Août 1942, réfugiée au carmel d'Echt en Hollande, la philosophe Edith Stein, entrée au carmel de Cologne sous le nom de Soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, est arrêtée et emmenée en déportation.
Avant de quitter le carmel, alors qu'elle se prépare à partir, elle rembobine le fil de sa vie et convoque les personnages qui l'ont construite.
Auteur : Maryse Wolinski
Artistes : Géraldine Danon, Sébastien Finck, France Darry, Catherine Zavlav
Metteur en scène : Marylin Alasset
1. EDITH S.
Revue de Presse
Géraldine Danon
Sébastien Finck
France Darry
Catherine Zavlav
Une pièce de
Maryse Wolinski
Mise en scène
Marylin Alasset
UNE CRÉATION JANVIER 2014
PRIX DE L’ASSOCIATION BEAUMARCHAIS
BRESSLER CONSEIL - ILLUSTRATION : TITOUAN LAMAZOU
2. Informations sur la pièce
Durée : 1h10
L’équipe artistique :
Marylin Alasset : metteur en scène, scénographe lumières.
Aurore Popineau : costumes
Géraldine Danon : actrice dans le rôle d’Edith S.
France Darry : actrice dans les rôles de la Prieure, Augusta, Hedwig, Anna
Sébastien Finck : acteur dans les rôles de Hans, Père Breitling, Reinach
Catherine Zavlav : actrice dans les rôles de Rosa, Rose, Erna, Thérèse Bénédicte Mac Carthy
Durée d’exploitation :
Un mois du 29 janvier au 28 Février 2014
au Théâtre Déjazet
41 boulevard du Temple 75003 Paris
www.dejazet.com
3. Le mot de l’auteur
Maryse Wolinski est journaliste et écrivain, auteur d’une
vingtaine de récits et romans dont aux éditions du Seuil : La Mère qui
voulait être femme, (2008), Au Diable Vauvert (Points 2008), la Sibylline
(2010), La Passion d’Edith S. (Février 2014)
Elle a participé à l’écriture de plusieurs séries télévisées et a écrit des
chansons.
Après avoir travaillé sur l’adaptation de son roman, Le Maître
d’amour, avec Marylin Alasset et Jean-Claude Gallotta, pour la
Maison de la Culture de Grenoble, elle s’est passionnée pour le
personnage énigmatique et romanesque d’Edith Stein, philosophe
juive et carmélite, confrontée au drame de l’Histoire et à la
rencontre de la foi.
Les séquences de l’écriture théâtrale effectuée à partir de l’œuvre
littéraire et de l’abondante correspondance d’Edith Stein,
démontrent les étranges contrastes qui jalonnent la vie de l’héroïne.
Maryse Wolinski par Philippe Matsas
Lauréate de l’Aide à l’écriture Beaumarchais-SACD 2013
Après la pièce Edith S., son roman La Passion d’Edith S. est paru
début février 2014, aux éditions du Seuil.
Note d’intention
Après avoir travaillé sur l’adaptation de l’un de
mes romans, Le Maître d’amour (Points Seuil
2009), mise en scène par Marylin Alasset et JeanClaude Gallotta, à la Maison de la culture de
Grenoble, je me suis passionnée
pour la
personnalité atypique d’Edith Stein.
Mon choix s’est construit autour de ce personnage
énigmatique et romanesque, confronté au drame
de l’Histoire et à la rencontre de la foi. En dehors
de toute pensée religieuse, je me suis interrogée
sur la quête de sens qu’Edith Stein a poursuivi au
long de sa vie, pour son engagement intellectuel à
la recherche du juste et du vrai.
Les séquences de l’écriture théâtrale, effectuée à
partir de son œuvre littéraire et de son abondante
correspondance, démontrent les étranges
contrastes qui jalonnent sa vie et mettent son
destin au défi de toute catégorisation.
A propos d’Edith S.
Au moment de son arrestation au carmel d’Echt,
Edith Stein est âgée de 51 ans.
Elle est née à Breslau, en Allemagne (aujourd’hui
Wroclaw, en Pologne), dans une famille juive
pratiquante. Jolie brune au regard gris, elle se
révèle très jeune, éprise de savoir et de liberté. Elle
est douée d’une clairvoyance qui fait l’admiration
de sa famille et de ses amis. Etudiante brillante,
elle est remarquée dans la communauté
philosophique de Göttingen et notamment par
Edmund Husserl, Max Scheller, Adolf Reinach.
Elle ne cessera de se montrer exigeante,
intransigeante avec elle-même et avec les autres.
Sa quête de sens, sa quête d’absolu, la conduisent
à se libérer des chaînes familiales malgré la
détresse de sa mère et l’incompréhension de
l’ensemble de sa famille. Se libérer aussi d’une
pensée philosophique qui ne répond pas aux
questions qu’elle se pose. Se libérer encore de
désillusions amoureuses. Malgré sa conversion au
catholicisme, elle demeure juive «par toutes les
fibres de son être», comme elle l’écrit. Jusqu’au
bout, elle fera corps avec son peuple, le peuple
juif.
4. Les mots du metteur en scène
Note d’intention
« Autour de ce texte, de ce projet, de la
lumière, du geste un espace à recréer pour
donner la vie à la mémoire. Evocation du
destin d’Edith Stein, de ses amours, de sa
famille de cet entre deux et du courage de
ses choix. Acteurs, mise en scène, lumière,
scénographie au service d’un parti pris
très épuré, je l’espère émotionnant. Un
temps ne chasse pas l’autre, il le
perpétue.»
Marylin Alasset
est metteur en
scène, scénographe
lumière
et
chorégraphe. Elle a
notamment travaillé
avec Philippe
Minyana (prix de
l’Académie
Française de
Théâtre), Maryse Wolinski, Frédéric Maragnani,
Catherine Richet (danseuse étoile), Jean-Claude
Gallotta, etc.
Elle a mis en scène et réalisé la scénographie
lumière de nombreux spectacles au Théâtre de
la Ville, au Café de la danse, au Théâtre du
Ro n d Po i n t , a u P h é n i x , a u c e n t r e
chorégraphique de Grenoble et sur des scènes
internationales (notamment pour les Alliances
Françaises de Plovdiv et Bombay).
Elle s’associe également au projet Be Boz Be Art
de l’Association Spirit of Boz – Julien Friedler
pour l’Art contemporain, où elle propose des
ateliers chorégraphiques. Les premiers ont eu
lieu à Bombay et à Katmandou (en septembre
2013) et se poursuivront en Chine.
Lauréate de l’Aide à l’écriture BeaumarchaisSACD 2013 pour Edith S.
5. Les acteurs
Géraldine Danon (est Edith S.)
Repérée par Jean-Pierre Mocky dans "A mort l'arbitre" à l'âge de
quatorze ans. Elle a tourné plus de trente films, aux côtés de Jeanne
Moreau, Michel Serrault, Alain Delon, Michel Piccoli ou encore
Gene Hackman, Géraldine Danon possède une riche carrière de
comédienne au cinéma, au théâtre et à la télévision.
Tour à tour, comédienne, réalisatrice, directrice de théâtre ou
productrice, elle est aussi une amoureuse de la mer et une
passionnée de voile et de plongée.
Elle a mis durant 4 ans sa carrière de comédienne entre parenthèses
pour suivre son époux Philippe Poupon d'un pôle à l'autre. Elle a
écrit 4 livres sur cette expédition et réalisé 9 documentaires. Son
dernier livre "Le Continent Inconnu" est sorti en octobre 2013 et
un coffret DVD "Sur la route des pôles" regroupe tous les films de
l'expédition du pôle Nord au pôle Sud.
Géraldine Danon s’apprête à réaliser son premier long métrage et
produit le prochain film de Sylvie Ohayon d’après son roman «Les
Bourgeoises» - tournage prévu au printemps 2014.
6. France Darry
Sébastien Finck
La Prieure, Augusta, Hedwig,
Hans, Père Breitling, Reinach
Actrice française.
Au cinéma, vous avez pu la
découvrir dans Populaire de
Régis Roinsard, dans Dieu seul
me voit de Bruno Podalydes ou
encore dans Inch’allah dimanche
de Yamina Benguigui.
Au théâtre, elle a joué dans de
nombreuses pièces, parmi
lesquelles on peut citer :
- Tartuffe de Pamchika Velez;
- Mort accidentelle d’un anarchiste
de Jacques Echantillon
- Dandin de Jacques Bellay ;
- Les exclus de Stéphanie Loik
- En attendant Godot de Denise
Peron
- Hamlet de Denis Llorca
- Les Fourberies de Scapin de
Jacques Echantillon
Acteur français. Au cinéma,
vous avez pu le découvrir dans
Mille millièmes, fantaisie
immobilière de Rémi
Waterhouse, dans le pacte des
loups de Christophe Gans.
Au théâtre, il a joué dans de
nombreuses pièces par mi
lesquelles :
- Capitaine Fracasse de JeanRenaud Garcia ;
- Tout est bien qui finit bien de
Pierre Beffeyte ;
- Les hommes et les femmes naissent
de E. Archambault
- Figaro de Myriam Tanant
- Falstaff de Denis Llorca et
Claude Brosset
- la vie parisienne de Daniel
Mesguish
- Lettres à un jeune poète de Niels
Arestrup
Catherine Zavlav
Rosa, Rose, Erna, Thérèse
Bénédicte Mac Carthy
Actrice française.
Au cinéma vous avez pu la voir
dans Queen Kitty de P. Luneau,
Final Placement de L. Silverberg,
Eve And The Clone de S. Secq. A
la télévision, elle a notamment
joué dans les séries Kaboul
Kitchen, Seconde B, dans Audience,
100 Pages Blanches.
Au théâtre, elle a joué dans de
nombreuses pièces, parmi
lesquelles on peut citer :
- Le Parvis des Gentils de B.
Seillier
- Non-Dits de P. Loison
- Hymne à la Vie de F. Joxe
- Tristan & Yseult de F. Joxe
7. La presse
31.01.2014
Sur le site «CE QUI EST REMARQUABLE...» - http://www.cequiest.com/archive/2014/01/30/apres-la-glace-desoceans-geraldine-danon-brule-les-planches-2992906.html
Un article de Laurence Caron-Spokojny
Après les glaces des océans, Géraldine Danon brûle les planches du Déjazet jusqu'au 28 février
Ces dernières années, Géraldine Danon est une comédienne bien trop rare sur les planches de nos théâtres.
Son cœur est ailleurs, en marin averti elle trace sa route d’un pôle à l’autre. Aux côtés de son mari, le
navigateur Philippe Poupon, l’ancienne directrice de théâtre (ciné théâtre 13), et productrice, est aussi
écrivain et réalisatrice, toujours très inspirée lorsqu’il s’agit d’océans. Témoin infaillible des expéditions
familiales autour du globe (Une fleur dans les glaces, Le continent inconnu, Sur la route des pôles...),
Géraldine Danon a la très grande chance de vivre ses passions et elle sait user de son talent pour nous les
faire partager.
Ce soir là, Géraldine Danon est sur la scène du Déjazet dans la peau d’ Edith Stein : En août 1942,
réfugiée au carmel d’Echt en Hollande, la philosophe Edith Stein, entrée au carmel de Cologne sous le
nom de Soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, est arrêtée et emmenée en déportation. Avant de quitter le
carmel, alors qu’elle se prépare à partir, elle rembobine le fil de sa vie et convoque les personnages qui l’ont
construite.
Le Théâtre Déjazet est un magnifique théâtre, repère théâtral historique du boulevard du crime, il fut le
décor naturel du chef d’œuvre de Marcel Carné «Les enfants du Paradis». L’espace offert pour ce récit sur
la vie d’Edith Stein semble bien grand, les derniers rangs peinent à entendre les comédiens, mais dès les
premiers mots, le silence se fait, la concentration du public est totale.
Une succession de tableaux avec de subtils arrêts sur image, tout en clair- obscur à la façon des peintres
hollandais, est proposé selon une mise en scène de Marylin Alasset, juste, précise. Avec pour effroyable toile
de fond la montée du nazisme, la plume de Maryse Wolinski plonge dans l’intimité d’Edith Stein pour
s’interroger notamment sur la condition féminine de l’époque. Edith Stein délaisse peu à peu ses
préoccupations hautement intellectuelles pour des considérations spirituelles : la jeune femme juive, passée
par une phase d’athéisme, découvre les écrits de Thérèse d’Avila et choisit d’entrer au carmel... elle sera
canonisée par Jean-Paul II en 1998.
Le questionnement philosophique, la quête de spiritualité, l’attachement aux origines, la shoah, la
condition féminine, la guerre et ses ravages, rien n’est épargné. Pour mener à bien ce sombre propos,
Géraldine Danon, très bien entourée par l'épatante France Darry, Catherine Zavlav et Sébastien Finck,
offre une performance remarquable. La comédienne s’empare de son personnage ; elle affirme une très
belle présence et nous régale par sa parfaite maîtrise du texte, sa diction est impeccable (et c’est
suffisamment rare pour le faire remarquer), elle raisonne de passion et de puissance avec constance.
Pleinement dans son rôle, elle bouffe l’atmosphère, s’approprie une vie qui n’est pas la sienne, et, traverse
les différentes époques et âges de la vie d’Edith Stein avec aisance et naturel. Le ton est donné, Géraldine
Danon est souveraine, lumineuse.
Géraldine Danon s’apprête à réaliser son premier long métrage et produit le prochain film de Sylvie Ohayon (Les Bourgeoises)...
il est aussi possible de l’écouter : les samedis dans l’émission de Régis Picart sur France Info et les dimanches dans l’émission de
Jacky Gallois sur Europe1.
8. 04.02.2014
Sur le site «TheoThea » - theothea.com.free.fr
Un article de Theothea
Si la destinée devait se construire dans l’entendement, il est certain que les déterminations
successives d’Edith Stein illustreraient un parcours de vie que l’adversité aurait forgé à coups
de renoncements, d’adaptations et même de revirements !
En superposant le visage de Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix tout en le décalant, par
élévation, de celui de la comédienne Géraldine Danon, le navigateur et, néanmoins,
portraitiste Titouan Lamazou, en l’occurrence ici affichiste, exprime avec grâce la douce
schizophrénie théâtrale qui consisterait à habiter un personnage tout en laissant celui-ci planer
au- dessus de nos têtes, c’est-à-dire celle du public en général et celui de l’interprète en
particulier.
Pas d’échappatoire en effet, sur la scène du Théâtre Déjazet, Edith et Géraldine ne forment
qu’une seule et même personne, alors qu’autour d’elle d’autres s’affairent à essayer de lui faire
changer de cap, d’opinion et même de principe de vie.
Reprenons donc le cours de cette histoire sainte scénographiée par Maryse Wolinski : Juive
pratiquante par origine familiale, voici un premier pas de côté à l’adolescence rebelle en
devenant athée convaincue; puis la Philosophie ayant pris le pas du fil conducteur de sa vie,
Edith S. devra renoncer à l’enseignement supérieur en raison de l’activisme nazi et faire, en
parallèle, un nouveau saut de côté en se convertissant au catholicisme.
Par la suite, sous la pression persistante de la censure professionnelle, c’est une étape encore
plus radicale qui l’entraînera à briguer le Carmel, comme point culminant de l’ascèse. C’est
alors paradoxalement en tant que carmélite, que Sœur Thérèse-Bénédicte renouera avec son
peuple d’origine, en une osmose transcendée des deux religions, Juive & Chrétienne. Déportée
et gazée à Auschwitz, Edith S. sera finalement canonisée en 98 et sanctifiée en 99 par JeanPaul II.
Sur les planches du Déjazet, Géraldine Danon semble comme en lévitation dans ce rôle
qu’elle incarne avec une conviction profonde transparaissant en permanence dans le regard
qu’elle porte sur son environnement contingent, ses partenaires et, sans aucun doute, sur les
spectateurs fascinés par tant de déterminisme irradiant.
10. 04.02.2014
LE NOUVEL OBS - Le Plus - http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1138476-.html
Un article de Sonia Bressler
Hier la pluie battait le pavé froid parisien. Il fallait se presser pour trouver sa place lors de la
première d’Edith S. la pièce de Maryse Wolinski mise en scène par Marylin Alasset au Théâtre
Déjazet.
La foule se jouait du rouge des fauteuils et des dorures. La belle fresque du plafond du théâtre
indique que nous sommes dans un lieu historique. De Offenbach à Juliette Gréco en passant par
Coluche, Léo Ferré (et tant d’autres), on se bouscule, on s’enthousiasme pour découvrir les
programmations étonnantes du Déjazet. Ce soir est une première un peu spéciale, nous entrons
dans l’histoire Edith S. Devons-nous le rideau est fermé, tendu. Le parquet craque sous nos pas
pressés. Peu à peu le silence se fait.
Qui est Edith Stein ?
Le rideau s’ouvre. Nous découvrons Edith Stein, au dernier moment de sa liberté. Elle est en
cape, et arbore fièrement son étoile juive. En un trait, en un regard tout pourrait être narré. Edith
Stein est désormais connu sous le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Elle est née en
1891 à Breslau (dans l’Empire Allemand). Elle meurt gazée à Auschwitz le 9 août 1942.
Philosophe et théologienne d’origine juive, elle va la dédier à la recherche de la vérité. Mais de
quelle vérité parlons-nous ? Passionnée par l’empathie, elle tournera sa réflexion sur le lien entre
l’être fini que nous sommes tous et l’être infini : Dieu. Elle a d’abord cru que la phénoménologie
allait répondre à cette quête de jonction entre soi et le monde. Entre l’humain et le divin. Sa quête
demeurant irrésolue à l’issue de sa thèse. Elle prend connaissance de la vie de Thérèse d’Avila. A
partir de là, elle va entamer sa conversion au catholicisme et affirmer sa volonté d’être carmélite.
Ce que nous oublions souvent lorsque nous évoquons sont parcours de philosophe c’est qu’elle fut
l’une des premières femmes à soutenir une
thèse. Et surtout que c’est à elle que nous devons les travaux d’Husserl. Nous lui devons également
de nombreux textes engagés sur le droit des femmes, où nous la voyons lutter pour une égalité.
Edith S. : le défi d’une mise en scène
Maryse Wolinski et Marylin Alasset ont travaillé ensemble sur la dramaturgie de la pièce.
Ensemble pendant des mois, elles ont choisi des fragments de la vie d’Edith Stein. Treize
séquences au total. Maryse Wolinski fait parler Edith Stein. Un choix qui a du la pousser à
rechercher un style particulier, une langue musicale. Chaque mot cache des réflexions intérieures,
des houles, des doutes sur l’existence.
De son côté, Marylin Alasset a fait un choix radical et contemporain. L’espace scénique est une
photographie de la vie d’Edith Stein. Elle se peuple des personnes importantes de sa vie. Des
moments s’éclairent, d’autres disparaissent en coulisse. C’est beau, c’est un ballet du temps qui
passe.
11. 04.02.2014
Interrogée, elle explique son parti pris : « autour de ce texte, de la lumière, du geste un espace
à recréer pour donner la vie à la mémoire. Evocation du destin d’Edith Stein, de ses amours,
de sa famille de cet entre deux et du courage de ses choix. Un temps ne chasse pas l’autre, il le
perpétue. »
Le temps se lit ici dans un tricot qui se fait, dans une chaise que l’on déplace, sur ce banc à la
fois familial et amoureux. Souvenirs, évocations, le jeu du temps et de l’espace. L’arbre
regarde cette vie se faire et se défaire. Puis il y a des suspensions, comme pour figer dans
l’espace l’instant de la prise de vue. Le bruit et la fureur du monde sont suggérés, ils sont là à
la porte. C’est un murmure, une suggestion. Ici nous devons écouter les personnages et le
souffle de vie que leur insufflent les acteurs.
Incarner Edith S. : une performance
Qui mieux que Géraldine Danon pouvait incarner Edith Stein ? Il fallait les épaules, la force
d’une aventurière des mers du monde. Elle qui connaît la force des éléments, la fragilité de la
vie, le péril, elle seule pouvait entrer dans la peau d’une Edith S.
Tour à tour touchante, amoureuse, extasiée, contrariée. Géraldine Danon se livre dans un
corps à corps avec la vie d’Edith et l’Histoire du monde. La parole jaillie pleine de questions,
de doutes, de volonté, de croyance. Elle touche au cœur et ne laisse personne insensible.
Autour d’elle, trois acteurs remarquables. Chacun jouant tour à tour plusieurs rôles. France
Darry à la fois sublime de tendresse et de colère dans la mère d’Edith qui doit suivre
l’évolution de sa fille, sans toujours la comprendre. Elle la questionne avec tendresse. Puis elle
devient terrifiante quand elle incarne la Prieure qui doute. Catherine Zavlav nous entraîne
dans ses métamorphoses à la fois la sœur d’Edith, ou amie mais aussi Thérèse Bénédicte Mac
Carthy (enfant miraculée). Un sourire, un geste, une danse légère dans l’espace scénique.
Enfin Sébastien Finck incarne deux philosophes Hans et Reinach, deux amours contrariées
d’Edith mais également le Père Breitling. Les mots se chantent et se brisent sur le sol, on a
l’impression d’entendre son cœur se serrer quand Edith lui refuse sa main.
Il faut ainsi se laisser emporter par la langue, par les figures et les détails de chaque
photographie. Il y a une matière humaine et vivante. Il faut expérimenter une pensée
différente, l’engagement, le corps à corps entre les volontés sociales et celles personnelles. Ici
chaque détail compte. Une lumière attire le regard, le concentre, la beauté se dessine, puis
s’incarne. Laissons à Edith Stein le mot de la fin « la pensée ne livre rien de la pureté et des
profondeurs de l'âme ni de la vie du cœur, sinon les motifs qui la conduisent1 ». Dans le
silence, nous devons expérimenter, écouter nos expériences, battements de cœur, une larme
dessine le contour du visage d’Edith S. La salle est emportée.
12. 14.02.2014
LA PIÈCE À NE PAS RATER : EDITH S.,
UNE FEMME DÉCHIRÉE PAR L’HISTOIRE
ELLE - http://www.elle.fr/Loisirs/Sorties/News/La-piece-a-ne-pas-rater-Edith-S-une-femmedechiree-par-l-histoire-2669044
Un article de Stéphanie Broisat
Jusqu’au 28 février, le théâtre Déjazet accueille la pièce de Maryse
Wolinski, « Edith S ». Basée sur le personnage d’Edith Stein, juive
allemande et première femme à avoir soutenu une thèse de
philosophie avant de rentrer dans les ordres. La pièce nous fait
découvrir le destin de cette intellectuelle tombée sous le régime nazi.
Août 1942. La philosophe juive allemande Edith Stein s’est convertie au
catholicisme et se fait désormais appeler sœur Thérèse Bénédicte de la Croix.
Réfugiée au carmel d’Echt aux Pays-Bas, Edith y sera arrêtée puis emmenée en
déportation à Auschwitz par la Gestapo.
La pièce de Maryse Wolinski s’ouvre sur les derniers instants de liberté de cette
femme hors du commun. Vêtue de sa tenue de nonne, Edith Stein y arbore
fièrement une étoile jaune, symbole de sa judéité retrouvée, et passe en revue le fil
de son existence. C’est ainsi que nous suivons, dans un décor dépouillé, les
moments décisifs de l’existence d’Edith Stein, sous le regard constant des autres
comédiens qui ne quittent jamais la scène, témoins silencieux de sa chute à venir.
Tour à tour adolescente rebelle, étudiante passionnée de phénoménologie,
amoureuse contrariée ou religieuse en quête de vérité, les différents visages d’Edith
se dévoilent et nous guident jusqu’à son tragique destin.
Géraldine Danon, juste et digne
La mise en scène brillamment orchestrée par Marylin Alasset permet à la pièce de
ne pas sombrer dans l’austérité d’un ton peut-être parfois trop mécanique.
Toujours juste et toute en dignité, Géraldine Danon se glisse dans la peau de cette
héroïne à multiples facettes et prête à s’affranchir des conventions de son temps, et
donne à voir toute la complexité de cette femme déchirée par les tumultes de
l’histoire.
13. 20.02.2014
EDITH S. : NÉE JUIVE DEVENUE SOEUR THÉRÈSE-BÉNÉDICTE
DE LA CROIX
Une Catalane à Paris -http://ceparis.wordpress.com/2014/02/18/edith-s/
Le théâtre Déjazet met en lumière un destin méconnu, dans la pièce intituléeEdith S. Août
1942, réfugiée au carmel d’Echt en Hollande, la philosophe Edith Stein, entrée au carmel de
Cologne sous le nom de Soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, est arrêtée et emmenée en
déportation. Avant de quitter le carmel, elle rembobine le fil de sa vie et convoque les
personnages qui l’ont construite.
Née le jour du Grand Pardon, dans une famille juive en Allemagne, Edith Stein apparaît
d’abord sous les traits d’une adolescente qui s’ennuie à l’école et se déclare athée, au grand
désespoir de sa mère Augusta. A l’université, elle s’éprend ensuite d’Hans Lipps puis de
Roman Ingarden, deux amis de la communauté philosophique de Göttingen. Elle n’ose pas
avouer ses sentiments et les idylles ne naitront pas. Son professeur Adolf Reinach l’initie à la
phénoménologie, mais son doctorat en poche, Edith ne peut pas enseigner puisqu’elle est
femme et juive.
A la mort du philosophe, après un entretien avec sa veuve Anna Reinach et la lecture de
Sainte Thérèse d’Avila, elle décide de se convertir au catholicisme. Elle devient Soeur
Thérèse-Bénédicte de la Croix. A la suite de la nuit de Cristal, Edith est interdite
d’enseignement. Le jour du Grand Pardon, elle annonce à sa famille sa décision d’entrer au
carmel de Cologne, non pas pour y enseigner mais pour devenir carmélite. Dans sa foi
chrétienne, elle a retrouvé sa judéité et arbore une étoile de David sur son scapulaire. Face à
la menace, elle refuse de dissimuler son identité et est arrêtée le 2 août 1942, avec sa sœur
Rosa.
« Un temps ne chasse pas l’autre, il le perpétue » souligne la metteur en scène Marylin
Alasset. D’un plateau à l’autre, Géraldine Danon campe le rôle d’Edith Stein et demeure sur
scène, tandis que ses partenaires, France Darry, Catherine Zavlav et Sébastien Finck,
endossent tour à tour les costumes de narrateur et d’acteurs de la vie cette femme
énigmatique.
L’écriture de Maryse Wolinski, très littéraire, offre de nombreux monologues à la
comédienne principale. La sobriété du décor et de la mise en scène appuient ce texte qui
éclaire les spectateurs sur la vie de Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, canonisée par le
pape Jean-Paul II en 1999. Après Edith S., Maryse Wolinski vient de publier le roman La
Passion d’Edith S. sur les derniers jours de la philosophe gazée le 9 août 1942 camp
d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
Edith S. au théâtre Déjazet (3e).
Du 29 janvier au 28 février 2014.
Du mardi au samedi à 20h30 et les samedi à 17h.
17. Télévision
FRANCE 5 : C A VOUS - La Suite
http://www.france5.fr/emissions/c-a-vous
LCI : CHRONIQUE CULTURE
Chronique de Christophe Combarieu
http://www.youtube.com/watch?v=1KeCpDuqvQA
BFM TV : PARIS EST À VOUS
Le Rendez-Vous Du Jour :
Culture First Chronique de Waheb Lekhal
http://www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/parisest-a/rendez-vous-jour-waheb-lekhal-culture-firstparis-est-a-04-02-174728/
KTO TV : VIP
http://www.youtube.com/watch?v=7chrGqV7cqc
18. Radio
RADIO CLASSIQUE : L’INVITE CULTURE
Patrick Poivre d'Arvor
http://www.radioclassique.fr/player/progaction/
initPlayer/podcast/2014-01-21-19-52-55.html
Europe 1 : DES CLICS ET DES CLAQUES
David Abiker & Guy Birenbaum
http://www.europe1.fr/MediaCenter/
Emissions/Des-clics-et-des-claques/Sons/
Des-clics-et-des-claques-10-02-14-1797277/
France Info: Rendez-vous avec...
une émission de Bernard Thomasson
http://www.franceinfo.fr/arts-spectacles/rencontre-avec/geraldinedanon-1332203-2014-02-26
RTL : Les Grosses Têtes - L’invité surprise
une émission de Philippe Bouvard
http://www.rtl.fr/emission/les-grosses-tetes/ecouter/l-invite-surprisemaryse-wolinski-7768837741