3. Rouen créée, selon toute vraisemblance, par les
Gaulois est, dès ses débuts, un site stratégique prisé,
puisque la ville se développe avant d’être christianisée au
IIIème siècle. Les Normands la pillent plusieurs fois à
partir du IXème siècle. L’un de ces envahisseurs venus du
Nord, Rollon devient le premier duc de Normandie et fait
de Rouen sa capitale. Il fait d’énormes travaux et Rouen
va, dès lors, jouer un rôle important tant économiquement
et administrativement que spirituellement, puisque de
nombreuses communautés religieuses y sont installées. Au
début du XIIIème siècle, la ville et la région sont
rattachées au royaume de France.
5. Au XIVème siècle, Rouen connaît la fin de l’âge d’or suite
à des inondations et des épidémies de peste noire. Les habitants
survivants n’arrivent plus à payer les lourdes charges fiscales
réclamées par le royaume. Charles VI pour punir les émeutiers
supprime à la ville son statut de commune. Rouen n’aura donc plus
de maire pendant …310 ans ! Arrive ensuite, la guerre de Cent ans.
Les Anglais assiègent la cité en 1419, les habitants, affamés, se
rendent après six mois de résistance. La ville est occupée pendant 30
ans. En 1431, Jeanne d’Arc capturée par les Bourguignons à
Compiègne est livrée aux Anglais. Elle est d’abord enfermée dans
une tour du château, puis la « Pucelle d’Orléans » est condamnée
comme hérétique et est brûlée vive sur la place du Vieux-Marché le
30 Mars 1431. En 1456, l’Eglise la réhabilite, elle est béatifiée en
1909 et canonisée en 1920 .
8. La cathédrale Notre-Dame de Rouen est située au
cœur de la ville, édifiée sur plusieurs siècles. On peut y suivre
l’évolution de toutes les périodes architecturales : Tour Saint-
Romain du XIIème siècle, Portail des Libraires et Portail de la
Calende du XIVème siècle, façade occidentale et Tour de Beurre des
XVème et XVIème siècles, flèche de fonte (152 mètres) du XIXème
siècle. On peut voir aussi des remarquables vitraux des XIIIème,
XIVème, XVème et XVIème siècles ainsi que des monuments
funéraires exceptionnels tels des gisants des ducs de Normandie,
des tombeaux Renaissance des cardinaux d’Amboise.
Cet édifice, bien qu’Hitler ait ordonné de le préserver, fut
très endommagé par les bombes anglaises et américaines lors des
derniers jours avant la libération de la ville en 1945. En outre, un
feu ayant pris dans la Tour Saint-Romain, il fut sauvé grâce à
l’acharnement de plusieurs jeunes rouennais à circonscrire cet
incendie qui aurait pu le dévaster complètement.
10. Ci-dessous le gisant de Rollon,
premier Duc de Normandie en
911.
Ci-dessus, le gisant de Richard,
Cœur de lion. Ce roi aimait
tellement Rouen qu’il aurait voulu
y reposer, mais la cathédrale
n’abrite que son cœur et son
cénotaphe.
11. Ci-contre, à gauche les statues
de Saint André, Saint
Pierre, Saint Romain et
Saint Nicaise.
Ci-contre, à droite les statues de
Aaron, Saint Jean-
Baptiste, Saint Vincent qui
a perdu sa tête et deux femmes
tenant une couronne.
13. Ci-contre, à gauche, la
chapelle Sainte Jeanne
d’Arc.
Ci-contre, à droite, la chapelle
Sainte Catherine.
14. Palais épiscopal où se tint le procès de
Jeanne d’Arc et où elle fut réhabilitée.
15. Place Saint-Barthélémy
Place sur laquelle est située
l’église Saint-Maclou, entourée de
nombreuses maisons à pans de
bois et encorbellements.
Depuis le XVIème siècle la
faïence est une spécificité
rouennaise. En 1780, la ville
compte vingt-cinq fours en
activité, mais dès les années
suivantes un déclin s’amorce qui
conduira à la fermeture de la
dernière fabrique en 1846.
16. L’église Saint-Maclou est un splendide édifice de la fin
du XVème siècle de gothique flamboyant et donnant une
impression de grâce et de légèreté, rénové après la guerre et les
bombardements. Le grand porche à cinq arcades avec des vantaux
Renaissance est de toute beauté. La façade, légèrement arrondie
contribue à l’homogénéité de ce lieu. Le médaillon du vantail de
gauche représente le Bon Pasteur éloignant les voleurs de la
Bergerie. Dans celui du centre, deux médaillons représentent la
circoncision et le baptême du Christ. A l’intérieur s’élève une
magnifique tribune d’orgue de 1521 aux délicates boiseries
Renaissance et un élégant escalier à vis sculpté du XVIème siècle.
Une des chapelles de gauche, au niveau du chœur, présente deux
beaux confessionnaux en bois. Malheureusement, en raison de
travaux de restauration en cours, l’accès est interdit pour le
moment.
18. L’Aître de Saint-
Maclou
a été construit sur un terrain
acquis au XIVème siècle pour
servir de cimetière. Devenu
trop petit, on l’entoura au
début du XVIème siècle de
trois galeries dont les combles
devaient servir d’ossuaire.
C’est au XVIIème siècle
On éleva une aile méridionale dans laquelle on installa une écolele quadrilatère.
qu’on ferma peu à près. Au
siècle suivant, l’école prit possession de l’ensemble des bâtiments. Les galeries,
qui étaient ouvertes sur le cimetière comme celles d’un cloître, ont alors été
fermées et la toiture a été surélevée pour aménager un étage à l’emplacement de
l’ossuaire. Comme il se doit dans un cimetière, la mort est présente partout :
colonnes et chapiteaux.
19. Parlement de Normandie
On peut voir les traces laissées
par les bombardements.
C’est l’une des plus importantes et plus
belles réalisations de l’architecture civile
à la fin du Moyen âge en cours d’un
vaste programme de restauration. C’est
l’actuel Palais de Justice.
20. Le Gros-Horloge constitué d’un beffroi gothique, d’un
pavillon, d’une voûte Renaissance et d’une fontaine classique
Louis XV, est le premier à être construit pour recevoir les premières
cloches de la ville dont le mécanisme reste l’un des plus anciens
d’Europe. De l’extérieur on peut admirer sa voûte sculptée, chef-
d’œuvre de la Renaissance. Des moutons, symbole de la ville de
Rouen, y sont représentés.
22. Cet édifice, anciennement le Bureau des Finances, a
été construit au début du XVIème siècle. Il abrite
aujourd’hui l’Office de Tourisme .
23. Hôtel de Bourgtheroulde,
bel édifice gothique datant du XVIème
siècle possédant une galerie Renaissance
comportant en bas-relief une
représentation de l’entrevue du « Camp
du drap d’or » entre Henri VIII et
François 1er.
24. De l’église de Saint-Lô, il ne
reste que le portail d’entrée.
25. Hôtel d’Etancourt,
est une jolie construction en
pierre et bois de la fin du
XVIème et du début du
XVIIème siècle. Ses façades
sont décorées de divinités
antiques, Vénus, Minerve et
Junon et d’allégories des quatre
éléments qui sont l’Eau, la
Terre, le Feu, l’Air. Cet hôtel
n’est pas à son emplacement
d’origine, il a été transféré , ici,
en 1967.
26. Une des plus anciennes rues de la cité.
Le terrain était tellement onéreux que
les propriétaires faisaient construire en
surplomb pour gagner de la place.
L’ancien Hôtel de
Ville, est situé près dans
la rue du Gros-Horloge.
27. Ci-dessous, la maison natale de
Pierre Corneille , poète
dramatique et avocat. Il naquit
en 1606 à Rouen et mourut à
Paris en 1684.
Ci-dessus, la rue Eau-de-
Robec où étaient installés aux
XVIIème et XVIIIème siècles les
teinturiers et foulons à cause du
Robec dont le lit a été comblé en
1939 après avoir détourné son
cours primitif.
28. L’abbatiale Saint-Ouen est un des joyaux du
gothique français, d’une grande finesse avec de beaux arcs-
boutants, dessinés comme des arcs-en-ciel. Deux belles tours
octogonales surmontées d’une flèche de pierre. A la base des tours,
des dizaines de tourelles de toutes tailles sont autant de
demoiselles d’honneur à leur majesté . La tour centrale est
surmontée d’une couronne. Sur le flanc droit de l’église, une grille
donne accès à un petit jardin. Le portail du transept, appelé le
« porche des Marmousets », possède une jolie frise ainsi que de
curieuses clés pendantes. A l’intérieur, une nef est élancée
soutenue par une forêt de fines colonnes, nombreux vitraux du
XVIème siècle, légers et aériens, aux couleurs douces. Dans le
chœur, est l’un des plus beaux ensembles de vitraux du XIVème
siècle en France. Une grille élégante et dépouillée, du XVIIIème
siècle ferme le chœur.
31. Ci-dessous, un tableau
représentant Jésus au milieu de
ses apôtres.
Vitrail du XVème siècle à
l’intérieur de l’abbaye de Saint-
Ouen qui représente la hiérarchie
céleste.
32. L’Hôtel de Ville
Les édiles se sont installés en 1800
dans l’ancien dortoir des moines du
XVIIIème siècle.
Ce bâtiment, dont la façade
orientale ne manque pas de
grandeur est, avec la galerie
méridionale du cloître du XVème
siècle, tout ce qui reste des logis
conventuels que l’on a, en
grande partie, détruits au début
du XIXème siècle.
33. Ci-contre, à gauche, l’église Sainte
Jeanne d’Arc.
Ci-dessous, au premier plan, du sol du
Moyen-âge, au second plan, le lieu du
bûcher et à gauche de la photo, le lieu
du pilori auquel Jeanne d’Arc a été
attachée.
34. Statue de Jeanne d’Arc au pilori érigée sur la place du Vieux-
Marché, de même une haute croix en aluminium marquant
l’emplacement du bûcher.
35. L’intérieur de l’église Sainte-
Jeanne-d’Arc est extrêmement
sobre et lumineux grâce à ses
vitraux. Ci-dessus, le vitrail de
Saint-Pierre.
Dans l’angle de ce lieu, une
statue de la Sainte.
36. Place du Vieux-Marché
Ce lieu est le lieu le plus visité de
Rouen car c’est sur cette place que
fut brûlée Jeanne d’Arc.
Cette place est bordée de maisons
moyenâgeuses à pans de bois ainsi
que d’édifices datant du XVIème
et XVIIème siècles.
37. Tour Jeanne d’Arc
Ce donjon faisait partie du
château de Philippe Auguste
construit en 1204. Cette
grosse tour cylindrique
comprend trois salles
superposées et un comble qui
est une restitution du XIXème
siècle. Jeanne d’Arc y a été
menacée de torture le 9 Mai
1431. Mais c’est dans une
autre tour du château,
aujourd’hui disparue, qu’elle a
été enfermée.
38. Il y aurait eu encore maintes photos à montrer et parler
des musées mais j’ai fait le choix de ne vous faire connaître que le
cœur médiéval de la cité. Rouen est très connue pour le procès de
Jeanne d’Arc et tout son passé historique. De nombreux étrangers
viennent en visite tout au long de l’année. Un vaste programme de
restauration a été entrepris car la ville a beaucoup souffert des
bombardements de la dernière guerre mondiale. Beaucoup de
maisons à pans de bois ont été détruites ainsi que des églises qui
étaient fort nombreuses. D’ailleurs on la surnomme la « Ville aux
cent clochers ». Il n’y avait pas cent clochers mais une grande
quantité. Dans cette ville, planent les ombres de Corneille et de
Simone de Beauvoir laquelle adorait y séjourner. La façade de la
cathédrale Notre-Dame de Rouen a inspiré Monet pour toute une
série de tableaux. Une ville, où flâner est un grand bonheur !