2. Introduc)on
• C’est
l’époque
de
la
religion
de
la
seconde
majesté.
Apres
l’époque,
ou
l’on
tuait
au
nom
du
très
haut,
voici
les
guerres
du
roi,
ou
l’on
offre
son
sang
au
nom
du
souverain
devenu,
ou
redevenu
absolu.
• L’impérieuse
raison
d’Etat
est
devenue
un
moteur
d’acGon
a
parGr
des
années
1630
au
moment
même
ou,
par
un
étrange
paradoxe,
triomphait
la
reforme
catholique,
ce
«
siècle
des
saints
».
Mais
c’est
l’esprit
du
chrisGanisme
de
faire
respecter
les
rois
avec
une
espèce
de
religion,
que
Tertullien
appelle
la
religion
de
la
seconde
majesté.
• Pourtant
au
même
moment,
c’est
bien
une
monarchie
de
papier
qui
se
met
en
place,
de
plus
en
plus
admiraGve,
technocraGque
est
bureaucraGque.
• «
Je
m’en
vais,
mais
l’Etat
demeurera
toujours
».
Ce
sont
la
parmi
les
dernières
paroles
prononcées
par
le
vieux
Louis
XIV
a
la
veille
de
sa
mort,
en
aout
1715.
3. 1629-‐1660:
L’absolu)sme
extraordinaire
• Avec
la
quesGon
du
duché
de
Mantoue,
la
France
et
l’Espagne
s’affrontaient
a
propos
de
la
succession
a
la
couronne
ducale.
L’intervenGon
armée
entrainait
un
peu
plus
la
France
dans
le
conflit
qui,
depuis
1618,
déchirait
l’Europe.
• Apres
la
mort
de
Louis
XIII
en
1643,
la
régence
d’Anne
d’Autriche
et
le
ministériat
de
Mazarin
révélèrent
au
grand
jour
les
contradicGons
du
système
de
l’extraordinaire,
incarnée
par
un
roi
trop
jeune
Louis
XIV
(il
avait
5
ans…).
La
majesté
royale
ne
parvenait
plus
a
jusGfier
un
système
qui
reposait
tout
enGer
sur
la
puissance
sacrée
du
souverain,.
La
noblesse
était
rongée
par
le
«
malcontentement
»,
des
révoltes
anGfiscales
surgirent
dans
le
Sud-‐Ouest
(les
Croquants)
et
en
Normandie
(les
Nu-‐Pieds).
Louis
de
Gonzague,
duc
de
Nevers
"Il
était
italien
par
son
père,
le
duc
de
Mantoue,
mais
devint
duc
de
Nevers
par
son
mariage
avec
Henriefe
de
Clèves
qui
avait
hérité
dudit
duché.
Dès
lors,
il
vécut
en
France
et
à
la
cour,
dans
l'entourage
de
Catherine
de
Médicis
et
se
considérant
comme
français,
il
avait
servi
loyalement
Henri
III
et
Henri
IV.
4. La
Rochelle
–
un
interlude
avant
le
conflit
avec
l’Espagne
• La
grande
victoire
catholique
sur
La
Rochelle
fut
fêtée
à
Paris
dans
un
triomphe
païen.
Selon
le
gout
allégorique
du
siècle,
Richelieu
exhiba
Louis
XIII
déguise
en
Jupiter
Stator,
tenant
a
la
main
un
foudre
dore.
• Le
plus
grand
mal
de
Richelieu
était
encore
le
roi,
qui
d’un
moment
à
l’autre
pouvait
lui
échapper.
L’Espagne,
la
cour,
afendaient
la
mort
de
Louis
XIII.
Sa
femme,
son
frère,
chaque
maGn,
regardaient
son
visage
et
espéraient.
Louis
XII
et
Richelieu
a
La
Rochelle
5. La
France
ne
peut
sauver
Mantoue
• Il
y
avait
trois
ou
quatre
marches
de
soldats,
des
comptoirs
militaires
ou
un
homme
désespère,
et
qui
ne
voulait
plus
que
tuer,
pouvait
se
vendre.
1.
L’ancien
marche
de
l’Est
ou
la
Hongrie.
Le
Danube
était
la
grande
école,
le
grand
enrôlement
de
la
cavalerie
légère.
2.
Exactement
contraire
en
tout
était
le
peGt
marche
de
la
Hollande.
Peu
d’hommes,
et
très
choisis,
très
bien
payes
et
très
bien
nourris.
Une
guerre
lente
et
savante.
3.
Le
vaste
théâtre
de
la
Pologne
et
de
la
Russie.
4.
Enfin,
le
grand,
l’immense,
le
monstrueux
marche
d’hommes
était
l’Allemagne.
• Waldstein
:
Si
j’ai
quelques
soldats,
je
puis
être
bafu
;
mais
si
je
les
ai
tous,
je
ferai
la
guerre
a
coup
sur,
n’ayant
affaire
qu’aux
non
soldats,
aux
paysans
mal
aguerris,
aux
moutons..
Waldstein
était
un
grand
homme
maigre,
de
mine
sinistre,
de
douteuse
race.
Pour
rien
il
faisait
pendre
un
homme,
mais
pour
rien
il
le
faisait
riche.
Et
voila
pourquoi
tout
le
monde
allait
à
son
armée.
Chacun
voulait
savoir
sa
chance.
Il
a
été
le
plus
fameux
condo%ere
au
service
de
l'Empire
pendant
la
guerre
de
Trente
Ans,
devenu
généralissime
des
armées
impériales,
duc
de
Friedland
et
de
Mecklembourg.
• L’éclipse
de
la
France,
pendant
deux
ans
qu’elle
passa
au
maçonnage
à
murer
La
Rochelle,
profita
à
nos
ennemis.
Waldstein
avait
160.000
hommes
les
plus
aguerris
du
monde
et
s’agitait
aux
fronGères.
Cefe
fois,
le
roi
resta
au
Nord,
et
Richelieu,
nomme
son
lieutenant,
alla,
connétable
en
soutane
et
généralissime,
frapper
encore
un
peGt
coup
aux
Alpes.
Albrecht
von
Wallenstein
le
plus
fameux
condo%ere
au
service
de
l'Empire
pendant
la
guerre
de
Trente
Ans
6. Siècle
de
Fer
plutôt
que
siècle
d’Or
• Cefe
guerre
calamiteuse
que
représente
la
guerre
de
Trente
Ans
ravagea
l’Europe
de
1618
a
1648.
Elle
avait
débute
en
Bohême
par
la
révolte
des
protestants
contre
l’autorité
des
Habsbourg.
En
1648,
le
traite
de
Westphalie
rétablît
la
paix
dans
l’Empire
exsangue.
Cependant
la
guerre
se
poursuivit
entre
la
France
et
l’Espagne
jusqu’au
traite
des
Pyrénées
en
1659.
• Siècle
de
fer
et
non
d’or
que
le
XVIIème
siècle
!
On
assiste
a
une
brutalisaGon
des
sociétés
européennes
pendant
la
Guerre
de
Trente
Ans.
Mais
les
guerres
sont
toujours
des
accoucheuses
d’Etat
:
les
guerres
ont
effet
pour
répercussion
une
emprise
plus
grande
de
l’Etat
sur
la
société
civile.
Le
temps
de
Richelieu
et
de
Mazarin
est
«
une
époque
pâlissante
ou
l’homme,
de
moins
en
moins
esGme
et
compte,
semble
s’anéanGr
dans
la
centralisaGon
poliGque.
»
7. Carl-‐Gustave,
le
vrai
héros
du
XVIIème
siècle
• Michelet
a
besoin
d’un
héros
pour
rabaisser
par
comparaison
Richelieu.
Le
roi
de
Suède
est
la
vraie
figure
révoluGonnaire
du
XVIIème
siècle.
Gustave
devient
chez
Michelet
le
champion
de
la
liberté
de
l’Europe
face
à
l’impérialisme
catholique
de
Ferdinand
II.
Ce
«
bon
géant,
calme
et
serein
»
est
sans
doute
autant
le
fils
spirituel
de
Rabelais
que
de
Luther.
En
disposant
ses
bataillons
non
en
carres
comme
les
tercios
espagnols,
mais
en
«
ordre
mince
»,
c’est-‐a-‐dire
en
longues
lignes
de
trois
ou
quatre
hommes
de
profondeur
seulement,
Gustave
gagne
en
souplesse
de
manœuvre,
les
lignes
s’écartent
et
se
reforment.
• «
Gustave
Adolphe
c’est
le
créateur
de
la
guerre
moderne.
Il
était
le
représentant
du
principe
opprime,
le
protestanGsme,
celui
de
la
liberté
de
l’Europe.
La
Suède
parut
quelque
temps
irrésisGble.
Elle
reprit
Calmar
sur
le
Danemark.
Elle
conquit
la
Finlande,
imposa
la
paix
à
la
Russie.
Elle
conquit
la
Courlande,
la
Livonie,
la
Prusse
polonaise,
imposa
la
paix
à
la
Pologne.
• Bien
loin
de
faire
des
carres
épais
comme
ceux
des
Espagnols,
qui
une
fois
rompus,
s’embrouillaient
de
plus
en
plus,
il
mit
ses
hommes
en
files
simples
et
du
vide
derrière,
disant
:
«
Si
la
cavalerie
vous
rompt,
laissez
passer,
et
reformez-‐vous
a
deux
pas.
»
Gustave
crut
que
le
vrai
mur,
c’est
l’homme
ferme
et
que
cefe
fermeté
mobile,
dégagée
des
armures
de
limaçon
sous
lesquelles
on
trainait,
est
le
secret
de
la
victoire.
• Gustave
aux
princes
allemands
:
«
Votre
Allemagne
est
un
vieux
corps
malade
;
il
faut
des
remèdes
héroïques.
S’ils
sont
un
peu
forts
ayez
paGence.
»
Richelieu,
en
entravant
Gustave,
profita
de
ses
victoires,
exploita
habilement
la
terreur
de
son
nom
et
grappilla
sur
sa
conquête.
L’Espagne,
bafue
sur
le
Rhin
par
un
peGt
parG
suédois,
tombait
dans
le
ridicule.
Gustave
II
8. Richelieu
–
«
chef
du
parJ
protestant
»
• Les
protestants
qu’étaient-‐ils
en
substance
?
La
transiGon
du
chrisGanisme
a
la
liberté,
la
liberté
naissante,
sous
forme
encore
chréGenne.
La
liberté,
c’est
la
variété
spontanée
du
génie
humain.
En
1634,
Richelieu
avait
pris
enfin
deux
grandes
décisions
:
rupture
ouverte
avec
l’Espagne,
renvoi
de
la
reine
espagnole.
Cefe
dernière
mesure
eut
été
un
grand
coup
en
Europe.
Il
y
avait
bientôt
40
ans
que
la
France
n’avait
pas
fait
la
grande
guerre.
Et
personne
ne
la
savait
plus.
Nos
genGlshommes
duellistes
n’étaient
pas
du
tout
des
soldats.
On
peut
dire
que
la
France
s’était
sauvée
elle-‐même.
Ce
gouvernement
fort,
dur,
pesant,
s’était
vu
désarme,
et
loin
de
se
protéger,
c’est
lui
qui,
dans
la
crise,
fut
protège
par
la
naGon.
Cardinal
de
Richelieu
par
Philippe
de
Champaigne
9. Richelieu
–
LuLe
contre
les
deux
reines
• Tous
étaient
pour
la
paix.
Richelieu
avait
tous
les
gouts
d’un
prince
italien
de
la
décadence,
bon
musicien
et
même
compositeur
passable,
peintre.
Il
n’avait
pas
beaucoup
de
cœur,
était
sec,
dur,
parfois
cruel.
Il
ne
se
fiait
qu’a
une
parente,
sa
nièce,
madame
de
Combalet.
Ce
ne
fut
que
peu
avant
sa
mort
qu’il
fit
tout
un
coup
sa
fortune,
la
fit
duchesse
d’Aiguillon.
La
reine
qui
avait
tant
d’intérêt
à
être
grosse,
le
devint
en
effet.
Marie
de
Médicis
Anne
d’Autriche
Madame
de
Combalet
Duchesse
d’Aiguillon.
10. De
la
guerre…
• Lorsque
le
guerre
de
Trente
ans
s’achève
en
1648
avec
le
traite
de
Westphalie,
on
ne
peut
voir
que
la
détresse
d’un
royaume
parcouru
par
les
soldats,
décimé
par
le
retour
de
la
peste
et
étranglé
par
le
tour
de
vis
fiscal.
• Paix
a
l’intérieur,
guerre
a
l’extérieur:
L’édit
de
Nîmes
en
juillet
1629
mit
un
terme
définiGf
aux
guerres
de
Religion
qui
avaient
commence
en
1562.
L’édit
de
Nîmes
sancGonnait
une
victoire
militaire
du
roi,
ce
qui
n’était
pas
le
cas
de
l’édit
de
Nantes.
Ainsi,
la
poliGque
des
places
de
sureté
était
abolie
au
profit
de
la
soumission
totale.
Le
désarmement
des
places
fortes
protestantes
représentait
un
jalon
capital
dans
le
processus
d’unificaGon
territoriale
du
royaume.
• La
poliGque
de
«
la
ceinture
de
fer
»
systémaGsé
a
parGr
des
années
1670
par
Vauban
trouve
ici
son
fondement
et
son
origine.
11. De
la
guerre…
• La
menace
espagnole:
La
France
convoitait
l’alliance
de
la
Savoie
et
de
la
Lorraine
–
ce
qui
la
plaçait
en
concurrence
directe
avec
les
Habsbourg.
• Devenu
le
défenseur
des
intérêts
du
duc
de
Nevers
dans
la
succession
de
Mantoue,
le
roi
de
France
chercha
a
s’établir
en
Savoie
afin
de
préserver
une
voie
de
passage
a
travers
les
Alpes
qui
lui
permit
ensuite
d’intervenir
en
Italie.
• Et
malgré
un
contexte
défavorable
–
la
peste,
les
émoGons
populaires
–
le
roi
et
son
ministre
choisirent
de
défier
l’Espagne.
Cela
passait
par
un
rapprochement
avec
les
ennemis
de
l’Espagne.
L’ulGme
étape
de
ce
processus
fut
franchie
en
novembre
1634,
avec
le
traite
de
Paris
qui
unissait
la
France
et
la
Suède
dans
la
défense
des
princes
protestants
de
l’Empire.
Le
roi
de
France
se
voyait
insGtue
en
défenseur
des
libertés
poliGques
et
religieuses
menacées
par
l’impérialisme
des
Habsbourg.
• Fortunes
et
infortunes
de
guerre
:
En
un
an,
entre
septembre
1631
et
novembre
1632,
Gustave
Adolphe
s’était
impose
comme
le
défenseur
des
protestants
allemands
et
il
s’était
révélé
un
habile
stratège
en
introduisant
de
profondes
mutaGons
dans
l’art
de
la
guerre.
Apres
le
traite
de
Paris,
la
France
prit
le
relais
de
la
Suède.
• A
Rocroi,
le
jeune
duc
d’Enghien,
futur
prince
de
Conde,
aligna
son
armée
pour
proposer
a
l’ennemi
une
bataille
rangée
décisive.
Le
terrain
était
favorable
au
déploiement
des
tercios
espagnols.
Grace
a
une
manœuvre
brillante
et
audacieuse
de
sa
cavalerie,
il
remporta
une
victoire
pleine
de
panache
et
célébrée
comme
telle.
Louis
XII,
couronne
par
la
victoire
Philippe
de
Champaigne
12. L’étonnant
succès
du
Cid
en
1636
• La
quesGon
du
siècle,
c’est
la
mariage
espagnol,
redoute
d‘Henri
IV,
accompli
par
sa
femme,
presque
brise
de
Richelieu.
Une
grossesse
miraculeuse
met
dans
le
trône
de
France
le
sang
de
Charles-‐Quint,
Louis
XIV,
lequel
ne
combafra
l’Espagne
que
pour
prendre
son
rôle
et
le
conGnuer
par
la
ruine
de
la
Hollande
et
de
la
France
protestante.
• Le
Cid
et
son
succès
naGonal
furent
un
évènement
énorme,
d’une
portée
qui
n’a
jamais
été
senGe
jusqu’ici.
En
1636,
au
lendemain
de
l’invasion,
quand
la
France
entamée
douta
du
génie
du
ministre
et
l’accusa
d’imprévoyance,
l’Espagne
éclata
au
théâtre
et
y
fut
glorifiée.
• «
Dans
un
si
grand
revers
que
vous
reste-‐t-‐il
?
–
Moi
Moi,
dis-‐je,
et
c’est
assez.
»
(Médée)
Le
sort,
la
pensée
de
la
France
et
son
état
moral
étaient
dans
cefe
formule.
Le
10
juillet
1637,
au
moment
ou
Richelieu
recommençait
encore
contre
l’Espagne
une
campagne
laborieuse,
au
moment
ou
la
cour
l’entourait
de
complots,
son
âme
liféraire,
plus
occupée
encore
du
succès
de
Corneille,
éclata
toute
dans
une
solennelle
ouverture
qu‘il
fit
chez
lui
de
l’Académie
Française,
contre
le
Cid
et
le
public.
Sur
Richelieu
planait
Corneille.
La
Chimène,
ce
fut
la
reine.
Avec
ses
37
ans,
notre
reine
espagnole,
oubliée,
peu
comptée,
un
peu
moquée
pour
ses
couches
douteuses,
refleurit,
jeune
et
pure
par
la
vertu
du
Cid.
La
première
EdiFon
du
Cid
qui
parut
alors
même
que
la
pièce
se
jouait
encore
devant
la
cour.
13. De
la
guerre…
• La
prépondérance
française:
Le
24
octobre
1648,
la
paix
de
Westphalie
est
signée.
Elle
consacre
la
reconnaissance
de
l’indépendance
des
cantons
suisses
et
des
Provinces-‐
Unies.
• Plus
que
le
prince,
c’est
l’Etat
inscrit
dans
sa
réalité
territoriale,
qui
s’affirmait
comme
le
principe
d’organisaGon
de
la
religion.
En
ce
sens,
la
paix
de
Westphalie
contribua
a
l’émergence
du
principe
étaGque.
• L’Espagne
avait
tente
de
profiter
du
désordre
intérieur
provoque
par
la
Fronde
pour
menacer
a
nouveau
la
France.
Le
ralliement
du
prince
de
Conde,
qui
prit
le
commandement
de
l’armée
espagnole,
ne
suffit
pas
cependant
a
la
monarchie
de
Philippe
IV,
ruinée
et
épuisée
par
plusieurs
décennies
de
guerre.
14. De
la
guerre…
• L’état
a
l’épreuve
de
la
guerre:
Ajoutée
au
fléau
endémique
de
la
déserGon,
la
présentaGon
de
faux
soldats
(les
passe-‐
volants)
lors
des
revues
créait
un
écart
considérable
entre
es
effecGfs
théoriques
et
l’état
réel
des
troupes.
• La
dignité
de
connétable
de
France
s’était
éteinte
en
1626
au
profit
de
l’affirmaGon
du
collège
des
maréchaux
de
France.
• Richelieu:
«
Il
se
trouve
en
l’Histoire
beaucoup
plus
d’armées
péries
par
faute
de
pain
et
de
police,
que
par
l’effort
des
armes
ennemies
».
L’accroissement
des
effecGfs
et
la
nécessite
de
lufer
sur
plusieurs
fronts
imposèrent
a
Richelieu
d’envisager
l’approvisionnement
des
troupes
a
une
vaste
échelle.
Les
intendants
d’armée
furent
ainsi
charges
d’organiser
le
déplacement
des
soldats
a
travers
le
royaume
en
organisant
des
«
étapes
»
ou
ils
pouvaient
trouver
des
magasins
pourvus
de
vivres.
• Le
difficile
contrôle
de
l’appareil
militaire:
Le
roi
n’exerçait
un
contrôle
direct
que
sur
le
nombre
restreint
des
unités
appartenant
a
sa
maison
militaire.
• Les
gardes
françaises
et
suisses
formaient
le
cœur
des
disposiGfs
de
bataille,
tandis
que
les
célèbres
mousquetaires
étaient
souvent
employés
en
«
enfants
perdus
»
dans
des
acGons
périlleuses.
• La
hiérarchie
militaire
était
un
enchevêtrement
de
droits
et
de
dignités,
ou
le
statut
social
des
officiers,
le
presGge
de
leur
unité,
l’ancienneté
de
leurs
services
modulaient,
a
l’infini,
l’étendue
de
l’autorité
conférée
par
leur
grade.
A
la
violence
de
guerre
s’ajoutait
ainsi
celle
des
duels
insGtues
en
procédure
d’arbitrage,
malgré
les
interdicGons
royales.
La
forteresse
de
Salses
a
été
édifiée
entre
1497
et
1502.
Ses
murailles
et
ses
ouvrages
avances
lui
donnent
un
aspect
intermédiaire
entre
un
château
et
une
citadelle
basFonnée
15. De
la
guerre…
• Lorsque
le
roi
s’engageait
dans
une
guerre,
il
devait
compléter
l’effecGf
de
son
armée
permanente
par
la
levée
de
nouvelles
troupes.
La
levée,
puis
l’entreGen
d’une
compagnie
ou
d’un
régiment,
s’effectuaient
sur
le
mode
de
l’entreprise.
• Responsables
de
l’uGlisaGon
des
deniers
royaux
places
entre
leurs
mains,
les
capitaines
ou
colonels
devaient
en
rendre
compte
lors
des
revues
d’inspecGon
–
les
«
montres
»
qui
vérifiaient
l’équipement
des
soldats
et,
surtout,
leur
nombre.
• Pour
pallier
les
insuffisances
de
ce
système,
le
souverain
devait
faire
appel
a
des
capitaines
étrangers
avec
lesquels
il
passait
des
capitulaGons.
• L’inorganisaGon
et
l’indiscipline
de
la
cavalerie
française
avaient
persuade
Richelieu
de
la
nécessite
des
recours
aux
étrangers,
qui
contribuèrent
au
redressement
spectaculaire
des
années
1640.
Ces
troupes
expérimentées
consGtuèrent
l’armature
de
la
cavalerie
victorieuse
a
Rocroi.
Le
duc
d’Enghien
a
la
bataille
de
Rocroi
16. La
bataille
de
Rocroi
• La
régente
espagnole
ouvre
son
règne
de
quinze
ans
par
un
chemin
de
fleurs.
Sans
qu’on
sache
pourquoi
ni
comment,
cefe
étrangère
est
adorée.
En
afendant,
tout
tourne
a
son
profit.
Les
favoris
du
dernier
règne,
les
Conde,
gagnent
une
bataille
a
point
pour
elle,
et
font
a
Rocroi
la
brillante
préface
du
règne
emphaGque
de
Louis
XIV.
Les
Espagnols
se
sentaient
couverts
de
tous
cotes
par
ces
bois
infinis
de
peGts
chênes,
qu’on
appelle
la
foret
des
Ardennes.
Restait
la
vraie
Espagne,
la
fameuse
infanterie,
comme
un
gros
hérisson
de
piques,
ou
on
ne
mordait
pas.
• C'est
au
cours
du
siège
de
Rocroi
par
les
Espagnols,
commandés
par
le
comte
de
Fuentès,
qu'eut
lieu
la
fameuse
bataille
de
Rocroi,
le
19
mai
1643,
qui
vit
la
victoire
des
Français
sur
les
Espagnols.
Le
chef
de
l'armée
française,
le
duc
d'Enghien,
plus
tard
appelé
le
Grand
Condé,
révéla
ici
tout
son
génie
militaire,
alors
qu'il
était
seulement
âgé
de
22
ans.
Cefe
victoire
fut
décisive
dans
la
guerre
de
Trente
Ans
(1618-‐1648)
:
elle
marqua
le
retour
de
la
France
sur
la
scène
internaGonale
après
un
siècle
de
défaites
et
de
guerres
civiles.
Le
duc
d’Enghien,
futur
prince
de
Conde.
17. De
la
guerre…
• Le
royaume
a
l’épreuve
de
la
guerre:
Lorsque
la
menace
se
fit
plus
pressante
a
la
suite
du
désastre
de
Corbie,
Louis
XIII
étendit
l’obligaGon
du
service
militaire
aux
communautés
de
méGers,
qui
furent
invitées
a
fournir
leurs
apprenGs
puis
leurs
ouvriers.
Les
étudiants
reçurent
la
promesse
d’être
dispenses
de
frais
de
récepGon
a
la
maitrise
s’ils
s’engageaient
dans
l’armée.
• Les
modestes
dimensions
de
l’armée
de
Louis
XIII
et
du
jeune
Louis
XIV
limitèrent
l’impact
démographique
du
prélèvement
effectue
sur
les
communautés.
La
guerre
ne
décima
pas
parGculièrement
la
classe
des
hommes
âgés
de
20
a
40
ans,
mais
la
société
tout
enGère,
car
elle
entrainait
derrière
elle
un
cortège
de
fléaux:
les
destrucGons
et
les
pillages,
qui
laissent
sans
ressource
des
villages,
voire
des
provinces
enGères,
la
famine
et
aussi
la
peste.
• Le
logement
des
gens
de
guerre
était
un
véritable
impôt
double
d’une
menace
physique
permanente.
A
tous
les
niveaux,
les
moindres
détenteurs
d’une
autorité
militaire
négociaient
et
monnayaient
leur
clémence.
• .
Peste
d’Ashdod,
ou
les
PhilisFns
frappes
par
la
peste.
Nicolas
Poussin.
18. De
la
guerre…
• Guerre
et
misère:
La
guerre
jetait
sur
les
routes
les
paysans
qui
fuyaient
l’avancée
des
soldats.
La
hausse
des
impôts
étranglaient
progressivement
les
paysans
qui
accumulaient
une
defe
exigible
en
numéraire.
Les
arriérés
de
taille
devenaient
alors
considérables.
• L’existence
d’une
pauvreté
massive
est
un
caractère
dominant
de
la
société
d’Ancien
Régime.
On
peut
l’évaluer
par
la
nécessite,
pour
un
foyer
ou
un
individu,
de
consacrer
plus
de
80%
de
son
revenu,
a
l’achat
du
pain,
consGtuant
la
base
de
son
alimentaGon.
Une
famille
de
paysans
par
Louis
Le
Nain.
19. Se
débarrasser
des
pauvres
–
les
hôtels-‐Dieu
• A
cote
des
clercs
charges
de
prier
(“oratores”),
les
nobles
étaient
ceux
à
qui
incombait
d’assurer
par
les
armes
(“bellatores”)
la
défense
du
troisième
état
compose
de
tous
ceux
qui
travaillaient
a
un
Gtre
ou
a
un
autre
(“laboratores”).
Dans
la
seconde
moiGe
du
XVIIe
siècle,
cefe
réparGGon
a
largement
perdu
de
sa
perGnence.
• Extrême
diversité
de
la
populaGon
rurale:
quoi
de
commun
entre
le
gros
fermier
de
l’Ile-‐de-‐France,
producteur
de
céréales
et
de
chevaux
pour
l’énorme
marche
de
la
capitale,
et
le
peGt
métayer
des
bocages
de
l’ouest
armoricain
qui
culGve
seigle
et
plantes
texGles,
et
fournit
en
maGères
premières
son
voisin,
Gsserand
de
village,
travaillant
pour
le
négociant
de
la
ville
proche?
• Depuis
le
début
du
siècle,
l’idée
s’est
répandue
qu’il
faut
séparer
les
pauvres
du
reste
de
la
société
pour
laquelle
beaucoup
d’entre
eux
sont
une
menace
et
procéder
a
leur
enfermement
dans
des
hôpitaux
généraux
où
ils
seront
a
la
fois
détenus,
nourris,
envoyés
vers
les
hôtels-‐Dieu
s’ils
sont
malades.
Hôtel-‐Dieu
de
Troyes.
20. De
la
guerre…
Grandes
Misères
de
la
guerre
de
Jacques
Callot
21. De
la
guerre…
Grandes
Misères
de
la
guerre
de
Jacques
Callot
22. De
la
guerre…
Grandes
Misères
de
la
guerre
de
Jacques
Callot
23. De
la
guerre…
Grandes
Misères
de
la
guerre
de
Jacques
Callot
• La
série
des
Misères
et
malheurs
de
la
guerre
de
Jacques
Callot,
éditée
en
1633,
illustre
avec
précision
l’invasion
de
la
sphère
civile
par
la
guerre.
Peu
de
vignefes
représentent
d’authenGques
scènes
de
guerre,
tandis
que
la
plupart
représentent
les
exacGons
des
soldats
et
la
destrucGon
des
cadres
élémentaires
de
la
vie
sociale.
24. De
la
guerre…
• Les
paysans
chasses
de
leurs
terres
au
terme
d’un
processus
d’endefement
ou
a
la
suite
d’un
accident
de
la
vie
partaient
souvent
tenter
leur
chance
en
villes
ou
les
secours
et
les
perspecGves
de
travail
étaient
plus
importants.
• De
fait,
au
cours
du
second
Gers
du
XVIIème
siècle,
le
repli
démographique
s’est
manifeste
dans
des
proporGons
proches
de
10
a
15%.
A
environ
18
millions,
la
populaGon
du
royaume
retrouvait
ainsi
le
niveau
d’éGage
afeint
au
sorGr
des
guerres
de
religion.
25. Misère
de
la
France,
malheur
de
Richelieu
• L’enfant
fut
un
garçon,
donc
un
roi.
Richelieu
demeura
sans
voix.
Sa
fatalité
était
désormais
d’avoir
désormais
pour
maitres
l’infant
de
la
maison
d’Autriche,
la
régente
espagnole.
Dans
le
compliment
sec,
en
deux
lignes,
qu’il
fait
a
la
reine,
les
paroles
lui
restent
a
la
gorge
:
«
Madame,
les
grandes
joies
ne
parlent
pas...
»
• L’invincible
ennemi
dont
on
ne
pouvait
se
défaire,
c’était
l’épuisement
du
royaume,
l’abime
de
la
misère
publique
qui
se
creusait
de
plus
en
plus.
On
saisissait,
on
prenait
tout
jusqu’aux
jupes
des
femmes.
L’ordre
règne
;
les
pouvoirs
locaux
sont
écrasés.
La
grande
quesGon
du
monde
en
ce
siècle
et
aux
trois
derniers,
c’est
celle
des
biens
ecclésiasGques.
Elle
domine
toute
la
Guerre
de
Trente
Ans.
• Il
était
évident
que
les
biens
donnes
a
l’Eglise
avaient
au
Moyen
Age
diverses
uGlités
publiques,
écoles,
hôpitaux,
entreGen
des
pauvres,
etc.
L’Etat
n’existant
pas
alors
(a
proprement
parler),
l’Etat
réel,
sérieux
était
dans
l’Eglise.
Celle-‐
ci,
peu
a
peu,
se
dégagea
des
charges,
garda
les
avantages,
s’enfonça
dans
son
repos,
donnant
pour
tout
secours
a
l’Etat...
ses
prières.
• Richelieu,
vaincu
dans
l’opinion
par
le
drame
espagnol
et
le
succès
du
Cid,
vaincu
dynasGquement
par
la
grossesse
de
la
reine
et
l’enfant
du
miracle,
reste
vaincu
encore
dans
la
quesGon
d’argent
par
la
résistance
du
clergé.
26. Une
royale
et
chré)enne
applica)on
• Le
parG
dévot
avait
hérite
de
l’intransigeance
des
catholiques
ligueurs
qui,
pendant
les
guerres
de
Religion,
s’étaient
opposes
a
toute
forme
de
conciliaGon
avec
les
protestants.
• Au
contraire
des
dévots,
Richelieu
voyait
dans
l’Espagne
des
Habsbourg
une
puissance
rivale
résolue
a
l’affaiblissement
de
la
France.
• La
fédéraGon
sous
la
bannière
dévote
des
opposiGons
a
Richelieu
puis
a
Mazarin,
a
contribue
a
réduire
le
débat
a
un
affrontement
bipolaire
entre
intransigeance
catholique
et
laïcité
de
l’Etat.
• Confirmer
les
catholiques
et
converGr
les
héréGques:
La
reforme
tridenGne
s’est
caractérisée
par
un
esprit
d’offensive
qui
a
invesG
l’espace
poliGque
et
social,
a
la
faveur
d’un
intense
et
durable
élan
pastoral.
Les
saints
qui
ont
marque
ce
siècle
ont
souvent
été
des
missionnaires:
François
de
Sales,
Vincent
de
Paul.
• L’élan
pastoral
de
la
reforme
catholique
–
animes
d’un
véritable
zèle
réformateur
voire,
parfois,
d’un
certain
rigorisme,
les
évêques
du
XVIIème
siècle
incarnèrent
les
exigences
spirituelles
et
l’emprise
cléricale
de
la
reforme
catholique.
Saint
François
de
Sales
et
saint
Vincent
de
Paul.
27. Une
royale
et
chré)enne
applica)on
• Spiritualité
dévote
et
engagement
parGsan:
La
parGcipaGon
acGve
des
parGculiers
–
clercs
ou
laïcs
–
au
renouveau
pastoral
représentait
une
composante
essenGelle
du
mouvement
devoir.
En
1629,
la
fondaGon
de
la
Compagnie
du
Saint
Sacrement
en
une
manifestaGon.
• L’exaltaGon
du
Saint
Sacrement
consGtuait,
depuis
le
concile
de
Trente,
l’une
des
formes
privilégiées
de
l’orthodoxie
catholique,
face
au
dogme
calviniste
qui
n’accordait
a
l’eucharisGe
qu’une
valeur
commémoraGve.
• Au
cours
de
printemps
et
de
l’été
1630,
la
poliGque
étrangère
de
la
France
avait
afeint
un
point
d’infléchissement.
L’alliance
avec
les
Provinces
Unies
déclenche
une
forte
opposiGon.
La
puissance
poliGque
du
courant
avait
été
amplifiée
par
le
souGen
que
lui
avait
accorde
Marie
de
Médicis,
et
de
façon
beaucoup
plus
opportuniste,
Gaston
d’Orléans,
le
frère
du
roi.
• A
l’issue
d’une
violente
altercaGon
entre
Louis
XIII
et
Marie
de
Médicis,
les
rumeurs
de
la
cour
firent
croire
au
triomphe
de
la
reine
mère
et
au
renvoi
de
Richelieu.
Le
lendemain,
ce
fut
exactement
l’inverse
qui
se
produisit:
Louis
XIII
maintenait
sa
confiance
au
cardinal
et
entreprit
de
démanteler
la
coaliGon
qui
s’opposait
a
sa
poliGque.
• Marie
de
Médicis
fut
disgraciée,
puis
assignée
a
résidence
de
Compiègne,
d’ou
elle
s’enfuit
pour
se
refugier
aux
Pays-‐Bas
espagnols,
quifant
définiGvement
la
scène
poliGque.
Gaston
d’Orléans.
28. Une
royale
et
chré)enne
applica)on
• Les
protestants
étaient
restes
fidèles
au
souverain
lors
des
troubles
civils
qui
avaient
agite
le
royaume,
en
parGculier
pendant
la
Fronde.
Leur
parGcipaGon
a
l’effort
de
guerre
et
la
graGtude
royale
se
manifestaient
avec
éclat
par
leur
très
forte
représentaGon
dans
le
cercle
restreint
des
maréchaux
de
France:
Turenne,
Gassion,
Rantzau,
La
Force.
Henri
de
la
Tour
d’Auvergne,
vicomte
de
Turenne,
maréchal
de
France.
maréchal
de
Gassion.
maréchal
Josias
de
Rantzau.
maréchal
de
la
Force.
29. Une
royale
et
chré)enne
applica)on
• L’Eglise
et
l’Etat:
Richelieu
confirma
sa
poliGque
d’abaissement
de
«
l’orgueil
des
grands
»
en
réservant
la
distribuGon
des
bénéfices
majeurs
a
ses
allies.
Les
élites
robines
des
milieux
ministériels
en
Grèrent
un
large
profit
et
invesGrent
l’épiscopat
qui
devint
plus
dépendant
du
pouvoir
royal.
• Le
débat
portait
sur
la
nature
de
la
grâce:
était-‐elle
«
suffisante
»
comme
le
soutenaient
les
Jésuites,
ou
«
efficace
»
comme
le
prétendaient
les
Jansénistes?
Le
chréGen
devait-‐il
conquérir
son
salut
avec
le
concours
de
la
grâce
ou
devait-‐il
tout
afendre
de
ce
secours
que
Dieu
lui
accordait
comme
un
don
gratuit
et
incondiGonnel.
Les
Jansénistes
plaçaient
tout
leur
espoir
de
salut
en
un
Dieu
souverain
et
insensible
aux
vaines
tentaGves
des
hommes
pour
infléchir
sa
décision
de
les
sauver
ou
de
les
damner.
Le
Jansénisme
inspirait
une
morale
sociale
criGque
et
une
praGque
religieuse
marquée
par
la
rigueur
de
la
contemplaGon
et
de
la
morGficaGon.
Abbe
de
Saint-‐Cyran,
qui
fut
l’introducteur
du
jansénisme
en
France.
Il
devint
le
directeur
de
conscience
de
Port
Royal,
qui
devient
ainsi
une
véritable
citadelle
du
jansénisme.
30. Une
royale
et
chré)enne
applica)on
• L’assistance
aux
pauvres
entre
police
et
charité:
La
prise
en
charge
du
problème
de
la
pauvreté
par
l’Etat
s’insérait
dans
le
mouvement
de
sécularisaGon
des
poliGques
d’assistance,
iniGe
a
Lyon,
puis
a
Paris.
Il
faut
rappeler
que
le
terme
de
police,
au
XVIIème
siècle,
ne
désignait
pas
uniquement
la
force
appliquée
au
mainGen
de
l’ordre
et
a
la
répression
de
la
criminalité,
mais
l’ensemble
des
praGques
administraGves
ou
coerciGves
qui
organisent
l’espace
public.
• La
volonté
royale
de
pourvoir
au
secours
des
pauvres
s’insérait
dans
le
contexte
de
la
reforme
tridenGne
qui
avait
redonne
la
charité
une
place
déterminante
dans
l’édifice
doctrinal
de
l’Eglise
catholique,
puisque
le
secours
aux
pauvres
figurait
parmi
les
œuvres
par
lesquelles
chacun
pouvait
gagner
son
salut.
Vue
de
l’hôpital
Saint-‐Louis
a
Paris.
31. Une
royale
et
chré)enne
applica)on
• La
promoGon
du
culte
marial
contribuait
l’affirmaGon
de
la
catholicité
face
a
l’hérésie
protestante.
De
1628,
la
victoire
de
La
Rochelle
avait
été
afribuée
a
l’intercession
de
la
Vierge.
Elle
fut
célébrée
l’année
suivante,
par
l’érecGon
d’une
église
parisienne
Notre
Dame
des
Victoires.
Notre-‐Dame
des
Victoires
Saint-‐Louis
distribuant
les
aumônes
Luis
Tristan
32. Une
royale
et
chré)enne
applica)on
• La
promoGon
du
culte
marial
contribuait
l’affirmaGon
de
la
catholicité
face
a
l’hérésie
protestante.
De
1628,
la
victoire
de
La
Rochelle
avait
été
afribuée
a
l’intercession
de
la
Vierge.
Elle
fut
célébrée
l’année
suivante,
par
l’érecGon
d’une
église
parisienne
Notre
Dame
des
Victoires.
Le
vœu
de
Louis
XIII
Louis
XIV
offrant
sa
couronne
et
son
sceptre
a
la
Vierge
par
Philippe
de
Champaigne.
33. L’empire
du
discours
• «
L’homme
ayant
été
fait
raisonnable,
il
ne
doit
rien
faire
que
par
raison
»
Richelieu
qui
fait
écho
avec
Descartes
«
Le
bon
sens
est
la
chose
du
monde
la
mieux
partagée
».
• En
affirmant
l’essence
raGonnelle
des
hommes,
Richelieu
jusGfiait
sa
poliGque
de
tolérance
civile
a
l’égard
des
protestants.
Le
primat
de
la
raison
obligeait,
en
effet,
l’Etat
monarchique
a
recourir
au
moyen
de
la
persuasion
plutôt
qu’a
celui
de
la
violence
pour
obtenir
la
conversion
des
huguenots.
• De
la
mesure
avant
tout
chose:
HériGer
de
la
pensée
de
Machiavel,
Jean-‐Louis
Guez
de
Balzac,
en
publiant
«
Le
Prince
»,
contribua
a
la
mise
en
place
de
la
poliGque
de
Richelieu
en
lui
donnant
une
assise
théorique.
• A
cefe
concepGon
de
la
raison
d’Etat,
Richelieu
préféra
la
recherche
d’une
raGonalité
d’Etat,
suscepGble
de
s’imposer
au
prince
lui-‐même
et
de
définir
une
praGque
de
gouvernement.
• L’art
d’avoir
raison:
La
raison
d’Etat
n’aurait-‐elle
été
que
le
volet
poliGque
du
triomphe
d’une
raGonalité
polymorphe?
Existe-‐t’il
un
rapport
entre
les
différents
registres
de
la
raison?
L’Académie
dite
aussi
la
réunion
d’amateurs
–
Mathieu
Le
Nain
34. L’empire
du
discours
• L’expérience
devint
un
critère
essenGel
de
validaGon
des
théories,
par
opposiGon
aux
anciens
systèmes
philosophiques
établis
sur
l’argument
d’autorité.
• Des
la
fin
des
années
1610,
la
marquise
de
Rambouillet
accueillit
dans
son
hôtel
de
la
rue
Saint-‐Honoré
une
société
composée
de
gens
de
lefres
et
de
condiGon
ou
la
diplomaGe
de
l’esprit
s’exerçait
dans
un
climat
de
civilité
courtoise.
• L’expérimentaGon
exige
la
maitrise
de
trois
types
de
savoir-‐faire:
la
technologie
mécanique
du
disposiGf
expérimental,
la
technologie
liféraire
du
récit
d’expérience
et
la
technologie
sociale
de
la
persuasion.
Si
la
raison
poliGque
pouvait
se
nourrir
de
la
raGonalité
scienGfique,
l’inverse
était
également
vrai.
En
science
aussi,
la
raison
était
poliGque.
• Quand
la
science
devient
poliGque:
Pascal
entreprit
de
démontrer
que
les
variaGons
de
niveau
de
mercure
pouvaient
s’expliquer
par
les
différences
de
pression
atmosphérique.
«
Récit
de
la
grande
expérience
de
l’équilibre
des
liqueurs
»
suite
a
son
ascension
du
Puy
du
Dôme.
36. L’empire
du
discours
• Liférature
et
pouvoir:
A
Paris,
les
libelles
se
vendaient
et
les
nouvelles
circulaient
dans
la
galerie
du
Palais,
encombre
de
bouGques
desGnées
a
la
clientèle
aisée
des
magistrats
du
parlement.
Le
Pont-‐Neuf
était
occupe
par
des
libraires
«
étalant
»,
dont
les
bouquinistes
prolongent
aujourd’hui
la
tradiGon.
• La
créaGon
de
la
Gazefe
par
Théophraste
Renaudot
est
la
première
revue
a
grande
diffusion
–
L’essenGel
des
nouvelles
offertes
aux
lecteurs
s’arGculaient
autour
de
trois
thèmes
présentes
par
Renaudot:
les
batailles,
les
«
mystères
de
la
Cour
»
et
les
affaires
judicaires…
et
passe
progressivement
de
quatre
a
douze
pages.
• L’objecGvité
revendiquée
par
Renaudot
se
donnait
l’objecGf
poliGque
de
réfuter
«les
faux
bruits
qui
servent
souvent
d’allumefes
aux
sédiGons
intesGnes
».
A
l’usage,
cefe
foncGon
se
révéla
prédominante.
Richelieu
écrivit
lui-‐même
certains
arGcles
de
la
Gazefe
qui
devint
un
docile
instrument
du
pouvoir
royal.
• Le
règne
de
la
propagande:
Dans
les
«
ConsidéraGons
poliGques
sur
les
coups
d’Etat
»
(1639),
Gabriel
Naude
a
considère
le
peuple
comme
le
réceptacle
passif
des
idées
et
des
discours
véhicules
par
la
propagande.
37. Le
système
de
l’extraordinaire
• «
La
nécessite
est
maitresse
impérieuse,
qui
violente
les
plus
grands
rois
et
qui
les
oblige
a
des
condescendances
involontaires
».
Nées
de
l’adaptaGon
de
l’urgence
a
la
nécessite,
les
mesures
et
les
procédures
extraordinaires
formèrent
un
véritable
système
de
gouvernement,
qui
s’appliqua
a
la
jusGce,
a
l’administraGon
et
aux
fiances.
Ce
fut
l’œuvre
de
Richelieu.
• Intendants
et
officiers:
Comme
l'indique
Richelieu,
dans
le
Testament
PoliGque,
les
dysfoncGonnements
de
l’administraGon
fiscale
jusGfièrent
la
désignaGon
d’intendants
pour
«
aller
en
tous
lieux
des
Provinces
s’enquérir
des
mœurs
des
officiers
de
JusGce
et
des
finances;
voir
si
les
imposiGons
se
lèvent
conformément
aux
ordonnances,
si
les
receveurs
n’y
commefent
pas
d’injusGces
en
vexant
les
peuples,
découvrir
la
façon
avec
laquelle
ils
exercent
leurs
charges;
apprendre
comme
se
gouverne
la
Noblesse
et
arrêter
le
cours
de
toutes
sortes
de
désordres.
»
• L’extraordinaire
contre
les
privilèges:
Les
intendants
furent
employés
sur
d’innombrables
fronts
ou
ils
subsGtuèrent
la
logique
de
l’extraordinaire,
a
l’observaGon
scrupuleuse
des
privilèges
et
des
parGcularismes
locaux.
Portrait
d’Omer
Talon.
Conseiller
d’Etat
par
Philippe
de
Champaigne.
38. Le
système
de
l’extraordinaire
• Le
système
fisco-‐financier:
Etaient
considérés
comme
extraordinaires
des
revenus
parfaitement
réguliers,
comme
les
impôts
indirects,
mais
dont
la
percepGon
était
confiée
a
des
intermédiaires
agissant
en
vertu
d’un
contrat
de
ferme
ou
d’un
traite.
L’analyse
de
l’évoluGon
des
revenus
de
l’Etat
montre
qu’a
parGr
de
1605,
les
recefes
extraordinaires
sont
devenues
majoritaires.
• Les
fermes
qui
existaient
depuis
le
Moyen
Age,
connurent
sous
le
règne
de
Louis
XIII
un
accroissement
modéré
de
leur
volume
.
TradiGonnellement,
le
système
de
la
ferme
concernait
les
impôts
indirects.
• Un
traite
était
un
contrat
passe
entre
le
roi
et
des
financiers
(les
traitants)
qui
recevaient
l’autorisaGon
de
Grer
profit
d’une
ressource
moyennant
paiement
au
trésor
des
parGes
casuelles
d’un
droit
forfaitaire.
Il
s’agit
en
clair
de
vente
d’offices.
Le
cardinal-‐ministre
mobilisa
massivement
la
ressource
financière
procurée
par
la
vente
des
offices.
Plus
encore,
il
profita
de
la
véritable
faim
d’offices,
qui
dévorait
les
élites,
pour
les
a•rer
au
service
du
roi.
• Tout
le
paradoxe
de
la
poliGque
royale
se
trouvait
ici
concentre:
la
vente
des
offices
qui
alimentait
les
recefes
extraordinaires,
contribuaient
a
installer
durablement
les
nouveaux
acquéreurs
dans
le
foncGonnement
ordinaire
de
la
jusGce
et
des
insGtuGons.
39. Le
système
de
l’extraordinaire
• L’absoluGsme
et
la
loi:
La
jusGce
extraordinaire
fut
mobilisée
dans
des
circonstances
douteuses
ou
le
crime
juge
paraissait
mal
établi
ou
fonde
est
une
simple
défiance
poliGque.
• Les
fermes
qui
existaient
depuis
le
Moyen
Age,
connurent
sous
le
règne
de
Louis
XIII
un
accroissement
modéré
de
leur
volume
.
TradiGonnellement,
le
système
de
la
ferme
concernait
les
impôts
indirects.
• Un
traite
était
un
contrat
passe
entre
le
roi
et
des
financiers
(les
traitants)
qui
recevaient
l’autorisaGon
de
Grer
profit
d’une
ressource
moyennant
paiement
au
trésor
des
parGes
casuelles
d’un
droit
forfaitaire.
Il
s’agit
en
clair
de
vente
d’offices.
Le
cardinal-‐ministre
mobilisa
massivement
la
ressource
financière
procurée
par
la
vente
des
offices.
Plus
encore,
il
profita
de
la
véritable
faim
d’offices,
qui
dévorait
les
élites,
pour
les
a•rer
au
service
du
roi.
• Tout
le
paradoxe
de
la
poliGque
royale
se
trouvait
ici
concentre:
la
vente
des
offices
qui
alimentait
les
recefes
extraordinaires,
contribuaient
a
installer
durablement
les
nouveaux
acquéreurs
dans
le
foncGonnement
ordinaire
de
la
jusGce
et
des
insGtuGons.
Henri
II,
duc
de
Montmorency.
Il
refuse
de
s’allier
de
Richelieu,
il
rejoint
ainsi
les
rangs
des
«
Malcontents
»
qui
s’opposent
a
la
poliFque
du
cardinal
ministre.
Montmorency
et
Gaston
d’Orléans
s’engagent
dans
une
stratégie
insurrecFonnelle.
Son
exécuFon
par
décapitaFon
marqua
profondément
les
contemporains.
40. Le
système
de
l’extraordinaire
• Le
marquis
de
Cinq-‐Mars
et
son
ami
François-‐Auguste
de
Thou,
conseiller
d’Etat
issu
d’une
presGgieuse
famille
de
magistrats,
formèrent
le
projet
de
renverser
le
cardinal,
avec
l’aide
de
Gaston
d’Orléans,
du
duc
de
Bouillon
et
le
souGen
de
l’Espagne.
Le
tribunal
compose
de
maitres
de
requêtes
et
de
parlementaires
condamna
a
mort
Cinq-‐Mars
et
de
Thou
qui
furent
exécutés
a
Lyon
en
1642.
• Tout
le
paradoxe
de
la
poliGque
royale
se
trouvait
ici
concentre:
la
vente
des
offices
qui
alimentait
les
recefes
extraordinaires,
contribuaient
a
installer
durablement
les
nouveaux
acquéreurs
dans
le
foncGonnement
ordinaire
de
la
jusGce
et
des
insGtuGons.
Le
duc
d’Epernon.
Son
ascension
avait
été
favorisée
par
la
protecFon
d’Henri
III
dont
il
fut
l’un
des
mignons.
Il
reprit
de
l’importance
lors
des
guerres
contre
les
protestants
a
parFr
de
1622.
Gouverneur
de
Guyenne
et
colonel
général
de
l’infanterie
française,
il
possédait
une
solide
assise
qui
lui
permit
de
conserver
une
certaine
autonomie
poliFque
face
au
pouvoir
grandissant
de
Richelieu.
Le
procès
intente
contre
son
fils
Bernard
a
la
suite
du
désastre
de
Fontarabie
s’inscrit
dans
une
offensive
générale
contre
la
maison
d’Epernon
qui
perdit
alors
le
gouvernement
de
Guyenne.
41. La
conspiraJon
espagnole
encore
• Richelieu
fit
exclure
Cinq-‐
Mars
de
tout
conseil,
et
engagea
le
roi
a
reGrer
le
dauphin
des
mains
de
la
reine.
Cinq-‐Mars
s’entendit
avec
François-‐Auguste
de
Thou
et
Gaston
de
France
pour
comploter
avec
les
Espagnols.
Leur
plan
prévoyait
le
renvoi
ou
l’assassinat
de
Richelieu,
la
signature
de
la
paix
avec
l’Espagne
avec
une
resGtuGon
réciproque
de
territoires.
Les
Espagnols
massèrent
une
armée
de
18
000
hommes
dans
la
région
de
Sedan
pour
intervenir
aux
côtés
des
conjurés.
Une
correspondance
secrète
du
marquis
fut
interceptée
par
la
police
de
Richelieu.
• Trahis
dans
leur
confiance,
Louis
XIII
et
Richelieu
le
firent
juger
puis
décapiter
à
Lyon,
avec
François-‐Auguste
de
Thou,
le
12
septembre
1642.
Cinq-‐Mars
avait
tue
Richelieu.
Son
maitre,
Louis
XIII,
le
haïssait
désormais
sans
retour.
Il
mourût
tellement
redoute
qu’on
n’osait
nulle
part
dire
qu’il
fut
mort,
même
dans
les
pays
étrangers.
Le
roi
le
haïssait.
42. Le
système
de
l’extraordinaire
• L’applicaGon
des
droits
seigneuriaux
était
a
l’origine
de
nombreuses
contestaGons
que
les
seigneurs
réglaient
brutalement.
La
faculté
de
régler
les
conflits
a
coups
de
canne,
de
bâton
ou
d’épée
apparaissait
a
de
nombreux
genGlshommes
comme
la
marque
d’une
liberté
aristocraGque
affranchie
du
droit
commun.
• Tout
le
paradoxe
de
la
poliGque
royale
se
trouvait
ici
concentre:
la
vente
des
offices
qui
alimentait
les
recefes
extraordinaires,
contribuaient
a
installer
durablement
les
nouveaux
acquéreurs
dans
le
foncGonnement
ordinaire
de
la
jusGce
et
des
insGtuGons.
• Plus
qu’une
tension,
la
disGncGon
entre
l’extraordinaire
et
le
cours
ordinaire
de
l’administraGon
et
de
la
jusGce
nourrissait
un
véritable
paradoxe.
Car
les
officiers
dépossédés
de
leurs
afribuGons
par
les
commissaires
extraordinaires
du
roi
étaient,
eux
aussi,
les
agents
du
pouvoir
royal.
Des
lors,
l’impérieuse
nécessité,
qui
recommandait
d’outrepasser
le
«
souverain
droit
»
ne
risquait-‐elle
pas
d’affecter
le
droit
du
souverain?
Allégorie
de
la
JusFce
par
Simon
Vouet.
Considéré
comme
peintre
d’expression
baroque,
il
a
réalisé
de
nombreuses
allégories
(la
richesse,
la
vertu,
la
loi,
etc.)
parmi
lesquelles
figure
la
JusFce.
43. …
A
la
guerre
civile
• La
conjuraGon
des
inégaux:
Le
«
tour
de
vis
fiscal
»
fut
a
l’origine
d’une
série
de
révoltes
populaires,
qui
prirent
parfois
le
tour
de
véritables
guerres
civiles.
• Les
impôts
royaux:
– Taille:
Principal
impôt
direct,
la
taille
peut
être
personnelle
ou
directe.
Personnelle,
elle
pèse
sur
les
individus
(les
chefs
de
feu),
en
foncGon
de
leurs
capacités
et
de
leur
statut
(la
noblesse,
le
clergé
et
les
bourgeois
de
nombreuses
villes
sont
exemptes).
Réelle,
elle
pèse
sur
les
terres
roturières.
– Taillon:
InsGtue
en
1549
par
Henri
II,
le
taillon
est
desGne
a
l’entreGen
des
gens
de
guerre
lorsqu’ils
sont
loges
chez
l’habitant.
Peu
a
peu
détourné
de
sa
desGnaGon
iniGale,
il
est
annexe
a
la
taille
dont
il
devient
un
simple
supplément.
– Aides:
Ensemble
des
impôts
indirects
perçus
sur
les
denrées
(vin,
viande,
etc.)
commercialisée
dans
les
villes.
Le
pouvoir
royal
et
les
insGtuGons
municipales
s’en
partagent
la
responsabilité.
– Droits:
Ensemble
des
taxes
perçues
sur
des
opéraGons
parGculières.
Le
droit
annuel
est
du
par
les
officiers
qui,
en
vertu
de
la
paulefe,
souhaitent
transmefre
librement
leur
charge
en
échange
de
paiement
de
ce
droit
qui
représente
le
1/60eme
de
la
valeur
de
leur
office.
– Gabelle:
Impôt
sur
le
sel
perçu
selon
6
régimes
différents.
44. Mazarin
• Devenu
cardinal
en
1641,
sans
avoir
jamais
été
prêtre.
Il
fut
désigné
par
Richelieu
comme
son
successeur.
De
fait,
le
lendemain
de
la
mort
de
son
protecteur,
le
4
décembre
1642,
il
fut
nomme
principal
ministre
d’Etat.
Sa
faveur
résista
au
trouble
engendre
par
la
mort
de
Louis
XIII.
• Apres
le
a
ruine
et
l’exil
provoques
par
la
Fronde,
il
reconsGtua
toutes
les
assises
poliGques
et
financières
de
sa
posiGon.
Il
fut
au
cœur
d’un
véritable
système
de
gouvernement
qui
favorisait
l’ascension
de
ses
fidèles,
dans
les
finances,
dans
l’Eglise
ou
la
maison
du
roi.
A
sa
mort,
en
1661,
Colbert,
qui
avait
son
intendant,
fut
le
principal
bénéficiaire
du
«
système
Mazarin
».
Mazarin
par
Philippe
de
Champaigne
45. …
A
la
guerre
civile
• Les
solidarités
urbaines
a
l’épreuve
de
la
révolte:
L’ambiguïté
des
relaGons
entre
parlement
et
les
couches
populaires
urbaines
fut
un
moteur
essenGel
de
la
Fronde.
L’opposiGon
constante
des
magistrats
aux
édits
fiscaux,
créant
ou
augmentant
des
impôts,
leur
conférant
un
statut
de
protecteur
du
peuple.
• Les
magistrats
des
cours
souveraines
s’opposèrent
a
la
vente
par
la
monarchie
de
nouveaux
offices
de
maitres
de
requêtes.
Les
adversaires
les
plus
résolus
de
la
créaGon
de
nouveaux
offices
étaient
les
officiers
déjà
en
place,
qui
redoutaient
l’amoindrissement
de
leur
propre
pouvoir.
• Pour
le
public
parisien,
comme
pour
les
révoltes
de
Saintonge,
les
gages
dus
aux
nouveaux
officiers
signifiaient
l’augmentaGon
des
charges
de
l’Etat
et,
a
terme,
l’accroissement
de
la
pression
fiscale.
• Il
s’agissait
alors
de
fermer
la
ville
de
Paris,
la
barricader,
dans
une
posture
de
défi
a
l’autorité
royale.
Barricades
St-‐Antoine
(aout
1648)
Le
peuple
était
levé,
et
il
fit
un
ouvrage
énorme,
douze
cents
barricades
en
douze
heures.
L’armée
enveloppe
Paris,
insultant,
ravageant
comme
un
pays
ennemi.
Le
roi
quime
la
capitale
avec
sa
mère
le
6
janvier
1649.
Il
est
possible
de
disFnguer
trois
facteurs
d'explicaFon
:
au
niveau
fiscal
(une
pression
croissante
de
la
fiscalité
royale),
au
niveau
social
(une
remise
en
cause
des
privilèges
des
parlementaires
parisiens)
outre
l’aspect
fiscal,
la
monarchie
touche
également
aux
privilèges
de
ces
parlementaires
(les
nouvelles
créaFons
de
postes
car
font
baisser
le
cours
du
prix
de
l’office),
et
au
niveau
poliFque
(le
pouvoir
royal
entend
gouverner
seul
dans
le
cadre
d'une
monarchie
absolue).
46. …
A
la
guerre
civile
• La
Fronde
naquit
tout
d'abord
d'un
mécontentement
général.
Celui-‐ci
prenait
sa
source
dans
la
crise
économique
et
l'augmentaGon
de
la
pression
fiscale
en
vue
de
faire
face
aux
dépenses
de
la
guerre
de
Trente
Ans.
Cefe
période
de
révolte
marque
un
brutal
fléchissement
de
l’autorité
monarchique
en
France.
Il
y
deux
phases:
la
première
correspond
à
l’opposiGon
des
cours
souveraines
(fronde
parlementaire,
1648-‐1649);
la
seconde
à
l’opposiGon
des
Grands
(fronde
des
princes,
1651-‐1653).
À
ce
Gtre,
elle
peut
être
considérée
comme
la
dernière
grande
révolte
nobiliaire
du
XVIIe
siècle.
• En
septembre,
la
Cour
s'exile
quelques
temps
à
Rueil.
C'est
là
que
le
vainqueur
de
Rocroi
et
de
Lens
se
met
à
la
disposiGon
d'Anne
d'Autriche:
"Je
ne
saurais
souffrir
l'insolence
de
ces
bourgeois
qui
veulent
gouverner
l'État;
je
m'appelle
Louis
de
Bourbon...".
Par
son
intermédiaire
et
celui
de
Gaston
d'Orléans,
la
Cour
et
le
Parlement
tentent
de
trouver
une
issue
à
la
crise
lors
de
conférences
tenues
à
Saint-‐
Germain
(25
septembre-‐4
octobre
1648).
• L’Etat
avait
besoin
de
garanGr
sa
defe
par
sa
capacité
a
prélever
l’impôt.
Or
l’accroissement
de
la
pression
fiscale
menaçait
le
rendement
de
l’impôt
par
les
troubles
qu’il
engendrait.
La
Fronde,
en
ce
sens,
apparaît
comme
une
révolte
de
toutes
les
vicGmes
de
la
faillite
du
crédit
d’Etat,
qui
reposait,
en
grande
parGe,
sur
des
rentes
assignées
sur
les
rentrées
fiscales.
Elle
apparaît
ainsi
comme
une
crise
de
croissance
de
l’absoluGsme,
le
moment
ou
ses
ambiguïtés
se
manifestaient
dans
les
contradicGons
des
officiers
qui
en
étaient
a
la
fois
vicGmes
et
les
acteurs.
Pierre
Broussel
Conseiller
du
Parlement
de
Paris,
iniFateur
de
la
Fronde.
47. …
A
la
guerre
civile
• FrustraGons
nobiliaires:
Il
manquait
a
la
noblesse
un
chef
«
naturel
»
capable
de
porter
un
projet
alternaGf
a
«
la
tyrannie
de
Mazarin
».
Mazarin
fit
arrêter
Conde
en
compagnie
de
son
frère
ConG
et
de
son
beau-‐frère
Longueville.
En
janvier
1650,
la
rupture
était
consomme.
• En
fait,
l’idée
d’une
monarchie
aristocraGque,
reconnaissant
a
la
noblesse
son
rôle
essenGel
de
corps
intermédiaire,
n’avait
pas
cesse
d’occuper
les
esprits
et
de
jusGfier
conspiraGons
et
révoltes.
Les
préférences
accordées
aux
favoris,
ainsi
que
l’ascension
des
hommes
nouveaux
issus
de
la
robe,
choquaient
les
consciences
aristocraGques
viscéralement
afachées
au
principe
de
la
jusGce
distribuGve.
• La
revendicaGon
parGculière
de
Conde
valait
pour
toute
la
noblesse
et,
au-‐
delà,
pour
l’ensemble
de
la
société.
Ainsi
s’exprimait
l’afachement
a
un
monde
ordonne,
ou
chacun
restait
a
sa
place
assignée
par
une
«
hiérarchie
naturelle
»
en
vertu
d’un
consensus
garanG
par
le
roi.
• Gaston
d'Orléans
rend
publique
sa
rupture
avec
Mazarin
le
2
février
1651.
Les
deux
frondes
s'unissent.
Le
Parlement
réclame
la
liberté
des
princes,
ordonne
aux
maréchaux
de
n'obéir
qu'à
Monsieur,
lieutenant
général
du
royaume
(Gaston
d'Orléans).
Mazarin
s'enfuit
de
Paris
le
6
février.
Un
nouvel
arrêt
de
bannissement
du
Parlement
est
promulgué.
Le
roi
et
la
reine
sont
retenus
prisonniers
au
Palais-‐
Royal
et
pour
faire
taire
les
rumeurs
d'une
nouvelle
fuite,
Louis
XIV
(12
ans)
est
exhibé
en
train
de
dormir
devant
la
foule
(nuit
du
9
au
10
février
1651).
Boulainvilliers,
Mémoire
sur
la
noblesse:
«
Les
vertus
sont
personnelles:
elles
égalent
ou
approchent
de
fort
près
la
vraie
noblesse
ceux
qui
la
praFquent.
Mais
la
grande
et
haute
noblesse
a
quelque
chose
de
plus;
elle
consiste
dans
consiste
dans
une
tradiFon
de
vertu,
de
gloire
et
d’honneur,
de
senFments,
de
dignité
et
de
de
biens
qui
s’est
perpétuée
dans
une
longue
suite
de
races
».
48. …
A
la
guerre
civile
• De
la
rébellion
a
la
guerre
civile:
L’emprisonnement
des
princes,
le
18
janvier
1650,
provoqua
le
soulèvement
de
quelques
grands
(Turenne,
les
ducs
de
La
Rochefoucauld
et
de
Bouillon,…).
Les
efforts
frondeurs
se
reportèrent
alors
vers
la
Guyenne
ou
ils
reçurent
le
souGen
du
parlement
de
Bordeaux.
• Les
grands
ne
furent
cependant
jamais
en
mesure
de
rassembler
une
force
militaire
suffisante
pour
menacer
l’armée
royale.
En
décembre
1650,
en
dépit
d’un
renfort
espagnol,
les
troupes
frondeuses,
commandées
par
Turenne,
furent
défaites
a
la
bataille
de
Rethel
par
l’armée
royale,
commandée
par
du
Plessis-‐Praslin.
En
janvier
1651,
une
délégaGon
du
parlement
de
Paris
demanda
a
Anne
d’Autriche
de
libérer
les
princes.
La
régente
consenGt
finalement
a
libérer
les
princes
de
Conde,
ConG
et
Longueville.
Conde,
cefe
fois,
prit
personnellement
la
tête
de
la
rébellion
alors
que
le
roi
accédait
a
la
majorité.
• Ces
souGens
lui
permirent
d’assembler
une
armée
de
12.000
hommes.
Mais
sur
la
longue
durée,
le
choix
de
la
révolte
était
difficile
a
assumer
pour
ces
hommes.
Beaucoup
ne
résistèrent
pas
aux
offres
de
ralliement
faites
par
Mazarin.
Le
prince
de
Conde
au
siège
de
Fribourg
49. …
A
la
guerre
civile
• L’union
des
Frondes
princière
et
parlementaire
ne
survécut
pas,
elle
non
plus,
a
la
diversité
des
intérêts
et
des
stratégies.
Le
4
juillet
1652,
le
massacre
a
l’Hôtel
de
Ville
porta
un
coup
fatal
a
l’alliance.
• Conde
s’enfuit
aux
Pays-‐Bas
ou
il
se
mit
au
service
du
roi
d’Espagne
.
Le
roi
faisait
son
entrée
dans
Paris
avant
de
rappeler
Mazarin,
quelques
jours
plus
tard.
• En
dépit
de
la
diversité
de
ses
acteurs
et
des
revendicaGons,
plusieurs
convergences
lui
ont
conféré
une
certaine
unité.
L’opposiGon
a
Mazarin
fut,
bien
sur
un
important
point
de
convergence,
mobilisant,
il
est
vrai,
des
moGfs
aussi
peu
poliGques
que
l’anG-‐italianisme
ou
la
détestaGon
structurelle
de
la
figure
du
favori.
51. …
A
la
guerre
civile
• Le
21
octobre
1652,
Louis
XIV
entre
triomphalement
à
Paris.
Il
s'installe
au
Louvre.
La
déclaraGon
royale
du
12
novembre
1652
déchoit
le
prince
de
Condé
de
ses
dignités
et
gouvernements
(le
27
mars
1654,
un
arrêt
du
Parlement
le
condamnera
à
mort).
Après
la
Fronde,
il
conGnue
de
vivre
en
exil
pendant
sept
années
(octobre
1652-‐novembre
1659).
Il
esGme
ne
pas
être
hosGle
"à
son
roi"
mais
"au
Mazarin".
Ce
n'est
qu'en
1659
qu'il
s'en
remet
à
l'indulgence
du
roi.
Une
clause
du
traité
des
Pyrénées
lui
permet
de
recouvrer
ses
Gtres
et
ses
biens.
Ecu
figurant
le
jeune
roi
Louis
XIV
en
1652.
52. Turenne,
le
protecteur
de
la
jeune
royauté
• Turenne
est
a
l’origine
de
grandes
iniGaGves
:
i)
il
arrêta
la
cour,
effrayée
de
l’entrée
des
Espagnols
qui
venaient
secourir
Conde,
il
l’empêcha
de
fuir
;
ii)
Mazarin
s’éloignant
encore
pour
apaiser
et
faire
céder
les
résistances
de
Paris
(aout
1652),
Turenne
prit
toutes
les
précauGons
pour
que
cet
éloignement
ne
fut
pas
définiGf
et
pour
assurer
son
retour
;
iii)
il
inquiéta
les
Espagnols
qui
n’allèrent
pas
plus
loin
que
Laon
;
iv)
enfin,
il
donna
a
la
cour,
a
la
Reine
et
au
jeune
roi,
le
courage
de
rentrer
dans
Paris,
qu’ils
redoutaient
toujours.
La,
ce
beau
jeune
roi,
qui
la
veille
avait
été
si
près
de
rebrousser
chemin,
fait
lire
aux
magistrats,
vaincus
sans
combats,
la
défense
de
se
mêler
d’aucune
affaire
publique,
ni
spécialement
de
ses
finances,
ni
entreprendre
contre
ceux
a
qui
il
confie
l’administraGon.
C’est
la
proclamaGon
solennelle
et
définiGve
de
la
monarchie
absolue,
du
grand
règne,
et
de
l’âge
d’or,
qui,
parG
de
la
banqueroute,
abouGt
cinquante
ans
plus
tard
a
la
sublime
banqueroute
de
trois
milliards
qui
rasa
le
pays.
• Hors
de
la
guerre,
Turenne
était
un
très
pauvre
homme,
tout
a
fait
terre
a
terre,
et
s’il
ne
fit
jamais
de
mauvaises
manœuvres,
il
fit
bien
des
fausses
démarches.
Il
aimait
les
hommes
ranges,
laborieux,
a
son
image,
il
les
faisait
tels
pour
l’intérêt
du
service.
En
1653-‐1654,
n’ayant
encore
que
des
moyens
très
faibles,
il
reprit
les
places
de
Champagne
que
possédait
Conde
et
qui
étaient
le
vrai
chemin
de
l’invasion.
Le
maréchal
de
Turenne.
53. …
A
la
guerre
civile
• Violences
souveraines:
Il
était
fréquent,
dans
la
première
moiGe
du
XVIIème
siècle,
d’associer
dans
une
meme
causalité,
l’essor
des
duels
et
des
révoltes.
Les
genGlshommes
mefaient
la
main
a
l’épée
avec
une
aisance
et
une
légèreté
dénoncée
par
les
moralistes.
• Le
duel
apparaissait
comme
une
appropriaGon
privée
du
droit
de
jusGce,
réserve
a
Dieu
et,
par
délégaGon
au
roi.
L’Eglise
avait
elle-‐même
dénoncé
cefe
usurpaGon
du
droit
de
jusGce,
pendant
le
concile
de
Trente.
• Pascal
exposait
le
péril
consGtue
par
la
légiGmaGon
du
recours
a
la
violence
dans
les
revendicaGons
d’honneur.
Il
montrait
une
société
en
proie
a
une
situaGon
de
conflit
généralisé
ou
chacun
devenait
le
seul
juge
de
l’offense
et
des
modalités
de
sa
réparaGon.
Le
cardinal
de
Retz
se
disFngua
au
cours
de
la
Fronde
ou
il
déploya
un
sens
aigu
de
l’intrigue
poliFque.
Il
fut
emprisonne
des
le
retour
de
Mazarin.
Apres
une
évasion
rocambolesque,
il
vécut
un
exil
qui
le
mena
a
Rome.
Gaston
d’Orléans,
duc
d’Anjou,
frère
de
Louis
XIII.
Ne
en
1608,
Gaston
était
le
second
fil
d’Henri
IV
et
de
Marie
de
Médicis.
Jusqu’à
la
naissance
du
futur
Louis
XIV,
en
1638,
il
resta
donc
l’hériFer
présompFf
du
trône
de
France.
Ceme
posiFon
conféra
une
dimension
parFculière
a
son
a%tude
d’éternel
conspirateur.
54. …
A
la
guerre
civile
• En
1635,
le
succès
de
l’Illusion
Comique
et
le
ridicule
de
Matamore
n’avaient
pas
empêche,
un
an
après,
le
triomphe
de
Cid.
• Le
temps
semblait
propice
a
la
restauraGon
du
mythe
chevaleresque.
Conde
en
avait
fait
l’illustraGon,
dans
sa
jeunesse
guerrière.
Avec
son
acGon
poliGque
pendant
la
Fronde,
il
porta
l’espoir
d’une
actualisaGon
poliGque
de
l’utopie
chevaleresque.
Le
prince
de
Conde,
incarnaGon
du
modelé
héroïque,
tenait
a
la
fois
du
duelliste
et
du
rebelle.
• Au
delà
des
violences
et
destrucGons,
la
guerre
introduisit,
entre
l’Etat
et
la
société,
un
nouveau
rapport
dont
la
brutalité
ouvre
le
caractère
dominant
de
cet
absoluGsme
extraordinaire.
Prince
de
Conde
55. Gloire
et
victoire:
le
traite
de
Westphalie
• Puer
Triumphator.
C’est
la
médaille
qui
ouvre
le
grand
règne.
Le
nourrisson
royal
reçoit
les
clefs
de
trente
villes
ou
villages
du
Rhin,
ou
l’on
entra
que
pour
sorGr.
C’est
de
cefe
fumée
que
Mazarin
nourrit
la
France
et
la
Gnt
cinq
longues
années
immobiles
pendant
qu’il
la
saignait
a
blanc:
un
gouvernement
de
joueur
qui
ne
ménage
rien.
Ce
gouvernement
trouve,
en
pleine
famine,
500.000
écus
pour
créer
l’Opéra.
• La
grande
scène
du
temps,
le
triomphe
du
faux,
c’est
la
guerre.
Le
machiniste,
c’est
Conde.
Une
bataille
sanglante,
de
nom
sonore,
occupait
l’opinion.
Une
bataille
sanglante,
sans
résultât,
qu’elle
fut
meme
suivie
de
revers,
cela
n’y
faisait
rien.
On
avait
le
coup
de
trompefe,
le
changement
a
vue,
et
le
miracle
d’opéra.
• A
vingt-‐deux
ans,
Conde
avait
déjà
tout
de
la
guerre,
le
brillant,
le
sérieux,
l’élan
et
la
réflexion
;
de
plus,
la
chose
rare,
très
rare
dans
un
jeune
homme,
une
ténacité
indomptable,
une
résoluGon
fixe
et
forte
qui
l’enracinait
au
champ
de
bataille.
Louis
XIV
jeune
par
Le
Brun
56. Un
maitre
et
de
sujets
(1661-‐1715)
• Evoquant
la
situaGon
du
roi,
a
la
mort
de
Mazarin,
en
mars
1661,
Voltaire
écrit:
«
Louis
XIV
pouvait
sans
péril
avoir
ou
n’avoir
pas
de
premier
ministre.
Il
ne
restait
pas
moindre
trace
des
anciennes
facGons;
il
n’y
avait
plus
en
France
qu’un
maitre
et
des
sujets.
»
Les
premières
vicGmes
furent
les
grands,
dont
la
domesGcaGon
fut
symbolisée
par
la
soumission
du
prince
de
Conde.
Passe
au
service
du
roi
d’Espagne
après
l’échec
de
la
Fronde,
le
prince
avait
du
se
soumefre
aux
condiGons
imposées
par
Louis
XIV
dans
le
traite
des
Pyrénées
conclu
en
1659.
• La
pacificaGon
du
royaume
s’exerça
également
au
détriment
du
Parlement
de
Paris,
qui
avait,
lui
aussi,
éprouve
les
impasses
de
la
révolte
contre
une
autorité
de
tutelle.
Le
parlement
fut
plonge
dans
un
hiver
poliGque,
qui
ne
prit
fin
qu’en
1715,
lorsque
le
régent
Philippe
d’Orléans
restaura
ses
droits,
en
échange
du
souGen
a
sa
prise
de
pouvoir.
• CriGquée
par
Colbert
et
épisodiquement
remises
en
cause,
la
vénalité
des
offices
demeura
la
forme
ordinaire
du
service
royal.
A
la
fin
du
XVIIème
siècle,
environ
50.000
officiers
servaient
le
roi
dans
des
charges
civiles
et
20.000
dans
l’armée.
Louis
XIV
et
sa
famille
déguisée
en
figures
mythologiques
par
Jean
Nocret.
Abondamment
uFlisée
dans
les
«
stratégies
de
gloire
»
louis-‐quatorziennes,
la
référence
anFque
est
ici
mise
au
service
d’un
discours
dynasFque.
Louis
XIV
est
représenté
en
Apollon
tenant
un
sceptre.