1. INTRODUCTION :
Les cellulites orbitaires d’origine nasosinusienne sont des affections graves par leurs complications locorégionales et générales, engageant le pronostic
vital et fonctionnel. Le recours à l’imagerie a amélioré la prise en charge thérapeutique. Elle permet le diagnostic étiologique, la stadification de la
cellulite et la recherche d’une éventuelle complication.
CONCLUSION :
La cellulite orbitaire est une urgence thérapeutique qui met en jeu le pronostic visuel et vital. Les infections rétro-septales sont les plus
graves, nécessitant une exploration radiologique. La TDM est de nos jours l’examen de première intention indispensable en urgence
permettant de faire le bilan lésionnel précis, de guider la prise en charge et de diagnostiquer les complications.
RÉSULTATS :
Notre série comportait 7 hommes et 5 femmes.
L'âge moyen était de 14 ans allant de 2 ans à 25 ans.
La porte d'entrée était nasosinusienne dans tous les cas.
Les signes d’appels: dominés par la tuméfaction oculaire associée à une
rhinorrhée purulente dans tous les cas associés à des céphalées dans 5 cas.
L'examen ophtalmologique : une baisse de l’acuité visuelle (2cas), un chémosis
(2cas), une exophtalmie (7cas), un ptosis (4cas), une ophtalmoplégie (1cas), une
kératite d’exposition (1cas). (Fig 1/2)
La tomodensitométrie: a été réalisée en urgence le jour de l’admission chez tous
les patients. L'analyse des clichés a permis d’identifier l’atteinte sinusienne
causale : une éthmoïdite (11 cas), une sinusite fronto-ethmoïdo-maxillaire
(1cas). Les cellulites orbitaires étaient dominées par les cellulites rétro septales
représentées comme suit : une cellulite orbitaire (3 cas), un abcès sous périosté
(7 cas), un abcès intra orbitaire (2 cas). (Fig3) Une complication endocrânienne à
type d’empyème frontal bilatéral a été notée chez 1 patient. (Fig4)
Tous nos patients ont été hospitalisés et ont reçu une antibiothérapie par voie
systémique pendant 14 jours en moyenne. 9 patients ont bénéficié d'un
traitement chirurgical. L’évolution était bonne dans tous les cas
Les aspects radio-cliniques des cellulites orbitaires d’origine
nasosinusienne
Ghammem M, Houas J, El Omri M, Bellakhdher M, Meherzi A, Kermani W, Abdelkafi M
Service ORL et CCF, CHU Farhat Hached de Sousse. Tunisie
BUT : Décrire les différents aspects radiologiques de ces cellulites orbitaires
d’origine nasosinusienne à travers une étude prospective de 12 patients,
menée au service d'ORL au CHU Farhat Hached de Sousse entre 2000 et 2016.
Fig 4 : TDM cervico-faciale en coupes axiales (a, b, f) et en
reconstructions sagittale (c) et coronales (d, e) : sinusite
fronto-ethmoïdo-maxillaire gauche (e), compliquée d’une
cellulite orbitaire rétro-septale (→) stade 3 de Chandler, avec
abcès sous-périosté (→) et empyème frontal bilatéral (→).
Fig 1: Œdème paupière supérieure-
exophtalmie et chémosis
Fig 2: disparition de l’exophtalmie
et de l’oedème palpébrale
Fig3: TDM orbitaire en coupes axiales : cellulite orbitaire :
stade 2 (b), stade 3 (c) et stade 4 (d) de Chandler.
DISCUSSION:
Les cellulites orbitaires constituent les complications les plus fréquentes
des sinusites aigues. Le point de départ est essentiellement ethmoïdal,
plus rarement maxillaire et frontal. C'est une pathologie qui touche
essentiellement les jeunes de moins de 15 ans et l'adulte entre 60-70 ans
avec une prépondérance masculine.
Les signes cliniques dépendent de l’extension de l'infection objectivée par
la classification anatomo-clinique de Chandler : ils associent une
exophtalmie inflammatoire, un oedème palpébral, une diminution de la
mobilité oculaire.
La TDM: examen de choix qui permet de confirmer le diagnostic, d’évaluer
le stade de l’infection et de préciser le point de départ sinusien et les
éventuelles étiologies. L’injection du produit de contraste permet de mieux
étudier la nature d’une anomalie retro septale et de rechercher une
thrombose des veines ophtalmiques et du sinus caverneux
L’IRM: rarement disponible en urgence, est principalement demandée à la
recherche d’une extension intracrânienne de l’infection.
La cellulite orbitaire vraie est une urgence. Il est important qu'elle soit
reconnue précocement et traitée de façon énergique.
La prise en charge thérapeutique est urgente. Elle repose toujours sur une
antibiothérapie à large spectre par voie parentérale . La chirurgie se justifie
dans les formes collectées. Les décongestionnants et les lavages nasaux
par une solution isotonique ou hypertonique restent recommandés
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