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L’évolution des conditions de la compétitivité
       des banques entre 1995 et 1999

                 Eric Lamarque
   Maître de Conférences en Sciences de Gestion

                    2000 - 78




                                                  1
L’évolution des conditions de la compétitivité
                              des banques entre 1995 et 1999

                                         Eric Lamarque
                          Maître de Conférences en Sciences de Gestion

                                            2000 - 78




Mots clés : Avantage concurrentiel, ressources, compétences clés, stratégie bancaire



Résumé : La théorie des ressources et des compétences constitue aujourd’hui un courant de
recherche privilégié pour étudier les caractéristiques et les conditions de l’existence de

l’avantage concurrentiel. L’utilisation de cette théorie et des concepts qui lui sont attachés
soulève le problème de l’identification d’éléments souvent de nature intangible. L’étude du
secteur bancaire, entre 1995 et 1999, à partir de ce cadre théorique révèle ces difficultés et
amène à s’interroger sur les caractéristiques de l’avantage concurrentiel, sur la possibilité d’en
comprendre les fondements et sur son caractère soutenable.



Keywords : Competitive advantage, resources, core competencies, banking strategies



Abstract : Resource-based theory and dynamic capabilities theory are major research fields
for studying competitive advantage building and sustainability. Using this theory and
concepts related to it highlight the problem of identifying intangible assets in the firm.
Studying the banking sector between 1995 and 1999 with this theorical framework reveals
these difficulties and ask us on the nature of the fundation of competitive advantage, its
caracteristics and its sustainability.




                                                                                                2
Le discours des établissements financiers traduit, à l’heure actuelle, une volonté de
maîtriser l’ensemble des flux financiers associés à leurs clients. Ils considèrent en effet que
l’avantage concurrentiel dépend de leur capacité à répondre à la totalité des préoccupations
financières de manière à avoir une maîtrise globale de la relation (Ferrary, 1997).
        Ces stratégies d’approche globale trouvent leur justification à la fois au niveau
marketing et au niveau financier. Le marketing des services a mis en évidence les avantages
d’un service global orienté vers le client (Meidan, 1996) en considérant que celui-ci doit être
appréhendé dans la totalité de ses besoins. Cette approche s’est traduite par la proposition de
packages dont l’objectif est de fidéliser la clientèle et de vendre des services plus nombreux
que s’ils avaient été proposés séparément. Dans la continuité de cette approche, les partisans
du relationship banking (Jackson, 1993) introduisent la dimension temporelle dans la relation
banque-client. Celle-ci s’inscrit dans la durée pour que se développe une relation de confiance
nécessaire à l’échange.
        Sur un plan financier, les stratégies d’approche globale se justifient par la réalisation
d’économies de gamme possibles par l’étalement des coûts fixes sur un plus grand nombre de
produits et par la vente de certains services au coût marginal (Walter, 1988). L’existence de
ces économies a longtemps justifié les stratégies de diversification et les politiques de ventes
croisées dans beaucoup d’établissements, notamment par la proposition de services non
bancaires. Toujours dans le domaine financier, ces stratégies d’approche globale témoignent
d’une volonté de créer une relation étendue avec la clientèle pour améliorer la qualité de
l’information détenue sur celle-ci et ainsi mieux analyser le risque (Haubrich, 1989). Elles
attestent aussi des tentatives engagées pour créer des coûts de changements importants chez
les clients (switching costs), ceux détenant plusieurs produits d’un même établissement
hésitant généralement à changer de banque.
        Ces deux séries de justifications n’abordent cependant pas la question des fondements
de ces stratégies d’approche globale et plus généralement des véritables sources de l’avantage
concurrentiel dans la banque. L’analyse des ressources et des compétences de l’organisation
constitue une approche renouvelée de cette question, préoccupation importante pour les
chercheurs et les praticiens en management stratégique (Koenig, 1999). Ces concepts ont
fourni une explication du succès de nombreuses firmes industrielles ou de services, l’analyse
interne prenant alors une place dominante dans l’analyse stratégique (Wernerfelt 1984 ;
Prahalad et Hamel 1990). L’étude de la banque dans ce contexte contribue à fournir un
éclairage sur les principales compétences dont la maîtrise permet d’obtenir une position
dominante dans le secteur.
        Cela dit utiliser ce cadre théorique ne va pas sans soulever quelques interrogations. Il
s’agit d’abord de retenir une définition et de positionner la notion de ressource par rapport à
celle de compétence. Il faut essayer de limiter au maximum les risques d’ambiguïté entre ces
deux notions en vue de leur application à un contexte précis.
        Cette ambiguïté est réelle en raison de l’héritage commun des deux concepts issu des
travaux de Penrose (1959) et de l’Ecole de Harvard (LCAG, 1969) et des divergences
d’interprétations sur ces travaux. Ainsi le concept de ressource et celui de compétence
seraient deux ramifications différentes des travaux précités, la « resource based view » et la
théorie des compétences fondamentales et des capacités dynamiques (Koenig, 1999) 1.
D’autres auteurs considèrent le concept de compétence comme une opérationalisation du
concept de ressource (Allouche et Schmidt, 1995).


1
    Koenig (1999) cite en plus la théorie évolutionniste comme une troisième ramification.


                                                                                               3
La notion de ressource a été historiquement la première à être développée et la
première à être « réhabilitée » (Wernerfelt, 1984)2. A partir de cette date, des typologies de
ressources ont été avancées pour distinguer leurs aspects financiers, physiques, humains,
technologiques, organisationnel et la réputation (Grant, 1991). Wernerfelt (1984, p.132) les
définit comme « des actifs tangibles et intangibles associés de manière semi-permanente à la
firme ». Ces ressources sont plus ou moins complexes à construire, ou à acquérir, ce qui
détermine leur pouvoir de différenciation.
        Une compétence est plutôt définie comme une capacité à réaliser une tâche ou une
activité grâce aux ressources (Grant, 1991). Elle désigne une combinaison de ces dernières en
faisant appel à des processus organisationnels et des savoir-faire collectifs (Amit et
Schoemaker, 1993)3. La conséquence est qu’une ressource peut être considérée comme un
ensemble fini d’actifs pouvant circuler sur un marché alors qu’une compétence ne peut être
clairement bornée et ne peut circuler sur un marché.
        L’étude de l’avantage concurrentiel à travers l’analyse des ressources et des
compétences se confronte cependant au problème de l’identification de ces dernières. Aussi
après avoir évoqué le cadre méthodologique avec lequel on peut procéder à ce travail (section
1) et présenté sa mise en œuvre et les résultats obtenus (section 2).
1. L’identification des sources de l’avantage concurrentiel
       Pour la théorie des ressources et des compétences, l’avantage concurrentiel d’une
entreprise réside dans ses ressources et compétences (Barney 1990, 1995). Dans ces
conditions, l’analyse interne devient dominante, ce qui constitue une rupture avec la
conception traditionnelle fondant l’avantage concurrentiel sur le meilleur positionnement
produit/marché (Porter, 1985). Centrer la méthodologie sur les aspects internes de la firme
suppose cependant une réflexion sur le niveau d’analyse à retenir au sein de celle-ci mais
également sur les avantages qu’il peut y avoir à combiner analyse interne et analyse externe.


        1.1 Le choix d’un niveau d’analyse dans l’organisation
       Il n’existe pas de critères précis pour effectuer ce choix et le chercheur doit davantage
s’adapter au contexte dans lequel il réalise son étude et aux organisations qu’il peut analyser.
Même si peu de méthodologies ont été explicitement proposées, on peut distinguer jusqu’à
présent trois niveaux d’analyse pour procéder à une identification : l’entreprise, le produit, le
métier ou le domaine d’activité.
- L’entreprise comme unité d’analyse : Les méthodologies fondées sur l’analyse de
l’entreprise ont été les premières à être développées. Les recherches se sont d’abord centrées
sur l’étude des ressources intangibles et l’identification de domaines de compétences.
Hall (1992), au travers d’une enquête auprès des dirigeants issus de différents secteurs
d’activité (services, production industrielle, …), a mis en évidence l’importance de certaines
ressources dans la réussite de leur entreprise. L’intérêt du travail réside dans la proposition
2
   On peut parler de réhabilitation car les travaux de Penrose datent de 1959 et ils ont été passés sous silence
pendant plusieurs années avant d’être utilisés comme base théorique de la resource based-view dans le milieu
des années 80.
3
  Retenir ces deux définitions ne suffit pas à éviter toute ambiguïté. La réputation (ou la notoriété) considérée
comme une ressource est pourtant le résultat d’un assemblage complexe de composants difficilement imitables
par les concurrents. C’est une « ressource-système » au sens de Black et Boal [1994] en raison d’un assemblage
de différentes ressources (contained resources), complexe car elle ne comporte pas de frontières précises ce qui
rend impossible une évaluation monétaire. La différence avec la notion de compétence est donc parfois ténue
selon les auteurs.


                                                                                                               4
d’un cadre général dans lequel s’inscrivent les ressources en distinguant différents domaines
de compétences (culturel, fonctionnel, réglementaire et de positionnement).
Mascarenhas, Baveja et Jamil (1998) ont également procédé à une analyse de grandes
entreprises et ils ont distingué trois grands domaines : la supériorité technologique, la fiabilité
des processus et la solidité des relations avec les tiers.
Les résultats restent toutefois assez généraux (tableau 1). Les énoncés proposés ne donnent
pas de définitions précises des compétences possédées par telle ou telle firme. Ces définitions
relèvent plus du concept de formule stratégique du succès (Trégoe et Zimmerman 1982 ;
Martinet , 1983) que strictement la définition d’une compétence. Leur caractère très général
laisse à penser qu’elles ne constituent pas une explication suffisamment précise de l’avantage
concurrentiel.
                       Tableau 1- Typologie des compétences (extrait)

Firmes       Excellence technologique             Excellence de processus            Excellence relationnelle
Siemens      Savoir-faire dans les semi- Fabrication fiable, de haute             Liens étroits avec les banques
             conducteurs                       qualité et à prix raisonnables,    allemandes, facilitant l’accès
                                               perpétuée par un programme         aux capitaux pour financer les
                                               maître-apprenti.        Longue     achats des clients
                                               tradition de gestion du
                                               processus d’innovation
Merck        Possède d’excellents spécialistes Normes très strictes et            Liens serrés avec la profession
             fonctionnels pour la recherche et contrôle très strict limitant le   lui permettent d’attirer de
             la fabrication                    risque d’incident avec les         nouveaux        talents.     La
                                               médicaments. Leader au             crédibilité que lui apporte la
                                               nombre d’autorisations de          « food         and         drug
                                               mise sur le marché                 administration » favorise les
                                                                                  autorisations dans les autres
                                                                                  pays.
Citicorp     Connue pour son savoir-faire Réseau mondial qui est en               Met en contact ses clients
             financier aux Etats-Unis et pour mesure de fournir à ses 100         locaux avec son réseau
             ses produits sophistiqués        millions de clients n’importe       mondial       d’établissements
                                              quel     service    financier,      affiliés
                                              n’importe ou dans le monde
                                              et dans n’importe quelle
                                              devise, à moindre coût et sans
                                              risque
                                                               Source : Mascarenhas, Baveja et Jamil [1998]


- Le produit comme unité d’analyse : Prahalad et Hamel (1990) ont placé le débat au niveau
du produit. Le découpage de l’entreprise en trois niveaux (compétences centrales, produits
centraux et produits finaux) est déterminant car il met en évidence des espaces concurrentiels
différents. Ainsi, au lieu de lutter au niveau de certains produits finaux, il est tout à fait
possible d’acquérir une position dominante sur un produit central intervenant dans la
production de ceux-ci. Ces produits centraux tiennent une place essentielle car ils sont la
traduction physique des compétences centrales possédées par l’entreprise. Procédant par
études de cas, ils ont pu mettre en évidence les conditions du succès de certaines grandes
entreprises : Honda grâce à son savoir-faire dans les moteurs et les transmissions a pu se
développer dans l’automobile, les motos, les tondeuses ou les générateurs ; Canon s’est
appuyé sur ses compétences en mécanique de précision, optique de haute précision et micro-
électronique pour la plupart de ses produits.




                                                                                                               5
Tampoe (1994) s’inscrit dans la même logique en proposant une méthodologie fondée sur la
distinction entre produits clés et produits secondaires. L’analyse des premiers doit permettre
l’identification des compétences essentielles à leur conception (Schéma 1).

                   Schéma 1- Démarche d’identification des compétences


          Analyse des flux                            Identifier les principaux
           de liquidités                                produits ou services


                       Produits ou services                              Produits ou services
                                clés                                         secondaires


             Décomposer ces produits ou services en sous-
          ensembles et composants intégrant les technologies,
           les aptitudes, les processus, les actifs stratégiques


                           Détermination des
                           compétences clés                   Test


 Examiner les nouveaux marchés                Envisager de nouvelles
avec les nouveaux produits fondés             alliances, des abandons,
    sur les compétences clés                  des désinvestissements

                                                                                Source: Tampoe, [1994].


Cette méthodologie a été mise en œuvre au sein d’une entreprise d’assistance automobile. Les
compétences identifiées sont définies en termes d’outils de conception, de systèmes de
contrôle, d’ingénierie mécanique
- Le métier ou le domaine d’activité comme unité d’analyse : Niveau intermédiaire entre
l’entreprise et les produits, l’intérêt de procéder à une analyse par métier ou domaine
d’activité est de fournir les bases d’une méthodologie d’identification des compétences. Le
point essentiel est que le métier se veut un concept intégrateur des dimensions internes et
externes de l’entreprise (schéma 2).
Le métier exprime la spécificité de l’entreprise intégrant son système de valeurs, ses règles
internes, sa carte de pouvoir, tout ce qui fait son identité (STRATEGOR, 1988). Cette notion
englobe donc à la fois les concepts de savoir-faire, de compétence, de base d’expérience ou de
culture. Cette approche permet d’identifier sa force interne et de la mettre en adéquation avec
les opportunités identifiées. Cette logique est à la base des travaux de Amit et Schoemaker
(1993) même si ceux-ci proposent une analyse assez subjective de l’environnement et
privilégient d’abord les ressources et compétences possédées pour voir dans quelle mesure
elles permettent d’obtenir un avantage concurrentiel.




                                                                                                     6
Schéma 2- Le métier: rencontre d’une offre et d’une demande

                         ENTREPRISE                                           MARCHE
                    * Savoir-faire nécessaires                        * Cibles de clientèles
                    * Technologies à maîtriser                        * Les « vrais » concurrents
                    * Réseaux de distribution                         * Ampleur du marché
                    * Image                                           * Critères d’achat


                             OFFRE                                            DEMANDE


                                                      METIER

                                                                                         Source: Martinet [1990].


    Retenir le métier ou un domaine d’activité pour procéder à une analyse des compétences
    oblige à combiner une analyse externe et interne de la firme ce qui permet une définition plus
    précise de celles-ci (Lamarque, 1999). Plus généralement, comme le montre les résultats de
    Henderson et Cockbrun (1994) sur l’industrie pharmaceutique4, travailler au niveau d’un
    secteur d’activité permet de « contextualiser » les définitions des ressources et compétences,
    et offre de vrai moyen d’observer.


    1.2          L’identification des ressources et compétences
    L’étape préalable de la méthodologie consiste dans la définition des métiers de l’entreprise
    puis l’identification se fait en deux temps. Tout d’abord, l’identification des ressources et
    compétences que l’entreprise mobilise pour exister et se développer sur un métier ou un
    domaine d’activité. Ensuite, la qualification de celles-ci pour évaluer dans quelle mesure elles
    sont bien à la base de l’avantage concurrentiel.


    1.2.1                     L’articulation de l’analyse interne et de l’analyse externe
    A partir d’un découpage de l’organisation en métiers, il est nécessaire de procéder à une
    analyse des caractéristiques de l’environnement pour dégager les facteurs stratégiques de
    l’industrie au niveau de chacun d’eux. Cette première étape facilite le travail des personnes
    auxquelles il est demandé de définir les compétences associées à chaque métier permettant de
    répondre ou de satisfaire ces facteurs. Cette articulation peut se résumer par la schéma 3.
    A partir des profils de compétences construits pour chaque métier, une analyse comparatives
    permet de repérer celles partagées par plusieurs métiers. Leur rôle central dans la stratégie de
    l’entreprise peut ainsi être mieux identifié et mieux compris.

                  Schéma 3- Articulation de l’analyse interne et de l’analyse externe


    RESSOURCES
    4
-   Disponibles etd’un modèle économétrique ils mettent en avant la productivité de la découverte de nouveaux
      Au travers
    écheangables comme
    médicaments sur un compétence clé. Celle-ci provient de la possession d’expertises spécifiques dans certaines
    marché
-   Propriété ou sous le
    contrôle de la firme
-   Convertibles                                                                                                7
ACTIFS
                                     STRATEGIQUES                             FACTEURS                        Concurrents
                                                                            STRATEGIQUES
                                 -    proportion faisant                    DE L’INDUSTRIE
                                                                                                                Clients
                                      partie d’un marché
                                      imparfait                         -     spécificité de
                                 -    intersection avec les                   l’industrie                      Substituts
                                      facteurs stratégiques             -     Marché imparfait
                                      de l’industrie                          des ressources et
                                 -    incertains ex-ante                      compétences                      Entrants
    COMPETENCES                                                         -     Affectent la
                                 -    fondation de la
                                      stratégie                               rentabilité de
-   Processus                                                                 l’industrie
                                      concurrentielle de la                                                  Fournisseurs
    organisationnel                                                     -     Evolution et
    fondé sur                         firme
                                 -    déterminent les                         influence
    l’information                                                             d’incertitudes ex-
-   Spécifiques à la                  rentes                                                                 Technologie
                                      organisationnelles                      ante                          Réglementation
    firme
-   Tangibles ou
    intangibles

                                                                                Source : Amit et Schoemaker (1993).


     Articuler les deux analyses est justifié dans le cadre du concept de métier qui se veut une
     intégration de celles-ci. Cela est également justifié du point de vue de l’étude de l’avantage
     concurrentiel. En effet, Alberto Sousa de Vasconcellos et Hambrick (1989) proposent une
     analyse de la performance fondée sur la confrontation effective des facteurs de succès de
     l’industrie et des compétences de l’entreprise. En d’autres termes, l'entreprise doit développer
     des compétences de manière à assurer cette confrontation comme le suggère le schéma 4.
     Une fois le travail d’identification réalisé chacune des compétences doit passer au crible des
     critères permettant de juger du caractère soutenable de l’avantage concurrentiel.



                       Schéma 4- Origine et implication des facteurs clés de succès

             Technologie et              Facteurs clés de
              contexte du
                                                                                             oui: performance
                                             succès
                marché                                                                             élevée


                                                                  Confrontation ?


                                         Compétences de                                      non: performance
                                           l’entreprise
                                                                                                   faible
                                                        Source : Alberto Sousa de Vasconcellos et Hambrick (1989).




     disciplines de la chimie mais aussi de la capacité des entreprises d’entretenir une circulation de l’information



                                                                                                                     8
1.2.2    La qualification des ressources et compétences
        Parmi les compétences identifiées au sein d’une organisation, certaines contribuent
plus que d’autres à la construction d’un avantage concurrentiel durable. En d’autres termes, il
s’agit de repérer les compétences distinctives par rapport à des compétences de base
nécessaires à l’existence de la firme mais ne permettant pas d’assurer sa compétitivité. Ce
travail de qualification s’effectue à travail une grille de lecture à laquelle ont contribué
plusieurs auteurs. Cette grille est constituée de critères exogènes et endogènes à la firme . Les
critères exogènes sont relatifs à la rareté et les possibilités de substitution (Barney , 1990):
-   La rareté indique qu’un nombre réduit de firmes peut accéder ou acquérir une ressource
    ou une compétence. Ce caractère suppose une difficulté à clairement en définir les
    contours ce qui rend délicat toute tentative de transfert entre organisations (Winter, 1987).
    Un marché imparfait contribue, en plus, à renforcer cette rareté. Des droits de propriété
    exclusifs, l’existence d’actifs spécifiques sont des exemples souvent avancés (Lippman et
    Rumelt, 1982)
-   Les possibilités de substitution doivent être réduite ou difficilement accessibles en
    d’autres termes le « contournement » de la compétence ou de la ressources ne doit pas être
    possible.
Les critères endogènes sont relatifs à la difficulté d’imitation, la capacité d’appropriation et de
valorisation :
-   La difficulté d’imitation tient au processus de conception et de mise en œuvre de la
    compétence par l’entreprise. Elle est réelle sous certaines conditions5 :
         - Les déséconomies liées au temps : l’accumulation d’actifs stratégiques sur une
        longue période rend difficile toute tentative d’un concurrent pour rattraper son retard.
        - L’avantage de masse d’actif : il traduit l’idée qu’il est plus facile de développer des
        actifs stratégiques si l’on possède déjà un stock important de ce type d’actif
        - Les interconnexions entre actifs : La possession d’un actif stratégique implique le
        développement d’autres actifs qui permettent de l’exploiter. On parle d’actif
        complémentaire ou lié.
        - L’érosion des actifs : il faut entretenir en permanence l’actif pour éviter sa
        dépréciation et éviter des imitations
        - L’ambiguïté causale : le caractère tacite, la complexité et la spécificité de certains
        actifs les rendent impossible à imiter et même à identifier pour un concurrent.
-   La capacité d’appropriation traduit la capacité de la firme à organiser ses processus de
    manière à bénéficier entièrement des retombées de la possession et de la mise en œuvre de
    ses ressources et compétences (rentes) (Peteraf, 1993 ; Barney, 1995).
-   La capacité de valorisation suppose que l’entreprise peut répondre à des opportunités de
    marchés à savoir que la compétence contribue effectivement à la réalisation d’une besoin
    non satisfait ou non exprimé. Autrement dit, elle doit contribuer significativement à la
    valeur du produit final pour le client (Hamel, 1994).


    L’ensemble de ces critères se cristallisent pour donner à l’avantage concurrentiel un
caractère durable et soutenable (Dierickx et Cool, 1989 ; Collis et Montgomery, 1995).

entre les unités de l’entreprises et avec son environnement.
5
  Pour une synthèse des auteurs sur ces points voir Arrègle [1996]


                                                                                                 9
L’étude des profils de compétences établis à deux périodes différentes doit nous permettre de
juger de ce caractère. D’autre part, la théorie des ressources et compétences conforte dans
l’idée que cet avantage reste difficile à réaliser et que l’ensemble des critères sont difficiles à
réunir et invite à examiner avec plus d’attention la dotation en facteurs de la firme (Tywoniak,
1997). Le secteur bancaire a été retenu comme terrain d’investigation.


2 Application au secteur bancaire

     L’analyse des métiers bancaires à travers trois études de cas a permis de mettre en œuvre
cette méthodologie (Lamarque, 1999). La BNP, la Société Générale et le Crédit Agricole ont
accepté de participer à la recherche. Dans un cas pilote seize entretiens semi-directifs ont été
réalisés auprès de responsables de la direction générale, direction de la planification, Etudes
économiques et bancaires et responsables de métiers (gestion mobilière, conservation de
titres, financements spécialisés).
Pour respecter le caractère intégrateur du concept de métier l’identification des compétences
s’est fait en deux temps. Pour chaque métier bancaire, une liste des principales attentes des
clients a été établie à partir d’enquêtes de satisfaction et d’études (Badoc, 1986 ; Zollinger,
1992)6. Cette liste a été validée au début des entretiens. Ensuite les interviewés ont défini les
compétences que leur établissement possédait pour satisfaire les attentes dans les métiers
considérés. Il leur a été également demandé de réfléchir aux compétences que d’autres
établissements pouvaient posséder.
Enfin ils devaient tenter d’évaluer le caractère distinctif de la compétence en fonction de leur
perception de trois critères : imitable, facilité d’accès à la ressource ou à la compétence
(rareté), substituable.
La démarche a été renouvelée auprès de deux cas de contrôle avec dix entretiens dans chacun
d’eux. Les profils de compétences élaborés au niveau du cas pilote ont été complétés par les
informations nouvelles issues des cas de contrôle jusqu’à obtenir une saturation empirique
constatée à l’issue du troisième cas. Le résultat est la définition de profils pour chaque métier
distinguant compétences de base et compétences distinctives issue d’une évaluation par les
acteurs eux-mêmes. Les traitements réalisés sur ces profils avec la statistique lexicale et leur
analyse ont donné un certain nombre de résultats concernant les caractéristiques de l’avantage
concurrentiel dans la banque (Zollinger et Lamarque, 1999).
        Ainsi la gestion des risques et l’architecture du réseau de distribution sont ressortis
comme les domaines clés dans lesquels on peut construire cet avantage de manière durable à
priori. L’organisation et la conception de systèmes d’information et l’image de marque
apparaissaient aussi comme des éléments distinctifs solides. A côté des résultats empiriques,
l’analyse plus approfondie des cas avait permis d’identifier des sources plus ponctuelles
d’avantage comme l’innovation de service, la maîtrise technologique ou certaines
compétences humaines7.


6
   Par rapport au schéma 2, retenir comme seul critère de définition des facteurs stratégiques de l’industrie la
dimension client peut apparaître réducteur. Il s’agit cependant de la volonté des acteurs qui ont jugé que cette
dimension était la plus pertinente. La réponse aux attentes constituait à leur yeux le point primordial de la
création d’un avantage concurrentiel.
7
   Il avait été relevé en particulier la culture risque du personnel, la maîtrise des techniques d’accueil ou
d’entretien où l’existence de cadres d’élite leader dans une expertise particulière ou détenteur d’un important
carnet d’adresse.


                                                                                                             10
La démarche a été de nouveau entreprise en 1999 pour essayer de juger de la stabilité
des définitions, en particulier au niveau des compétences distinctives à l’origine d’un
avantage concurrentiel8. Malgré les modifications apportées lors de l’actualisation des profils
(Synthèse au tableau 2 et exemple au tableau 3, l’ensemble des résultats est fournie en
annexe) l’analyse par la statistique lexicale a montré une stabilité dans les domaines de
compétences.

        Tableau 2- Modification des profils de compétences entre 1995 et 1999
                           Métiers bancaires                                    % d’énoncés nouveaux de
                                                                               compétences dans les profils
Banque de détail                                                                          32
Distribution de produits d’assurance                                                     18,5
Banque des PME et Professionnels                                                         36,3
Financements spécialisés                                                                  8,3
Interventions en fonds propres                                                            23
Ingénierie financière                                                                    33,3
Gestion de valeurs mobilières                                                             8,3
Intermédiation financière                                                                27,7
Conservation des titres                                                                  46,1




8
  Les trois mêmes banques ont été dans un premier temps étudiées et l’on a pu constater à nouveau en 1999 une
saturation des résultats. Le Crédit Mutuel est venu se rajouter comme troisième cas de contrôle. L’étude n’a pas
permis de dégager des éléments nouveaux, ce qui tend à prouver que le phénomène de saturation se réalise dès le
troisième cas.


                                                                                                              11
Tableau 3 : Profil de compétences du métier banque de détail (juillet 1999)9

Compétences communes à l’ensemble des métiers de la banque de détail

Compétences de base
1 Posséder un réseau physique ou électronique
2 Connaissance des événements de la vie du client
3 Segmentation fine du marché selon plusieurs optiques: maîtrise des risques, attentes, rentabilité, comportement: Savoir-
faire de l’analyste pour interpréter la segmentation
4 Formation du personnel à la vente et à la négociation
5 Maîtrise de la connaissance des produits pour répondre aux exigences de la clientèle
6 Capacité à mettre en place des systèmes informatiques et de les gérer
7 Maîtrise de la technologie dans les produits et services
8 Capacité à transposer des produits et services Minitel vers le PC banking
9 Offre combinée de plusieurs produits/services: package
10 Mise en place de techniques d’écrémage des DAV pour alimenter l’épargne
11 Architecture et convivialité des agences
12 Image de marque: sérieux et professionnalisme
13 Sécurité des transactions, des biens et des personnes

Compétences distinctives
14 Réseau suffisamment décentralisé et canal de distribution spécialisé: articulation des différents modes de distribution :
banque à accès multiples
15 Maillage optimal du réseau: offre/client/canal
16 Réactivité et proactivité par rapport à la concurrence
17 Anticipation des besoins
18 Historisation des événements de la vie du client, importance du fichier client et exhaustivité (Système d’information)
19 Innovation produit et de process: devancer la concurrence de quelque mois
20 Capacité à s’engager sur des promesses client (contractualisation) et à communiquer de manière transparente sur les
conditions de l’offre
21 capacité à proposer des produits aux meilleures conditions : tarification concurrentielle
22 Structure des coûts de l’établissement / connaissance du coût de revient
23 capacité à s’assurer une croissance régulière pour avoir une position dominante sur son marché
24 Management cohérent entre centralisation et décentralisation
25 Capacité de remise en cause et de réactivité par rapport aux changements de l’environnement

Compétences distinctives spécifiques à l’activité Collecte
26 Approche globale du patrimoine financier
27 Capacité à négocier avec le client
28 Structuration des gammes et diversification des produits
29 Gérer et transformer les fonds collectés

Compétences distinctives spécifiques à l’activité Crédits
30 Mise au point de scores et procédures de cotations
31 Facturation correcte du risque pris
32 Trouver des ressources à faible coût et de durée appropriée
33 Offre différenciée en fonction de la variété des situations: produits souples, possibilités de renégociations,
remboursements sur mesure

Compétences distinctives spécifiques à l’activité Services
34 Maîtrise de la facturation: connaissance des coûts
35 qualité irréprochable des services de base : moyens de paiement, assistance, assurance voyage
36 Couplage service bancaire produits d’assurance
37 Banque à distance, Internet




       L’analyse factorielle a ainsi confirmé le maintien de la place dominante accordée à la
gestion des risques et à l’organisation de la distribution comme domaines principaux de
compétences (Tableau 4). La principale différence avec l’étude de 1995 tient à la possibilité
9
 Les modifications et les nouvelles définitions de compétences par rapport aux résultats de 1996 sont présentés
en italique gras.


                                                                                                                         12
d’interpréter le quatrième axe comme étant celui de l’organisation et du management de la
 banque en général.

                  Tableau 4- Résultats de l’analyse factorielle sur les profils de 199910
                Axes                     Valeurs propres         Pourcentage d’inertie              Inertie cumulée
                 1                           0,4328                      6,98                             6,98
                 2                           0,4215                      6,57                            13,55
                 3                           0,4118                      6,46                            20,01
                 4                           0,3825                      5,96                            25,97
                 5                           0,3306                      5,15                            31,12



                                                 Mots caractéristiques
             AXE 1                          AXE 2                          AXE 3                         AXE 4
   Positif           Négatif      Positif           Négatif      Positif           Négatif     Positif           Négatif

Evaluation       Vente         capital          Facturation   Carnet          Reseau         Réactivité     Organisation
Relation         client                         Cotation      Adresse         Distribution   Changement     management
Risque                                          Risque        Relation        produit
participation                                   Score         suivi
                                                assurance




        Ce changement traduit l’importance croissante dans la vision des dirigeants que la
 compétitivité des établissements bancaires se jouera de plus en plus sur leur mode de
 fonctionnement et leur organisation au-delà des aspects traditionnels de l’activité bancaire.
         Malgré tout, la stabilité des principaux domaines tranche avec l’évolution significative
 des énoncés pris au niveau de chaque profil. Cela nous renvoie au problème du niveau
 d’analyse des compétences et de leur contribution à l’avantage concurrentiel. En fait si des
 compétences organisationnelles du type « architecture du réseau de distribution » peuvent
 certainement contribuer à l’existence d’un avantage concurrentiel soutenable sur une période
 relativement longue, leur définition n’est pas assez précise pour expliquer les fondements
 ultimes de cet avantage. Elles ne constituent qu’un niveau d’explication supplémentaire avec
 ni plus ni moins de poids dans cette compréhension que les compétences définies à un niveau
 antérieur (Tableau 5). L’architecture du réseau de distribution, identifiée comme une
 compétence clé, se décline de manière plus précise et différemment selon que l’on parle de
 banque commerciale ou de banque d’investissement. Si la définition générale de la
 compétence ne change pas, son contenu peut lui évoluer.




 10
    La règle de Kaiser impose des valeurs propres supérieures à 1. Dans le cas de l’analyse textuelle cette
 contrainte est moins forte en raison de la nature des données. En effet la « matière première » est constituée des
 entretiens semi-directifs qui ont été ensuite formalisés sous forme de profils de compétences lemmatisés pour les
 besoins du traitement statistique soit un corpus de 1500 mots différents. De plus cette exigence est moins forte
 car on ne vérifie pas une échelle de mesure. Il est à noter que ce genre de méthode est couramment utilisé par les
 sciences politique pour l’analyse des discours.


                                                                                                                           13
Tableau 5 : Principales compétences associée à l’architecture du réseau de distribution
                                     Banque Commerciale                  Banque d'investissement
L'architecture du réseau de      - Maillage optimal du réseau          - Qualité relationnelle des dirigeants
                                 - Adéquation offre/client/canal de    (carnet d'adresses)
distribution                     distribution                          - Implantation sur les places
                                 - Articulation des modes de           financières internationales
                                 distribution (mix relationnel /       - Efficacité des équipes dans le
                                 transactionnel) pour un même client   montage d'opérations complexes


        Le secteur bancaire illustre assez bien ce phénomène déjà constaté dans d’autres
domaines. Ainsi la puissance de la marque est probablement l’explication principale de la
compétitivité dans le secteur des softs drink sur une assez longue période (Collis, 1994). Dans
l’industrie des semi-conducteurs ou des microprocesseurs, la capacité à innover plus
rapidement et/ou mieux que ses concurrents apparaît comme le déterminant essentiel de la
construction d’une position dominante (Christensen, 1993). Enfin dans des industries
marquées par une réglementation contraignante avec des comportements oligopolistiques non
concurrentiels (le secteur bancaire avant 1984), l’antériorité dans l’exercice de l’activité et la
position actuelle expliquent l’essentiel du succès de l’entreprise sur une longue période.
        Il faut bien reconnaître, au regard des différents travaux, que les compétences
dépendent de l’industrie ou du secteur d’activité dans lequel évolue l’entreprise et de la
période étudiée. L’analyse de l’avantage concurrentiel présente donc un caractère fortement
contingent ce qui oblige à un renouvellement régulier de ce type travail. Mais, malgré tout, il
apparaît possible à tout instant, dans n’importe quelle industrie d’identifier des compétences
qui sont ou qui seront à l’origine de la compétitivité. Ces considérations amènent à
s’interroger sur les possibilités d’identifier réellement les sources de l’avantage concurrentiel
à travers la théorie des ressources et compétences.


Conclusion
        Le principe de l’identification et de l’analyse des compétences apparaît extrêmement
simple au cours d’un audit d’une entreprise. Les ressources tangibles sont aisément
identifiables ce qui n’est pas toujours le cas des éléments intangibles que sont les
compétences d’une organisation. Les définitions auxquelles les chercheurs ont abouti le plus
souvent sont caractérisées par des énoncés très généraux qui ne constituent généralement pas
l’explication de l’avantage concurrentiel.
       Ces énoncés très généraux illustrent deux dimensions de l’analyse interne d’une
organisation :
-     Tout d’abord l’existence des grands domaines de compétences que l’on peut en général
      assimiler aux activités d’une entreprise (sa chaîne de valeur). Leur définition est stable
      dans le temps et ils peuvent décrire de manière superficielle les raisons du succès d’une
      entreprise.
-     Ensuite, la difficulté à obtenir une définition précise de la « compétence ultime » source
      de l’avantage concurrentiel. En ce sens, les définitions générales que l’on obtient
      rejoignent le concept de processus. On peut en connaître son existence et ses résultats
      mais on ne peut avoir de vision précise de tous les éléments qui le constituent à un
      moment donné. Ainsi, l’architecture du réseau de distribution, identifiée dans la banque
      comme un domaine central de compétence peut se traduire par une série de processus


                                                                                                          14
différents selon que l’on se situe au niveau de la banque commerciale ou de la banque
   d’investissement.


    En raison de ce problème de régression infinie, de la confidentialité de certaines
informations stratégiques, il paraît certain qu’une identification exhaustive des compétences
est impossible. Le travail du chercheur ne peut se limiter qu’à la production de listes les plus
complètes possibles au sein de multiples études de cas de manière à s’assurer de la
connaissance de leurs caractéristiques principales au moyen de toutes les informations
directes ou indirectes qu’il peut obtenir.




                                                                                             15
ANNEXE


                                    Les résultats de la recherche de 1999



               Profil de compétences du métier : PRODUITS D'ASSURANCE



Compétences communes aux différents types d’assurances

Compétences de base
1 Puissance et solidité financière: capacité à faire face aux sinistres
2 Évaluation des besoins de sécurité selon les caractéristiques socio-démographique et leur évolution (ménages
uniparentaux, troisième et quatrième âge)
3 Fabrication d’une offre individualisée ou standardisée selon les clientèles
4 Maîtrise du risque: réassurance et coassurance du portefeuille, gestion actif/passif
5 Maîtrise de l’actuariat
6 Réseau de distribution spécialisés ou de représentants
7 Intégration originale aux produits bancaires: approche globale de la clientèle
8 Capacité à intégrer les évolutions réglementaires et fiscales à la fabrication des produits

Compétences distinctives
9 Système d’information dédié à l’assurance
10 Placer et gérer les fonds collectés
11Mise en relation des SI assurances: fichiers très détaillés
12 Synergie des réseaux de distribution
13 Maîtrise de la gestion des sinistres
14 Structure des coûts: maîtrise des frais de gestion (coût de distribution et de l’informatique)
15 Obtenir les rendements maximum dans la gestion de fonds: arbitrages, maîtrise des risques financiers,...

Compétences distinctives associées à l’Assurance-vie
16 Capacité de conception/innovation: contrats multisupports pour clients haut de gamme
17 Capacité à simplifier l’offre pour le grand public
18 Equilibre entre complexité des produits / efficacité du SAV / rendement / facturation
19 Innovation en matière de produits suivant la réglementation

Compétences distinctives associées à la Prévoyance
20 Disposer d'une base de risque historisée et actualisée, assez large et segmentée
21 Se prémunir contre la fraude: Fiabilisation des opérations, réseaux de contrôleurs
22 Capacité à distribuer des produits de masse simples attachés à des produits bancaires
23 Partenariat avec des assureurs pour distribuer ces produits

Compétences distinctives associées à l’IARD des particuliers
22 Déconnexion vente des produits et gestion des sinistres
23 Performance et efficacité dans la gestion des sinistres (rapidité et coûts): Connexion avec un réseau d'experts
et de professionnels
24 Disposer d'une base de risque historisée et actualisée, assez large et segmentée
25 Maîtrise de la fraude
26 Proposer un prix de vente en rapport avec la sinistralité (segmentation clientèle/biens assuré)
27 Back office spécialisée IARD avec personnel formé à l'accueil téléphonique
28 Maîtrise de l’équilibre global: prix de vente/prix de revient/sinistre




                                                                                                               16
Profil de compétences du métier : Banque des PME et des Professionnels

Compétences communes associés aux métiers de la banque des PME et professionnels

Compétences de base
1 Observatoire économique
2 Actualisation d’un fichier d’entreprises par croisement de plusieurs fichiers (fichier FIBEN, cotation BdF)
3 Expertise en matière d’analyse économique et financière d’entreprise
4 Capacité à dialoguer avec plusieurs interlocuteurs au sein de l’entreprise (directeur, directeur financier,...)
5 Technique de segmentation du marché potentiel et acquis : identification des segments cibles
6 Intégration de plusieurs observatoires (BdF, analyses conjoncturelles, modèles de prévision propre) et
croisement entre données macro-économiques (sectorielles) et micro-économiques (entreprise)
7 Agences spécialisés et réseau propre ou de correspondants pour apporter ces produits et services à
l’international
8 Maîtrise des techniques de bases associées aux différents produits

Compétences distinctives
9 Efficacité du système d’information et du traitement des données pour croiser les informations
10 Elaboration de systèmes d’information spécialisés
11 Antériorité de l’expertise en matière de financeur d’entreprises (professionnalisme reconnu)
12 Offrir globalement crédits + services spécialisés
13 Connaissance de la structure des coûts de l’établissement et des marges
14 Elaboration d’une politique de marketing risques en adéquation avec la politique financière de l’entreprise

Compétences distinctives associées aux Financements
15 Sélection du marché potentiel : qualité des scores et cotation
16 Mise au point d’une batterie de clignotants permettant la prévention des risques
17 Cohérence des modes de prévention (taux, garanties, assurances)
18 Elaboration de montage juridico-financiers permettant une meilleure sécurité financière et un meilleur levier
financier
19 Elaboration de syndication pour les financements importants
20 Contractualisation des relations de compte
21 Rapidité du recouvrement de créances

Compétences distinctives associées aux Moyens de paiement
22 Développement d’un réseau électronique de transfert de fond national et international: dimension
technologique essentielle, Minitel, banque à distance, intégration des réseaux informatiques
23 Disposer d’un réseau de correspondant à l’étranger pour traiter les transactions internationales
24 capacité à gérer les cartes privatives et le porte monnaie électronique
25 Rapidité de la mise à niveau technologique pour l’euro

Compétences distinctives associées à la Gestion de trésorerie
26 Etre référencé auprès des trésorier d’entreprises ou directeurs financiers
27 Proposer des solutions technologiquement avancées pour optimiser la gestion de trésorerie
28 formation du client à ce nouveau service
29 Proposer des produits de placement souples et sécurisés pour les excédents de trésorerie

Compétences distinctives associées aux Services spécialisés

              Affacturage
              30 Capacité à évaluer le risque global d’un portefeuille de créances
              31 Souplesse des produits autour d’un « noyau dur » de services pour les adapter aux différentes
              demandes des clients
              32 Présentation de devis détaillés au niveau des prix pratiqués et des procédure de recouvrement
              utilisés
              33 Automatisation des opérations à faible valeur ajoutée
              34 Capacité à proposer ces services à l’international en maîtrisant les risques




                                                                                                                 17
Renseignement commercial
              35 Constitution de base de données d’entreprise accessible par Minitel ou support informatique
              (CD-ROM)
              36 Actualisation régulière des informations en particulier sur les comportements de paiement et de
              délais de règlement
              37 Capacité à mener des enquêtes approfondie sur chaque débiteur: analyse financière, cotation,...

              International
              38 Fournir des informations détaillées sur le pays et les clients potentiels: Accompagner le
              développement de l’entreprise
              39 Equipes spécialisées par pays ou implantation d’un réseau local
              40 Constitution d’un réseau de correspondant y compris pour les pays émergents
              41 Synergie avec les équipes spécialisées par produits ou par métiers




                   Profil de compétences du métier : Financements spécialisés


Compétences associées aux financements spécialisés

Compétences de base
1 Disposer de fonds importants à long ou moyen terme
2 Capacité à s’adapter à la conjoncture (prudence lors de récession, accompagnement de la reprise)
3 Spécialisation par secteur d’activité
4 Connaissances juridiques et fiscales des avantages de ces opérations

Compétences distinctives
5 Spécialisation de la force de vente ayant la connaissance du métier et du matériel
6 Combinaison d’un score client et d’un score matériel
7 Capacité à fidéliser et à suivre le portefeuille de clients entreprises: nombre d’entreprises référencées, fournir
des services à valeur ajoutée
8 Combinaison du contrat avec des services annexes: entretien du matériel, police d’assurance.

Compétences distinctives associées au Crédit-bail
9 Identification du marché potentiel des entreprises consommatrices de ce produit (marché autonome, non
concurrent du crédit classique)
10 Expertise en matière d’immobilier (marché, réglementation)

Compétences distinctives associes à la Location opérationnelle
11 Adossement aux grands fournisseurs pour s’adapter aux conditions de ventes et pour s’adapter aux contrats
conclus entre ces fournisseurs et les entreprises
12 Développer un outil de gestion des contrats et de parc machines
13 Gérer le parc de l’occasion: réseau de revente




                                                                                                                 18
Profil de compétences du métier : Ingénierie financière


Compétences communes aux métiers de l’ingénierie financière

Compétences de base
1 Expertise des équipes en matière juridique et fiscale et dans la connaissance des marchés financiers:
recrutement, formation
2 Diagnostic économique et financier des firmes
3 Assurer la confidentialité des opérations

Compétences distinctives
4 Image de marque: Antériorité dans l’activité de conseil et de montage financiers complexes
5 Avoir un double fond de commerce d’entreprises demanderesses de capitaux et de souscripteurs de capitaux
(institutionnels, OPCVM, particuliers,...): carnet d’adresses
6 Connaissance des acteurs clés de la vie économique
7 Connaissance approfondie d’un ou plus plusieurs marchés nationaux
8 Compétences juridiques, comptables et fiscales spécialisées selon le type de marché visé et organiser les
croisements de compétences suivant les domaines
9 Susciter ou répondre à l’innovation
10 Outils de back office spécialisé dans le suivi des montages et service global
11 Définir son marché au niveau international

Compétences distinctives associées au Conseil en F & A
12 Connaissance de la structure du capital des sociétés, de la situation économique et financière des firmes en
question: large base de données sur les entreprises
13 Expertise reconnue sur un ou plusieurs secteurs économiques
14 Réseau de relations commerciales de haut niveau (présidents, DG…)
15 Organisation des échanges d’information au sein du groupe sur une entreprise ou un secteur
16 Anticipation de la stratégie des entreprises en fonction des informations que l’on peut recueillir
17 Solutions imaginatives et sauvegarde des intérêts du client

Compétences distinctives associées aux Financements structurés
18 Sophistication des montages et innovation financière: rendre possible des opérations audacieuses
19 adaptation rapide à l’évolution des marchés financiers et des réglementations prudentielles, comptables et
fiscales
20 Capacité de répliquer des innovations sur certains marchés à d’autres marchés en les adaptants

Compétences distinctives associées au aux Montages d'émissions
21 Capacité à émettre toute sorte de produits: actions, obligations, valeurs convertibles
22 Capacité à réaliser des opérations clés en main: Chef de file
23 Connaissance des coûts liés aux opérations de placement
24 Expertise en matière de cotation d’un prix d’émission pour un émetteur donné : connaissance des processus
de cotation et des normes imposées par les autorités
25 Portefeuille de sociétés, particuliers, institutionnels, susceptibles de souscrire ces émissions: réseau de
distribution
26 Mobilisation d’un large réseau pour placer les titres
27 Capacité à s’engager auprès des émetteurs




                                                                                                                19
Profil de compétences : Interventions en fonds propres


Compétences communes associées aux métiers d’interventions en fonds propres

Compétences de base
1 Connaissance (Sectorielle, structurelle et internationale) des grandes entreprises et des grosses PME
2 Accès rapide et peu coûteux à l’information
3 Puissance financière pour s’engager et soutenir ces interventions

Compétences distinctives
4 Etre référencé en matière d’opérateur financier sur les marchés: Antériorité dans l’activité/Notoriété
5 Lever rapidement des capitaux à moyen-long terme peu cher ou trouver des investisseurs privés
6 Evaluation et diversification du risque ce qui suppose une sélectivité des entreprises et un suivi des lignes par
pays, par secteur: savoir-faire du gestionnaire
7 Développer et entretenir un réseau de relations personnelles: « carnet d’adresses »
8 Organisation des échanges d’information au sein du groupe sur une même entreprise ou un secteur d’activité

Compétences distinctives associées aux Prises de participations
9 Compétences traditionnelles d’un gestionnaire de portefeuille
10 Assurer la cohérence entre la logique de la prise de participation et la réaction face au risque
11 Expertise en analyse financière et prospective des marchés

Compétences distinctives associées au Capital-investissement
12 connaissance et évaluation technique et stratégique pour juger de la viabilité du projet: relation avec un réseau
de spécialistes
13 Justesse de l’évaluation du risque d’un projet selon le type d’investissement (risque, développement ou
transmission)
14 capacité à évaluer la qualité d’un homme ou d’une équipe
15 vision correcte des mutations techniques et commerciale des marchés à moyen terme
15 Valorisation correcte d’entrée dans les participations




                                                                                                                 20
Profil de compétences du métier : Gestion mobilière


Compétences communes aux métiers de la gestion mobilière

Compétences de base
1 Puissance financière de l’opérateur
2 Intégration de la chaîne conception (innovation)/ réalisation/ distribution
3 Équipes d’experts spécialisés par marchés et par produits (actions, obligations, produits de taux, futures,...)
4 Réseau de distribution des produits financiers

Compétences distinctives
5 Antériorité dans la pratique des nouveaux instruments financiers
6 Innovation nourrie par la théorie financière et sur la base de concepts nouveaux (fonds de future, Hedge fund)
et constitution d’équipes de recherche
7 Efficacité des gestionnaires: Maîtrise de la volatilité des portefeuilles
8 capacité à gérer de multiples produits sur des places différentes
9 Capacité à communiquer sur les produits financiers et mise en oeuvre d’un véritable marketing financier
10 Efficacité du back office, reporting: lien gérant, comptabilité, back office, trading:: intégration de l’outil
informatique (gain de temps, sécurité)
12 tarification: structure des coûts de gestion
13 Bonne connaissance de l’ensemble des produits financiers

Compétences distinctives associées à la Gestion privée
14 Relations interpersonnelles: « carnet d’adresses »
15 intégration à une offre plus large en matière de gestion de patrimoine: conseil successoral et patrimonial
16 Confidentialité
17 Expertise fiscale au niveau international
18 Gestion efficace de procédures administratives lourdes

Compétences distinctives associées à la Souscription d'institutionnels
19 fond de commerce d’institutionnels: carnet d’adresse et antériorité de la relation
20 Suivi des appels d’offres pour la gestion de fonds: être référencé auprès des cabinets d’actuaires consultants et
cabinets de performances

Compétences distinctives associées à la Gestion de l'épargne salariale
21 Disposer d’un portefeuille d’entreprises distribuant de la réserve spéciale de participation et de
l’intéressement
22 Back office permettant la gestion globalisée et individualisée de cette épargne notamment dans le cas
d’entreprises multi-sites; sécurité de la gestion: chaîne informatique
23 Capacité à nouer des liens privilégiés avec plusieurs interlocuteurs: DRH, salariés
24 S’adapter aux objectifs de l’entreprise: solution globale
25 S’impliquer dans sa vie: suivi des montage et information des parties

Compétences distinctives associées à la Gestion collective
26 Taille du réseau: capacité de distribution
27 Produits innovants et opportuns: lancés au bon moment
28 Prépondérance de la communication produit et efficacité de la campagne commerciale attachée aux produits




                                                                                                                    21
Profil de compétences du métier : Intermédiation financière



Compétences communes au métier d’intervenant sur marché

Compétences de base
1 Puissance financière pour lever des capitaux
2 Implication ancienne dans le fonctionnement des marchés financier
3 Professionnalisme des courtiers: Équipes spécialisées par marchés et par produits
4 Présence sur les places financière internationale
5 Organisation d’un système de surveillance des risques de marché

Compétences distinctives
6 Mise en oeuvre efficace de méthode d’analyse boursière: évaluation des risques liés aux produits (change,
taux,...) et couverture de ces risques
7 Rapidité dans la levée de fonds peu cher pour son propre compte ou pour des tiers
8 Capacité à saisir les opportunités sur les marchés internationaux des capitaux (Europe/USA/Asie)
9 Innovation financière: montage les plus adaptés
10 Assurer la négociation et les arbitrages: « art » des équipes
11 Rapidité et fiabilité dans le traitement des opérations et des ordres: efficacité des salles de marché (contenu
technologique)
12 Orienter les marchés : teneur de marché sur certaines valeurs et certains produits
13 Solidité financière

Compétences distinctives associées à gestion de valeurs mobilières
14 Réseau commercial avec une capacité de distribution de gros volume
15 Participation à de nombreux syndicats d’émissions et si possible comme chef de file
16 Existence d’une recherche de qualité en soutien de la distribution (analyse financière des émetteurs
17 Identification des opérations à forte chances de succès
18 Expertise et intuition des prix de marché

Compétences distinctives associées à l’Intermédiation boursière
19 Capacité à générer et traiter des volumes élevés à bas coûts (organisation technique, réseau)

Compétences distinctives associées à l’activité de Commercial sur marchés
20 capacité à coter de bon prix sur de nombreux produits pour des tailles éventuellement importantes
21 Capacité technique et de prise de risque du trading associé
22 Evaluation du risque de contrepartie (risque commercial) et facturation correcte de ce risque supplémentaire
23 Etre référencé auprès des trésoriers des grandes entreprises et présence commerciale active




                                                                                                               22
Profil de compétences du métier : Conservation de titres


Compétences associées à la conservation

Compétences de base
1 Connaissance des besoins spécifiques de la clientèle en matière fiscale, juridique et de reporting
2 Mise en oeuvre d’éléments techniques de communication entre le dépositaire et son client : messages formatés,
utilisation de SWIFT, liaisons propres à l’établissement
3 Système d’information: Gestion des données sur un client
4 Contrôle précis des transactions et procédures fines
5 Politique commerciale suffisamment agressive pour recruter des clients
6 Formation et recrutement du personnel
7 Assurer la sécurité des titres confiés
8 Maîtrise des risques
9 Maîtrise des techniques de marché
10 Développement d’outils de communication allant vers la transmission d’informations en temps réel

Compétences distinctives
11 Ticket d’entrée élevée: Puissance financière
12 Antériorité de l’exercice de cette activité
13 Anticipation des besoins: relation de proximité avec les grands investisseurs
14 Personnel à l’écoute du client essentiel lors du traitement d’erreurs
15 Bases de données permettant de prévoir l’évolution du titre du client dont on est dépositaire
16 Nouer des relations avec les global custodian pour se faire référencer
17 Innovation de service
17 Adapter en permanence la chaîne de traitement aux évolutions de marché




                                                                                                            23
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  • 1. L’évolution des conditions de la compétitivité des banques entre 1995 et 1999 Eric Lamarque Maître de Conférences en Sciences de Gestion 2000 - 78 1
  • 2. L’évolution des conditions de la compétitivité des banques entre 1995 et 1999 Eric Lamarque Maître de Conférences en Sciences de Gestion 2000 - 78 Mots clés : Avantage concurrentiel, ressources, compétences clés, stratégie bancaire Résumé : La théorie des ressources et des compétences constitue aujourd’hui un courant de recherche privilégié pour étudier les caractéristiques et les conditions de l’existence de l’avantage concurrentiel. L’utilisation de cette théorie et des concepts qui lui sont attachés soulève le problème de l’identification d’éléments souvent de nature intangible. L’étude du secteur bancaire, entre 1995 et 1999, à partir de ce cadre théorique révèle ces difficultés et amène à s’interroger sur les caractéristiques de l’avantage concurrentiel, sur la possibilité d’en comprendre les fondements et sur son caractère soutenable. Keywords : Competitive advantage, resources, core competencies, banking strategies Abstract : Resource-based theory and dynamic capabilities theory are major research fields for studying competitive advantage building and sustainability. Using this theory and concepts related to it highlight the problem of identifying intangible assets in the firm. Studying the banking sector between 1995 and 1999 with this theorical framework reveals these difficulties and ask us on the nature of the fundation of competitive advantage, its caracteristics and its sustainability. 2
  • 3. Le discours des établissements financiers traduit, à l’heure actuelle, une volonté de maîtriser l’ensemble des flux financiers associés à leurs clients. Ils considèrent en effet que l’avantage concurrentiel dépend de leur capacité à répondre à la totalité des préoccupations financières de manière à avoir une maîtrise globale de la relation (Ferrary, 1997). Ces stratégies d’approche globale trouvent leur justification à la fois au niveau marketing et au niveau financier. Le marketing des services a mis en évidence les avantages d’un service global orienté vers le client (Meidan, 1996) en considérant que celui-ci doit être appréhendé dans la totalité de ses besoins. Cette approche s’est traduite par la proposition de packages dont l’objectif est de fidéliser la clientèle et de vendre des services plus nombreux que s’ils avaient été proposés séparément. Dans la continuité de cette approche, les partisans du relationship banking (Jackson, 1993) introduisent la dimension temporelle dans la relation banque-client. Celle-ci s’inscrit dans la durée pour que se développe une relation de confiance nécessaire à l’échange. Sur un plan financier, les stratégies d’approche globale se justifient par la réalisation d’économies de gamme possibles par l’étalement des coûts fixes sur un plus grand nombre de produits et par la vente de certains services au coût marginal (Walter, 1988). L’existence de ces économies a longtemps justifié les stratégies de diversification et les politiques de ventes croisées dans beaucoup d’établissements, notamment par la proposition de services non bancaires. Toujours dans le domaine financier, ces stratégies d’approche globale témoignent d’une volonté de créer une relation étendue avec la clientèle pour améliorer la qualité de l’information détenue sur celle-ci et ainsi mieux analyser le risque (Haubrich, 1989). Elles attestent aussi des tentatives engagées pour créer des coûts de changements importants chez les clients (switching costs), ceux détenant plusieurs produits d’un même établissement hésitant généralement à changer de banque. Ces deux séries de justifications n’abordent cependant pas la question des fondements de ces stratégies d’approche globale et plus généralement des véritables sources de l’avantage concurrentiel dans la banque. L’analyse des ressources et des compétences de l’organisation constitue une approche renouvelée de cette question, préoccupation importante pour les chercheurs et les praticiens en management stratégique (Koenig, 1999). Ces concepts ont fourni une explication du succès de nombreuses firmes industrielles ou de services, l’analyse interne prenant alors une place dominante dans l’analyse stratégique (Wernerfelt 1984 ; Prahalad et Hamel 1990). L’étude de la banque dans ce contexte contribue à fournir un éclairage sur les principales compétences dont la maîtrise permet d’obtenir une position dominante dans le secteur. Cela dit utiliser ce cadre théorique ne va pas sans soulever quelques interrogations. Il s’agit d’abord de retenir une définition et de positionner la notion de ressource par rapport à celle de compétence. Il faut essayer de limiter au maximum les risques d’ambiguïté entre ces deux notions en vue de leur application à un contexte précis. Cette ambiguïté est réelle en raison de l’héritage commun des deux concepts issu des travaux de Penrose (1959) et de l’Ecole de Harvard (LCAG, 1969) et des divergences d’interprétations sur ces travaux. Ainsi le concept de ressource et celui de compétence seraient deux ramifications différentes des travaux précités, la « resource based view » et la théorie des compétences fondamentales et des capacités dynamiques (Koenig, 1999) 1. D’autres auteurs considèrent le concept de compétence comme une opérationalisation du concept de ressource (Allouche et Schmidt, 1995). 1 Koenig (1999) cite en plus la théorie évolutionniste comme une troisième ramification. 3
  • 4. La notion de ressource a été historiquement la première à être développée et la première à être « réhabilitée » (Wernerfelt, 1984)2. A partir de cette date, des typologies de ressources ont été avancées pour distinguer leurs aspects financiers, physiques, humains, technologiques, organisationnel et la réputation (Grant, 1991). Wernerfelt (1984, p.132) les définit comme « des actifs tangibles et intangibles associés de manière semi-permanente à la firme ». Ces ressources sont plus ou moins complexes à construire, ou à acquérir, ce qui détermine leur pouvoir de différenciation. Une compétence est plutôt définie comme une capacité à réaliser une tâche ou une activité grâce aux ressources (Grant, 1991). Elle désigne une combinaison de ces dernières en faisant appel à des processus organisationnels et des savoir-faire collectifs (Amit et Schoemaker, 1993)3. La conséquence est qu’une ressource peut être considérée comme un ensemble fini d’actifs pouvant circuler sur un marché alors qu’une compétence ne peut être clairement bornée et ne peut circuler sur un marché. L’étude de l’avantage concurrentiel à travers l’analyse des ressources et des compétences se confronte cependant au problème de l’identification de ces dernières. Aussi après avoir évoqué le cadre méthodologique avec lequel on peut procéder à ce travail (section 1) et présenté sa mise en œuvre et les résultats obtenus (section 2). 1. L’identification des sources de l’avantage concurrentiel Pour la théorie des ressources et des compétences, l’avantage concurrentiel d’une entreprise réside dans ses ressources et compétences (Barney 1990, 1995). Dans ces conditions, l’analyse interne devient dominante, ce qui constitue une rupture avec la conception traditionnelle fondant l’avantage concurrentiel sur le meilleur positionnement produit/marché (Porter, 1985). Centrer la méthodologie sur les aspects internes de la firme suppose cependant une réflexion sur le niveau d’analyse à retenir au sein de celle-ci mais également sur les avantages qu’il peut y avoir à combiner analyse interne et analyse externe. 1.1 Le choix d’un niveau d’analyse dans l’organisation Il n’existe pas de critères précis pour effectuer ce choix et le chercheur doit davantage s’adapter au contexte dans lequel il réalise son étude et aux organisations qu’il peut analyser. Même si peu de méthodologies ont été explicitement proposées, on peut distinguer jusqu’à présent trois niveaux d’analyse pour procéder à une identification : l’entreprise, le produit, le métier ou le domaine d’activité. - L’entreprise comme unité d’analyse : Les méthodologies fondées sur l’analyse de l’entreprise ont été les premières à être développées. Les recherches se sont d’abord centrées sur l’étude des ressources intangibles et l’identification de domaines de compétences. Hall (1992), au travers d’une enquête auprès des dirigeants issus de différents secteurs d’activité (services, production industrielle, …), a mis en évidence l’importance de certaines ressources dans la réussite de leur entreprise. L’intérêt du travail réside dans la proposition 2 On peut parler de réhabilitation car les travaux de Penrose datent de 1959 et ils ont été passés sous silence pendant plusieurs années avant d’être utilisés comme base théorique de la resource based-view dans le milieu des années 80. 3 Retenir ces deux définitions ne suffit pas à éviter toute ambiguïté. La réputation (ou la notoriété) considérée comme une ressource est pourtant le résultat d’un assemblage complexe de composants difficilement imitables par les concurrents. C’est une « ressource-système » au sens de Black et Boal [1994] en raison d’un assemblage de différentes ressources (contained resources), complexe car elle ne comporte pas de frontières précises ce qui rend impossible une évaluation monétaire. La différence avec la notion de compétence est donc parfois ténue selon les auteurs. 4
  • 5. d’un cadre général dans lequel s’inscrivent les ressources en distinguant différents domaines de compétences (culturel, fonctionnel, réglementaire et de positionnement). Mascarenhas, Baveja et Jamil (1998) ont également procédé à une analyse de grandes entreprises et ils ont distingué trois grands domaines : la supériorité technologique, la fiabilité des processus et la solidité des relations avec les tiers. Les résultats restent toutefois assez généraux (tableau 1). Les énoncés proposés ne donnent pas de définitions précises des compétences possédées par telle ou telle firme. Ces définitions relèvent plus du concept de formule stratégique du succès (Trégoe et Zimmerman 1982 ; Martinet , 1983) que strictement la définition d’une compétence. Leur caractère très général laisse à penser qu’elles ne constituent pas une explication suffisamment précise de l’avantage concurrentiel. Tableau 1- Typologie des compétences (extrait) Firmes Excellence technologique Excellence de processus Excellence relationnelle Siemens Savoir-faire dans les semi- Fabrication fiable, de haute Liens étroits avec les banques conducteurs qualité et à prix raisonnables, allemandes, facilitant l’accès perpétuée par un programme aux capitaux pour financer les maître-apprenti. Longue achats des clients tradition de gestion du processus d’innovation Merck Possède d’excellents spécialistes Normes très strictes et Liens serrés avec la profession fonctionnels pour la recherche et contrôle très strict limitant le lui permettent d’attirer de la fabrication risque d’incident avec les nouveaux talents. La médicaments. Leader au crédibilité que lui apporte la nombre d’autorisations de « food and drug mise sur le marché administration » favorise les autorisations dans les autres pays. Citicorp Connue pour son savoir-faire Réseau mondial qui est en Met en contact ses clients financier aux Etats-Unis et pour mesure de fournir à ses 100 locaux avec son réseau ses produits sophistiqués millions de clients n’importe mondial d’établissements quel service financier, affiliés n’importe ou dans le monde et dans n’importe quelle devise, à moindre coût et sans risque Source : Mascarenhas, Baveja et Jamil [1998] - Le produit comme unité d’analyse : Prahalad et Hamel (1990) ont placé le débat au niveau du produit. Le découpage de l’entreprise en trois niveaux (compétences centrales, produits centraux et produits finaux) est déterminant car il met en évidence des espaces concurrentiels différents. Ainsi, au lieu de lutter au niveau de certains produits finaux, il est tout à fait possible d’acquérir une position dominante sur un produit central intervenant dans la production de ceux-ci. Ces produits centraux tiennent une place essentielle car ils sont la traduction physique des compétences centrales possédées par l’entreprise. Procédant par études de cas, ils ont pu mettre en évidence les conditions du succès de certaines grandes entreprises : Honda grâce à son savoir-faire dans les moteurs et les transmissions a pu se développer dans l’automobile, les motos, les tondeuses ou les générateurs ; Canon s’est appuyé sur ses compétences en mécanique de précision, optique de haute précision et micro- électronique pour la plupart de ses produits. 5
  • 6. Tampoe (1994) s’inscrit dans la même logique en proposant une méthodologie fondée sur la distinction entre produits clés et produits secondaires. L’analyse des premiers doit permettre l’identification des compétences essentielles à leur conception (Schéma 1). Schéma 1- Démarche d’identification des compétences Analyse des flux Identifier les principaux de liquidités produits ou services Produits ou services Produits ou services clés secondaires Décomposer ces produits ou services en sous- ensembles et composants intégrant les technologies, les aptitudes, les processus, les actifs stratégiques Détermination des compétences clés Test Examiner les nouveaux marchés Envisager de nouvelles avec les nouveaux produits fondés alliances, des abandons, sur les compétences clés des désinvestissements Source: Tampoe, [1994]. Cette méthodologie a été mise en œuvre au sein d’une entreprise d’assistance automobile. Les compétences identifiées sont définies en termes d’outils de conception, de systèmes de contrôle, d’ingénierie mécanique - Le métier ou le domaine d’activité comme unité d’analyse : Niveau intermédiaire entre l’entreprise et les produits, l’intérêt de procéder à une analyse par métier ou domaine d’activité est de fournir les bases d’une méthodologie d’identification des compétences. Le point essentiel est que le métier se veut un concept intégrateur des dimensions internes et externes de l’entreprise (schéma 2). Le métier exprime la spécificité de l’entreprise intégrant son système de valeurs, ses règles internes, sa carte de pouvoir, tout ce qui fait son identité (STRATEGOR, 1988). Cette notion englobe donc à la fois les concepts de savoir-faire, de compétence, de base d’expérience ou de culture. Cette approche permet d’identifier sa force interne et de la mettre en adéquation avec les opportunités identifiées. Cette logique est à la base des travaux de Amit et Schoemaker (1993) même si ceux-ci proposent une analyse assez subjective de l’environnement et privilégient d’abord les ressources et compétences possédées pour voir dans quelle mesure elles permettent d’obtenir un avantage concurrentiel. 6
  • 7. Schéma 2- Le métier: rencontre d’une offre et d’une demande ENTREPRISE MARCHE * Savoir-faire nécessaires * Cibles de clientèles * Technologies à maîtriser * Les « vrais » concurrents * Réseaux de distribution * Ampleur du marché * Image * Critères d’achat OFFRE DEMANDE METIER Source: Martinet [1990]. Retenir le métier ou un domaine d’activité pour procéder à une analyse des compétences oblige à combiner une analyse externe et interne de la firme ce qui permet une définition plus précise de celles-ci (Lamarque, 1999). Plus généralement, comme le montre les résultats de Henderson et Cockbrun (1994) sur l’industrie pharmaceutique4, travailler au niveau d’un secteur d’activité permet de « contextualiser » les définitions des ressources et compétences, et offre de vrai moyen d’observer. 1.2 L’identification des ressources et compétences L’étape préalable de la méthodologie consiste dans la définition des métiers de l’entreprise puis l’identification se fait en deux temps. Tout d’abord, l’identification des ressources et compétences que l’entreprise mobilise pour exister et se développer sur un métier ou un domaine d’activité. Ensuite, la qualification de celles-ci pour évaluer dans quelle mesure elles sont bien à la base de l’avantage concurrentiel. 1.2.1 L’articulation de l’analyse interne et de l’analyse externe A partir d’un découpage de l’organisation en métiers, il est nécessaire de procéder à une analyse des caractéristiques de l’environnement pour dégager les facteurs stratégiques de l’industrie au niveau de chacun d’eux. Cette première étape facilite le travail des personnes auxquelles il est demandé de définir les compétences associées à chaque métier permettant de répondre ou de satisfaire ces facteurs. Cette articulation peut se résumer par la schéma 3. A partir des profils de compétences construits pour chaque métier, une analyse comparatives permet de repérer celles partagées par plusieurs métiers. Leur rôle central dans la stratégie de l’entreprise peut ainsi être mieux identifié et mieux compris. Schéma 3- Articulation de l’analyse interne et de l’analyse externe RESSOURCES 4 - Disponibles etd’un modèle économétrique ils mettent en avant la productivité de la découverte de nouveaux Au travers écheangables comme médicaments sur un compétence clé. Celle-ci provient de la possession d’expertises spécifiques dans certaines marché - Propriété ou sous le contrôle de la firme - Convertibles 7
  • 8. ACTIFS STRATEGIQUES FACTEURS Concurrents STRATEGIQUES - proportion faisant DE L’INDUSTRIE Clients partie d’un marché imparfait - spécificité de - intersection avec les l’industrie Substituts facteurs stratégiques - Marché imparfait de l’industrie des ressources et - incertains ex-ante compétences Entrants COMPETENCES - Affectent la - fondation de la stratégie rentabilité de - Processus l’industrie concurrentielle de la Fournisseurs organisationnel - Evolution et fondé sur firme - déterminent les influence l’information d’incertitudes ex- - Spécifiques à la rentes Technologie organisationnelles ante Réglementation firme - Tangibles ou intangibles Source : Amit et Schoemaker (1993). Articuler les deux analyses est justifié dans le cadre du concept de métier qui se veut une intégration de celles-ci. Cela est également justifié du point de vue de l’étude de l’avantage concurrentiel. En effet, Alberto Sousa de Vasconcellos et Hambrick (1989) proposent une analyse de la performance fondée sur la confrontation effective des facteurs de succès de l’industrie et des compétences de l’entreprise. En d’autres termes, l'entreprise doit développer des compétences de manière à assurer cette confrontation comme le suggère le schéma 4. Une fois le travail d’identification réalisé chacune des compétences doit passer au crible des critères permettant de juger du caractère soutenable de l’avantage concurrentiel. Schéma 4- Origine et implication des facteurs clés de succès Technologie et Facteurs clés de contexte du oui: performance succès marché élevée Confrontation ? Compétences de non: performance l’entreprise faible Source : Alberto Sousa de Vasconcellos et Hambrick (1989). disciplines de la chimie mais aussi de la capacité des entreprises d’entretenir une circulation de l’information 8
  • 9. 1.2.2 La qualification des ressources et compétences Parmi les compétences identifiées au sein d’une organisation, certaines contribuent plus que d’autres à la construction d’un avantage concurrentiel durable. En d’autres termes, il s’agit de repérer les compétences distinctives par rapport à des compétences de base nécessaires à l’existence de la firme mais ne permettant pas d’assurer sa compétitivité. Ce travail de qualification s’effectue à travail une grille de lecture à laquelle ont contribué plusieurs auteurs. Cette grille est constituée de critères exogènes et endogènes à la firme . Les critères exogènes sont relatifs à la rareté et les possibilités de substitution (Barney , 1990): - La rareté indique qu’un nombre réduit de firmes peut accéder ou acquérir une ressource ou une compétence. Ce caractère suppose une difficulté à clairement en définir les contours ce qui rend délicat toute tentative de transfert entre organisations (Winter, 1987). Un marché imparfait contribue, en plus, à renforcer cette rareté. Des droits de propriété exclusifs, l’existence d’actifs spécifiques sont des exemples souvent avancés (Lippman et Rumelt, 1982) - Les possibilités de substitution doivent être réduite ou difficilement accessibles en d’autres termes le « contournement » de la compétence ou de la ressources ne doit pas être possible. Les critères endogènes sont relatifs à la difficulté d’imitation, la capacité d’appropriation et de valorisation : - La difficulté d’imitation tient au processus de conception et de mise en œuvre de la compétence par l’entreprise. Elle est réelle sous certaines conditions5 : - Les déséconomies liées au temps : l’accumulation d’actifs stratégiques sur une longue période rend difficile toute tentative d’un concurrent pour rattraper son retard. - L’avantage de masse d’actif : il traduit l’idée qu’il est plus facile de développer des actifs stratégiques si l’on possède déjà un stock important de ce type d’actif - Les interconnexions entre actifs : La possession d’un actif stratégique implique le développement d’autres actifs qui permettent de l’exploiter. On parle d’actif complémentaire ou lié. - L’érosion des actifs : il faut entretenir en permanence l’actif pour éviter sa dépréciation et éviter des imitations - L’ambiguïté causale : le caractère tacite, la complexité et la spécificité de certains actifs les rendent impossible à imiter et même à identifier pour un concurrent. - La capacité d’appropriation traduit la capacité de la firme à organiser ses processus de manière à bénéficier entièrement des retombées de la possession et de la mise en œuvre de ses ressources et compétences (rentes) (Peteraf, 1993 ; Barney, 1995). - La capacité de valorisation suppose que l’entreprise peut répondre à des opportunités de marchés à savoir que la compétence contribue effectivement à la réalisation d’une besoin non satisfait ou non exprimé. Autrement dit, elle doit contribuer significativement à la valeur du produit final pour le client (Hamel, 1994). L’ensemble de ces critères se cristallisent pour donner à l’avantage concurrentiel un caractère durable et soutenable (Dierickx et Cool, 1989 ; Collis et Montgomery, 1995). entre les unités de l’entreprises et avec son environnement. 5 Pour une synthèse des auteurs sur ces points voir Arrègle [1996] 9
  • 10. L’étude des profils de compétences établis à deux périodes différentes doit nous permettre de juger de ce caractère. D’autre part, la théorie des ressources et compétences conforte dans l’idée que cet avantage reste difficile à réaliser et que l’ensemble des critères sont difficiles à réunir et invite à examiner avec plus d’attention la dotation en facteurs de la firme (Tywoniak, 1997). Le secteur bancaire a été retenu comme terrain d’investigation. 2 Application au secteur bancaire L’analyse des métiers bancaires à travers trois études de cas a permis de mettre en œuvre cette méthodologie (Lamarque, 1999). La BNP, la Société Générale et le Crédit Agricole ont accepté de participer à la recherche. Dans un cas pilote seize entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de responsables de la direction générale, direction de la planification, Etudes économiques et bancaires et responsables de métiers (gestion mobilière, conservation de titres, financements spécialisés). Pour respecter le caractère intégrateur du concept de métier l’identification des compétences s’est fait en deux temps. Pour chaque métier bancaire, une liste des principales attentes des clients a été établie à partir d’enquêtes de satisfaction et d’études (Badoc, 1986 ; Zollinger, 1992)6. Cette liste a été validée au début des entretiens. Ensuite les interviewés ont défini les compétences que leur établissement possédait pour satisfaire les attentes dans les métiers considérés. Il leur a été également demandé de réfléchir aux compétences que d’autres établissements pouvaient posséder. Enfin ils devaient tenter d’évaluer le caractère distinctif de la compétence en fonction de leur perception de trois critères : imitable, facilité d’accès à la ressource ou à la compétence (rareté), substituable. La démarche a été renouvelée auprès de deux cas de contrôle avec dix entretiens dans chacun d’eux. Les profils de compétences élaborés au niveau du cas pilote ont été complétés par les informations nouvelles issues des cas de contrôle jusqu’à obtenir une saturation empirique constatée à l’issue du troisième cas. Le résultat est la définition de profils pour chaque métier distinguant compétences de base et compétences distinctives issue d’une évaluation par les acteurs eux-mêmes. Les traitements réalisés sur ces profils avec la statistique lexicale et leur analyse ont donné un certain nombre de résultats concernant les caractéristiques de l’avantage concurrentiel dans la banque (Zollinger et Lamarque, 1999). Ainsi la gestion des risques et l’architecture du réseau de distribution sont ressortis comme les domaines clés dans lesquels on peut construire cet avantage de manière durable à priori. L’organisation et la conception de systèmes d’information et l’image de marque apparaissaient aussi comme des éléments distinctifs solides. A côté des résultats empiriques, l’analyse plus approfondie des cas avait permis d’identifier des sources plus ponctuelles d’avantage comme l’innovation de service, la maîtrise technologique ou certaines compétences humaines7. 6 Par rapport au schéma 2, retenir comme seul critère de définition des facteurs stratégiques de l’industrie la dimension client peut apparaître réducteur. Il s’agit cependant de la volonté des acteurs qui ont jugé que cette dimension était la plus pertinente. La réponse aux attentes constituait à leur yeux le point primordial de la création d’un avantage concurrentiel. 7 Il avait été relevé en particulier la culture risque du personnel, la maîtrise des techniques d’accueil ou d’entretien où l’existence de cadres d’élite leader dans une expertise particulière ou détenteur d’un important carnet d’adresse. 10
  • 11. La démarche a été de nouveau entreprise en 1999 pour essayer de juger de la stabilité des définitions, en particulier au niveau des compétences distinctives à l’origine d’un avantage concurrentiel8. Malgré les modifications apportées lors de l’actualisation des profils (Synthèse au tableau 2 et exemple au tableau 3, l’ensemble des résultats est fournie en annexe) l’analyse par la statistique lexicale a montré une stabilité dans les domaines de compétences. Tableau 2- Modification des profils de compétences entre 1995 et 1999 Métiers bancaires % d’énoncés nouveaux de compétences dans les profils Banque de détail 32 Distribution de produits d’assurance 18,5 Banque des PME et Professionnels 36,3 Financements spécialisés 8,3 Interventions en fonds propres 23 Ingénierie financière 33,3 Gestion de valeurs mobilières 8,3 Intermédiation financière 27,7 Conservation des titres 46,1 8 Les trois mêmes banques ont été dans un premier temps étudiées et l’on a pu constater à nouveau en 1999 une saturation des résultats. Le Crédit Mutuel est venu se rajouter comme troisième cas de contrôle. L’étude n’a pas permis de dégager des éléments nouveaux, ce qui tend à prouver que le phénomène de saturation se réalise dès le troisième cas. 11
  • 12. Tableau 3 : Profil de compétences du métier banque de détail (juillet 1999)9 Compétences communes à l’ensemble des métiers de la banque de détail Compétences de base 1 Posséder un réseau physique ou électronique 2 Connaissance des événements de la vie du client 3 Segmentation fine du marché selon plusieurs optiques: maîtrise des risques, attentes, rentabilité, comportement: Savoir- faire de l’analyste pour interpréter la segmentation 4 Formation du personnel à la vente et à la négociation 5 Maîtrise de la connaissance des produits pour répondre aux exigences de la clientèle 6 Capacité à mettre en place des systèmes informatiques et de les gérer 7 Maîtrise de la technologie dans les produits et services 8 Capacité à transposer des produits et services Minitel vers le PC banking 9 Offre combinée de plusieurs produits/services: package 10 Mise en place de techniques d’écrémage des DAV pour alimenter l’épargne 11 Architecture et convivialité des agences 12 Image de marque: sérieux et professionnalisme 13 Sécurité des transactions, des biens et des personnes Compétences distinctives 14 Réseau suffisamment décentralisé et canal de distribution spécialisé: articulation des différents modes de distribution : banque à accès multiples 15 Maillage optimal du réseau: offre/client/canal 16 Réactivité et proactivité par rapport à la concurrence 17 Anticipation des besoins 18 Historisation des événements de la vie du client, importance du fichier client et exhaustivité (Système d’information) 19 Innovation produit et de process: devancer la concurrence de quelque mois 20 Capacité à s’engager sur des promesses client (contractualisation) et à communiquer de manière transparente sur les conditions de l’offre 21 capacité à proposer des produits aux meilleures conditions : tarification concurrentielle 22 Structure des coûts de l’établissement / connaissance du coût de revient 23 capacité à s’assurer une croissance régulière pour avoir une position dominante sur son marché 24 Management cohérent entre centralisation et décentralisation 25 Capacité de remise en cause et de réactivité par rapport aux changements de l’environnement Compétences distinctives spécifiques à l’activité Collecte 26 Approche globale du patrimoine financier 27 Capacité à négocier avec le client 28 Structuration des gammes et diversification des produits 29 Gérer et transformer les fonds collectés Compétences distinctives spécifiques à l’activité Crédits 30 Mise au point de scores et procédures de cotations 31 Facturation correcte du risque pris 32 Trouver des ressources à faible coût et de durée appropriée 33 Offre différenciée en fonction de la variété des situations: produits souples, possibilités de renégociations, remboursements sur mesure Compétences distinctives spécifiques à l’activité Services 34 Maîtrise de la facturation: connaissance des coûts 35 qualité irréprochable des services de base : moyens de paiement, assistance, assurance voyage 36 Couplage service bancaire produits d’assurance 37 Banque à distance, Internet L’analyse factorielle a ainsi confirmé le maintien de la place dominante accordée à la gestion des risques et à l’organisation de la distribution comme domaines principaux de compétences (Tableau 4). La principale différence avec l’étude de 1995 tient à la possibilité 9 Les modifications et les nouvelles définitions de compétences par rapport aux résultats de 1996 sont présentés en italique gras. 12
  • 13. d’interpréter le quatrième axe comme étant celui de l’organisation et du management de la banque en général. Tableau 4- Résultats de l’analyse factorielle sur les profils de 199910 Axes Valeurs propres Pourcentage d’inertie Inertie cumulée 1 0,4328 6,98 6,98 2 0,4215 6,57 13,55 3 0,4118 6,46 20,01 4 0,3825 5,96 25,97 5 0,3306 5,15 31,12 Mots caractéristiques AXE 1 AXE 2 AXE 3 AXE 4 Positif Négatif Positif Négatif Positif Négatif Positif Négatif Evaluation Vente capital Facturation Carnet Reseau Réactivité Organisation Relation client Cotation Adresse Distribution Changement management Risque Risque Relation produit participation Score suivi assurance Ce changement traduit l’importance croissante dans la vision des dirigeants que la compétitivité des établissements bancaires se jouera de plus en plus sur leur mode de fonctionnement et leur organisation au-delà des aspects traditionnels de l’activité bancaire. Malgré tout, la stabilité des principaux domaines tranche avec l’évolution significative des énoncés pris au niveau de chaque profil. Cela nous renvoie au problème du niveau d’analyse des compétences et de leur contribution à l’avantage concurrentiel. En fait si des compétences organisationnelles du type « architecture du réseau de distribution » peuvent certainement contribuer à l’existence d’un avantage concurrentiel soutenable sur une période relativement longue, leur définition n’est pas assez précise pour expliquer les fondements ultimes de cet avantage. Elles ne constituent qu’un niveau d’explication supplémentaire avec ni plus ni moins de poids dans cette compréhension que les compétences définies à un niveau antérieur (Tableau 5). L’architecture du réseau de distribution, identifiée comme une compétence clé, se décline de manière plus précise et différemment selon que l’on parle de banque commerciale ou de banque d’investissement. Si la définition générale de la compétence ne change pas, son contenu peut lui évoluer. 10 La règle de Kaiser impose des valeurs propres supérieures à 1. Dans le cas de l’analyse textuelle cette contrainte est moins forte en raison de la nature des données. En effet la « matière première » est constituée des entretiens semi-directifs qui ont été ensuite formalisés sous forme de profils de compétences lemmatisés pour les besoins du traitement statistique soit un corpus de 1500 mots différents. De plus cette exigence est moins forte car on ne vérifie pas une échelle de mesure. Il est à noter que ce genre de méthode est couramment utilisé par les sciences politique pour l’analyse des discours. 13
  • 14. Tableau 5 : Principales compétences associée à l’architecture du réseau de distribution Banque Commerciale Banque d'investissement L'architecture du réseau de - Maillage optimal du réseau - Qualité relationnelle des dirigeants - Adéquation offre/client/canal de (carnet d'adresses) distribution distribution - Implantation sur les places - Articulation des modes de financières internationales distribution (mix relationnel / - Efficacité des équipes dans le transactionnel) pour un même client montage d'opérations complexes Le secteur bancaire illustre assez bien ce phénomène déjà constaté dans d’autres domaines. Ainsi la puissance de la marque est probablement l’explication principale de la compétitivité dans le secteur des softs drink sur une assez longue période (Collis, 1994). Dans l’industrie des semi-conducteurs ou des microprocesseurs, la capacité à innover plus rapidement et/ou mieux que ses concurrents apparaît comme le déterminant essentiel de la construction d’une position dominante (Christensen, 1993). Enfin dans des industries marquées par une réglementation contraignante avec des comportements oligopolistiques non concurrentiels (le secteur bancaire avant 1984), l’antériorité dans l’exercice de l’activité et la position actuelle expliquent l’essentiel du succès de l’entreprise sur une longue période. Il faut bien reconnaître, au regard des différents travaux, que les compétences dépendent de l’industrie ou du secteur d’activité dans lequel évolue l’entreprise et de la période étudiée. L’analyse de l’avantage concurrentiel présente donc un caractère fortement contingent ce qui oblige à un renouvellement régulier de ce type travail. Mais, malgré tout, il apparaît possible à tout instant, dans n’importe quelle industrie d’identifier des compétences qui sont ou qui seront à l’origine de la compétitivité. Ces considérations amènent à s’interroger sur les possibilités d’identifier réellement les sources de l’avantage concurrentiel à travers la théorie des ressources et compétences. Conclusion Le principe de l’identification et de l’analyse des compétences apparaît extrêmement simple au cours d’un audit d’une entreprise. Les ressources tangibles sont aisément identifiables ce qui n’est pas toujours le cas des éléments intangibles que sont les compétences d’une organisation. Les définitions auxquelles les chercheurs ont abouti le plus souvent sont caractérisées par des énoncés très généraux qui ne constituent généralement pas l’explication de l’avantage concurrentiel. Ces énoncés très généraux illustrent deux dimensions de l’analyse interne d’une organisation : - Tout d’abord l’existence des grands domaines de compétences que l’on peut en général assimiler aux activités d’une entreprise (sa chaîne de valeur). Leur définition est stable dans le temps et ils peuvent décrire de manière superficielle les raisons du succès d’une entreprise. - Ensuite, la difficulté à obtenir une définition précise de la « compétence ultime » source de l’avantage concurrentiel. En ce sens, les définitions générales que l’on obtient rejoignent le concept de processus. On peut en connaître son existence et ses résultats mais on ne peut avoir de vision précise de tous les éléments qui le constituent à un moment donné. Ainsi, l’architecture du réseau de distribution, identifiée dans la banque comme un domaine central de compétence peut se traduire par une série de processus 14
  • 15. différents selon que l’on se situe au niveau de la banque commerciale ou de la banque d’investissement. En raison de ce problème de régression infinie, de la confidentialité de certaines informations stratégiques, il paraît certain qu’une identification exhaustive des compétences est impossible. Le travail du chercheur ne peut se limiter qu’à la production de listes les plus complètes possibles au sein de multiples études de cas de manière à s’assurer de la connaissance de leurs caractéristiques principales au moyen de toutes les informations directes ou indirectes qu’il peut obtenir. 15
  • 16. ANNEXE Les résultats de la recherche de 1999 Profil de compétences du métier : PRODUITS D'ASSURANCE Compétences communes aux différents types d’assurances Compétences de base 1 Puissance et solidité financière: capacité à faire face aux sinistres 2 Évaluation des besoins de sécurité selon les caractéristiques socio-démographique et leur évolution (ménages uniparentaux, troisième et quatrième âge) 3 Fabrication d’une offre individualisée ou standardisée selon les clientèles 4 Maîtrise du risque: réassurance et coassurance du portefeuille, gestion actif/passif 5 Maîtrise de l’actuariat 6 Réseau de distribution spécialisés ou de représentants 7 Intégration originale aux produits bancaires: approche globale de la clientèle 8 Capacité à intégrer les évolutions réglementaires et fiscales à la fabrication des produits Compétences distinctives 9 Système d’information dédié à l’assurance 10 Placer et gérer les fonds collectés 11Mise en relation des SI assurances: fichiers très détaillés 12 Synergie des réseaux de distribution 13 Maîtrise de la gestion des sinistres 14 Structure des coûts: maîtrise des frais de gestion (coût de distribution et de l’informatique) 15 Obtenir les rendements maximum dans la gestion de fonds: arbitrages, maîtrise des risques financiers,... Compétences distinctives associées à l’Assurance-vie 16 Capacité de conception/innovation: contrats multisupports pour clients haut de gamme 17 Capacité à simplifier l’offre pour le grand public 18 Equilibre entre complexité des produits / efficacité du SAV / rendement / facturation 19 Innovation en matière de produits suivant la réglementation Compétences distinctives associées à la Prévoyance 20 Disposer d'une base de risque historisée et actualisée, assez large et segmentée 21 Se prémunir contre la fraude: Fiabilisation des opérations, réseaux de contrôleurs 22 Capacité à distribuer des produits de masse simples attachés à des produits bancaires 23 Partenariat avec des assureurs pour distribuer ces produits Compétences distinctives associées à l’IARD des particuliers 22 Déconnexion vente des produits et gestion des sinistres 23 Performance et efficacité dans la gestion des sinistres (rapidité et coûts): Connexion avec un réseau d'experts et de professionnels 24 Disposer d'une base de risque historisée et actualisée, assez large et segmentée 25 Maîtrise de la fraude 26 Proposer un prix de vente en rapport avec la sinistralité (segmentation clientèle/biens assuré) 27 Back office spécialisée IARD avec personnel formé à l'accueil téléphonique 28 Maîtrise de l’équilibre global: prix de vente/prix de revient/sinistre 16
  • 17. Profil de compétences du métier : Banque des PME et des Professionnels Compétences communes associés aux métiers de la banque des PME et professionnels Compétences de base 1 Observatoire économique 2 Actualisation d’un fichier d’entreprises par croisement de plusieurs fichiers (fichier FIBEN, cotation BdF) 3 Expertise en matière d’analyse économique et financière d’entreprise 4 Capacité à dialoguer avec plusieurs interlocuteurs au sein de l’entreprise (directeur, directeur financier,...) 5 Technique de segmentation du marché potentiel et acquis : identification des segments cibles 6 Intégration de plusieurs observatoires (BdF, analyses conjoncturelles, modèles de prévision propre) et croisement entre données macro-économiques (sectorielles) et micro-économiques (entreprise) 7 Agences spécialisés et réseau propre ou de correspondants pour apporter ces produits et services à l’international 8 Maîtrise des techniques de bases associées aux différents produits Compétences distinctives 9 Efficacité du système d’information et du traitement des données pour croiser les informations 10 Elaboration de systèmes d’information spécialisés 11 Antériorité de l’expertise en matière de financeur d’entreprises (professionnalisme reconnu) 12 Offrir globalement crédits + services spécialisés 13 Connaissance de la structure des coûts de l’établissement et des marges 14 Elaboration d’une politique de marketing risques en adéquation avec la politique financière de l’entreprise Compétences distinctives associées aux Financements 15 Sélection du marché potentiel : qualité des scores et cotation 16 Mise au point d’une batterie de clignotants permettant la prévention des risques 17 Cohérence des modes de prévention (taux, garanties, assurances) 18 Elaboration de montage juridico-financiers permettant une meilleure sécurité financière et un meilleur levier financier 19 Elaboration de syndication pour les financements importants 20 Contractualisation des relations de compte 21 Rapidité du recouvrement de créances Compétences distinctives associées aux Moyens de paiement 22 Développement d’un réseau électronique de transfert de fond national et international: dimension technologique essentielle, Minitel, banque à distance, intégration des réseaux informatiques 23 Disposer d’un réseau de correspondant à l’étranger pour traiter les transactions internationales 24 capacité à gérer les cartes privatives et le porte monnaie électronique 25 Rapidité de la mise à niveau technologique pour l’euro Compétences distinctives associées à la Gestion de trésorerie 26 Etre référencé auprès des trésorier d’entreprises ou directeurs financiers 27 Proposer des solutions technologiquement avancées pour optimiser la gestion de trésorerie 28 formation du client à ce nouveau service 29 Proposer des produits de placement souples et sécurisés pour les excédents de trésorerie Compétences distinctives associées aux Services spécialisés Affacturage 30 Capacité à évaluer le risque global d’un portefeuille de créances 31 Souplesse des produits autour d’un « noyau dur » de services pour les adapter aux différentes demandes des clients 32 Présentation de devis détaillés au niveau des prix pratiqués et des procédure de recouvrement utilisés 33 Automatisation des opérations à faible valeur ajoutée 34 Capacité à proposer ces services à l’international en maîtrisant les risques 17
  • 18. Renseignement commercial 35 Constitution de base de données d’entreprise accessible par Minitel ou support informatique (CD-ROM) 36 Actualisation régulière des informations en particulier sur les comportements de paiement et de délais de règlement 37 Capacité à mener des enquêtes approfondie sur chaque débiteur: analyse financière, cotation,... International 38 Fournir des informations détaillées sur le pays et les clients potentiels: Accompagner le développement de l’entreprise 39 Equipes spécialisées par pays ou implantation d’un réseau local 40 Constitution d’un réseau de correspondant y compris pour les pays émergents 41 Synergie avec les équipes spécialisées par produits ou par métiers Profil de compétences du métier : Financements spécialisés Compétences associées aux financements spécialisés Compétences de base 1 Disposer de fonds importants à long ou moyen terme 2 Capacité à s’adapter à la conjoncture (prudence lors de récession, accompagnement de la reprise) 3 Spécialisation par secteur d’activité 4 Connaissances juridiques et fiscales des avantages de ces opérations Compétences distinctives 5 Spécialisation de la force de vente ayant la connaissance du métier et du matériel 6 Combinaison d’un score client et d’un score matériel 7 Capacité à fidéliser et à suivre le portefeuille de clients entreprises: nombre d’entreprises référencées, fournir des services à valeur ajoutée 8 Combinaison du contrat avec des services annexes: entretien du matériel, police d’assurance. Compétences distinctives associées au Crédit-bail 9 Identification du marché potentiel des entreprises consommatrices de ce produit (marché autonome, non concurrent du crédit classique) 10 Expertise en matière d’immobilier (marché, réglementation) Compétences distinctives associes à la Location opérationnelle 11 Adossement aux grands fournisseurs pour s’adapter aux conditions de ventes et pour s’adapter aux contrats conclus entre ces fournisseurs et les entreprises 12 Développer un outil de gestion des contrats et de parc machines 13 Gérer le parc de l’occasion: réseau de revente 18
  • 19. Profil de compétences du métier : Ingénierie financière Compétences communes aux métiers de l’ingénierie financière Compétences de base 1 Expertise des équipes en matière juridique et fiscale et dans la connaissance des marchés financiers: recrutement, formation 2 Diagnostic économique et financier des firmes 3 Assurer la confidentialité des opérations Compétences distinctives 4 Image de marque: Antériorité dans l’activité de conseil et de montage financiers complexes 5 Avoir un double fond de commerce d’entreprises demanderesses de capitaux et de souscripteurs de capitaux (institutionnels, OPCVM, particuliers,...): carnet d’adresses 6 Connaissance des acteurs clés de la vie économique 7 Connaissance approfondie d’un ou plus plusieurs marchés nationaux 8 Compétences juridiques, comptables et fiscales spécialisées selon le type de marché visé et organiser les croisements de compétences suivant les domaines 9 Susciter ou répondre à l’innovation 10 Outils de back office spécialisé dans le suivi des montages et service global 11 Définir son marché au niveau international Compétences distinctives associées au Conseil en F & A 12 Connaissance de la structure du capital des sociétés, de la situation économique et financière des firmes en question: large base de données sur les entreprises 13 Expertise reconnue sur un ou plusieurs secteurs économiques 14 Réseau de relations commerciales de haut niveau (présidents, DG…) 15 Organisation des échanges d’information au sein du groupe sur une entreprise ou un secteur 16 Anticipation de la stratégie des entreprises en fonction des informations que l’on peut recueillir 17 Solutions imaginatives et sauvegarde des intérêts du client Compétences distinctives associées aux Financements structurés 18 Sophistication des montages et innovation financière: rendre possible des opérations audacieuses 19 adaptation rapide à l’évolution des marchés financiers et des réglementations prudentielles, comptables et fiscales 20 Capacité de répliquer des innovations sur certains marchés à d’autres marchés en les adaptants Compétences distinctives associées au aux Montages d'émissions 21 Capacité à émettre toute sorte de produits: actions, obligations, valeurs convertibles 22 Capacité à réaliser des opérations clés en main: Chef de file 23 Connaissance des coûts liés aux opérations de placement 24 Expertise en matière de cotation d’un prix d’émission pour un émetteur donné : connaissance des processus de cotation et des normes imposées par les autorités 25 Portefeuille de sociétés, particuliers, institutionnels, susceptibles de souscrire ces émissions: réseau de distribution 26 Mobilisation d’un large réseau pour placer les titres 27 Capacité à s’engager auprès des émetteurs 19
  • 20. Profil de compétences : Interventions en fonds propres Compétences communes associées aux métiers d’interventions en fonds propres Compétences de base 1 Connaissance (Sectorielle, structurelle et internationale) des grandes entreprises et des grosses PME 2 Accès rapide et peu coûteux à l’information 3 Puissance financière pour s’engager et soutenir ces interventions Compétences distinctives 4 Etre référencé en matière d’opérateur financier sur les marchés: Antériorité dans l’activité/Notoriété 5 Lever rapidement des capitaux à moyen-long terme peu cher ou trouver des investisseurs privés 6 Evaluation et diversification du risque ce qui suppose une sélectivité des entreprises et un suivi des lignes par pays, par secteur: savoir-faire du gestionnaire 7 Développer et entretenir un réseau de relations personnelles: « carnet d’adresses » 8 Organisation des échanges d’information au sein du groupe sur une même entreprise ou un secteur d’activité Compétences distinctives associées aux Prises de participations 9 Compétences traditionnelles d’un gestionnaire de portefeuille 10 Assurer la cohérence entre la logique de la prise de participation et la réaction face au risque 11 Expertise en analyse financière et prospective des marchés Compétences distinctives associées au Capital-investissement 12 connaissance et évaluation technique et stratégique pour juger de la viabilité du projet: relation avec un réseau de spécialistes 13 Justesse de l’évaluation du risque d’un projet selon le type d’investissement (risque, développement ou transmission) 14 capacité à évaluer la qualité d’un homme ou d’une équipe 15 vision correcte des mutations techniques et commerciale des marchés à moyen terme 15 Valorisation correcte d’entrée dans les participations 20
  • 21. Profil de compétences du métier : Gestion mobilière Compétences communes aux métiers de la gestion mobilière Compétences de base 1 Puissance financière de l’opérateur 2 Intégration de la chaîne conception (innovation)/ réalisation/ distribution 3 Équipes d’experts spécialisés par marchés et par produits (actions, obligations, produits de taux, futures,...) 4 Réseau de distribution des produits financiers Compétences distinctives 5 Antériorité dans la pratique des nouveaux instruments financiers 6 Innovation nourrie par la théorie financière et sur la base de concepts nouveaux (fonds de future, Hedge fund) et constitution d’équipes de recherche 7 Efficacité des gestionnaires: Maîtrise de la volatilité des portefeuilles 8 capacité à gérer de multiples produits sur des places différentes 9 Capacité à communiquer sur les produits financiers et mise en oeuvre d’un véritable marketing financier 10 Efficacité du back office, reporting: lien gérant, comptabilité, back office, trading:: intégration de l’outil informatique (gain de temps, sécurité) 12 tarification: structure des coûts de gestion 13 Bonne connaissance de l’ensemble des produits financiers Compétences distinctives associées à la Gestion privée 14 Relations interpersonnelles: « carnet d’adresses » 15 intégration à une offre plus large en matière de gestion de patrimoine: conseil successoral et patrimonial 16 Confidentialité 17 Expertise fiscale au niveau international 18 Gestion efficace de procédures administratives lourdes Compétences distinctives associées à la Souscription d'institutionnels 19 fond de commerce d’institutionnels: carnet d’adresse et antériorité de la relation 20 Suivi des appels d’offres pour la gestion de fonds: être référencé auprès des cabinets d’actuaires consultants et cabinets de performances Compétences distinctives associées à la Gestion de l'épargne salariale 21 Disposer d’un portefeuille d’entreprises distribuant de la réserve spéciale de participation et de l’intéressement 22 Back office permettant la gestion globalisée et individualisée de cette épargne notamment dans le cas d’entreprises multi-sites; sécurité de la gestion: chaîne informatique 23 Capacité à nouer des liens privilégiés avec plusieurs interlocuteurs: DRH, salariés 24 S’adapter aux objectifs de l’entreprise: solution globale 25 S’impliquer dans sa vie: suivi des montage et information des parties Compétences distinctives associées à la Gestion collective 26 Taille du réseau: capacité de distribution 27 Produits innovants et opportuns: lancés au bon moment 28 Prépondérance de la communication produit et efficacité de la campagne commerciale attachée aux produits 21
  • 22. Profil de compétences du métier : Intermédiation financière Compétences communes au métier d’intervenant sur marché Compétences de base 1 Puissance financière pour lever des capitaux 2 Implication ancienne dans le fonctionnement des marchés financier 3 Professionnalisme des courtiers: Équipes spécialisées par marchés et par produits 4 Présence sur les places financière internationale 5 Organisation d’un système de surveillance des risques de marché Compétences distinctives 6 Mise en oeuvre efficace de méthode d’analyse boursière: évaluation des risques liés aux produits (change, taux,...) et couverture de ces risques 7 Rapidité dans la levée de fonds peu cher pour son propre compte ou pour des tiers 8 Capacité à saisir les opportunités sur les marchés internationaux des capitaux (Europe/USA/Asie) 9 Innovation financière: montage les plus adaptés 10 Assurer la négociation et les arbitrages: « art » des équipes 11 Rapidité et fiabilité dans le traitement des opérations et des ordres: efficacité des salles de marché (contenu technologique) 12 Orienter les marchés : teneur de marché sur certaines valeurs et certains produits 13 Solidité financière Compétences distinctives associées à gestion de valeurs mobilières 14 Réseau commercial avec une capacité de distribution de gros volume 15 Participation à de nombreux syndicats d’émissions et si possible comme chef de file 16 Existence d’une recherche de qualité en soutien de la distribution (analyse financière des émetteurs 17 Identification des opérations à forte chances de succès 18 Expertise et intuition des prix de marché Compétences distinctives associées à l’Intermédiation boursière 19 Capacité à générer et traiter des volumes élevés à bas coûts (organisation technique, réseau) Compétences distinctives associées à l’activité de Commercial sur marchés 20 capacité à coter de bon prix sur de nombreux produits pour des tailles éventuellement importantes 21 Capacité technique et de prise de risque du trading associé 22 Evaluation du risque de contrepartie (risque commercial) et facturation correcte de ce risque supplémentaire 23 Etre référencé auprès des trésoriers des grandes entreprises et présence commerciale active 22
  • 23. Profil de compétences du métier : Conservation de titres Compétences associées à la conservation Compétences de base 1 Connaissance des besoins spécifiques de la clientèle en matière fiscale, juridique et de reporting 2 Mise en oeuvre d’éléments techniques de communication entre le dépositaire et son client : messages formatés, utilisation de SWIFT, liaisons propres à l’établissement 3 Système d’information: Gestion des données sur un client 4 Contrôle précis des transactions et procédures fines 5 Politique commerciale suffisamment agressive pour recruter des clients 6 Formation et recrutement du personnel 7 Assurer la sécurité des titres confiés 8 Maîtrise des risques 9 Maîtrise des techniques de marché 10 Développement d’outils de communication allant vers la transmission d’informations en temps réel Compétences distinctives 11 Ticket d’entrée élevée: Puissance financière 12 Antériorité de l’exercice de cette activité 13 Anticipation des besoins: relation de proximité avec les grands investisseurs 14 Personnel à l’écoute du client essentiel lors du traitement d’erreurs 15 Bases de données permettant de prévoir l’évolution du titre du client dont on est dépositaire 16 Nouer des relations avec les global custodian pour se faire référencer 17 Innovation de service 17 Adapter en permanence la chaîne de traitement aux évolutions de marché 23
  • 24. Bibliographie Alberto Sousa de Vasconcellos J. , Hambrick C.K. (1989), « Key success Factors : Test of a general theory in the mature Industrial-Product Sector », Strategic Management Journal, vol 10, p. 367-382. Allouche J, Schmidt G. (1995), Les Outils de la décision stratégique, Tome 2 Depuis 1980, Ed. La Découverte, Repère. Amit R., Shoemaker P.J.H. (1993), « Strategic assets and organizational rent », Strategic Management Journal, 14, p. 33-46. Arrègle J.L. (1996), « Analyse ressource based et identification des actifs stratégiques », Revue Française de Gestion, mars-avril, p. 84-94. Badoc M. (1986), Marketing management de la banque et de l’assurance européenne, les Editions d'Organisation, Paris. Bakker H., Jones W., Nichols M. (1994), « Using core competences to develop new business », Long Range Planning, vol 27, 6, p. 13-27. Barney J.B. (1990), « Firm ressources and sustained competitive advantage », Journal of Management, 1, p. 99-120. Barney J.B. (1995), « Looking inside for competitive advantage », Academy of management executive, 4, p. 49-61. Black J.A., Boal K.B. (1994), « Strategic ressources : traits, configuration and paths to sustainable competitive advantage », Strategic Management Journal, 15, p. 131-148. Christensen C. (1993), « The rigid disk drive industry : A history of commercial and technological turbulence », Business History review, 67, p. 531-588. Collis D.J. (1994), « How valuable are organizational capabilities », Strategic Management Journal, 15, p. 143-152. Collis D.J., Montgomery C.A. (1995), « Competing on resources : Strategy in the 1990s », Harvard Business Review, july-August, p. 118-128. Dierickx I., Cool C.K. (1989), « Asset stock accumulation and sustainability of competitive advantage », Management Science, 12, p.1504-1511. Ferrary M. (1997), « Banques à réseaux : à la recherche de l’avantage concurrentiel », Revue Française de Gestion, novembre-décembre, p. 52-62. Grant R.M. (1991), « The ressource based theory of competitive advantage : implication for strategy formulation », California Management Review, spring, p. 114-135. Hall R. (1992), « The strategic analysis of intangible ressources », Strategic Management Journal, 13, p. 135-144. Haubrich J. (1989), « Financial intermediation, delegated monitoring and long term relationships », Journal of banking and finance, 13. Hamel G. (1994), The concept of core competence, in Hamel G and Heene A. (eds), Competence-based competition, Wiley/SMS, p. 11-33. Henderson R., Cockburn I. (1994), « Measuring competence ? Exploring firm effects in pharmaceutical research », Strategic Management Journal, 15, p. 63-84. 24
  • 25. Jackson O. (1993), « Build Customer Relationships that last », Harvard Business Review, Novembre-Décembre, p. 120-128. Klein J.A., Edge G.M., Kass T . (1991) , « Skill-based competition », Journal of General Management, vol 16, 4, 1-15. Koenig G. (1999), Les ressources au principe de la stratégie, in De nouvelles théories pour gérer l’entreprise, Economica. Lamarque E. (1999), « Les activités clés des métiers bancaires », Finance Contrôle Stratégie, Juin. Learned E.P., Christensen C.R., Andrew K, Guth W.Q (1969), Business policy, Text and Cases, Irwin. Lippman S.A., Rumelt R.P., (1982), Uncertain Imitability : an analysis of interfirm differences in efficiency under competition, Bell Journal of Economics, p. 418-438. Long C., Vickers-Koch M. (1995), « Using core capabilities to create competitive advantage », Organizational Dynamics, Summer, p. 7-22. Martinet A.C. (1983), Stratégie, Vuibert. Martinet A.C. (1990), Diagnostic stratégique, Vuibert entreprise, Paris. Mascarenhas B., Bajeva A., Mamoon J. (1998), « Dynamic of core competencies in leading multinational companies », California Management Review, 40, 4. Mehra A. (1996), « Ressource and market base determinants of performance in the US banking industry », Strategic Management Journal, 17, p. 307-322. Meidan A. (1996), Marketing Financial Services, MacMillan Press. Moingeon B. (1994), « L’auto-analyse stratégique: un exercice délicat », L’Expansion Management Review, Automne. Nisbett R.D, Wilson T.D. (1977), « The halo effect : Evidence for unconscious alteration of judgements », journal of personality & social psychology, 35, p. 272-282. Prahalad C.K., Hamel G. (1990), « The core competence of the corporation », Harvard Business Review, 3, p. 79-91. Penrose E. (1959), The theory of the growth of the firm, Basil Blackwell. Peteraf M.A., (1993), « The cornerstones of competitive advantage : a resource-based view », Strategic Management Journal, 14, p. 179-191. Porter M.E. (1985), Competitive advantage : creating and sustaining superior performance, Free Press. Strategor (1988), Stratégie, structure, décision, identité, politique générale d’entreprise, InterEditions. Tampoe M. (1994), « Exploiting the core compétence of your organization », Long Range Planning, vol 27, 4. Tywoniak S.A., (1997), Le Modèle des ressources et des compétences : un nouveau paradigme pour le management stratégique ?, Communication au congrès AIMS, HEC Montréal. Tregoe B., Zimmerman J. (1982), La force motrice: Une nouvelle stratégie pour gérer l'entreprise, InterEditions. 25
  • 26. Walter I. (1988), Global competition in financial services, Cambridge, Ballinger. Wernerfelt B. (1984), « A ressource based view of the firm », Strategic Management Journal, p 171-180. Wheelwright S.C., Clark K.B. (1992), Revolutionizing product performance, Free Press. Winter S.J. (1987), Knowledge and competence as strategic assets, in The competitive challenge, Tushman M.. and Van de Ven A.H. (eds), University of California, Berkeley, p. 159-184. Zollinger M. (1992), Marketing et stratégies bancaires : La métamorphose, Dunod. Zollinger M ., Lamarque E., (1999), Marketing et Stratégie de la banque, Dunod, 3ième Ed. 26