La veille de red guy du 04.03.15 objets désobéissants
1.
2. Au menu cette semaine
• L’actu mise à nu :
– La nomophobie frappe fort
– La pratique du retargeting s’étend
– Paris entend rester la capitale mondiale des congrès
• Point de vue : Les objets désobéissants
• Innovations et tendances :
– Fini l’auto-dénigrement sur Twitter
– Quand le petit noir se mange
– Apple veut que sa montre soit en vogue
4. La nomophobie frappe fort
• On connait la pathologie qui frappe ceux
qui sont séparés de leur mobile.
• Russell Clayton, un chercheur américain
a mené une étude* pour mesurer l’effet
de cette séparation. Selon lui, le mobile
crée une sorte de 6ème sens – comme
chez certains animaux – qui contribue à
créer un iSelf (un "soi connecté").
• Une pathologie handicapante : lors de
ses tests d’intelligence, les résultats des
étudiants auxquels on annonçait une
panne de réseau chutaient sensiblement
sous l’effet d’un stress psychologique !
Cliquez sur l’image pour lire l’article
5. La pratique du retargeting s’étend
• La société de retargeting AdRoll a mené
une étude sur ce sujet en Europe*, dont
il ressort quelques faits saillants :
– 9 marketeurs sur 10 estiment que
cette technique performe aussi bien
ou mieux que le search
– Ils recherchent avant tout des gains
de notoriété (60%), puis de ventes
(57%) et de fidélisation (51%).
– plus de la moitié pratiquent déjà le
retargeting sur mobile.
• La distribution en est sur-utilisatrice bien
sûr…Cliquez sur l’image pour télécharger l’étude
6. Paris entend rester la capitale
mondiale des congrès
• Tour Triangle ou pas, Paris aura le plus
grand centre de congrès d’Europe.
• Passée en 3 ans de la 10ème à la 3ème
place des villes les plus attractives du
monde (et à la 2ème en R&D derrière
Shanghai), Paris compte bien tirer profit
de ses atouts retrouvés.
• Engagé dans une rénovation de 5 ans
(budget 500 M€, grands noms : Nouvel,
Portzamparc, Perrault…), le parc des
expositions de la porte de Versailles va
passer d’une capacité de 10.000 à
25.000 participants/exposants en 2018.
7. L’œil de Red Guy sur le retargeting
• Le retargeting consiste à re-proposer de manière
répétée un produit ou un service auquel un individu a
été exposé au cours d’une recherche ou d’une
démarche d’achat non conclusive sur internet.
• Cette technique part du principe qu’un acte interrompu
à un moment donné peut être récupéré à un autre
moment. Or, si l’interruption est due à un dérangement
extérieur ou à un facteur bloquant (le prix par ex.), le
retargeting n’est efficace que si ce dernier est gommé.
• Si ce facteur persiste (l’article n’existe pas à la bonne
taille par ex.) ou si l’achat n’était pas envisagé de toute
façon, cette technique devient vite irritante et atteint le
but inverse de celui souhaité : elle éloigne les gens de la
marque. De plus, elle n’intervient que si une intention est
exprimée par une visite. C’est donc rarement une arme
de conquête de vrais nouveaux clients.
10. Quand les objets désobéissent…
• Cette semaine, nous nous sommes intéressés aux objets qui
disent non. Ce que l’on appelle les objets désobéissants, utilisés
lors de manifestations ou dans le cadre de communications
contestataires.
• Pour la première fois, une exposition leur a été consacrée au
Victoria & Albert Museum à Londres. C’est l’occasion de se
pencher sur la conception de ces objets désobéissants ainsi que
sur leur impact culturel, social et politique.
• Cette expo close début février comptait une centaine d’objets
remis dans leur contexte à l’aide de vidéos et d’articles, retraçant
les contestations mondiales de ces 30 dernières années.
11. Détournement & création
• Pour commencer, il faut savoir qu’un objet peut être désobéissant
de différentes manières :
– les objets du quotidiens détournés de leur usage premier
(bouteilles en plastique transformées en masques à gaz,
roues de vélos récupérées pour créer un char…),
– ceux qui font appel aux arts appliqués traditionnels (comme
les pancartes aux messages peints à la main),
– et ceux qui utilisent les nouvelles technologies et le hacking
(drones, robots).
• Voici quelques exemples…
12. Service à thé révolutionnaire
• L’affaire n’est pas nouvelle… Dès
1909, les suffragettes anglaises ont
recours à une stratégie d’infiltration.
Elles fabriquent et vendent des objets
dérivés comme de la vaisselle ou du
linge de maison qui affiche les couleurs
de la Women’s Social and Political
Union (WSPU).
• Du coup, les tasses de porcelaine avec
le logo vert emblème du WSPU servent
à promouvoir leur campagne dans les
salons édouardiens.
13. Les policiers jouent au beach-volley
• Plus près de nous, lors de la grève
générale à Barcelone en 2012, les
manifestants envoient sur les forces
de l’ordre d’énormes ballons
gonflables en forme de pavés géants.
Pour s’en débarrasser, les policiers
n’ont pas d’autres choix que de
renvoyer les ballons. Et de laisser
croire qu’ils jouent au beach-volley !
• Au travers de cette action, les
manifestants cherchent à ridiculiser
les autorités.
14. Livres comme boucliers
• En 2010, pour protester contre les
coupes budgétaires dans l’éducation,
les étudiants italiens ont utilisés des
boucliers imitant des couvertures de
livre pour se protéger des policiers.
Leurs boucliers comportent le titre d’un
livre et le nom de son auteur.
• But : obtenir, dans les reprises médias,
des photos de policiers attaquent des
classiques de la littérature, autrement
dit incarnant l’attaque par l’Etat de la
culture et de l’éducation !
15. Les parapluies se rebellent
• Le parapluie a été un symbole de
ralliement lors des manifestations pro-
démocratie à Hong Kong. En plus de
s’abriter (modestement) grâce à eux
contre les gaz lacrymogènes, les
manifestants ont montré qu’ils se
protégeaient du contrôle que le
pouvoir central de Pékin exerce sur la
vie politique de la ville depuis 1997.
• Une révolution des parapluies qu’on a
pu voir très connectée, ce qui augure
des mobilisations citoyennes de
demain.
16. L’ancêtre de Twitter
• TXTmob est un service utilisé lors de la
convention républicaine de 2004 à New
York pour communiquer directement via
les smartphones et non par les médias
traditionnels.
• Il suffit d’enregistrer son n° de téléphone
sur le site pour diffuser des messages à
tous les inscrits. Un outil qui a permis de
faciliter la diffusion d’informations et
coordonner les manifestations avant
l’arrivée des smartphone. Il est amusant
de noter que Twitter s’est inspiré de ce
service !
17. Les robots activistes
• Les militants savent aussi utiliser les
nouvelles technologies : des robots,
appelés « robots contestataires »,
permettent aux activistes de contester
publiquement avec moins de risques.
• En effet, ces robots sont téléguidés
jusqu’à une distance de 90 m. Conçu en
Autriche dès 1999 , Little Brother peut
distribuer des tracts. Et GraffitiWriter,
du même inventeur que le TXTmob, est
un véhicule télécommandé qui peint à
distance des slogans sur le sol.
18. Créativité & solidarité
• Les exemples précédents montrent que les objets désobéissants
ne sont pas conçus par des professionnels mais sont réalisés
collectivement, dans le feu de l’action et avec les moyens du
bord. On oublie vite d’où émane l’idée. Les modes d’emploi sont
disponibles sur internet afin que chacun puisse reproduire l’objet.
• Toutefois, comme on n’a pu le voir avec les robots, certains
professionnels prêtent leur savoir-faire aux contestataires. En
2009, lors du sommet de Copenhague sur le climat, les Bike
Blocks font leur apparition, lancés par The Laboratory of
Insurrectionary Imagination qui détournent des vélos pour faire
des bruits afin de gêner la police.
19. « Communicazione povera »
• Ces objets pleins de créativité montrent que les contestataires,
souvent critiques à l’égard de la communication, n’hésitent pas à
reprendre ses techniques pour faire avancer leurs idées.
• Certains de ces objets moyens de communication désobéissants
marquent les esprits plus que les autres, comme par ex. les
marionnettes géantes en papier mâché pour protester contre la
guerre en Irak.
• Comme les concepteurs de l’arte povera, qui réalisaient des
œuvres d’art avec des déchets et des détritus, des individus avec
peu de ressources peuvent agir ensemble en étant solidaire et
utilisant leur créativité pour brocarder les autorités.
20. Les puissants pris à leur propre jeu
• Si on reprend l’exemple des Book Blocks, ces boucliers réalisés
avec des bouts de carton mais qui reprennent des couvertures de
livres qui défendent la liberté, on voit qu’une symbolique très
basique mais très interpellante s’enclenche : si les policiers
attaquent les manifestants, cela revient à dire que les autorités
italiennes combattent les idées fondatrices de la civilisation.
• Les images reprises par les médias, souvent utilisés par les
politiciens eux-mêmes pour leur exposition médiatique et jugés
« indépendants » (le 4ème pouvoir), parleront d’elle-même…
21. De l’anti-autorité à l’autoritarisme…
• Avec le temps et la victoire des factions qui
les utilisent, certains objets désobéissants,
même parmi les plus symboliques, peuvent
s’institutionnaliser, voire devenir des
symboles caricaturaux d’un ordre qui ne
tolère plus le désordre.
• C’est le cas par ex. du symbole ci-contre,
qui ne joue plus depuis longtemps son rôle
d’aiguillon mais reflète les préoccupations
très terre-à-terre d’un groupe d’intérêt.
• Une dérive des objets de communication
qui donne à réfléchir…
22. La révolution des objets
• Dans un tel contexte, les objets désobéissants ont l’air minable
mais ils s’avèrent de redoutables armes de communication.
• Les boucliers italiens ont inspiré d’autres étudiants dans le monde
entier et sont devenus un emblème de la protestation, comme le
parapluie à Hong Kong, les masques à gaz durant l’occupation du
parc Gezi à Istanbul, le masque Guy Fawkes des Anonymous, etc.
• On peut imaginer que les nouvelles technologies (impression 3D,
drones, etc.) vont stimuler l’imagination des contestataires de tout
poil et donner du fil à retordre aux autorités trop rétrogrades !...
24. Fini l’auto-dénigrement sur Twitter
Cliquez sur l’image pour voir la vidéo
• 4 tweets négatifs sur la beauté et l’image du corps sur 5 sont publiés par des
femmes. Suite à cette étude, Dove lance avec Twitter #SpeakBeautiful, une
campagne pour promouvoir les tweets positifs sur la beauté des femmes.
25. Quand le petit noir se mange
• KFC a trouvé comment remplacer le petit biscuit qu’on mange avec le café :
ses tasses seront comestibles. Un biscuit, une couche de "papier de sucre"
et de chocolat qui ne fond pas : le café reste chaud et le biscuit croustille.
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26. Apple veut que sa montre soit en vogue
• Les priorités de l’AppleWatch sont claires : après avoir fait la couverture du
magazine Self* en Chine, la marque se paie 12 pages de pub au cœur du
Vogue* américain. Centrées dur le produit, comme à son habitude…
Cliquez sur l’image pour voir le gif sonore
27. Index des liens
• La nomophobie frappe fort : http://www.surewise.com/gadget-insurance/blog/nomophobia-or-
the-case-of-iphone-separation-anxiety
• La pratique du retargeting s’étend : https://www.adroll.com/resources/reports/state-of-the-
industry-
europe?utm_source=emarketer&utm_medium=external_email&utm_campaign=2014_state_
of_the_industry_report_EMEA&utm_term=email&utm_content=fyi
• Paris reste la capitale des congrès : http://www.lesechos.fr/industrie-services/services-
conseils/0204182435617-paris-aura-le-plus-grand-centre-de-congres-deurope-1096343.php
• Fini l’auto-dénigrement sur Twitter : https://www.youtube.com/watch?v=_cncxoJPwBw
• Quand le petit noir se mange : http://www.huffingtonpost.fr/2015/02/27/kfc-fast-food-
comestible-tasse-cafe-photos_n_6767744.html
• Apple veut que sa montre soit en vogue : http://mashable.com/2015/02/25/apple-watch-
vogue/