Conférence prononcée lors de la Journée d'étude sur les nouveaux usages et espaces collaboratifs et créatifs, à la Bibliothèque publique d'information (BPI), le 12 mai 2015.
http://www.bpi.fr/Contenus/journee-detude-sur-les-nouveaux-usages-et-espaces-collaboratifs-et-cre
Panorama et enjeux des nouveaux usages et espaces collaboratifs et créatifs en bibliothèque
1. Panorama et enjeux des
nouveaux usages et
espaces collaboratifs et
créatifs en bibliothèque
Vincent
Chapdelaine
–
@vincentac
Espaces
temps
–
@espaces_temps
Bibliothèque
publique
d’informa>on,
Paris
Journée
d'étude
sur
les
nouveaux
usages
et
espaces
collabora>fs
et
créa>fs
12
mai
2015
5. 5
Le premier «Mechanics
Institute» a été créé en 1821
par The School of Arts
d’Edinburgh afin de fournir
une éducation technique et
scientifique aux
professionnels et travailleurs.
6. 6
Le concept s’est rapidement répandu au Royaume-Uni, en
Australie et au Canada. On en comptait des milliers au XIXe
siècle.
7. 7
«Les Mechanics Institutes avaient des
fonctions de salles de classes
communautaires pour les travailleurs et
la classe moyenne. Dans plusieurs villes
et villages, les bâtiments et collections
donnaient lieu à des bibliothèques,
écoles techniques, écoles d’arts et de
métiers, laboratoires, ou simplement,
lieux de rassemblements sociaux.»
hNps://themechanicsins>tute.wordpress.com/mechanics-‐ins>tutes/
9. 9
Suite aux lois sur les bibliothèques
publiques votées à partir de 1850 dans
le Commonwealth, les Mechanics
Institute sont pour la plupart
transformés en bibliothèque publiques.
Certaines d’entre elles existent toujours
avec leurs bâtiments et leur vocation
d’origine, dont la première au Canada, la
Bibliothèque et centre d’informatique
Atwater, à Montréal.
13. 13
«Les exemples amenés par les sociétés ayant résolu le
problème de l’espace public, et ceux nous provenant
des villages et quartiers dynamiques, nous montrent
que la vie quotidienne, pour être pleine et heureuse,
doit trouver son équilibre entre trois grands piliers.
Le premier est domestique, le second est productif, et
le troisième est sociable. Chacun de ces piliers est
bâti sur des relations qui lui sont propres, et possède
ses espaces séparés et distincts»
Ray Oldenburg
The Great Good Place
14. 14
«There must be places where individuals
may come and go as they please, in which
none are required to play host, and in
which all feel at home and comfortable. If
there is no neutral ground in the
neighborhoods where people live,
association outside the home will be
impoverished. Many, perhaps most,
neighbors will never meet, to say nothing
of associate, for there is no place for them
to do so.»
Ray Oldenburg
The Great Good Place
16. 16
Les troisièmes lieux doivent être des
terrains neutres à l’écart de l’intimité de
nos domiciles, et à l’écart des lieux de
travail.
Ce doit être des lieux égalitaires, à l’abri
des hiérarchies et des statuts sociaux.
17. 17
Ainsi, l’activité des troisième lieux peut s’exercer, et
cette activité est: la conversation.
19. 19
Les cafés et pubs sont
d’excellents troisième lieux,
mais ils ont quelques limites
liées à leur caractère
commercial et à leurs espaces
limités.
20. 20
Les bibliothèques ont tout le
potentiel de devenir de
véritables troisième lieux
publics, portant en leur cœur
une mission culturelle et
éducative.
44. 44
Un hackerspace est un lieu de
rencontre et de collaboration
autour d’intérêts communs
souvent reliés à
l'informatique, la technologie,
les sciences, les médias
alternatifs, le logiciel libre, etc.
45. 45
Un des premiers
hackerspaces notable est
c-base, fondé en 1995 à
Berlin.
48. «Ce sont de véritables espaces d’échanges de
ressources et de savoirs, construits sur les bases
du partage et de la transmission de connaissances
par des pairs prenant souvent la forme d’ateliers,
de présentations et de conférences, ce qui se
matérialise généralement par des workshops, des
présentations et des cours.».
Marie-Hélène Grivel
http://www.arteliers.org/
48
49. Les hackerspaces sont généralement auto-gérés par
leurs membres, et ne sont pas structurés en réseau
comme les fabs labs.
49
63. «La formation dans le fab lab s’appuie sur des
projets et l’apprentissage par les pairs ; vous devez
prendre part à la capitalisation des connaissances
et à l’instruction des autres utilisateurs.»
Charte des fab labs
http://www.fabfoundation.org/
63
64. Neil Gershenfeld, professeur au Massachusetts
Institute of Technologies (MIT), a initié le concept
vers la fin des années 90, dans son cours «How to
make (almost) everything».
Neil Gershenfeld
MIT
64
65. «Les fab labs nous montrent le potentiel des
milliards d’individus qui peuplent notre planète :
ils ne doivent pas être là pour simplement subir la
technologie, mais au contraire pour la créer.
Cette opportunité de récolter la puissance
innovatrice du monde pour réfléchir, produire et
concevoir différemment et localement des
solutions adaptées aux grandes et petites
problématiques, est fondamentale.».
Neil Gershenfeld
MIT
65
66. Premier fab lab en bibliothèque à Fayetteville (NY), 2011
Lauren Britton (à gauche)
66
75. 75
«We are in one of these rare
moments in time where what
it means to be literate today,
what it meant for us, is going
to be different from what it
means to be literate for our
kids.»
Nichole Pinkard
Initiatrice de YOUMedia
76. Une série d’études ethnographiques des
usages numériques des adolescents
dirigées par la chercheure Mimi Ito ont
donné naissance au concept
d’HOMAGO, ou « Hanging out, messing
around, geeking out. »
76
77. Hanging out désigne un mode
d’interaction centré sur la socialisation.
L’interaction avec les nouveaux médias
se limite souvent à l’écoute de musique
en groupe, et au partage de photos, de
vidéos ou de textes sur les médias
sociaux. Essentiellement, hanging out
désigne un mode de participation
centré sur l’établissement et le maintien
des relations avec des amis, mais qui
fait usage des nouvelles technologies.
77
78. Messing around, ou bidouillage, implique
une utilisation des médias numériques
dans un but précis, par exemple pour
retoucher et partager
une photo, éditer une vidéo, ou
personnaliser une page Web. Les
caractéristiques principales de ce mode
d’interaction sont l’essai et l’erreur et
l’apprentissage autodidacte.
78
79. Finalement, geeking out désigne un type
d’interaction avec les nouveaux médias
beaucoup plus intensif ainsi qu’un
approfondissement des connaissances
dans un domaine précis. Les jeunes qui
s’engagent dans ce mode d’interaction
sont souvent considérés comme des
experts dans un domaine très précis et
font office de mentors auprès d’autres
individus, souvent dans la sphère
virtuelle.
79
84. Le fonctionnement est simple: il n’y aucun
formateur, les participants apprennent l’un de
l’autre, et c’est gratuit pour tous.
84
85. «Je pense que la quantité de vie qui émerge d'une
place comme celle-ci peut vraiment aider une
communauté, surtout quand les gens n'ont pas
d'endroit désigné pour se rencontrer, pour parler
et pour échanger des idées.»
- Élise, participante à la Ruche d’Art Saint-Henri
85
87. Janis Timm-Bottos, professeure en art-thérapie
originaire du Nouveau-Mexique et basée à
Montréal, étudie et développe ces studios d’art
gratuits depuis plus de 20 ans.
Janis Timm-Bottos
Photo: Université Concordia
87
91. On recense une cinquantaine de ruches d’art,
principalement en Amérique du Nord. Une
opportunité pour les bibliothèques en France?
Plus d’informations, et ressources, sur
http://arthives.org
91
105. 105
En général, avoir accès à un espace de coworking
peut coûter autour de 300€ par mois pour un
abonnement temps plein.
106. 106
La bibliothèque publique de Washington DC offre
un espace de coworking gratuit, en échange d’une
heure de temps de formation par mois / par
personne.
107. 107
Les bibliothèques de l’Arizona, en partenariat avec
le réseau universitaire, ont déployé un vaste projet
de coworkings en bibliothèque, le projet
Alexandria.
108. 108
Le concept s’est popularisé à partir de 2005. Il y a
maintenant des milliers d’espaces de coworking
partout dans le monde.
Plus d’informations, et ressources, sur
http://deskmag.com
117. Un espace 3C est un espace
conçu pour la collaboration, la
créativité et l’échange de
connaissances.
C’est un espace d’échanges,
d’idéation, de réflexion, de
conception et de partage,
ouvert et appropriable.
117
135. 135
Là bibliothèque peut jouer son
rôle, non seulement en favorisant
la rencontre entre les usagers et
les documents, mais en facilitant
les rencontres et la collaboration
entre les usagers eux-mêmes,
détenteurs incontournables de
culture et de connaissance.
136. 136
Ce faisant, elle contribue à
transformer les usagers en
participants engagés dans la
mission de la bibliothèque.
137. 137
Cela peut demander un effort
de repositionnement afin de
recentrer les efforts, le
discours, et les espaces
autour d’une vision centrée
utilisateurs plutôt que centrée
collection.
139. 139
La transformation du monde
qui affecte tant notre
profession ne montre pas de
signe d’essoufflement.
140. 140
Demain, les usages et espaces
que nous explorons
aujourd’hui auront déjà
changé.
141. 141
La bibliothèque est un lieu
d’initiation, d’expérimentation et
de découverte de la culture.
142. 142
Cette vocation est sans doute
la principale base solide sur
laquelle nous pouvons bâtir la
suite.
143. 143
L’enjeu n’est pas de transformer
nos bibliothèques pour
correspondre aux usages du
présent, mais de les rendre
compatibles à un futur en
perpétuel changement.