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Sacrés Gamins
      du
   Maârif
 Par Manu
 MUNOZ
Le plan de notre
quartier
Quelle chance d’être nés au Maârif ou d’y être arrivés très jeunes et d’avoir ainsi profité
de cette enfance qu’on ne reverra jamais ailleurs, surtout par les temps qui courent.

Chaque rue était protégée par sa bande de gamins et lorsque leur territoire était envahi
par ceux d’une autre rue, suivait alors une déclaration de guerre.
Oui, on se déclarait "la guerre", une guerre de gamins armés jusqu’aux dents, avec
fusils et révolvers (en plastique) arcs, flèches, tire-boulettes et branches de palmier.
Enfin… de vrais petits guerriers !

Bien sûr il était rare de se "taper" dessus. Une fois face à face, on arrivait à négocier.
Déjà, si jeune, nous savions négocier notre sécurité.

Certes, il y eut quelques accrochages et celui dont je me souviens très bien
c’était avec les gamins de la rue du Pelvoux. Là oui quelques coups ont été échangés.
Mais jamais il n’y eut de blessés graves.

Lorsque l’on devait s’affronter à une rue "très puissante", on s’alliait à d’autres rues
pour la combattre. C’est marrant, les personnes âgées nous regardaient nous déplacer
avec tout cet armement enfantin mais bien sûr, personne ne nous disait rien.

Les jeux de l’époque, franchement, je ne sais pas comment nous avons su y jouer,
ni comment on les a découvert ou qui nous les a fait découvrir.
Ces jeux, dans leur grande majorité, se faisaient dans la rue,
car nous étions plutôt dehors qu’à la maison.
Rappelons qu’à l’époque, il y avait peu de voitures, donc moins de danger et puis,
les jeux dans la rue étaient plus divers, car ils se jouaient en groupe.

Nous étions les rois de la rue, ce qui donnait grande vie au voisinage.

Souvenez-vous de quelques uns…

le fameux : « tu l’as, tu l’as perché »

et notre également fameux :
« cache-cache »,

Mais aussi : « cache-cache la boite »,
(celui qui payait, oui on employait ce verbe mais il aurait été plus logique de dire :
chercher, mais c’était comme ça !)

Donc, celui qui "payait" avait prés de lui, posée par terre, une boite de conserve
(vide bien sûr) et lorsqu’il commençait à chercher, il devait s’éloigner de la boite : 
ce qui permettait à ceux qui étaient cachés pas trop loin, de venir en courant,
et de mettre un coup de pied à la boite, ce qui obligeait, celui qui payait, à revenir
la mettre en place et donnait l’opportunité aux autres de changer de cachette !!
Je continue avec les jeux :

« à délivrer »,
« ballon prisonnier »,
« au loup et la biche »,
« saute-moutons », parfois, on faisait presque notre portion de rue à saute-moutons,
on aurait cru un troupeau de kangourous faisant sa randonnée.

Autre jeux :
« le tour de France »
qu’on traçait sur la chaussée en jouant avec des capsules de bouteilles de soda,
que nous allions chercher au champ de l’école ou auprès des cafés
du boulevard Jean Courtin.

« 1,2,3  feu »,

« au kine » (assez douloureux pour nos petits doigts, car le kine qu’on avait taillé
 sur un morceau de manche de balai venait assez fort lorsqu’il était bien envoyé
 et surtout en tournoyant).

« la chasse au trésor », on laissait des messages un peu partout qui menaient au trésor,

Et… notre fameux « tchitcha la fava » !!
saute-mouton




                                  chicha la fava




cache-cache




                                                   arc et flèches
              ballon-prisonnier                    une de nos armes
                                                   de petits guerriers
Nos fameux « noyaux d’abricots ».




Qui n’avait pas son petit sac plein ? L’abricot était notre fruit préféré
car nous savions que nous pourrions récupérer les noyaux
sans devoir les gagner au jeu !!
Jeu qui avait commencé par un tas de 4 noyaux qu’on devait abattre.

Puis on se modernisa en employant une boite de chaussures
( je ne sais plus si c’était "Derby" ou "Bata" ) dans laquelle on faisait des trous
de plusieurs dimensions et on devait introduire les noyaux à l’intérieur.


Et nos "billes" ?  Comme pour les noyaux d’abricots, chacun avait
son petit sac plein de billes très belles qui furent, par la suite,
détrônées par les billes en agate, encore plus belles.

Ne pas oublier non plus le jeu "au gendarme et au voleur".
« Les patins à roulettes » dont les premiers avaient des roues en ferraille.
Ah là là, quel boucan lorsque l’on patinait sur le trottoir !
Mais personne ne disait rien, nous étions des gosses…

                                            Bob, Manu, Victor, Dany et Loulou en patins !




 Un jeu aussi dont je me souviens : le "glou-glou" : on creusait un trou
 dans la terre et les billes devaient entrer. Ensuite, il fallait les faire sortir.
 Mais à partir de là, je ne me souviens pas trop bien de la règle du jeu.
Il y avait aussi les socles des arbres de l’école du Maârif : là oui, on devait
faire sortir la bille de l’adversaire à l’aide de notre bille.

Le jeu des "osselets" qu’on allait récupérer chez le boucher du coin.
Il y avait 4 faces et chacune avait son nom et sa ponctuation.
Je ne me souviens que de deux noms : chien et miche (ou niche),
Les autres je ne m’en souviens pas, mais je crois que la meilleure ponctuation
était : chien.

Le jeu des "5 petites pierres" que nous modelions en les limant sur le bord du
trottoir. La seule phase de ce jeu dont je me souvienne,
c’était qu’à un moment donné, on faisait un pont avec notre main gauche
et on jetait, par derrière, les petites pierres.

On en prenait une et l’adversaire en choisissait une autre. Bien sûr il prenait
celle qui était le plus près de l’entrée du pont car le jeu consistait
à jeter en l’air la pierre attrapée et faire entrer les autres une par une
dans le pont, sans toucher la pierre qui avait été choisie par l’adversaire
et en dernier, on la rentrait.
Parfois, la position des pierres faisait qu’on pouvait d’un seul coup faire entrer
toutes les autres pierres sauf celle qui avait été choisie et qu’on entrait en
dernier.
Puis il y avait aussi ces jeux :

"des métiers"

"Jacques a dit". De ce jeu, ce que nous aimions le plus, c’était le moment
d’exécuter les gages qui nous avaient été donnés pour avoir perdu.
Le gage préféré et qui n’était jamais difficile à exécuter, était de devoir
faire un bisou à telle ou telle fille.

La fameuse « toupie »


où, en dehors du plaisir de la prendre dans la main lorsqu’elle tournait,
était d’éclater la toupie du compagnon. Sans oublier la toupie arabe qui,
une fois lâchée, devait être fouettée pour qu’elle continue à tourner.
Elle avait une forme différente des autres. Plus tard, sont arrivées ces grosses
toupies mécaniques avec sons et lumières.

Qui ne se rappelle pas du « téléphone » que nous faisions avec des boites de
conserves reliées par une ficelle ? On employait surtout des boites de cirages,
car elles étaient moins profondes et on devait mieux entendre.
Mais franchement maintenant, je ne me souviens plus si cela marchait réellement
ou si l’autre qui était à quelques mètres… parlait trop fort et on l’entendait !!
planche à roulettes

colin-maillard




 jokari
                 prêts pour la course !!!




                                                 cerf-volant
"Colin Maillard". Ce jeu n’était pas très apprécié par ces gamins.
Cela faisait un peu fillette, mais… on y jouait quand même !

Les duels qu’on faisait en montant un compagnon à "bouriquette",
le jeu consistait à se faire basculer.

Nos fameuses "charrettes à roulements" certaines à 4 et d’autres à 3 roulements.
Je me demande bien où l’on se "démerdait "  les roulements. Comment faisions-nous
pour percer les planches et mettre des boulons avec écrous et rondelles.

Il y avait aussi le "Je déclare la guerre". C’était un grand carré que l’on traçait
sur la chaussée et que l’on divisait suivant le nombre de joueurs.
Chacun mettait le nom du pays de son choix.
Celui qui payait devait, à haute voix, déclarer la guerre à l’un de ces pays.
Tout le monde devait se sauver sauf celui qui occupait ce pays et devait sauter
au centre du jeu, dire : STOP ! Et tous les autres de s’arrêter net.

Il cherchait le plus près mais ne pouvait faire plus de 3 pas pour arriver à lui.
S’il y arrivait, il gagnait la guerre, sinon, c’était l’autre pays qui la gagnait.

Puis le jeu du "béret", le "jokari" : pas facile pour des gamins de taper 2 fois
de suite, sur la balle. On passait plus de temps à dérouler l’élastique de la raquette,
que d’envoyer la balle.
Nos "cerfs-volants" que nous fabriquions avec du papier et des roseaux
que nous collions avec de l’eau et de la farine.
Question : comment a-t-on su que la farine + eau ferait de la colle ?

Il fallait quand même savoir équilibrer les 3 ou 4 cordes en forme de triangle
qui donnaient une bonne stabilité au cerf-volant, une fois en l’air.
Pour la queue, nos mères, se chargeaient de nous procurer des restes de tissus.
Dommage, la plupart terminaient leur vol dans les fils électriques !!




On faisait également des "parachutes en tissu" : on y attachait un soldat de plomb.
Là aussi, il fallait bien ajuster les cordes pour que le soldat tombe
le plus droit possible.

Et puis bien sûr nos "avions et fusées en papier" que nous décorions
et qui planaient très bien.

Aujourd’hui encore j’en fais pour mes petits fils.
Notre fameuse "tire boulette" conçue avec une branche en forme de Y,
sur laquelle on montait des élastiques carrés achetés chez le droguiste du coin.
Pour le cuir de la prise de la pierre, c’était le cordonnier de l’autre coin
qui nous fournissait le cuir et nous, on le découpait.

Ceux qui se souviennent de nos tire-boulettes, à part nos pouces qui étaient
en 1ère ligne à la sortie de la pierre, ce sont les lampadaires de l’école du Maârif !!!
Ils ont du être soulagés lorsque nous sommes partis au collège…

On avait à l’époque des "pierres à feux" qu’on lançait par terre ou sur les murs.
À chaque contact, ça faisait une petite explosion.
On avait découvert, vu que nous étions toujours à la recherche de nouveautés,
que ces pierres, si on les frottait sur nos mains, devenaient phosphorescentes.
Mais il fallait le faire dans un endroit sombre.
Les collections aussi :

à part les "timbres" et les "porte-clefs" car, rare était celui qui n’en avait pas une,
c’était celle des "bouchons de soda" avec lesquels on faisait des jeux et même
des "pins" !
On devait retirer délicatement la partie en liège, mettre le bouchon
à l’extérieur d’une chemise ou d’un tricot.
Avec la partie intérieure en liège, on faisait pression sur la partie qui était
à l’extérieur et cela restait collé à notre chemise !!

Qui ne se souvient pas de nos "boules puantes" que l’on plaçait dans la classe ?
Et de ces petites "boulettes" qui tombaient des arbres sur les trottoirs ?
Pendant le chemin de l’école, nous prenions un grand plaisir à les écraser.

Et les boites de conserves que l’on mettait au centre de la chaussée avec,
à l’intérieur, un "pétard" qui les faisait sauter en l’air avec un bruit sourd.

Nos "carabines" fabriquées avec des branches de palmier. On avait encore comme
munition des rondelles de chambre à air et, avec un système de gâchette
et un clou que l’on mettait à l’extrémité de la branche, cela faisait
une arme redoutable. Surtout pour les jambes, nous qui étions toujours
en pantalons courts (shorts).

Nos "carabines à plomb" (Diane)… Lorsque nous étions en panne de munition, on
utilisait de la mie de pain, également assez douloureux pour nos petites jambes.
Collection J.Salerno




               collection J.Salerno




Collection J.Salerno
Je me souviens vaguement d’un engin que nous fabriquions avec une bobine
de fil à coudre vide.
À l’aide d un canif, on faisait des petites entailles sur les 2 diamètres et,
dans le trou central, nous passions un élastique puis nous placions un genre d’axe,
ce qui nous permettait de tendre l’élastique.

Lorsqu’ on le lâchait par terre, cela avançait et était capable de grimper
n’importe quel obstacle de petite hauteur.

Dans nos inventions, il y eut aussi un "revolver" que l’on faisait avec un boitier (?)
et des épingles à linge.
Les munitions étaient également des rondelles de chambres air.

En parlant de chambre à air, vous souvenez-vous de nos "bouées"
qui n’étaient autres, que des chambres à air de camion et sentaient
fort le caoutchouc.

L’énorme valve au centre égratignait nos petits corps lorsque l’on essayait
de plonger à l’intérieur de la bouée !!.
                                     !!
Nous avions aussi trouvé un jeu que l’on concevait avec une allumette (chariot)
sur laquelle on entourait le phosphore d’un morceau de papier métallisé récupéré
sur le goulot des bouteilles de vin.
Après l’avoir placé sur un rebord de fenêtre, on l’allumait et l’allumette était
éjectée au moins à 2 mètres en faisant une petite explosion.

Toujours sur le même sujet, un jeu que l’on réalisait en remplissant
d’eau "un tube d‘aspirine".
Après l’avoir bouché, nous le placions sur un support avec une bougie allumée
en dessous qui, lorsqu’elle avait fait évaporer toute l’eau du tube,
expulsait le bouchon assez fort sur des soldats qu’on avait mis en face
avant d’allumer la bougie.
Et voilà, on était content, et on recommençait.

On avait aussi inventé, à l’aide d’une feuille de papier, une sorte de "pliage" 
qui se terminait pas 2 bouts que nous prenions avec le pouce et l’index.
Nous l’agitions violemment de haut en bas, ce qui faisait que ce pliage s’ouvrait
en faisant un bruit assez fort, parfois si fort, que tout l’ensemble se déchirait.
Cet autre jeu aussi, fait à l’aide d’une feuille pliée en plusieurs morceaux
 et qu’on appelait la "cocotte". On y introduisait nos 2 pouces et index
 que nous articulions dans un sens et dans l’autre.
 Cela ressemblait à un bec de poule qui s’ouvrait et se fermait,
 d’où le nom, la cocotte.




Autre jeu de feuille pliée : les "8 faces".
À chaque ouverture apparaissait 4 faces avec une couleur chacune
et la même chose dans l’autre position. En dessous de ces 8 faces, dans les 2
positions, il y avait des noms de filles si le jeu était fait par des garçons,
des noms de garçons si le jeu était fait par des filles.
On demandait alors à quelqu’un de dire un chiffre, on articulait la cocotte
dans un sens et dans l’autre jusqu’à atteindre ce chiffre.
Là, on montrait les 4 faces en couleur et on demandait d’en choisir une.
Au-dessous de cette couleur, on découvrait le nom du garçon ou de la fille
en question.
diabolo                        yoyo

scoubidous




     jeu de l’oie
                              jeu des petits chevaux
Vous souvenez-vous de tout ce temps passé à créer nos "scoubidous" ?
Tout d’abord carrés, puis ronds ou torsadés, ensuite, lorsque nous devînmes
de vrais petits "professionnels" dans ce travail, nous en fîmes même
avec des billes à l’intérieur.

Puis nos "yoyos" et "diabolos" qui nécessitaient tout de même une certaine adresse.

Sans oublier également nos jeux de table :
de " l’oie ",
des "petits chevaux",
du "Monopoly",
du "Mikado",
du "Mille bornes",
de cartes, comme : "7 et demi", "la bataille" et le jeu des "7 familles".

Quel gamin n’a pas eu ses "petits cowboys" avec leurs chevaux,
et même ses  "Indiens" avec leurs tentes et leurs totems, comme dans Rio Bravo !

C’était la vraie guerre, mais on s’arrangeait toujours pour que ce soit
les cowboys qui gagnent. Malgré tout, j’avais un grand penchant pour les Indiens,
leurs costumes en daim, leurs maquillages, leurs chevelures,
leurs têtes bronzées, etc…
jeu des 7 familles




MIKADO
Et notre premier "harmonica" en plastique ? Il y en avait de plusieurs couleurs.
  Plus tard arrivèrent les autres, plus sophistiqués, avec piston d’accompagnement.




Puis ce jeu, un petit "avion", que l’on remontait à clé et qui était tenu
par un fil de fer rigide. On le faisait tourner autour de nous et lui
faisions même faire des loopings.




Le "garage" à étages, avec pompe à essence,
sa rampe ou son ascenseur pour descendre
les voitures de la marque Dinky-Toys.
Le "train" avec remontoir à clé. Par la suite, son train électrique qui laissait
une "puanteur" de charbon brûlé dans la pièce.

Le "tir au pigeon" qui était sur un trépied avec 4 bras articulés sur lesquels
se trouvaient 4 pigeons tenus par une charnière.
Après l’avoir mis en rotation grâce à un remontage à la clé, on se mettait
à une distance d’environ 2 m et, à l’aide d’une carabine à flèches,
on devait abattre les pigeons.

Parler de nos "trottinettes" en bois puis, plus tard métalliques, avec une pédale
sur la plateforme, ce qui nous permettait d’avancer en appuyant sur elle,
sans mettre les pieds à terre.

Et puis bien sur nos grosses voitures en tôle et à pédales, où il fallait faire
attention de ne pas se couper. Il y avait des bavures partout.

Nos rameurs à 3 roues .
trottinette en bois
                                                 trottinette à pédale




rameur à 3 roues                         voiture à pédales




                     tir au pigeon
Nos petits "vélos" auxquels on avait réussi à mettre une petite musique,
plutôt "emmerdante" pour… les voisins ! On épinglait sur la fourche un morceau
de carton qui, au passage des rayons, lorsqu’on avançait, faisait un son du genre
claquettes et encore plus fort si on le faisait sur les 2 roues.

On avait réussi aussi à retourner les potences de nos vélos.
‘"zaama’" … les Rumis des gamins !!

On jouait aussi avec une jante de vélo, le "cerceau" que l’on promenait
dans toute la rue, grâce à un fil de fer rigide et coudé qui nous permettait
le guider avec beaucoup d’adresse.




Il ne faut pas oublier notre fameux "marteau –ciseaux"
(marteau, feuille, puits et ciseaux).

Il y avait aussi un jeu : le "couteau", que l’on faisait sur la terre en traçant
un rectangle et, à l’aide d’un canif, on devait le planter puis tracer des portions
en y mettant notre initiale.
Le gagnant était celui qui avait le plus de portions avec son initiale.
Je me rappelle d’un jeu qui se faisait avec une "ficelle" à l’aide des doigts.
On formait des figures géométriques et l’on pouvait aussi demander à quelqu’un
de les reprendre sur 2 points différents pour donner une autre forme.




Il y avait aussi cette farce que l’on faisait : c’était de parler avec un camarade
et de le distraire pendant qu’un autre camarade se mettait derrière lui,
à quatre pattes. On avait plus qu’à le pousser pour qu’il tombe à la renverse.
On appelait ce jeu : le "pousse-pousse".

Ce jeu spontané également, en disant :
-Le "dernier qui arrive" à tel endroit est un … !
Alors, pour ne pas être ce dernier … , on avait intérêt à courir.
L’autre, pris d’une décision rapide, signalait un des camarades,
en disant "Gazpacho" et tous les autres… d’essayer de lui baisser les pantalons !
Lorsque l’un de nous sortait de chez le coiffeur, on lui tombait dessus
pour lui mettre une calbotte en lui disant : "la coupe" !
Mais… même avec la Gomina, la castagne, on la sentait !!

Comme nous étions toujours dans la rue, notre jeu préféré était de jouer
au "foot".
On mettait des blocs de pierre comme but, en pleine rue, et, les pauvres
automobilistes qui passaient par là devaient les contourner.

On jouait avec n’importe quoi : des balles de tennis, des ballons de petits diamètres
car, nos vrais ballons, nous les réservions pour jouer dans les champs.
En plus, dans la rue c’était un peu dangereux.
On gardait soigneusement nos vrais ballons de foot à la maison après leur avoir passé
une couche de suif que nous avions été chercher chez le boucher.
                                                          boucher
On jouait également avec des balles faites de chiffons enrobés de rondelles
de chambres à air, et même, avec des boules de billard.

Lorsque l’une de ces balles entrait dans un égout, on se "démerdait" toujours
à trouver une solution. La plus utilisée consistait à prendre une ceinture,
de la boucler et la passer par la fente du couvercle de l’égout.

Un de nous s’allongeait par terre, passait son petit bras à l’intérieur de l’égout
avec une pierre dans la main, qu’il essayait de placer dans l’anneau fait
par la ceinture. On levait doucement jusqu’à ce qu’elle soit plaquée
contre le couvercle et là, on se mettait à plusieurs pour lever le couvercle
car il pesait assez lourd.

Mais que c’était écœurant de mettre le bras dans un égout !!
À cause des cafards et rats.
Il n’y eut jamais de problèmes, même eux, nous connaissaient, dans notre rue.
Et lors de nos feux de la "Saint Jean" ! Tous ces petits gamins pas plus haut
que 3 chumbos (chumbo = figue de Barbarie),
dans les champs de l’école, parmi les broussailles, les orties, les couleuvres
et les scorpions en train de couper des fagots, de les amonceler et les traîner
jusque dans la rue, près à être brulés dans la nuit.

Je me rappelle le lendemain il y avait un cratère à l’emplacement du feu de la veille.
Mon dernier feu sauté de Saint Jean, fut en 1967 à Dar Bouazza.
sur le parking de Jack-Beach.
Les jeux au patronage aussi.
À part ceux où l’on jouait dans la cour avant que le Padre nous réunisse,
il y avait : le "drapeau double" et le "drapeau simple".

Également celui qu’on faisait au champ de l’école, le jeu des "plaquettes"
qui avaient un numéro et que nous nous mettions sur le front.

Nous formions 2 équipes et étions lâchés dans les broussailles du champ.
Le jeu consistait à se cacher et essayer de voir les numéros que portaient
les adversaires en le leur disant à haute voix.
Si c’était bon, on lui enlevait la plaquette, sinon, s’il y avait erreur,
on lui donnait la nôtre.

Lorsque l’on se trouvait face à face avec un adversaire, il fallait se mettre
à quatre pattes, pour empêcher que l’on voit nos numéros et là,
on rampait, puis on sortait en courant.

Pour les gagnants du jeu, c’est à dire l’équipe qui avait ramassé le plus de plaquettes,
il nous était offert en récompense, de la pastèque ou de la grenadine qu’on mettait
dans une grande bassine .

Pouah !! C’était "dégueulasse", trop d’eau pour si peu de sirop et en plus…
de l’eau chaude !
Je ne sais pas si quelqu’un se rappelle, je pense que oui, des parties de "baseball"
(eh oui, du baseball à environ 10 ans à peine !) que l’on disputait sur le parking
en goudron, donc rugueux, à l’époque du stade Marcel Cerdan.
Et attention, les chutes sur un tel revêtement, ce n’était pas marrant !!

Au patronage, nous avions une sacrée bibliothèque. Elle était pourvue de toutes sortes
de bouquins de l’époque.
Il y avait aussi un espace avec plein de jeux de tables et, pour ceux qui aimaient
le ping-pong, ils étaient bien servis avec, je crois, 2 ou 3 tables.
Toujours au patronage, je me souviens un jour, nous fîmes un tournoi de "fronton".
Nous jouions sur le grand mur de l’entrée.
Je jouais avec Jean-Louis Casano et nous perdîmes la finale
contre des plus âgés que nous.

L’un était Néné Soler et l’autre… je ne m’en souviens plus !

Notre trophée, pour être arrivés en finale, fut une bouteille de "1/4 Ricqlès" !!
Elle fut offerte par le bar du MAS. (Maârif Association Sportive).
Je me souviens aussi, lorsque le Padre nous réunissait sous le préau
et nous racontait de belles histoires à épisodes.
Nous étions tous assis par terre et sur les escaliers.

Que nous étions beaux dans nos petits uniformes de Cœur Vaillant
avec nos décorations !
Il y avait la croix bleue, la croix verte et la vermeille qui était la plus importante
et que j‘eus la chance d’avoir, lorsque je fus nommé chef de légion.

À chaque défilé, il n’y en avait pas beaucoup, mais ceux qu’on fit,
j’étais en tête, en porte-drapeau des Cœurs Vaillants.

Il y avait aussi une chanson qui nous avait été enseignée par le Padre.
C’était, selon lui, un dialecte africain qui disait à peu près ceci :
(je l’écris comme ça se prononce, car je n ai aucune idée de l’orthographe)

É OU ÉLÉ É, É OU ÉLÉ É MALIBA MALAOUÉ
É OU ÉLÉ É, É OU ÉLÉ É MALIBA MALAOUÉ
EL PILIPIPA A
EL PILIPIPA A
CHICOTI MA BEHI MA HIBA MALAOUÉ
CHICOTI MA BEHI MA HIBA MALAOUÉ

La musique je ne suis pas capable de l’écrire car je n’ai jamais fait de solfège.
Les plus déconneurs du "Patro" avaient changé la première phrase en :
« ET OU ELLE EST ET OU ELLE EST, LA SERVIETTE A NÉNÉ »
                                                NÉNÉ
Une fois, il y eut un tournoi entre paroisses de Casablanca et nous fûmes
les vainqueurs.
Il se déroula sur le terrain de la Casablancaise.
Je me souviens, nous allions quelquefois, passer la journée avec les militaires dans
une caserne à El Hank.
Comme ils avaient une piscine, nous en profitions un maximum.

Pour "Carnaval", sous les ordres et instructions du Padre, nous confectionnions
nous-mêmes nos costumes de romains avec du carton et à coup d’agrafes.
Costumes qu’on peignait par la suite, cela se passait dans le local
en dessous du "Familia".

J’ai un souvenir des "kermesses" de l’école Dominique Savio.
Une année, le gros lot de la tombola était une voiture Dauphine.
Elle était placée sur une estrade assez haute et pour nous gamins, cette voiture
était une merveille !
Les jeux de la kermesse :  
                                                        le "jeu de massacre"
le "tir a la carabine"




la "pêche miraculeuse"                                 Les "pochettes surprises"
Toujours à la kermesse, il y avait un jeu que l’on aimait bien.
Surtout les garçons !
C’était un "stand-mairie" où l’on vendait des cœurs      pour les garçons
et des cœurs      pour les filles. Ces cœurs avaient un numéro.

Donc, il fallait chercher dans la kermesse, le cœur rose qui avait
le même numéro que notre cœur bleu.

Une fois trouvé, on faisait connaissance et on allait droit au stand-mairie
où l’on nous mariait.
On signait même un registre et tout… !
Ainsi, le mariage était parfait et il y avait même un bisou au moment de signer.

Mais ce que nous recherchions surtout, nous les malins, c’était de croiser
une jolie fille, retenir son numéro et chercher, parmi tout ce monde,
le garçon qui avait ce numéro.

Lorsqu’on tombait sur un copain, on arrivait à négocier l’échange avec lui
contre quelques timbres, une place de cinéma ou autre chose du même genre.

C’était déjà ça. Mais lorsque l’on ne connaissait pas le garçon, cela devenait
presque impossible et il fallait chercher une autre jolie fille.
Des prêtes de notre époque, nous avons connu :
le père Perro,
le Père Serot (je ne suis pas très sûr de l’orthographe),
le père Martorelle,
le père Renault,
le père Dérouet,
le père Richer, le plus petit de taille, était je crois, le grand chef,
et bien entendu notre Padre,
sans oublier, Joseph, le sacristain, avec ses pantalons larges et son vélo Solex.

Puis nos communions, d’abord en costume et brassard, ensuite en aube.
Je me souviens lors de la "fête des Rameaux", que nous, les Cœurs Vaillants,
étions désignés d’office pour nous poster à tous les coins de rues de notre Maârif
pour distribuer un rameau d’olivier.
Nous en "donnions" à ceux qui en voulaient et nous mettaient une pièce
dans une boite-tirelire prévue à cet effet.




Qui a oublié nos vedettes (entre guillemets) qu’étaient : "Beaux Yeux" et "Max" ?

Et nos douches publiques, celles de la place Cantal et celles de la rue des Alpes,
face à l’église.

De nos clubs de pétanques : le RAC, l’AS PELVOUX, la BS Maarifienne
et le club Portugais. Celui-ci, offrait également la possibilité d’accueillir
bals et mariages.
Vous souvenez-vous de nos caves à vins ?
Le Vigneron place du Cantal, les Caves du Mont Blanc, dont la patronne s‘appelait
Madeleine. C’est là que mon père m’envoyait avec une bouteille vide
pour qu’on me la remplisse sur place.
Les Caves Locicero, également.

Et du grand magasin "Mag" ? Situé à l’angle de la rue du Marché
et du boulevard Jean Courtin ? C’était le plus grand qu’il y eut au Maarif.
Dommage, il ne dura pas longtemps.

Et nos boulangeries ? Comme celles de Pétine rue d’Auvergne,
Penarranda rue du Pelvoux, le Pain Gauthier à angle des rues de l’Esterel
et Jean Courtin.
Tous les matins avant de partir pour le collège, j’allais m’acheter
un petit pain au chocolat chez Penarranda. Je le mangeais à petites bouchées
tellement il était bon ! Je voulais le déguster un maximum, car les temps étaient
difficiles pour en acheter un autre…

Il y avait une autre boulangerie rue de l’Esterel. Je me souviens, la patronne
de cette boulangerie était une dame un peu forte.
Elle était juste en face de l’atelier des frères Maggri. Gamins, nous passions des
heures à regarder les phénomènes de lumière déclenchés par la soudure électrique.
Il nous semblait voir des éclairs !!
Et l’anisette que nos parents nous envoyaient chercher rue du Pelvoux ?
Il fallait, une fois la bouteille remplie, la camoufler car à l’époque c’était défendu.

Et le petit espagnol, avec sa carriole, se promenant dans les rues du Maârif
pour vendre ses "monas" ?
Et celui qui faisait les "churros" rue du Mont Blanc ?




Nos parents lisaient à l’époque: le "Petit Marocain"  et la "Vigie".
Le vendeur à vélo qui passait dans notre rue ne s’arrêtait même pas.
Au passage, avec une certaine habileté, il envoyait le journal sur le balcon ou par la
fenêtre de ceux qui étaient abonnés et habitaient au rez-de-chaussée ou au 1er étage.
Qui n’a pas entendu crier : "vieux zhabiiiiits" ?? Celui auquel on vendait
tout ce dont on n’avait plus besoin.

Il y avait aussi le "marchand de balais".
Le "maquereau", à cette époque il connaissait déjà 3 langues !!

Il annonçait:
« -ouah madame, les balais, chcoooooobas (escobas en espagnol) chtaaaaaabas !! 

Sans oublier le "rémouleur" (affuteur de couteaux et ciseaux), que l’on entendait venir
de loin, grâce à sa flûte de pan qui donnait un style de musique Péruvienne.
Le "petit vieux" aussi qui passait avec son singe et lui faisait faire, à l’aide
d’une baguette, pas mal de pirouettes et de "singeries", d’où l’expression je crois.

Nous lui donnions quelques petites pièces et avions plaisir, nous les gamins,
à regarder le petit singe devant lequel nous étions en admiration !
D’autant plus que c’était au temps où l’on découvrait "Chita"
dans les films de "Tarzan".

Les "Gnaouas" (musiciens descendants d'anciens esclaves noirs issus de populations
d'origine d’Afrique noire : Sénégal, Soudan, Ghana.)

Avec leurs tambours et leurs 2 baguettes (je pense faites avec des branches d’arbres )
dont l’une est courbée à presque 90 degrés,
ils nous faisaient un peu peur lorsqu’ils tournoyaient la tête coiffée du tarbouch
(fez en arabe ou fās ou tarbouche de Fès) avec son pompon qui tournait aussi.

Ils produisaient un drôle de son avec la bouche…

Il ne faut pas oublier les "acrobates" tous vêtus de la même manière qui faisaient
des pyramides humaines hautes de presque deux étages !!
Montreur de singe




Le Gnaoua fait tournoyer sa tête et le pompon du tarbouch



                                                            une des 2 baguettes
                                                                est courbée
Les charrettes qui transportaient des "barres de glace" pour nos glacières car,
en ce temps là, il n y avait pas encore de frigo !

Nous les gamins, étions en admiration de la manière
dont le livreur découpait la glace avec un crochet.

Le plus beau, c’est que les morceaux qui tombaient par terre,
nous les prenions pour les sucer. Sans savoir d’où provenait
l’eau ayant servi à fabriquer la glace !
Eh bien nous n’avons jamais eu le moindre problème à l’estomac.


Il faut dire qu’en ce temps là… les gosses étaient plus robustes !! Si si !!
Tout le monde se souvient des "cirques" qui visitaient notre quartier, comme le
cirque Espagnol, le cirque Antonio, le cirque Russe, le cirque Amar.

Et les petites "fêtes foraines" qui se montaient dans des terrains vagues,
comme à côté du marché du Maârif ,

Il y avait pas mal d’attractions, comme :
les auto-tamponneuses,
le petit chariot qu’il fallait pousser au maximum sur un rail de manière à lui faire faire
le tour complet,
mais surtout, le stand de la loterie animé par Conchita, le travesti.

Je me souviens que durant un certain temps, le matin de bonne heure,
on fumigeait les rues du Maârif et pour cela nos parents devaient tout fermer.

Qui de nous n’a pas passé un triste moment lors du décès d’un voisin…
Particulièrement lorsque les croque-morts, personnages dont on avait
une peur noire plutôt que bleue, venaient placer de grands rideaux noirs
avec les initiales du défunt.

Nous, les gamins, étions tous accroupis sur le trottoir d’en face.
Pas un ne bougeait !
Et les sorties pour Pâques où nous allions à la "Cascade" ?
La paroisse fournissait 4 à 5 cars et nous partions tous là-bas, passer
une bonne journée.
Nous faisions des parties de volley et de pétanque, de belles promenades aussi…
Quelle belle et saine ambiance à cette époque !
 
Il y avait également les sorties que l’on faisait avec le patronage
à la plage de "Tamaris".
Exactement à "Ker Maria" (Ker en breton = maison) où l’on passait la journée
à faire des jeux sur la plage et en forêt.
 
Des colonies de vacances à "Immouzer", je ne peux rien en dire car
je n’y suis jamais allé. Mais d’après les dires des copains… c’était extra !

Puis notre "15 Août", une très grande fête au Maârif.
Tout le monde était dehors pour voir ou suivre la procession qui faisait
le tour du quartier.
Après avoir rentré la Vierge, "Notre Dame de Trapani" à l’église,
nous avions droit à de beaux feux d’artifice, assez sophistiqués pour l’époque.
 
Je me souviens qu’une fois au cinéma "Familia" fut projeté un film que l’on appelle
maintenant : en 3 D, C’était un film en relief.
Au moment d’acheter nos places on nous donnait une paire de lunettes
avec un côté vert et l’autre rouge. Ce qui nous permettait de voir le film en relief.
Ils ne le firent qu’une seule fois, je ne sais pas pourquoi il n’y eut pas de suite.
Procession
     du 15 août
   accompagnant
La Vierge de Trapani




                                                       Pierre Lacroix : Lien Maârif




                                 Colonie de vacances

                                         à

                                     Immouzer



                                                                                      Pierre Lacroix : Lien Maârif
  Pierre Lacroix : Lien Maârif
Je me souviens lorsqu’avec les petits copains, nous décidions
d’aller au cinéma, que ce soit au Familia, au Rex, au Monte-Carlo
ou au Mondial, on se mettait discrètement près de la caissière…

En effet, elle avait devant elle, son plan de la salle avec les numéros des places.
Eh bien nous, nous attendions que les filles prennent leurs places pour ensuite
demander à la caissière de…            nous mettre derrière elles !!!

Ça ne marchait pas toujours, tout dépendait de l’humeur de la caissière.
 
Bon de nos cinémas, j’en parlerai encore un peu à la fin de mon récit,
lorsque ces gamins auront un peu grandi et seront devenus de jeunes adolescents,
futurs jeunes gens de la période, dite : "nouvelle vague" .

Il ne faut pas oublier le magasin "Nice-Fleurs" et ses petits jardins exotiques.
Pas trop loin, en face du parking, il y avait un magasin de jouets
qui s’appelait le "Nain Bleu".
C’est d’ici et du magasin de Madame Chenu, situé rue de l’Esterel,
(en face de la famille Perez) que venaient nos jouets, apportés par
le "Père Noël".
C’’est sûr…il devait se garer dans ce parking lorsqu’il venait pour déposer nos
jouets !!!
Que de souvenirs de notre école rue "Fabre d’Eglantine" … !
  
 D’abord fréquentée en maternelle pour terminer par la scolarité en primaire.
 Je revois encore nos mères, venir nous chercher à 5h avec un casse-croûte.
 Quelquefois même, elles apportaient l’imperméable qu’on n’avait pas pris
 car le temps était beau en partant et que, quelques heures plus tard,
 il s’était mis à pleuvoir.
  
 Ces imperméables n’étaient pas jolis du tout, mais très efficaces.
 Ils nous arrivaient presque aux chevilles, étaient confectionnés d’une seule pièce,
 avec juste 2 fentes pour nos petits bras.




vraiment moche
l’imperméable !!!
Et nos "Bons Points" ?? Souvenez-vous comme nous étions tellement fiers
de les recevoir en récompense de nos efforts à l’école !!
 
Lorsque l’on parle de notre maternelle, on ne peut oublier "Madame Gardey",
une très gentille dame aimée de tout le monde.
De notre sieste qu’on faisait l’après-midi, des frises qu’on dessinait
au bas des pages, au piquage de petits dessins.

Et des chansonnettes dont je pense, tout le monde se souvient et qui disaient :




"Au clair de la Lune mon ami Pierrot, prête-moi ta plume…" 
"J’ai descendu dans mon jardin pour y cueillir du romarin, gentil coquelicot..."
"À la claire fontaine, m’en allant promener, j’ai trouvé l’eau si belle…" 
" Malbrough s'en va-t-en guerre, mironton mironton mirontaine..."
" Il était un petit navire, qui n’avait ja-ja, jamais navigué, ohé ohé…"
" Auprès de ma blonde, qu’il fait bon, fait bon, qu’il fait bon dormir…"
" Prom'nons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas…"
"Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive…".
En primaire, je me souviens des maîtresses et des maîtres.
C’était comme ça qu’on les appelait. Ce n’est qu’au collège, qu’on commença
à les appeler professeurs.
 
Celles et ceux dont je me souviens…
Mme Fonçon, Mme Rossini, Mme Vaudois, Mme Vidaillac, Mme Detesta,
Mme Nicolas ou Delamare.

Mr Bessières… Celui qui s’obstinait à nous soulever de terre en nous tirant par
les pattes des cheveux !!,
Mr Lecomte, qui, d’après les rumeurs que nous gamins nous savions déjà détecter,
se plaisait à courtiser ces dames…

Il ne faut pas oublier non plus le "chaouch" Brahim 
(homme de service, en Afrique du Nord) qui nous rendait si heureux
lorsqu’il sonnait la cloche de la sortie de l’école.
La sonnerie d’entrée en classe, nous l’aimions un peu moins…
 
J’ai gardé un souvenir des après-midi "sciences naturelles".
La maîtresse ou le maître nous demandait d’apporter un fruit de manière à l’étudier.
C’était bien beau ce qu’on apprenait, mais j’avais vraiment hâte que la leçon
se termine pour… "me taper" ce fruit !
Souvent, à la sortie de l’école, nous attendait le gars des "gaufrettes rondes".
Il portait sur son dos un grand cylindre dans lequel étaient conservées les gaufres.
Et puis aussi celui qui criait : "Jimmy –nougat" !! Le nougat était collé sur un gros
tube et il découpait des portions selon la somme que nous lui donnions.
Un autre vendeur encore, il proposait des petits carrés de nougat recouverts de
graines de sésame ou bien d’amandes ou de cacahuètes.
 
Et ces petits sachets de pépites blanches, d’amandes, de pois-chiches ?
Ou encore ces petits sachets de cacahuètes enrobées de sucre ?
Et les jujubes et les barbes à papa ?
 
Et bien sûr le marchand de glace avec sa carriole…
J’adorais le premier jour de classe lorsque l’on nous donnait la liste de ce dont
on allait avoir besoin :
plumier, gomme, règle, crayons noirs et de couleur, porte-plume avec sa plume
"Sergent-Major", la bouteille d’encre violette,
le double décimètre, rapporteur, compas, buvards,
l’ardoise avec des craies blanches et de couleur, le pot de colle qui sentait fort
l’amande avec une petite spatule.
Tout cela devait entrer dans nos gros cartables en cuir… !!




Les cahiers qu’il fallait, en début de l’année scolaire, couvrir avec du papier bleu
et coller une étiquette avec notre nom et classe. C’était beaucoup de travail.
Heureusement, par la suite, arrivèrent les protège-cahiers en plastique
de différentes couleurs avec une petite fenêtre où l’on pouvait glisser une étiquette.
 
À cette époque, sur la couverture verso de nos cahiers, étaient imprimées les tables
de multiplication…
Et notre jeudi, n’était-il pas un beau jour ?
Nous profitions au maximum de nos jeux dans la rue et au champ de l’école.
Dans les petits jardins contigus à l’école, nous allions cueillir des pissenlits.
Nous en faisions un véritable festin, sans même les passer sous l’eau…
Et tout passait bien !
 
Tout comme les artichauts sauvages cueillis dans les orties et que nous mangions
tels quels.
Nous avions découvert une plante qu’on appelait : "la montre". Elle avait 2 tiges
que nous piquions sur nos pulls et elles tournaient dans le même sens,
finissant par s’enrouler entre elles.
Cela pouvait durer quelques bonnes minutes.




          artichauts sauvages                                 pissenlits
Comment ne pas parler de nos marchés.
  
 Celui de la rue de l’Atlas où l’on trouvait de tout.
 Je me souviens que dans ce marché, il se montait dans son entrée, je crois une
 fois par semaine, un grand comptoir avec toutes sortes de jouets et ustensiles
 domestiques. On appelait ça le : "tout à 100".
  
 L’autre marché se situait au coin du boulevard Danton.
 On l’appelait le "marché vert".
  
 Également le passage "Cabezon", dont aujourd’hui il manque la presque totalité
 des lettres de son enseigne, ce qui le rend difficile à repérer pour un touriste.

                            Les étals du marché du Maârif




                                                                                     Blog Anouk
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J’en arrive à nos gourmandises.
Celles dont je me souviens en dehors de celles déjà citées lors de la sortie
des classes, étaient :
notre fameux chewing gum "bazooka", mais aussi les chewing gum "Angel",
à l’anis ou à la menthe.
Les piroulis, les berlingots, les bonbons à la "réglisse" en forme de voiture,
avion ou bateau…
Les petits bonbons à "l’anis" enrobés de sucre…
Les tubes de coco qui étaient en verre et pour lesquels nous étions obligés
d’utiliser un cure-dent pour nous aider à extraire la poudre de coco.
Et puis aussi de cette sucette à l’anis en forme de raquette, c’était délicieux !
 
Je me souviens que dans une épicerie face à l’école "Dominique Savio",
nous achetions des chewing gum très spéciaux.
Ils étaient rectangulaires, assez grands et fins.
Au milieu de l’emballage se trouvait une image sur la jungle,
avec des animaux et Tarzan.
Pour admirer ces images, il fallait des lunettes spéciales qui permettaient de les
voir en relief. C’était très beau !
 
Quant à notre épicier lui, il vendait des bonbons tendres contenant à l’intérieur une
pâte crémeuse de différentes couleurs.
Il fallait les déguster sur place car, si l’on avait la chance de tomber sur un
bonbon à crème de couleur verte, nous avions le droit d’en prendre un second !!
rouleaux de réglisse




Marchand de piroulis
Il ne faut pas oublier, dans la liste des commerces, nos "photographes",
du moins les plus connus.

Monsieur Jauson, lequel était également le photographe des écoles et auteur
de nos photos de classe.
Monsieur Diaz, qui d’après les rumeurs… était parti dare-dare
après avoir gagné une "quiniela" !! (loterie gagnante)
 
Le grand charcutier Rodriguez qui était rue d’Auvergne et où l’on pouvait trouver
toutes sortes de fameuses "cochonnailles".

La bijouterie de la famille Gonzalez, Le Trèfle d’or, rue des Alpes.
 
Un grand magasin situé à l’angle de la rue des Faucilles et de la rue du Jura.
Je crois qu’il s’appelait Perpignan.
On y trouvait pas mal de costumes de déguisements. Je ne sais plus s’ils étaient
neufs ou d’occasion.
 
De toute manière, pour les "occasions", nos mères prenaient le 7 pour se rendre
"derrière les planches", où il y avait une multitude de boutiques de vêtements
qui provenaient des USA.
Et alors, vous ne l’aviez pas oublié le 7, notre bus électrifié !
La bijouterie de la famille Gonzalez, rue des Alpes.
                                              Alpes
Et nos premières montres de marques "Orly" ou "Besançon" ??
À cette époque, ces marques étaient les plus courantes.




Et les rendez-vous avec nos copains lorsque nous passions les chercher ?
Souvenez-vous notre manière de prévenir de notre arrivée
par un sifflet en mettant nos doigts dans la bouche ?
Nous étions devenus de vrais artistes ! Pas besoin d’un portable pour l’appeler
lorsqu’on était en bas de chez lui.
Un coup de sifflet strident et tout l’immeuble, était au courant qu’on interpellait
quelqu’un !!
Nous voici à une période de notre enfance qu’on ne peut laisser passer,
celle de nos lectures.
Bien que nous passions beaucoup de temps dans la rue, nous avions toujours
du temps pour lire nos "bandes dessinées" favorites.
Elles nous faisaient voyager avec leurs héros, un peu comme les "films",
que l’on voyait.
Si c’était un film de cowboys, lorsque nous arrivions à la maison,
nous prenions avant tout un petit goûter, puis on enfilait nos costumes
de cowboys et d’Indiens et nous filions dans la rue continuer le film !!

Si c’était un film de capes et d’épées, nous faisions de même, avec nos épées,
nos boucliers et nos casques du style "chevalier Bayard" fabriqués de nos mains.

Ces illustrés donc, nous les achetions la plupart du temps au camelot qui se plaçait
près du cinéma Rex et qu’il étalait par terre.
Pour nos tirelires de gamins, c’était plus abordable que dans les librairies…
Je vais vous citer le nom des illustrés dont je me souviens le mieux.
Il est probable que bon nombre d’entre vous vont se  "revoir"
plus d’un demi siècle en arrière… Mon Dieu…déjà… ?

Hondo, Blek le Rock, Miki le Ranger, Nevada, Pecos Bill, Zembla, Buck John, Kiwi,
Pepito, Kit Carson, Buffallo Bill, Pim Pam Poum, Spirou,
Bibi Fricotin et son petit copain noir Razibus,
Roy Rogers, les Pieds Nicklés avec Ribouldingue, Filochard et Croquignol,
Mickey (je me souviens, on faisait partie du club de l’oncle Paul.
Nous avions une carte d’adhérent et on recevait même les félicitations pour notre
anniversaire),
Tartine, Popeye, Pipo avec ses 2 inséparables copains, Concombre et Elastoc,
Météor, Mandrake, Tex Tone, Caribou, Akim, Davy Crockett, Fulgor, Rintintin,
Tintin et Milou, Condor, Tarzan, Tif et Tondu.

Voilà, il me semble que c’étaient les plus lus.
Il y en avait d’autres mais ils étaient bien moins convoités.
 
Plus tard on se rendit compte que parmi nos dessins animés, apparut un intrus.
Ce n’était plus un dessin de BD mais… des seins ! Pour de vrai et… plus !
Ce magazine s’appelait… "Paris-Hollywood" !
Je terminerai en citant "nos arènes", aujourd’hui disparues, dans lesquelles se
déroulaient beaucoup de "corridas" avec de très bons toréadors.
Je me souviens même d’un gros taureau nommé "Benbarek"  qui portait une cocarde
que les plus courageux devaient lui retirer.




Par la suite, dans ces arènes, ont eu lieu des courses de "stock-cars",
des concerts où se produisirent des vedettes de la chanson comme
Johnny Hallyday, Nancy Holloway et bien d’autres...
Il me semble même qu’un programme radio, "Quitte ou Double"
présenté par Marcel Fort, fut retransmis de là. 
Eh bien voilà, nous sommes arrivés au terme
             de mon récit sur l’histoire de…
            NOTRE ENFANCE AU MAÂRIF.
      Sans doute ai-je dû oublier quelques détails,
 mais je crois que le principal de nos souvenirs communs
                      a été évoqué.



Manu                               Septembre
MUNOZ                              2011

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Lexique des expressions typiquement lyonnaises
 
Lexique des expressions typiquement lyonnaises
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Lexique des expressions typiquement lyonnaises
 

Enfance Casa 60's Marif

  • 1.
  • 2. À partir du plan, cliquez à votre rythme
  • 3. Sacrés Gamins du Maârif Par Manu MUNOZ
  • 4. Le plan de notre quartier
  • 5. Quelle chance d’être nés au Maârif ou d’y être arrivés très jeunes et d’avoir ainsi profité de cette enfance qu’on ne reverra jamais ailleurs, surtout par les temps qui courent. Chaque rue était protégée par sa bande de gamins et lorsque leur territoire était envahi par ceux d’une autre rue, suivait alors une déclaration de guerre. Oui, on se déclarait "la guerre", une guerre de gamins armés jusqu’aux dents, avec fusils et révolvers (en plastique) arcs, flèches, tire-boulettes et branches de palmier. Enfin… de vrais petits guerriers ! Bien sûr il était rare de se "taper" dessus. Une fois face à face, on arrivait à négocier. Déjà, si jeune, nous savions négocier notre sécurité. Certes, il y eut quelques accrochages et celui dont je me souviens très bien c’était avec les gamins de la rue du Pelvoux. Là oui quelques coups ont été échangés. Mais jamais il n’y eut de blessés graves. Lorsque l’on devait s’affronter à une rue "très puissante", on s’alliait à d’autres rues pour la combattre. C’est marrant, les personnes âgées nous regardaient nous déplacer avec tout cet armement enfantin mais bien sûr, personne ne nous disait rien. Les jeux de l’époque, franchement, je ne sais pas comment nous avons su y jouer, ni comment on les a découvert ou qui nous les a fait découvrir.
  • 6. Ces jeux, dans leur grande majorité, se faisaient dans la rue, car nous étions plutôt dehors qu’à la maison. Rappelons qu’à l’époque, il y avait peu de voitures, donc moins de danger et puis, les jeux dans la rue étaient plus divers, car ils se jouaient en groupe. Nous étions les rois de la rue, ce qui donnait grande vie au voisinage. Souvenez-vous de quelques uns… le fameux : « tu l’as, tu l’as perché » et notre également fameux : « cache-cache », Mais aussi : « cache-cache la boite », (celui qui payait, oui on employait ce verbe mais il aurait été plus logique de dire : chercher, mais c’était comme ça !) Donc, celui qui "payait" avait prés de lui, posée par terre, une boite de conserve (vide bien sûr) et lorsqu’il commençait à chercher, il devait s’éloigner de la boite :  ce qui permettait à ceux qui étaient cachés pas trop loin, de venir en courant, et de mettre un coup de pied à la boite, ce qui obligeait, celui qui payait, à revenir la mettre en place et donnait l’opportunité aux autres de changer de cachette !!
  • 7. Je continue avec les jeux : « à délivrer », « ballon prisonnier », « au loup et la biche », « saute-moutons », parfois, on faisait presque notre portion de rue à saute-moutons, on aurait cru un troupeau de kangourous faisant sa randonnée. Autre jeux : « le tour de France » qu’on traçait sur la chaussée en jouant avec des capsules de bouteilles de soda, que nous allions chercher au champ de l’école ou auprès des cafés du boulevard Jean Courtin. « 1,2,3  feu », « au kine » (assez douloureux pour nos petits doigts, car le kine qu’on avait taillé sur un morceau de manche de balai venait assez fort lorsqu’il était bien envoyé et surtout en tournoyant). « la chasse au trésor », on laissait des messages un peu partout qui menaient au trésor, Et… notre fameux « tchitcha la fava » !!
  • 8. saute-mouton chicha la fava cache-cache arc et flèches ballon-prisonnier une de nos armes de petits guerriers
  • 9. Nos fameux « noyaux d’abricots ». Qui n’avait pas son petit sac plein ? L’abricot était notre fruit préféré car nous savions que nous pourrions récupérer les noyaux sans devoir les gagner au jeu !! Jeu qui avait commencé par un tas de 4 noyaux qu’on devait abattre. Puis on se modernisa en employant une boite de chaussures ( je ne sais plus si c’était "Derby" ou "Bata" ) dans laquelle on faisait des trous de plusieurs dimensions et on devait introduire les noyaux à l’intérieur. Et nos "billes" ?  Comme pour les noyaux d’abricots, chacun avait son petit sac plein de billes très belles qui furent, par la suite, détrônées par les billes en agate, encore plus belles. Ne pas oublier non plus le jeu "au gendarme et au voleur".
  • 10. « Les patins à roulettes » dont les premiers avaient des roues en ferraille. Ah là là, quel boucan lorsque l’on patinait sur le trottoir ! Mais personne ne disait rien, nous étions des gosses… Bob, Manu, Victor, Dany et Loulou en patins ! Un jeu aussi dont je me souviens : le "glou-glou" : on creusait un trou dans la terre et les billes devaient entrer. Ensuite, il fallait les faire sortir. Mais à partir de là, je ne me souviens pas trop bien de la règle du jeu.
  • 11. Il y avait aussi les socles des arbres de l’école du Maârif : là oui, on devait faire sortir la bille de l’adversaire à l’aide de notre bille. Le jeu des "osselets" qu’on allait récupérer chez le boucher du coin. Il y avait 4 faces et chacune avait son nom et sa ponctuation. Je ne me souviens que de deux noms : chien et miche (ou niche), Les autres je ne m’en souviens pas, mais je crois que la meilleure ponctuation était : chien. Le jeu des "5 petites pierres" que nous modelions en les limant sur le bord du trottoir. La seule phase de ce jeu dont je me souvienne, c’était qu’à un moment donné, on faisait un pont avec notre main gauche et on jetait, par derrière, les petites pierres. On en prenait une et l’adversaire en choisissait une autre. Bien sûr il prenait celle qui était le plus près de l’entrée du pont car le jeu consistait à jeter en l’air la pierre attrapée et faire entrer les autres une par une dans le pont, sans toucher la pierre qui avait été choisie par l’adversaire et en dernier, on la rentrait. Parfois, la position des pierres faisait qu’on pouvait d’un seul coup faire entrer toutes les autres pierres sauf celle qui avait été choisie et qu’on entrait en dernier.
  • 12. Puis il y avait aussi ces jeux : "des métiers" "Jacques a dit". De ce jeu, ce que nous aimions le plus, c’était le moment d’exécuter les gages qui nous avaient été donnés pour avoir perdu. Le gage préféré et qui n’était jamais difficile à exécuter, était de devoir faire un bisou à telle ou telle fille. La fameuse « toupie » où, en dehors du plaisir de la prendre dans la main lorsqu’elle tournait, était d’éclater la toupie du compagnon. Sans oublier la toupie arabe qui, une fois lâchée, devait être fouettée pour qu’elle continue à tourner. Elle avait une forme différente des autres. Plus tard, sont arrivées ces grosses toupies mécaniques avec sons et lumières. Qui ne se rappelle pas du « téléphone » que nous faisions avec des boites de conserves reliées par une ficelle ? On employait surtout des boites de cirages, car elles étaient moins profondes et on devait mieux entendre. Mais franchement maintenant, je ne me souviens plus si cela marchait réellement ou si l’autre qui était à quelques mètres… parlait trop fort et on l’entendait !!
  • 13. planche à roulettes colin-maillard jokari prêts pour la course !!! cerf-volant
  • 14. "Colin Maillard". Ce jeu n’était pas très apprécié par ces gamins. Cela faisait un peu fillette, mais… on y jouait quand même ! Les duels qu’on faisait en montant un compagnon à "bouriquette", le jeu consistait à se faire basculer. Nos fameuses "charrettes à roulements" certaines à 4 et d’autres à 3 roulements. Je me demande bien où l’on se "démerdait "  les roulements. Comment faisions-nous pour percer les planches et mettre des boulons avec écrous et rondelles. Il y avait aussi le "Je déclare la guerre". C’était un grand carré que l’on traçait sur la chaussée et que l’on divisait suivant le nombre de joueurs. Chacun mettait le nom du pays de son choix. Celui qui payait devait, à haute voix, déclarer la guerre à l’un de ces pays. Tout le monde devait se sauver sauf celui qui occupait ce pays et devait sauter au centre du jeu, dire : STOP ! Et tous les autres de s’arrêter net. Il cherchait le plus près mais ne pouvait faire plus de 3 pas pour arriver à lui. S’il y arrivait, il gagnait la guerre, sinon, c’était l’autre pays qui la gagnait. Puis le jeu du "béret", le "jokari" : pas facile pour des gamins de taper 2 fois de suite, sur la balle. On passait plus de temps à dérouler l’élastique de la raquette, que d’envoyer la balle.
  • 15. Nos "cerfs-volants" que nous fabriquions avec du papier et des roseaux que nous collions avec de l’eau et de la farine. Question : comment a-t-on su que la farine + eau ferait de la colle ? Il fallait quand même savoir équilibrer les 3 ou 4 cordes en forme de triangle qui donnaient une bonne stabilité au cerf-volant, une fois en l’air. Pour la queue, nos mères, se chargeaient de nous procurer des restes de tissus. Dommage, la plupart terminaient leur vol dans les fils électriques !! On faisait également des "parachutes en tissu" : on y attachait un soldat de plomb. Là aussi, il fallait bien ajuster les cordes pour que le soldat tombe le plus droit possible. Et puis bien sûr nos "avions et fusées en papier" que nous décorions et qui planaient très bien. Aujourd’hui encore j’en fais pour mes petits fils.
  • 16. Notre fameuse "tire boulette" conçue avec une branche en forme de Y, sur laquelle on montait des élastiques carrés achetés chez le droguiste du coin. Pour le cuir de la prise de la pierre, c’était le cordonnier de l’autre coin qui nous fournissait le cuir et nous, on le découpait. Ceux qui se souviennent de nos tire-boulettes, à part nos pouces qui étaient en 1ère ligne à la sortie de la pierre, ce sont les lampadaires de l’école du Maârif !!! Ils ont du être soulagés lorsque nous sommes partis au collège… On avait à l’époque des "pierres à feux" qu’on lançait par terre ou sur les murs. À chaque contact, ça faisait une petite explosion. On avait découvert, vu que nous étions toujours à la recherche de nouveautés, que ces pierres, si on les frottait sur nos mains, devenaient phosphorescentes. Mais il fallait le faire dans un endroit sombre.
  • 17. Les collections aussi : à part les "timbres" et les "porte-clefs" car, rare était celui qui n’en avait pas une, c’était celle des "bouchons de soda" avec lesquels on faisait des jeux et même des "pins" ! On devait retirer délicatement la partie en liège, mettre le bouchon à l’extérieur d’une chemise ou d’un tricot. Avec la partie intérieure en liège, on faisait pression sur la partie qui était à l’extérieur et cela restait collé à notre chemise !! Qui ne se souvient pas de nos "boules puantes" que l’on plaçait dans la classe ? Et de ces petites "boulettes" qui tombaient des arbres sur les trottoirs ? Pendant le chemin de l’école, nous prenions un grand plaisir à les écraser. Et les boites de conserves que l’on mettait au centre de la chaussée avec, à l’intérieur, un "pétard" qui les faisait sauter en l’air avec un bruit sourd. Nos "carabines" fabriquées avec des branches de palmier. On avait encore comme munition des rondelles de chambre à air et, avec un système de gâchette et un clou que l’on mettait à l’extrémité de la branche, cela faisait une arme redoutable. Surtout pour les jambes, nous qui étions toujours en pantalons courts (shorts). Nos "carabines à plomb" (Diane)… Lorsque nous étions en panne de munition, on utilisait de la mie de pain, également assez douloureux pour nos petites jambes.
  • 18. Collection J.Salerno collection J.Salerno Collection J.Salerno
  • 19. Je me souviens vaguement d’un engin que nous fabriquions avec une bobine de fil à coudre vide. À l’aide d un canif, on faisait des petites entailles sur les 2 diamètres et, dans le trou central, nous passions un élastique puis nous placions un genre d’axe, ce qui nous permettait de tendre l’élastique. Lorsqu’ on le lâchait par terre, cela avançait et était capable de grimper n’importe quel obstacle de petite hauteur. Dans nos inventions, il y eut aussi un "revolver" que l’on faisait avec un boitier (?) et des épingles à linge. Les munitions étaient également des rondelles de chambres air. En parlant de chambre à air, vous souvenez-vous de nos "bouées" qui n’étaient autres, que des chambres à air de camion et sentaient fort le caoutchouc. L’énorme valve au centre égratignait nos petits corps lorsque l’on essayait de plonger à l’intérieur de la bouée !!. !!
  • 20. Nous avions aussi trouvé un jeu que l’on concevait avec une allumette (chariot) sur laquelle on entourait le phosphore d’un morceau de papier métallisé récupéré sur le goulot des bouteilles de vin. Après l’avoir placé sur un rebord de fenêtre, on l’allumait et l’allumette était éjectée au moins à 2 mètres en faisant une petite explosion. Toujours sur le même sujet, un jeu que l’on réalisait en remplissant d’eau "un tube d‘aspirine". Après l’avoir bouché, nous le placions sur un support avec une bougie allumée en dessous qui, lorsqu’elle avait fait évaporer toute l’eau du tube, expulsait le bouchon assez fort sur des soldats qu’on avait mis en face avant d’allumer la bougie. Et voilà, on était content, et on recommençait. On avait aussi inventé, à l’aide d’une feuille de papier, une sorte de "pliage"  qui se terminait pas 2 bouts que nous prenions avec le pouce et l’index. Nous l’agitions violemment de haut en bas, ce qui faisait que ce pliage s’ouvrait en faisant un bruit assez fort, parfois si fort, que tout l’ensemble se déchirait.
  • 21. Cet autre jeu aussi, fait à l’aide d’une feuille pliée en plusieurs morceaux et qu’on appelait la "cocotte". On y introduisait nos 2 pouces et index que nous articulions dans un sens et dans l’autre. Cela ressemblait à un bec de poule qui s’ouvrait et se fermait, d’où le nom, la cocotte. Autre jeu de feuille pliée : les "8 faces". À chaque ouverture apparaissait 4 faces avec une couleur chacune et la même chose dans l’autre position. En dessous de ces 8 faces, dans les 2 positions, il y avait des noms de filles si le jeu était fait par des garçons, des noms de garçons si le jeu était fait par des filles. On demandait alors à quelqu’un de dire un chiffre, on articulait la cocotte dans un sens et dans l’autre jusqu’à atteindre ce chiffre. Là, on montrait les 4 faces en couleur et on demandait d’en choisir une. Au-dessous de cette couleur, on découvrait le nom du garçon ou de la fille en question.
  • 22. diabolo yoyo scoubidous jeu de l’oie jeu des petits chevaux
  • 23. Vous souvenez-vous de tout ce temps passé à créer nos "scoubidous" ? Tout d’abord carrés, puis ronds ou torsadés, ensuite, lorsque nous devînmes de vrais petits "professionnels" dans ce travail, nous en fîmes même avec des billes à l’intérieur. Puis nos "yoyos" et "diabolos" qui nécessitaient tout de même une certaine adresse. Sans oublier également nos jeux de table : de " l’oie ", des "petits chevaux", du "Monopoly", du "Mikado", du "Mille bornes", de cartes, comme : "7 et demi", "la bataille" et le jeu des "7 familles". Quel gamin n’a pas eu ses "petits cowboys" avec leurs chevaux, et même ses  "Indiens" avec leurs tentes et leurs totems, comme dans Rio Bravo ! C’était la vraie guerre, mais on s’arrangeait toujours pour que ce soit les cowboys qui gagnent. Malgré tout, j’avais un grand penchant pour les Indiens, leurs costumes en daim, leurs maquillages, leurs chevelures, leurs têtes bronzées, etc…
  • 24. jeu des 7 familles MIKADO
  • 25. Et notre premier "harmonica" en plastique ? Il y en avait de plusieurs couleurs. Plus tard arrivèrent les autres, plus sophistiqués, avec piston d’accompagnement. Puis ce jeu, un petit "avion", que l’on remontait à clé et qui était tenu par un fil de fer rigide. On le faisait tourner autour de nous et lui faisions même faire des loopings. Le "garage" à étages, avec pompe à essence, sa rampe ou son ascenseur pour descendre les voitures de la marque Dinky-Toys.
  • 26. Le "train" avec remontoir à clé. Par la suite, son train électrique qui laissait une "puanteur" de charbon brûlé dans la pièce. Le "tir au pigeon" qui était sur un trépied avec 4 bras articulés sur lesquels se trouvaient 4 pigeons tenus par une charnière. Après l’avoir mis en rotation grâce à un remontage à la clé, on se mettait à une distance d’environ 2 m et, à l’aide d’une carabine à flèches, on devait abattre les pigeons. Parler de nos "trottinettes" en bois puis, plus tard métalliques, avec une pédale sur la plateforme, ce qui nous permettait d’avancer en appuyant sur elle, sans mettre les pieds à terre. Et puis bien sur nos grosses voitures en tôle et à pédales, où il fallait faire attention de ne pas se couper. Il y avait des bavures partout. Nos rameurs à 3 roues .
  • 27. trottinette en bois trottinette à pédale rameur à 3 roues voiture à pédales tir au pigeon
  • 28. Nos petits "vélos" auxquels on avait réussi à mettre une petite musique, plutôt "emmerdante" pour… les voisins ! On épinglait sur la fourche un morceau de carton qui, au passage des rayons, lorsqu’on avançait, faisait un son du genre claquettes et encore plus fort si on le faisait sur les 2 roues. On avait réussi aussi à retourner les potences de nos vélos. ‘"zaama’" … les Rumis des gamins !! On jouait aussi avec une jante de vélo, le "cerceau" que l’on promenait dans toute la rue, grâce à un fil de fer rigide et coudé qui nous permettait le guider avec beaucoup d’adresse. Il ne faut pas oublier notre fameux "marteau –ciseaux" (marteau, feuille, puits et ciseaux). Il y avait aussi un jeu : le "couteau", que l’on faisait sur la terre en traçant un rectangle et, à l’aide d’un canif, on devait le planter puis tracer des portions en y mettant notre initiale. Le gagnant était celui qui avait le plus de portions avec son initiale.
  • 29. Je me rappelle d’un jeu qui se faisait avec une "ficelle" à l’aide des doigts. On formait des figures géométriques et l’on pouvait aussi demander à quelqu’un de les reprendre sur 2 points différents pour donner une autre forme. Il y avait aussi cette farce que l’on faisait : c’était de parler avec un camarade et de le distraire pendant qu’un autre camarade se mettait derrière lui, à quatre pattes. On avait plus qu’à le pousser pour qu’il tombe à la renverse. On appelait ce jeu : le "pousse-pousse". Ce jeu spontané également, en disant : -Le "dernier qui arrive" à tel endroit est un … ! Alors, pour ne pas être ce dernier … , on avait intérêt à courir. L’autre, pris d’une décision rapide, signalait un des camarades, en disant "Gazpacho" et tous les autres… d’essayer de lui baisser les pantalons !
  • 30. Lorsque l’un de nous sortait de chez le coiffeur, on lui tombait dessus pour lui mettre une calbotte en lui disant : "la coupe" ! Mais… même avec la Gomina, la castagne, on la sentait !! Comme nous étions toujours dans la rue, notre jeu préféré était de jouer au "foot". On mettait des blocs de pierre comme but, en pleine rue, et, les pauvres automobilistes qui passaient par là devaient les contourner. On jouait avec n’importe quoi : des balles de tennis, des ballons de petits diamètres car, nos vrais ballons, nous les réservions pour jouer dans les champs. En plus, dans la rue c’était un peu dangereux. On gardait soigneusement nos vrais ballons de foot à la maison après leur avoir passé une couche de suif que nous avions été chercher chez le boucher. boucher
  • 31. On jouait également avec des balles faites de chiffons enrobés de rondelles de chambres à air, et même, avec des boules de billard. Lorsque l’une de ces balles entrait dans un égout, on se "démerdait" toujours à trouver une solution. La plus utilisée consistait à prendre une ceinture, de la boucler et la passer par la fente du couvercle de l’égout. Un de nous s’allongeait par terre, passait son petit bras à l’intérieur de l’égout avec une pierre dans la main, qu’il essayait de placer dans l’anneau fait par la ceinture. On levait doucement jusqu’à ce qu’elle soit plaquée contre le couvercle et là, on se mettait à plusieurs pour lever le couvercle car il pesait assez lourd. Mais que c’était écœurant de mettre le bras dans un égout !! À cause des cafards et rats. Il n’y eut jamais de problèmes, même eux, nous connaissaient, dans notre rue.
  • 32. Et lors de nos feux de la "Saint Jean" ! Tous ces petits gamins pas plus haut que 3 chumbos (chumbo = figue de Barbarie), dans les champs de l’école, parmi les broussailles, les orties, les couleuvres et les scorpions en train de couper des fagots, de les amonceler et les traîner jusque dans la rue, près à être brulés dans la nuit. Je me rappelle le lendemain il y avait un cratère à l’emplacement du feu de la veille. Mon dernier feu sauté de Saint Jean, fut en 1967 à Dar Bouazza. sur le parking de Jack-Beach.
  • 33. Les jeux au patronage aussi. À part ceux où l’on jouait dans la cour avant que le Padre nous réunisse, il y avait : le "drapeau double" et le "drapeau simple". Également celui qu’on faisait au champ de l’école, le jeu des "plaquettes" qui avaient un numéro et que nous nous mettions sur le front. Nous formions 2 équipes et étions lâchés dans les broussailles du champ. Le jeu consistait à se cacher et essayer de voir les numéros que portaient les adversaires en le leur disant à haute voix. Si c’était bon, on lui enlevait la plaquette, sinon, s’il y avait erreur, on lui donnait la nôtre. Lorsque l’on se trouvait face à face avec un adversaire, il fallait se mettre à quatre pattes, pour empêcher que l’on voit nos numéros et là, on rampait, puis on sortait en courant. Pour les gagnants du jeu, c’est à dire l’équipe qui avait ramassé le plus de plaquettes, il nous était offert en récompense, de la pastèque ou de la grenadine qu’on mettait dans une grande bassine . Pouah !! C’était "dégueulasse", trop d’eau pour si peu de sirop et en plus… de l’eau chaude !
  • 34. Je ne sais pas si quelqu’un se rappelle, je pense que oui, des parties de "baseball" (eh oui, du baseball à environ 10 ans à peine !) que l’on disputait sur le parking en goudron, donc rugueux, à l’époque du stade Marcel Cerdan. Et attention, les chutes sur un tel revêtement, ce n’était pas marrant !! Au patronage, nous avions une sacrée bibliothèque. Elle était pourvue de toutes sortes de bouquins de l’époque. Il y avait aussi un espace avec plein de jeux de tables et, pour ceux qui aimaient le ping-pong, ils étaient bien servis avec, je crois, 2 ou 3 tables.
  • 35. Toujours au patronage, je me souviens un jour, nous fîmes un tournoi de "fronton". Nous jouions sur le grand mur de l’entrée. Je jouais avec Jean-Louis Casano et nous perdîmes la finale contre des plus âgés que nous. L’un était Néné Soler et l’autre… je ne m’en souviens plus ! Notre trophée, pour être arrivés en finale, fut une bouteille de "1/4 Ricqlès" !! Elle fut offerte par le bar du MAS. (Maârif Association Sportive).
  • 36. Je me souviens aussi, lorsque le Padre nous réunissait sous le préau et nous racontait de belles histoires à épisodes. Nous étions tous assis par terre et sur les escaliers. Que nous étions beaux dans nos petits uniformes de Cœur Vaillant avec nos décorations ! Il y avait la croix bleue, la croix verte et la vermeille qui était la plus importante et que j‘eus la chance d’avoir, lorsque je fus nommé chef de légion. À chaque défilé, il n’y en avait pas beaucoup, mais ceux qu’on fit, j’étais en tête, en porte-drapeau des Cœurs Vaillants. Il y avait aussi une chanson qui nous avait été enseignée par le Padre. C’était, selon lui, un dialecte africain qui disait à peu près ceci : (je l’écris comme ça se prononce, car je n ai aucune idée de l’orthographe) É OU ÉLÉ É, É OU ÉLÉ É MALIBA MALAOUÉ É OU ÉLÉ É, É OU ÉLÉ É MALIBA MALAOUÉ EL PILIPIPA A EL PILIPIPA A CHICOTI MA BEHI MA HIBA MALAOUÉ CHICOTI MA BEHI MA HIBA MALAOUÉ La musique je ne suis pas capable de l’écrire car je n’ai jamais fait de solfège. Les plus déconneurs du "Patro" avaient changé la première phrase en : « ET OU ELLE EST ET OU ELLE EST, LA SERVIETTE A NÉNÉ » NÉNÉ
  • 37. Une fois, il y eut un tournoi entre paroisses de Casablanca et nous fûmes les vainqueurs. Il se déroula sur le terrain de la Casablancaise. Je me souviens, nous allions quelquefois, passer la journée avec les militaires dans une caserne à El Hank. Comme ils avaient une piscine, nous en profitions un maximum. Pour "Carnaval", sous les ordres et instructions du Padre, nous confectionnions nous-mêmes nos costumes de romains avec du carton et à coup d’agrafes. Costumes qu’on peignait par la suite, cela se passait dans le local en dessous du "Familia". J’ai un souvenir des "kermesses" de l’école Dominique Savio. Une année, le gros lot de la tombola était une voiture Dauphine. Elle était placée sur une estrade assez haute et pour nous gamins, cette voiture était une merveille !
  • 38. Les jeux de la kermesse :   le "jeu de massacre" le "tir a la carabine" la "pêche miraculeuse" Les "pochettes surprises"
  • 39. Toujours à la kermesse, il y avait un jeu que l’on aimait bien. Surtout les garçons ! C’était un "stand-mairie" où l’on vendait des cœurs pour les garçons et des cœurs pour les filles. Ces cœurs avaient un numéro. Donc, il fallait chercher dans la kermesse, le cœur rose qui avait le même numéro que notre cœur bleu. Une fois trouvé, on faisait connaissance et on allait droit au stand-mairie où l’on nous mariait. On signait même un registre et tout… ! Ainsi, le mariage était parfait et il y avait même un bisou au moment de signer. Mais ce que nous recherchions surtout, nous les malins, c’était de croiser une jolie fille, retenir son numéro et chercher, parmi tout ce monde, le garçon qui avait ce numéro. Lorsqu’on tombait sur un copain, on arrivait à négocier l’échange avec lui contre quelques timbres, une place de cinéma ou autre chose du même genre. C’était déjà ça. Mais lorsque l’on ne connaissait pas le garçon, cela devenait presque impossible et il fallait chercher une autre jolie fille.
  • 40. Des prêtes de notre époque, nous avons connu : le père Perro, le Père Serot (je ne suis pas très sûr de l’orthographe), le père Martorelle, le père Renault, le père Dérouet, le père Richer, le plus petit de taille, était je crois, le grand chef, et bien entendu notre Padre, sans oublier, Joseph, le sacristain, avec ses pantalons larges et son vélo Solex. Puis nos communions, d’abord en costume et brassard, ensuite en aube.
  • 41.
  • 42. Je me souviens lors de la "fête des Rameaux", que nous, les Cœurs Vaillants, étions désignés d’office pour nous poster à tous les coins de rues de notre Maârif pour distribuer un rameau d’olivier. Nous en "donnions" à ceux qui en voulaient et nous mettaient une pièce dans une boite-tirelire prévue à cet effet. Qui a oublié nos vedettes (entre guillemets) qu’étaient : "Beaux Yeux" et "Max" ? Et nos douches publiques, celles de la place Cantal et celles de la rue des Alpes, face à l’église. De nos clubs de pétanques : le RAC, l’AS PELVOUX, la BS Maarifienne et le club Portugais. Celui-ci, offrait également la possibilité d’accueillir bals et mariages.
  • 43. Vous souvenez-vous de nos caves à vins ? Le Vigneron place du Cantal, les Caves du Mont Blanc, dont la patronne s‘appelait Madeleine. C’est là que mon père m’envoyait avec une bouteille vide pour qu’on me la remplisse sur place. Les Caves Locicero, également. Et du grand magasin "Mag" ? Situé à l’angle de la rue du Marché et du boulevard Jean Courtin ? C’était le plus grand qu’il y eut au Maarif. Dommage, il ne dura pas longtemps. Et nos boulangeries ? Comme celles de Pétine rue d’Auvergne, Penarranda rue du Pelvoux, le Pain Gauthier à angle des rues de l’Esterel et Jean Courtin. Tous les matins avant de partir pour le collège, j’allais m’acheter un petit pain au chocolat chez Penarranda. Je le mangeais à petites bouchées tellement il était bon ! Je voulais le déguster un maximum, car les temps étaient difficiles pour en acheter un autre… Il y avait une autre boulangerie rue de l’Esterel. Je me souviens, la patronne de cette boulangerie était une dame un peu forte. Elle était juste en face de l’atelier des frères Maggri. Gamins, nous passions des heures à regarder les phénomènes de lumière déclenchés par la soudure électrique. Il nous semblait voir des éclairs !!
  • 44. Et l’anisette que nos parents nous envoyaient chercher rue du Pelvoux ? Il fallait, une fois la bouteille remplie, la camoufler car à l’époque c’était défendu. Et le petit espagnol, avec sa carriole, se promenant dans les rues du Maârif pour vendre ses "monas" ? Et celui qui faisait les "churros" rue du Mont Blanc ? Nos parents lisaient à l’époque: le "Petit Marocain"  et la "Vigie". Le vendeur à vélo qui passait dans notre rue ne s’arrêtait même pas. Au passage, avec une certaine habileté, il envoyait le journal sur le balcon ou par la fenêtre de ceux qui étaient abonnés et habitaient au rez-de-chaussée ou au 1er étage.
  • 45. Qui n’a pas entendu crier : "vieux zhabiiiiits" ?? Celui auquel on vendait tout ce dont on n’avait plus besoin. Il y avait aussi le "marchand de balais". Le "maquereau", à cette époque il connaissait déjà 3 langues !! Il annonçait: « -ouah madame, les balais, chcoooooobas (escobas en espagnol) chtaaaaaabas !!  Sans oublier le "rémouleur" (affuteur de couteaux et ciseaux), que l’on entendait venir de loin, grâce à sa flûte de pan qui donnait un style de musique Péruvienne.
  • 46. Le "petit vieux" aussi qui passait avec son singe et lui faisait faire, à l’aide d’une baguette, pas mal de pirouettes et de "singeries", d’où l’expression je crois. Nous lui donnions quelques petites pièces et avions plaisir, nous les gamins, à regarder le petit singe devant lequel nous étions en admiration ! D’autant plus que c’était au temps où l’on découvrait "Chita" dans les films de "Tarzan". Les "Gnaouas" (musiciens descendants d'anciens esclaves noirs issus de populations d'origine d’Afrique noire : Sénégal, Soudan, Ghana.) Avec leurs tambours et leurs 2 baguettes (je pense faites avec des branches d’arbres ) dont l’une est courbée à presque 90 degrés, ils nous faisaient un peu peur lorsqu’ils tournoyaient la tête coiffée du tarbouch (fez en arabe ou fās ou tarbouche de Fès) avec son pompon qui tournait aussi. Ils produisaient un drôle de son avec la bouche… Il ne faut pas oublier les "acrobates" tous vêtus de la même manière qui faisaient des pyramides humaines hautes de presque deux étages !!
  • 47. Montreur de singe Le Gnaoua fait tournoyer sa tête et le pompon du tarbouch une des 2 baguettes est courbée
  • 48. Les charrettes qui transportaient des "barres de glace" pour nos glacières car, en ce temps là, il n y avait pas encore de frigo ! Nous les gamins, étions en admiration de la manière dont le livreur découpait la glace avec un crochet. Le plus beau, c’est que les morceaux qui tombaient par terre, nous les prenions pour les sucer. Sans savoir d’où provenait l’eau ayant servi à fabriquer la glace ! Eh bien nous n’avons jamais eu le moindre problème à l’estomac. Il faut dire qu’en ce temps là… les gosses étaient plus robustes !! Si si !!
  • 49. Tout le monde se souvient des "cirques" qui visitaient notre quartier, comme le cirque Espagnol, le cirque Antonio, le cirque Russe, le cirque Amar. Et les petites "fêtes foraines" qui se montaient dans des terrains vagues, comme à côté du marché du Maârif , Il y avait pas mal d’attractions, comme : les auto-tamponneuses, le petit chariot qu’il fallait pousser au maximum sur un rail de manière à lui faire faire le tour complet, mais surtout, le stand de la loterie animé par Conchita, le travesti. Je me souviens que durant un certain temps, le matin de bonne heure, on fumigeait les rues du Maârif et pour cela nos parents devaient tout fermer. Qui de nous n’a pas passé un triste moment lors du décès d’un voisin… Particulièrement lorsque les croque-morts, personnages dont on avait une peur noire plutôt que bleue, venaient placer de grands rideaux noirs avec les initiales du défunt. Nous, les gamins, étions tous accroupis sur le trottoir d’en face. Pas un ne bougeait !
  • 50. Et les sorties pour Pâques où nous allions à la "Cascade" ? La paroisse fournissait 4 à 5 cars et nous partions tous là-bas, passer une bonne journée. Nous faisions des parties de volley et de pétanque, de belles promenades aussi… Quelle belle et saine ambiance à cette époque !   Il y avait également les sorties que l’on faisait avec le patronage à la plage de "Tamaris". Exactement à "Ker Maria" (Ker en breton = maison) où l’on passait la journée à faire des jeux sur la plage et en forêt.   Des colonies de vacances à "Immouzer", je ne peux rien en dire car je n’y suis jamais allé. Mais d’après les dires des copains… c’était extra ! Puis notre "15 Août", une très grande fête au Maârif. Tout le monde était dehors pour voir ou suivre la procession qui faisait le tour du quartier. Après avoir rentré la Vierge, "Notre Dame de Trapani" à l’église, nous avions droit à de beaux feux d’artifice, assez sophistiqués pour l’époque.   Je me souviens qu’une fois au cinéma "Familia" fut projeté un film que l’on appelle maintenant : en 3 D, C’était un film en relief. Au moment d’acheter nos places on nous donnait une paire de lunettes avec un côté vert et l’autre rouge. Ce qui nous permettait de voir le film en relief. Ils ne le firent qu’une seule fois, je ne sais pas pourquoi il n’y eut pas de suite.
  • 51. Procession du 15 août accompagnant La Vierge de Trapani Pierre Lacroix : Lien Maârif Colonie de vacances à Immouzer Pierre Lacroix : Lien Maârif Pierre Lacroix : Lien Maârif
  • 52. Je me souviens lorsqu’avec les petits copains, nous décidions d’aller au cinéma, que ce soit au Familia, au Rex, au Monte-Carlo ou au Mondial, on se mettait discrètement près de la caissière… En effet, elle avait devant elle, son plan de la salle avec les numéros des places. Eh bien nous, nous attendions que les filles prennent leurs places pour ensuite demander à la caissière de… nous mettre derrière elles !!! Ça ne marchait pas toujours, tout dépendait de l’humeur de la caissière.   Bon de nos cinémas, j’en parlerai encore un peu à la fin de mon récit, lorsque ces gamins auront un peu grandi et seront devenus de jeunes adolescents, futurs jeunes gens de la période, dite : "nouvelle vague" . Il ne faut pas oublier le magasin "Nice-Fleurs" et ses petits jardins exotiques. Pas trop loin, en face du parking, il y avait un magasin de jouets qui s’appelait le "Nain Bleu". C’est d’ici et du magasin de Madame Chenu, situé rue de l’Esterel, (en face de la famille Perez) que venaient nos jouets, apportés par le "Père Noël". C’’est sûr…il devait se garer dans ce parking lorsqu’il venait pour déposer nos jouets !!!
  • 53. Que de souvenirs de notre école rue "Fabre d’Eglantine" … !   D’abord fréquentée en maternelle pour terminer par la scolarité en primaire. Je revois encore nos mères, venir nous chercher à 5h avec un casse-croûte. Quelquefois même, elles apportaient l’imperméable qu’on n’avait pas pris car le temps était beau en partant et que, quelques heures plus tard, il s’était mis à pleuvoir.   Ces imperméables n’étaient pas jolis du tout, mais très efficaces. Ils nous arrivaient presque aux chevilles, étaient confectionnés d’une seule pièce, avec juste 2 fentes pour nos petits bras. vraiment moche l’imperméable !!!
  • 54.
  • 55. Et nos "Bons Points" ?? Souvenez-vous comme nous étions tellement fiers de les recevoir en récompense de nos efforts à l’école !!   Lorsque l’on parle de notre maternelle, on ne peut oublier "Madame Gardey", une très gentille dame aimée de tout le monde. De notre sieste qu’on faisait l’après-midi, des frises qu’on dessinait au bas des pages, au piquage de petits dessins. Et des chansonnettes dont je pense, tout le monde se souvient et qui disaient : "Au clair de la Lune mon ami Pierrot, prête-moi ta plume…"  "J’ai descendu dans mon jardin pour y cueillir du romarin, gentil coquelicot..." "À la claire fontaine, m’en allant promener, j’ai trouvé l’eau si belle…"  " Malbrough s'en va-t-en guerre, mironton mironton mirontaine..." " Il était un petit navire, qui n’avait ja-ja, jamais navigué, ohé ohé…" " Auprès de ma blonde, qu’il fait bon, fait bon, qu’il fait bon dormir…" " Prom'nons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas…" "Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive…".
  • 56. En primaire, je me souviens des maîtresses et des maîtres. C’était comme ça qu’on les appelait. Ce n’est qu’au collège, qu’on commença à les appeler professeurs.   Celles et ceux dont je me souviens… Mme Fonçon, Mme Rossini, Mme Vaudois, Mme Vidaillac, Mme Detesta, Mme Nicolas ou Delamare. Mr Bessières… Celui qui s’obstinait à nous soulever de terre en nous tirant par les pattes des cheveux !!, Mr Lecomte, qui, d’après les rumeurs que nous gamins nous savions déjà détecter, se plaisait à courtiser ces dames… Il ne faut pas oublier non plus le "chaouch" Brahim  (homme de service, en Afrique du Nord) qui nous rendait si heureux lorsqu’il sonnait la cloche de la sortie de l’école. La sonnerie d’entrée en classe, nous l’aimions un peu moins…   J’ai gardé un souvenir des après-midi "sciences naturelles". La maîtresse ou le maître nous demandait d’apporter un fruit de manière à l’étudier. C’était bien beau ce qu’on apprenait, mais j’avais vraiment hâte que la leçon se termine pour… "me taper" ce fruit !
  • 57. Souvent, à la sortie de l’école, nous attendait le gars des "gaufrettes rondes". Il portait sur son dos un grand cylindre dans lequel étaient conservées les gaufres. Et puis aussi celui qui criait : "Jimmy –nougat" !! Le nougat était collé sur un gros tube et il découpait des portions selon la somme que nous lui donnions. Un autre vendeur encore, il proposait des petits carrés de nougat recouverts de graines de sésame ou bien d’amandes ou de cacahuètes.   Et ces petits sachets de pépites blanches, d’amandes, de pois-chiches ? Ou encore ces petits sachets de cacahuètes enrobées de sucre ? Et les jujubes et les barbes à papa ?   Et bien sûr le marchand de glace avec sa carriole…
  • 58. J’adorais le premier jour de classe lorsque l’on nous donnait la liste de ce dont on allait avoir besoin : plumier, gomme, règle, crayons noirs et de couleur, porte-plume avec sa plume "Sergent-Major", la bouteille d’encre violette, le double décimètre, rapporteur, compas, buvards, l’ardoise avec des craies blanches et de couleur, le pot de colle qui sentait fort l’amande avec une petite spatule. Tout cela devait entrer dans nos gros cartables en cuir… !! Les cahiers qu’il fallait, en début de l’année scolaire, couvrir avec du papier bleu et coller une étiquette avec notre nom et classe. C’était beaucoup de travail. Heureusement, par la suite, arrivèrent les protège-cahiers en plastique de différentes couleurs avec une petite fenêtre où l’on pouvait glisser une étiquette.   À cette époque, sur la couverture verso de nos cahiers, étaient imprimées les tables de multiplication…
  • 59.
  • 60. Et notre jeudi, n’était-il pas un beau jour ? Nous profitions au maximum de nos jeux dans la rue et au champ de l’école. Dans les petits jardins contigus à l’école, nous allions cueillir des pissenlits. Nous en faisions un véritable festin, sans même les passer sous l’eau… Et tout passait bien !   Tout comme les artichauts sauvages cueillis dans les orties et que nous mangions tels quels. Nous avions découvert une plante qu’on appelait : "la montre". Elle avait 2 tiges que nous piquions sur nos pulls et elles tournaient dans le même sens, finissant par s’enrouler entre elles. Cela pouvait durer quelques bonnes minutes. artichauts sauvages pissenlits
  • 61. Comment ne pas parler de nos marchés.   Celui de la rue de l’Atlas où l’on trouvait de tout. Je me souviens que dans ce marché, il se montait dans son entrée, je crois une fois par semaine, un grand comptoir avec toutes sortes de jouets et ustensiles domestiques. On appelait ça le : "tout à 100".   L’autre marché se situait au coin du boulevard Danton. On l’appelait le "marché vert".   Également le passage "Cabezon", dont aujourd’hui il manque la presque totalité des lettres de son enseigne, ce qui le rend difficile à repérer pour un touriste. Les étals du marché du Maârif Blog Anouk Blog Anouk Blog Anouk
  • 62. J’en arrive à nos gourmandises. Celles dont je me souviens en dehors de celles déjà citées lors de la sortie des classes, étaient : notre fameux chewing gum "bazooka", mais aussi les chewing gum "Angel", à l’anis ou à la menthe. Les piroulis, les berlingots, les bonbons à la "réglisse" en forme de voiture, avion ou bateau… Les petits bonbons à "l’anis" enrobés de sucre… Les tubes de coco qui étaient en verre et pour lesquels nous étions obligés d’utiliser un cure-dent pour nous aider à extraire la poudre de coco. Et puis aussi de cette sucette à l’anis en forme de raquette, c’était délicieux !   Je me souviens que dans une épicerie face à l’école "Dominique Savio", nous achetions des chewing gum très spéciaux. Ils étaient rectangulaires, assez grands et fins. Au milieu de l’emballage se trouvait une image sur la jungle, avec des animaux et Tarzan. Pour admirer ces images, il fallait des lunettes spéciales qui permettaient de les voir en relief. C’était très beau !   Quant à notre épicier lui, il vendait des bonbons tendres contenant à l’intérieur une pâte crémeuse de différentes couleurs. Il fallait les déguster sur place car, si l’on avait la chance de tomber sur un bonbon à crème de couleur verte, nous avions le droit d’en prendre un second !!
  • 64. Il ne faut pas oublier, dans la liste des commerces, nos "photographes", du moins les plus connus. Monsieur Jauson, lequel était également le photographe des écoles et auteur de nos photos de classe. Monsieur Diaz, qui d’après les rumeurs… était parti dare-dare après avoir gagné une "quiniela" !! (loterie gagnante)   Le grand charcutier Rodriguez qui était rue d’Auvergne et où l’on pouvait trouver toutes sortes de fameuses "cochonnailles". La bijouterie de la famille Gonzalez, Le Trèfle d’or, rue des Alpes.   Un grand magasin situé à l’angle de la rue des Faucilles et de la rue du Jura. Je crois qu’il s’appelait Perpignan. On y trouvait pas mal de costumes de déguisements. Je ne sais plus s’ils étaient neufs ou d’occasion.   De toute manière, pour les "occasions", nos mères prenaient le 7 pour se rendre "derrière les planches", où il y avait une multitude de boutiques de vêtements qui provenaient des USA. Et alors, vous ne l’aviez pas oublié le 7, notre bus électrifié !
  • 65. La bijouterie de la famille Gonzalez, rue des Alpes. Alpes
  • 66. Et nos premières montres de marques "Orly" ou "Besançon" ?? À cette époque, ces marques étaient les plus courantes. Et les rendez-vous avec nos copains lorsque nous passions les chercher ? Souvenez-vous notre manière de prévenir de notre arrivée par un sifflet en mettant nos doigts dans la bouche ? Nous étions devenus de vrais artistes ! Pas besoin d’un portable pour l’appeler lorsqu’on était en bas de chez lui. Un coup de sifflet strident et tout l’immeuble, était au courant qu’on interpellait quelqu’un !!
  • 67. Nous voici à une période de notre enfance qu’on ne peut laisser passer, celle de nos lectures. Bien que nous passions beaucoup de temps dans la rue, nous avions toujours du temps pour lire nos "bandes dessinées" favorites. Elles nous faisaient voyager avec leurs héros, un peu comme les "films", que l’on voyait. Si c’était un film de cowboys, lorsque nous arrivions à la maison, nous prenions avant tout un petit goûter, puis on enfilait nos costumes de cowboys et d’Indiens et nous filions dans la rue continuer le film !! Si c’était un film de capes et d’épées, nous faisions de même, avec nos épées, nos boucliers et nos casques du style "chevalier Bayard" fabriqués de nos mains. Ces illustrés donc, nous les achetions la plupart du temps au camelot qui se plaçait près du cinéma Rex et qu’il étalait par terre. Pour nos tirelires de gamins, c’était plus abordable que dans les librairies…
  • 68. Je vais vous citer le nom des illustrés dont je me souviens le mieux. Il est probable que bon nombre d’entre vous vont se  "revoir" plus d’un demi siècle en arrière… Mon Dieu…déjà… ? Hondo, Blek le Rock, Miki le Ranger, Nevada, Pecos Bill, Zembla, Buck John, Kiwi, Pepito, Kit Carson, Buffallo Bill, Pim Pam Poum, Spirou, Bibi Fricotin et son petit copain noir Razibus, Roy Rogers, les Pieds Nicklés avec Ribouldingue, Filochard et Croquignol, Mickey (je me souviens, on faisait partie du club de l’oncle Paul. Nous avions une carte d’adhérent et on recevait même les félicitations pour notre anniversaire), Tartine, Popeye, Pipo avec ses 2 inséparables copains, Concombre et Elastoc, Météor, Mandrake, Tex Tone, Caribou, Akim, Davy Crockett, Fulgor, Rintintin, Tintin et Milou, Condor, Tarzan, Tif et Tondu. Voilà, il me semble que c’étaient les plus lus. Il y en avait d’autres mais ils étaient bien moins convoités.   Plus tard on se rendit compte que parmi nos dessins animés, apparut un intrus. Ce n’était plus un dessin de BD mais… des seins ! Pour de vrai et… plus ! Ce magazine s’appelait… "Paris-Hollywood" !
  • 69.
  • 70. Je terminerai en citant "nos arènes", aujourd’hui disparues, dans lesquelles se déroulaient beaucoup de "corridas" avec de très bons toréadors. Je me souviens même d’un gros taureau nommé "Benbarek"  qui portait une cocarde que les plus courageux devaient lui retirer. Par la suite, dans ces arènes, ont eu lieu des courses de "stock-cars", des concerts où se produisirent des vedettes de la chanson comme Johnny Hallyday, Nancy Holloway et bien d’autres... Il me semble même qu’un programme radio, "Quitte ou Double" présenté par Marcel Fort, fut retransmis de là. 
  • 71. Eh bien voilà, nous sommes arrivés au terme de mon récit sur l’histoire de… NOTRE ENFANCE AU MAÂRIF. Sans doute ai-je dû oublier quelques détails, mais je crois que le principal de nos souvenirs communs a été évoqué. Manu Septembre MUNOZ 2011