BERTIN Marie, « Rythmes & formats : “Silence, s’il vous plaît !” De la place accordée aujourd’hui au silence à la radio », syntone.fr, 28 novembre 2012, http://syntone.fr/rythmes-formats-silence-sil-vous-plait/
figure emblématique de la radio
française, sam zniber a également
développé plusieurs grandes stations aux
quatre coins de la planète. retiré du
paysage radiophonique français, sam
zniber est actuellement à miami aux
commandes de magic 102.7. une station
qui, forcément, a doublé son audience
depuis son arrivée…
figure emblématique de la radio
française, sam zniber a également
développé plusieurs grandes stations aux
quatre coins de la planète. retiré du
paysage radiophonique français, sam
zniber est actuellement à miami aux
commandes de magic 102.7. une station
qui, forcément, a doublé son audience
depuis son arrivée…
Dossier de production - Groupe 19 - SophiaAlexiaLoiseau
Voici notre dossier de production répondant à la problématique: Quel serait l'intérêt pour les petits commerces de la région PACA à adhérer au système des monnaies complémentaires de développement économique territorial ?
Problématique: Quel serait l'intérêt pour les petits commerces de la région PACA à adhérer au système des monnaies complémentaires de développement économique territorial ?
#capcom15 - AT7 : Travailler son identité sonoreCap'Com
Le son est un vecteur puissant de communication qu’on oublie souvent. Pourtant, doter son institution d’une identité sonore permet de créer un autre lien avec les usagers. Accueil téléphonique ou numérique, transports publics, événementiel… les utilisations sont multiples. Comment créer et déployer son identité sonore ? Comment passer un brief et choisir entre banque de données sonores et composition originale ? Quel budget prévoir ? En regard de l’identité institutionnelle, l’expérience de la Métrophonie de la métropole de Lyon illustrera une démarche originale : créer une cartographie sonore du territoire avec le concours des habitants.
Interview par le journaliste Frédéric Brulhatour, « La radio de demain s'invente aujourd'hui », LaLettre.pro, lundi 14 mai 2018, https://www.lalettre.pro/La-radio-de-demain-s-invente-aujourd-hui_a16251.html
Club Media Méditerranée / Focus Média #2 / PQROlivier_DENIS
Club Média Méditerranée
Focus Média #2
Presse Quotidienne Régionale Presse Quotidienne Gratuite
La PQR et la PQG aujourd’hui ?
Panorama / Etudes / Tendances
Bruno RICARD
Directeur Communication, Etudes & Marketing du SPQR
Membre des Comités de pilotage des études Audipresse One et Premium
Nice, mercredi 16 octobre 2013 - 17h30
Marseille, jeudi 17 octobre 2013 - 8h30
Montpellier, jeudi 17 octobre 2013 - 13h00
Note de lecture Laurence Corroy Education aux medias en Europe. Histoire, enj...Dr Sebastien Poulain
POULAIN Sebastien, « Laurence Corroy (dir.), Éducation aux médias en Europe. Histoire, enjeux et perspectives », Questions de communication, n° 44, 2023/2, p. 478-480, https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2023-2-page-478.htm
1Cet ouvrage dirigé par Laurence Corroy est publié dans une collection – « Éducation et médias » – fondée et dirigée par elle-même et Francis Barbey en 2016 chez L’Harmattan. Il se divise en dix articles correspondant à 1’étude de dix pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse. C’est une réussite en soi car il fallait trouver des chercheur·es francophones spécialistes d’EMI (éducation aux médias et à l’information). Ces chapitres sont précédés d’un court « avant-propos » de L. Corroy où elle présente chacun d'eux.
2 L’ouvrage suit la publication de L’Éducation aux médias. Un point de vue africain (2017) de F. Barbey dans la même collection, et coïncide avec la publication dirigée par Éric Delamotte : Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique. Points de vue et dialogues (Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2022). Cette internationalisation comparative est-elle une coïncidence ? Est-ce parce que nous avons besoin de chercher des solutions ailleurs à des problèmes complexes et fortement évolutifs qui dépassent les capacités de réaction des autorités et acteur·ices de l’éducation ? Est-ce parce que les institutions supranationales jouent un rôle de plus en plus important dans l’EMI ? Est-ce parce que les États vont de plus en plus appliquer les mêmes politiques face aux mêmes problèmes ?
3 En effet, les États font face à l’apparition des mêmes médias (radio et télévision au XXe siècle et l’internet au XXIe siècle), des mêmes phénomènes (fake news, cyberharcèlement…), et sont en interaction avec les mêmes institutions supranationales (Commission européenne, Unesco – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, Unicef – Fonds des Nations unies pour l’enfance –, Conseil de l’Europe). Au niveau de l’Union européenne (UE), on peut citer les réglementations ePrivacy, RGPD – règlement général sur la protection des données –, DMA – législation sur les marchés numériques –, DSA – législation sur les services numériques –, AMS – Advance Manifest System –, voire la décision de censurer le média RT (Russia Today) et l’agence Sputnik. Ce ne sont pas directement des outils de politique d’EMI, mais elles visent à protéger les usagers/usagères du média internet. D’ailleurs, il manque peut-être un article sur les politiques d’EMI des institutions supranationales – Commission européenne, Conseil de l’Europe, Unesco et Unicef – dans un ouvrage intitulé Éducation aux médias en Europe où plusieurs auteurs/autrices font référence aux définitions et aux actions-programmes de ces institutions qui vont sans doute prendre toujours plus d’importance dans l’avenir.
Genealogie meta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistiqueDr Sebastien Poulain
Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par les radios scolaires
lundi 27 novembre 2023 Canopé 23 rue du Maréchal Juin Strasbourg
Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires. La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires. Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite. Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques (le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au cyberharcèlement…).
Muriel Béasse, Sabine Bosler, Aise Celik, Faouzia Cherifi, Jean-Jacques Cheval, Matthieu Claure, Christelle Corgiat, Raphaël Dapzol, Marine De Lassalle, Christophe Deleu, Marcy Delsione Ovoundaga, Etienne Damome, Antoine Deiana, Christophe Deleu, Séverine Equoy Hutin, Carole Fagadé, Anne-Caroline Fiévet, Guillaume Garçon, Monica Ghiţă Stoica, Caroline Gillet, Hervé Glevarec, Fatima Gomis, Marc Gonon, Isabel Guglielmone, Nicolas Horber, Sylvain Joseph, Thierry Lefebvre, Florence Michaux-Colin, Sébastien Michon, Claire Moutarde, Sebastien Poulain, Laurence Prevost, Olivia Probst, Sébastien Rochat, Elsie Russier, Rachid Sadaoui, Blandine Schmidt, Eric Schweitzer, Elodie Tapsoba
Référence : FERRAND-BECHMANN Dan et POULAIN Sebastien, « Festivals, associations, services publics : les bénévoles font-ils tourner la France ? », The Conversation, 10 août 2023, 23h17, https://theconversation.com/festivals-associations-services-publics-les-benevoles-font-ils-tourner-la-france-209446
Ce sont près de 21 millions « participations bénévoles » – un même bénévole pouvant avoir plusieurs participations – qui irriguent le monde du bénévolat selon l’Insee. Ces « participations » représentant 580 000 emplois en équivalent temps plein dans 1,25 million d’associations (là où a traditionnellement lieu l’activité bénévole).
Plus récemment, on observe une montée de groupes informels : collectifs radicaux, ZAD, réseaux sociaux, gilets jaunes, engagements à la carte. Les bénévoles s’y engagent sans contrepartie financière, librement et pour aider d’autres personnes, y compris pour la gestion administrative de ces structures et souvent pour défendre une cause. Ce phénomène a pris beaucoup d’ampleur depuis plusieurs décennies. Les motifs ? Un désir d’aider les autres (matériellement ou psychologiquement), une envie de lien social, d’être un citoyen actif ou de militer, parfois parce qu’on est concerné (associations de malades). Beaucoup de secteurs attirent les bénévoles : droits humains, écologie, culture, patrimoine, sécurité, etc.
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Créées par une loi de 2001, les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) où collaborent des associations, des collectivités territoriales et des entreprises sont de plus en plus plébiscitées. La loi Économie sociale et solidaire de 2014 a créé l’agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale ». La loi dite Pacte de 2019 a imposé de prendre en considération les impacts sociaux et environnementaux, et encourage les sociétés à but lucratif à « redéfinir leur raison d’être ».
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Les médias peuvent-ils changer le monde pour le rendre durable, soutenable, écologique ? Vaste question ! On se doute qu’ils ont des effets non négligeables compte-tenu de leurs rôles dans nos vies. Mais quels sont les médias qui veulent changer ce monde ? C’est l’objet du présent article.
Nous sommes habitués à recevoir des informations plutôt déplaisantes depuis le 18ème siècle où a été créé la presse papier. Face à l’apocalypse socio-écologique que nous sommes en train de créer et vivre, il semble que nous ayons besoin d’informations qui nous redonnent de l’espoir.
D’autant plus que les médias traditionnels (presse écrite, radio et télévision) sont critiqués de toute part et souffrent d’un manque de confiance comme le montre le baromètre annuel de La Croix sur la confiance dans les médias qui montre que le média radio est celui qui inspire le plus confiance.
Et 32% des personnes interrogées par le Reuters Institute dans sa dernière étude annuelle évitent régulièrement ou parfois les actualités, tandis que 52% sont plus enclins à lire plus d’articles du même journal et 60% à partager l’article lorsque l’on propose une solution selon Nina Fasciaux, rédactrice et coordinatrice du Solutions Journalism Network en Europe, qui est intervenue lors du Festival de l’Info Locale fin juin à Nantes.
D’où l’apparition du journalisme positif, d’impact, de solutions, de construction qui se distingue des formes de journalisme habituels. Selon l’étude du Solutions Journalism Network et l’Engaging News Project menée auprès de 755 Américains adultes, le journalisme orienté vers la solution est prometteur sur au moins trois dimensions :
• Le lecteur a davantage le sentiment d’être bien informé par ce type de journalisme orienté solution
• La confiance se renforce entre le lectorat et les organes de presse promouvant ce type de journalisme
• L’engagement des lecteurs augmente : nombre de partages sociaux, du nombre de lectures sur le site, du même auteur, sur le même sujet…
Une soirée de Convergences – jeudi 5 septembre 2019 19h00–21h00 (voir annexe 1 ci-dessous) – était justement intitulée « Pour changer le monde, commençons par le raconter autrement » et avait 3 problématiques :
• De quelle façon les médias peuvent-ils contribuer à faire évoluer les représentations et les comportements vers un monde plus durable ?
• Comment faire émerger de nouveaux récits pour inspirer le plus grand nombre et provoquer des déclics ?
• Comment les leviers de l’information, de la fiction et du divertissement peuvent-ils être mobilisés pour accélérer la transition écologique, sociale et démocratique ?
Ci-dessus une photo de la soirée du 6 septembre 2019 #YouthWeCan ! “Les jeunes s’engagent pour le climat” à Convergences.
Note de lecture Thierry LEFEBVRE L’Aventurier des radios libres Jean Ducarroi...Dr Sebastien Poulain
Source : Note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003), Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », RadioMorphoses, n°9, 2023, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/3930
9 | 2023
Notes, conduites, synopsis, partitions : écrire et composer la radio
Note de lecture
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003)
Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Sébastien Poulain
https://doi.org/10.4000/radiomorphoses.3930
Référence(s) :
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Plan | Texte | Citation | Auteur
Plan
Historiographie réparatrice
Le radiolibriste aventurier et sa chute
Conclusions post-radiolibristes
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1Ayant rendu compte de la structure de l’ouvrage L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003) et de la place de J. Ducarroir dans l’histoire de la radio (Questions de communication, n°40, 2021, p. 568-572), je vais insister ici sur la place « réparatrice » de ce livre dans l’historiographie radiolibriste et sur le mystère de la « chute » post-radiolibriste de J. Ducarroir.
Historiographie réparatrice
2Négliger L’Aventurier du fait de l’importance de La bataille des radios libres. 1977-1981 (2008) – qui est aujourd’hui une référence pour toute recherche sur les « radios libres », voire sur les médias militants - parce qu’elle ne concernerait qu’un seul acteur - et de surcroit un acteur peu connu - serait une erreur. En fait, La bataille constitue la matrice dont Thierry Lefebvre tire les fils dans ses ouvrages suivants - notamment Carbone 14 : Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (2012) et François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (2019) -, et en particulier dans L’Aventurier qui permet d’humaniser davantage le mouvement et de nous informer sur ses acteurs et leur quotidien de militant. En effet, T. Lefebvre publie des archives inédites, dont certaines auraient pu figurer dans La bataille : photos, retranscriptions d’émission, de réunions, scénario de film, articles de journalistes, archives de J. Ducarroir, d’autres radiolibristes et de l’INA. Comme dans La bataille, L’Aventurier comprend des annexes avec des « repères chronologiques », un index des patronymes et un index des stations. Si L’Aventurier (280 p.) contient moins de pages que La bataille (424 p.), T. Lefebvre cite 156 radios dans L’Aventurier contre 226 dans La bataille. J. Ducarroir permet à T. Lefebvre de revisiter et approfondir une grande partie de cette « bataille » sur laquelle il travaille depuis le début des années 2000 et pour laquelle il a cherché vainement « à contacter ce personnage incontournable » (p. 12) alors que ce dernier décède justement à ce moment-là, en 2003.
Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine...Dr Sebastien Poulain
Source : Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine transformation », The Conversation, 28 mars 2023, 21h30, https://theconversation.com/radios-internationales-des-outils-de-mobilisation-du-grand-public-en-pleine-transformation-200325
Partout dans le monde, les autorités politiques ont longtemps détenu le monopole aussi bien des radios locales et nationales que des radios internationales, ce qui leur permettait de faire passer les messages souhaités à leurs propres populations, mais aussi à celles des pays étrangers vers lesquels leurs radios diffusaient.
Nos recherches récentes montrent que ce modèle ancien est désormais largement dépassé.
La désétatisation de la radio et son internationalisation grâce à sa numérisation/webification ont modifié les rapports de force communicationnels.
On distingue aujourd'hui trois types de radios de mobilisation. Les radios étatiques de mobilisation (REM) ont d’abord cédé du terrain face aux radios civiles de mobilisation) (RCM, lesquelles sont devenues, grâce à Internet, accessibles dans le monde entier, se muant donc en radios civiles de mobilisation internationales (RCMI). Ces trois types de radios cohabitent de nos jours dans un paysage médiatique qui n'a plus grand-chose à voir avec celui d'il y a une vingtaine d'années.
Les monopoles nationaux des radios étatiques de mobilisation (REM) durant les guerres internationales
La radio fut un enjeu politique dès l’origine : citons les causeries de Franklin D. Roosevelt, les radios « blanches » et « noires » durant la « drôle de guerre » – qui amorce la « guerre des ondes » –, les instructions aux résistants diffusées par « Radio Londres »…
Durant la guerre froide (et jusqu’à aujourd’hui pour certaines radios), les Alliés s’installèrent sur les ondes pour continuer leur travail hétéronomique (c’est-à-dire visant à imprégner les auditeurs de lois/normes politiques, sociales et culturelles). Par exemple, le gouvernement américain multiplia les stations : Voice of America, RIAS (Radio in the American Sector, principalement tournée vers l’Allemagne de l’Est), Radio Free Europe/Radio Liberté et Radio Free Asia, Azadi (destinée à l’Afghanistan) ou encore Farda (diffusant en farsi vers l’Iran)…
Selon la chercheuse Anne-Chantal Lepeuple, toutes ces radios visaient à favoriser la diffusion des idées libérales au sein des peuples des pays ciblés, en mettant en place une « politique d’érosion graduelle » des régimes en place.
Aujourd’hui, RFE/RL diffuse en 27 langues et dans 23 pays « où la liberté de la presse est menacée et où la désinformation est omniprésente ». Elle joue son rôle de « radio de substitution », selon l’expression de Jacques Sémelin désignant les radios qui se substituent aux radios locales et se distinguent des « radios de représentation » – celles qui promeuvent les États qui les financent, à l’instar de la BBC, de Deutsche Welle ou de RFI.
POULAIN Sebastien, « Une micro-radio d’organisation douce : les postradiomorphoses entre mobilisation, décélération et communication », in Pascal Ricaud et Lara Van Dievoet (sous la direction de), « Radio en mobilité : Programmes, pratiques, techniques et perspectives », RadioMorphoses, n°7, 2021, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/2257
Les « micro-radios d’organisation » sont une nouvelle génération de postradiomorphoses issues des radios d’organisation, webradios et podcasts. Au-delà de leur utilité informationnelle, communicationnelle, RH, marketing pour les organisations qui les mettent en place, elles peuvent avoir d’autres fonctions dans les sociétés urbaines contemporaines en tentant de modifier le cours des flux urbains. L’étude de l’une de ces radios permet de mettre en exergue plusieurs effets envisageables de celles-ci : mobilisation, attraction, fixation, localisation, décélération des acteurs mobiles urbains. Si ces radios « lentes » ou « douces » font face à des difficultés, elles sont susceptibles de jouer un nouveau rôle dans le « continuum sociotechnique » pour faire société autrement et ouvrir le champ des possibles.
Organizational micro-radios are a new generation of postradiomorphoses originate in organizational radios, webradios and podcasts. Beyond their information, communication, HR and marketing usefulness for the organizations that set them up, they can have other functions in contemporary urban societies by trying to modify the course of urban flows. The study of one of these radios makes it possible to highlight several possible effects of these: mobilization, attraction, fixation, localization, deceleration of urban mobile actors. If these “slow” or “soft” radios face difficulties, they are likely to play a new role in the “socio-technical continuum” to create society differently and open up the field of possibilities.
Las microradios organizacionales son una nueva generación de postradiomorfosis originadas en radios organizacionales, webradios y podcasts. Más allá de su utilidad de información, comunicación, RRHH y marketing para las organizaciones que los establecieron, pueden tener otras funciones en las sociedades urbanas contemporáneas al tratar de modificar el curso de los flujos urbanos de la "sociedad líquida". El estudio de una de estas radios, permite destacar varios posibles efectos de estas: movilización, atracción, fijación, localización, desaceleración de los actores móviles urbanos. Si estas radios "lentas" o "blandas" enfrentan dificultades, es probable que desempeñen un nuevo papel en el "continuo socio-técnico" para crear una sociedad diferente y abrir el campo de posibilidades.
« Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? », 10e Colloque international du GRER, « La radio dans l’univers audio Expressions, concurrences et contextes », 10e Colloque international du GRER (Groupe de recherches et d’études sur la radio)
Département d’information et de communication
Université Laval à Québec
9 au 11 novembre 2022
https://radiodansuniversaudio.com/
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
09:00 Ouverture du colloque et mots de bienvenue par Henri Assogba Professeur titulaire à l’Université Laval et responsable du comité d’organisation, Étienne Damome Maître de conférences HDR à l’Université Bordeaux Montaigne et président du GRER, Guylaine Martel Directrice du département d’information et de communication, Université Laval, Guillaume Pinson Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, Université Laval
09:30 La radio dans l'univers audio : sociologie d'une fragmentation Conférence inaugurale par Hervé Glevarec Directeur de recherche au CNRS, Université de Paris Cité
10:30 Pause-café
10:45 Table ronde d’ouverture : « Mutations de l’univers audio du point de vue des acteurs »
par Julien Morissette Directeur artistique de Transistor Média et fondateur du Festival de la radio numérique à Gatineau / Québec, Jean-Nicolas Gagné, Directeur général de Qub Radio, la radio numérique de Québécor / Québec, Natacha Mercure Première directrice stratégie et contenus audionumériques à Radio-Canada, Silvain Gire, Cofondateur et directeur éditorial d'Arte Radio / France,
Modératrices, Colette Brin Professeure titulaire à l’Université Laval, Marie-Laurence Rancourt, Directrice artistique et générale de Magnéto
12:00 Pause déjeuner
12:00 Pause déjeuner
1er panel scientifique présidé par Jean-Jacques Cheval, Professeur à l’Université Bordeaux Montaigne
14:00 Radiophonique ou radionumérique : l'un dans l'autre ou l'autre dans l’un par Séverine Equoy Hutin professeure des Universités en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Bourgogne Franche-Comté / France.
14:25 « Flux vs stock : le direct sauve-t-il la radio face à l’audio ? » par Frédéric Antoine Professeur à l’Université de Namur / Belgique
14:50 « The Serial productions, from remediation to innovation » par Ella Waldmann Doctorante à l’Université Paris Cité / France
15:15 Pause-café
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
2e panel scientifique présidé par Nozha Smati, Enseignante-chercheure à l’Université de Lille
15:45 « La Radio Tunisienne dans l’univers audio : Réflexion sur les nouveaux contextes professionnels, les enjeux technologiques et les défis de contenus médiatiques » par Soumaya Berjeb, IPSI - Université de la Manouba / Tunisie
16:10 « Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? » par Sébastien Poulain Chercheur associé au MICA - l’Université Bordeaux Montaigne / France
Référence : « "Une autre redevance est possible" : quelles alternatives à la suppression de la Contribution à l'Audiovisuel Public ? », interview de Simon Becquet, RAM 05, 4 juillet 2022, https://ram05.fr/une-autre-redevance-est-possible-quelles-alternatives-a-la-suppression-de-la-contribution-a-laudiovisuel-public
Note de lecture Thierry Lefebvre - L Aventurier des radios libres : Jean Duc...Dr Sebastien Poulain
Référence : POULAIN Sebastien, note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », Questions de communication, n°40, 2021, http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/27690, https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.27690 et https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2021-2-page-568.htm
Bien qu’il existe aujourd’hui de nombreux articles de scientifiques sur le monde radiophonique, cela reste moins traité que sur les autres médias. Thierry Lefebvre est actuellement le seul universitaire français à publier régulièrement des ouvrages sur ce sujet (entre ses autres ouvrages sur l’histoire des sciences). Spécialiste des « radios libres », il a commencé son travail de recherche par une approche globale du mouvement radiolibriste dans La Bataille des radios libres. 1977-1981 (Paris, Nouveau Monde Éd., 2008). Dans cette même dynamique, il a dirigé plusieurs livraisons des Cahiers d’histoire de la radiodiffusion sur la fin des années 1970 et le début des années 1980. Puis, il choisit une approche plus individuelle à travers l’étude d’une station de radio dans Carbone 14. Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (Bry-sur-Marne, Éd. de l’INA, 2012). Malgré sa programmation très libre et ses émissions illégales, cette radio ne peut pas être qualifiée de « radio libre » au sens du livre précédent – c’est-à-dire une radio qui milite contre le monopole principalement entre 1977 et 1981. Par la suite, il a étudié un événement-radio (ou radio-événement) politique via l’étude de Radio Riposte dans François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (Paris, Éd. Le Square, 2019). Malgré le travail de préparation et les conséquences, cette radio n’a duré que quelques minutes, avant son brouillage et sa saisie.
Je me permets de signaler que T. Lefebvre et moi avons dirigé deux ouvrages. D’abord, Radios libres, 30 ans de FM : la parole libérée ? (Paris, Éd. L’Harmattan, 2016) qui a permis d’élargir le spectre d’étude grâce à des approches de chercheurs internationaux, de professionnels de la radio, d’archivistes et d’une cinéaste – ce sont les actes du premier colloque sur les radios libres organisé par le Groupe de recherches et d’études de la radio (Grer). Ensuite, Les Radios locales : histoires, territoires et réseaux (Paris, Éd. L’Harmattan, 2021) qui permet, quant à lui, d’étendre le spectre temporel avec l’étude de radios plus anciennes (les toutes premières expériences radiophoniques ou Radio Solitude en Cévennes de France Culture) et de radio beaucoup plus récentes (les webradios locales).
Avec Françoise Dumaine, Alain Zanotti, Benoît Dumaine, Sebastien Poulain, « Généraliser l'Empreinte Solidaire® dans la gestion d'actifs », axes « Quel modèle social pour « faire avec » nos vulnérabilités ? » et « Quelle voie pour une économie soutenable ? », Contribution – « Covid-19 : pour un « après » soutenable », séminaire « Soutenabilités » cycle 1 février-juillet 2020, France stratégie, juillet 2020, https://www.strategie.gouv.fr/projets/seminaire-soutenabilites, https://www.strategie.gouv.fr/publications/covid-19-un-apres-soutenable-synthese-contributions, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/modele-social-faire-nos-vulnerabilites, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/une-economie-soutenable, https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/seminaire_soutenabilite_-_covid-19_-_contributions_web.pdf et https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/generaliser_l_empreinte_solidairer_dans_la_gestion_d_actifs.pdf
New deal, refondation, résilience, soutenabilité : la finalité est claire. Nous avons la connaissance
des besoins, il y a urgence à agir. L'Empreinte Solidaire®, comme marqueur de l'engagement
inclusif des grands investisseurs institutionnels et une loi Pacte élargie sur l'Assurance-vie
(l'enveloppe). La doctrine AMF sur "engagement" et critères ESG évolue, les cadres d'application
doivent innover pour répondre à cette ouverture et l'urgence du monde d'après. Pour un
changement d'échelle renforçant le S de ESG, dans sa profondeur solidaire. Face à la récession
en formation, aux laissés-pour-compte à venir, les jeunes notamment, il faut une réponse massive
public-privé. La réponse se veut innovante et pragmatique, avec une réelle intentionnalité pour
embarquer les acteurs et les inciter à agir sur le terrain d'un solidaire dédié au post-covid. https://
www.empreinte-solidaire.com/
Référence : préparation en français de l’article « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich, http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf et https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/kein-programm-links-von-der-mitte-ffentlichrechtlicher-rundfunk-in-frankreich
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#capcom15 - AT7 : Travailler son identité sonoreCap'Com
Le son est un vecteur puissant de communication qu’on oublie souvent. Pourtant, doter son institution d’une identité sonore permet de créer un autre lien avec les usagers. Accueil téléphonique ou numérique, transports publics, événementiel… les utilisations sont multiples. Comment créer et déployer son identité sonore ? Comment passer un brief et choisir entre banque de données sonores et composition originale ? Quel budget prévoir ? En regard de l’identité institutionnelle, l’expérience de la Métrophonie de la métropole de Lyon illustrera une démarche originale : créer une cartographie sonore du territoire avec le concours des habitants.
Interview par le journaliste Frédéric Brulhatour, « La radio de demain s'invente aujourd'hui », LaLettre.pro, lundi 14 mai 2018, https://www.lalettre.pro/La-radio-de-demain-s-invente-aujourd-hui_a16251.html
Club Media Méditerranée / Focus Média #2 / PQROlivier_DENIS
Club Média Méditerranée
Focus Média #2
Presse Quotidienne Régionale Presse Quotidienne Gratuite
La PQR et la PQG aujourd’hui ?
Panorama / Etudes / Tendances
Bruno RICARD
Directeur Communication, Etudes & Marketing du SPQR
Membre des Comités de pilotage des études Audipresse One et Premium
Nice, mercredi 16 octobre 2013 - 17h30
Marseille, jeudi 17 octobre 2013 - 8h30
Montpellier, jeudi 17 octobre 2013 - 13h00
Note de lecture Laurence Corroy Education aux medias en Europe. Histoire, enj...Dr Sebastien Poulain
POULAIN Sebastien, « Laurence Corroy (dir.), Éducation aux médias en Europe. Histoire, enjeux et perspectives », Questions de communication, n° 44, 2023/2, p. 478-480, https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2023-2-page-478.htm
1Cet ouvrage dirigé par Laurence Corroy est publié dans une collection – « Éducation et médias » – fondée et dirigée par elle-même et Francis Barbey en 2016 chez L’Harmattan. Il se divise en dix articles correspondant à 1’étude de dix pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse. C’est une réussite en soi car il fallait trouver des chercheur·es francophones spécialistes d’EMI (éducation aux médias et à l’information). Ces chapitres sont précédés d’un court « avant-propos » de L. Corroy où elle présente chacun d'eux.
2 L’ouvrage suit la publication de L’Éducation aux médias. Un point de vue africain (2017) de F. Barbey dans la même collection, et coïncide avec la publication dirigée par Éric Delamotte : Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique. Points de vue et dialogues (Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2022). Cette internationalisation comparative est-elle une coïncidence ? Est-ce parce que nous avons besoin de chercher des solutions ailleurs à des problèmes complexes et fortement évolutifs qui dépassent les capacités de réaction des autorités et acteur·ices de l’éducation ? Est-ce parce que les institutions supranationales jouent un rôle de plus en plus important dans l’EMI ? Est-ce parce que les États vont de plus en plus appliquer les mêmes politiques face aux mêmes problèmes ?
3 En effet, les États font face à l’apparition des mêmes médias (radio et télévision au XXe siècle et l’internet au XXIe siècle), des mêmes phénomènes (fake news, cyberharcèlement…), et sont en interaction avec les mêmes institutions supranationales (Commission européenne, Unesco – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, Unicef – Fonds des Nations unies pour l’enfance –, Conseil de l’Europe). Au niveau de l’Union européenne (UE), on peut citer les réglementations ePrivacy, RGPD – règlement général sur la protection des données –, DMA – législation sur les marchés numériques –, DSA – législation sur les services numériques –, AMS – Advance Manifest System –, voire la décision de censurer le média RT (Russia Today) et l’agence Sputnik. Ce ne sont pas directement des outils de politique d’EMI, mais elles visent à protéger les usagers/usagères du média internet. D’ailleurs, il manque peut-être un article sur les politiques d’EMI des institutions supranationales – Commission européenne, Conseil de l’Europe, Unesco et Unicef – dans un ouvrage intitulé Éducation aux médias en Europe où plusieurs auteurs/autrices font référence aux définitions et aux actions-programmes de ces institutions qui vont sans doute prendre toujours plus d’importance dans l’avenir.
Genealogie meta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistiqueDr Sebastien Poulain
Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par les radios scolaires
lundi 27 novembre 2023 Canopé 23 rue du Maréchal Juin Strasbourg
Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires. La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires. Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite. Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques (le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au cyberharcèlement…).
Muriel Béasse, Sabine Bosler, Aise Celik, Faouzia Cherifi, Jean-Jacques Cheval, Matthieu Claure, Christelle Corgiat, Raphaël Dapzol, Marine De Lassalle, Christophe Deleu, Marcy Delsione Ovoundaga, Etienne Damome, Antoine Deiana, Christophe Deleu, Séverine Equoy Hutin, Carole Fagadé, Anne-Caroline Fiévet, Guillaume Garçon, Monica Ghiţă Stoica, Caroline Gillet, Hervé Glevarec, Fatima Gomis, Marc Gonon, Isabel Guglielmone, Nicolas Horber, Sylvain Joseph, Thierry Lefebvre, Florence Michaux-Colin, Sébastien Michon, Claire Moutarde, Sebastien Poulain, Laurence Prevost, Olivia Probst, Sébastien Rochat, Elsie Russier, Rachid Sadaoui, Blandine Schmidt, Eric Schweitzer, Elodie Tapsoba
Référence : FERRAND-BECHMANN Dan et POULAIN Sebastien, « Festivals, associations, services publics : les bénévoles font-ils tourner la France ? », The Conversation, 10 août 2023, 23h17, https://theconversation.com/festivals-associations-services-publics-les-benevoles-font-ils-tourner-la-france-209446
Ce sont près de 21 millions « participations bénévoles » – un même bénévole pouvant avoir plusieurs participations – qui irriguent le monde du bénévolat selon l’Insee. Ces « participations » représentant 580 000 emplois en équivalent temps plein dans 1,25 million d’associations (là où a traditionnellement lieu l’activité bénévole).
Plus récemment, on observe une montée de groupes informels : collectifs radicaux, ZAD, réseaux sociaux, gilets jaunes, engagements à la carte. Les bénévoles s’y engagent sans contrepartie financière, librement et pour aider d’autres personnes, y compris pour la gestion administrative de ces structures et souvent pour défendre une cause. Ce phénomène a pris beaucoup d’ampleur depuis plusieurs décennies. Les motifs ? Un désir d’aider les autres (matériellement ou psychologiquement), une envie de lien social, d’être un citoyen actif ou de militer, parfois parce qu’on est concerné (associations de malades). Beaucoup de secteurs attirent les bénévoles : droits humains, écologie, culture, patrimoine, sécurité, etc.
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Créées par une loi de 2001, les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) où collaborent des associations, des collectivités territoriales et des entreprises sont de plus en plus plébiscitées. La loi Économie sociale et solidaire de 2014 a créé l’agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale ». La loi dite Pacte de 2019 a imposé de prendre en considération les impacts sociaux et environnementaux, et encourage les sociétés à but lucratif à « redéfinir leur raison d’être ».
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Les médias peuvent-ils changer le monde pour le rendre durable, soutenable, écologique ? Vaste question ! On se doute qu’ils ont des effets non négligeables compte-tenu de leurs rôles dans nos vies. Mais quels sont les médias qui veulent changer ce monde ? C’est l’objet du présent article.
Nous sommes habitués à recevoir des informations plutôt déplaisantes depuis le 18ème siècle où a été créé la presse papier. Face à l’apocalypse socio-écologique que nous sommes en train de créer et vivre, il semble que nous ayons besoin d’informations qui nous redonnent de l’espoir.
D’autant plus que les médias traditionnels (presse écrite, radio et télévision) sont critiqués de toute part et souffrent d’un manque de confiance comme le montre le baromètre annuel de La Croix sur la confiance dans les médias qui montre que le média radio est celui qui inspire le plus confiance.
Et 32% des personnes interrogées par le Reuters Institute dans sa dernière étude annuelle évitent régulièrement ou parfois les actualités, tandis que 52% sont plus enclins à lire plus d’articles du même journal et 60% à partager l’article lorsque l’on propose une solution selon Nina Fasciaux, rédactrice et coordinatrice du Solutions Journalism Network en Europe, qui est intervenue lors du Festival de l’Info Locale fin juin à Nantes.
D’où l’apparition du journalisme positif, d’impact, de solutions, de construction qui se distingue des formes de journalisme habituels. Selon l’étude du Solutions Journalism Network et l’Engaging News Project menée auprès de 755 Américains adultes, le journalisme orienté vers la solution est prometteur sur au moins trois dimensions :
• Le lecteur a davantage le sentiment d’être bien informé par ce type de journalisme orienté solution
• La confiance se renforce entre le lectorat et les organes de presse promouvant ce type de journalisme
• L’engagement des lecteurs augmente : nombre de partages sociaux, du nombre de lectures sur le site, du même auteur, sur le même sujet…
Une soirée de Convergences – jeudi 5 septembre 2019 19h00–21h00 (voir annexe 1 ci-dessous) – était justement intitulée « Pour changer le monde, commençons par le raconter autrement » et avait 3 problématiques :
• De quelle façon les médias peuvent-ils contribuer à faire évoluer les représentations et les comportements vers un monde plus durable ?
• Comment faire émerger de nouveaux récits pour inspirer le plus grand nombre et provoquer des déclics ?
• Comment les leviers de l’information, de la fiction et du divertissement peuvent-ils être mobilisés pour accélérer la transition écologique, sociale et démocratique ?
Ci-dessus une photo de la soirée du 6 septembre 2019 #YouthWeCan ! “Les jeunes s’engagent pour le climat” à Convergences.
Note de lecture Thierry LEFEBVRE L’Aventurier des radios libres Jean Ducarroi...Dr Sebastien Poulain
Source : Note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003), Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », RadioMorphoses, n°9, 2023, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/3930
9 | 2023
Notes, conduites, synopsis, partitions : écrire et composer la radio
Note de lecture
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003)
Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Sébastien Poulain
https://doi.org/10.4000/radiomorphoses.3930
Référence(s) :
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Plan | Texte | Citation | Auteur
Plan
Historiographie réparatrice
Le radiolibriste aventurier et sa chute
Conclusions post-radiolibristes
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1Ayant rendu compte de la structure de l’ouvrage L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003) et de la place de J. Ducarroir dans l’histoire de la radio (Questions de communication, n°40, 2021, p. 568-572), je vais insister ici sur la place « réparatrice » de ce livre dans l’historiographie radiolibriste et sur le mystère de la « chute » post-radiolibriste de J. Ducarroir.
Historiographie réparatrice
2Négliger L’Aventurier du fait de l’importance de La bataille des radios libres. 1977-1981 (2008) – qui est aujourd’hui une référence pour toute recherche sur les « radios libres », voire sur les médias militants - parce qu’elle ne concernerait qu’un seul acteur - et de surcroit un acteur peu connu - serait une erreur. En fait, La bataille constitue la matrice dont Thierry Lefebvre tire les fils dans ses ouvrages suivants - notamment Carbone 14 : Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (2012) et François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (2019) -, et en particulier dans L’Aventurier qui permet d’humaniser davantage le mouvement et de nous informer sur ses acteurs et leur quotidien de militant. En effet, T. Lefebvre publie des archives inédites, dont certaines auraient pu figurer dans La bataille : photos, retranscriptions d’émission, de réunions, scénario de film, articles de journalistes, archives de J. Ducarroir, d’autres radiolibristes et de l’INA. Comme dans La bataille, L’Aventurier comprend des annexes avec des « repères chronologiques », un index des patronymes et un index des stations. Si L’Aventurier (280 p.) contient moins de pages que La bataille (424 p.), T. Lefebvre cite 156 radios dans L’Aventurier contre 226 dans La bataille. J. Ducarroir permet à T. Lefebvre de revisiter et approfondir une grande partie de cette « bataille » sur laquelle il travaille depuis le début des années 2000 et pour laquelle il a cherché vainement « à contacter ce personnage incontournable » (p. 12) alors que ce dernier décède justement à ce moment-là, en 2003.
Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine...Dr Sebastien Poulain
Source : Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine transformation », The Conversation, 28 mars 2023, 21h30, https://theconversation.com/radios-internationales-des-outils-de-mobilisation-du-grand-public-en-pleine-transformation-200325
Partout dans le monde, les autorités politiques ont longtemps détenu le monopole aussi bien des radios locales et nationales que des radios internationales, ce qui leur permettait de faire passer les messages souhaités à leurs propres populations, mais aussi à celles des pays étrangers vers lesquels leurs radios diffusaient.
Nos recherches récentes montrent que ce modèle ancien est désormais largement dépassé.
La désétatisation de la radio et son internationalisation grâce à sa numérisation/webification ont modifié les rapports de force communicationnels.
On distingue aujourd'hui trois types de radios de mobilisation. Les radios étatiques de mobilisation (REM) ont d’abord cédé du terrain face aux radios civiles de mobilisation) (RCM, lesquelles sont devenues, grâce à Internet, accessibles dans le monde entier, se muant donc en radios civiles de mobilisation internationales (RCMI). Ces trois types de radios cohabitent de nos jours dans un paysage médiatique qui n'a plus grand-chose à voir avec celui d'il y a une vingtaine d'années.
Les monopoles nationaux des radios étatiques de mobilisation (REM) durant les guerres internationales
La radio fut un enjeu politique dès l’origine : citons les causeries de Franklin D. Roosevelt, les radios « blanches » et « noires » durant la « drôle de guerre » – qui amorce la « guerre des ondes » –, les instructions aux résistants diffusées par « Radio Londres »…
Durant la guerre froide (et jusqu’à aujourd’hui pour certaines radios), les Alliés s’installèrent sur les ondes pour continuer leur travail hétéronomique (c’est-à-dire visant à imprégner les auditeurs de lois/normes politiques, sociales et culturelles). Par exemple, le gouvernement américain multiplia les stations : Voice of America, RIAS (Radio in the American Sector, principalement tournée vers l’Allemagne de l’Est), Radio Free Europe/Radio Liberté et Radio Free Asia, Azadi (destinée à l’Afghanistan) ou encore Farda (diffusant en farsi vers l’Iran)…
Selon la chercheuse Anne-Chantal Lepeuple, toutes ces radios visaient à favoriser la diffusion des idées libérales au sein des peuples des pays ciblés, en mettant en place une « politique d’érosion graduelle » des régimes en place.
Aujourd’hui, RFE/RL diffuse en 27 langues et dans 23 pays « où la liberté de la presse est menacée et où la désinformation est omniprésente ». Elle joue son rôle de « radio de substitution », selon l’expression de Jacques Sémelin désignant les radios qui se substituent aux radios locales et se distinguent des « radios de représentation » – celles qui promeuvent les États qui les financent, à l’instar de la BBC, de Deutsche Welle ou de RFI.
POULAIN Sebastien, « Une micro-radio d’organisation douce : les postradiomorphoses entre mobilisation, décélération et communication », in Pascal Ricaud et Lara Van Dievoet (sous la direction de), « Radio en mobilité : Programmes, pratiques, techniques et perspectives », RadioMorphoses, n°7, 2021, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/2257
Les « micro-radios d’organisation » sont une nouvelle génération de postradiomorphoses issues des radios d’organisation, webradios et podcasts. Au-delà de leur utilité informationnelle, communicationnelle, RH, marketing pour les organisations qui les mettent en place, elles peuvent avoir d’autres fonctions dans les sociétés urbaines contemporaines en tentant de modifier le cours des flux urbains. L’étude de l’une de ces radios permet de mettre en exergue plusieurs effets envisageables de celles-ci : mobilisation, attraction, fixation, localisation, décélération des acteurs mobiles urbains. Si ces radios « lentes » ou « douces » font face à des difficultés, elles sont susceptibles de jouer un nouveau rôle dans le « continuum sociotechnique » pour faire société autrement et ouvrir le champ des possibles.
Organizational micro-radios are a new generation of postradiomorphoses originate in organizational radios, webradios and podcasts. Beyond their information, communication, HR and marketing usefulness for the organizations that set them up, they can have other functions in contemporary urban societies by trying to modify the course of urban flows. The study of one of these radios makes it possible to highlight several possible effects of these: mobilization, attraction, fixation, localization, deceleration of urban mobile actors. If these “slow” or “soft” radios face difficulties, they are likely to play a new role in the “socio-technical continuum” to create society differently and open up the field of possibilities.
Las microradios organizacionales son una nueva generación de postradiomorfosis originadas en radios organizacionales, webradios y podcasts. Más allá de su utilidad de información, comunicación, RRHH y marketing para las organizaciones que los establecieron, pueden tener otras funciones en las sociedades urbanas contemporáneas al tratar de modificar el curso de los flujos urbanos de la "sociedad líquida". El estudio de una de estas radios, permite destacar varios posibles efectos de estas: movilización, atracción, fijación, localización, desaceleración de los actores móviles urbanos. Si estas radios "lentas" o "blandas" enfrentan dificultades, es probable que desempeñen un nuevo papel en el "continuo socio-técnico" para crear una sociedad diferente y abrir el campo de posibilidades.
« Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? », 10e Colloque international du GRER, « La radio dans l’univers audio Expressions, concurrences et contextes », 10e Colloque international du GRER (Groupe de recherches et d’études sur la radio)
Département d’information et de communication
Université Laval à Québec
9 au 11 novembre 2022
https://radiodansuniversaudio.com/
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
09:00 Ouverture du colloque et mots de bienvenue par Henri Assogba Professeur titulaire à l’Université Laval et responsable du comité d’organisation, Étienne Damome Maître de conférences HDR à l’Université Bordeaux Montaigne et président du GRER, Guylaine Martel Directrice du département d’information et de communication, Université Laval, Guillaume Pinson Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, Université Laval
09:30 La radio dans l'univers audio : sociologie d'une fragmentation Conférence inaugurale par Hervé Glevarec Directeur de recherche au CNRS, Université de Paris Cité
10:30 Pause-café
10:45 Table ronde d’ouverture : « Mutations de l’univers audio du point de vue des acteurs »
par Julien Morissette Directeur artistique de Transistor Média et fondateur du Festival de la radio numérique à Gatineau / Québec, Jean-Nicolas Gagné, Directeur général de Qub Radio, la radio numérique de Québécor / Québec, Natacha Mercure Première directrice stratégie et contenus audionumériques à Radio-Canada, Silvain Gire, Cofondateur et directeur éditorial d'Arte Radio / France,
Modératrices, Colette Brin Professeure titulaire à l’Université Laval, Marie-Laurence Rancourt, Directrice artistique et générale de Magnéto
12:00 Pause déjeuner
12:00 Pause déjeuner
1er panel scientifique présidé par Jean-Jacques Cheval, Professeur à l’Université Bordeaux Montaigne
14:00 Radiophonique ou radionumérique : l'un dans l'autre ou l'autre dans l’un par Séverine Equoy Hutin professeure des Universités en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Bourgogne Franche-Comté / France.
14:25 « Flux vs stock : le direct sauve-t-il la radio face à l’audio ? » par Frédéric Antoine Professeur à l’Université de Namur / Belgique
14:50 « The Serial productions, from remediation to innovation » par Ella Waldmann Doctorante à l’Université Paris Cité / France
15:15 Pause-café
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
2e panel scientifique présidé par Nozha Smati, Enseignante-chercheure à l’Université de Lille
15:45 « La Radio Tunisienne dans l’univers audio : Réflexion sur les nouveaux contextes professionnels, les enjeux technologiques et les défis de contenus médiatiques » par Soumaya Berjeb, IPSI - Université de la Manouba / Tunisie
16:10 « Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? » par Sébastien Poulain Chercheur associé au MICA - l’Université Bordeaux Montaigne / France
Référence : « "Une autre redevance est possible" : quelles alternatives à la suppression de la Contribution à l'Audiovisuel Public ? », interview de Simon Becquet, RAM 05, 4 juillet 2022, https://ram05.fr/une-autre-redevance-est-possible-quelles-alternatives-a-la-suppression-de-la-contribution-a-laudiovisuel-public
Note de lecture Thierry Lefebvre - L Aventurier des radios libres : Jean Duc...Dr Sebastien Poulain
Référence : POULAIN Sebastien, note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », Questions de communication, n°40, 2021, http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/27690, https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.27690 et https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2021-2-page-568.htm
Bien qu’il existe aujourd’hui de nombreux articles de scientifiques sur le monde radiophonique, cela reste moins traité que sur les autres médias. Thierry Lefebvre est actuellement le seul universitaire français à publier régulièrement des ouvrages sur ce sujet (entre ses autres ouvrages sur l’histoire des sciences). Spécialiste des « radios libres », il a commencé son travail de recherche par une approche globale du mouvement radiolibriste dans La Bataille des radios libres. 1977-1981 (Paris, Nouveau Monde Éd., 2008). Dans cette même dynamique, il a dirigé plusieurs livraisons des Cahiers d’histoire de la radiodiffusion sur la fin des années 1970 et le début des années 1980. Puis, il choisit une approche plus individuelle à travers l’étude d’une station de radio dans Carbone 14. Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (Bry-sur-Marne, Éd. de l’INA, 2012). Malgré sa programmation très libre et ses émissions illégales, cette radio ne peut pas être qualifiée de « radio libre » au sens du livre précédent – c’est-à-dire une radio qui milite contre le monopole principalement entre 1977 et 1981. Par la suite, il a étudié un événement-radio (ou radio-événement) politique via l’étude de Radio Riposte dans François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (Paris, Éd. Le Square, 2019). Malgré le travail de préparation et les conséquences, cette radio n’a duré que quelques minutes, avant son brouillage et sa saisie.
Je me permets de signaler que T. Lefebvre et moi avons dirigé deux ouvrages. D’abord, Radios libres, 30 ans de FM : la parole libérée ? (Paris, Éd. L’Harmattan, 2016) qui a permis d’élargir le spectre d’étude grâce à des approches de chercheurs internationaux, de professionnels de la radio, d’archivistes et d’une cinéaste – ce sont les actes du premier colloque sur les radios libres organisé par le Groupe de recherches et d’études de la radio (Grer). Ensuite, Les Radios locales : histoires, territoires et réseaux (Paris, Éd. L’Harmattan, 2021) qui permet, quant à lui, d’étendre le spectre temporel avec l’étude de radios plus anciennes (les toutes premières expériences radiophoniques ou Radio Solitude en Cévennes de France Culture) et de radio beaucoup plus récentes (les webradios locales).
Avec Françoise Dumaine, Alain Zanotti, Benoît Dumaine, Sebastien Poulain, « Généraliser l'Empreinte Solidaire® dans la gestion d'actifs », axes « Quel modèle social pour « faire avec » nos vulnérabilités ? » et « Quelle voie pour une économie soutenable ? », Contribution – « Covid-19 : pour un « après » soutenable », séminaire « Soutenabilités » cycle 1 février-juillet 2020, France stratégie, juillet 2020, https://www.strategie.gouv.fr/projets/seminaire-soutenabilites, https://www.strategie.gouv.fr/publications/covid-19-un-apres-soutenable-synthese-contributions, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/modele-social-faire-nos-vulnerabilites, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/une-economie-soutenable, https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/seminaire_soutenabilite_-_covid-19_-_contributions_web.pdf et https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/generaliser_l_empreinte_solidairer_dans_la_gestion_d_actifs.pdf
New deal, refondation, résilience, soutenabilité : la finalité est claire. Nous avons la connaissance
des besoins, il y a urgence à agir. L'Empreinte Solidaire®, comme marqueur de l'engagement
inclusif des grands investisseurs institutionnels et une loi Pacte élargie sur l'Assurance-vie
(l'enveloppe). La doctrine AMF sur "engagement" et critères ESG évolue, les cadres d'application
doivent innover pour répondre à cette ouverture et l'urgence du monde d'après. Pour un
changement d'échelle renforçant le S de ESG, dans sa profondeur solidaire. Face à la récession
en formation, aux laissés-pour-compte à venir, les jeunes notamment, il faut une réponse massive
public-privé. La réponse se veut innovante et pragmatique, avec une réelle intentionnalité pour
embarquer les acteurs et les inciter à agir sur le terrain d'un solidaire dédié au post-covid. https://
www.empreinte-solidaire.com/
Référence : préparation en français de l’article « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich, http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf et https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/kein-programm-links-von-der-mitte-ffentlichrechtlicher-rundfunk-in-frankreich
Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in FrankreichDr Sebastien Poulain
Note « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, Paris, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich et http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf
Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoy...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel (PACTE, Université Grenoble-Alpes et chargée de recherche) et Sebastien Poulain (Mica, Université Bordeaux Montaigne)
, « Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites », sous la responsabilité de Dan Ferrand Bechmann et Damiano de Facci (Réseau thématique-RT 35 « Sociologie des mondes associatifs » de l’Association française de sociologie-AFS), séminaire « (R)évolutions des formes de l'engagement, sociologie du bénévolat », groupe de travail (GT) 32, Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF), 22 mars 2022, 14h00-17h30, https://www.aislf.org/revolutions-des-formes-de-lengagement
Amélie Deschenaux et Sandrine Cortessis, Potentielles nouvelles modalités d’engagement et résistances au sein d’une forme traditionnelle d’engagement bénévole de visite à l’hôpital (Suisse)Sebastien Poulain et Camille Morel, Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites Marie-Anne Dujarier, présentation de Trouble dans le travail : sociologie d'une catégorie de pensée
Damiano De Facci, La solidarité par le bas, comment répondre à la crise sanitaire (France)
Eric Gagnon, Les impacts de la pandémie, du confinement et des mesures sanitaires sur les organisations où œuvrent les bénévoles ainés et sur les bénévoles eux-mêmes. stratégies organisationnelles et stratégies individuelles visant à maintenir cet engagement.
Yves Raibaud, Travail gratuit et bénévolat dans une perspective féministe "Qui encaisse le travail gratuit“ et ”trouble dans le bénévolat": ces deux énoncés, posés côte à côte, sont stimulants. Le travail gratuit est historiquement et universellement le travail des femmes, ce qui fait penser aux care studies. Trouble fait inévitablement penser à Gender Trouble. Y-a-t-il du trouble dans le bénévolat lorsque certains hommes, certaines femmes, certains autres, ne sont pas à la place où on les attend ?Dan Ferrand-Bechmann, Nouvelles formes de bénévolat, l'écoute à distance : les incontournables deviennent contournables, conclusion sur la valeur du bénévolat.
Avec Jacques Attali (conseiller d’État, auteur de Histoire des médias), Francis Lec (président de Radio Amiens), Jean-Louis Auduc (professeur agrégé d’histoire, fondateur de Radio Risposte, membre du Conseil des sages de la laïcité), Stéphane Demilly (sénateur de la Somme), Henri Sannier (journaliste), Guy Vadepied (député honoraire), « Les 40 ans des radios libres et de Radio Amiens. Liberté d’expression, économie, médias et jeunes », Conseil départemental de la Somme, Amiens, 9 novembre 2021, https://lesradioslibres.wordpress.com/2021/11/08/9-novembre-2021-les-40-ans-des-radios-libres-et-de-radio-amiens/
Challenges Radio : Bolloré n'enraye pas la chute des audiences à Europe 1 Dr Sebastien Poulain
Interview avec Guillaume Echelard pour l'article « Radio: le virage éditorial de Bolloré à Europe 1 n'enraye pas la chute des audiences », challenges.fr, 14 janvier 2022 à 18h22, https://www.challenges.fr/media/radio-le-virage-editorial-de-bollore-a-europe-1-nenraye-pas-la-chute-des-audiences_796648
Radios libres : retour sur le « big bang » de la democratisation mediatiqueDr Sebastien Poulain
Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios libres : retour sur le « big bang » de la démocratisation médiatique », The Conversation, 7 décembre 2021, 22h24, https://theconversation.com/radios-libres-retour-sur-le-big-bang-de-la-democratisation-mediatique-171377
Le benevolat d’entreprises entre nouvelle delegation de service public et app...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Le bénévolat d’entreprises entre nouvelle délégation de service public et appropriation entrepreneuriale », « Richesses et ambiguïtés du travail bénévole », in Nicolas Da Silva et Pascale Molinier (sous la direction de), Nouvelle revue de psychosociologie, n°32, automne 2021, https://www.editions-eres.com/ouvrage/4830/le-travail-benevole
Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovantDr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovant : le cas de la SCIC Citeomix à Mirecourt dans les Vosges », Session 1 « Innovations sociales, projets alternatifs et réseautage : des leviers pour une transition des territoires durable ? », animée par Nassima Hakimi (laboratoire Pacte) et Iharivola Randrianasolo (laboratoire CITERES), Journée d’étude à destination des jeunes chercheur.euse.s « Les capacités transformatives des réseaux dans la fabrique des territoires », laboratoire CITERES (Université de Tours) et PACTE (Université de Grenoble), https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/, Cité des Territoires, Grenoble, 15 novembre 2018, https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/data/pages/20181115_Programme_Journee_Jeunes_Chercheurs_2018_modifie.pdf, https://www.slideshare.net/SebastienPoulain/gouvernance-inclusive-et-alliances-indites
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovant : le cas de la SCIC Citeomix à Mirecourt dans les Vosges », Session 1 « Innovations sociales, projets alternatifs et réseautage : des leviers pour une transition des territoires durable ? », animée par Nassima Hakimi (laboratoire Pacte) et Iharivola Randrianasolo (laboratoire CITERES), Journée d’étude à destination des jeunes chercheur.euse.s « Les capacités transformatives des réseaux dans la fabrique des territoires », laboratoire CITERES (Université de Tours) et PACTE (Université de Grenoble), https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/, Cité des Territoires, Grenoble, 15 novembre 2018, https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/data/pages/20181115_Programme_Journee_Jeunes_Chercheurs_2018_modifie.pdf (actes non publiés)
De la place accordee aujourd’hui au silence à la radio
1. RYTHMES & FORMATS : “SILENCE, S’IL
VOUS PLAÎT !” De la place accordée
aujourd’hui au silence à la radio
Référence : BERTIN Marie, « Rythmes & formats : “Silence, s’il vous plaît !” De la place
accordée aujourd’hui au silence à la radio », syntone.fr, 28 novembre 2012,
http://syntone.fr/rythmes-formats-silence-sil-vous-plait/
2. Par M ari e B erti n RÉF L EXIO N S28 N O V EM B RE 2012
RYTHMES & FORMATS :
“SILENCE, S’IL VOUS PLAÎT
!”
De la place accordée aujourd’hui au silence à la
radio
Ce n’est pas un scoop, la radio est le média du son. Elle est d’ailleurs le seul média à se
contenter ainsi d’un unique sens pour retenir son public. La télévision a recours à
l’image en plus du son. La presse écrite se lit, mais se regarde aussi. Et ne parlons pas
d’internet qui multiplie les médias. La radio, elle, ne peut retenir que l’oreille. Pour
cela, sans cesse, elle doit émettre des sons.
La question de la place accordée au silence en radio peut dès lors sembler tirée par les
cheveux. Et pourtant le silence, c’est ce qui lie les sons entre eux. Sans lui, on ne les
distingue plus, ou moins bien. Qu’on le veuille ou non, le silence fait partie de la
radio.
3. (cc) kurichan – flickr
Mais qu’il lui fait peur ! Le silence en radio hante l’esprit des professionnels –
animateurs, journalistes ou techniciens. Pire que la page blanche pour l’écrivain, le
blanc en radio peut signifier jusqu’à la mort de l’antenne. Les Anglo-Saxons emploient
d’ailleurs l’expression “dead air”, qui en dit long sur leur appréhension du silence.
Les stations de radios sont dans l’obligation d’émettre. Si elles s’interrompent, le
Conseil Supérieur de l’Audiovisuel possède le pouvoir de leur retirer leur autorisation
d’émettre… À éviter, à tout prix. C’est pourquoi toutes les stations importantes sont
équipées de détecteurs de silence. Moins de sept secondes de blanc sur Europe 1, et
la station déclenche automatiquement une bande-son de secours. Vite ! Une musique
quelconque, pourvu que les ondes résonnent ! Michel Le Henaff, chef d’antenne à
Europe 1, ajoute : “Deux secondes de blanc, c’est déjà considéré comme un accident
d’antenne. Lorsque cela arrive, nous autres techniciens, devons faire un rapport à notre
hiérarchie.” Ce rapport s’appelle “la ligne rouge”.
La chasse aux silences
Qu’il faille prendre garde à occuper l’antenne, pour une radio, cela se comprend.
L’ennui, c’est que la chasse aux silences prend une autre tournure, une tournure
préventive. Elle s’immisce dans les contenus, bien décidée à accélérer le rythme. Car en
radio, le silence, c’est avant tout du temps. Pour retenir l’auditeur qui zappe, il faut
faire vite.
Jean-Laurent Bernard, rédacteur en chef à Radio France depuis 1984, a vu un
changement : “Ces dix dernières années, toutes les radios ont raccourci leurs formats
d’info.” Les témoignages recueillis dans les couloirs des antennes confirment : “À
Europe, quand je suis arrivé dans les années 80, les sons faisaient plus d’une minute.
Aujourd’hui, c’est 50 secondes maximum.” (Nicole(*)) ; “à France Inter en 2009, un
enrobé [billet illustré par des extraits d’interviews, NDLR] pouvait encore aller jusqu’à 1
minute 30, aujourd’hui, un enro de 1’30 part directement à la poubelle.” (Laurence
Peuron, journaliste au service culture de France Inter) ; “il y a encore 4 ou 5 ans, sur
France Bleu Vaucluse, on avait un magazine de la rédaction hebdomadaire de 12
minutes, avec de longs reportages, dans lequel on pouvait intégrer des
interviews pouvant faire jusqu’à 2’30. Il a disparu sur volonté de la direction. D’une façon
générale, on va vers des choses de plus en plus courtes.” (Philippe Paupert, reporter
à France Bleu Vaucluse).
Les formats des éléments ont donc évolué, diminuant en moyenne de 5 à 10 secondes
pour un son, de 10 à 20 secondes pour un enrobé. Cela peut paraître peu. Pourtant, les
journalistes qui travaillent ces formats au quotidien le savent : ça compte. Mais au-delà
des formats-type des contenus, c’est leur rythme qui s’accélère, notamment sur
décision des directeurs d’antennes.
4. (cc) ~dgies – flickr
Philippe Paupert : “Des formats de 2 minutes subsistent sur l’antenne, pour certains
sujets, mais on nous demande plus de rythme. La conséquence, c’est que la place de la
personne qu’on interviewe est de plus en plus réduite. On tend aussi vers ce qu’on appelle
le “teaser” : des petits formats de 10 à 15 secondes qui annoncent la suite et rythme
l’antenne. Tout cela s’enchaîne beaucoup plus vite qu’avant.”
Par ailleurs, le calibrage prédéfini des éléments lui-même n’a pas toujours existé. En
réécoutant des journaux de France Inter dans les années 60 et 70 (Inter Actualité), on
se rend compte qu’il n’y avait tout simplement pas de formats-type. Le journal de 8h
faisait plus de 20 minutes. Le présentateur s’attardait au téléphone avec un envoyé
spécial durant 3 ou 4 minutes. Les sons pouvaient être très courts, ou très longs. La
durée se choisissait visiblement à l’importance de l’information. Aujourd’hui, une telle
démarche s’appelle “casser les formats”. Et se pratique dans des circonstances assez
exceptionnelles. Récemment, sur Europe 1 par exemple, il fallait aux journalistes se
trouver à Alep, en Syrie, pour avoir le privilège de disposer de deux minutes
de reportage au lieu d’une seule.
Zapper à la place de l’auditeur
5. (cc) SILENTdoGOOD – flickr
Pour Sébastien Poulain, chercheur en communication et membre du Groupe de
Recherches et d’Études sur la Radio, la vitesse a toujours fait partie de ce média : “La
radio s’écoute en faisant autre chose. Et son audience la plus importante est le matin. Le
but pour une antenne généraliste, est que l’auditeur sorte de chez lui avec une base
d’information solide, qu’il ait ‘fait le tour’. C’est pourquoi la radio répète, et se
dépêche.” Soit. Mais alors pourquoi la radio accélère plus encore ? “Nos modes de vie
ont peut-être évolué, nous laissant moins de temps… Mais plus certainement faut-il
chercher du côté de la concurrence. L’offre d’accès à l’information s’est étoffée avec
internet : ordinateurs et smartphones peuvent sur demande rendre présentes les mêmes
informations que la radio, et de manièrechoisie. Non seulement ils prennent leur part du
temps de l’auditeur, mais en plus ils sont très efficaces. La radio doit donc tenter de se
faire aussi efficace qu’eux. Par ailleurs, grâce à internet, le fond sera disponible plus tard.
Inutile donc, de trop préciser les choses maintenant.” Concurrence des nouveaux
médias à laquelle il faut ajouter la concurrence des radios entre elles. “C’est certain,
RMC, par exemple, a fait réfléchir les autres.” RMC : le nom est lâché. Quand on parle
de formats, RMC est emblématique dans le petit monde des journalistes radio. Bien
connue pour ses enrobés de 45 secondes et ses sons de 30 – et l’on parle là, bien sûr,
d’un grand maximum – RMC a fait des adeptes.
Ce qui compte, c’est le “bruit”
Tous les journalistes qui sont passés par RMC se sont cassé la tête, soit au sens propre
– comment vais-je faire entrer mon reportage dans 40 secondes ? – soit au sens figuré
6. – est-ce là vraiment ce que je voulais faire en devenant journaliste ? La sélection
naturelle aura raison de ceux qui doutent. Ceux qui restent doivent accélérer.
Xavier (*), ex-journaliste à RMC, sait de quoi il parle : “Quand on arrive, on apprend à
parler vite. Le style est nerveux, incisif, court et immédiat dans les commentaires. C’est la
même chose dans les sons. Ça change la façon de faire les interviews. Elles peuvent
commencer comme n’importe quelle autre mais on sait qu’à un moment donné il faudra
“piquer” l’interlocuteur, le “titiller”, pour obtenir une réaction directe et forte qui sera
ensuite intégrée à un enrobé, mais qui est aussi susceptible de servir de “teasing” [son
choc, très court, utilisé dans les titres pour promouvoir l’un des sujets du journal,
NDLR].”
À RMC toujours, Yohann (*), lui, a travaillé à la “note”. Ce poste de journaliste est occupé
le soir à la sélection des éléments montés dans la journée par les reporters. Il s’agit
d’en écrire les lancements et de les hiérarchiser. Cela se fait en étroite collaboration
avec les rédacteurs en chef puisqu’il s’agit de décider ce qui fera l’antenne le
lendemain. Pour le jeune homme, la conclusion est que ce qui compte, c’est
“l’énergie” du son. Les rédacteurs recherchent le son “fort”, c’est-à-dire le plus
accrocheur. Peu à peu, il comprend que l’on traite le reportage quasiment comme un
produit. Il doit avoir la même force qu’un slogan. Pour Xavier, la conséquence est que
l’importance du sujet passe après : “Si le son obtenu sur un sujet de petite importance
est meilleur, il peut passer devant.”
Les deux journalistes en sont convaincus : “Cela correspond à une logique
commerciale. Après la publicité, il ne faut pas que le rythme change brutalement. La
continuité entre le ton publicitaire et informatif permet à RMC de garder l’auditeur
pendant les pubs.” Des publicités qui passent alors plus facilement à l’oreille et qui sont
omniprésentes : 12 minutes environ pour une heure en matinale. Faire de l’info rapide,
c’est aussi le moyen de caser plus de spots publicitaires.
Sans blanc, par Christophe Rault sur Arte Radio.
Des formats très courts, une parole bien rythmée… Malgré tout, il faut faire entrer du
sens dans la boîte. Alors, pour obtenir un produit fini conforme aux normes en vigueur,
le journaliste radio devient un apprenti sorcier du montage et pratique l’art du
puzzle. Plus personne n’hésite à reconstituer une phrase au montage. Le
moindre silence est soigneusement retiré : “Sur 20 ou 30 secondes, après montage, plus
rien n’est à jeter. On a coupé dans tous les sens. Parfois l’interlocuteur ne respire pas.
Moi, j’en laissais toujours une ou deux, mais j’entends régulièrement des sons sans
respirations sur l’antenne” (Xavier). La bande magnétique ne permettait pas cela aussi
facilement. Avec le numérique, un garde-fou a sauté. En radio, le silence, c’est du
temps, et le temps, c’est de l’argent.
Emportés par le flux
7. Le silence en radio, c’est aussi le temps de la réflexion, le temps qu’un journaliste
consacre à travailler son sujet sans produire immédiatement du son. Pourtant, les
journalistes dans leurs bureaux ressemblent plus à des footballers sur un terrain qu’à
des travailleurs du sens. Fréderic Bourgade, reporter à France Inter, a pris de la
distance avec ce phénomène. Nourri de son expérience professionnelle, il s’inquiète
des implications, sur le travail des journalistes et leur indépendance, d’un flux
radiophonique toujours accéléré. “Imaginez que l’information soit un camion sur
l’autoroute. Comme le flux ne ralentit pas, pour faire entrer une nouvelle information sur
l’autoroute, il faut qu’elle aille au moins à la même vitesse que le camion, sinon il y a
collision. Ce n’est donc plus seulement la valeurintrinsèque d’une info qui fait sa présence
ou non sur l’antenne, mais, de plus en plus, la possibilité technique de la produire vite
pour qu’elle y entre sans heurts.“
Le choix des sujets est directement touché par l’exigence de vitesse. Mais ce n’est pas
tout. Le travail journalistique le plus essentiel – la préparation des interviews,
la vérification rigoureuse de l’information – est de plus en plus difficile à mener à bien.
Le journaliste, pris par le temps, est contraint de “faire confiance” à son interlocuteur.
Les erreurs avérées à l’antenne sont fréquentes. Plus insidieux, les mensonges par
omission sont légions. Le phénomène est bien sûr aggravé par les diminutions des
effectifs de journalistes dans les rédactions.
Le silence est d’or
Le silence est frais, par Christophe Rault sur Silence Radio.
Il existe donc des risques à ces politiques des formats et du rythme : celui d’altérer le
travail du journaliste, mais pas seulement. En uniformisant à tel point l’information
qu’elle ne devient plus qu’un flot sonore ininterrompu, un ronronnement, on prend
aussi le risque qu’elle passe inaperçue. En croyant se rapprocher du public,
l’information rapide et hyper-calibrée s’en éloigne.
Car il ne suffit pas d’avoir de l’audience pour avoir des auditeurs.“Racontez une
histoire !” Les rédacteurs en chef donnent souvent ce conseil à leurs journalistes, qui
doit permettre d’accrocher l’oreille de l’auditeur même s’il est en train de faire autre
chose. Or, justement : la voix d’une personne, le rythme de son phrasé lui sont propres
et contribuent à raconter son histoire. Non seulement ils conservent l’identité du
parleur, mais encore ils restituent les émotions ou le sens d’une analyse.
À l’inverse, une fois passé à la moulinette du logiciel de montage, tout le monde parle
la même durée, au même rythme, quel que soit l’intérêt de son discours. Tout le monde
8. devient le même, qu’il s’agisse du journaliste, ou de son interlocuteur. La chasse aux
silences tue le sens, elle tue l’histoire.
À contre-courant : le documentaire
Sophie Delpont est sortie de l’école de journalisme de Lille il y a deux ans. Pigiste à
RMC et à France Culture, elle jongle avec les formats au quotidien, passant d’une
antenne à l’autre, parfois du jour au lendemain. Tenter un long, un très long format,
c’était une envie. Son sujet accepté, elle est donc partie, avec un preneur de son de
Radio France, direction Sète, en bord de mer, sur les pas de Georges Brassens : “Je
m’étais renseignée avant, auprès de journalistes, sur la façon d’écrire du long, et puis on
avait fait un 15 minutes à l’école, une fois. Mais à part ça, rien, l’inconnu. Une fois sur
place, il faut prendrele temps. Cette fois-ci, pas question de presser l’interlocuteur, il faut
se poser, partager et laisser les choses venir. On avait trois jours en tout. Le preneur
de son – je n’avais jamais vu ça – a passé des heures sur la plage pour obtenir un bruit
de vagues parfait, puis un bruit de vagues avec un enfant qui joue, puis le son d’un
parasol qu’on plante, puis… Il recommençait autant que nécessaire et rivalisait
d’ingéniosité pour éviter le vent dans le micro. Finalement, on est revenu avec une
vingtaine d’heures de rushes !
Pourtant, aussi surprenant que cela puisse être, nous n’avons pas mis plus d’une après-
midi à monter la trame complète du document. Parce que tout était là. Pas besoin de
trouver de subterfuges pour parer à un manque de matière. Tout s’est mis en place pas
à pas. Ce qui était formidable aussi, c’était de pouvoir se payer le luxe de digressions…
On a, bien sûr, laissé beaucoup de silence. Nos interlocuteurs étaient parfois de vieux
messieurs, qui parlaient lentement, qui respiraient fort, on a laissé. Finalement, je pense
que c’est quelque chose qui n’est pas parfait, mais qui le devient parce que c’est la vie.
Cette parole est familière et c’est pour ça qu’on a tant de plaisir à écouter. Ce
documentaire, c’est mon bébé, c’est la radio que je veux faire. Même si, bien sûr, je sais
que ce n’est pas possible au quotidien.” Le documentaire de Sophie Delpont s’intitule Jo
avant Brassens, l’histoire d’un copain d’abord, il a été diffusé le 29 septembre 2011 sur
France Culture.
Podcasting et webradio à la demande : silence à
volonté
9. (cc) The Hamster Factor – flickr
Il existe un public pour le son qui prend son temps. Un public moins large, peut-être,
mais qui grossit en ce moment même : c’est le public du podcast. En janvier 2011, 15,6
millions de podcasts avaient été téléchargés en France ; en novembre de la même
année, 16,6 millions ; en mai 2012 : 18,4 millions. Et encore, il s’agit là de résultats
Médiamétrie, qui, curieusement, ne prennent pas en compte les sites spécialisés dans
le genre tel que Arte Radio par exemple. Ils se concentrent sur les podcasts des
antennes FM.
Toujours est-il que le podcast progresse incontestablement. L’info radio, au sens des
journaux radio classiques, est assez peu podcastée. Mais le documentaire l’est. Le sont
aussi les émissions de débats ou d’approfondissement de l’information ainsi que les
créations originales. Le classement des thématiques les plus podcastées pour le mois
de mai 2012 est le suivant : le divertissement d’abord (6,9 millions), la culture (5,4
millions) et l’information (4,6 millions). Loin derrière se trouvent la musique (500 000)
ou encore le sport (90 000). France Culture, par exemple, est la quatrième radio la plus
podcastée, alors qu’elle est loin en termes d’audience. RMC n’apparaît pas dans le
classement, elle serait donc, dans le meilleur des cas, dixième.
Il y a encore peu d’études sur l’usage du podcast. Pour s’en faire une idée, on ne peut
que questionner l’entourage. À le croire, le podcast s’écoute “le soir au lit, sur mon mp3,
pour m’endormir…” Comme on lisait un livre… “Dans le train, le métro, quandj’ai un peu
de temps devant moi”,“en faisant autre chose le soir dans ma chambre…” Le podcast
semble donc rester fidèle à l’usage passif, caractéristique de la radio, mais il se déplace
sur des temps plus longs : le soir, en vacances, dans les transports, où l’auditeur est
10. dans d’autres dispositions. Et qui est-il, ce public du podcast ? Majoritairement les 25-
35 ans, ceux que la bande FM est en train de perdre…
… et les webradios, de gagner. “Pour nous le silence, c’est de l’info” témoigne Silvain
Gire, responsable éditorial d’Arte Radio. “Car c’est aussi dans les silences que les gens
disent. Sur un tournagenous cherchons une ambiance, la vérité d’un personnage…Il faut
laisser tourner. Un long documentaire peut demander des dizaines et des dizaines
d’heures de rushes. Pour les journalistes, la parole est une citation. Ce qui nous intéresse,
c’est l’expérience humaine.” Le web a permis l’éclatementdesformats. Aucun besoin
de couper plus que de raison pour que le programme rentre dans la case, ni de meubler
en cas de manque de matière. Libéré des contraintes des grilles, le programme dure ce
qu’il doit durer. Internet semble avoir émancipé les formes, tandis que la radio
hertzienne supporte de moins en moins la longueur. En 1969, l’Atelier de Création
Radiophonique de France Culture durait trois heures. En 2012, les émissions les plus
élaborées de la chaîne culturelle ne traînent plus au-delà des 55 minutes. “Le problème
avec la création radiophonique, c’est le flottement que produit en radio ce genre de
programme” poursuit Silvain Gire. “Les annonceurs détestent ça. Quand vous zappez, il
faut que vous sachiez vite où vous êtes, pour rester. Si vous ne comprenez pas, si vous
attendez, vous allez vous lasser et changer.Or le long format, lorsqu’on le prenden route,
demande d’accepter ce moment de flottement. Sur France Culture c’est encore possible,
les auditeurs sont d’accordpourça. Mais sur les autres antennes FM, c’est plus compliqué.
Et pour nous à Arte Radio, internet est l’endroit idéal.”
“Le futur de toute radio, c’est du silence”(*)
Inspirée par le modèle d’Arte Radio, Silence Radio est une plateforme de diffusion de
pastilles sonores créatives. Le nom est évocateur : une radio peut-elle être faite de
silence ?
11. (cc) leeroy09481
“L’expression Silence Radio est une oxymore et, comme toutes les oxymores, elle pose
question” explique Irvic D’Olivier, fondateur et coordinateur de la webradio. “L’auditeur
est de suite dans une situation inattendue. Un peu surpris, il est obligé de se demander
ce que peut bien diffuser une radio qui porte ce nom et de quelle manière. De plus,
comme Silence Radio est une radio ‘à la demande’, il est vrai que si on ne clique pas, rien
n’en sort, c’est littéralement le silence !” La page blanche sur laquelle s’ouvre le site fait
d’ailleurs image au silence, comme un espace muet, encore vierge de toute écoute,
que l’on peut explorer avant de choisir (ou non) de déclencher un son.
“Le silence est la condition sine qua non de l’existence de l’œuvre sonore. Sans silence,
pas de chaos, donc pas de musique” poursuit Irvic D’Olivier, qui insiste pour
mettre l’accent non pas sur le silence ou le son, mais sur l’écoute. “La radio a toujours
été présentée comme un train d’ondes qui va de l’émetteur au récepteur. C’est une vision
technicienne et réductrice. L’écoute, c’est justement le contraire. Celle-ci part du récepteur
pour in fine rejoindre l’émetteur. C’est l’auditeur qui gère son écoute. C’est à lui
d’investir l’espace – le train d’ondes – à la condition que la proposition sonore ne soit pas
totalitaire et qu’il puisse créer sa propre ‘image’. Surtout et avant tout, nous avons
une haute estime des auditeurs qui font la démarche de venir sur le site. Donc Silence
Radio est un projetqui paraîtexigeant, caril se fondesur le refus de mépriserles capacités
de l’auditeur, tant sensorielles qu’intellectuelles. Enfin, je l’espère !”
À l’époque du lancement de Silence Radio (avril 2005), les espaces dédiés à la création
sonore sur le web étaient peu nombreux. Il s’agissait alors de donner à entendre des
expressions rares, en faisant se côtoyer les différents genres radiophoniques – fiction,
12. documentaire, field-recording, électro-acoustique, électronique, poésie sonore –, dans
un égal souci de fédérer une communauté d’artistes venant d’horizons variés et de
diversifier l’offre à destination de l’auditeur. Proposant plus d’une centaine de créations
sonores en libre diffusion, Silence Radio se conçoit également comme un réservoir
dans lequel des radios FM peuvent puiser pour alimenter leur antenne en contenus
originaux. Peut-être serait-il d’ailleurs plus juste de troquer l’expression “radio à la
demande” par celle de “radio d’offre”. La coopération entre radios traditionnelles et
radios à la demande ne va pas seulement dans un sens. Silence Radio a, par exemple,
produit une série de pastilles en 2008 avec Kunstradio, une émission de la radio
publique autrichienne. Kunstradio avait la primeur de la diffusion au moment de sa
case hebdomadaire, puis les créations sonores étaient mises à disposition sur la
webradio pour une écoute hors flux. D’autres créations sur le même thème étaient
également mises en ligne, enrichissant ainsi l’offre plus classique, plus limitée, de
Kunstradio.
Bruit blanc son noir, de Kaye Mortley sur Silence Radio
Et la question du silence, est-elle une obsession ? “Beaucoup des pastilles de Silence
Radio sont représentatives d’un travail original en termes de format et de rapport au
silence. On pourrait parler de silence en fonction du rythme ou considérer que le silence
est l’absence de sons, mais on sait aujourd’hui que cela n’existe pas. On pourrait dire que
le silence est l’absence de signal entre deux sons, mais alors je préfère la notion
d’intervalle, cet ensemble compris entre deux valeurs. Aussi, le silence peut exister dans
une ambiance très chargée où l’on a retiré (volontairement ou pas) certaines fréquences.
Du coup, se dégage un sentiment de légèreté, de douceur, quasi d’absence, une forme de
silence. Pourrait-on parler de silence fréquenciel ? Le silence est partout et nulle part. En
fait, je n’aime pas cette notion de silence, trop connotée : on peut lui faire dire tout
et son contraire! Après mûreréflexion, le silence ne peut être envisagé que parson aspect
qualitatif, sinon rien.”
Bien sûr, l’information quotidienne et la création d’auteur ne peuvent être mises sur le
même plan. Toutes deux correspondent à des besoins différents. Si le documentaire
radiophonique, en écoute à la demande, peut sans complexe s’affranchir de toute
contrainte rythmique, l’information quotidienne sera toujours prisonnière d’un carcan,
ne serait-ce que dans le but louable d’offrir à l’auditeur un aperçu, aussi complet que
possible, des principales informations du jour. Cependant, ces deux genres
radiophoniques ont une même finalité : intéresser au sens d’un propos. Et pour cela la
liberté de la création est un atout. En fonction du sens, elle invente sa forme. Or, jamais
le sens n’est autant abouti que lorsqu’il ne fait qu’un avec son moyen d’expression.
Fond et forme ne sont pas deux choses distinctes. En prenant exemple sur la création,
en prenant le temps et en réintégrant le silence comme outil de sens, l’information
radiophonique gagnerait sans doute en force d’impact.
13. (*) À la demande de certain·es interviewé·es, les prénoms ont été modifiés.
… pour aller plus loin :
• Les formats de l’écriture radio, RFI
• Arrêt interdit, Anne-Marie Gustave, Télérama, avril 2007
• L’indépendance du journaliste, au risque du flux radiophonique, Frédéric Bourgade,
Mediapart, février 2008
• (*) The future of all radio is silence, une série radiophonique de Kunstradio, confiée
à Resonance FM
Arte RadioEurope 1France BleuFrance CultureFrance InterGRERIrvic D'OlivierRadio FranceRMCSilence
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R M N
2 9 N O V E M B R E 2 0 1 2 À 2 : 2 2
“Quand vous zappez, il faut que vous sachiez vite où vous êtes,
pour rester.”
Exemple type de raisonnement du département marketing, de
ces gens qui, depuis leur tour d’ivoire, ne prennent en
compte l’auditeur que par paquets de 10.000 et décident de
penser à sa place.
Malheureusement les modes de fonctionnement des
“nouveaux” médias ont tendance à supprimer l’errance des
sens, la découverte par hasard, la curiosité attisée, par le
ciblage de contenu, le profilage de l’individu et cet idéal de
14. pouvoir fournir exactement à chacun ce qu’il censé vouloir
voir, entendre, lire, désirer.
Empêchement de l’errance depuis que les tuners n’ont plus
de bouton rotatif, l’accès aux interstices est limité; tomber sur
une fréquence lointaine à l’occasion de propagations
troposphériques ne peut quasiment plus être le fruit du
hasard.
Naviguer sur le web comme on cherche sans savoir lequel un
ouvrage en librairie n’est pas chose aisée.
Tout ça pour dire, un auditeur qui tombe sur un programme
“non-conforme” va peut-être zapper, mais en le considérant
comme un être intelligent et sensible, on peut envisager qu’il
va rester d’abord par curiosité, puis peut-être par intérêt. Il
pourrait même ressentir un étrange mélange d’excitation, de
plaisir et de gratification à l’écoute d’un tel programme.
Cette disparition du sens au profit exclusif de la forme, d’une
forme aggressive, littéralement assourdissante, a d’après moi
des conséquences politiques extraordinairement graves.
R É P O N D R E
HER V É [L E T R A N S I S T O R ]
2 9 N O V E M B R E 2 0 1 2 À 6 : 2 5
Le rythme ressenti sur l’antenne d’RMC est également dicté
par la cible à laquelle souhaite s’adresser la station : le mâle
de plus de 25 ans et de moins de 50, biberonné au réseau FM.
La recette d’RMC est justement de reprendre davantage que
ses concurrentes généralistes certains codes sonores des FM
jeunes : tempo rapide, réalisation nerveuse, tapis musicaux
omniprésents, festival de virgules, jingles à grosse voix…
R É P O N D R E
F A N C H
1 7 D É C E M B R E 2 0 1 2 À 1 2 : 4 8
Bonjour, très intéressant article ! Si les sons d’infos sont de
plus en plus courts les infos sont de plus en plus longues
15. toutes chaînes généralistes confondues. J’en parle ici
http://radiofanch.blogspot.fr/2012/12/moins-mais-plus.html
R É P O N D R E
A L EXA N D R A
1 1 J A N V I E R 2 0 1 3 À 1 : 1 8
Bonjour et merci pour cet article complet.
En emménageant en Allemagne, j’ai découvert le journal
d’infos de WDR5. Pour un journaliste radio francais, le journal
d’info de cette station, c’est un peu comme etre enfermé
vivant dans un cercueil. Heureusement que tout se
désapprend. D’une durée de 5 minutes, le/a journaliste y
présente calmement les infos du jour et chaque sujet est
entrecoupé d’une à deux secondes de pause (silence,
respiration, parfois le bruit d’une feuille que l’on met de coté).
En 2011,la station a introduit l’enrobé, mais ca n’a pas marché
et l’auditeur a pu retrouver l’ancienne forme du jourmal.
Concernant le rythme censé rendre vivant le sujet (déjà un
éternel débat en télé et cinéma), les ados avec lesquels je
travaille en atelier radio ont bien intégré, malgré eux, qu’il faut
couper tout ce qui “entrave” le propos : respiration, silence,
hésitation. Ils ne captent pas qu’ils produisent parfois des
contre-sens car il faut, tsac tsac, que ca aille vite. Alors qu’ils
sont eux-memes les premiers à regretter que les adultes ne
leur accordent pas assez de temps. Mais heureusement
qu’avec le temps, tout se désapprend.
Bonne continuation !