Comment les ressources électroniques en libre accès sont-elles traitées dans les bibliothèques universitaires et services communs de documentation ? La question mérite d'être posée dans la mesure où, pouvant être accédées en dehors de l'intermédiation bibliothécaire, ces ressources interrogent à leur tour les fonctions que peuvent assumer les bibliothèques dans la nouvelle économie documentaire du numérique. Si ces institutions ont fortement participé au cours des dernières années au mouvement du libre accès, en soutenant la mise en place d’archives ouvertes par exemple, et en accompagnant les chercheurs dans les pratiques d’auto-archivage de leur production scientifique (Green OA), leur implication au niveau de l’autre voie du libre accès – la production de ressources éditées comme des revues électroniques (Gold OA) est moins naturelle. L’activité de référencement et de valorisation de ces ressources d’accès libre peut en effet être a priori appréhendée comme étant en décalage par rapport à l’activité souveraine des bibliothèques qui consiste à acquérir (l’accès à) des ressources documentaires pour les mettre à disposition de leur public. Il reste à se demander si ce décalage voire cette contradiction théorique entre les deux types d’activités est confirmée dans l’observation concrète que l’on peut faire des pratiques documentaires dans les bibliothèques.