2. Preface
• L’iden3té
na3onale
française
est
en
grande
par3e
liée
au
travail
mul3séculaire
de
l’Etat
sur
le
territoire
et
la
société,
a
la
différence
s’autres
na3ons
qui
se
sont
cons3tuées
a
par3r
de
critères
culturels
ou
linguis3ques.
En
France,
l’Etat,
un
Etat
de
plus
en
plus
lourd
et
central,
a
été
antérieur
a
la
Na3on.
• La
France
renvoyait
d’abord
au
royaume
des
Francs,
une
en3té
poli3que
émergeante,
entre
Loire
et
Seine,
a
par3r
de
Clovis,
«
Rex
Francorum
».
Le
baptême
de
Clovis
par
saint
Remi
de
Reims
Les
Francs
ont
joue
un
rôle
majeur
dans
la
genèse,
l’histoire
de
la
chris3anisa3on
de
l’Europe
et
plus
par3culièrement
de
la
France.
Les
puissants
contribuent
a
l’avancée
de
la
chris3anisa3on
par
la
fonda3on
d’églises
et
de
monastères;
et
puis
la
totalité
des
évêques
et
des
saints
appar3ennent
a
leur
milieu.
3. Les
debuts
des
Francs
• Courbe
la
tète,
doux
Sicambre…
Le
Celte
indocile
n’a
pas
voulu
la
courber.
Ces
barbares
qui
semblaient
prêts
a
tout
écraser,
ils
deviennent,
qu’ils
le
sachent
ou
non,
les
dociles
instruments
de
l’Eglise.
Elle
emploiera
leurs
jeunes
bras
pour
forger
le
lien
d’acier
qui
va
unir
la
société
moderne.
Le
marteau
germanique
de
Thor
et
de
Charles
Martel
va
servir
à
marteler,
dompter
discipliner
le
génie
rebelle
de
l’Occident.
Saint
Remi
au
baptême
de
Clovis
:
‘Sicambre,
baisse
docilement
la
tête
;
brule
ce
que
tu
as
adore,
et
adore
ce
que
tu
as
brule.’
• Chez
nos
Celtes
les
parts
sont
égales
entre
les
frères,
comme
également
longues
sont
leurs
épées.
Vous
ne
leur
feriez
pas
aisément
entendre
qu’un
seul
doive
posséder.
CeZe
tendance
a
l’égalité,
au
nivellement,
qui
en
droit
isolait
les
hommes,
aurait
eu
besoin
d’une
véritable
sympathie
qui
les
rapprochât,
de
sorte
que
l’homme,
affranchi
de
l’homme
par
la
loi,
se
raZachât
a
lui
par
un
lien
volontaire.
Par
la,
nous
sommes
une
na3on,
tandis
que
les
Celtes
purs
en
sont
restes
au
clan.
Derrière
la
vielle
Europe
cel3que,
ibérienne
et
romaine,
dessinée
si
sévèrement
dans
ses
péninsules
et
dans
ses
iles,
s’étendait
un
autre
monde
tout
autrement
vaste
et
vague.
Ce
monde
du
Nord,
germanique
et
slave,
mal
déterminée
par
la
nature,
l’a
été
par
les
révolu3ons
poli3ques.
Terre
indécise,
races
floZantes.
La
femme
dans
la
Germanie
primi3ve
grandit
dans
la
vie
guerrière.
Elle
ne
s’éloigne
pas
du
champ
de
bataille,
elle
l’envisage,
elle
y
préside,
elle
devient
la
fée
des
combats,
la
walkyrie
charmante
et
terrible,
qui
cueille,
comme
une
fleur,
l’âme
du
guerrier
expirant.
4. • Géographie
administra3ve
de
la
Gaule:
A
la
fin
du
IVème
siècle,
la
Gaule
cons3tue
l’une
des
plus
grandes
régions
de
l’Empire
romain
d’Occident,
peut-‐être
la
plus
importante
si
l’on
en
juge
l’installa3on
de
la
cour
impériale
a
Trèves,
sous
le
règne
de
l’empereur
Gra3en
(375-‐383).
• Malgré
les
invasions,
il
n’y
a
pas
de
changement
majeur:
le
réseau
des
cites
se
main3endra
jusqu’à
la
Révolu3on.
• L’impôt
financier
(juga3o)
et
personnel
(capita3o)
frappait
tous
les
propriétaires.
La
Gaule
au
Veme
siècle
La
table
de
Peu6nger
est
un
rouleau
de
parchemin
de
plus
de
6m
de
longueur
et
de
34cm
de
largeur
représentant
les
grandes
voies
de
communica6on
terrestre
de
l’Empire
romain
tardif.
5. La
Gaule
au
Veme
siècle
• Le
chris3anisme:
Des
le
IIème
siècle,
la
Gaule
avait
été
gagnée
par
le
chris3anisme
qui
s’est
répandu
au
sein
de
pe3tes
communautés
orientales
de
marchands,
juifs
pour
une
bonne
part,
et
donc
de
langue
grecque.
Avec
Théodose
(379-‐395),
l’Empire
devint
officiellement
chré3en.
Seuls
les
Juifs
conservaient
leur
liberté
de
culte.
Comme
l’ensemble
de
l’Empire,
la
Gaule
fut
touchée,
mais
assez
tardivement,
par
une
crise
interne
du
chris3anisme:
l’arianisme.
Arius
contestait
le
mystère
de
la
Trinite
et
l'égalité
entre
les
trois
personnes,
le
Père,
le
Fils
et
le
saint
Esprit.
L’introduc3on
du
monachisme
est
aZachée
au
nom
de
saint
Mar3n
en
Gaule.
• La
transforma3on
des
pouvoirs
dans
la
cite:
Un
personnage
s’affirme
dans
la
cite
–
il
s’agit
de
l’évêque.
L’administra3on
impériale
commence
a
se
décharger
de
certaines
responsabilités
publiques,
en
par3culier
de
la
jus3ce.
L’évêque
est
officiellement
inves3
de
la
protec3on
des
citoyens,
face
aux
décisions
arbitraires
de
l’administra3on
impériale.
L’épiscopat
gaulois
est
,
dans
sa
très
grande
majorité,
issu
de
l'élite
senatoriale.
• La
crise
de
IIIème
siècle
et
les
transforma3ons
du
limes:
Pendant
les
deux
premiers
siècles
de
l’Empire,
au
prix
d’une
forte
militarisa3on
et
d’une
adroite
diploma3e
a
l’égard
des
tribus
germaniques,
Rome
contrôla
solidement
le
limes
le
long
du
Rhin
et
du
Danube.
Vers
250,
la
situa3on
s’aggrava
considérablement.
Le
pouvoir
romain
dut
faire
face
simultanément
a
une
double
poussée:
sur
le
Rhin,
le
long
du
Danube,
mais
aussi
en
Orient
de
la
part
du
royaume
perse
sassanide.
Des
raids
des
peuples
germaniques
touchèrent
l’ensemble
de
la
Gaule.
6. Les
Invasions
• C’était
la
l’effet
des
invasions
:
1
–
toute
correspondance
régulière,
habituelle,
facile
entre
les
diverses
par3es
du
territoire,
2
–
toute
sécurité,
toute
perspec3ve
d’avenir
;
elles
brisaient
les
liens
qui
unissent
entre
eux
les
habitants
d’un
meme
pays,
les
moments
d’une
meme
vie
;
3
–
elles
isolaient
les
hommes,
et
pour
chaque
homme
les
journées.
• La
ville,
l’élément
primi3f
du
monde
romain,
survit
presque
seule
à
sa
ruine.
7. La
Gaule
au
Veme
siècle
• Les
reformes
administra3ves
de
Dioclé3en
(284-‐305)
et
l’instaura3on
de
Tétrarchie
permirent
le
retour
de
la
paix
et
l’Empire
connut
alors
un
siècle
de
progressive
récupéra3on.
• A
l’intérieur
de
la
Gaule,
les
cites
gauloises
furent
pe3t
a
pe3t
for3fiées
au
cours
du
IVème
siècle.
Et
surtout,
les
forces
militaires
sta3onnées
a
la
fron3ère
incorporent
un
nombre
croissant
de
con3ngents
barbares.
• L’armée
romaine
s’est
fortement
germanisée
en
même
temps
que
les
con3ngents
barbares.
L’armée
a
donc
joue
un
grand
rôle
de
brasseuse
d’élites
Dioclé6en
8. La
Gaule
au
Veme
siècle
• Nouveau
regard
sur
les
Barbares
–
le
phénomène
d’ethnogenèse:
La
cohésion
des
gouapes
barbares
est
restée
longtemps
extrêmement
précaire
et
elle
se
fondait
peu
sur
une
conscience
ethnique
ou
biologique.
• Le
succès
de
Rome
avait
repose
sur
une
tres
grande
capacité
d’intégra3on,
renforcée
d’une
certaine
façon
par
l’universalisme
chré3en
dont
l’Empire
devint
porteur
au
IVème
siècle.
• Rome
peut
être
tenue
pour
la
grande
responsable
de
la
forma3on
des
peuples
et
royautés
barbares
jusqu’à
leur
inser3on
territoriale
dans
l’Empire
au
Vème
siècle.
• L’installa3on
des
peuples
germaniques
au
Vème
siècle:
En
Orient
comme
en
Occident,
jusque
dans
le
dernier
quart
du
IVème
siècle,
l’intégra3on
individuelle
ou
collec3ve
de
soldats
germaniques
et
de
leur
famille
concernait
des
effec3fs
rela3vement
restreints.
L’irrup3on
du
peuple
des
Huns,
venus
d’Asie
centrale,
bouleversa
cet
équilibre
aux
fron3ères
de
l’Empire
et
provoqua
d’importants
mouvements
de
popula3on.
• Les
Barbares
en
Gaule:
Au
milieu
des
années
370,
les
Goths
furent
les
premières
vic3mes
des
Huns.
Des
376,
une
par3e
d’entre
eux,
les
Wisigoths
traversèrent
le
Danube
avec
l’accord
de
l’empereur
Valens.
CeZe
migra3on
mal
contrôlée
suscita
beaucoup
d’incompréhension
et
de
mécontentements
des
deux
cotes.
L’empereur
entendit
rétablir
l’ordre,
mais
son
armée
fut
défaite
a
Andrinople,
en
Thrace,
par
les
Wisigoths
le
9
aout
378,
et
lui-‐même
perdit
la
vie
au
cours
de
la
bataille.
9. La
Gaule
au
Veme
siècle
• En
Europe
centrale,
la
pression
des
Huns
redoublait.
L’armée
de
campagne
était
en
grande
par3e
occupée
en
Italie
a
contenir
les
Wisigoths.
Les
peuples
germaniques
se
répandirent
alors
en
Gaule,
en
Espagne
et
en
Afrique
du
Nord,
avant
d’être
rejoints
en
414
par
les
Wisigoths
venus
d’Italie.
Ces
barbares
n’étaient
pas
venus
pour
faire
disparaître
l’Empire.
Pousses
par
les
circonstances,
ils
cherchèrent
–
non
sans
brutalité
certes
–
a
se
faire
accepter
en
son
sein.
• Etablissement
des
royautés
germaniques
en
Gaule
au
Vème
siècle:
Des
chefs
francs,
on
sait
tres
peu
de
chose,
hormis
leurs
noms.
Il
est
sur
cependant
que
coexistaient
dans
la
seconde
moi3e
du
Vème
siècle
un
certain
nombre
de
pe3ts
groupes,
qui
n’étaient
pas
encore
soumis
a
l’autorité
d’un
seul
chef,
puisque
ce
fut
précisément
l’habileté
de
Clovis
que
de
parvenir
a
les
fédérer.
• Le
mythe
des
origines
troyennes
des
Francs:
«
Il
y
a
en
Asie
une
forteresse
des
Troyens
ou
se
trouve
la
ville
appelée
Ilion
,
la
ou
régnait
Énée.
»
Le
mythe
de
l’origine
troyenne
était
un
thème
fédérateur
qui
permeZait
de
rassembler
l’ensemble
des
peuples
occidentaux
dans
une
histoire
commune.
• Ae3us,
le
vainqueur
officiel
d’Axla
aux
champs
catalauniques
ou
les
Barbares
fédérés
avaient
mis
un
coup
d’arrêt
a
l’expansion
des
Huns,
était
probablement
un
personnage
douteux
a
la
poli3que
tortueuse
et
dépourvue
de
scrupules.
• A
Paris,
c’est
une
grande
dame
de
l’aristocra3e
locale,
Geneviève
qui
encouragea
la
résistance
dans
l’ile
de
la
Cite.
Palais
de
Théodoric
a
Ravenne
Royaume
de
Théodoric
II
dont
le
palais
se
trouve
a
Toulouse.
10. La
Gaule
au
Veme
siècle
• Sacre
empereur
des
Français
a
Notre-‐Dame
de
Paris,
Childéric
était
revêtu
d’un
manteau
d’apparat
de
velours
pourpre
brode
d’abeilles
–
la
stylisa3on
des
abeilles
sur
le
manteau
du
sacre
leur
donnait
une
forme
de
lys.
Trésor
de
Childéric
11. Les
Merovingiens
• C’est
a
l’Eglise
que
Clovis
avait
du
en
grande
par3e
ses
rapides
conquêtes.
Ses
successeurs
s’abandonnèrent
de
bonne
heure
aux
conseils
des
Romains,
des
vaincus.
Frédégonde
était
ceZe
femme
terrible,
entourée
d’hommes
dévoues
qu’elle
fascinait
de
son
génie
meurtrier,
dont
elle
troublait
la
raison
par
d’enivrants
breuvages.
• Dans
ceZe
vieillesse
précoce
de
tous
les
peuples
barbares,
la
décadence
des
Francs
est
encore
entourée
d’une
sorte
d’eclat.
Asile
pour
les
vainqueurs,
les
Francs
se
éclat
dans
l’Eglise
contre
le
tumulte
de
la
vie
barbare,
contre
leurs
passions,
leurs
violences,
dont
ils
souffraient
autant
que
les
vaincus.
Les
barbares
donnèrent
ce
qu’ils
avaient
pris
;
ils
se
trouvèrent
avoir
vaincu
pour
l’Eglise.
Chaque
jour
la
connivence
des
prêtres
et
du
peuple
devait
ainsi
enlever
quelque
chose
au
barbare,
et
profiter
de
sa
crédulité,
de
sa
dévo3on,
de
ses
remords.
• Tout
Merovingien
est
père
a
quinze
ans,
caduc
a
trente.
La
plupart
n’aZeignent
pas
cet
âge.
Le
symbole
de
ceZe
race,
ce
sont
les
énervés
de
Jumièges,
ces
jeunes
princes
a
qui
l’on
a
coupe
les
ar3cula3ons,
et
qui
s’en
vont
sur
un
bateau
au
cours
du
fleuve
qui
les
porte
a
l’Océan
;
mais
ils
sont
recueillis
dans
un
monastère.
Chilpéric
Ier
et
Frédégonde
12. Société,
Culture,
Economie
des
temps
merovingiens
• Les
formes
du
lien
social:
rien
n’indique
que
la
société
merovingienne
ait
été
plus
violente
que
les
autres
sociétés
du
Moyen
Age.
Elle
n’ignorait
pas
les
mécanismes
de
régula3on
qui
favorisaient
régulièrement
le
retour
de
la
paix
entre
les
individus
et
les
groupes.
• Le
droit:
Le
code
Théodosien
reste
en
Gaule
merovingienne
la
référence
pour
le
droit
romain
par3culièrement
au
sud
de
la
Loire.
• Etre
franc
ou
romain
cons3tuait
de
moins
en
moins
une
catégorie
ethnique
a
proprement
parler,
mais
définissait
le
droit
dans
lequel
la
personne
était
suscep3ble
d’être
jugée.
Etre
franc,
c’était
aussi,
outre
vivre
sous
le
régime
de
la
Loi
salique,
conserver
le
statut
hérité
du
Vème
siècle:
offrir
un
service
militaire
et,
en
retour,
bénéficier
d’une
exemp3on
d’impôts.
La
loi
salique
La
loi
salique
est
un
avant
tout
un
tarif
de
composi3ons
pécuniaires
qui
fixe
précisément
pour
chaque
dommage
cause
(meurtre,
mu3la3on,
vol)
la
somme
des3née
a
apporter
une
répara3on
a
la
par3e
lésée.
L’établissement
d’une
lourde
amende
lorsqu’il
est
ques3on
d’homicide,
avait
pour
but
d’empêcher
la
perpétua3on
des
cycles
de
vengeance
privée
(autrement
dit,
la
faide)
en
meme
temps
qu’elle
introduisait
l’idée
(romaine)
que
la
jus3ce
relevait
de
la
sphère
publique,
c’est-‐a-‐dire
de
la
seule
compétence
du
roi
et
de
ses
représentants.
13. Société,
Culture,
Economie
des
temps
merovingiens
• Les
puissants
et
les
autres:
Une
première
ligne
de
partage
dis3ngue,
dans
la
société
merovingienne,
les
libres
des
non
libres.
Un
non
libre
me
dispose
d’aucune
autonomie,
ce
qui
signifie
qu’il
ne
par3cipe
pas
aux
ac3vités
publiques,
en
par3culier
aux
assemblées,
et
qu’il
n’est
pas
soumis
au
service
militaire.
Point
commun
des
non
libres:
ils
dépendent
d’un
maitre
auquel
ils
doivent
un
service.
• Le
mariage:
Le
mariage
représentait
le
principal
moyen
d’étendre
des
rela3ons
d’alliance
entre
les
parentèles.
A
l’époque
merovingienne,
les
interdits
restaient
peu
contraignants
et
permeZaient
d’épouser
au
delà
du
troisième
degré
de
parente.
Par
ailleurs,
nombreux
sont
les
exemples
de
veuves
qui,
plutôt
que
d’accepter
un
remariage
ayant
pour
effet
de
disperser
le
patrimoine
familial,
préférèrent
s’engager
dans
la
vie
religieuse,
laquelle
avait
l’avantage
de
maintenir
l’unité
de
ce
dernier.
• Un
monastère
patrimonial
avait
voca3on
a
être
point
d’unité
de
la
famille,
une
sorte
d’indivision
pourrait-‐on
dire.
Il
offrait
aussi
l’avantage
de
par3ciper
a
l’éduca3on
des
enfants
de
la
famille
et
de
pouvoir
prendre
en
charge
l’accueil
des
plus
âgés
de
ses
membres.
Crypte
de
l’abbaye
de
la
Jouarre
14. Société,
Culture,
Economie
des
temps
merovingiens
• Transforma3ons
de
la
culture
en
gaule
merovingienne:
La
parfaite
maitrise
de
la
langue
écrite
a
toujours
été
l’apanage
d’une
élite
et,
pour
ceZe
raison,
doit
être
considérée
comme
un
élément
de
dis3nc3on
sociale.
• Le
la3n
connaissait
une
évolu3on
qu’un
observateur
pourrait
aisément
comparer
a
celle
de
l’anglais
au
XXIème
siècle.
C’est
seulement
a
la
fin
du
VIIIème
siècle,
en
restaurant
autoritairement
un
état
plus
ancien
de
la
langue
écrite,
que
les
Carolingiens
introduisirent
une
rupture
décisive:
on
peut
alors
parler
d’une
dissocia3on
entre
la
langue
et
l’écrit
et
de
la
conversa3on
savante,
le
la3n
classique
et
les
langues
parlées.
• Tres
tôt,
l’entourage
des
rois
wisigoths
de
Toulouse
et
des
souverains
burgondes
s’exprime
en
la3n.
Il
en
va
de
meme,
des
le
début
du
VIème
siècle,
des
membres
de
la
cour
franque
qui
axre
une
élite
cul3vée
d’origine
romaine.
• Les
muta3ons
des
campagnes:
Légué
par
Rome,
le
cadre
principal
de
l’économie
rurale
demeurait
au
VIème
siècle
le
grand
domaine
foncier,
la
villa.
La
Villa
romaine
15. Société,
Culture,
Economie
des
temps
merovingiens
• Dans
une
économie
quo3dienne
aux
horizons
assez
étroits,
les
villes
con3nuèrent
a
jouer
un
rôle
non
négligeable.
Elles
restaient
des
lieux
de
pouvoir.
S’ils
ne
disparurent
pas
brutalement,
les
grands
équipements
urbains
légués
par
Rome
furent
la
plupart
du
temps
laisses
a
l’abandon,
en
par3e
démantelés
ou
réemployés.
• Les
transforma3ons
du
grand
domaine:
Plus
indépendant
d’un
point
de
vie
strictement
économique,
le
«
servus
»
du
VIème
siècle
ne
retrouva
pas,
cependant,
une
pleine
autonomie
juridique
et
resta
dans
la
dépendance
du
maitre.
Celle-‐ci
valait
aussi
protec3on.
Des
lors,
on
comprend
pourquoi
au
meme
moment,
en
bon
nombre,
de
pe3ts
propriétaires
libres
des
environs
trouvèrent
intérêt
a
entrer
dans
la
dépendance
d’un
grand
propriétaire
en
lui
remeZant
leurs
terres
que
celui-‐ci
leur
concédait
aussitôt
en
usufruit
par
un
contrat
nomme
précaire.
• Le
grand
commerce
méditerranéen:
La
Gaule
du
VIème
siècle
restait
intégrée
dans
les
grands
courants
d’échanges
méditerranéens
qu’avait
favorises
l’hégémonie
romaine.
Tout
du
moins,
voit-‐on
certains
produits
orientaux
de
luxe
con3nuer
a
circuler
en
Gaule:
vin
de
Gaza,
3ssus,
soieries
et
papyrus
d’Egypte,
olives
et
huile
d’Afrique
du
Nord,
sans
parler
des
epices
nombreuses.
Uguentenria
qui
contenaient
des
baumes
et
des
parfums
MaqueLe
de
l’épave
de
Fos-‐sur-‐Mer
16. Société,
Culture,
Economie
des
temps
merovingiens
• Premier
éveil
des
mers
du
Nord:
Des
le
VIème
siècle,
avec
la
stabilisa3on
des
royautés
germaniques,
franques
et
anglo-‐saxonnes,
on
constate
une
reprise
des
liaisons
intérieures
selon
des
voies
qu’empruntèrent
abondamment
les
hommes
d’Eglise
a
par3r
de
la
fin
du
siècle.
• Du
sou
d’or
au
denier
d’argent:
Les
souverains
barbares
firent
frapper
des
sous,
a
l’effigie
des
empereurs
de
Constan3nople
du
VIème
siècle.
Le
premier
roi
a
faire
apparaître
sa
propre
3tulature
sur
les
monnaies
fut
Theodebert
Ier
vers
540,
mais
ceZe
ini3a3ve
resta
dans
un
premier
temps
isolee,
ce
qui
montre
bien
le
respect
que
l’on
avait
pour
l’instrument
monetaire
comme
aZribut
de
l’autorite
romaine.
Sou
de
Theodebert
Ier
17. La
construc=on
du
«
regnum
francorum
»
(482-‐613)
• Par3
de
Tours,
Clovis
fondit
sur
Alaric
II
qui
fut
défait
et
tue,
a
Vouillé,
a
quelques
kilomètres
de
Poi3ers.
Les
Francs
prirent
alors
progressivement
le
contrôle
de
l’Aquitaine
a
l’excep3on
des
confins
pyrénéens
tenus
par
les
Basques
et
autres
Gascons
farouchement
aZaches
a
leur
indépendance.
• La
conversion
du
roi:
Au
tournant
des
Vème
et
VIème
siècles,
si
l’ensemble
des
peuples
germaniques
installes
dans
l’Empire
se
disaient
chré3ens,
ils
confessaient
la
foi
définie
par
Arius
au
début
du
IVème
siècle,
mais
tenue
un
siècle
plus
tard,
pour
héré3que.
Ce
schisme
préoccupait
d’autant
plus
l’épiscopat
gallo-‐romain
qu’il
était
entretenu
par
la
royauté
ainsi
que
par
les
élites
burgondes
et
wisigothiques.
Le
paganisme
de
Clovis
pouvait
passer
pour
un
moindre
mal.
L’Occident
en
482.
18. La
construc=on
du
«
regnum
francorum
»
(482-‐613)
• Il
importait
surtout
a
Grégoire
de
Tours
de
présenter
Clovis
comme
un
nouveau
Constan3n
auquel
le
Christ
s’était
aussi
révélé
avant
la
bataille
de
Pont-‐Milvius
en
312.
• L’organisa3on
du
royaume:
De
Clovis,
il
faut
aussi
retenir
l’œuvre
du
législateur.
Dans
le
domaine
civil,
il
se
contenta
de
confirmer
la
situa3on
existante.
D’un
cote,
les
popula3ons
gallo-‐romaines
con3nuaient
a
vivre
sous
le
régime
de
la
loi
romaine.
En
507,
la
Loi
Salique
ne
s’appliquait
qu’aux
Francs
installes
entre
Escaut
et
Loire.
Dans
le
domaine
du
droit
ecclésias3que
–
qu’on
appellera
plus
tard
canonique
–
Clovis,
nouveau
Constan3n,
renoua
franchement
avec
la
tradi3on
impériale.
• Clovis
mourut
a
Paris,
le
27
novembre
511.
Au
début
du
VIème
siècle,
Paris,
simple
cite,
était
d’une
importance
toute
rela3ve.
Arius
d’Alexandrie
Sarcophage
merovingien
Eglise
sainte
Genevieve
a
Paris
19. La
construc=on
du
«
regnum
francorum
»
(482-‐613)
• Les
fils
de
Clovis:
Clo3lde
ne
souhaitait
sans
doute
pas
laisser
Thierry
Ier,
le
fils
aine
que
Clovis
avait
eu
de
sa
première
épouse
rhénane,
exercer
seul
le
pouvoir
au
détriment
des
fils
de
la
reine:
Clodomir,
Childebert,
et
Clotaire.
• On
procède
a
un
partage:
a
Thierry
la
région
rhénane,
a
Clodomir
la
vallée
de
la
Loire,
a
Childebert
la
future
Normandie,
a
Clotaire
le
nord
de
la
Gaule.
• Il
faudra
aZendre
l’année
534
pour
voir
les
Francs
défini3vement
victorieux,
emmenés
par
Childebert
et
Clotaire:
a
l’instar
de
l’Aquitaine,
une
trentaine
d’années
plus
tôt,
le
royaume
burgonde
fut
équitablement
partage
entre
les
vainqueurs.
Partage
de
511
et
de
524
20. La
construc=on
du
«
regnum
francorum
»
(482-‐613)
• La
Provence:
La
conquête
du
royaume
burgonde
ouvrait
la
voie
a
l’expansion
franque
en
direc3on
de
la
Méditerranée.
Casque
de
Vezeronce
(Rhone-‐Alpes)
21. La
construc=on
du
«
regnum
francorum
»
(482-‐613)
• La
Fin
de
l’Europe
gothique:
Lorsque
Clovis
succéda
a
son
père,
l’Italie
bien
que
privée
d’empereur,
depuis
476,
était
toujours
le
pivot
central
de
l’Europe
occidentale.
C’est
a
ce
moment
que
Jus3nien
se
lance
dans
la
reconquête
de
l’Italie.
• La
France
et
la
poli3que
italienne
de
Constan3nople:
Etablis
a
Constan3nople,
les
empereurs
n’avaient
pas
renonce
a
l’Occident
malgré
la
déposi3on
de
Romulus
Augustule
en
476.
Au
début
du
VIème
siècle,
ils
n’étaient
certes
plus
en
mesure
d’intervenir
efficacement,
mais
ils
aimaient
a
rappeler
qu’eux
seuls
incarnaient
la
légi3mité
du
pouvoir.
C’est
ainsi
que
Clovis
accepta
avec
reconnaissance
les
insignes
du
consulat
que
l’empereur
Anastase
lui
fit
parvenir
a
Tours.
• Lorsque
débarrassé
du
danger
perse,
l’empereur
Jus3nien,
après
avoir
mis
la
main
sur
le
royaume
vandale
en
534,
entreprit
la
reconquête
de
la
péninsule,
il
soigna
l’alliance
de
revers
avec
les
Francs.
22. La
construc=on
du
«
regnum
francorum
»
(482-‐613)
• Mais
en
569,
les
Lombards
firent
irrup3on
dans
la
plaine
du
Po
et
se
rendirent
maitres
dans
la
Péninsule.
• «
Chilpéric,
le
Néron
et
le
Hérode
de
notre
temps,
rentrait
de
la
chasse
par
une
nuit
obscure.
Arrive
un
homme
qui
le
frappe
d’un
coup
de
couteau
sous
l’aisselle…
Il
a
dévasté
et
incendie
souvent
de
tres
nombreuses
régions.
Il
n’en
éprouvait
aucune
douleur,
mais
plutôt
de
la
joie
comme
autrefois
Néron.
»
Grégoire
de
Tours.
• Un
conflit
qui
n’en
finit
pas:
En
584,
c’était
désormais
a
Frédégonde
de
se
retrouver
seule
a
Paris,
isolee
et
en
compagnie
d’un
enfant
ne
quelques
mois
plus
tôt.
Grégoire
de
Tours
Frédégonde
23. La
construc=on
du
«
regnum
francorum
»
(482-‐613)
• La
manière
spectaculaire
et
humiliante
dont
la
vieille
reine
fut
aussitôt
mise
a
mort
montre
bien
que
Clotaire
entendait
défini3vement
tourner
la
page
d’un
conflit
qui
durait
depuis
plus
de
40
ans
pour
inaugurer
une
nouvelle
période
de
l’histoire
du
peuple
franc.
Plusieurs
historiens
l’ont
souligne
récemment,
la
dispari3on
de
Brunehaut,
princesse
wisigothique,
méditerranéenne
et
finalement
encore
tres
romaine,
révèle
aussi
les
transforma3ons
plus
profondes
de
la
royauté
et
des
élites
merovingiennes
dont
les
intérêts
s’enracinaient
désormais
beaucoup
plus
franchement
entre
Loire
et
Rhin,
ou
émergeaient
les
forces
qui
ressuscitèrent
l’empire
deux
siècles
plus
tard.
L’An3quité
romaine
qui
ne
finissait
pas
de
s’achever
depuis
la
déposi3on
du
dernier
empereur
d’Occident
prenait
fin,
ceZe
fois
défini3vement.
Supplice
de
la
princesse
Brunehaut
Assassinat
de
Sigebert
par
un
des
sbires
de
Frédégonde
24. L’apogée
de
la
royauté
merovingienne
(614-‐639)
• Les
règnes
de
Clotaire
II
et
de
son
fils
Dagobert
ont
indiscutablement
cons3tue
l’apogée
de
la
dynas3e
merovingienne.
Avec
eux,
le
royaume
entre
pleinement
dans
le
Moyen-‐Age.
• Les
assemblées
de
l’édit
de
Paris
(614):
Clotaire
II
renoua
avec
la
tradi3on
poli3que
inaugurée
par
Clovis
en
511.
Tous
les
évêques
des
différents
royaumes
furent
convoques.
Clotaire
II
avait
prix
le
sage
par3
de
maintenir
l’iden3té
des
trois
royaumes
de
Neustrie,
Austrasie
et
Bourgogne.
Clotaire
II,
Dagobert
Ier
et
saint
Arnoul.
25. L’apogée
de
la
royauté
merovingienne
(614-‐639)
• Les
caractères
de
la
royauté
merovingienne:
Au
début
du
VIIème
siècle,
le
souverain
restait
un
chef
de
guerre
germanique
dont
le
charisme
était
toujours
exprime
par
ceZe
longue
chevelure
qu’arboraient
encore,
au
début
du
VIIIème
siècle,
les
derniers
merovingiens.
• Les
résidences
royales:
La
royauté
franque
était
i3nérante
au
VIIème
siècle.
En
Neustrie,
c’est
autour
de
Paris
que
se
concentraient
a
par3r
du
début
du
VIIème
siècle
les
lieux
du
pouvoir.
• Mais
c’est
surtout
Dagobert
qui
se
prit
d’intérêt
pour
le
sanctuaire
de
Saint
Denis.
Surtout,
en
décidant
de
faire
de
Saint
Denis
le
lieu
de
sa
sépulture,
Dagobert
instaura
la
voca3on
de
nécropole
royale
de
l’édifice.
• Un
roi
qui
ne
partait
pas
a
la
tête
de
son
armée
risquait
de
voir
s’amenuiser,
non
seulement
son
pres3ge,
mais
aussi
ses
ressources
et
sa
capacité
a
les
redistribuer.
Paris
a
l’époque
merovingienne.
26. L’apogée
de
la
royauté
merovingienne
(614-‐639)
• L’aristocra3e
laïque:
Si
l’autorite
royale
était
respectée
a
la
cour,
il
pouvait
en
aller
tres
différemment
des
que
l’on
s’éloignait
du
palais.
Le
souverain
était
tenu
de
récompenser
ses
leudes
et
tel
était
le
prix
de
leur
fidélité.
• L’autorite
royale
était
moins
de
s’imposer
contre
les
aristocrates
que
d’établir
un
large
consensus
au
sein
de
l’aristocra3e
en
redistribuant
adroitement
biens
et
charges.
Le
comte
intervenait
dans
trois
domaines:
l’exercice
de
la
jus3ce,
le
rassemblement
de
l’armée,
la
percep3on
des
revenus
fiscaux.
Charlemagne
et
ses
leudes
Haches
merovingiennes
27. L’apogée
de
la
royauté
merovingienne
(614-‐639)
• Les
immunités
religieuses:
On
assiste
a
l’associa3on
étroite
de
l’épiscopat
aux
responsabilités
publiques
locales.
Le
roi
Dagobert
remet
a
l’évêque
Omer
(saint
Omer)
la
crosse,
symbole
de
ses
responsabilités
pastorales
28. Une
société
chré=enne
• La
Gaule
du
VIème
siècle
vit
sur
une
tradi3on
chré3enne
qui
remonte
au
IVème
siècle;
les
évêques
sont
des
personnages
de
tout
premier
plan
dans
la
société;
le
paysage
urbain
est
indiscutablement
couvert
de
lieux
de
culte
aux
statuts
les
plus
varies
et
ceux-‐ci
essaiment
dans
les
campagnes
au
cours
du
VIème
siècle.
• L’église
séculière:
Au
VIIème
siècle,
les
évêques,
les
successeurs
des
apôtres,
revendiquent
une
réelle
autonomie,
affichée
a
l’occasion
de
leurs
réunions
en
conciles.
• Rome
et
la
Gaule
franque:
Au
Vème
siècle,
les
évêques
de
Rome
avaient
eu
le
souci
de
maintenir
des
liens
étroits
avec
leurs
collègues
gaulois.
Rome
était
encore
la
capitale
poli3que
de
la
par3e
occidentale
de
l’Empire
et
il
paraissait
normal
que
ses
évêques
jouassent
un
rôle
similaire
au
sein
de
l’Eglise.
En
réalité,
c’est
la
crise
ouverte
avec
Constan3nople
qui
conduisit
Rome
a
rechercher
plus
ac3vement
le
sou3en
des
évêques
francs.
Les
évêques
de
Rome
avaient
commence
a
faire
admeZre
l’idée
qu’en
vertu
de
la
mission
confiée
par
la
Christ
a
Pierre,
ils
étaient,
en
Occident
du
moins,
les
con3nuateurs
par
excellence
de
la
tradi3on
apostolique.
• L’évêque
reste
encore
le
pivot
de
l’organisa3on
de
l’église
dans
un
diocèse.
Il
préside
les
offices
dans
la
cathédrale,
prêche
et
administre
les
sacrements.
Saint
Mar6n
et
l’arbre
des
païens
(Vézelay)
29. Une
société
chré=enne
• La
chris3anisa3on
a
la
conquête
des
campagnes:
Une
église
rurale
était
d’autant
plus
fréquentée
qu’elle
possédait
des
reliques
et
pouvait
se
réclamer
d’un
saint
patron.
• A
la
fin
du
VIème
siècle,
l’heure
n’est
plus
a
la
conversion
spectaculaire
et
désordonnée
mais
a
la
chris3anisa3on
en
profondeur
des
comportements
par
la
prédica3on
et
l’instruc3on.
• Aucune
étude
archéologique
ne
confirme
la
destruc3on
brutale
de
temples
païens.
Souvent,
le
culte
des
saints
permit
d’orienter
a
moindre
frais
le
besoin
qu’avaient
les
fideles
d’obtenir
un
accès
plus
simple
et
plus
concret
au
sacre.
• Le
monachisme
en
Gaule
au
VIème
siècle:
Si
l’aZrait
de
la
vie
érémi3que
menée
par
les
pères
orientaux
et
introduite
en
Gaule
par
saint
Mar3n
restait
fort,
la
dimension
communautaire
prenait
le
pas,
encouragée
par
les
évêques.
• Le
dynamisme
du
monachisme
provençal
a
pour
origine
le
monastère
de
Lérins
fonde
au
Vème
siècle,
au
large
de
Cannes.
Sa
grande
figure
est
Césaire.
Cloitre
de
l’abbaye
de
Lérins
30. Une
société
chré=enne
• Les
règles
monas3ques:
La
plupart
du
temps
une
communauté
se
formait
autour
d’un
maitre,
évêque,
ermite,
qui
déterminait
la
manière
dont
s’organisait
la
vie
commune.
• Benoit
composa
sa
règle
pour
la
communauté
qu’il
réunît
au
Mont
Cassin
a
la
fin
des
années
520.
Elle
se
dis3ngue
par
une
grande
simplicité
et
une
grande
clarté,
alors
que
les
autres
textes
avaient
tendance,
a
force
de
compila3on,
a
verser
dans
une
certaine
confusion.
Rompant
neZement
avec
certains
excès
de
la
vie
érémi3que,
elle
rappelle
que
chaque
moine
ne
peut
faire
son
salut
qu’avec
le
sou3en
des
autres.
Enfin,
la
Règle
insiste
sur
l’équilibre
qui
règne
entre
trois
ac3vités:
le
travail
manuel,
la
«
lec3o
divina
»,
c’est-‐a-‐dire
la
medita3on
personnelle
de
la
Bible,
et
enfin
l’
Opus
Dei
(l’Œuvre
de
Dieu),
c’est-‐a-‐dire
la
prière
communautaire
sous
la
forme
d’offices
rythmant
la
journée.
• Au
VIème
siècle,
le
monastère
aspire
a
être
un
monde
clos,
mais
si
les
individus
qui
y
rentrent
rompent
avec
le
monde
extérieur,
il
n’en
va
pas
de
meme
de
la
communauté.
Le
nombre
croissant
des
dona3ons
aristocra3ques,
foncières
ou
mobilières,
d’autant
plus
considérables
que
les
fondateurs
–
qui
ne
voulaient
pas
que
l’on
cessât
de
prier
pour
eux
après
leur
mort
–
donnèrent
aux
monastères
un
rôle
économique
et
social
qui
tendait
a
devenir
considérable.
Saint
Benoit
de
Nursie
31. Une
société
chré=enne
• Colomban
et
le
monachisme
irlandais:
L’Irlande
n’ayant
pas
été
romanisée,
le
chris3anisme
qui
s’implanta
au
cours
du
Vème
siècle,
prit
une
forme
tres
différente
de
celle
qui
existait
sur
le
con3nent.
• La
spiritualité
du
monachisme
irlandais
possédait
un
caractère
ascé3que
tres
prononce,
caractérisé
par
des
mor3fica3ons
extrêmement
rigoureuses.
Surtout,
le
monachisme
irlandais
con3nuait
a
exalter
l’érémi3sme
sous
une
forme
extrême,
le
pèlerinage
perpétuel
au
nom
de
Dieu
(peregrina3o
pro
Deo),
ce
qui
l’éloignait
de
la
stabilité
prônée
au
meme
moment
par
saint
Benoit
de
Nursie.
• La
pérégrina3on
de
Colomban
sur
le
con3nent:
Colomban
supporta
tres
mal
le
droit
de
regard
que
les
évêques
merovingiens
prétendaient
exercer
sur
ses
fonda3ons,
ce
qui
était
pourtant
une
préroga3ve
parfaitement
canonique.
Il
est
en
effet
évident
que
l’Irlandais
fut
a
l’origine
d’une
vague
de
nouvelles
fonda3ons
aristocra3ques,
par3culièrement
dans
la
par3e
nord
de
la
Gaule.
Le
monachisme
irlandais
fut,
en
Gaule,
le
premier
promoteur
a
grande
échelle
de
la
règle
bénédic3ne.
Saint
Colomban
Crypte
merovingienne
32. Une
société
chré=enne
• La
sainteté:
Le
culte
des
saints
s’est
répandue
dans
l’ensemble
de
l’Empire
romain,
a
par3r
du
IVème
siècle.
Dans
le
royaume
franc,
il
demeure
un
phénomène
fondamental
tant
du
point
de
vue
de
l’expression
du
sen3ment
religieux
des
popula3ons
que
de
la
forma3on
d’iden3tés
civiques
et
poli3ques.
• Il
en
résulta
la
promo3on
par
la
vox
populi
d’un
bon
nombre
de
saints
proprement
gaulois,
des
le
Vème
siècle.
Le
premier,
et
le
plus
célèbre
d’entre
eux,
est
assurément
Mar3n.
Saint
Mar6n
partage
son
manteau
avec
un
pauvre.
Sarcophage
de
sainte
Chrodoara
33. Le
lent
déclin
de
la
royauté
merovingienne
• La
mort
de
Dagobert,
le
19
janvier
639,
marque
assurément
un
tournant
dans
l’histoire
merovingienne.
On
observe
alors
au
sein
de
l’aristocra3e
des
deux
regna
une
compé33on
des
plus
exacerbées
qui
prit
la
forme
d’une
rivalité
accrue
entre
Neustriens
et
Austrasiens.
• Clovis
II
et
le
gouvernement
de
la
reine
Bathilde:
Clovis
II
n’était
qu’un
enfant
de
5
ans
en
639,
mais
il
fut
immédiatement
reconnu
par
les
leudes
neustriens
et
bourguignons
dans
son
palais,
près
de
Sens.
On
pouvait
alors
discerner
des
volontés
centralisatrices
qui
commençaient
a
émaner
de
la
cour
neustrienne.
• Il
ne
faut
pas
oublier
que
la
conquête
franque
avait
été
rapide.
Dans
la
première
moi3e
du
VIème
siècle,
la
Gaule
dans
son
ensemble
s’était
retrouvée
soumise
a
Clovis
et
a
ses
fils,
ce
qui
n’a
pas
pour
autant
fait
disparaître
des
par3cularismes
herites
a
la
fois
d’une
romanisa3on
plus
profonde
au
midi,
et
de
l’histoire
singulière
qu’avait
connue
au
Vème
siècle
l’Aquitaine
wisigothique,
la
Provence
ostrogothique
et
le
royaume
burgonde.
• En
Provence,
l’aristocra3e
se
retrouvait
autour
d’un
chef
–
ici
nomme
autour
du
3tre
an3que
de
«
patrice
»
-‐
qui
manifestait
toujours
sa
fidélité
a
l’égard
du
souverain
merovingien
mais
prenait
ses
distances
avec
les
maires
du
palais
successifs.
Clovis
II
le
fainéant
La
reine
Bathilde
34. Le
lent
déclin
de
la
royauté
merovingienne
• Alamans,
Thuringiens
et
Bavarois
avaient
accepte
de
reconnaître
l’autorite
de
Clotaire
II
et
Dagobert
a
l’issue
de
brutales
expédi3ons
militaires
menées
par
ces
souverains,
et
en
raison
des
lourds
tributs
qui
leur
étaient
imposes.
• Conquête
et
évangélisa3on
de
la
Frise:
Etabli
sur
le
liZoral
de
la
mer
du
Nord,
du
Rhin,
le
peuple
des
Frisons
avait
peu
retenu
au
VIème
siècle
l’aZen3on
des
souverains
francs,
tout
occupes
a
étendre
leur
influence
vers
le
sud
et
a
recons3tuer
a
leur
profit
l’unité
de
la
Gaule
romaine.
• A
sa
mort,
le
16
décembre
714,
Pépin
laissait
un
royaume
franc
désormais
réunifié,
en
passe
de
c o n n a î t r e
u n e
n o u v e l l e
e x p a n s i o n ,
par3culièrement
au
nord
et
a
l’est,
c’est-‐a-‐dire
en
périphérie
de
ceZe
Austrasie
qui
l’avait
vu
naitre.
Homme
du
Nord,
Pépin
ne
s’est
guère
aventure
au-‐
delà
de
la
Loire,
laissant
ainsi
pour
quelques
années
encore
l’Aquitaine,
la
Bourgogne
et
la
Provence
vivre
une
existence
autonome.
35. Les
fonda=ons
de
la
puissance
carolingienne
• La
prise
en
main
de
l’héritage
de
Pepin
par
son
fils
Charles
Martel:
Il
s’appuie
d’abord
sur
l’héritage
de
son
père;
au
sein
de
son
armée,
parmi
ses
par3sans,
on
trouve
naturellement
d’anciens
fideles
de
Pépin
II.
• Charles
est
avant
tout
un
chef
de
guerre.
Sa
puissance
repose
donc
pour
l’essen3el
sur
sa
force
de
frappe,
laquelle
se
nourrit
des
vastes
domaines
donnes
en
bénéfice
aux
fideles
du
maire
du
palais.
• La
poli3que
expansionniste
de
Charles
Martel
a
l’Est:
La
crise
de
714
avait
montre
que
le
danger
était
grand
de
voir
les
périphéries
se
dresser
contre
les
Francs:
Frisons,
Saxons
et
Aquitains
avaient
profite
du
désarroi
pour
lancer
des
raids
et
des
pillage,
notamment
contre
l’Austrasie.
• Comme
son
père
Pépin
II,
Charles
avait
compris
que
l’intégra3on
poli3que
de
la
Germanie
dans
le
royaume
franc
marchait
de
pair
avec
son
intégra3on
religieuse.
Charles
Martel.
Boniface,
consacre
évêque
par
le
pape
Grégoire
II
en
722.
Il
abat
le
chêne
de
Geismar
d’un
simple
coup
de
hache.
36. Les
fonda=ons
de
la
puissance
carolingienne
• L’extension
de
la
puissance
franque
dans
le
Midi:
A
Poi3ers,
la
posi3on
stratégique
choisie
par
Charles
a
essen3ellement
pour
but
de
protéger
la
basilique
Saint-‐Mar3n
de
Tours
qui,
certes,
se
trouve
en
Aquitaine
puisqu’elle
est
située
sur
la
rive
gauche
de
la
Loire
(donc
en
Aquitaine)
mais
n’en
demeure
pas
moins
un
haut
lieu
de
dévo3on
pour
les
Francs,
car
saint
Mar3n
est
le
patron
de
la
dynas3e
merovingienne
et
donc
du
royaume
en
général.
• C o n t r a i r e m e n t
a
l ’ o p i n i o n
communément
admise,
la
bataille
de
Poi3ers
n’avait
nullement
mis
fin
aux
incursions
sarrasines
en
Gaule,
elle
avait
seulement
détourne
les
Musulmans
d’Espagne
vers
le
Languedoc,
qu’ils
occupaient
déjà
en
par3e,
et
la
vallée
du
Rhône.
37. Les
Carolingiens
• Pépin,
triomphant
par
la
perfidie,
se
vit
seul
maitre
de
toutes
les
Gaule,
tout
puissant
dans
l’Italie
par
l’humilia3on
des
Lombards,
tout
puissant
dans
l’Eglise
par
l’ami3é
des
papes
et
des
évêques,
auxquels
il
transféra
presque
toute
l’autorité
législa3ve.
• L’empire
des
Francs
était
déjà
vieux
et
fa3gue
quand
il
tomba
entre
les
mains
de
Charlemagne
mais
toutes
les
na3ons
environnantes
s’étaient
affaiblies
:
les
Saxons
étaient
pris
de
dos
par
les
Slaves,
les
Sarrasins
avaient
perdu
l’unité
de
leur
empire.
Les
60
ans
de
guerre
qui
remplissent
les
règnes
de
Pépin
et
de
Charlemagne
offrent
peu
de
victoires
mais
des
ravages
réguliers,
périodiques
;
ils
usaient
leurs
ennemis
plutôt
qu’ils
ne
les
domptaient,
ils
brisaient
à
la
longue
leur
fougue
et
leur
élan.
• C’est
dans
son
palais
d’Aix
qu’il
fallait
voir
Charlemagne.
Ce
restaurateur
de
l’Empire
d’Occident
avait
dépouille
de
ses
marbres
les
plus
précieux
pour
orner
sa
Rome
barbare.
Toutefois,
quelle
que
fut
sa
préférence
pour
les
étrangers,
pour
les
leZres
de
condi3on
servile,
il
avait
trop
besoin
des
hommes
de
race
germanique,
dans
ses
interminables
guerres,
pour
se
faire
tout
romain.
Il
parlait
presque
toujours
allemand.
• Chaque
jour
les
grands
forcent
les
faibles
a
se
donner
a
eux
corps
et
biens
;
le
servage
est
un
asile
ou
l’homme
libre
se
refugie
chaque
jour.
• Et
pendant
que
Charlemagne
disserte
sur
la
théologie,
rêve
l’empire
romain,
et
étudie
la
grammaire,
la
domina3on
des
Francs
croule
tout
doucement.
Les
hommes
et
les
terres
échappaient
peu
a
peu
au
pouvoir
royal
pour
se
donner
aux
grands,
aux
évêques
surtout,
c’est-‐a-‐dire
aux
pouvoirs
locaux
qui
allaient
cons3tuer
la
république
féodale.
Celui-‐la
meme
qui
a
rêve
l’unité
est
oblige
comme
Dioclé3en,
de
partager
ses
Etats
pour
les
défendre,
l’un
de
ses
fils
gardera
l’Italie,
l’autre
l’Allemagne,
le
dernier
l’Aquitaine.
38. Les
fonda=ons
de
la
puissance
carolingienne
• L’impossible
reforme
de
l’Eglise:
Carloman
et
Pépin
poursuivirent
la
poli3que
inaugurée
par
leur
grand-‐
père
Pépin
II,
qui
consistait
a
soutenir
l’effort
d’évangélisa3on
de
la
Germanie
porte
par
les
missionnaires
anglo-‐saxons
comme
Boniface.
• L’alliance
entre
les
Francs
et
la
papauté,
nouée
d’abord
par
l’intermédiaire
des
Anglo-‐Saxons,
annonçait
a
la
fois
le
basculement
défini3f
de
Rome
en
Occident
et
le
rôle
éminent
que
le
pape
allait
progressivement
revendiquer
dans
ceZe
par3e
du
monde
chré3en.
• Fort
de
l’appui
du
pape,
Pépin
convoqua
a
Soissons
–
an3que
capitale
merovingienne,
une
assemblée,
vers
la
fin
de
l’année
751,
ou
il
fut
«
élevé
sur
le
trône
et
a
la
dignité
royale.
»
• La
fonda3on
de
la
dynas3e
en
754:
CeZe
cérémonie
est
directement
liée
a
la
présence
du
pape
en
Francien
–
pour
la
première
fois
dans
l’histoire
de
la
chré3enté.
En
acceptant
de
renforcer
l’autorite
de
Pépin
s’il
devenait
le
roi
des
Francs,
le
pape
Zacharie
militait
pour
une
interven3on
militaire
franque
contre
les
Lombards
en
Italie,
au
secours
de
la
papauté.
Pépin
le
Bref.
39. Les
fonda=ons
de
la
puissance
carolingienne
• Le
sacre
de
Pépin
le
Bref
en
754
est
probablement
le
premier
véritable
«
sacre
»
royal
réalise
au
moyen
d’une
onc3on
sainte.
La
tradi3on
de
la
royauté
sacrée
essen3ellement
fondée
sur
le
modele
davidique:
l’onc3on
du
roi
franc
peut
s’iden3fier
a
celle
du
roi
David
par
le
prophète
Samuel,
parce
que
le
peuple
qu’il
dirige
est
compris,
a
l’instar
du
peuple
hébreu
de
l’Ancien
Testament.
• E3enne
II
ne
s’en
3nt
pas
la
et
reconnut
également
a
Pépin
le
3tre
de
patrice
des
Romains
qui
lui
conférait,
a
l’égal
de
l’empereur,
la
protec3on
de
la
ville
de
Rome
et
de
l’église
de
saint
Pierre,
en
échangé
de
quoi
Pépin
promit
au
pape
la
«
res3tu3on
»
a
l’église
de
saint
Pierre
les
territoires
occupes
par
les
Lombards.
Sacre
de
Pépin
le
Bref
par
le
pape
E6enne
II
40. Les
fonda=ons
de
la
puissance
carolingienne
• La
relance
de
la
reforme
de
l’Eglise:
Derrière
chaque
succès
militaire
de
Pépin
et
des
Francs
se
profilait
de
la
main
de
Dieu,
c’était
du
moins
ce
que
les
clercs
qui
militaient
dans
l’entourage
de
Pépin
proclamaient
chaque
jour.
• Quand
Pépin
disparut
en
768,
son
pres3ge
immense
et
dépassait
les
bornes
du
monde
occidental:
on
sait
en
effet
qu’il
échangera
de
nombreuses
ambassades
avec
l’empereur
d’Orient
et
aussi
qu’il
dépêcha
en
765
auprès
du
calife
de
Bagdad,
al
Mansour.
Fondée
en
762
par
le
calife
Al
Mansour
(754-‐775),
Bagdad
compte
1
million
d’habitants
au
Xe
siècle
:
elle
est
le
cœur
poli6que,
commercial
et
intellectuel
de
l’Empire
musulman.
Le
royaume
franc
a
la
mort
de
Pépin
le
Bref
41. De
la
fonda=on
a
la
fin
de
l’empire
• La
malheureuse
expédi3on
d’Espagne:
Le
roi
franc
accueillit
favorablement
des
envoyés
de
l’Espagne
musulmane,
qui
demandaient
l’appui
militaire
des
Francs
contre
l’émir
de
Cordoue.
L’occasion
était
belle
d’étendre
puissance
franque
au-‐delà
des
Pyrénées
la
et
de
l’Aquitaine
nouvellement
soumise.
• La
bataille
de
Roncevaux:
«
Les
Basques
avaient
pour
eux,
en
ceZe
circonstance,
la
légèreté
de
leur
armement
et
la
configura3on
du
terrain,
tandis
que
les
Francs
étaient
desservis
par
la
lourdeur
de
leurs
armes
et
leur
posi3on
en
contrebas.(…)
Et
ce
revers
ne
put
être
venge
sur-‐le-‐champ
parce
que
les
ennemis,
le
coup
fait,
se
dispersèrent
si
bien
que
nul
ne
put
savoir
en
quel
coin
du
monde
il
eut
fallu
les
chercher».
• La
Chanson
de
Roland:
ce
ne
sont
pas
les
Basques
mais
les
Sarrasins
qui
tendent
un
piège
a
l’arrière-‐garde
de
l’armée
franque.
Illustra6ons
de
la
Chanson
de
Roland.
42. De
la
fonda=on
a
la
fin
de
l’empire
• Apres
avoir
mis
au
pas
les
Saxons
lors
d’une
grande
campagne
qui
permit
de
les
repousser
jusqu’à
l’Elbe
et
avoir
implante
en
Saxe
des
comtes,
Charles,
appelé
par
le
pape
Hadrien
durant
l’hiver
780/781,
reprit
le
chemin
de
Rome.
• Le
jeune
Pépin
et
le
pe3t
Louis,
qui
n’avait
que
trois
ans,
furent
sacres
rois
par
le
pape
Hadrien
et
probablement
aussi
couronnes
ce
qui
préludait
a
leur
installa3on
dans
deux
nouveaux
royaumes,
définis
par
leur
père,
ou
ils
résideront
désormais:
Pépin
en
Italie,
Louis
en
Aquitaine.
• Les
prémisses
d’une
autorite
universelle:
Des
le
début
des
années
790,
Charles
a
acquis
sur
l’ensemble
des
territoires
de
la
chré3enté
occidentale
–
hormis
les
iles
britanniques
–
une
supréma3e
incontestable
et
une
autorité
qui
est
déjà
reconnue
comme
universelle.
Charlemagne..
Charlemagne
et
le
pape
Hadrien.
43. Le
palais
d’Aix-‐la-‐Chapelle
• C’est
dans
son
palais
d’Aix
qu’il
fallait
voir
Charlemagne.
Ce
restaurateur
de
l’Empire
d’Occident
avait
dépouille
de
ses
marbres
les
plus
précieux
pour
orner
sa
Rome
barbare.
Toutefois,
quelle
que
fut
sa
préférence
pour
les
étrangers,
pour
les
leZres
de
condi3on
servile,
il
avait
trop
besoin
des
hommes
de
race
germanique,
dans
ses
interminables
guerres,
pour
se
faire
tout
romain.
Il
parlait
presque
toujours
allemand.
Chaque
jour
les
grands
forcent
les
faibles
a
se
donner
a
eux
corps
et
biens
;
le
servage
est
un
asile
ou
l’homme
libre
se
refugie
chaque
jour.
Et
pendant
que
Charlemagne
disserte
sur
la
théologie,
rêve
l’empire
romain,
et
étudie
la
grammaire,
la
domina3on
des
Francs
croule
tout
doucement.
Les
hommes
et
les
terres
échappaient
peu
a
peu
au
pouvoir
royal
pour
se
donner
aux
grands,
aux
évêques
surtout,
c’est-‐a-‐dire
aux
pouvoirs
locaux
qui
allaient
cons3tuer
la
république
féodale.
Celui-‐la
meme
qui
a
rêve
l’unité
est
oblige
comme
Dioclé3en,
de
partager
ses
Etats
pour
les
défendre,
l’un
de
ses
fils
gardera
l’Italie,
l’autre
l’Allemagne,
le
dernier
l’Aquitaine.
44. De
la
fonda=on
a
la
fin
de
l’empire
• Les
condi3ons
de
l’accession
a
l’Empire:
L’empereur
qui
siège
a
Constan3nople
a
été
détrôné
en
797
par
sa
propre
mère
Irène,
qui
lui
a
fait
crever
les
yeux
et
a
pris
sa
place,
ce
qui
pour
les
Francs
cons3tue
un
objet
de
scandale,
non
pas
tant
en
raison
de
l’usurpa3on
que
parce
que
c’est
une
femme
qui
s’arroge
le
3tre
d’empereur.
• Les
cérémonies
de
la
Noel
800:
A
peine
le
roi
Charles
s’était-‐il
agenouille
devant
le
tombeau
de
Saint
Pierre
que
le
pape
lui
posa
une
précieuse
couronne
sur
la
tête,
tandis
que
le
peuple
présent
dans
la
basilique
entamait
par
trois
fois
l’acclama3on
rituelle:
«
A
Charles
Auguste,
couronne
par
Dieu,
puissant
et
pacifique
empereur,
vie
et
victoire!
»
Apres
quoi
le
pape
procéda
a
l’onc3on
–
et
probablement
aussi
au
couronnement
–
du
jeune
Charles.
• Le
seul
rituel
de
couronnement
disponible
était
le
rituel
byzan3n
qui
dérivait
lui-‐même
de
l’ancien
rituel
des
empereurs
romains:
dans
tous
les
cas,
c’était
l’acclama3on
de
la
foule
qui
cons3tuait
l’empereur
et
le
couronnement
peu
répandu
en
Occident,
était
réalisé
en
Orient
par
le
patriarche
qui,
ensuite,
se
prosternait
devant
le
nouvel
empereur.
Or,
le
25
décembre
800,
Léon
III
n’avait
pas
aZendu
l’acclama3on
de
la
foule
pour
couronner
Charles,
il
lui
avait
immédiatement
impose
la
couronne,
créant
par
la
même
la
très
longue
tradi3on
ultérieure
portant
que
seul
le
pape
est
capable
de
cons3tuer
l’empereur.
Sacre
de
Charlemagne
par
Léon
III.
45. De
la
fonda=on
a
la
fin
de
l’empire
• Les
dernières
années:
En
806,
a
l’assemble
de
Thionville,
Charles
présenta
un
projet
de
partage
de
l’empire
entre
ses
trois
fils
et
fit
jurer
aux
grands
de
le
respecter.
• Apres
une
succession
de
deuils
inaZendus,
il
est
clair
pour
l’empereur
et
la
cour
que
seul
Louis
d’Aquitaine
recueillerait
la
totalité
de
l’empire.
• La
prise
en
main
de
l’héritage
de
Charles:
C’était
donc
le
roi
d’Aquitaine,
dument
couronne
par
son
père,
qui
héritait
de
l’empire.
Mais
si
Louis
héritait
de
l’empire,
il
héritait
aussi
de
la
situa3on
poli3que
des
années
810,
bien
différente
de
celle
des
années
780.
Le
partage
de
806..
Louis
d’Aquitaine,
le
dernier
fil
de
Charlemagne..
46. De
la
fonda=on
a
la
fin
de
l’empire
• Or
toute
la
dynamique
de
la
société
carolingienne
–
et
du
même
coup,
son
équilibre
–
reposaient
en
fait
sur
la
guerre
offensive,
qui
permeZait
au
roi
de
sa3sfaire
l’aristocra3e
en
lui
confiant
de
nouvelles
charges,
de
nouvelles
terres
et
des
parts
de
bu3n.
• Une
fois
la
paix
instaurée,
il
fallait
trouver
d’autres
moyens
pour
maintenir
l’équilibre
entre
les
groupes
aristocra3ques,
pour
les
convaincre
de
collaborer
au
bien
commun
et
éviter
le
développement
des
tendances
centrifuges.
• Reforme
de
l’empire,
reforme
de
l’Eglise:
il
est
du
devoir
de
tous
les
dirigeants,
tant
laïques
qu’ecclésias3ques,
d’œuvrer
pour
préserver
intact
cet
héritage.
La
fusion
complète
du
corps
poli3que
avec
le
corps
ecclésial,
c’est-‐
a-‐dire
non
pas
la
hiérarchie
ecclésias3que
mais
l’ensemble
de
tous
ceux
qui
ont
reçu
le
baptême.
• Louis,
pourtant
âgé
de
seulement
39
ans,
souhaitait
régler
le
problème
de
sa
succession.
On
prévoyait
ainsi
que
pour
conserver
l’unité
de
l’empire
voulue
par
Dieu,
seul
Lothaire,
son
fils
aine
recevrait
le
3tre
d’empereur
et
l’autorité
sur
tous
les
territoires,
tandis
que
les
puinés,
Pépin
et
Louis,
recevraient
la
charge
de
royaumes
périphériques,
en
l’occurrence
l’Aquitaine
et
la
Bavière,
avec
le
3tre
de
roi,
mais
sous
le
contrôle
de
leur
frère
auquel
ils
devaient
obéissance.
Il
s’agit
d’une
«
ordina3o
imperii
».
Le
traite
de
Verdun.
47. De
la
fonda=on
a
la
fin
de
l’empire
• Le
bouleversement
de
833:
Lothaire
et
Pépin
commencèrent
a
lever
une
armée,
ils
ob3nrent
facilement
le
ralliement
de
Louis
le
Germanique,
mais
avant
toute
chose,
ils
cherchèrent
a
obtenir
l’appui
du
pape
Grégoire
IV,
auquel
ils
demandèrent
d’intervenir
pour
restaurer
l’unité
de
l’Empire,
toujours
pense
comme
unité
de
l’Eglise,
et
aussi
pour
rétablir
l’entente
au
sein
de
la
famille
impériale
déchirée.
• Au
bout
de
trois
jours,
Louis
le
Pieux
vit
son
camp
déserté
par
les
siens:
la
rupture
de
tant
de
serments
de
fidélité
laissa
une
trace
sur
le
lieu
même,
qui
fut
des
lors
appelé
«
le
Champ
du
Mensonge
».
Les
frères
coalises
conduisirent
leur
père
au
monastère
Saint-‐
Médard
de
Soissons
sous
bonne
garde.
• Mais
la
victoire
des
frères
a
peine
assurée,
le
front
de
leur
coali3on
se
brisa
a
nouveau
devant
les
préten3ons
de
Lothaire
a
prendre
la
place
de
son
père
comme
seul
empereur.
Ce
qui
abou3t
a
la
fuite
de
Lothaire
et
a
la
réhabilita3on
de
Louis
le
Pieux
le
1er
mars
834,
solennellement
couronne
empereur
a
Metz.
Louis
le
Pieux.
Abbaye
Saint-‐Médard
de
Soissons.
48. De
la
fonda=on
a
la
fin
de
l’empire
• Les
dernières
années
du
règne
de
Louis:
L’aristocra3e
franque
avait
d o n c
d é p e n s e
b e a u c o u p
d’énergie
dans
les
luZes
intes3nes
depuis
la
fin
des
années
820,
alors
que
se
développait
le
long
des
cotes
de
l’Empire
une
nouvelle
menace:
celle
des
pillages
perpétrés
par
les
pirates
scandinaves,
les
Vikings,
qu’on
appelait
sur
le
con3nent
les
«
Normands
»,
c’est-‐a-‐dire
les
hommes
venus
du
Nord.
49. • Les
des3nées
du
royaume
de
France
de
l’ouest,
qui
n’est
pas
encore
le
royaume
de
France,
semblent
liées
a
celles
du
jeune
Charles
le
Chauve:
il
n’a
que
17
ans
a
la
mort
de
son
père
et
va
devoir
conquérir
sans
héritage.
• Apres
des
années
d’effort
pour
maintenir
l’unité
de
l’Empire
et
de
l’Eglise,
les
Carolingiens
et
toute
l’aristocra3e
franque
versaient
dans
la
guerre
fratricide.
Louis
et
Charles
le
Chauve
ob3nrent
la
victoire
sur
Lothaire
et
celui-‐ci
fut
contraint
de
s’enfuir
avec
ses
par3sans
jusqu’à
Aix-‐la-‐Chapelle
ou
il
s’enferma.
• On
discerne
dans
le
partage
de
Verdun
«
les
quatre
fleuves
»
sur
lesquels
se
fixera
assez
durablement
la
fron3ère
du
royaume
de
France:
le
Rhône,
la
Saône,
la
Meuse
et
l’Escaut.
• Le
partage
ne
fut
pas
fait
pour
les
peuples
mais
pour
les
vassaux,
c’est-‐a-‐dire
pour
l’aristocra3e
impériale.
En
effet,
chaque
roi
devait
maintenir
les
bénéfices
de
ses
vassaux
dans
son
royaume
et
il
était
interdit
a
un
vassal
de
faire
hommage
a
plusieurs
rois.
Les
débuts
du
royaume
de
France?
Partage
de
Verdun
en
843.
50. • L’histoire
de
France
commence
avec
la
langue
française.
La
langue
est
le
signe
principal
d’une
na3onalité.
Le
premier
monument
de
la
notre
est
le
serment
dicte
par
Charles-‐le-‐chauve
a
son
frère,
au
traite
de
843.
La
naissance
de
la
France
51. • Un
contrat
entre
le
roi
et
les
grands:
Les
historiens
du
droit
et
des
ins3tu3ons
interprètent
aujourd’hui
cet
accord
de
Coulaines
comme
une
convenien3a,
c’est-‐a-‐dire
comme
un
accord
librement
conclu
entre
les
contractants
qui
sont
mis,
de
ce
fait,
sur
un
pied
d'égalité.
On
a
bien
le
sen3ment
en
effet
que
les
grands
considèrent
ici
la
royauté
comme
un
partenaire
dans
un
contrat,
au
point
que
le
fait
pour
le
roi
de
manquer
a
ses
engagements
jus3fierait
contre
lui
la
rébellion
et
la
désobéissance.
• Le
problème
récurrent
de
l’Aquitaine
et
le
sacre
de
848:
Lors
du
grand
rassemblement
des
laïques
et
des
ecclésias3ques
francs
et
aquitains
tenus
a
Orléans
en
juin
848.
Charles
fut
reconnu
par
tous
comme
roi
et
sacre
par
l’archevêque
de
Sens.
CeZe
cérémonie
se
déroulait
symboliquement
a
la
fron3ère
de
trois
royaumes
francs:
la
Neustrie,
l’Aquitaine,
et
la
Bourgogne.
• Un
royaume
dont
la
paix
est
sans
cesse
menacée:
Les
Francs
n’avaient
jamais
réussi
a
contrôler
la
Bretagne,
qui
ne
cons3tuait
pas
d’ailleurs
une
priorité
pour
eux.
Charlemagne
s’était
contente
d’organiser
la
fron3ère
en
s’appuyant
principalement
sur
la
cite
de
Vannes
et
en
nommant
un
comte
de
la
marche
de
Bretagne
qui
devait
surveiller
les
agissements
des
Bretons.
• L’impossible
soumission
des
Aquitains:
Sur
le
«
font
aquitain
»,
le
sacre
de
848
n’avait
pas
résolu
tous
les
problèmes,
car
pour
une
par3e,
les
grands
ne
s’étaient
pas
rallie
a
Charles,
a
commencer
par
Guillaume,
fils
de
Bernard
de
Sep3manie,
qui
s’était
empare
de
Toulouse
et
d’Ampurias
et
complotait
avec
les
Musulmans
pour
tenter
d’arracher
la
Sep3manie
a
l’autorité
du
roi
franc.
Les
débuts
du
royaume
de
France?
52. • Les
ravages
des
Vikings:
Les
Vikings
tout
a
la
fois
guerriers,
marchands,
pirates
et
colonisateurs,
sont
apparus
sur
les
cotes
de
l’empire
carolingien
des
le
début
du
IXème
siècle.
• A
par3r
des
années
830-‐840,
les
incursions
scandinaves
se
développent,
avec
des
floZes
de
plus
en
plus
importantes,
et
qui
agissent
en
plusieurs
lieux
a
la
fois.
Surtout,
les
Scandinaves
commencent
a
hiverner
sur
place,
notamment
en
Aquitaine,
a
Noirmou3er,
a
par3r
de
836,
et
dans
la
basse
vallée
de
la
Seine,
en
851.
• Les
communautés
ecclésias3ques
étaient
les
premières
cibles
des
Vikings,
en
leur
faisant
acheter
leur
départ.
Mais
rapidement,
l’autorité
publique
elle-‐même
se
mit
a
verser
tribut
pour
«
acheter
la
paix
».
• La
crise
de
858:
le
mo3f
principal
des
conjures
était
que
Charles
le
Chauve
se
montrait
incapable
de
luZer
efficacement
contre
les
Vikings.
Un
grand
nombre
d’aristocrates
prêtent
serment
de
fidélité
a
Louis
le
Germanique
au
palais
de
Pon3ons.
Charles
se
re3re
alors
en
Bourgogne
et
aZend
son
heure
avec
ses
derniers
par3sans.
Les
grands
se
rallient
en
masse
a
Louis
le
Germanique
qui
procède
a
une
vaste
redistribu3on
des
charges
et
des
bénéfices
en
tous
genres.
Les
débuts
du
royaume
de
France?
Drakkar
d’Oseberg.
Serment
de
Strasbourg
par
Louis
le
Germanique
53. • Cependant
le
sou3en
de
l’épiscopat
a
Charles
le
Chauve
est
sans
faille.
Charles
a
été
oint
par
les
évêques
de
son
royaume,
et
seuls
les
évêques,
collec3vement,
pourraient
rompre
ce
pacte
sacre
de
l’onc3on.
Louis
se
trouve
ainsi
prive
de
tout
sou3en
de
l’épiscopat
et
Charles,
depuis
son
réduit
bourguignon,
put
rassembler
des
troupes
et
marcher
contre
son
frère
qui
est
baZu
en
janvier
859
et
qui
n’insista
pas.
• L’établissement
des
grands
commandements:
La
première
priorité
était
de
faire
la
paix
avec
Louis
le
Germanique:
les
deux
frères
se
réconcilièrent
a
la
conférence
de
Coblence,
en
juin
860,
ou
Louis
finalement
reconnut
a
Charles
le
droit
de
confisquer
les
charges
publiques
de
ceux
qui
l’avaient
trahi.
Ils
ne
tardèrent
pas
cependant,
pour
la
plupart
d’entre
eux,
a
rentrer
en
grâce
et
même
a
obtenir
plus
qu’ils
n’avaient
jamais
eu.
• A
par3r
des
années
860,
Charles
se
rangea
en
effet
a
une
nouvelle
poli3que
qui
consistait
a
notamment
cumuler
des
charges
comtales
dans
certaines
régions,
de
manière
a
cons3tuer
de
vastes
zones
placées
sous
le
contrôle
d’un
chef
militaire
supérieur
a
tous
les
détenteurs
de
la
puissance
publique
sur
ce
territoire
–
ce
sont
les
grands
commandements.
• Lothaire
II
mourut
en
869,
sans
héri3er
légi3me,
laissant
donc
libre
cours
a
l’appé3t
de
ses
deux
oncles
survivants,
Louis
le
Germanique
et
Charles
le
Chauve.
• Le
projet
impérial:
L’idée
de
briguer
la
couronne
impériale
semble
avoir
été
depuis
longtemps
dans
l’esprit
de
Charles,
sans
doute
influence
par
l’aura
extraordinaire
de
son
grand-‐père
dont
il
portait
le
nom.
Les
débuts
du
royaume
de
France?
54. • Charles
avait
été
couronne
empereur
par
le
pape
Jean
VIII,
le
jour
de
la
Noel
875,
soit
75
ans
jour
pour
jour
après
Charlemagne.
Le
projet
impérial
est
avant
tout
un
projet
romain:
la
persistance
de
l’idée
impériale
vient
essen3ellement
de
a
papauté
pour
qui
il
est
nécessaire
d’avoir
un
défenseur,
mais
aussi
de
la
volonté
de
Charles
qui
se
sent
inves3
non
seulement
d’une
mission
divine,
mais
aussi
de
la
mission
d’accomplir
le
programme
élaboré
par
son
père
et
par
son
grand-‐
père.
L’idée
impériale
qui
est
en
revanche
totalement
abandonnée
par
les
grands
du
royaume
de
Charles,
tant
laïques
qu’ecclésias3ques.
qui
es3ment
avoir
mieux
a
faire
chez
eux
qu’en
Italie.
• La
montée
de
la
contesta3on
et
la
mort
de
Charles:
Le
pape
Jean
VIII
était
aux
prises
avec
les
Sarrasins
qui
ravageaient
toute
la
Campanie
et
la
Sabine
et
s’approchaient
dangereusement
de
Rome.
• Louis
le
bègue
et
le
renforcement
de
la
royauté
contractuelle:
A
la
mort
de
Charles
le
Chauve,
le
royaume
en3er
est
en
effervescence
–
son
fils
Louis
semble
avoir
inconsidérément
redistribue
les
«
honores
»
a
ses
propres
fidèles,
suscitant
la
révolte
généralisée
des
grands
du
royaume,
notamment
de
ceux
qui
revenaient
d’Italie.
• En
fait,
très
vite,
Louis
reconnaît
qu’il
doit
son
trône
au
sou3en
des
grands
qui
l’ont
reconnu,
et
s’engage
a
respecter
les
limites
bien
définies
dans
l’exercice
de
son
pouvoir.
Les
débuts
du
royaume
de
France?
Le
pape
Jean
VIII.
55. Les
débuts
du
royaume
de
France?
Partage
entre
les
successeurs
de
Louis
le
Bègue
au
traite
de
Ribemont.
56. Tableau
de
la
France:
La
Bretagne
La
Bretagne,
âpre
et
basse,
simple
quartz
et
granit,
grand
écueil
place
au
coin
de
la
France
pour
porter
le
coup
des
courants
de
la
Manche
;
d’autre
part,
la
verte
et
rude
Auvergne,
vaste
incendie
éteint
avec
ses
quarante
volcans.
La
Bretagne
bretonnante,
pays
devenu
tout
étranger
au
notre,
justement
parce
qu’il
est
reste
trop
fidèle
a
notre
état
primi3f
;
peu
français,
tant
il
est
gaulois.
A
ses
deux
portes,
la
Bretagne
a
deux
villes
:
Saint-‐Malo
et
Nantes,
la
ville
des
corsaires
et
celle
des
négriers.
57. Tableau
de
la
France:
L’Auvergne
et
le
Limousin
L’Auvergne
est
un
pays
froid
sous
un
ciel
déjà
méridional,
ou
l’on
gèle
sur
les
laves.
Les
Limousins,
plus
laborieux
qu’industrieux,
ils
ont
beau
émigrer
tous
les
ans
des
montagnes,
ils
rapportent
quelque
argent,
mais
peu
d’idées.
La
chèvre,
c’est
l’animal
de
celui
qui
ne
possède
rien,
bête
aventureuse,
qui
vit
sur
le
commun,
animal
niveleur,
fut
l’instrument
d’une
invasion
dévastatrice,
la
Terreur
du
désert.
58. Tableau
de
la
France:
Languedoc
et
Provence
Tandis
que
le
Languedoc
recule
devant
la
mer,
la
Provence
y
entre,
elle
lui
jeZe
Marseille
et
Toulon.
Le
Rhône
est
le
symbole
de
la
contrée,
son
fé3che,
comme
le
Nil
est
celui
de
l’Egypte.
59. Tableau
de
la
France:
Flandre
Flandre:
sur
ces
grasses
et
plantureuses
campagnes,
uniformément
riches
d’engrais,
de
canaux,
d’exubérante
et
grossière
végéta3on,
herbes,
hommes
et
animaux,
poussent
a
l’envi,
grossissent
a
plaisir.
Le
bœuf
et
le
cheval
y
gonflent,
à
jouer
l’éléphant.
La
Flandre
est
une
Lombardie
prosaïque,
a
qui
manquent
la
vigne
et
le
soleil.