le plan de restructuration amorcé en 2005 par le Big three et qui projetait, sur 3 ans, la fermeture de près de 40 % de ses usines nord- américaines, la réduction de 42 % de sa production et le départ de près de 70 000 de ses ouvriers salariés n’a pas été suffisant pour redresser la situation. C’est dans cette perspective que GM a fini par annoncer, le 1er juin 2009, sa faillite d’une façon officielle et par déposer son bilan auprès du tribunal.
  • 128. Mais l’effondrement du principal pilier du Big three et dans sa foulée l’ensemble de ce dernier engendrerait une perte immédiate de 1,2 million d’emplois directs et 1,5 million d’emplois indirects soit, sur le plan financier, une perte de mille milliards de dollars. On comprend la raison pour laquelle le Président Obama a prononcé le jour même du dépôt du bilan de GM un discours dans lequel il déclarait:
  • 129. … la mise en faillite de GM n’est rien d’autre qu’une mesure «thérapeutique» et que c'est un grand moment qui mérite d'être fêter, car un nouveau GM va naître avec la disparition de l'ancien. La faillite et la réorganisation de General Motors n'ont donc produit aucune inquiétude ni panique! L’intervention du gouvernement américain s’est soldée par un financement de 30,1 milliards de dollars lequel ajouté au précédent financement totalisera 50 milliards de dollars.
  • 130. Les actions du nouveau GM seront détenues à concurrence de 60% par le gouvernement américain contre 12,5% pour le gouvernement canadien, 17,5% pour le fonds fiduciaire d'assurance médicale et 10% pour les détenteurs d'obligations. Ce plus grand plan de sauvetage de l'histoire américaine a permis à GM non seulement de survivre mais aussi de se restructurer et de réintroduire ses actions en bourse (Novembre 2010).
  • 131. En ce qui concerne l’industrie aérospatiale américaine, elle reste également fortement concurrencée même si elle assure également la production militaire. Elle regroupe la construction des avions, de leurs moteurs et de leurs différents éléments (ailes, système de navigation, aiguilles…) ainsi que les engins spatiaux et les missiles. Toutefois, elle n’assure pas la production d’appareils supersoniques comme le Concorde.
  • 132. Cette industrie a connu sa véritable restructuration, qui reste la plus importante opération au monde, en 1997 et ce avec la fusion de Boeing et de Mc Donnel Douglas. En 2006, la rivalité entre l’américain Boeing et l’européen Airbus a pris une dimension nouvelle sur un marché très dynamique. _______________________ 1- près de 1600 appareils commandés.
  • 133. En matière de commandes, le constructeur américain retrouve la position de leader qu’il avait perdu en 20001 alors qu’en matière de livraisons le constructeur européen conserve la première place2. _______________________ 1- Avec 870 avions commandés contre 752 pour son rival européen. 2- Avec près de 400 appareils livrés contre 395 pour son rival américain. 3- Né en 1970 Même concurrencé, le Boeing 7473 reste, un produit incontournable pour les compagnies aériennes du monde entier.
  • 134. L’annonce, en novembre 2006, du lancement de sa nouvelle version allongée (le 747-8) va certainement continuer à révolutionner le transport mondial aérien. • Boeing Mc Donnel Douglas • Lockheed Martin Corporation • Raytheon À l’heure actuelle, il existe trois groupes géants américains dans l’industrie aérospatiale :
  • 135. Le secteur de l’électronique englobe plusieurs sous secteurs ou industries dont la micro électronique, les semis conducteurs, les circuits intégrés, les puces, les transistors, l’informatique, … E- Les industries américaines liées à l ’électronique: Le poids américain dans le secteur électronique est très fort. Il remonte à la seconde guerre mondiale.
  • 136. Le secteur de la micro électronique emploi, à titre d’exemple, 600 000 actifs américains dont 400 000 sont directs alors que le secteur de l’informatique emploi 5 millions de personnes. Même si la compétition a poussé les différents groupes à transférer une bonne partie de leur production vers les pays asiatiques où la force de travail est qualifiée et à bon marché, l’emploi dans ledit secteur reste stable aux États Unis.
  • 137. Dans le secteur des logiciels, qui représente une véritable guerre technologique, la suprématie américaine reste incontestée. La consommation des secteurs des semis conducteurs, des circuits intégrés, des puces, des transistors…, provient essentiellement des secteurs des ordinateurs (60%) et des communications (20%).
  • 138. En guise de conclusion nous pouvons dire que contrairement au Japon et à l’Europe, les États Unis d’Amérique ne sont pas dotés d’une véritable politique industrielle cohérente et planifiée. L’État américain n’agit que très modestement sur les structures industrielles.
  • 139. L’action du gouvernement américain dans l’activité industrielle se limite vraisemblablement à créer un cadre favorable aux affaires ou à sauver occasionnellement certaines activités en difficultés en leur passant des commandes pour soutenir leur processus de production (Saturn de GM) ou encore à nationaliser d’autres activités pour éviter leur fermeture (Amtrak & Cornail; l’institution financière Continental Illinois)
  • 140. 4. Le secteur des services américain: Le secteur des services peut être réparti en trois catégories: • le tertiaire moteur, • le tertiaire traditionnel, • le tertiaire non-commercial.
  • 141. Une activité est considérée comme motrice lorsqu'elle exerce un effet d'entraînement sur une autre activité. Les activités du tertiaire moteur sont des activités à forte valeur ajoutée qui, dans la majorité des cas, opèrent dans des marchés internationaux concurrentiels. Nous pouvons citer les télécommunications, l'énergie électrique, les intermédiaires financiers et les services aux entreprises.
  • 142. Le tertiaire traditionnel englobe, quant à lui, les activités qui existent depuis très longtemps et qui restent moins soumise aux grandes tendances de la mondialisation et du progrès technologique. Nous pouvons citer le commerce, le transport, les services personnels et la restauration. Les entreprises de services traditionnels évoluent donc dans des marchés locaux et leur valeur ajoutée y est plus faible.
  • 143. Pour sa part, le tertiaire non-commercial comprend l'enseignement, la santé, les services sociaux et l'administration publique. Ces services peuvent être considérés comme des intrants qui entrent dans les activités des entreprises privées (infrastructure routière, formation de la main-d'œuvre).
  • 144. En somme, les services peuvent être scindés en deux catégories: • Les services marchands qui touchent les différentes sphères de l’économie. • Les services non marchands qui touchent l ’administration et l ’enseignement public.
  • 145. Aussi bien pour le Canada que pour les États- Unis, le secteur tertiaire trouve son origine dans la dynamique industrielle dans le sens où il devait assurer sa logistique (transport, vente de détail…) Rapidement il s’est multiplié autour de la gestion des entreprises (conseils financiers….).