Le magazine Keo des idées neuves sur la mobilité fait par le Groupe Keolis. Actualités, dossiers, forums, zoom et analyses vous attendent au fil de ses 24 pages.
Au sommaire de ce numéro : un grand dossier sur les Smart Cities (perspectives, impacts sur le transport, législation...), un focus sur la clientèle de passage dans les réseaux de transport, un retour sur la loi sur la transition énergétique, une mise en avant du réseau Fil Bleu à Tours...
2. Keo’, le magazine corporate du Groupe Keolis, se propose
d’explorer le thème de la mobilité durable. Actualité, succès,
métiers, innovations, débats, opinions… Keo’ fait circuler des idées
neuves sur la mobilité !
de rédaction :CatherineMiret,Nicolas Delaleu. Gwen
Keraval, Antoine Levesque. Andia, Getty, Fotolia,
Sipa, SEAN HART et soldatdeplomb. Conception et rédaction :
(réf. : KEOL029)
Keolis met ses voyageurs à l’honneur !
Quelle place occupent-ils ? Quels impacts
ont les nouvelles technologies sur leurs
modes d’utilisation des transports ?
Comment les nouvelles législations
changent-elles nos offres et leurs habitudes ?
Ce sont les principales questions posées
dans ce numéro et plus particulièrement
dans la rubrique Keo’FOCUS, qui se penche
sur le développement des Smart Cities.
La rubrique Keo’LAB s’intéresse, quant à elle,
à la clientèle de passage, et présente les
résultats d’une enquête destinée à mieux
connaître les besoins de ces voyageurs
pour y apporter des réponses adaptées.
Keo’ revient également sur le changement
climatique, avec les influences de l’évolution
technologique et des décisions prises l’an passé.
En effet, l’année 2015 a notamment été
marquée par l’adoption de la loi sur la transition
énergétique. Une transition déjà amorcée
par Keolis, engagé pour la préservation de
l’environnement depuis plus de quinze ans.
Le point sur le chemin parcouru et les objectifs
fixés pour 2020 dans notre rubrique Keo’PRATIK.
Bonne lecture à tous !
KEO AU CŒUR
DES SMART CITIES
Keolis
Présent dans 15 pays à travers
le monde, Keolis est un opérateur
majeur du transport de voyageurs.
Le Groupe propose une palette
de solutions de transport adaptées
aux besoins des territoires
et des clients voyageurs.
Keolis – 20 rue Le Peletier
75320 Paris Cedex 9
Tél. : 01 71 32 90 00
18Keo’VISA
Et si vous preniez de la hauteur ?
20Keo’LAB
Enquête mobilité : qui sont
les clients de passage ?
23Keo’KIOSQUE
3
Keo’LIEN
Keolis à l’écoute de
ses clients institutionnels
4
Keo’ACTU
Carte de transport multifonction,
innovations et trains du futur :
toute l’actu de la mobilité
8
Keo’PRATIK
Onvousdittoutsur…levolettransport
de la loi transition énergétique pour
une croissance verte
10Keo’TEAM
Fil bleu : un réseau qui vaut de l’or
12Keo’POLIS
À Bergen, un réseau de tramway
en pleine expansion
14Keo’FOCUS
LES SMART CITIES
NOUS TRANSPORTENT
SOMMAIREÉDITO
3. Keolis Avril 2016 3
Keo’LIEN
Keolisàl’écoute
de ses clients
institutionnels
Le 19 novembre dernier, Anne Lieure, directrice
des relations institutionnelles de Keolis, a reçu
un prix au nom du Groupe lors des Trophées
du Droit édition Entreprise 2016 (voir encadré).
Elle nous en dit plus sur la manière dont Keolis
tisse des relations avec les élus et les Autorités
Organisatrices partout en France.
du processus décisionnaire, nous
intervenons à la demande : par exemple,
pour décrypter le contexte politique
local, faciliter les prises de contact
ou encore participer à l’organisation
d’événements qui confortent la relation
et l’installent dans la durée.
En 2016, quelles sont les priorités
de Keolis dans ses relations avec les
élus et les Autorités Organisatrices ?
Depuis deux ans, plusieurs lois ont
révolutionné le paysage institutionnel
dans les territoires, avec, à la clé,
des bouleversements dans le secteur
des transports. Rappelons que
la loi NOTRe transfère aux régions
les compétences transport des
départements, à partir du 1er janvier
2017 sur les lignes interurbaines, puis
au 1er septembre 2017 sur le transport
scolaire. La loi MAPTAM les oblige
à élaborer un schéma directeur de
l’intermodalité. La loi dite Macron, qui
libéralise les lignes longue distance
par autocar, prévoit d’intégrer les gares
routières à ces schémas. Tous ces
bouleversements, alors que pour plus
de la moitié des régions, leur territoire
s’agrandit ! En tant qu’opérateur leader
du transport public de voyageurs,
nous devons aller à la rencontre des
nouveaux conseillers régionaux élus en
décembre dernier et faire un important
travail d’écoute et de veille pour être
force de proposition en apportant des
solutions innovantes dans un contexte
budgétaire devenu plus contraint.
L’année va donc être passionnante !
Cette nouvelle donne dans les territoires
nous ouvre un vaste champ des
possibles en matière de mobilité,
par exemple dans
le développement
du digital au service
de l’information
des voyageurs et
de la billettique.
Quereprésente
pourvous
leprixquivous
aétéremis ?
J’y vois la
reconnaissance du savoir-faire du
Groupe et de ses filiales dans leurs
relations avec les élus et les Autorités
Organisatrices. Ces relations sont
inscrites dans l’ADN de Keolis puisque
l’immense majorité de nos donneurs
d’ordres sont publics, et nous en
avons fait l’un des axes stratégiques
de KeoLife, notre projet d’entreprise.
Nous nous employons à tisser des
liens de confiance avec les acteurs
institutionnels locaux autour de
trois axes : l’écoute, la transparence
et la volonté d’être un véritable
partenaire, qui aide les collectivités
à répondre à leurs enjeux de mobilité,
en les conseillant et en étant force
de proposition.
Qu’est-ce qui, selon vous,
a valu au Groupe d’être distingué ?
Chez Keolis, la Direction des relations
institutionnelles est une toute petite
équipe, puisque nous ne sommes que
deux. Mais ce n’est pas un handicap
car la relation partenariale est portée
à tous les niveaux de l’entreprise.
À commencer par tous ceux qui
travaillent sur le terrain, avec qui
nous cultivons une grande proximité.
Notre rôle est de soutenir la politique
de développement commercial de
Keolis. Nous n’agissons pas aux côtés
des commerciaux, mais aidons en
amont les Directeurs opérationnels
dans leurs relations avec les élus et
les Autorités Organisatrices de leur
territoire. En tant que professionnels
des relations institutionnelles et
UNTROPHÉE
D’ORPOUR
LE GROUPE
Keolis a été l’une
des entreprises
distinguées lors
des Trophées
du Droit édition
Entreprise 2016.
Le Groupe a reçu
un Trophée d’or
dans la catégorie
Directionmanage-
ment spécialisée
« relationsinstitu-
tionnelles,affaires
publiques », où
concourraient
aussi Arkema,
Banque Populaire,
Caissesd’Épargne,
Orange, Sau,
SNCF et Vivendi.
2017La loi NOTRe transfère
aux régions les compétences
transport des départements
à partir de 2017.
4. GAGNER EN EFFICACITÉ GRÂCE À L’OPEN DATA
SAN FRANCISCO
Le train
du futur ?
Imaginé par Elon Musk,
dirigeant de Tesla,
l’Hyperloop est un train
supersonique capable de
transporter des passagers
à une vitesse de 1 500 km/h.
Le projet, aussi fou qu’il
puisse paraître, semble
pourtant se concrétiser :
la construction d’une piste
d’essai de 8 km va débuter
cet été en Californie.
L’objectif : une mise en
circulation d’ici deux ans,
entre Los Angeles et
San Francisco : 500 km
parcourus en une demi-
heure ! Reste à voir ce que
donneront les essais...
HYPERLOOP
Oui à la carte
de transport
multifonction !
HONG KONG
necartede
transport qui
permet de régler
des achats en
magasin ou en ligne, mais aussi
d’accéder à son immeuble,
c’est possible ? Oui ! À Hong
Kong, grâce à la bien nommée
carte Octopus (pieuvre en
français). Véritable couteau
suisse, cette carte sans contact
et rechargeable permet aux
voyageursdeprendren’importe
quel type de transport public,
de stationner dans tous les
parkings de la ville, de payer
dans les supermarchés,
fast-foods et cafés, ou de
commandersurInternet.
Ellesertégalementàpointer
autravail,etàaccéderàcertains
immeublesàentréesécurisée.
Disponible également en
versionsmartphone,lasolution
Octopusrencontreunvéritable
succès : 99 % des habitants
de Hong Kong l’utilisent, et
30 millions de transactions
ont lieu chaque jour. Parmi
les développements futurs
envisagés : le transfert d’argent
entre particuliers et un système
qui puisse être compatible avec
ceux d’autres pays.
U
L’époque est au
partage et la solution
proposée par la start-up
américaine Swyft en
est un bon exemple.
Cette entreprise
utilise les données
collectées auprès
de ses utilisateurs
pour améliorer
le fonctionnement
des transports publics
de San Francisco.
Elle extrait directement
de leurs smartphones
– dans le respect de
la loi sur la vie privée –
des informations sur les
retards, la composition
des itinéraires et autres
données sur le trafic.
Elle les sollicite
également pour
qu’ils reportent tout
problème constaté.
Les données collectées
permettent de faire des
prévisions plus précises
et de donner en temps
réel un état des lieux de
la circulation des bus.
4
Keo’ACTU
CÔTÉMObilite
5. Comment ça marche ?
DEMAIN, VOYAGER EN TRAIN
RESSEMBLERA À CELA…
Pour trouver votre
place, il vous suffira
de renseigner le numéro
de celle-ci dans votre
smartphone et une
lumière vous indiquera
l’emplacement de votre
siège. Composter votre
billet se fera également
via votre téléphone
et la tablette présente
face à votre siège.
Tablette fort utile par
ailleurs pour passer
votre commande au bar.
Et pour connaître l’état
du trafic, les correspon-
dances ou la météo, il
vous suffira de regarder
par la fenêtre, la vitre
du train faisant office
d’écran. Tout cela sera
possible grâce à la
connexion des trains
à la 4G par le sol. Une
technologie proposée
par Alstom dans le
cadre de son projet
TECHNOLOGIE
Unevoiepour
larelance ?
L’Iris (Institut québécois
de recherche et d’informations
socio-économiques) a publié
en début d’année un rapport
démontrant que le Québec
devait miser sur les transports
en commun pour relancer son
économie et répondre aux
objectifs de la COP21. Réinvestir
dans ce secteur permettrait
de créer 40 000 nouveaux
emplois, d’augmenter le PIB
de 4,14 milliards de dollars
canadiens, de réduire les
dépenses des ménages
fortement amputées par
l’automobile – deuxièmeposte
de dépenses – tout en diminuant
les émissions de gaz à effet
de serre. L’organisme estime
à 9 milliards de dollars
l’investissement nécessaire
pour atteindre ces objectifs.
Desroutesqui
ontla« positive
attitude »
Recharger les véhicules
électriques de façon
dynamique, produire de l’eau
chaude ou de l’électricité
pour alimenter des bâtiments,
par exemple, sont autant de
fonctions que pourraient remplir
prochainement nos routes.
Dites « à énergie positive »,
ces routes de demain auront
donc la capacité, au-delà
de leur fonction première de
support à la circulation, de
produire de l’énergie. Et cela
en adoptant des technologies
développées depuis longtemps
dans le bâtiment comme le
chauffe-eau solaire ou les
panneaux photovoltaïques.
QUÉBEC
INNOVATION
SANTÉ
EN CHIFFRES
+ 50 %En 2015, le nombre
de recherches de
voyages lancées sur
mobile via Google a
augmenté de 50 %.
100 000
Vancouver est la
première ville du
monde à atteindre
le seuil de 100 000
abonnés à son système
d’autopartage.
À débit identique,
une piste cyclable est
50 fois moins chère
qu’un métro lourd et
25 fois moins chère
qu’un tramway.
L’Organisation mondiale de la santé
recommande, pour prévenir les maladies
cardio-vasculaires, de marcher
10 000 pas par jour. Les Français sont-ils
de bons élèves en la matière ? Avec une
moyenne de 7 525 pas réalisés quotidien-
nement*, il semblerait que non. Mais
bonne nouvelle : prendre les transports
en commun favoriserait l’exercice
physique ! Une étude menée à l’automne
dernier auprès de 8 000 Franciliens par
la SNCF, en partenariat avec Withings
– start-up française spécialiste des objets
connectés en santé –, montre que les
utilisateurs du train ou du métro
marchent plus que les automobilistes :
7 900 pas pour les premiers contre
7 000 pour les seconds. Les Franciliens
sont parmi les plus actifs de France :
20 % de personnes sédentaires contre
25 % en moyenne. La marche représente
39 % de leurs déplacements quotidiens
et60 %desaccèsàlagare.L’étuderévèle
également que les Parisiens intra-muros
marchent davantage que leurs voisins de
banlieue, en moyenne 1 000 pas de plus.
* 4e
baromètre Assureurs Prévention.
« Passenger
Experience » et qui
devrait voir le jour dans
les prochaines années.
Keolis Avril 2016 5
6. 6
Keo’ACTU
CÔTÉ eO
CHIFFRE CLÉ
7,5%
c’est la hausse de fréquentation
des bus prévue au nouveau contrat
Depuis le 1er janvier
2016, Keolis est
aux commandes
de Ruban, le réseau
urbain de la commu-
nauté d’aggloméra-
tion Porte de l’Isère.
Celui-ci dessert
notamment les villes
de Bourgoin-Jallieu,
Villefontaine, L’Isle-
d’Abeau, qui comptent
à elles seules
66 000 habitants,
soit plus de la moitié
de la population
de l’agglomération.
Ce nouveau contrat
représente un
chiffre d’affaires
de 9 millions d’euros
par an, jusqu’en 2021.
Principaux défis
à relever par Keolis :
repenser le réseau
pour mieux desservir
les zones d’activité,
créer un système
de covoiturage de
proximité et accroître
la fréquentation des
bus de 7,5 %.
Cequivachanger
PORTE DE L’ISÈRE
KISIO
La nouvelle marque
« solutions et
services » de Keolis
Évolution rapide de la demande
et des usages, pression environne-
mentale… Pour répondre aux
nouveaux besoins des Autorités
Organisatrices et mieux servir
les voyageurs, Keolis regroupe les
expertises de ses filiales Canal TP,
MTI Conseil et Transétude,
EFFIA Synergies et Motion Lines
sous une marque unique : Kisio.
Ce nouveau pôle, qui regroupe
près de 600 personnes et pèse
60 millions d’euros de chiffre
d’affaires, concrétise la volonté du
Groupe de se développer dans le
domaine des solutions et services.
Qu’il s’agisse de dynamique
commerciale, de mobilité
connectée, de connaissance
clients, ou encore de hub
mobilité, Kisio propose un
accompagnement à 360°
des projets de mobilité, de la
conception à l’exploitation.
La nouvelle entité se structure
autour des cinq domaines
d’expertise suivants : expertise
analytique (Kisio Analysis),
projective (Kisio Consulting),
opérationnelle (Kisio Services),
industrielle (Kisio Solutions)
et digitale (Kisio Digital). Implanté
à Aix-en-Provence, Amiens,
Bordeaux, Lyon, Nancy, Nantes,
Paris et Toulouse, Kisio s’appuie sur
sa connaissance fine des territoires
pour accompagner les
problématiques spécifiques
des Autorités Organisatrices.
KEOLIS JOUE LES
PROLONGATIONS
Le contrat de la gare routière de
Roissypole, détenu depuis l’origine
par Keolis, vient d’être reconduit
jusqu’au 31 décembre 2022, suite
à l’appel d’offres lancé en 2015 par
Aéroports de Paris. Avec 1 400 départs
chaque jour, il s’agit de la plus grande
gare routière d’Île-de-France. Tous les
opérateurs y sont représentés, de la
RATP à Transdev en passant par les
opérateurs longue distance comme
Eurolines. Ce qui a permis à Keolis de
faire la différence : une offre de wi-fi
dans la salle d’attente voyageurs, un
service de « pick-up » pour retirer les
commandes passées sur Internet et
l’équipement du personnel en PDA
pour améliorer le suivi qualité et fournir
des indicateurs jusqu’alors inexistants.
ROISSYPOLE
7. Keolis Avril 2016 7
DIVERSITÉS
Keolis s’engage dans les quartiers
Le 9 février dernier, le Groupe a montré une nouvelle fois son
attachement à sa mission de service public en signant la charte
Entreprises et Quartiers, en présence de Patrick Kanner, ministre
de la Ville. Par cet accord, qui s’inscrit dans sa politique de diversité
et de parité, Keolis s’engage concrètement – via des actions de
sensibilisation auprès d’élèves, l’élaboration d’une charte Diversité
Groupe, la formalisation des plans de déplacement insertion...
– à faciliter l’accès à la formation et à l’emploi ainsi que la mobilité
des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville,
en Île-de-France et dans toutes ses implantations en France.
UN PARTENARIAT STRATÉGIQUE POUR EFFIA
EFFIA, la filiale
stationnement
de Keolis, devient
le deuxième principal
actionnaire du second
opérateur francilien
de stationnement,
la Saemes*, en
acquérant 33,27 %
de son capital.
Cette société, détenue
majoritairement
par la Ville de Paris,
gère 25 000 places
de parking dans
la capitale et opère
des ouvrages majeurs
dont Lyon-Méditerranée,
le premier parking
parisien en termes
de revenus générés,
situé à côté de
la gare de Lyon.
Un rapprochement
doublement stratégique
qui va favoriser les
synergies – réponses
conjointes aux appels
d’offres, partage
de bonnes pratiques,
etc. – et permettre
aux deux entreprises
de jouer un rôle accru
sur le marché francilien
(qui représente 40 %
du marché national),
notamment à l’occasion
de l’exploitation des
futurs parcs-relais qui
verront le jour dans
le cadre du Grand Paris
Express. Une prise
de participation qui
marque le début d’un
partenariat ambitieux.
* Société anonyme d’économie
mixte d’exploitation du
stationnement de la Ville de Paris.
ACTIONNARIAT
remière région
économique française,
l’Île-de-France a des
besoins en transport
public toujours croissants. Keolis,
déjà bien implanté dans tous les
départements de ce territoire des plus
dynamiques à travers ses 19 filiales,
a fait l’acquisition en janvier dernier des
Transports Daniel Meyer, acteur majeur
du transport dans l’Essonne et le Val-de-
Marne. 260 bus et autocars se sont ainsi
ajoutés aux 1 900 véhicules constituant
la flotte de Keolis en Île-de-France.
Cette opération stratégique renforce
la présence de Keolis en Essonne et
consolide ses positions dans le Sud
parisien et près du plateau de Saclay.
Un investissement d’autant plus
judicieux qu’il s’inscrit dans la per-
spective des projets du Grand Paris
Express prévus dans le nord de
l’Essonne. « Cette acquisition va
nous permettre de poursuivre le
développement d’une entreprise
reconnue sur son marché et de mettre
à la disposition du STIF et des
collectivités locales toute l’expertise
de Keolis en matière d’intermodalité
et de report modal », explique Frédéric
Baverez, directeur exécutif France
de Keolis.
Keolis accroît sa présence
en Île-de-France
TRANSPORTS DANIEL MEYER
P
Keolis Lille
voit la vie
en Orange
Les clients Orange
empruntant les transports
publics lillois peuvent
désormais payer avec
leur mobile. Il leur suffit
de télécharger l’appli
Orange Cash et de poser
leur smartphone sur
le terminal de paiement
des distributeurs et des
bornes de rechargement qui
émaillent le réseau Transpole.
Inédite en France, cette
technologie permet de régler
ses titres ou de recharger
sa carte Pass Pass de
manière rapide, pratique,
sécurisée… et économique :
1 euro est remboursé à chaque
transaction sur le compte
Orange Cash du client !
INNOVATION
8. ONVOUSDITTOUTSUR…
8
Keo’PRATIK
L’État et ses établissements publics
seront soumis à un taux de 50 %
et les collectivités territoriales,
de 20 %. Enfin, à partir de 2020
(et même dès 2018 pour la RATP),
la moitié des nouveaux bus et
autocars acquis pour les services
publics de transport devront
être à faibles émissions.
En 2025, ce taux passera à 100 %.
Un décret d’application en cours
de finalisation doit encore préciser
ce que le législateur entend par
« véhicule à faibles émissions ».
LE VOLET TRANSPORT DE LA LOI
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE POUR
UNE CROISSANCE VERTE
La loi relative à la transition énergétique pour une croissance
verte, qui fixe les grands objectifs du nouveau modèle énergétique
français, a été promulguée le 17 août dernier. Zoom sur le titre III,
qui vise à développer les transports dits propres.
QUOI
LES ENJEUX DE LA LOI
La loi est née d’un constat :
la majeure partie de l’énergie
consommée aujourd’hui en
France est polluante, coûteuse
et provient de ressources fossiles
qui diminuent. D’où la volonté
des pouvoirs publics de réussir
la transition énergétique.
Concrètement, il s’agit de préparer
l’après-pétrole en construisant un
nouveau modèle énergétique plus
robuste et durable, qui engage la
France sur la voie d’une croissance
verte. La loi met en place un cadre
favorable à cette mutation, autour
de trois grands objectifs. D’abord,
permettre à notre pays de contri-
buer plus efficacement à la lutte
contre le dérèglement climatique
en réduisant ses émissions de gaz
à effet de serre. Ensuite, renforcer
son indépendance énergétique
en équilibrant mieux ses différentes
sources d’approvisionnement.
Enfin, faire émerger des activités
génératrices d’emplois en « créant
l’élan d’une écologie positive qui
libère les initiatives », déclarait
Ségolène Royal le 1er
octobre 2016
lors de son discours sur la transition
énergétique.
POURQUOI
LES OBJECTIFS CÔTÉ
TRANSPORTS
Qui dit croissance verte dit
« verdissement » des transports.
C’est l’objet du titre III de la loi
sur la transition énergétique.
Les 34 articles qu’il regroupe ont
un triple but : accélérer la mutation
du parc automobile français vers
les véhicules propres, renforcer les
moyens de lutte contre la pollution
de l’air, et réduire la dépendance
de la France au pétrole.
Le législateur espère ainsi créer
les conditions pour que la part
de l’énergie produite à partir
de sources renouvelables utilisée
dans tous les modes de transport
atteigne au moins 10 % de la
consommation finale d’énergie
dans le secteur des transports en
2020, et au moins 15 % en 2030.
COMMENT
LES PRINCIPALES DISPOSITIONS
DU TITRE III
La loi encourage le covoiturage,
l’autopartage et la pratique du
vélo. Elle favorise les carburants
alternatifs, prévoyant l’installation,
d’ici à 2030, d’au moins 7 millions
de bornes partout en France pour
le rechargement des véhicules
électriques et hybrides. Elle fait
aussi bénéficier les véhicules verts
de conditions de circulation
et de stationnement privilégiées.
En outre, elle impose de respecter,
lors des renouvellements de parcs,
des proportions minimales d’achats
de véhicules à faibles émissions
polluantes. Avant 2020, les sociétés
de location de voitures, taxis et VTC
devront respecter un taux de 10 %.
LE RÔLE DE KEOLIS
En tant qu’opérateur de transport,
Keolis est l’un des acteurs de la
transition énergétique, aux côtés
des Autorités Organisatrices et
des constructeurs. Cette mutation
ne constituera pas un choc culturel
pour l’entreprise, qui exploite déjà
toute la gamme des véhicules
dits « propres » (électriques,
hybrides, biogaz…) et poursuit
le « verdissement » de son parc.
Sa priorité ? Ne pas s’en tenir
uniquement aux aspects techniques
(un changement de motorisation
par exemple) mais réfléchir à tout
l’écosystème de transport afin de
mettre en place des solutions durables.
9. Divers*
3%
Électricité
15%
Diester
2%
GNV
10%
Bioéthanol
3%
Biogaz
5%
Gecam : 1%
GPL : 0%
Diesel
ferroviaire : 1%
Essence
sans plomb : 1%
*Divers
Biodiesel
8%
Gazole
54% 1
7%
Énergie
s
m
ixtes
67%
renouvelables
16%
Énergies fossiles
Énergies
Le mix énergétique chez Keolis
us roulant au gaz naturel, systèmes d’aides à l’éco-conduite, panneaux photovoltaïques pour produire de
l’énergie verte… Depuis une quinzaine d’années déjà, Keolis s’engage pour réduire les impacts environnementaux
de son activité et augmenter la part des énergies alternatives dans sa consommation de carburant.
UNE MOBILITE RESPECTUEUSE
DE L’ENVIRONNEMENT
B
Les quantités importantes d’énergie
nécessaires au bon fonctionnement des
réseaux de transport incitent les opérateurs
à mettre en place des solutions pour réduire
l’impact de leur activité sur la qualité de l’air.
Au-delà de sa mission première – proposer
des solutions de transport collectif attractives
pour inciter la population à laisser la voiture
au garage –, Keolis cherche donc à améliorer
ses performances environnementales.
Le Groupe déploie, en France et à
l’international, une politique d’optimisation
de sa consommation, et recourt aux
énergies renouvelables pour transporter
ses trois milliards de voyageurs annuels.
Si le gazole reste encore légèrement
majoritaire, l’électricité, le gaz et
le biodiesel représentent une part
significative de la consommation des
véhicules. La preuve à Lille, où la totalité
des 430 bus roulent au gaz, dont une
partie au biogaz issu du traitement
des déchets verts de l’agglomération.
Les autres modes de transport public
(métro et tram) fonctionnant à l’électricité,
100 % des trajets lillois sont donc réalisés
avec une énergie alternative au diesel.
À Stockholm, 100 % des véhicules
sont alimentés en énergies alternatives
au diesel tandis que trois éoliennes
couvrent 38 % de la consommation
annuelle de Keolis Sverige depuis 2015.
Ces réseaux éco-conçus sont le fruit
de partenariats durables avec les
collectivités locales. À l’aide d’outils
comme ParkOvert (aide à la décision
lors du renouvellement de flottes de
véhicules), Keolis met son expertise au
service des Autorités Organisatrices,
en leur proposant des solutions adaptées
à leur contexte local. Quatorze filiales sont
certifiées ISO14001, dans le cadre de la
démarche Environnement du Groupe qui
s’articule autour de trois engagements :
optimisation de la consommation d’énergie,
meilleure gestion des déchets, limitation
de la consommation d’eau potable
pour les activités industrielles.
9Keolis Avril 2016
10. 10
Keo’TEAM
3
Fin2015,Tour(s)plusrecevaitlePassd’orpourla
qualitédesonréseaudepuisl’arrivéedutramway.
Unedistinctionméritéequirécompense
l’AutoritéOrganisatriceetl’implicationde
l’ensembledeséquipesdeKeolisTours.
1 Le tramway de Tours, mis
en service en 2013, accueille
55 000 voyageurs par jour,
avec une rame toutes les
6 minutes en heure de pointe.
2 Un audit de conduite
est réalisé chaque année
pour vérifier l’assimilation
des procédures tramway.
3 Les statistiques de
retards de chaque bus
à chaque arrêt sont compilées
et analysées mensuellement
par le service Méthodes.
4 L’entretien professionnel,
un moment privilégié
pour dynamiser la carrière
de chaque conducteur.
5 En cas d’absence,
Alexandra prend des
nouvelles du collaborateur
dans les 48 heures.
6 Accompagnement
sur le terrain pour recueillir
le ressenti du conducteur
sur le réseau, son métier…
7 Examen des zones
accidentogènes pour
redoubler de vigilance.
6
7
FILBLEU
UNRÉSEAU
QUIVAUT
DEL’OR
2
4
5
1
11. 11Keolis Avril 2016
l’occasion du 24e Palmarès
des mobilités, le jury
d’experts du magazine Ville,
Rail & Transports remettait
à Tour(s)plus le titre de meilleur réseau
de France devant Nantes et Dijon. Une
réussite confirmée sur le terrain par une
hausse de la fréquentation de Fil Bleu de
43 % entre 2010 et 2014. « Une progres-
sion inégalée en France suite à l’ouverture
d’une première ligne de tramway ! »,
s’enthousiasme Thierry Couderc, direc-
teur opérationnel de Keolis Tours, qui
lançait le 3e
grand réseau de sa carrière.
Une réussite à tous les niveaux
La ligne de tramway, inaugurée le 31 août
2013, aussi performante qu’esthétique
avec sa livrée miroir, explique en partie ce
succès. Traversant la ville du Nord au Sud,
elle offre un parcours en phase avec les
attentes de la population, sur une large
amplitude horaire et en toute fiabilité.
En effet, fort du retour d’expérience
du Groupe, qui exploite 11 réseaux de
tramway en France, Keolis Tours a réussi
à limiter les pannes pouvant découler
d’un système d’alimentation par le sol,
plus fragile que les dispositifs basés
sur des lignes aériennes de contact.
Repenser l’ensemble du réseau Fil Bleu
selon la « méthode Keolis » a également
contribué à son optimisation. « Le réseau
actuel est lisible, accessible, moins maillé
que le précédent, avec une fréquence
plus soutenue », précise Thierry Couderc.
La nouvelle ligne de BHNS structurante,
le renouvellement du parc de bus et
un meilleur taux de ponctualité des bus
ont aussi largement contribué à cette
réussite. « Nous avons fait comprendre
à toute l’équipe que notre succès passait
par celui du réseau dans sa globalité, et
pas seulement par celui du tramway. »
Troisième levier d’action ? Le manage-
ment. « Nous avons élevé notre niveau
de compétences dans tous les services
de l’entreprise, réorganisée en mode
projet, et nous avons fait le pari de la
polyvalence. » Fini les silos : pour une
souplesse, une réactivité maximale,
et dans l’intérêt des salariés, certains
conduisent à la fois des bus et des
tramways. Des médiateurs et des agents
commerciaux conduisent le tramway,
un mainteneur peut aussi faire
du contrôle, et tous
informent les clients sur
l’ensemble du réseau !
Le Pass d’or est
l’aboutissement des
efforts de chacun des
700 collaborateurs.
ALEXANDRA
À
L’échangeestlaclédenosbonsrésultats”
Alexandra Olivier, agent de maîtrise
MAINTENANCE
Jérôme Barberon,
responsable du matériel
roulant tramway
Avec l’ensemble de l’équipe
de mainteneurs, nous
garantissons la sécurité, la
fiabilité et la disponibilité
des 21 rames de tramway.
Leur nettoyage, effectué
par un prestataire, est
également suivi de près
car l’aspect visuel de la ligne,
qui traverse le centre-ville,
est primordial. Pour mener
à bien ces missions,
j’organise un briefing
hebdomadaire, je passe
en revue nos indicateurs,
j’analyse chaque incident…
Tous les opérateurs sont
capables d’intervenir
dans différents domaines
– hydraulique, électrique –
et ont suivi des formations
importantes à la mise
en service du tramway.
Leur savoir-faire contribue
à la réussite du réseau au
quotidien. Et l’expérience
de mes homologues des
autres réseaux du Groupe
m’a également beaucoup
aidé en amont.
THIERRY
LEDIRECTEUR
OPÉRATIONNEL
CÔTÉ
MAINTENANCE
JÉRÔME
Après avoir été conduc-
trice de bus pendant sept
ans, je suis aujourd’hui
responsable d’un groupe
de 42 conducteurs de
tramways et de bus.
Que ce soit pour limiter
les accidents ou les
réclamations clients, pour
booster la ponctualité ou
la souplesse de conduite
via notre dispositif Konfort,
je fais beaucoup de cas
par cas et je multiplie
les échanges. En cas
d’absence prolongée
d’un conducteur, par
exemple, un dialogue est
indispensable pour en
comprendre les raisons
et essayer de trouver
une solution. S’il s’agit
d’une pathologie lourde,
un poste peut être adapté
ou un reclassement
proposé temporairement.
Si le stress est à l’origine
de cette situation, un
tuteur, c’est-à-dire un
conducteur expérimenté,
peut être désigné pour
conseiller le collaborateur
en question… Il ne peut
pas y avoir d’exigence
sans proximité !
SUR LE TERRAIN
L’équipea
intégrélesenjeux
duréseau”
12. 12
Keo’POLIS
L’Autorité Organisatrice Skyss a renouvelé fin 2015
saconfianceàKeolisNorge,prolongeantlecontratpour
l’exploitation du Bybanen – le réseau de tramway de
Bergen,deuxièmeplusgrandevilledeNorvège –jusqu’en
juillet 2018.Unpartenariatfructueuxquisepoursuitpour
répondreauxbesoinsd’unréseauenpleineexpansionet
satisfaire des passagers toujours plus nombreux.
Deux facteurs ont joué
un rôle clé dans le renou-
vellement du contrat
d’exploitation du Bybanen
par Keolis Norge : le bilan
de sécurité excellent
du réseau et le niveau très
élevé de la satisfaction
clients. Ensemble, Skyss
et Keolis Norge continuent
à aller de l’avant.
Aujourd’hui, le Bybanen
connaît un tel succès
que le réseau commence
à connaître des périodes
de saturation à certains
moments de la journée.
C’est pourquoi huit
nouveaux tramways
Stadler de 42 mètres de
long, capables d’accueillir
280 passagers (contre 212
pour les trams existants),
viendront renforcer la
flotte à partir de mi-2016.
En fin d’année suivante,
chacun des 20 tramways
de notre flotte actuelle
sera allongé pour pouvoir
augmenter la capacité.
Un nouveau dépôt couvert
de 300 mètres – l’un des
epuis la mise en service du
Bybanen, le 22 juin 2010,
Keolis Norge accompagne
avec brio la forte expansion
du réseau de tramway le plus moderne
d’Europe du Nord. À son inauguration,
il comprend 9,8 km de voies au fil des-
quelles 15 stations relient le centre de
Bergen au quartier Nesttun, situé dans
le Sud de la ville. Trois ans plus tard, le
réseau s’est étendu de 3,6 km jusqu’au
LagunenStorsenter,leplusgrandcentre
commercial de Norvège. Aujourd’hui,
20 trams transportent chaque jour près
de35 000voyageurs(dansunevillequi
compte environ 280 000 habitants),
conquis par la qualité de service. En
effet, depuis le lancement du réseau
en 2010, le taux de satisfaction clients
oscille entre 95 % et 99,5 % ! Et le
Bybanen poursuit actuellement son
extension : un prolongement de 7 km
vers le Sud jusqu’au nouveau terminal
de l’aéroport de Bergen verra le jour fin
2016. Si le Bybanen est un réseau qui
cumule les succès, il le doit entre autres
à la qualité du partenariat, fait d’une
grande confiance mutuelle et de trans-
parence, qui unit Keolis Norge et l’Auto-
rité Organisatrice Skyss.
D Sécurité et qualité
plus grands d’Europe –
ouvrira ses portes en 2016.
Faisant également office
d’atelier et capable
d’abriter 50 tramways,
il sera situé à Kokstad,
près de l’aéroport. Les
bureaux de Keolis Norge
seront relocalisés à cet
endroit dès juin 2016.
Oddmund Sylta,
directeur de l’Autorité
Organisatrice Skyss
ÀBERGEN,
UNRÉSEAUDETRAMWAY
ENPLEINEEXPANSION
13. 13Keolis Avril 2016
Gry Miriam Olsen,
directrice générale
de Keolis Norge
côté
Obtenir un taux de
satisfaction clients qui
dépasse les 95 % en
maintenant un niveau
élevé de performance
opérationnelle et de
sécurité, et cela tout
en gérant efficacement
deux extensions de
réseau, voilà le défi que
Keolis Norge et Skyss ont
relevé ensemble. Et ça
marche ! Keolis Norge peut
s’enorgueillir de dépasser
de 30 % le nombre d’heures
d’exploitation qui était
prévu dans le contrat initial.
Quant à notre bilan en
matière de sécurité, il est
très bon. Et pour cause :
nos conducteurs de
tramway sont formés
sur la durée pour assurer
un niveau de sécurité et
de confort optimal aux
voyageurs. De plus, chaque
nouveau tramway est
soumis à une batterie de
tests rigoureux avant de
rejoindre la flotte. Nous
travaillons en étroite
collaboration avec Skyss
pour élaborer les horaires,
analyser les risques et
maximiser la sécurité.
Nous avons par ailleurs
produit de nombreux
rapports d’évaluation
sur la non-conformité,
les risques en matière
de sécurité ou encore
les problématiques de
santé et de protection
de l’environnement.
Une excellente performance opérationnelle
2. Le réseau
est desservi
par 20 rames
qui transportent
chaque jour
près de
35 000 voyageurs.
3.Deuxième ville norvégienne,
Bergen est située à 300 km à
l’ouest d’Oslo. L’agglomération,
très étendue, est découpée
par des fjords, des bras de mer
et des collines.
1. En matière de sécurité, les chiffres
à Bergen sont parmi les meilleurs
en Europe. Le taux de satisfaction
des clients est également très élevé.
2
1
3
14. Né dans le sillage de
la révolutiondigitale,le
conceptde« SmartCity »
s’estimposécomme
l’archétypedelavilleidéale
de demain. Que recouvre-t-
iletquelleplaceytiennent
lestransportspublics ?
Élémentsderéponse.
LES SMART CITIES
NOUSTRANSPORTENT !
ourquoi ne pas utiliser les nou-
velles technologies de l’informa-
tion et de la communication pour
rendre les villes meilleures ? De
ce défi lancé en 2005 par l’ancien
président américain Bill Clinton à
JohnChambers,présidentdugroupeCisco– legéant
mondialdel’informatique –,naquitunambitieuxpro-
jet de recherche sur les « smarter cities ». Puis, très
vite, un nouveau concept émergea : la Smart City. « Il
est difficile d’en donner une définition précise », sou-
ligne Francis Pisani, auteur de Voyage dans les villes
intelligentes : entre datapolis et participolis1. Tout le
monde s’accorde néanmoins sur quelques attributs
fondamentaux. La Smart City est une ville « intelli-
gente »,c’est-à-direconnectéegrâceàdescâbles,des
capteurs,desémetteurs,deslogiciels...«Maislaseule
intelligence des machines ne fait pas la Smart City,
préciseFrancisPisani.L’idéeestvraimentdeseservir
decetteintelligenceàdesfinsresponsablespourque
la ville gagne en sécurité et en confort pour ses habi-
tants,maisaussienéquitésociale,endynamismeéco-
nomique, en compatibilité environnementale.» Une
Smart City s’appuie donc sur les moyens innovants
offerts par les technologies digitales pour faire évo-
luersesinfrastructuresauservicedel’intérêtgénéral.
Unobjectif :améliorerlaville
Ceprocessusdanslequels’engagelavillepeutviser
trois grands objectifs. Le premier est sociétal et
P
14
Keo’FOCUS
15. En 2050,
la planète
comptera
9 milliards
d’habitants,
dont deux tiers
d’urbains.
environnemental : il s’agit d’améliorer la vie quoti-
dienne des citadins et de renforcer entre eux le lien
social. Le deuxième répond à un enjeu d’universa-
lité :faireensortequetousdanslacitéaccèdentaux
informations et aux savoirs nés de cette intelligence
delavilleetpuissentainsienbénéficier.Letroisième
objectif consiste à favoriser le dynamisme du terri-
toire grâce à une ville mieux gérée, plus attractive et
créatrice d’emplois. Le tout, grâce à une démarche
ouverte, transparente et collaborative. « La Smart
Citynereposepasquesurlestechnologies,ellesup-
pose aussi la participation active des citoyens. On
retrouve cette idée dans le budget participatif de la
VilledeParis :100 millionsd’eurosallouésauxprojets
proposés par les Parisiens. Mais aussi dans les mobi-
lisations spontanées de communautés de citadins.
Comme celle de l’association Dédale, qui a lancé en
2005 à San Francisco le PARK(ing) Day. Devenu un
événement mondial, il permet de transformer tem-
porairementchaqueannée,durantunweek-end,des
places de parking payantes en espaces végétalisés
et conviviaux », note Francis Pisani.
Pasdemodèleunique
Si ces ingrédients sont indispensables pour com-
poser une ville intelligente, la « recette » de la Smart
City n’existe pas. « Il n’y a pas de modèle unique »,
confirme Francis Pisani. Les projets qui font les
villes intelligentes sont en effet le fruit de politiques
publiquesimaginéesetdéployéesparleséluslocaux,
avec et pour l’ensemble de leurs parties prenantes :
leurs administrés, bien sûr, mais aussi les acteurs
publics, économiques et associatifs installés dans la
cité.Or,commelerelèveFrancisPisani,« chaqueville
partdesagéographie,desonhistoire,desacommu-
nauté,desesspécificitésetl’améliorationintelligente
ne veut pas dire la même chose partout ». D’où des
initiativescaractériséesparunetrèsgrandediversité.
CelavaduprojetIssyGridlancéàIssy-les-Moulineaux
pour gérer intelligemment l’énergie à l’échelle d’un
quartier, aux capteurs installés sur les poubelles des
immeubles en Finlande qui permettent de déci-
der du moment idéal pour effectuer le ramassage
des déchets, en passant par les caméras utilisées à
Jakarta, en Indonésie, pour informer les citadins sur
l’état de la circulation en temps réel.
Desvillescoproduites
Une chose est cependant commune à tous les pro-
jets menés : ils engagent l’ensemble des acteurs de
la cité. Pour relever les défis de la ville intelligente,
ceux-ci privilégient une démarche de coproduction,
travaillant beaucoup en partenariat. De plus en plus,
ces acteurs bénéficient du soutien d’organismes et
d’institutions.Danslecadred’Horizon2020,sonpro-
gramme-cadre destiné à financer la recherche et
l’innovation,l’Unioneuropéenneaparexemplelancé
l’appel à projets « Smart Cities and communities »,
dotéd’unbudgetde375 millionsd’euros.Leconsor-
tium Lyon-Munich-Vienne, qui figure parmi
côté
La stratégie digitale de Keolis
repose sur un constat :
les voyageurs se déplacent
davantage et leurs
déplacements sont de plus
en plus variés, d’où la nécessité
de les accompagner de manière
personnalisée. Pour ce faire,
Keolis agit dans trois directions.
Le Groupe propose aux
collectivités une gamme
de solutions digitales telle
l’application PlanBookTicket,
déployée fin 2015 dans 10 villes
en France, qui offre un parcours
100 % digital aux utilisateurs
du transport public. Keolis a
également dédié aux Autorités
Organisatrices un interlocuteur
qui se consacre aux questions
digitales en regroupant toutes
ses compétences dans ce
domaine au sein d’une filiale
baptisée Kisio Digital. Enfin, le
Groupe réfléchit aux nouvelles
mobilités à proposer aux
voyageurs pour compléter l’offre
de transport en commun,
en privilégiant une logique
d’innovation ouverte. Cela l’a
conduit par exemple à devenir
partenaire de Moovit, leader
mondial des applications mobiles
de transport ; à prendre une
participation dans OnePark,
une start-up digitale qui met
à la disposition des particuliers
des places de parking privées ;
ou encore à lancer une grande
enquête avec Netexplo pour
identifier de nouvelles tendances
de mobilité et construire
des scénarii prospectifs.
UNESTRATÉGIE
EN TROIS VOLETS POUR KEOLIS
D’après une
étude publiée par
la commission
de l’industrie,
de la recherche
et de l’énergie
du Parlement
européen, il y a
aujourd’hui
240villes intelligentes
dans l’Union
européenne.
Keolis Avril 2016 15
16. côté
DES DONNÉES
PARTAGÉES
À RENNES
À Rennes, pour accompagner
les voyageurs au quotidien,
Keolis s’appuie sur un dispositif
d’information bâti autour d’un
système GPS, qui équipe toute
la flotte de bus et de métros
et permet de connaître en temps
réel le trafic. Rennes a été la
première agglomération en
France à mettre les données
recueillies à la disposition de tous
sur une plateforme d’Open Data.
La plateforme peut être
interrogée par des sites web,
des applications mobiles,
des panneaux de jalonnement
routiers et même, depuis peu,
par la « boîte STAR » (du nom
du service de transport public de
Rennes Métropole). Cette petite
borne connectée, de la taille
d’une boîte de chocolats, est en
cours de déploiement dans des
sites fréquentés par le public,
comme les cafés. Cet essaimage
de l’information porte ses fruits :
à partir des données fournies,
neuf applications mobiles ont déjà
été élaborées par des particuliers
et des entreprises, puis labellisées
STAR. Keolis en a développé
d’autres pour compléter la
gamme, concevant par exemple
une application de recherche
d’itinéraires en temps réel.
Les voyageurs apprécient ces
services, comme en témoignent
les 30 000 connexions
enregistrées chaque jour
sur le site star.fr, média phare
du transport public rennais.
Les Smart Cities nous transportent
Keo’FOCUS
les lauréats, a ainsi obtenu 24 millions d’euros pour
poursuivre ses efforts en matière de ville intelligente
etdurable.Autreintervenantdepoids :leSmartCity
Council. Cette « coalition industrielle » réunit les plus
grandes entreprises internationales. Leur vocation ?
Accélérerl’essordesSmartCitiesenpromouvantles
bonnes pratiques, en faisant des recommandations
auxélusmunicipauxdumondeentiereteninstallant
les infrastructures qui permettent aux villes d’amé-
liorer leur fonctionnement grâce à la collecte et au
traitement des données.
Uncontextefavorable
Ces dernières années, les projets visant à dévelop-
per les Smart Cities se sont multipliés. L’urbanisation
galopante, la place croissante accordée au numé-
rique, mais aussi les contraintes liées aux restrictions
budgétaires et aux impératifs de développement
durable ont poussé de plus en plus de municipalités
à imaginer des solutions innovantes, à la fois éco-
nomiques, écologiques et durables, pour favoriser
le « mieux-vivre en ville ». En 2015, cette montée en
puissance s’est encore accrue en France grâce à un
rendez-vous international majeur (la COP21, qui a
mis en lumière la nécessité d’aller vers une société
plus respectueuse de l’environnement), un événe-
mentnationald’envergure(leForumSmartCitiesdu
Grand Paris) et l’annonce de l’arrivée en discussion à
l’Assemblée nationale, début 2016, du projet de loi
NOE(nouvellesopportunitéséconomiques)quiveut
soutenirl’essordesacteursdunumérique.Résultat ?
Une quarantaine de villes françaises de plus de
100 000 habitants ont aujourd’hui développé des
initiativeslocalesdanslesquellesonreconnaîtlesprin-
cipes qui fondent le concept de « ville intelligente ».
Letransport,unvoletclé
Au cœur de ces projets, on retrouve toujours la
data, c’est-à-dire les données issues de l’utilisation
des outils numériques. Or, le transport public est
ce qui, dans une ville, produit le plus de données en
volume. Comme l’énergie et l’habitat, le secteur est
donc moteur dans la construction des Smart Cities.
C’estd’ailleursluiqui,àcejour,adonnénaissanceau
plus grand nombre d’innovations dans ce domaine.
« Ce n’est pas surprenant, puisqu’il s’agit d’un volet
essentieldelavieurbaineetqu’iladesimpactssurla
qualité de vie en ville et l’empreinte environnemen-
tale de la cité », remarque Francis Pisani. Barcelone
Lavilleintelligentedoitgagnerensécuritéet
enconfortpourseshabitants,maisaussien
équitésociale,endynamismeéconomique
etencompatibilitéenvironnementale.”
Francis Pisani, journaliste et écrivain
Selon l’Institut
Gartner, les Smart
Cities feront
appel à près de
10milliards d’objets
connectés d’ici
à 2020.
58 %
C’est le taux
d’équipement
des Français en
smartphone
en 2015. En un an,
il a progressé
de 12 points.
16
17. fait partie de ces villes qui ont beaucoup travaillé
sur la mobilité urbaine. La capitale catalane a fait
en sorte que tout voyageur utilisant son réseau
de transport public n’ait au maximum qu’un seul
changement à faire pour aller d’un point à un autre.
En mettant les données publiques à la disposition
de tous sur un portail dédié, elle a aussi permis à
des particuliers et des entreprises de créer plu-
sieurs applications utiles à ceux qui se déplacent
dans l’agglomération. Parmi elles : App&Town,
qui permet de s’informer sur les meilleurs itiné-
raires pour circuler en transports en commun, ou
encore Bicing, qui indique où trouver les vélos en
libre-service dans la ville. Certains quartiers ont
même été équipés d’un système de géolocalisa-
tion des places de parking vides.
Denouvellesmobilités
Lamultiplicationdecetyped’initiativesfaitprogres-
sivement émerger une nouvelle forme de mobilité :
multimodalegrâceàunfonctionnementenréseaux,
partagée par des communautés de voyageurs,
écologique car privilégiant les véhicules propres,
optimisée par une gestion plus efficace et une
information personnalisée, délivrée en temps
réel. Elles transforment aussi le métier des opé-
rateurs de transport public. Ceux-ci passent
du statut de producteurs de données à celui
d’exploitants de données, pilotant le Big Data et
animantl’OpenData,etsontconfrontésàdenou-
velles problématiques. En étroite collaboration
avec leurs Autorités Organisatrices, il leur faut
réfléchir à la connexion de leurs infrastructures,
à la digitalisation de leurs services d’information
voyageurs, de relation clients et de distribution, à
l’intégration à leurs réseaux de nouveaux modes
de transport, comme l’autopartage ou le covoitu-
rage. Et ce, en mettant toujours au centre de leur
stratégie le voyageur et ses besoins.
1. Édité par l’Observatoire Netexplo en mars 2015.
MOTS CROISÉS
DESSMARTCITIESPOURTOUS ?
BERNARDCATHELAT,
psychosociologue, spécialiste
des tendances de styles de vie
« Il existe des solutions pour éviter
que les aides numériques soient
réservées aux seuls détenteurs de
smartphones. On peut développer
des technologies dites frugales,
du type envoi de sms sur des
téléphones mobiles simples.
Une autre voie, sans doute la
plus démocratique, consiste à
mettre des services numériques à
la disposition de tous via du mobilier
urbain connecté : des bornes près
des arrêts de bus pour informer les
voyageurs, par exemple. L’accès à
la ville intelligente peut aussi se faire
grâce à l’entraide humaine, via des
agents publics ou des citoyens
ambassadeurs. »
NICOLAS JOLLY,
consultant à l’Observatoire Netexplo
« Même si le taux d’équipement
en smartphone progresse vite
en France, il faut veiller à ne pas
exclure des Smart Cities ceux que
la révolution numérique n’a pas
encore embarqués. Cela étant,
on voit naître un nouveau civisme
autour du numérique, qui se traduit
par beaucoup d’initiatives solidaires
autour du “vivre ensemble” en ville.
Plus généralement, tous les citadins,
adeptes ou non des nouvelles
technologies, ont intérêt à ce que
leur ville soit connectée, car cela se
traduit par une gestion plus pointue,
responsable et prédictive, où la vie
est plus agréable. »
Tous les citoyens ne sont pas connectés. Est-ce à dire qu’il y a un risque
pour que les Smart Cities laissent de côté une partie de la population
urbaine ? Deux experts répondent.
Keolis Avril 2016 17
18. 18
Keo’VISA
1
3. New York
Surplombant l’East
River, le Roosevelt
Island Tramway relie
Manhattan à
Roosevelt Island.
Initialement construit
de façon provisoire,
il est désormais
intégré au réseau
de transport public
de la ville.
Pour désaturer les routes ou
désenclaver certains quartiers,
de nombreuses villes se sont
équipées d’un transport urbain
par câble, plus communément
appelé téléphérique. Unmoyen
rapide,efficaceetécologiquede
prendrel’airàtraverslemonde !
3
2
ET SI VOUS
PRENIEZDE
LAHAUTEUR ?
1. et 2. Brest
Le futur téléphérique
de Brest sera intégré
au réseau de transport
public. Il s’agit du premier
téléphérique urbain de
France. Sa mise en service
est prévue pour fin 2016.
Les cabines pourront
accueillir jusqu’à
60 personnes. À l’heure
où les collectivités et
les opérateurs doivent
faire face ensemble aux
difficultés économiques
du transport public et faire
preuve d’innovation,
le téléphérique est une
réponse particulièrement
pertinente à la revitalisation
de certains quartiers et à la
réduction de la congestion
d’axes névralgiques avec
un haut niveau de service
et de performance pour
un coût maîtrisé. Il s’insère
subtilement dans l’environ-
nement urbain et offre
désormais une solution
adaptée à de nombreuses
agglomérations.
19. 19Keolis Avril 2016
4.Barcelone
Deuxtéléphériques
circulentàBarcelone.
Celuiquisurvoleleporta
conservésonapparence
desannées 1930,époque
àlaquelleilaétéconstruit.
7
8
7. Rio
Considéré comme
un projet fou lors de
sa construction par la
hauteur du dénivelé, le
mythique téléphérique
du Pain de sucre a fêté
ses 100 ans en 2012.
8. La Paz
Le téléphérique est
le moyen de transport
idéal pour desservir
les différents quartiers
de La Paz (Bolivie), la
capitale la plus haute
du monde. Il permet
de relier en dix minutes
le centre-ville (3 200 m
d’altitude) au quartier
de El Alto, qui culmine
à 4 000 m.
4
6
5. Londres
Le téléphérique, ouvert
en 2012, traverse la Tamise.
Étant donné la largeur du
fleuve, ce projet était moins
coûteux que la construction
d’un pont. Le projet a été
sponsorisé par la compagnie
aérienne Emirates.
6. Grenoble
Les « Bulles » de Grenoble
comptent parmi les
téléphériques touristiques
construits dans une grande
agglomération. La ville
étudie actuellement
l’implantation d’un second
projet de câble urbain.
5
21. 21Keolis Avril 2016
CÔTÉ KEO
MARC BERTHOD,
directeur de la Relation clients et
de la Communication à Keolis Lyon
« La collectivité et les
acteurs du tourisme
comptent sur nous »
Chaque année, Lyon accueille
7 millions de clients de passage,
dont 6 millions de touristes
et de congressistes et 1 million
de « voisins proches ». 35 %
de ces visiteurs empruntent les
transports en commun : séduire et
conquérir cette clientèle constitue
un formidable potentiel de déve-
loppement pour notre réseau !
La collectivité et les acteurs du
tourisme comptent sur nous pour
contribuer à un accueil de qualité :
orientation des congressistes (des
stands d’information et de vente
sont implantés en gare de Lyon
Part-Dieu à l’occasion des grands
salons internationaux), information
voyageurs renforcée, signalétique
et annonces sonores en anglais…
Par ailleurs, dans le cadre de son
plan de mandat, le Sytral*, notre
Autorité Organisatrice, a prolongé
une ligne de tramway pour
desservir directement Eurexpo,
ce qui facilite l’accès au Centre des
congrès. Nous renforçons aussi
l’offre de transport et le dispositif
d’information voyageurs lors de la
fête des Lumières par exemple.
Enfin, nous participons également
à la « Lyon Welcome Attitude »,
un dispositif d’accueil unique
en Europe, et nous sommes
partenaires de la démarche
« Only Lyon », qui rassemble les
principaux acteurs économiques
de la Métropole et contribue à son
attractivité et son développement.
* Syndicat mixte des transports pour
le Rhône et l’agglomération lyonnaise.
JOSÉ ESTEVES,
directeur opérationnel de Keolis
Charente-Maritime
« Nous avons
développé
une offre spécifique
pour ces clients »
Notre département est l’un de
ceux qui accueillent le plus grand
nombre de visiteurs chaque
année. Ce sont essentiellement
des vacanciers, attirés notamment
par l’Île de Ré, dont la population
en juillet et août passe de
18 000 à 150 000 personnes.
Nous avons développé une offre
spécifique pour cette clientèle
de passage, qui est cruciale
pour nous. Les déplacements
effectués entre l’île et le continent
au cours des deux mois de
la saison estivale représentent
ainsi 55 % des voyages réalisés
annuellement sur cette liaison !
Les clients peuvent coupler le
trajet en TGV jusqu’à La Rochelle
et la liaison en car jusqu’à l’île
grâce à un accord de commer-
cialisation avec la SNCF. Selon
la saison, entre un et quatre cars
sont en correspondance avec le
TGV. Et si les trains ont du retard,
les cars les attendent sur la ligne
Ré Express. Nous avons aussi mis
en place des navettes électriques
qui traversent le pont de Ré, avec
des parkings-relais de part et
d’autre, des vélos et tout un
dispositif de véhicules électriques
de proximité dans les villages
pour que les voyageurs puissent
se déplacer sur l’île sans utiliser
leur voiture. Enfin, alors que
l’hiver, une seule ligne dessert
toutes les communes rhétaises,
l’été, la desserte est doublée
avec la mise en place d’un
itinéraire Nord et d’un itinéraire
Sud, ainsi que d’une ligne
circulaire qui relie les villages
du centre de l’île entre eux.
C
es études ont mis en lumière
l’importance des visiteurs de
passage en ville : les touristes,
c’est-à-dire ceux qui passent
au moins une nuit sur place,
qu’il s’agisse ou non de vacanciers, le
principal motif étant d’ailleurs de rendre
visite à de la famille ou à des amis ; et les
« excursionnistes », venus en voisins mais
qui restent une journée. Tous réunis, ils sont
très nombreux ! Ainsi, en six semaines, Lille
en a accueilli plus de 1,7 million et, en une
semaine, Rennes en a reçu autant qu’il y a
d’habitants dans l’agglomération.
Autre enseignement de l’enquête : dans
80 % des cas, le travail n’est pas le motif du
déplacement. En six semaines, 120 000 visi-
teurs habitant le Lot-et-Garonne ont été
recensés à Bordeaux alors que seulement
1 200 habitants du département se rendent
dans la métropole bordelaise pour y travailler.
Mais alors, que viennent faire les autres visi-
teurs ? Comme l’expliquent Marie-Laure
Desmet, d’Atout France [cf. p. 22], et les
études qualitatives menées par Keolis, leurs
motivations sont variées : loisirs, shopping,
démarches administratives, spectacles ou
matchs, visites de la famille ou d’amis… Et
même s’ils ne font que passer, ils constituent
un levier de développement prometteur
pour les réseaux de transport public. Il faut
d’abord satisfaire les 40 % d’entre eux qui
utilisent les transports en commun, pour évi-
ter qu’ils ne prennent leur voiture lors de
leurs prochaines visites. Et aussi séduire les
autres, qui représentent une réserve impor-
tante de clients potentiels. Accueil soigné
dans les gares, titres de transport facilitant la
mobilité et permettant même de visiter cer-
tains sites, informations qualitatives et multi-
lingues… : les pistes ne manquent pas pour
répondre aux attentes spécifiques de cette
clientèle et faire la différence sur ce marché.
22. L’EXPERT
UNE MOSAÏQUE
DE PRATIQUES
ET DE MOTIVATIONS
Que représentent les visiteurs
de passage dans l’économie des
grandes métropoles françaises
aujourd’hui ?
En une vingtaine d’années, les villes,
en particulier les grandes métropoles,
sont devenues des destinations
touristiques majeures : deux tiers des
nuitées professionnelles et un tiers
des nuitées personnelles des Français
y sont réalisées. Les villes attirent de
multiples visiteurs parce que ce sont
des espaces de concentration
économique, administrative, culturelle
et commerciale. Elles servent, par
ailleurs, de porte d’entrée aux territoires
plus vastes grâce aux hubs de mobilité
qui s’y trouvent : aéroports, gares
et ports. On y trouve davantage de
clients internationaux qu’ailleurs ainsi
qu’un volume important de visiteurs
français et étrangers « à la journée » :
ceux-ci constituent en effet souvent
près de 50 % de la fréquentation
touristique des villes.
Quelles sont les principales
motivations de ces visiteurs ?
Les études révèlent une mosaïque
de pratiques et de motivations.
La clientèle internationale est surtout
motivée par la découverte des villes
et leur dimension culturelle. Pour
les Français, c’est souvent un séjour
d’opportunité, où la motivation dite
affinitaire (visite à des amis ou à la
famille) joue beaucoup. Les visiteurs
venus en voisins sont, quant à eux,
plutôt consommateurs de services
comme les restaurants ou le shopping.
La clientèle d’affaires se déplace à titre
individuel pour raisons professionnelles
et vient aussi assister à des congrès,
des foires et des salons. La clientèle
loisirs a deux grands types de
motivations. D’une part, découvrir les
« incontournables » de la destination,
le patrimoine local, et s’imprégner
de l’ambiance de la ville et de son
mode de vie. D’autre part, vivre
une « expérience » forte en émotions,
unique, mémorable… dont le transport
peut être une composante.
Justement, ces clients ont-ils
des attentes spécifiques
en matière de transport ?
Oui, bien sûr. Ils n’ont pas les mêmes
destinations ni le même tempo que les
habitants des villes, avec, par exemple,
des attentes en matière de transport
nocturne ou de fréquence accrue le
week-end. Ils sont aussi très sensibles
à l’optimisation du temps et ont besoin
de repérage, de simplification, voire
de traduction pour les étrangers.
En outre, ceux qui viennent pour leurs
loisirs veulent du ludique, de l’insolite :
le transport est amené à dépasser
sa dimension fonctionnelle pour
devenir le support d’une expérience
innovante et attractive. Les acteurs
du transport et du tourisme doivent
donc travailler ensemble pour les
satisfaire car la mobilité participe
directement à la qualité d’expérience
des touristes en ville.
Marie-Laure Desmet,
sous-directeur territoires
et destinations touristiques
chez Atout France
INTERVIEW
22
Qui sont les clients de passage ?
Keo’LAB
23. Keolis Avril 2016
OUIHOP’,L’AUTO-STOP2.0
http://ouihop.com/
Lancée en octobre 2015, OuiHop’ met en
relation les automobilistes et les piétons
pour de courts trajets. Grâce à un GPS intégré,
le conducteur partage les données de son
trajet et peut récupérer un piéton sur la route.
OuiHop’ compte 8 000 utilisateurs en
Île-de-France et va être lancée à Lyon.
INSOLITE
LERETOURDEL’ÉCOSSAISVOLANT
Après dix ans
de restauration,
la célèbre locomotive
à vapeur Flying
Scotsman fait son
grand retour sur les
rails ! Ce fleuron de
l’industrie ferroviaire
britannique a
effectué son premier
voyage officiel en
février dernier.
Dans les prochains
mois, « l’Écossais
volant » partagera
son temps entre
trajets touristiques
et exhibitions.
Le British National
Railway Museum
lui consacre d’ailleurs
une exposition
ouverte à tous
du 25 mars
au 8 mai 2016.
LIVRE. Lagestiondu
stationnementpayantsurvoirie
enEurope.Quelsenseignements
pourlaFrance ?
Publiée par le Gart, cette étude
a observé les pratiques de gestion
du stationnement payant sur voirie
à travers l’Europe afin de rendre
compte des choix opérés par
nos voisins européens.
AGENDA
SALON INFRARAIL,
12-14 avril 2016 - Londres.
Cette nouvelle édition du salon
Infrarail se tiendra dans un contexte
d’investissements sans précédent
dans l’infrastructure ferroviaire
britannique (Crossrail, Thameslink,
Northern Line, nouvelle ligne
à grande vitesse HS2 et projets
d’électrification).
SALON CAPURBA,
24 au 26 mai - Lyon.
Ce salon des techniques et
équipements pour une ville
intelligente et durable s’enrichit
cette année de Cap Cities,
le premier congrès de la ville
intelligente et attractive.
SALON AUTONOMIC,
8, 9 et 10 juin 2016 - Paris,
Porte de Versailles.
Le salon Autonomic fait le point
sur les avancées technologiques
et législatives relatives au handicap.
Il propose des solutions pour facliter
l’accessibilité aux personnes
en situation de handicap.
TRANSPORTS PUBLICS 2016,
le Salon européen de la mobilité,
14-15-16 juin 2016 - Paris.
Élus, opérateurs, industriels,
sociétés de services, institutionnels,
journalistes : l’édition 2016 du Salon
européen de la mobilité attend
10 000 acteurs de la mobilité
durable venus d’une soixantaine de
pays. Parmi les grandes nouveautés
cette année : un congrès à
dimension européenne et une
journée ferroviaire franco-allemande.
Retrouvez Keolis au stand F28.
5ES JOURNÉES NATIONALES
D’ÉTUDES SUR LE MANAGEMENT
DE LA MOBILITÉ,
28 et 29 juin 2016 - Rennes.
Organisées par l’Ademe, le Cerema,
le CNFPT et le Gart, ces journées
présenteront les nouveaux cadres
réglementaires, les résultats d’études
ainsi que les évaluations portant sur
des services innovants, interconnectés
et complémentaires.
VU, LU & ENTENDU
SURLEWEB
23
Keo’KIOSQUE
24. Keo’CLAP
SEAN HART, EXTRAITS
DES SPECTACLES
ÉTRANGES ÉTRANGERS, 2016.
LE STREET-ART
DESCEND DANS
LE MÉTRO
La poésie peut-elle investir l’espace urbain ? C’est la
question que pose Sean Hart, un street-artist français
dont l’œuvre a été exposée dans le réseau de transport
en commun lyonnais. Pendant un mois, six stations de
métro, un arrêt de tramway et plus d’une centaine de bus
ont accueilli en grand format 15 de ces énigmatiques
maximes. Les textes choisis questionnent, surprennent
et suscitent la réflexion pour inviter les voyageurs à ralentir…