La conservation des espèces dans la Réserve de Faune de Ferlo Nord
Suriname
1.
2. Table des matières
INVITATION AU VOYAGE
Bienvenue au Suriname !
Les plus du Suriname
Fiche technique
Idées de séjour
DÉCOUVERTE
Le Suriname en 25 mots-clés
Survol du Suriname
Histoire
Politique et économie
Population et langues
Mode de vie
Arts et culture
Festivités
Cuisine surinamienne
Jeux, loisirs et sports
Enfants du pays
PARAMARIBO ET SES ENVIRONS
Paramaribo
Les environs de Paramaribo
LA PLAINE CÔTIÈRE
La plaine côtière
L’INTÉRIEUR FORESTIER
L’intérieur forestier
ORGANISER SON SEJOUR
Pense futé
S'informer
Comment partir ?
Rester
4. INVITATION AU VOYAGE
INVITATION AU VOYAGE - Suriname
Bienvenue au Suriname !
Ex-Guyane hollandaise, le Suriname est une des plus petites nations d'Amérique du Sud, et
fait partie du plateau des Guyanes : il est situé au nord du Brésil et à l'ouest de la Guyane
française. Destination verte et luxuriante, ses forêts et ses fleuves sont encore bien
préservés, sa diversité faunistique d'autant plus impressionnante. C'est le seul pays au
monde à être recouvert à 95 % de forêt primaire : l'occasion de découvrir ce milieu rare
dans toute sa splendeur et diversité. Depuis de nombreuses années, les différents
gouvernements au pouvoir ont compris cette richesse et ont tenté de la préserver, en
instaurant des réserves naturelles et des parcs accessibles au public, pour le plus grand
5. plaisir des scientifiques et des amoureux de la nature. En plus de la forêt, il sera aussi
possible de se familiariser avec d'autres milieux naturels, comme la mangrove et ses ibis
rouges, la plage et ses tortues marines ou encore la vue époustoufflante offerte par les
majestueux inselbergs.
Autre attrait : un héritage culturel lié à une population pluriethnique. Hindoustanis,
Amérindiens, Chinois, Créoles, Javanais, descendants d’esclaves africains mais aussi de
colons hollandais, tous vivent ensemble avec respect, et vous accueilleront le sourire aux
lèvres. L'occasion aussi d'aller à la rencontre de communautés vivant encore en étroite
harmonie avec la nature tels les Amérindiens à l'intérieur des terres, ou encore les Noirs-
Marrons le long des fleuves, et de découvrir leurs traditions et savoirs ancestraux. Puisque
le Suriname s’est construit grâce à ces habitants d’origines différentes, les monuments en
leur honneur sont nombreux, et un jour national dans l’année est dédié à chaque peuple.
Cette mosaïque ethnique procure une richesse indéniable au Suriname, qui saura combler
le visiteur par ses mets issus des quatre coins du monde ou encore son architecture hors
du commun. Ce petit pays mérite réellement un brin de curiosité, car c’est un étonnant
mélange de couleurs. En saison sèche ou même en saison des pluies, sa découverte ne
laissera personne indifférent. Les voyageurs recherchant dépaysement et aventure seront
comblés, n’hésitez plus…
Morgane Lescot
Les plus du Suriname
Une faune et flore encore préservées
8. trouvent des villages amérindiens comme celui de Palumeu dont la culture et les savoirs-
faire traditionnels sont en danger, face à notre civilisation invasive. Le mont Kasikasima,
quant à lui, domine la jungle et se mérite, mais offre une vue incomparable. Entre trek,
avion et canoë, le long du fleuve ou en forêt, la découverte du Suriname tiendra ses
promesses d'aventures.
Fiche technique
Fiche technique - Drapeau suriname
Argent
Monnaie
La monnaie officielle est le dollar surinamien (SRD) depuis le 1er janvier 2004.
Taux de change
En novembre 2013 : 1 € = 4,50 SRD ; 1 SRD = 0,22 €. 1 US$ = 3,27 SRD ; 1 SRD =
0,30 US$.
Selon les cas, les établissements affichent indifféremment des prix en dollars
surinamiens, en euros ou en dollars américains. Vous pourrez payer la plupart du temps
dans ces trois devises, sauf pour les petites dépenses qui se font exclusivement en dollars
surinamiens.
Idées de budget
Petit budget : 80 SRD par jour et par personne, à condition de dormir en hamac ou dans
9. les guesthouses en chambre simple avec ventilateur, en mangeant simplement et en faisant
ses courses au marché ou en achetant des plats locaux (rôti, bami, nasi). Pour se
déplacer, il faudra prendre les transports locaux (bus, taxi collectifs...), qui nécessitent
parfois du temps et de la patience.
Budget moyen : entre 150 et 200 SRD par jour et par personne. Cela comprend un
logement en chambre climatisée, les repas en restaurant et la découverte du pays
encadrée par des professionnels et guides, pour ceux qui disposent de plusieurs jours et
qui souhaitent avoir un aperçu global du Suriname.
Gros budget : entre 700 et 1 000 SRD par jour et par personne. Cette option sera
parfaite pour les voyageurs en quête de confort, qui souhaitent visiter le Suriname en avion
et avec des opérateurs touristiques de qualité. Les nuits se feront dans les meilleurs hôtels
du pays et les repas dans les restaurants les plus fins de la capitale, mais en dehors, il
faudra se contenter d'une offre plus restreinte.
Le Suriname en bref
Le pays
Capitale : Paramaribo.
Type de gouvernement : démocratie constitutionnelle.
Pouvoir exécutif : le 10 juillet 2010, le président Dési Bouterse a succédé à Ronald
Venetiaan. Le vice-président est Robert Ameerali. Le président est à la fois le chef de l’Etat
et le chef du gouvernement. Les dernières élections législatives ont eu lieu en mai 2010.
C'est la coalition de Desi Bouterse, ancien dictateur, qui remporte la majorité des sièges.
Ce dernier remporte la présidentielle le mois suivant.
Division administrative en 10 districts : Brokopondo, Commewijne, Coronie, Marowijne,
Nickerie, Para, Paramaribo, Saramacca, Sipaliwini, Wanica.
Indépendance : 25 novembre 1975 (des Pays-Bas).
La population
Population : 560 000 habitants (2012) dont environ 225 000 à Paramaribo.
Groupes ethniques : 37 % d’Hindoustanis (dont les ancêtres ont émigré essentiellement
de l’Inde du nord à la fin du XIXe siècle après l’abolition de l’esclavage), 31 % de créoles
(mulâtres), 15 % de Javanais, 10 % de Noirs-Marrons (dont les ancêtres ont été
embarqués et amenés dans le pays comme esclaves aux XVIIe et XVIIIe siècles), 2 %
d’Amérindiens, 5 % de Chinois, Libanais, Européens et autres.
Langues : le néerlandais (langue officielle), l’anglais (parlé largement), le sranan tongo, le
créole, la lingua franca, celle de nombreux jeunes, l’hindou (un dialecte de l’hindi) et le
javanais.
Religion : 27 % d’hindouistes, 25 % de protestants (majoritairement Moraves), 23 % de
catholiques, 20 % de musulmans, 5 % de croyances indigènes.
L'économie
PNB/hab : 9 900 US$.
Croissance : environ 6 %.
Taux de chômage : 9,5 %.
Ressources naturelles : la bauxite (70 % du PIB), le bois, l’énergie hydraulique, la
10. pêche, le kaolin, la crevette, l’or, une petite quantité de nickel, du cuivre, du platine et du
minerai de fer.
Produits agricoles : riz non décortiqué (paddy), bananes, graines de palmier, noix de
coco, bananes plantains, arachides, bœufs, poules, produits forestiers, crevettes.
Export : 1,391 milliard US$ : bauxite, aluminium, pétrole brut, bois, crevettes et poissons,
riz, bananes.
Partenaires (export) : Norvège (23 %), Canada (15,5 %), Etats-Unis (12,6 %), Belgique
(10,1 %), France (8,5 %), Islande (4,2 %).
Import : 1,297 milliard US$ : biens d’équipement, pétrole, denrées alimentaires, coton,
biens de consommation.
Partenaires (import) : Etats-Unis (29,4 %), Pays-Bas (18,9 %), Trinidad et Tobago
(14,9 %), Japon (5,1%), Chine (4,9 %).
Téléphone
Indicatif téléphonique : 597. Au Suriname, les numéros à 6 chiffres sont ceux des postes
fixes, les numéros à 7 ou 8 chiffres sont ceux des téléphones portables.
Téléphoner au Suriname depuis la France métropolitaine et la Guyane : 00 + 597 +
le numéro local.
Téléphoner en Guyane depuis le Suriname : 00 + 594 + le numéro local sans le
0 initial.
Téléphoner en France métropolitaine depuis le Suriname : 00 + 33 + le numéro local
sans le 0 initial.
Décalage horaire
GMT-3 pour le Suriname, ce qui signifie qu'il y a quatre heures de moins en hiver et cinq
heures de moins en été par rapport à Paris (GMT+1). Quand il est 11h du matin à
Paramaribo, il est 16h (en été) ou 15h (en hiver) à Paris.
Formalités
Un visa ou une carte touristique est obligatoire pour voyager au Suriname.
Depuis le 25 novembre 2011, les ressortissants français sont dispensés de visa pour
rentrer au Suriname. En revanche, il devront se présenter au consulat du Suriname de Paris
ou Cayenne afin d'obtenir une « carte touristique », délivrée sur simple présentation d'un
passeport valable plus de 6 mois. Le coût de cette carte est de 20 €, elle donne droit à une
présence sur le territoire de 90 jours. Attention : cette carte vous permet d'entrer une seule
fois au Suriname et, tous les 30 jours, il faudra vous rendre dans un poste de police pour en
informer les autorités. Cette procédure est également valable pour les ressortissants des
Pays-Bas, du Canada, des États-Unis, de la Bolivie, du Chili, du Paraguay, du Pérou, de
l'Uruguay et du Venezuela.
Pour les autres pays, l'obtention d'un visa est obligatoire. Les pièces à présenter sont le
passeport en cours de validité d’au moins 6 mois, une photo d’identité, un formulaire rempli,
daté, et signé. On pourra également vous demander une preuve d'achat d'un billet d'avion
de retour. Le coût d'un visa entrée simple est de 42 €.
Si vous venez de Guyane, vous devrez faire tamponner votre visa au poste de police
11. des frontières d’où part le bac. Aucun visa ne sera délivré à la frontière. Le trajet Saint-
Laurent–Albina est d’environ 15 minutes par le bac ou de 5 minutes en pirogue. Vous
devrez aussi faire tamponner votre visa et remplir un formulaire d’immigration au poste de
police des frontières dès l’arrivée au Suriname. Demandez aux taxis de vous y déposer
avant de partir pour la destination choisie car si vous ne le faites pas, les autorités
surinamiennes ne seront pas complaisantes du tout.
Pour le retour, rebelote, il faut faire tamponner son passeport des deux côtés. À l'arrivée
en Guyane, le poste ferme à 19h. Mais vous pouvez revenir le lendemain, ou le faire
tamponner au commissariat de La Charbonnière.
Prévoir un traitement antipaludéen. Le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire au
Suriname, de même qu'en Guyane.
SERVICE IMMIGRATION DU SURINAME
Bâtiment du ministère des Travaux publics
OW Gebouw Mr. J. Lachmonstraat 167
PARAMARIBO
✆ +597 532 109
Ouvert du lundi au vendredi de 7h à 14h.
S’y présenter avec son passeport et son billet d’avion (s’il y a). On vous délivrera alors
un visa de 90 jours.
Climat
De par sa situation en latitude (entre 2° et 6° nord) et son exposition aux alizés sur la
façade orientale de l’Amérique du Sud, le Suriname a un climat équatorial, constamment
chaud au cours de l’année (28 °C de température moyenne annuelle en plaine), humide
(humidité relative très rarement au-dessus de 80 %) et très pluvieux (plus de 2 m d’eau par
an dans presque toutes les régions). La répartition des pluies au cours de l’année est peu
contrastée, sans longue période de sécheresse et des différences régionales dans les
précipitations. Un climat d’une forêt humide domine sur la côte et tout le long de la frontière
sud avec le Guyana. Une grande partie du pays, et particulièrement le Sud, a un climat de
mousson. La température moyenne en milieu de journée avoisine les 28 °C.
Saisonnalité
Saisonnalité - Bloc Meteo surinam
Quatre saisons peuvent être distinguées pendant l'année :
Début décembre à début février : une faible saison des pluies, où il peut tout de même
pleuvoir en continu sur toute une journée : Wit aleng.
Début février à début mai : une faible saison sèche. La saison sèche est en général la
12. période idéale pour voyager au Suriname.
Début mai à mi-août : une forte saison des pluies. La visite du Suriname reste possible, à
condition de se renseigner sur l'état des pistes que l'on souhaite emprunter.
De mi-août à début décembre : une forte saison sèche, idéale pour voyager malgré la
chaleur.
Attention également aux saisons touristiques : en haute saison (de juillet à mi-
septembre et de mi-décembre à mi-mars) certains prix peuvent augmenter, mais toutes les
sorties seront possibles. En basse saison (mi-septembre à mi-décembre et mi-mars à juin),
certains opérateurs n'accepteront de faire la sortie que sur un minimum de réservations.
Pour profiter au maximum du Suriname, mieux vaut donc voyager en saison sèche et haute
soit entre février et mars ou entre août et septembre, sans oublier la période exceptionnelle
des fêtes de fin d'année.
Drapeau du Suriname
Le drapeau. Le drapeau du Suriname est composé de cinq bandes colorées avec une
étoile sur celle du milieu. En regardant celui-ci du haut vers le bas, les couleurs des bandes
sont successivement le vert, puis le blanc (fine bande), le rouge, le blanc (fine bande) et le
vert. L’étoile qui se trouve au milieu de la bande rouge est jaune. La bande rouge symbolise
le progrès et la lutte pour une vie meilleure ; la bande blanche représente la liberté et la
justice ; la verte symbolise la fertilité de la terre surinamienne, et l’étoile jaune le futur du
Suriname.
Les armoiries. Elles représentent deux Amérindiens armés tenant un bouclier. Sous leurs
pieds, vous pourrez lire Justitia Pietas Fides, ce qui signifie « Justice Foi Fidélité ». Le
bouclier est composé de trois parties : un bateau à voiles à gauche, un palmier à droite et
en son centre un diamant. Le bateau à voiles symbolise l’histoire du Suriname quand les
esclaves ont été embarqués de l’Afrique vers l’Amérique. Le palmier représente aussi bien
le présent que la justice. Le diamant et l’étoile en son centre figurent les cinq continents
d’où sont originaires les habitants du Suriname.
Idées de séjour
Séjour court
Une semaine permettra de découvrir les points essentiels du Suriname, en restant tout de
même sur le littoral, Paramaribo étant le point de chute. Pour les aventuriers, il sera aussi
possible de rester 4 à 7 jours dans l'intérieur des terres, en séjour tout compris. Le temps
sera compté pour se faire une idée générale, et mieux vaut faire appel à des prestataires
touristiques et réserver hôtels et excursions avant le départ.
Jour 1. Arrivée à l'aéroport Johan Adolf Pengel. Visite guidée du centre historique de
Paramaribo, nuit à l'hôtel ou en guesthouse.
Jour 2. Départ pour le Parc naturel de Brownsberg. Balade, découverte de la forêt
primaire et de sa faune dans l'après-midi. Les sentiers ont une durée et un niveau de
difficultés variables. Nuit en bungalow dans le parc.
Jour 3. Randonnée courte le matin puis départ pour Matu Island, non loin du barrage
Brokopondo. Baignade et activités sur place, nuit au bord du lac.
13. Jour 4. Retour à Paramaribo. Visite de la réserve de Pepperpot (oiseaux) ou de Matapica
(tortues marines) – virée nocturne et casinos.
Jour 5. Visite des marchés locaux le matin, déjeuner typique puis shopping dans les
centres commerciaux et sortie pour l'observation des dauphins roses au coucher de soleil.
Jour 6. Balade en bateau le long des anciennes plantations dans le Commewijne, visite du
Fort New Amsterdam et découverte des villages de pêcheurs javanais et indoustanis, repas
local. Retour sur Paramaribo en fin d'après-midi.
Jour 7. Visite guidée dans la matinée du Fort Zeelandia et de son musée, achat de
souvenirs et cartes postales. Dernier plongeon dans une des piscines des hôtels et détente
avant le départ en avion. Si le retour se fait par la Guyane française, prévoir un arrêt à
Moengo, non loin d'Albina à la frontière.
Une autre solution consiste à privilégier la forêt et le fleuve, loin de la ville : il faudra alors
s'enfoncer dans les terres et voyager en avion. Le dépaysement est au rendez-vous ainsi
que l'observation de la faune environnante : primates, oiseaux, reptiles... Les amoureux de
la nature seront comblés. En prime : la découverte de peuples rares et anciens, tels que les
Noirs-Marrons ou encore les Amérindiens. Cette option nécessite au minimum 4 jours libres
et peut s'avérer coûteuse en raison de la prise en charge entière du transport, de
l'hébergement, des activités et de la nourriture sur place par les tour-opérateurs.
Séjour long
Lorsque l'on dispose de 15 jours ou plus, la découverte de ce beau pays se fera plus en
profondeur, loin de la grande capitale, et permettra de goûter au mode vie paisible et
insouciant des habitants, au rythme du fleuve. La location d'un véhicule sera aussi
nécessaire (attention à la conduite à gauche) si vous souhaitez vous rendre dans les
différentes localités par vos propres moyens. Certains taxis ou bus peuvent aussi vous
emmener assez loin. On pourra se familiariser nettement mieux avec les différentes cultures
présentes sur le territoire et visiter les nombreuses réserves naturelles que possède le
Suriname pendant son séjour. La côte ouest avec son écosystème particulier, le fleuve
frontière avec le Guyana et ses nombreux sauts qui permettront de se rafraîchir offrent un
véritable moment de détente aux voyageurs en quête de calme. Un séjour long permettra
aussi de s'initier à la forêt amazonienne, pour les sportifs et non-sportifs, et de plonger
dans les différents fleuves, aussi différents les uns des autres. Attention tout de même à ne
pas se lancer dans une aventure en forêt seul : des guides expérimentés sauront vous
conseiller, que vous souhaitiez voyager seul ou à plusieurs.
Jour 1. Arrivée à l'aéroport Johan Adolf Pengel. Installation en guesthouse ou hôtel et
location d'un véhicule.
Jour 2. Départ pour l'Ouest surinamais dans la matinée : arrêt dans les villages sur le
chemin de la réserve naturelle de Bigi Pan. Observation des oiseaux et bains de boue. Nuit
en bungalow sur pilotis.
Jour 3. Départ matinal pour le village d'Apoera le long du fleuve Corantijn : poursuivre vers
les chûtes de Blanche Marie. Nuit sur place ou à Nieuw Nickerie.
Jour 4. Retour à Paramaribo. Dans l'après-midi, visite de la réserve de Pepperpot
(oiseaux) ou de Matapica (tortues marines).
14. Jour 5. Visite des marchés locaux le matin, déjeuner typique puis shopping dans les
centres commerciaux et sortie observation des dauphins roses au coucher de soleil.
Jour 6. Balade en bateau le long des anciennes plantations dans le Commewijne, visite du
Fort New Amsterdam et découverte des villages de pêcheurs javanais et indoustanis, repas
local. Retour sur Paramaribo en fin d'après-midi.
Jour 7 à 14. Départ pour l'intérieur des terres, en avion. Pour une immersion en terre
amérindienne : opter pour Palumeu, et pour découvrir la culture noir-marron, il sera aussi
possible de coupler la sortie avec Awarradam. Pour les grands aventuriers et sportifs :
choisir le majestueux et mystique Mont Kasikasima, avec ses légendes et sa vue
imprenable. Pour les amateurs de faune, privilégier la découverte de Gran Rio.
Jour 15. Retour à Paramaribo. Visite guidée du centre historique et du Fort Zeelandia,
repas local (rôti, bami, nasi) et nuit à l'hôtel ou en guesthouse. Virée nocturne et casinos.
Jour 16. Départ matinal pour le Parc naturel de Brownsberg. Balade, découverte de la
forêt primaire et de sa faune dans l'après-midi. Les sentiers ont une durée et un niveau de
difficultés variables. Nuit en bungalow dans le parc.
Jour 17. Retour à Paramaribo. Achat de souvenirs et cartes postales. Dernier plongeon
dans une des piscines des hôtels et détente avant le départ en avion. Si le retour se fait par
la Guyane française, prévoir un arrêt à Moengo, non loin d'Albina à la frontière.
Séjours thématiques
Le Suriname offre une diversité d'activités et de découvertes : que l'on soit plutôt citadin ou
amoureux de la nature, sportif ou non, voyageant seul ou à plusieurs, gourmand, shoppeur
ou joueur – toutes les activités sont adaptables et répondent aux envies du visiteur.
On peut aussi privilégier un mode de transport en particulier, une activité ou encore une
région.
Vélo
Le mode de transport hollandais par excellence a aussi été largement adopté au Suriname :
Gazelle, Sparta ou Batavus, son guidon haut et rond est bien plus confortable que nos
vélos classiques. Les vélos peuvent se louer facilement dans la capitale et permettent de
se familiariser avec le centre-ville, où tout est très proche. C'est un excellent et agréable
moyen de découvrir la capitale et ses alentours, d'autant que les week-ends, les rues de
Paramaribo sont en général désertes. La prudence reste de mise car la conduite se fait à
gauche et les conducteurs surinamais sont peu respectueux du code de la route. La visite
du district du Commewijne et des nombreuses plantations est aussi très agréable à vélo : il
suffit de traverser le fleuve par un petit bac pour regagner l'autre rive. Dans certains
complexes hôteliers et réserves naturelles (Pepperpot notamment), il vous sera aussi
possible de faire les visites à vélo. Se renseigner auprès des différents prestataires
touristiques, qui proposent toutes sortes de sorties à deux roues. Que l'on soit initié ou non,
ce moyen de transport agréable et écologique ravira tous les visiteurs, notamment ceux
venus en famille ou les petits budgets.
Réserves naturelles
Le Suriname, à plus de 80 % recouvert de forêt amazonienne, est aussi l'occasion de se
familiariser avec une faune et une flore des plus intéressantes : cette forêt est considérée
15. comme l'un des écosystèmes les plus riches au monde. Pour la préserver, le gouvernement
surinamais a pris le parti de développer plusieurs réserves naturelles sur son territoire. Les
amoureux de la nature auront donc l'occasion de découvrir au total 1 parc et 11 réserves
naturelles, de quoi largement s'occuper sur plusieurs jours. Depuis 1966, la STINASU,
Fondation pour la conservation de la Nature au Suriname, s’occupe de la gestion et de la
promotion de ces réserves naturelles, en incitant le tourisme durable. Sur la zone côtière,
les réserves de Galibi et de Wia se distinguent car elles accueillent chaque année plusieurs
espèces de tortues marines, pendant la saison des pontes. A l’intérieur des terres, la
« Central Suriname Nature Reserve » est la plus vaste : 16 000 km2 de montagnes et de
plaines tropicales primaires à découvrir ! Quant au parc naturel du Brownsberg, c’est
l'endroit idéal pour observer la faune, en particulier les singes. Il sera difficile de visiter
toutes les réserves et parcs en un seul séjour, mais les aventuriers en quête d'air pur et de
découvertes seront servis dès le premier pas posé en forêt primaire.
Ecotourisme et cultures
Pour ceux qui souhaitent voyager tout en respectant l'environnement, le Suriname offre des
possibilités intéressantes : le vélo est une option proposée dans de nombreux endroits,
surtout pour la visite de la capitale et de ses alentours, et de nombreux opérateurs
touristiques respectent la charte de l'écotourisme. Les hébergements se veulent
traditionnels et en matériaux locaux : c'est le cas notamment lorsque vous dormirez dans
les réserves. Les guides proposent aussi des sorties naturalistes, où la chasse est
évidemment interdite et où l'on apprend à observer la faune sans la déranger. Une des
règles premières de l'écotourisme est en effet de ne pas modifier le milieu naturel dans
lequel on se trouve. Attention tout de même aux nombreuses enseignes de « tourisme
vert » alors qu'il s'agit juste d'une stratégie de communication plutôt que d'un engagement
réel. Le Suriname offre aussi la possibilité de venir à la rencontre de communautés locales
uniques au monde et en totale adéquation avec leur environnement : les Noirs-Marrons ou
encore les Amérindiens. Certains opérateurs touristiques sont très impliqués dans le
développement économique de ces communautés, dans le respect de leurs traditions. Ils
permettront aux visiteurs de découvrir des villages résistant encore influences occidentales
et de rencontrer ces habitants aux savoirs-faire fascinants et anciens. Selon les endroits, il
sera aussi possible de dormir chez l'habitant et de goûter aux recettes traditionnelles, en
accord avec les autorités coutumières. Cet échange respectueux entre cultures, en
adéquation avec son environnement deviendra à coup sûr une expérience sociale riche et
inoubliable.
Saveurs d'ailleurs
Le Suriname peut aussi se découvrir à travers se nombreux mets, tous issus d'un peuple
cosmopolite, aux influences différentes. Les produits issus de la mer et des estuaires sont
frais et méritent d'être goûtés, tels que les crevettes, les crabes ou encore le fameux Bang
Bang, vivaneau largement consommé sur la côte, notamment cru avec un goût délicatement
fumé. Pour commencer, les spécialités javanaises ou indonésiennes, savoureuses et
généreuses, ne manqueront pas de vous dépayser. Cette cuisine, en général bon marché,
peut se consommer autant dans les restaurants que dans de petits snacks le long du
fleuve. Sur la Greenstraat, dans le quartier indonésien Blauwgrond, une multitude de petits
16. restaurants, les warung, proposent tous des plats traditionnels, mais chaque habitant a son
adresse favorite. La cuisine est en général Halaal car de nombreux Javanais sont
musulmans. Parmi les incontournables, la fameuse saoto soep, les baka bana ou encore
les succulents loempias, à accompagner d'une boisson curieusement rose mais
très rafraîchissante à la citronnelle et au lait de coco, le dawet. A déguster sur le pouce et
dans les endroits les plus inaccessibles du Suriname : les nassi (riz avec poulet et légumes)
et bami (idem mais avec des nouilles). Pour les végétariens, la cuisine javanaise est aussi
très adaptée et saine, le tofu sous toutes ses formes étant utilisé dans de nombreux plats.
Attention aux épices et au piment : il suffit de préciser votre tolérance ou non lors de votre
commande. La découverte gastronomique se poursuit forcément par les influences
indiennes que possède le Suriname : cette cuisine également riche en épices, se différencie
pour autant des plats indonésiens ou javanais. On retrouvera les classiques tandooris,
viandes au curry, samosas et autres plats végétariens accompagnés de naans, mais la
vraie spécialité surinamaise est le fameux roti. Cette crêpe est servie avec du poulet cuit
dans une sauce au curry et massala, avec des morceaux de pomme de terre ainsi que des
haricots verts. La version végétarienne est aussi très bonne. A déguster sans modération
dans toutes les régions du Suriname : c'est le plat local par excellence. A Paramaribo, les
meilleurs rôtis sont servis dans les Roti shop, notamment chez Roopram ou Joosje.
D'autres influences sont aussi à relever dans la cuisine surinamaise, tant les origines de ses
habitants sont variées : la cuisine asiatique, notamment, avec les spécialités chinoises,
thaïlandaises, japonaises et même coréennes. La cuisine créole, avec sa fameuse pinda
soup, le poisson boucané aux légumes (moksie aleysi) et son excellent gratin au poulet
appelé pom. Enfin la cuisine libanaise et européenne, qui permettent aux visiteurs de tous
horizons de trouver une gastronomie qui répond à chaque envie. Un vrai délice pour les
papilles !
Histoire et architecture
Le Suriname est aussi un pays très intéressant et surprenant d’un point de vue
architectural, notamment sa capitale, Paramaribo. En peu de temps, il sera possible de
parcourir les points stratégiques historiques et architecturaux. Ce n’est pas un hasard si le
centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco ! Bien que situé en Amérique
du Sud, c'est le seul endroit au monde où les bâtiments rappellent fortement la Louisiane
américaine, avec ses grandes maisons symétriques en bois, aux façades blanches et
vertes. Certains éléments de ces bâtiments qui ont survécu aux incendies datent même du
XVIIe siècle. Parmi les incontournables du centre historique : le palais présidentiel, la Haute
Cour de justice, le ministère des Finances, les rue Mirandastraat et Wagenwegstraat, ainsi
que Henk Arronstraat, où l’on peut observer des bâtiments incontournables comme l’ancien
presbytère des prêtres rédempteurs, la Maison Cellier, la Résidence de l’évêque, l’école
Hendrik... La rue Waterkant constitue aussi une belle promenade où l'on peut se restaurer
et profiter de l'air du fleuve, avant d'arriver au fameux quartier Fort Zeelandia, qui propose
une architecture typiquement coloniale.
L’architecture religieuse est tout aussi étonnante et diversifiée, le Suriname est devenu l'un
des rares endroits au monde où les lieux de cultes cohabitent avec respect : on trouve des
églises catholiques, protestantes, réformées, des temples hindous, des mosquées, ou
17. encore des synagogues qui se partagent un territoire très restreint avec respect et humilité.
Parmi ces bâtiments, on citera la mosquée Jama Masjid sur la Keizerstraat ; la cathédrale
St. Petrès et Paulus, au style néo-roman ; la synagogue Neve ve Shalom, de 1836, aux
bois précieux et sables blancs de la forêt ; le temple coloré Arya de Waker Mandir…
Les visiteurs en quête d'histoire pourront aussi revenir sur le passé houleux du Suriname :
son histoire colonialiste reste très présente sur tout le territoire, notamment lors de la visite
des nombreuses plantations dans le district du Commewijne et des forts Zeelandia et Nieuw
Amsterdam. La fuite des esclaves noirs-marrons et leur tenacité vis-à-vis de la puissance
colonialiste hollandaise est aussi ancrée dans les mémoires, afin de rappeler à quel point un
peuple peut être fort et soudé face à l'adversité. Des monuments à la mémoire des
différentes communautés ayant immigré pour travailler au Suriname sont aussi érigés dans
de nombreux endroits : la pluri-ethnicité qui a construit le pays est sans cesse félicitée. Ce
pays chargé d'histoire et à l'architecture atypique permettra donc de satisfaire les
passionnés d'histoire et même d'en inspirer certains, tant la diversité ethnique est ici une
force.
19. Ce sont les plus anciens habitants du Suriname et ils représentent aujourd’hui 3,7% de la
population, soit 18 000 personnes environ. Au moins 9 ethnies différentes sont présentes
sur le territoire : principalement les Arawak (ou Lokono) et les Caribs (ou Kaiina), puis
viennent les Akuriyo, les Trio, les Wayana, les Tunayana, les Katuena, les Mawayana et les
Sikiyana (et les Warau). On ne fera la découverte des Akurio qu’en 1938, sur la crique
Oelemarie, alors qu’ils continuaient de se déplacer. Ils se sont ensuite sédentarisés dans le
village de Palumeu aux alentours de 1960. Les Trio, quant à eux, se sont installés le long
des berges de Palumeu et Sipaliwini : on les retrouve notamment dans le village de Tepu.
Pour ce qui est des Wayana, on les retrouve autant au Suriname (Apetina), qu’en Guyane
française ainsi qu’au Brésil.
Architecture
Paramaribo est la ville du Suriname la plus surprenante et intéressante d’un point de vue
architectural. Ce n’est pas un hasard si son centre historique a été classé au patrimoine
mondial de l’Unesco en 2002 ! Les bâtiments nous rappellent fortement la Louisiane
américaine avec ses maisons de planteurs rectangulaires, aux façades symétriques vertes
et blanches, des escaliers à double entrée et certains magnifiques balcons en bois à
colonnades. Certains éléments de ces bâtiments qui ont survécu aux incendies dateraient
même du XVIIe siècle. L’architecture religieuse est tout aussi étonnante et diversifiée :
presque toutes les religions du monde sont représentées dans un rayon de 1 km ! Parmi
ces bâtiments, on citera la mosquée Jama Masjid sur la Keizerstraat ; la cathédrale St.
Petrès et Paulus, au style néo-roman ; la synagogue Neve ve Shalom de 1836, aux bois
précieux et sables blancs de la forêt ; le temple coloré Arya de Waker Mandir…
Art et Artisanat
22. En 1927, 1960 puis 1966, le territoire surinamais a subi de nombreuses subdivisions.
Aujourd'hui, 10 districts le composent, ayant chacun ses particularités : Paramaribo, le plus
dense et lui-même divisé en 12 quartiers ; Wanica, le plus petit ; Sipaliwini, le plus vaste
(80 % du territoire) ; Brokopondo, avec sa magnifique réserve de Brownsberg et son
énorme barrage qui s’étend sur plus de 1 560 km2 de forêt ; Coronie et Saramacca,
districts côtiers à l’ouest du pays ; Nickerie, aux frontières du Guyana ; Commewijne et
Marowijne, qui accueillent les tortues marines à l’est du pays, et enfin Para, le district le
plus riche, où se trouvent les réserves de bauxite, de diamants et d’or…
Inselberg
Ce terme, signifiant « montagne-île », désigne une sorte de roche isolée qui émerge de la
forêt. Le Suriname en possède plusieurs, plus ou moins accessibles et à hauteurs
variables. Ces montagnes miniatures auraient été créées par l'érosion, il y a fort longtemps.
Sur certaines roches, le sillon creusé par l'eau est encore visible. L'inselberg le plus
remarquable est le majestueux et mystique mont Kasikasima (ou Kassi-kassima), qui
nécessite plusieurs jours d'expédition. Attention aux chutes lors de l’ascension car de
petites algues poussent sur la roche et la rendent ainsi glissante, surtout en saison des
pluies. De nombreuses excursions sont proposées pour visiter les différents inselbergs : ils
offrent une vue incomparable sur la forêt et permettent également l'observation des
oiseaux. Une expérience à vivre absolument lors de la découverte du Suriname.
Keti Koti
Au Suriname, c’est la journée célébrée en mémoire de l’abolition de l’esclavage, décrétée
par les Pays-Bas le 1er juillet 1863. Suite aux attaques à répétition des esclaves africains
en fuite et face à la pression des abolitionnistes et de l’opinion internationale, l’esclavage
cesse enfin aux Pays-Bas, 30 ans après l’Angleterre et 15 ans après la France. Depuis,
chaque 1er juillet est férié au Suriname et des fleurs sont déposées devant le monument
Kwakoe, une statue de bronze représentant un esclave aux chaînes brisées qui a résisté et
tenté de s’évader plusieurs fois. Les jardins de Palmentuin deviennent alors un lieu de fête
où danses, musiques et tenues traditionnelles se succèdent tout au long de la nuit.
Mamio
C’est le nom en Sranan tongo donné aux patchworks de tissus aux formes et couleurs
diverses que l’on peut voir exposés sur les marchés. Ces bouts de tissus cousus les uns
aux autres remontent à l’époque coloniale, où les esclaves ne disposaient que d’une pièce
de tissu pour se vêtir. Lorsqu’une naissance avait lieu, les esclaves de la plantation
réunissaient les chutes qu’il leur restait et les offraient aux nouveau-nés, afin que la mère en
fasse un drap. Ces tissus serviront aussi aux fugitifs pour baliser les sentiers empruntés
avec des couleurs différentes, en fonction de leur dangerosité. Aujourd’hui, ces mamio sont
portés fièrement par les Noirs-Marrons et les Créoles lors d’événements festifs comme Keti
Koti. Vous pourrez aussi en retrouver sur les marchés : les couturières surinamaises les
vendent en guise de draps et taies d’oreiller.
Multi-culturalité
23. La première chose que vous observerez au Suriname, c’est la diversité de sa population : il
suffit de se balader dans Paramaribo un jour de marché pour s’en apercevoir. Cette
mosaïque ethnique est liée à l’immigration forcée d’esclaves d’Afrique mais aussi à celle
plus volontaire de travailleurs chinois, indiens, indonésiens, libanais et européens suite à
l’abolition de l’esclavage, afin de travailler dans les plantations. Les communautés les plus
importantes sont constituées par les Hindoustanis et les Créoles (Afro-surinamais). On
retrouve aussi les Javanais (Indonésiens), les Noirs-Marrons, les Amérindiens, les Chinois,
quelques Européens et Brésiliens. Cette mixité ethnique procure une richesse incontestable
au Suriname, où toutes les religions du monde peuvent s’exercer en paix. Puisque le
Suriname s’est construit grâce à ces habitants d’origines différentes, un jour national dans
l’année est dédié à chaque peuple.
Noirs-marrons
Le nom provient du bétail échappé ( « marron »). Appelés aussi Bushi-nengue, ils sont les
descendants d’esclaves d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Ghana, Liberia, Sierra Leone, Gabon,
Côte d’Ivoire, Cameroun, Angola) évadés des plantations, ayant « marronné ». Réfugiés
dans l’intérieur des terres, le long des fleuves, ils ont alors formé différentes communautés
dont six ethnies toujours existantes au Suriname : les Matawai, Aluku (et Boni), Kwinti,
Saramacca, N’djuka (ou Auca) et Paramacca. Deux communautés se distinguent car elle se
sont affrontées pendant longtemps : les Aluku (dont font aussi partie les Boni) et les
N’djuka. Après avoir fui et longuement persécuté les colons, les N’djuka sont les premiers à
avoir obtenu leur indépendance vis-à-vis des colons européens, avec le traité d’Auca, signé
en 1762 soit 6 ans avant la déclaration de l’indépendance américaine ! Armés et en
supériorité numérique, les N’djuka ont aussi longuement affronté les Aluku. Lorsque leur
dernier chef fut décapité, les quelques survivants Aluku s’installèrent aux alentours des
actuels Abattis Cottica, l’accès au littoral leur étant interdit par les N’djuka. Cent ans après
le traité d’Auca, les Aluku échappent enfin à la subordination des Hollandais et des N’djuka,
lorsqu'ils s’allient aux Français de Cayenne et deviennent citoyens français, ayant libre
accès sur tout le fleuve Maroni.
Ornithologie
Le Suriname est un lieu prisé des ornithologues du monde entier ! En effet, la diversité des
oiseaux y est impressionnante : toucans, hoccos, agamis, ibis, aras, oiseaux cloche,
coracines chauves, caracaras à gorge rouge, sans oublier le fameux et rare coq de roche...
Il suffit de tendre l'oreille ou de lever la tête pour apprécier cette richesse, que l'on soit en
forêt ou à proximité des villes. Le Cultuurtuin ou jardin botanique situé à 2 km du centre-ville
de Paramaribo attire de nombreuses espèces, idem pour le Parc naturel de Peperpot dans
le district du Commewijne, ainsi qu'autour de l’aéroport international de Zanderij.
Pangui
Véritable habit traditionnel noir-marron, le pangui est un tissu madras coloré sur lequel la
couturière a cousu des motifs et parfois des proverbes indiquant son état d’esprit (
« amours toujours », « mêle toi de tes affaires », etc.). Certains motifs et couleurs
permettent de savoir de quel village il est issu. Le hangisa quant à lui, est un autre tissu qui
24. vient se superposer au pangui : porté d’une certaine façon autour de la taille par les
femmes, il permet de savoir si celle-ci est mariée ou non. Les hommes aussi le portent
fièrement, en nouant cette fois l’étoffe à l’épaule : il s’agit du tapa koto ou bandjakoosu.
Ces tissus sont très populaires sur le fleuve et chaque modèle est unique, confectionné
pour chaque grande occasion. Lors des fêtes traditionnelles, les couleurs vives voire fluo
des pangui illuminent les villages et témoignent d’une richesse culturelle extraordinaire.
Picolet
Ne vous étonnez pas de voir ces petits oiseaux en cage baladés à vélo ou suspendus à des
arbres : ces sporophyles sont connus pour leur chant et peuvent rapporter à leur
propriétaire une belle somme lors des concours organisés sur la place de l'Indépendance à
Paramaribo. Le concours a des règles très précises : les cages sont mises l’une à côté de
l’autre afin que les mâles s’affrontent. Pendant un temps chronométré, l’oiseau va chanter
(instinct territorial) : l’idéal étant des chants courts et nombreux, de manière consécutive.
Malheureusement, suite à de nombreux prélèvements dans leur milieu naturel, les picolets
sont en voie de disparition au Suriname et en Guyane française.
Réserves naturelles
Ce pays luxuriant est aussi la destination des amoureux de la nature, en quête d'étendues
vertes et sauvages. Il possède 1 parc et 11 réserves naturelles, qu'il est possible de
découvrir sur plusieurs jours. Depuis 1966, la STINASU, Fondation pour la conservation de
la Nature au Suriname, s’occupe de la gestion et de la promotion de ces réserves
naturelles, en incitant le tourisme durable. Sur la zone côtière, les réserves de Galibi et de
Wia se distinguent car elles accueillent chaque année plusieurs espèces de tortues
marines, pendant la saison des pontes. A l’intérieur des terres, la « Central Suriname
Nature Reserve » est la plus vaste : 16 000 km2 de montagnes et de plaines tropicales
primaires à découvrir ! Quant au Parc naturel du Brownsberg, c’est l'endroit idéal pour
observer la faune, en particulier les singes.
Rhum
Le Suriname en possède de plusieurs sortes, tous produits par la « Suriname Alcoholic
Berverages N.V », fondée en 1966. La plantation de sucre de canne de Mariënburg, datant
de 1745, a joué un grand rôle dans la production de rhum blanc traditionnel surinamais.
Attention, le rhum Mariënburg a une teneur en alcool de 90 % ! C’est d’ailleurs la dernière
plantation de sucre de canne en activité jusqu’à la fin des années 1980. Aujourd'hui, le sucre
de canne n'est plus produit au Suriname : il provient du Guyana et la mélasse de Trinidad et
Tobago. On retrouve aussi parmi les meilleurs rhums du monde, le fameux Borgoe (rhum
vieux) et Black Cat (rhum blanc), produits à partir de mélasses de sucre de canne. Ces
marques ont désormais une notoriété internationale et ont été récompensées de prix
prestigieux comme le « Monde Sélection Médaille d’Or ». Pour en savoir plus, rendez-vous
au musée du Rhum à Paramaribo, où vous pourrez visiter le musée et l’usine, pour
découvrir le procédé de fabrication du début à la fin, sans oublier la traditionnelle
dégustation. A consommer avec modération !
25. Roti
Un plat succulent très populaire au Suriname, d’origine indienne : une crêpe servie avec du
poulet cuit dans une sauce au curry et massala, avec des morceaux de pomme de terre et
haricots verts. La version végétarienne est aussi très bonne. A déguster sans modération
dans toutes les régions du Suriname : c'est le plat local par excellence. A Paramaribo, les
meilleurs rôtis sont servis chez Roopram ou Joosje. La cuisine indonésienne ou javanaise
est tout aussi populaire : nassi, bami et loempias se dégustent à peu près partout et sont
très bon marché.
Shopping
Les « malls » ou centres commerciaux sont nombreux dans la capitale : l'occasion d'acheter
tissus, chaussures et vêtements de marques internationales à des prix intéressants.
Certains d'entres eux sont excentrés : mieux vaut s'y rendre en taxi ou en bus (Hermitage
Mall, Ma retraite Mall). Quelques rues de Paramaribo se prêtent aussi au shopping comme
Dominestraat et alentour, Saramaccastraat (la rue des bazars), Steenbakkeriijstraat…
Attention : les magasins ferment leurs portes en général à 16h en semaine, sauf le
vendredi, jusqu’à 19h. Le samedi uniquement le matin jusqu’à 13h.
Sjoelbak
Au Suriname, l’influence hollandaise est non seulement présente dans la langue mais aussi
dans de nombreuses pratiques. Le billard hollandais en fait partie : on en trouve dans
certains bars (celui de la réserve de Brownsberg par exemple) et son utilisation nécessite
la maîtrise de quelques règles. Le joueur doit faire glisser ses pions dans un grand
compartiment en bois qui ensuite se décompose en 4 couloirs, correspondant à différents
points. Le but est de marquer le maximum de points, en répartissant un nombre égal de
pions dans chaque couloir.
Soulas
Une des caractéristiques les plus importantes du paysage surinamais sont ses « soulas »
ou sauts. Ils se forment là où la rivière s’élargit et lorsqu’il y a des dénivelés. Les formations
rocheuses à l’origine de ces dénivelés ne sont pas facilement érodées, ce qui crée un
passage de l’eau plus inégal. En général, la hauteur de ces rapides ou sauts ne dépasse
pas les 10 mètres, c’est pourquoi ce ne sont pas des cascades. Les Amérindiens et les
Noirs-Marrons sont ceux qui maîtrisent le mieux le passage de ces sauts au bateau à
moteur. L’île de Palawa, sur la rivière Tapanahony, est l’une des premières formations de
rapides.
Tortue luth
La tortue luth (Dermochelys coriacea) est la plus grande espèce de tortues marines :
environ 400 kg pour 1,60 m. Les plages de Matapica ainsi que celles de la réserve de
Galibi accueillent des milliers de femelles chaque année, entre avril et août. La ponte est un
spectacle à ne manquer sous aucun prétexte : celles-ci parcourent des milliers de
kilomètres pour rejoindre les côtes afin d'y déposer leurs précieux œufs, qui écloseront
deux mois plus tard. L’espèce est intégralement protégée, et il en est de même pour les
26. autres espèces qui viennent pondre au Suriname : tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea),
verte (Chelonia mydas) ou imbriquée (Eretmochelys imbricata).
Vélo
Tradition hollandaise oblige, le vélo néerlandais est aussi beaucoup pratiqué au Suriname.
Vous le reconnaitrez à son guidon haut et rond, bien plus confortable que nos vélos
classiques. Attention : pour freiner, il faut pédaler dans l’autre sens ! Vous pourrez vous en
procurer à des prix défiant toute concurrence chez quelques revendeurs, mais vous pourrez
aussi en louer, notamment lorsque vous visiterez les plantations. De nombreuses agences
de location existent, et proposent toutes sortes de sorties à deux roues.
Winti
Cela veut dire esprit ou vent. Le Winti est une pratique mystique présente chez de
nombreuses populations de l’intérieur, comme les Marrons, les Créoles, les Amérindiens.
Chez les Amérindiens, les Winti sont des esprits présents dans leur quotidien, certains sont
des anges gardiens, qui les guident dans leurs rêves, d’autres sont des mauvais esprits.
Chaque personne en possède un, qui peut se révéler pendant des rituels traditionnels. Les
Noir-Marrons ont même des esprits avec des noms amérindiens. Il existe aussi des danses
Winti qui permettent de soigner un malade ou d’exorciser les mauvais esprits : les danseurs
se recouvrent d’argile blanche à base de kaolin, qui les protège des mauvais sorts et
entrent dans une transe mystique. Des échoppes dans la capitale proposent toutes sortes
de produits liés à cette pratique magico-religieuse : encens, boules de kaolin, plantes
médicinales, anneaux en métal… Si vous souhaitez en savoir plus sur cette pratique, un
centre Winti a récemment ouvert ses portes au grand public dans le district de Wanica.
Faire – Ne pas faire
Tester les mets proposés par les différentes cultures du Suriname (plats javanais,
chinois, amérindiens, indiens…)
Visiter le centre historique de Paramaribo ainsi que ses environs : se promener dans
les plantations à vélo et terminer la journée par l’observation des dauphins roses, au
coucher du soleil.
Flâner dans les marchés de la capitale, sentir les épices et observer les différentes
cultures.
Partir à la découverte des ethnies amérindiennes et noir-marron le long des différents
fleuves, dans l’intérieur des terres.
Se familiariser avec l’art surinamais dans les galeries et expositions de Paramaribo et
de Moengo.
Observer la faune locale dans les réserves : oiseaux, singes, insectes, félins, si vous
avez de la chance !
Grimper tout en haut d’un inselberg et contempler l’immensité et la richesse de la forêt
amazonienne, vous retrouverez alors les sensations d’aventure et de liberté.
Ne pas se balader seul(e) tard la nuit dans certains quartiers de Paramaribo : mieux
vaut se déplacer à plusieurs.
Eviter de porter de porter des signes de richesse ostentatoires : gros bijoux en or, ou
28. nord du continent sud-américain et s’étend entre le 2e et 6e degré de latitude au nord de
l’équateur et le 54e et le 58e degré de longitude ouest le long de la côte septentrionale de
l’Amérique du Sud baignée par l’océan Atlantique.
Le pays a une superficie de 163 265 km² et comprend les deux territoires disputés aux
frontières sud-ouest et sud-est du Guyana (ex-Guyane britannique devenue indépendante
en 1966) et de la Guyane (département français d’outre-mer) respectivement. Le Suriname
est le plus petit Etat d’Amérique du Sud et fait approximativement cinq fois les Pays-Bas,
soit un petit tiers de la France. Il est bordé au nord par l’océan Atlantique, à l’ouest par le
Guyana, à l’est par la Guyane française et enfin au sud par le Brésil. Deux fleuves
énormes, le Maroni à l’ouest, la Corentyne à l’est, séparent donc l’ex-territoire néerlandais
de la Guyane et du Guyana tandis qu’au sud la chaîne du Tumuc-Humac ferme l’entrée du
Brésil.
La majeure partie de la population est concentrée sur le littoral, la partie sud se compose
de forêts tropicales et de savanes peu peuplées au niveau de la frontière avec le Brésil,
couvrant 95 % de la surface. Le plus haut point du Suriname est atteint par les monts
Wilhelmina qui culminent au Juliana Top à 1 286 m d'altitude.
Les régions naturelles
La plaine côtière alluviale, originellement occupée par la mangrove et les marécages, est
celle qui a été la plus transformée par l’homme, et, dans certaines zones, elle a cédé la
place à un paysage entièrement artificiel, les polders. L’arrière-pays des épandages de
sable blanc et d’argile est encore appelé zone des savanes intermédiaires. Il s’agit de la
zone des savanes, terres sableuses et infertiles. Mais en dépit de la pauvreté des sols, elle
a été en partie modifiée par l’agriculture sur brûlis des Amérindiens et des Bushinengués,
car elle est plus facile à pénétrer et le sol plus aisé à cultiver.
L’intérieur forestier de la pénéplaine et des massifs de hautes collines occupe plus de 80 %
de la superficie du Suriname. Son vallonnement, l’épaisseur du manteau d’altérite qui couvre
les roches-mères, l’opacité de la forêt ainsi que la pluviosité le caractérisent.
Il présente de coûteux obstacles à la pénétration humaine. C’est la forêt vierge, immense et
mystérieuse, où se dressent au-dessus d’une végétation abondante, énormes et
majestueux, les géants de bois dur, lourd et précieux, couronnés de cimes grandioses et
arborant des variations de fleurs colorées. C’est aussi le site des collines et des
montagnes, des rochers et des marais ; le site pittoresque des sources et des criques
innombrables, qui s’entremêlent et s’unissent et se jettent dans les fleuves – la Corentyne,
la Nickerie, le Coppename, la Saramacca, le Suriname, les deux Commewijne, la Cottica et
le Maroni – qui arrosent le littoral et regagnent l’océan par des embouchures étonnantes de
largeur. C’est aussi là que le sol cache ses richesses, ses minerais, l’or, le diamant, le
bauxite.
Une forêt recouvrant 95 % du territoire
Cette forêt, souvent primaire, est en partie protégée par des réserves naturelles (14,6 %)
et exploitée de manière durable sur certaines zones. Elle possède des essences de bois
précieux, certaines avec des vertus médicinales peu connues, d'autres qui s'avèrent
imputrescibles comme l’ipe ou encore l’amarante. La découverte de ces arbres majestueux
29. et de leurs contreforts impressionnants, ainsi que leurs diverses utilisations est
passionnante.
Des milieux aquatiques riches
Les réserves d'eau douce au Suriname sont grandes et de qualité, malgré une menace liée
aux pratiques d'orpaillage. Les poissons d'eau douce sont une source importante de
nutrition et de revenus pour les populations de la côte et de l'intérieur des terres. Pour ce
qui est des milieux marins surinamais, ils procurent également de nombreux services
comme la pêche et l'éco-tourisme. La côte surinamaise est très dynamique et possède une
particularité propre au plateau des Guyanes : le transport continu de boue et de sédiments
provenant de l’Amazone. Ce mélange d'eau douce et d'eau de mer dans une zone
estuarienne semi-fermée sous l'influence des marées lui confère un des écosystèmes les
plus riches au monde. Les plages accueillent aussi de nombreuses espèces menacées de
tortues marines, comme la tortue luth ou olivâtre.
Climat
33. visibles lorsque l'on survole le pays. L'orpaillage illégal est un fléau encore présent dans la
région, qui a même lieu au sein de zones protégées comme le parc national de
Brownsberg : il implique, entre autres, une chasse intensive aux alentours des sites
orpaillés et l'utilisation d'un métal hautement toxique, le mercure, qui pollue
considérablement les cours d'eau et qui réduit ainsi les milieux de beaucoup d'espèces
rares. On estime que plus de 20 tonnes de mercure sont dispersées chaque année dans
l'environnement surinamais. L'impact lié à l'utilisation de ce métal est immense, non
seulement pour la nature surinamaise (le WWF Guianas estime que 26 000 km de rivières
sont impactés par l'orpaillage en 2008) mais aussi pour les populations en étroite relation
avec la nature : 79 % des enfants vivant le long du fleuve Maroni ont été détectés avec un
taux de mercure anormalement élevé dans les cheveux, en 1998.
A cela s'ajoute la mise en danger des tortues marines venant pondre sur les plages
surinamaises, liée aux filets de pêche et au braconnage des œufs. On estime à plus de
1 800 le nombre de tortues marines piégées dans les filets de pêche au Suriname en 2012.
Il faut savoir que 40 % de la population atlantique de tortues luth (Dermochelys coriacea)
vient pondre sur les plages du plateau des Guyanes, dont le Suriname fait partie. Enfin, le
littoral se développe rapidement et implique une pollution atmosphérique et terrestre
importante, des enjeux à prendre également en compte pour mieux comprendre les
dangers qui pèsent sur l'environnement surinamais.
Protection du milieu
Pour autant, les Surinamais sont conscients des enjeux liés à l'environnement, et de
l'importance de sa préservation pour les générations à venir. Depuis de nombreuses
années, les différentes politiques au pouvoir, appuyées par des ONG comme le WWF
Guianas, luttent contre l'orpaillage clandestin et ont su maintenir et préserver les parcs et
réserves naturelles, rendus accessibles au public. Le Suriname, avec la Guyane française,
font partie des rares territoires à posséder autant d'espaces protégés (14,6 % pour le
Suriname), ce qui montre la volonté du gouvernement, et ce depuis 1970. Ils sont tous deux
signataires de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) qui vise à faire passer 17 %
du territoire du pays signataire en zone protégée d'ici 2020. La réserve Central Suriname
est d'ailleurs classée au patrimoine mondial de l'Unesco, et celle de Peperot est l'unique
réserve privée, hautement soutenue par le WWF Guianas. La sensibilisation des habitants
mais aussi des touristes à la préservation de cet environnement riche est une priorité des
structures en charge de ces sites protégés. Les associations comme le WWF Guianas ou
le Green Heritage Fund, ainsi que les structures publiques telles que le Stinasu ou Nimos
luttent quotidiennement pour la préservation de la faune et de la flore au Suriname.
Écotourisme
Certains hôtels et opérateurs touristiques commencent aussi à entrer dans une démarche
durable, en cohérence avec le milieu qui les entoure : les guides vous donneront des
conseils pour réduire votre impact sur l’environnement et la chasse sera notamment
interdite pendant votre séjour. La nature fait partie des principales raisons qui poussent le
visiteur à venir au Suriname : il est donc indispensable de respecter les consignes
dispensées par les guides ou les règlements des réserves et parcs naturels du Suriname.
On entend par écotourisme un tourisme planifié et réalisé de façon à soutenir un
34. développement économique régional durable dans le respect de la faune, de la flore et des
cultures traditionnelles. Ce tourisme représente un support pour la conservation des
écosystèmes visités et de l’authenticité des traditions locales. Il intègre la notion de
patrimoine naturel et culturel et s’inscrit dans la gestion durable et la valorisation de celui-ci.
Voici quelques consignes extraites de la charte de l'écotourisme, qu'il sera nécessaire de
suivre lors de votre séjour :
L’introduction des touristes dans les zones naturelles ou ayant un caractère
environnemental exceptionnel doit se faire par petites unités afin de limiter les perturbations.
La pêche en rivière et en mer est possible, mais aucune forme de chasse (sauf
photographique) ne sera entreprise dans un but sportif ou de collection. De même, la
collecte d’insectes et la chasse aux papillons ne seront autorisées qu’après accord des
gardes au cas par cas.
Toutes les ordures non biodégradables accumulées seront rapportées et, dans la
mesure du possible, déposées dans une décharge contrôlée.
Le dérangement des animaux rencontrés ou recherchés devra être évité afin de ne pas
les éloigner de leur territoire ou de mettre en danger leur reproduction.
Les touristes auront à leur disposition – en plus des informations données par leur
guide – une documentation sur les espèces remarquables qu’ils sont susceptibles de
rencontrer. La prestation se fera dans un esprit de découverte des espèces, dans le
respect de celles-ci et des écosystèmes qu’elles habitent.
Les sites archéologiques seront respectés. Aucun objet appartenant au patrimoine
historique surinamais ne sera collecté et emporté par les touristes.
Parcs nationaux
Ce pays luxuriant est aussi la destination des amoureux de la nature, en quête d'étendues
vertes et sauvages. Il possède 1 parc, une réserve privée et 11 réserves naturelles, qu'il
est possible de découvrir sur plusieurs jours. En règle générale, les parcs nationaux
représentent des espaces très vastes à l'intérieur desquels les activités agricoles et
commerciales ainsi que la circulation automobile sont réglementées, l'objectif étant la
protection de la flore et de la faune, mais aussi du patrimoine humain. Ce sont des
établissements publics à caractère administratif. Les réserves, elles, sont plus petites et
très protégées, à but exclusivement scientifique. Elles sont gérées par des associations
1901 ou des collectivités territoriales, et peuvent être constituées à l’intérieur d'un parc
national.
Depuis 1966, la STINASU, Fondation pour la conservation de la Nature au Suriname,
s’occupe de la gestion et de la promotion de ces réserves naturelles, en incitant le tourisme
durable.
Parc naturel de Brownsberg. Une visite incontournable qui permet l'observation régulière
de primates et d'oiseaux. Le parc se situe à 130 kilomètres au sud de la capitale, dans le
district de Brokopondo et possède une superficie de 12 200 ha. Les différents sentiers de
randonnée sont régulièrement entretenus et bien indiqués, complètement adaptés aux
différents niveaux des marcheurs. Temps fort à ne manquer sous aucun pretexte : gravir
l'immense plateau montagneux du Brownsberg, qui culmine à 500 m d'altitude au centre du
35. parc et profiter de la vue sur le lac artificiel créé par le barrage Afobaka.
Réserve naturelle Central Suriname. Complètement au centre du pays, à plus de
200 km au sud de Paramaribo, cette réserve n'est accessible qu'en avion ou en bus.
Etablie en 1998, c'est la seule qui regroupe les réserves de Raleighvallen, de Tafelberg et
celle de Eilerts de Haangebergte, pour une superficie actuelle de plus de 1,6 million
d’hectares. L’Unesco a inscrit cette réserve sur la liste des sites naturels du patrimoine
mondial en 2000.
Réserve privée de Peperpot. Cette réserve de 700 hectares est une ancienne plantation
de café et de cacao. Elle possède désormais une originalité : c'est un corridor permettant
aux espèces côtières d'être reliées à l'intérieur des terres. A seulement 10 minutes de
Paramaribo, ce parc offre une expérience unique pour ce qui est de l'observation des
oiseaux.
Réserve naturelle de Sipaliwini. Au sud du Suriname, dans le district du Sipalawini, cette
réserve naturelle possède une superficie de 1 000 km2. L'occasion de découvrir une flore
et une faune uniques et rares.
Réserve naturelle de Brinckheuvel. Cette petite réserve fait partie des plus anciennes
du Suriname. Elle est située au sein du district Brokopondo, entre la rivière Suriname et
Saramacca.
Réserve naturelle de Boven Coesewijne. Cette réserve, qui date de 1986, possède un
environnement très spécifique : ses savanes et ses bancs de sable blanc. Elle est
accessible à pied ou en bateau.
Réserve naturelle de Hertenrits. Fondée en 1972, Hertenrits est la plus petite réserve
du Suriname, et se situe dans le district de Nickerie. Elle est très spéciale pour le
patrimoine culturel surinamais : on y a trouvé les vestiges d’une existence pré-colombienne.
Réserve naturelle de Peruvia. Créée en 1986, cette réserve est située dans le district
de Coronie, face à l’embouchure de la rivière Coppenname, dans la partie où l’eau est
douce. On peut y observer de nombreuses espèces de palmiers ainsi que des aras
araraunas bleus et jaunes.
Réserve naturelle Coppename Monding. Créée en 1966, elle est un lieu prisé des
ornithologues car située le long de la côte, prés de l’embouchure de la rivière Coppenname,
au sein du district Saramacca.
Réserve naturelle Copi. Dans le district de Para, cette réserve est créée en 1986 afin de
mieux conserver ses savanes humides, ses marais et forêts sur sables blancs, sans oublier
sa faune remarquable (caïmans, loutres...)
Réserve naturelle Wane Kreek. Créée en 1986, elle se situe entre la ceinture de
savanes et la vieille plaine cotière, au sein du district de Marowijne. Ses savanes humides
offrent au visiteur un paysage exceptionnel.
Réserve naturelle Galibi. Située à l’embouchure du Maroni, le long de la frontière
guyanaise, cette réserve est uniquement accessible par bateau. Plusieurs villages
amérindiens sont situés à l'intérieur de la réserve et tous les ans, on peut assister à un
spectable exceptionnel et rare : la ponte des tortues marines, notamment les tortues luth
(Dermochelys coriacea), les tortues vertes (Chelonia mydas) et les tortues olivâtres
(Lepidochelys olivacea).
37. Faune maritime et estuarienne. Cinq espèces de tortues marines viennent pondre sur
quelques plages surinamaises. Parmi elles, la tortue luth (Dermochelys coriacea), la plus
grande espèce (400 kg pour 1,60 m), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la plus
petite, la tortue verte (Chelonia mydas) ou encore la tortue imbriquée (Eretmochelys
imbricata). Toutes ces espèces sont intégralement protégées au Suriname. Matapica et
Galibi sont les principales plages qui accueillent des milliers de femelles chaque année,
entre février et août. Pour autant, le littoral surinamais est changeant et certaines plages
disparaissent au profit d'autres, en fonction des courants marins et des bancs de sable.
Cela reste l'occasion de découvrir le magnifique spectacle de la ponte, la nuit tombée sous
un ciel étoilé ou encore d'assister aux éclosions des petites tortues deux mois plus tard, qui
se ruent vers la mer une fois sorties de leur nid.
Le dauphin au ventre rose (Sotalia guianensis) est aussi une très belle rencontre en balade
sur les estuaires et fait partie des activités incontournables du Suriname. C’est l’un des plus
petits représentants de l’ordre des cétacés ! Il pèse 60 kg pour 1,70 m en moyenne. Dans
le fleuve Suriname, on dénombre environ 125 individus, qui cohabitent depuis longtemps
avec les pêcheurs locaux. Entre le fleuve Suriname et Commewijne, les chances d’en voir
sont fortes, et même d’apercevoir leur ventre rose lorsqu’ils sautent face au bateau. Les
opérateurs qui proposent cette sortie sont en règle général consciencieux et respectent des
règles strictes pour ne pas perturber leur comportement. Cette merveilleuse découverte
peut se faire facilement, sans aller très loin : non loin de la capitale, vous aurez l'occasion
de vous balader en bateau sur le fleuve et découvrir les richesses de ce milieu particulier.
Les lamantins (Trichechus manatus) sont aussi une belle découverte, mais plus rares à
observer. Longtemps confondus avec des sirènes de par leur mamelles et palettes
natatoires, ils font partie de l'ordre des Siréniens. Ils pèsent 200 à 800 kg pour 2 à 4 mè.
Ces mammifères aquatiques placides se nourrissent uniquement de plantes et subissent
malheureusement les effets de la présence humaine croissante sur les estuaires. Hélices
de bateaux, filets, braconnage et pollution de leur milieu contribuent largement au déclin de
l'espèce. Pour certaines populations amérindiennes, il incarnerait l’esprit de l’eau et serait
responsable des enlèvements, noyades ou renversements de pirogue.
Faune forestière. Dendrobates, singes, serpents, insectes de toutes les tailles : la variété
des espèces que vous rencontrerez en forêt est surprenante. Leur observation nécessite
patience et détermination : certaines espèces s'observent à l'aube et d'autres la nuit, il faut
donc s'adapter et apprendre à se mouvoir sans bruit, les yeux rivés vers les arbres.
En termes de mammifères pour commencer, le Suriname en abrite en tout 192 espèces,
dont les tailles sont très diverses. Le tapir ou maïpouri (Tapirus terrestris) est le plus gros
mammifère terrestre d'Amérique du Sud, avec son poids pouvant aller jusqu'à 250 kg. Les
félins sont aussi présents en forêt amazonienne, mais de plus en plus rares à cause du
braconnage et de la déforestation. Parmi eux, le majestueux jaguar (Panthera onca), le
puma (Puma concolor) ou encore l'ocelot (Leopardus pardalis). Les primates sont
nombreux et certaines espèces facilement observables, selon les endroits : parmi les
8 espèces présentes au Suriname, on entendra les fameux cris des pacifiques singes
hurleurs (Alouatta seniculus) et on appréciera l'agilité des singes araignées ou atèles
(Ateles paniscus), tous deux dotés d'une queue préhensile. Les différentes espèces de
38. gibiers sont aussi très répandues au Suriname et appréciées dans la cuisine créole, comme
les biches, les agoutis, les pécaris (à collier ou à lèvres blanches) ou encore le fameux
cabiaï (Hydrochaeris hydrochaeris). Ce dernier est le plus gros rongeur du monde et peut
atteindre 1,20 m pour un poids de 60 kg. Certains mammifères du Suriname attirent aussi
par leur originalité : le tatou, avec sa carapace à bandes, les marsupiaux, avec leurs
poches ventrales ou encore le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla), avec son
museau complètement allongé qui lui permet de fouiller les termitières et fourmilières. Parmi
les espèces amusantes à observer, on retrouvera le lent et gracieux mouton paresseux
ainsi que l'agile et curieuse loutre géante (Pteronura brasiliensi). Cette dernière est
beaucoup plus rare que le paresseux : on aura la chance de l'apercevoir dans les fleuves
les plus éloignés du Suriname. Elle peut mesurer jusqu'à 1,80 m pour 35 kg et c'est aussi
une espèce intégralement protégée.
Pour ce qui est des insectes, la forêt amazonienne en est l'un des plus importants
réservoirs : papillons multicolores, longicornes originaux, scarabées robustes ou fourmis
géantes, les scientifiques auraient répertoriés environ 2,5 millions d'espèces d'insectes.
Pour autant, les recherches continuent et tous les ans de nombreuses nouvelles espèces
sont ajoutées à la liste. Parmi les plus connus, on ne citera que la fameuse mygale, pas si
agressive qu'on ne le prétend, ainsi que le célèbre morpho à la couleur bleue électrique.
Enfin, les reptiles (175 espèces en tout) et amphibiens (102 espèces) sont tout aussi
importants et leur rencontre est des plus faciles : les serpents sont nombreux en forêt, mais
il faudra faire preuve de patience et de concentration pour arriver à les repérer.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les attaques sont rares et tous ne sont pas
forcément venimeux. Quant aux grenouilles et dendrobates, celles-ci sont nombreuses et
arborent des couleurs vives, synonyme de danger pour des prédateurs potentiels. La
fameuse dendrobate bleue Dendrobates azureus est une des plus belles représentantes.
Pour ce qui est des caïmans, ils sont facilement repérables de nuit, grâce à la lumière des
lampes qui se reflète dans leurs yeux rouges. Il en existe 4 espèces : le caïman à lunettes
(Caiman crocodilus) le plus fréquent, le caïman noir (Melanosuchus niger), pouvant
atteindre 7 m de longueur, ou encore les caïmans rouge et gris.
Le paradis des ornithologues. Le Suriname est en effet un lieu prisé des ornithologues
du monde entier : 730 espèces sont repertoriées ! Que l'on soit en forêt ou à proximité des
villes, leur diversité saute aux yeux dès les premiers instants passés à les observer. Il suffit
de tendre l'oreille ou de lever la tête pour apprécier cette richesse. Selon le milieu où l'on
se trouve, on appréciera le chant des perroquets, le rouge vif des ibis (Eudocimus rubber),
le cri perçant des aras, l'envol maladroit des toucans, ou encore les couleurs magnifiques
du coq de roche (Rupicola peruvianus). En forêt, de nombreux oiseaux rares comme les
hoccos, agamis, marails, tangaras, oiseaux cloche, coracines chauves ou caracaras à
gorge rouge, sont aussi observables. Mais le plus impressionnant de tous est bien l'aigle
forestier, plus connu sous le nom de harpie féroce (Harpia harpyja). C'est un oiseau
puissant et massif d'un mètre pour un poids de 9 kg. Ses ailes courtes (2 m d'envergure) lui
permettent de se diriger rapidement à travers les branches des arbres pour s'attaquer aux
grands singes ou paresseux. Son bec et ses serres épaisses et pointues lui permettent de
maintenir sa proie en vol lorsqu'elle est amenée jusqu'au nid. Cette proie peut même peser
39. jusqu'à plus de 70 % de son propre poids. Dans tous les cas, que l'on soit initié ou non, les
oiseaux du Suriname continueront d'impressionner de par leur diversité et leurs couleurs
semblant provenir directement du paradis.
Flore
Les plantes et arbres que vous découvrirez au Suriname sont d'une diversité extraordinaire,
liée à la grande variété de milieux : savanes, zones marécageuses, petites rivières et
grands estuaires, sans oublier l'immense forêt. Un survol de la canopée permet de se
rendre rapidement compte de cette richesse : certains arbres peuvent culminer à 60 m.
Dans le seul territoire du Parc naturel Brownsberg, plus de 1 450 espèces de plantes ont
été recensées, dont des mousses et des fougères étonnantes. Sur cette variété floristique,
138 espèces sont même considérées comme rares et 12 comme endémiques à cette
montagne. La réserve naturelle Central Suriname possède aussi une variété
impressionnante : parmi les 3 000 espèces de plantes répertoriées, environ 50 sont rares
et endémiques à la zone. Parmi certaines espèces surinamaises qui retiennent l'attention,
on relèvera le margousier ou Neem (Azadirachta indicata), originaire d'Inde. Cet arbre,
appelé aussi « pharmacie du village », possèderait diverses vertus médicinales.
Antipaludique, il peut aussi agir contre la fièvre, la soif, les maladies de peau ou encore les
piqûres de scorpion et de serpent. Le palmier est aussi une espèce importante au
Suriname : où que l'on se trouve, il attire l'œil de nombreux curieux : palmiers à huile (Elaeis
guieensis), palmiers talipot (Corypha umbaculiferaa), ils sont partout et rendent de
nombreux services à l'homme. Certains produisent même des graines comestibles, très
bonnes pour la santé, dont on va aussi extraire l'huile. De nombreux animaux comme les
toucans viennent aussi déguster les graines de ces plantes, que l'on ne considère pas
comme des arbres, notamment car elles n'ont pas de tronc mais un stipe. Certaines
graines servent aussi à confectionner des colliers, très appréciés des Amérindiens. Les
feuilles, quant à elles, vont être tressées en objets comme des éventails, des paniers ou
encore des toitures pour les habitations traditionnelles. Pour tous les découvrir, mieux vaut
se rendre à la réserve naturelle de Peruvia, connue pour son importante collection, dont le
fameux palmier-bâche (Mauritia flexuosa). A Paramaribo, on appréciera l'ombre dispensée
par les magnifiques palmiers royaux (Roystonea regia) du Palmentuin : originaires du
Vénézuela, ils pouvaient mesurer jusqu’à 50 m de hauteur ! A l’époque, ils permettaient de
repérer facilement de loin et même de nuit les habitations esclavagistes : les palmiers
servaient ainsi de panneaux indicateurs. Dans la capitale, on ne pourra pas non plus
manquer les majestueux et imposants Mahogany (Swietenia mahagoni) ou acajou
d'Amérique ou des Antilles, connus aussi pour leur résistance au feu. Longtemps exploités
pour la production de meubles et d'habitations de qualité, ils sont désormais en voie de
disparition. Toujours dans la capitale, les amateurs d'orchidées trouveront à coup sûr leur
bonheur : un marché aux orchidées avec des espèces des plus courantes aux plus
exceptionnelles a lieu tous les dimanches matin à Cultuurtuin. Les spécialistes des quatre
coins du monde se mélangent aux familles, venus visiter ces pépiniéristes détenteurs
d'espèces rares. Enfin, parmi les plantes aquatiques, on relèvera le magnifique et rare lotus
bleu : dans les marécages aménagés, notamment au Fort Nieuw Amsterdam, il a été
importé par les Indonésiens et peut même être dégusté dans certains plats.
41. immigration massive d'Hindous et de Javanais a lieu, afin de travailler dans les plantations.
Il décèdera en 1918 à l'âge de 69 ans à La Haye. Le 7 janvier 1908, un buste en son
honneur est financé par la communauté indienne : il est visible à Paramaribo, à l'angle des
rues Henck Arronstraat et Grote Combeweg.
Johan Adolf Pengel (1916-1970). Politicien populaire du Suriname, d'origine afro-
surinamienne, né le 20 janvier 1916 à Paramaribo. Il commença en tant que leader des
travailleurs syndicaux du Suriname, puis, au sein du National Party of Suriname, il fut l'un
des politiciens les plus influents du moment. Il occupa le poste de Premier ministre de
1963 à 1969 pour ce même parti. Il était très proche de Lachmon et de son parti VHP, le
plus grand parti hindou. Il a donc mené une politique de fraternisation afin que les deux
partis apprennent à se comprendre mutuellement. Il a aussi été le premier homme politique
à demander réparation à l'ancien régime colonial, et à donner un sentiment de dignité au
Suriname, d'où sa popularité. Sous son gouvernement, les infrastructures du Suriname ont
été largement développées : des routes et des hôpitaux furent construits et les
infrastructures déjà installées ont été améliorées. Il fut aussi ministre des finances, mais
rapidement, il sera accusé d'exercer son pouvoir de manière paternaliste. De plus en plus
critiqué, une grève de l'éducation a lieu en 1969 et provoque sa démission immédiate. Il
s'éteindra un an après, le 5 juin 1970. Sa statue se trouve en face du Ministère des
Finances à Paramaribo. Erigée en 1974, c'était la première statue coulée en bronze du
Suriname. Son nom a aussi été donné à l'aéroport international, non loin de la capitale.
Jagernath Lachmon (1916-2001). Homme politique surinamien d'origine indienne,
fondateur du parti politique progressiste Hindoustani (VHP). Né le 21 septembre 1916 à
Nickerie, ses parents faisaient partie de la première vague d'immigration des Indes
anglaises. Il décide de faire des études de droit et est formé par l'avocat créole Julius
Caesar de Miranda. Surpris qu'un Créole vienne en aide à un Hindou, Lachmon s'efforcera
par la suite à aider la réconciliation entre les différentes communautés ethniques. Il devient
avocat en 1940 et c'est aussi l'un des fondateurs du parti politique progressiste Hindoustan
(VHP) en 1947. C'est le plus grand parti politique hindou du Suriname et Lachmon en sera
le président jusqu'à sa mort. Il devient député au Parlement en 1949. En 1987, son parti
VHP arrive enfin au gouvernement et Lachmon devient président de l'Assemblée nationale.
Au total, il sera président du Parlement cinq fois. En juin 1999, il sera inclus dans le Livre
Guinness des Records comme parlementaire le plus ancien dans le monde. Il décèdera en
2001 lors d'une visite officielle aux Pays-Bas.
Son plus grand souhait était de faire du Suriname un modèle pour le monde entier, où
toutes les cultures et religions se côtoieraient dans la paix et le respect. Sa statue se
trouve sur la place de l'Indépendance à Paramaribo.
Ronald Venetiaan (1936-). Poète et homme politique surinamien, il fut le sixième
président de la République du Suriname, le 7 septembre 1991. Suite à la situation politique
instable instaurée par Desiré Bouterse, il a pu rétablir la démocratie au Suriname. Il a été le
président de la République à trois reprises, d'une part entre 1991 et 1996 puis de 2000 à
2010.
Il a étudié les mathématiques et la physique à l'Université de Leiden aux Pays-Bas. En
1964, il a obtient sa maîtrise puis revient au Suriname, où il travaille comme professeur de
42. mathématiques et de physique. A partir de 1969, il devient directeur de l'École secondaire
générale.
En 1973, il occupe les fonctions de ministre de l'Éducation, dans le gouvernement de Henck
Arron. Il cesse ses fonctions politiques suite au coup d'Etat mené par le sergent Desi
Bouterse en 1980 contre le gouvernement Arron. Il devient alors professeur à la faculté
technique de l'Université Anton de Kom.
Suite aux élections de 1987, la démocratie est restaurée, Venetiaan est à nouveau ministre
de l'Éducation, avant le nouveau coup d'Etat du 24 décembre 1990.
Hostile aux militaires, il devient le chef de file d'une coalition multi-ethnique issue de la
société civile. En 1991, il candidate à la présidentielle pour le Nouveau Front, pour la
démocratie et le développement. Il a été élu le 7 septembre et réussit à remplacer
Bouterse par un officier loyal. L'année suivante, les accords de Kourou sont signés : la paix
est établie entre la guérilla et le gouvernement surinamais, ce qui permet à des milliers de
réfugiés de revenir. Si les relations avec les Pays-Bas reprennent, l'économie surinamaise,
elle, continue à baisser.
En 1996, c'est Jules Wijdenbosch, soutenu par Desi Bouterse, qui remporte les élections.
Venetiaan reste membre de l'Assemblée nationale et l'ensemble du gouvernement
Wijdenbosch doit faire face à une hyper inflation et à de violentes manifestations. Ce
contexte difficile lui est favorable et lui permet d'être réélu, toujours pour le Nouveau Front,
le 12 août 2000. Il présidera jusqu'en 2010, succédé cette fois par Dési Bouterse et le Parti
démocratique national. Il représentera toujours Parti national du Suriname (NPS) à
l'Assemblée nationale jusqu'en octobre 2013, où il déclare renoncer à son siège.
Il est récompensé de deux grands prix en 1978 : le prix néerlandais Commandeur de
l'Ordre d'honneur de l'étoile jaune en 1978 et Grand Maître du même ordre en 1991.
Depuis ses années d'études, Venetiaan s'affirme aussi en tant que poète, souvent sous le
pseudonyme de Vene. Il publie notamment Mamjo (1963) et Moetete (1968). Marié avec
Liesbeth Vanenburg, il a quatre enfants.
La colonie néerlandaise
44. 1600 > Installation des Amérindiens dans le village de Parmarbo, non loin de l’actuel
Paramaribo.
1595-1616 > Expéditions britanniques (Walter Raleigh…) au Suriname et découverte des
Amérindiens.
1613 > Installation de commerçants zélandais et construction au bord du fleuve d’un poste
de commerce entouré d’une palissade, qui deviendra Fort Zeelandia.
1616-1626 > Installation de colonies permanentes néerlandaises sur les estuaires de la
rivière Essequibo, de la Berbice puis de la Demara (l'actuel Guyana).
1630 > Implantation des Britanniques à l'embouchure du fleuve Suriname.
1644 > Occupation française, réalisation du premier fort en bois à la place du poste de
commerce.
1650 > Lord Willoughby, gouverneur de la Barbade, s’installe dans la région et occupe le
fort, appelé Fort Willoughby. Arrivée de colons britanniques et d'esclaves noirs de la
Barbade, pour travailler dans les premières plantations créées. Création de Thorarica,
l’ancienne capitale du Suriname.
1667 > Traité de Breda : conquête de la colonie par les Néerlandais qui, en retour, cèdent
aux Anglais l’ancienne colonie de la Nouvelle-Amsterdam. Le Suriname devient hollandais et
le fort est renommé Fort Zeelandia.
1667 à fin du XVIIIe siècle > Les Néerlandais deviennent les maîtres du littoral des
Guyanes, du Maroni à l'Essequibo (soit Suriname et Guyana). Administration des quatre
colonies permanentes par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales dont la ville
d'Amsterdam devient propriétaire en 1770. Création des polders (sujets actuellement à la
montée des eaux maritimes).
1674 > Traité de Westminster suite à la troisième Guerre anglo-néerlandaise, où la
Grande Bretagne reprend puis perd le Suriname. Les conditions du traité de Breda sont
entérinées : les Pays-Bas échangent l’une de leur colonie dans l’Amérique du Nord, New
Amsterdam, l’actuelle New York, contre le Suriname.
1675 > Les Néerlandais votent des lois pour protéger les droits des Amérindiens du
Suriname, auxquels sont assimilés les Marrons, le tout afin de pacifier le territoire.
1683 > La « société du Suriname » est instaurée avec trois participants, qui se partagent
à parts égales les profits de la société : la ville d’Amsterdam, la famille family Van Aerssen
van Sommelsdijck et la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cette société
prendra fin en 1795 lorsque ce genre d’échange et de commerce ne sera plus valable.
1720 > Expansion de Paramaribo vers l’ouest, prolongation des avenues Henck
Arronstraat et Keizerstraat.
1750 > Deuxième expansion de la ville, désormais Paramaribo est constituée de Henck
Arronstraat, Stoelmanstraat, Zwartenhovenburgstraat, Steenbakkersgracht et Waterkant.
1760-1767 > Après un siècle de révoltes et fuites d'esclaves (marronnage) du fait des très
dures conditions de ces derniers, le traité d’Auca est signé entre les planteurs colons, sous
gouvernement hollandais, et les Ndjuka, esclaves noirs-marrons entrés en résistance. Ils
deviennent ainsi le premier peuple sur le continent américain à avoir obtenu son
indépendance des colons européens.
1783 > Les Néerlandais signent ensuite un traité avec le chef des révoltés Aluku Nengé,