1. Merci à tous ceux qui m'ont fait des retours sur ces
réflexions. Merci à tous ceux qui les ont partagées. Mon
objectif est véritablement de permettre une réflexion. Il ne
s'agit en aucun cas pour moi d'accuser ou de montrer du
doigt. Certes, je peux bousculer certaines de nos certitudes et
habitudes, concepts et idées mais personnellement, j'ai
compris que c'est ainsi que l'on évolue et avance dans notre
progression spirituelle.
J'ai partagé avec vous deux choses auxquelles j'ai été
confronté lorsque je suis devenu adventiste. Deux notions
profondément bibliques mais dont l'usage produit la peur et
souvent une incertitude quant à notre salut.
J'aimerai continuer avec une autre habitude peut-être
inconsciente chez beaucoup d'entre nous. Il m'arrive aussi d'e
me laisser envahir par ce que j'appelle une posture malsaine.
Je crois que notre Eglise en tant qu'organisation a un rôle
primordial à jouer dans les temps de la fin. Les prophéties du
livre de l'Apocalypse le révèlent. Je crois que nous avons des
vérités particulières à faire connaître pour le temps présent: le
sanctuaire, le jugement investigatif, la création en sept jours
littéraux et le sabbat ou encore le message sur la santé. Nous
avons donc une responsabilité particulière pour le temps
présent. Je dis bien une RESPONSABILITÉ.
Si les pionniers de note église avait à cœur cette
responsabilité, avec le temps, et vu que Jésus ne revenait pas,
cette responsabilité a dégénéré en une posture d'orgueil: nous
sommes les seules à avoir la vérité. Nous sommes les seuls à
avoir une compréhension de la prophétie biblique. Nous
sommes les seuls à être sur la brèche.
Cette posture est encore plus visible aujourd'hui dans ce
temps de confinement. Nous nous érigeons en donneur de
leçons qui avons tout compris, tout prédit. Nous savions déjà
que tout cela devait arriver. Pourtant, certains ont peur...
Numéro 4, Mars, 2020Numéro 4, Mars, 2020
Réflexions pour un temps comme celui-ciRéflexions pour un temps comme celui-ci
Une question de postureUne question de posture
Comprenez bien que je ne remets nullement en question
la validité de notre message prophétique. Je ne remets pas non
plus en question la responsabilité singulière que nous avons en
tant que peuple chargé par Dieu d'une mission particulière.
Cela n'est pas nouveau dans l'histoire chrétienne. Le peuple
d'Israël a connu cette problématique. Israël n'a pas été choisi
parce qu'il était le meilleur peuple. Il n'a pas été choisi pour
dire au monde que Dieu préférait un peuple et des personnes
particulières par rapport à d'autres. Dieu n'a pas choisi Israël
pour en faire une nation puissante au-dessus et au détriment
des autres. Dieu avait choisi Israël pour faire connaître le vrai
Dieu. Pour qu'il propage les principes divins. Pour qu'il fasse
connaître le plan de Dieu visant à résoudre le problème du
péché. Il s'agissait avant tout d'une responsabilité.
Mais, avec le temps, Israël s'est enfermé sur lui-même. Il a
développé une posture orgueilleuse. Il s'est accaparé Dieu. Et
pour le peuple, toute personne qui n'était pas de nationalité
juive était d'emblée suspecte voire inéligible au salut. Lorsqu'il
était sur terre, Jésus a affronté cette posture. Quand ils le
surprenne à parler avec la femme samaritaine, les disciples le
lui reprochent pour deux raisons: c'est une femme et c'est une
samaritaine. C'est une étrangère. Si aujourd'hui, la parabole du
bon samaritain ne nous semble pas révolutionnaire, lorsque
Jésus l'a prononcé, c'était une vraie bombe. Jésus montrait que
faire le bien n'était pas une exclusivité réservé à une nation
particulière. Connaître Dieu non plus. Un autre exemple: la
femme cyro-phénicienne. Jésus va déclarer qu'aucune femme
en Israël n'a autant de foi qu'elle, l'étrangère. C'est encore une
vraie bombe pour les disciples. Ce que fait Jésus bouscule
toutes leurs certitudes remet en question leur posture et les
amène à revenir à la véritable mission donnée à Israël: faire
connaître Dieu et son plan de salut. L’orgueil avait remplacé la
mission. Israël a développé une posture qui allait à l'encontre
par Guy Emyl SAXEMARD
2. de ce que Dieu attendait d'eux. Jésus remet les choses en place.
Les premiers chrétiens dans le livre des Actes ont été
confrontés à cette même posture. Comment faire comprendre
que la venue de Jésus avait aboli les distances nationales et que
désormais le message du salut était destiné au monde entier ?
Dieu va utiliser la vision de la nappe qu'il va envoyer à Pierre
pour l'inciter à aller vers Corneille.
Nous aussi, nous avons développé cette posture malsaine.
Inconsciemment souvent. Nous avons tendance à penser que
toute vraie expérience spirituelle doit passer par nous, par notre
église. Que l'expérience spirituelle de personnes qui ne font pas
partie de notre communauté est nulle et non avenue. Que tous
ceux qu ne sont pas adventistes ne vivent pas en communion
avec Jésus. Vous trouvez que j'exagère ? Peut-être, mais lisez...
Quelques exemples: dernièrement, j'analysais quelques
invitations à des campagnes d'évangélisation. J'ai lu ce type de
phrases: "Venez découvrir la Bible!" "Venez apprendre à
connaître Jésus!" Alors ces phrases nous semblent simples,
banales. Mais il révèle une réalité: nous sommes
inconsciemment en train de dire à ceux que nous voulons
inviter qu'ils ne connaissent pas la Bible et qu'ils ne connaissent
pas Jésus. Nous adoptons la posture de ceux qui savent et
veulent apprendre à ceux qui ne savent pas. C'est inconscient
certes! Mais c'est le message que nous envoyons
malheureusement!
Je me souviendrai toujours de cette histoire que j'ai lu dans
un livre. Un jeune chrétien fait des visites missionnaires. Il
tombe sur un jeune de son âge. Il lui demande s'il connait Jésus.
Celui-ci lui répond par l'affirmative. Notre jeune missionnaire
lui demande alors de quelle religion il est. Il répond alors qu'il
est témoin de Jéhovah. A ce mot, notre jeune missionnaire
bondit en arrière et parle de cette religion comme d'une secte,
un groupe qui n'est pas dans la vérité. Il continue alors à
dénigrer cette assemblée. Le jeune homme ne comprend pas et
l'arrête. Il lui pose une question: "Connaissez-vous mon
histoire?" Notre jeune missionnaire le regarde dans l'attente de
la suite. Et là, le jeune homme lui raconte comment à son
adolescence il a commencé une descente aux enfers. Comment
il était tombé dans la dogue, vivant dans la rue, vivant de tous
les larcins possibles, jusqu'à ce qu'il rencontre deux témoins de
Jéhovah qui lui ont parlé de la Bible, de Dieu, de Jésus. Chaque
jour, ils sont venus s'asseoir avec lui dans la rue pour lui donner
des études bibliques, lui apportant vêtements, nourritures et
tout ce dont il avait besoin. En quelques mois, il avait accepté
Jésus et, avec l'aide de cette assemblée, il était sorti de la rue.
Aujourd'hui, il était marié et père de deux enfants. Il continua
en lui disant que depuis, il remerciait chaque jour Dieu de lui
avoir permis de rencontrer ces deux hommes. Notre jeune
missionnaire resta bouche bée. Que dire ? Que lui dire ?
L'expérience de ce jeune homme était-elle nulle, fausse,
fictive simplement parce qu'il n'était pas dans la "bonne église"?
Nous avons une responsabilité singulière enNous avons une responsabilité singulière en
tant que peuple chargé par Dieu d'unetant que peuple chargé par Dieu d'une
mission particulière.mission particulière.
Dieu n'état-il pas intervenu dans la vie de ce jeune homme ? Et
puis, qui sommes-nous pour remettre en question la réalité de
sa transformation? Sa conversion est-elle fausse simplement
parce qu'il ne connait pas encore le sabbat et le sanctuaire ?
Dans le prochain numéro, nous continuerons cette réflexion.
Mais réfléchissez-y sérieusement. Ne faites pas de conclusion
rapide et hâtive en pensant que j'ai abandonné la foi. Non,
Réfléchissons dans le calme et dans la prière.
Nous avons trop souvent tendance à penser queNous avons trop souvent tendance à penser que
toute vraie expérience spirituelle doit se passertoute vraie expérience spirituelle doit se passer
dans notre église. Inconsciemment, nous avonsdans notre église. Inconsciemment, nous avons
monopolisé Dieu.monopolisé Dieu.
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