Histologie des Glandes Annexes Digestives (Chapitre 3/3 de l'Histologie du l'...
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1. Jaafoura H, Riahi I, Sakli M, Fradi R, Brahem E, Manoubi S, Lahiani R, Ben Salah M
Service ORL, Hôpital Charles Nicolle, Tunis
LA MUCORMYCOSE OTOCEREBRALE
(A propos d’un cas)
Introduction Discussion :
La mucormycose est une infection
opportuniste des personnes immunodéprimés
surtout les diabétiques par un champignon de
la famille des Zygomycètes et de l’ordre des
Mucorales. Les lésions sont rapidement
extensives avec un risque de thrombose
vasculaire et de dissémination hématogène. La
localisation oto cérébrale de la mucormycose
est exceptionnelle et rapidement fatale.
Nous allons exposer un cas de mucormycose
oto cérébrale collige au service ORL et de
l’hôpital Charles Nicolle de Tunis.
La mucormycose est une infection fongique rare,
due à des champignons filamenteux dont les 3
genres le plus fréquemment rencontrés sont :
Rhizopus dans 80% des cas, Mucor et Absidia. Ces
champignons sont ubiquitaires, très répandus
dans l'air ambiant, les moisissures et le sol. Leur
croissance est extrêmement rapide, mais leur
virulence est faible chez les sujets immuno
compétents. Ils deviennent pathogènes sur un
terrain débilité. Leur pouvoir pathogène, est basé
sur leur grande affinité pour les parois
vasculaires, entraînant ainsi la formation des
thromboses et nécrose ischémique des tissus. La
propagation se fait ensuite sur le plan
locorégional ou à distance de façon
métastatique. Sur le plan clinique, la localisation
rhino faciale ou rhino cérébrale est la plus
fréquente (40% des cas), suivie de la localisation
pulmonaire. La forme disséminée affecte
plusieurs viscères (poumons,foie, tube digestif,
…). La localisation oto cérébrale, sans atteinte
rhino-sinusienne, est très rare.
Le diagnostic de certitude de la mucormycose,
toutes localisations confondues, repose sur la
mise en évidence du champignon. L'examen
mycologique direct est rarement positif, et la
culture sur milieu de Sabouraud est souvent
négative. L'examen anatomopathologique du
matériel nécrotique, permet de retrouver les
filaments mycéliens avec des ramifications à
angle droit. L'amphotéricine B est le traitement
de choix. Les recommandations actuelles, sont
d'utiliser d'emblée les formes liposomales
d'amphotéricine B à des doses élevées (15mg/ kg/
j). La durée du traitement antifongique est varie
selon l'évolution. En plus du traitement
antifongique, un débridement chirurgical s’avère
nécessaire. En effet, la résection chirurgicale des
tissus nécrosés permet de réduire la charge
fongique et améliore la pénétration des
antifongiques dans les zones infectées. Le
pronostic de cette pathologie reste sombre avec
un taux de mortalité élevé (85%) dans les cas
d'atteinte cérébrale, malgré un traitement
médico chirurgical bien conduit.
Devant une otite maligne survenant sur un terrain
de débilité et non amélioré par un traitement
antibiotique adapté, on doit penser aux
infections opportunistes et notamment au mucor
mycose. La précocité du diagnostic et par la suite
du traitement sont les clés du succès
thérapeutique.
Conclusion
Références
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disease who had undergone allogenic hematopoietic transplantation. J Clin Microbiol 2005;43(4):2012-14.
Observation:
Patient H.J âgé de 81 ans, diabétique type 2
au stade de complication dégénérative amputé
de la jambe droite avec rétinopathie
diabétique, hypertendu, dyslipidémique, qui
présente depuis deux mois une otalgie gauche
avec otorrhée dans un contexte d’altération
de l’état général, de toux persistante et de
fièvre, il a été mis sous un traitement ATB
dans un hôpital régional mais devant
l’apparition d’une paralysie faciale
périphérique homolatérale il nous a été
confié. A l’examen le CAE gauche était sténosé
à 80% avec présence de polype d’aspect
nécrosé au dépend de la paroi antérieure du
CAE, avec empâtement de l’ATM. L’examen
otoscopique controlatéral était sans anomalie.
On avait fait une exérèse du polype avec
prélèvement mycologique et Le patient a été
mis sous Ciprofloxacine et Fortum. A la
biologie il avait un SIB avec une CRP =58, une
VS=116.
La TDM figure (1, 2 et 3) a objectivé un
épaississement muqueux du CAE avec un
comblement tympano-mastoidien , lyse du
manche du marteau, extension vers l’ATM et
les espaces profonds de la face, lyse de l’os
tympanal, mastoïdien et du condyle occipital
gauche. Une thrombose partielle de la veine
jugulaire gauche. Par ailleurs une
condensation apicale du segment apical du
lobe supérieur droit. L’examen mycologique a
isolé des filaments mycéliens mucoraux et
l’anapath a conclu à un mucor mycose types
Rhizopus. Le patient a été mis sous
amphotéricine B en IV puis transféré au
service des maladies infectieuses, il a
présenté une insuffisance rénale et un sepsis
sévère avec décès.
Figure 1
Figure 3
Figure 2