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Chapitre 7:
« Comment rendre
compte de la
mobilité sociale ? »
Intro :
Différences sociétés de castes, d’ordre… où la transmission du statut est héréditaire, le
plus souvent assigné par la loi AVEC nos sociétés où le statut social est acquis
Deux grands intérêts à étudier la mobilité sociale.
1) Les sociétés contemporaines sont caractérisées par ce qu'on pourrait appeler un
idéal démocratique : il n'y a pas d'inégalités de droit, et les inégalités existantes
doivent être le fruit d'une juste compétition. Dit autrement : les sociétés
contemporaines ont pour valeur l'égalité des chances. L’idée est que les inégalités
seraient tolérables si l’accès de chacun aux positions sociales les plus valorisées relève
du mérite et non de l’origine sociale (statuts acquis et non assignés). (cf chapitre 10)
2) « La mobilité (ou son contraire) est essentielle pour juger de la pertinence de la
notion de classe sociale puisque l’immobilité sociale est une dimension essentielle de
l’identité temporelle. Une autre façon de considérer le même problème consiste à
dire que, plus un système de classe est fortement constitué, plus il doit exister de
résistance aux échanges entre classes, notamment d’une génération à l’autre : une
société aux frontières de classe étanches est une société où la classe sociale assigne le
destin des générations futures. » Louis Chauvel, sociologue, 2001. Donc l’intérêt à
analyser la mobilité sociale est d’enrichir le débat sur l’existence ou la disparition des
classes sociales. (Cf Chapitre 6)
I) Comment mesurer la mobilité sociale ?
A) Les grands principes de la mesure de la mobilité sociale
1. Mobilité sociale : changer de catégorie socio-
professionnelle, de statut social, bouger dans
la structure sociale.
Mobilité géographique : changer de résidence, de
ville, de région, de pays.
Mobilité professionnelle : changer d’entreprise
ou de métier au sein de son entreprise. À cette
occasion, l’individu peut changer de statut social,
mais ce n’est pas systématique.
Page 180
2) Mobilité intragénérationnelle : mobilité d’un individu au cours de sa vie professionnelle
(changement de métier, de statut). L’Insee la désigne comme «mobilité professionnelle ». Mobilité
intergénérationnelle : changement de statut par rapport à ses parents. Elle est mesurée, le plus
souvent, par le statut social du père. C’est celle que l’Insee appelle la «mobilité sociale».
1. La mobilité professionnelle a augmenté entre les trois périodes, pour les hommes
comme pour les femmes, et quelle que soit la classe d’âge.
2. En général, la part d’individus ayant changé de groupe socioprofessionnel au cours
des cinq années précédentes est souvent plus élevée pour les hommes que pour les
femmes, quelles que soient la période et la tranche d’âge. Il y a cependant une
exception entre 1988 et 1993 pour les femmes dans la tranche 45-49 ans.
3. Ce sont les personnes âgées de 30 à 34 ans qui sont les plus mobiles, quels que
soient la période et le sexe.
4. Plusieurs éléments peuvent expliquer la mobilité professionnelle, et ces éléments
peuvent être d’autant plus vrais pour des personnes encore jeunes : – être recruté à
un poste de travail en dessous de ses compétences en début de carrière et
bénéficier ensuite d’une promotion vers des métiers plus en accord avec la
formation initiale.
On suppose qu’on a interrogé tous les hommes en leur posant 2 questions:
1) Quelle est votre position sociale?
2) Quelle était la position sociale de votre père?
Doc A :Quelques exemples théoriques de mobilité sociale, Budapest
On suppose une société dans laquelle il y a 100 individus hommes et 3
positions sociales différentes (haute, moyenne et basse) et dans laquelle seuls les
hommes travaillent. On suppose que tous les hommes ont exactement 1 fils chacun. On
s’intéressera ici à plusieurs situations de mobilité intergénérationnelle.
Génération des
fils
Position sociale
Haute : 10
Position sociale
Moyenne: 30
Position sociale
Basse : 60
Génération des
pères
Position sociale
Haute : 10
Position sociale
Moyenne: 30
Position sociale
Basse : 60
10
0
0
0
30
0
0
0
60
Cas n° 1 : Aucune mobilité sociale intergénérationnelle :
La position sociale du fils est totalement déterminée par la position sociale du père.
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 10 0 0 10
M 0 30 0 30
B 0 0 60 60
Total 10 30 60
Table des destinées ( en %) Position sociale des pères
Position
sociale
des fils
H M B
H 100% 0% 0%
M 0% 100% 0%
B 0% 0% 100%
Total 100% 100% 100%
Logique de lecture de bas en haut
Répond à la question
« Que sont-ils devenus? »
100 % des individus dont le père avait une position sociale haute occupent une
position sociale haute
100 immobiles
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 10 0 0 10
M 0 30 0 30
B 0 0 60 60
Total 10 30 60
Table des
recrutements (en %)
Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 100% 0% 0% 100%
M 0% 100% 0% 100%
B 0% 0% 100% 100%
Répond à la question
« D’où viennent-ils? »
Logique de
lecture de
gauche à
droite
10/10*100=100%
100 % des individus de position sociale haute
avaient un père qui occupait une position sociale
haute
30 individus ayant une position sociale moyenne avaient
un père qui avait une position sociale moyenne
Génération des
fils
Position sociale
Haute : 10
Position sociale
Moyenne: 30
Position sociale
Basse : 60
Génération des
pères
Position sociale
Haute : 10
Position sociale
Moyenne: 30
Position sociale
Basse : 60
1
3
6
3
9
18
6
18
36
Casn°2 : Mobilité sociale intergénérationnelle parfaite :
La position sociale des fils est absolument indépendante de celle de leur père et
chaque fils à la même chance d’occuper une position sociale Haute (10% de chance)
Moyenne (30% de chance) ou Basse (60% de chance) et cela quel que soit son
groupe social de naissance.
Table des destinées ( en %) Position sociale des pères
Position
sociale
des fils
H M B
H 10% 10% 10%
M 30% 30% 30%
B 60% 60% 60%
Total 100% 100% 100%
Logique de lecture de bas en haut
Répond à la question
« Que sont-ils devenus? »
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 1 3 6 10
M 3 9 18 30
B 6 18 36 60
Total 10 30 60
Phrase:
46 immobiles!
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 1 3 6 10
M 3 9 18 30
B 6 18 36 60
Total 10 30 60
Table des
recrutements (en %)
Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 10% 30% 60% 100%
M 10% 30% 60% 100%
B 10% 30% 60% 100%
Répond à la question
« D’où viennent-ils? »
Logique de
lecture de
gauche à
droite
Phrase:
Nombre de places perdues Nombre de places gagnées
De position Haute vers
position Moyenne
3*1
De position Moyenne vers
position Haute
3*1
De position Haute vers
position Basse
6*2
De position basse vers
position moyenne
18*1
De position Moyenne vers
position Basse
18*1
De position basse vers
position haute
6*2
Total 33 Total 33
Remarque : Dans le cas où la mobilité sociale est parfaite, le nombre de
places gagnées est égal au nombre de places perdues. Pour que quelqu’un
monte par rapport à son père, il faut que quelqu’un descende par rapport à
son père.
Génération des
fils
Position sociale
Haute : 20
Position sociale
Moyenne: 35
Position sociale
Basse : 45
Génération des
pères
Position sociale
Haute : 10
Position sociale
Moyenne: 30
Position sociale
Basse : 60
10
0
0
10
20
0
0
15
45
Cas n°3 La mobilité sociale observée n’est que de la mobilité structurelle :
Cela signifie que s’il n’y avait pas eu de modification de la structure sociale entre les
générations, nous aurions observé une mobilité sociale nulle. Nous ferons ici
l’hypothèse que personne ne connaît de mobilité sociale descendante et que les
trajets sont le plus court possibles.
Table des destinées ( en %) Position sociale des pères
Position
sociale
des fils
H M B
H 100% 33.3% 0%
M 0% 66.6% 25%
B 0% 0% 75%
Total 100% 100% 100%
Logique de lecture de bas en haut
Répond à la question
« Que sont-ils devenus? »
Phrase:
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 10 10 0 20
M 0 20 15 35
B 0 0 45 45
Total 10 30 60
75 immobiles
Structure sociale à la génération des pères
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 10 10 0 20
M 0 20 15 35
B 0 0 45 60
Total 10 30 60
Table des
recrutements (en %)
Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 50% 50% 0% 100%
M 0% 57.1% 42.9% 100%
B 0% 0% 100% 100%
Répond à la question
« D’où viennent-ils? »
Logique de
lecture de
gauche à
droite
Phrase:
Nombre de
places perdues
Nombre de places gagnées
Total 0
De position Basse vers
position moyenne
15*1
De position moyenne vers
position Haute
10*1
Total 25
100% de la mobilité observée est de la mobilité structurelle, càd
de la mobilité qui ne s’explique QUE par le changement de
structure sociale
Génération des
fils
Position sociale
Haute : 20
Position sociale
Moyenne: 60
Position sociale
Basse : 20
Génération des
pères
Position sociale
Haute : 10
Position sociale
Moyenne: 30
Position sociale
Basse : 60
5
3
2
10
17
3
5
40
15
Cas n°4 Un mélange de mobilité sociale structurelle et de mobilité sociale nette
Cela signifie qu’il y a eu de modification de la structure sociale entre les générations
mais qu’une partie de mobilité sociale s’explique par la fluidité sociale de la société.
Table des destinées ( en %) Position sociale des pères
Position
sociale
des fils
H M B
H 50% 33.3 % 8,3%
M 30% 56.6 % 66.6%
B 20% 10 % 25%
Total 100% 100% 100%
Logique de lecture de bas en haut
Répond à la question
« Que sont-ils devenus? »
Phrase:
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 5 10 5 20
M 3 17 40 60
B 2 3 15 20
Total 10 30 60
37 immobiles
Table des
recrutements (en %)
Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 25% 50% 25% 100%
M 5 % 28.3 % 66.6 100%
B 10 % 15% 75% 100%
Répond à la question
« D’où viennent-ils? »
Logique de
lecture de
gauche à
droite
Phrase:
Table des effectifs Position sociale des pères
Position
sociale des
fils
H M B Total
H 5 10 5 20
M 3 17 40 60
B 2 3 15 20
Total 10 30 60
Nombre de places perdues Nombre de places gagnées
De position Haute vers position Moyenne 3*1=3 De position Basse vers position Haute 5*2
De position Haute vers position Basse 2*2=4 De position moyenne vers position Haute 10*1
De position Moyenne vers position Basse 3*1=3 De basse vers moyenne 40*1
Total 10 Total 60
Il y a 63 mobiles. Il fallait au minimum 50 (10 +40) mobiles du fait des changements de la
structure sociale.
La mobilité structurelle représente 50/63*100= 79% de la mobilité observée.
La mobilité nette représente donc 100-79= 21% de la mobilité observée. (Corriger l’énoncé)
Le nombre de places gagnées est inférieur au nombre de places perdues, une partie
de la mobilité s’explique donc par le changement de structure sociale
La mobilité structurelle a donc favorisé la mobilité ascendante, le nombre de places
gagnées est supérieur au nombre de places perdues!
7) Conclusion : définir mobilité sociale observée, mobilité sociale structurelle, mobilité
sociale nette.
 Mobilité sociale observée= mobilité mesurée dans les tables de mobilité (à l’extérieur
de la diagonale)
 Mobilité sociale structurelle = Partie de la mobilité observée qui s’explique par
l’évolution de la structure sociale.
 Mobilité sociale nette = Mobilité observée – Mobilité structurelle
C’est la mobilité sociale qui s’explique par le caractère « fluide » de la société, c’est-à-dire
par la possibilité « de gagner ET de perdre des places » par rapport à la position de ses
parents et qui résulte d’une certaine compétition sociale entre les individus.
Mobilité observée = Mobilité Nette + Mobilité structurelle
B) La lecture des tables de mobilité sociale
100 100 100 100 100 100Total
L’origine sociale la plus fréquente des artisans, commerçants, chefs d’entreprises est
ouvrier : 36 % des artisans, commerçants, chefs d’entreprises avaient un père ouvrier
La destinée la plus fréquente des fils d’employés est profession intermédiaire. En effet, 28 % des
fils d’employés deviennent profession intermédiaire ; c’est le pourcentage le plus élevé de la
colonne
Pour calculer le pourcentage d’immobiles, on additionne les effectifs de la diagonale (nombres en noir),
et on rapporte la somme à l’effectif total. Les nombres sont en milliers. 252 + 182 + 310 + 263 + 108 +
1 373 = 2 488 / 7 045 = 35,3 %.
Le nombre de personnes mobiles en 2003 s’élève à 4 557 000 (7 045 000 – 2 488 000). Le
pourcentage de mobiles est de 64,7 % (100 – 35,3), que l’on peut arrondir à 65 %.
Donne une
indication de la
structure
professionnelle
dans la
génération des
fils
Donne une
indication de la
structure
professionnelle dans
la génération des
pères
Le nombre des agriculteurs a été divisé par 4 entre
la génération des père et des fils…
Les valeurs en vert dans les colonnes sont très différentes… Il n’y a pas (eu) égalité
des chances, la position sociale acquise est influencée par l’origine sociale!
On lit dans la marge de
la table des destinées
le % de chances
théorique que l’on
devrait observer dans
tous les groupes s’il y
avait égalité des
chances… et on peut
ensuite vérifier si on
l’observe effectivement
dans chaque colonne!
1) Mesurer le poids relatif de chaque groupe dans la structure sociale à la génération des fils
qui répondent à l’enquête dans les marges de la table.
Agriculteurs ACCE CPIS PI Employés Ouvriers
4% 9% 19% 24% 11% 34%
2) Affirmer que si la fluidité sociale était maximale, si l’origine sociale n’avait aucun effet sur la
position sociale, alors chaque individu aurait la même chance d’accéder à chacun des groupes et que
cette chance serait forcément égale au poids du groupe dans l’ensemble. Les chiffres que nous
venons de relever au point 1) sont toutes les valeurs que nous devrions trouver dans la table des
destinées pour chaque origine sociale si la fluidité était maximale (càd le lien entre positon sociale et
origine sociale inexistant)
3) Comparer ces pourcentages idéaux à la réalité :
Un fils de cadres a eu 52% de chances de devenir cadre.
Un fils d’ouvrier a eu 9% de chances de devenir cadre.
Si la fluidité sociale avait été parfaite, il y aurait eu 19% de chances pour les deux.
Si la fluidité sociale avait été nulle, il y aura eu 100% de chances pour l’un et 0% de chance pour l’autre.
La réalité est entre les deux.
1. Les mobilités proches concernent les passages entre «cadres et professions intellectuelles
supérieures» et «professions intermédiaires». De même, les passages entre «professions
intermédiaires» et «employés» ou «ouvriers». Les mobilités éloignées concernent les passages
entre « cadres et professions intellectuelles supérieures » et « employés » ou « ouvriers ».
2. Les employés et les ouvriers sont au même niveau de la pyramide car, s’ils exercent des métiers
différents, ils sont au même niveau hiérarchique : les deux catégories ont des fonctions
d’exécution.
3. Les fils d’employés et d’ouvriers mobiles deviennent professions intermédiaires (respectivement
28 % et 23 %) et plus rarement cadres (respectivement 22 % et 10 %). – Les fils de cadres mobiles
deviennent plus souvent professions intermédiaires (26 %), et plus rarement employés (6 %) ou
ouvriers (9 %). La mobilité est donc plus souvent courte.
Page 183
En 2003, la mobilité structurelle représentait environ 1/3 [(25%/65%) *100= 38%]
de la mobilité observée, la mobilité nette représentant les 2/3 suivants!
En 2012, la mobilité structurelle représentait environ 1/3 [(21%/64%) *100= 32%]
de la mobilité observée, la mobilité nette représentant les 2/3 suivants!
Document D: L’évolution de la mobilité structurelle depuis 1953
Yves Besançon, « La mobilité sociale est tombée en panne », Alternatives économiques, n° 366, avril 2017
C) Le déclassement
1) Le rapport des mobilités
ascendantes sur les mobilités
descendantes passe de 2,1 à
1,4.
2) La mobilité descendante
concerne logiquement surtout
les personnes d’origine sociale
élevée, et aussi les dernières
générations.
3) Non, l’augmentation des flux des
descendants n’est pas le fait d’une
société plus juste… mais plutôt du
ralentissement de la mobilité
structurelle ascendante.
Page 186
1. En 2003, 34 % des femmes de la tranche 35-39 ans sont en mobilité ascendante par rapport à leurs
parents.
2. Les évolutions vont dans le même sens pour les hommes et pour les femmes. Mais la mobilité
ascendante est moins fréquente pour les femmes que pour les hommes, alors que la mobilité
descendante est plus fréquente. Les écarts entre mobilité ascendante et mobilité descendante se
resserrent pour les femmes alors qu’ils restent importants pour les hommes. La mobilité la plus
fréquente reste ascendante.
3. Le risque de déclassement est plus fort pour les femmes car elles ont une mobilité descendante plus
forte et une mobilité ascendante plus faible que les hommes. Les femmes ont en effet plus de difficultés
à accéder aux postes de cadres et professions intellectuelles supérieures.
4. Le document 3 illustre le 1er paragraphe du document 2 : la mobilité ascendante diminue alors que la
mobilité descendante progresse, même si le « mouvement de la société reste ascendant ».
Page 187
D) L’analyse de la fluidité sociale
Exercice : Calculer un odds ratio
1. Les fils d’ouvriers ont 25 % (200/800) de chances de devenir cadres et 75 % (600/800) de chances de
devenir ouvriers.
2. Le rapport des probabilités pour les fils d’ouvriers de devenir cadres ou ouvriers est de 25/75 = 0,33.
3. Les fils de cadres ont 75 % (150/200) de chances de devenir cadres et 25 % (50/200) de chances de
devenir ouvriers.
4. Le rapport des probabilités pour les fils de cadres de devenir cadres ou ouvriers est de 75/25 = 3.
5. Le odds ratio est de 3/0,33 = 9,09. Les chances d’être cadre plutôt qu’ouvrier sont 9,09 fois plus
fortes pour les fils de cadres que pour les fils d’ouvriers. Cette société fictive est assez fluide, mais
elle n’assure pas l’égalité des chances. Il aurait fallu un odds ratio de 1 dans une société où les
chances de mobilité auraient les mêmes pour tous!
Page 185
1) Odds ratio = 1 signifie
l’origine sociale n’a aucune
incidence sur la position
sociale.
Odds ratio= 63 signifie que
la probabilité d’être cadre
plutôt qu’ouvrier pour une
fille de cadre est 63 fois
plus grande que pour une
fille d’ouvrier
2) Entre 1977 et 2003, la
fluidité sociale a
légèrement progressé (les
odds ratio ont baissé en
moyenne se rapprochant de
1) de 12% pour les hommes
et de 17% pour les femmes.
p184
Doc. 4 • La fluidité sociale des hommes et des femmes en 1977 et 2003
1. En 2003, les chances d’être agriculteurs plutôt que professions intermédiaires sont 111,8 fois plus
élevées pour les fils d’agriculteurs que pour les fils de professions intermédiaires. À la même date,
les chances d’être professions intermédiaires plutôt qu’ouvrières sont 6,6 fois plus élevées pour les
filles de professions intermédiaires que pour les filles d’ouvriers.
2. La fluidité sociale a augmenté entre 1977 et 2003. Les odds ratios ont presque tous diminué, à
l’exception de ceux qui concernent les hommes agriculteurs. En effet, sous l’effet du progrès technique,
le nombre d’agriculteurs a considérablement diminué, ce qui laisse peu d’opportunités de devenir
agriculteur pour des personnes issues d’autres milieux sociaux.
3. La fluidité est la plus forte entre les enfants de cadres et de professions intermédiaires et entre les
enfants de professions intermédiaires et d’employés ou d’ouvriers. Elle est forte pour des PCS proches.
En revanche, la fluidité est faible pour des PCS éloignées dans la hiérarchie sociale : entre les enfants de
cadres et les enfants d’employés ou d’ouvriers. Elle est faible aussi pour les enfants d’agriculteurs par
rapport à toutes les autres PCS, sans doute parce que c’est une PCS en déclin, et qui nécessite de
mobiliser un capital technique important.
La fluidité sociale n’est pas très élevée :
Rappel : La mesure de la fluidité sociale permet de savoir à quel
point les destins sociaux sont liés aux origines sociales
Le niveau de la fluidité sociale dépend de la mobilité sociale nette,
c’est-à-dire de la partie de la mobilité observée qui ne s’explique
pas exclusivement par les modifications de la structure sociale.
Il est possible que la mobilité sociale observée soit plus forte
sans que pour autant la fluidité sociale s’améliore.
Elle est difficile à quantifier de façon synthétique à partir de la table
de mobilité mais on peut essayer d’en évaluer l’importance avec la
méthode suivante :
E) Les limites des tables:
1) L’origine sociale est très difficile à mesurer voir doc 3 page 189
2) La représentation de l'INSEE n’est que partiellement hiérarchisée… ce qui invite à réduire le nombre de
catégories et donc ainsi la mobilité observée.
3) La représentation de l'INSEE ne fait pas apparaitre de nombreuses formes de hiérarchies (niveau de vie, niveau
de patrimoine, stables/précaires; zones de résidence…
Bcp d’enfants ne vivent pas avec leur père
géniteur… (1/3 des enfants aujourd’hui). Il
faudrait tenir compte du père qui s’est
occupé de l’enfant ou de la mère
Le niveau scolaire de la mère pèse
fortement sur la chance de réussite
scolaire, c’est un bon indicateur de la
position sociale. En effet, les mères
jouent un rôle plus grand dans le suivi de
la scolarité que le père.
E) 1) L’origine sociale est très difficile à mesurer voir doc 3 page 189
E)2) La représentation de l'INSEE n’est que partiellement hiérarchisée… ce qui invite à
réduire le nombre de catégories ainsi la mobilité observée.
 absence de hiérarchie entre les employés et les ouvriers)
 Très difficile de classer les indépendants par rapport aux salariés.
 Cela rend difficile une analyse en termes de mouvements ascendants et descendants
Agriculteurs?
ACCE?
Tentation de créer
une grande classe
populaire!
Classes populaires
(Agriculteurs, ACCE, Ouvriers, Employés)
(Calculs faits par
votre serviteur Mr
Denys à partir des
tables de 2003)
Génération des pères
Cadres PI Classes
Populaires
Ensemble
Générationdes
fils
Cadres 310 266 741 1317
PI 152 263 1275 1690
Classes
Populaires 129 271 3638 4038
Ensemble 591 800 5654 7045
Avec 3 groupes, il 60% d’immobiles et 40 % de mobiles.
Rappel: L’immobilité devient la règle alors qu’avec 6 groupes, il y avait 2/3 de mobiles, la
mobilité était la règle.
E2) suite:…
Le regroupement des ouvriers, employés, des agriculteurs et des ACCE dans une grande
catégorie populaire fait baisser la mobilité observée…
65 % de mobiles avec 6 groupes VS 40% de mobiles avec 3 groupes!!
Le nombre de personnes mobiles en 2003 s’élève à 4 557 000 (7 045 000 – 2 488 000).
Le pourcentage de mobiles est de 64,7 % (100 – 35,3), que l’on peut arrondir à 65 %.
E2)… suite et fin?
E3) La représentation de l'INSEE ne fait pas apparaitre de nombreuses formes de
hiérarchies (niveau de vie, niveau de patrimoine, stables/précaires; zones de résidence…
et niveau social du conjoint!)
Page 189
1) 6,3% des couples sont formés d’un cadre et d’une employée.
2) En analysant que les couples de salariés, on constate que les
couples où la femme est moins diplômée que l’homme (triangle
bleu) sont plus fréquents que l’inverse (triangle rouge), surtout si on
met ensemble ouvriers et employés. Les femmes ont alors peut-être
une meilleure position sociale en moyenne grâce à leur mari!
3) … Mobilité sociale par le mariage est une possibilité, plus souvent utilisée par les
femmes… cf dilemme de Rastignac.
Doc B : Paradoxe d’Anderson
Niveau d'études
du fils
par rapport au père
Groupe socioprofessionnel du fils par rapport au père
Supérieur Égal Inférieur Effectif
Supérieur 53% 40 % 7% 905
Égal 23% 69% 8% 802
Inférieur 16% 56% 28% 141
Effectif 688 999 161 1848
En % 37% 54% 9% 100%
Doc B1 : Niveau d’étude et statut social des pères et des fils
Relation entre niveau d'instruction et statut social des pères et des fils
Les fils sont les enquêtés salariés âgés de 40 à 59 ans. Source: enquête Formation Qualification Emploi, INSEE, 1993.
Patrice Bonnewitz, Stratification sociale et mobilité, Bréal, 2004.
F) Le paradoxe d'Anderson
Ce à quoi on devrait s’attendre
logiquement: meilleur diplôme que son
père meilleur statut social que lui! Or il
n’y a pas 100%
Doc B2 : Une situation paradoxale ?
« Un point sur lequel tout le monde s’accorde est qu'il existe généralement une relation élevée entre le niveau
d’instruction atteint par un individu et son statut social. [...] De façon générale, le niveau d’instruction moyen
augmente au fur et à mesure qu’on s'élève dans la hiérarchie des catégories socioprofessionnelles. [...] Faut-il
cependant en conclure :
1) que le niveau d’instruction a une influence importante sur le statut social ?
2) que le niveau d'instruction a une influence importante sur la mobilité ?[...]
Le niveau d'instruction exerce bien une influence sur le statut social [mais] l’influence sur le statut social des facteurs
étrangers au niveau d'instruction est loin d’être négligeable.
Parmi ces facteurs, les origines sociales comptent pour une faible part. Restent [d'autres] facteurs. [...]
De quels facteurs s’agit-il? Probablement [...] la non-congruence relative [...] entre la distribution des qualifications
fournies par le système éducatif et la distribution des qualifications demandées par le système social. On est amené
à la conclusion que, si le niveau d'instruction est bien un déterminant important du statut social, son influence est
fortement restreinte par le fait qu’il ne peut exister, dans une société libérale, une harmonie complète entre les
compétences offertes et les compétences demandées. [...]
Il semble que [...] dans les sociétés industrielles, le niveau d’instruction n’influence pas sensiblement les chances de
mobilité. Ce paradoxe a été mis en évidence [...] par Anderson (1961). »
A Raymond Boudon, L'inégalité des chances, Armand Colin, 1973
ÉTAPE 1
1) Quelle est la part des fils qui ont un niveau d’études supérieur à celui de leur père?
Et celle de ceux qui ont un niveau inférieur?
• 49 % (905/1848) des fils ont un niveau d’études supérieur à celui de leur père.
• 7,6 % ont un niveau d’études inférieur à celui de leur père (141/1848).
2) Quelle est la part des fils qui ont un statut social supérieur à celui de leur père? Et
celle de ceux qui ont un statut social inférieur?
• 37 % (688/1848) des fils ont un statut social supérieur à celui de leur père.
• 8,7 % (161/1848) ont un statut social inférieur à celui de leur père (ce pourcentage
est arrondi à 9 dans le tableau).
3) Qu’en concluez-vous?
On peut en déduire que la structure sociale s’est déplacée vers le haut moins
rapidement que la structure éducationnelle, car 49 % des fils ont un niveau
d’éducation supérieur, mais seulement 37 % ont un statut social supérieur à celui de
leur père.
3. On peut énoncer le paradoxe d’Anderson de cette façon :
« l’acquisition par un fils d’un diplôme supérieur à celui de son père ne lui assure
pas une position sociale plus élevée. »
Par exemple, 7 % des fils qui ont un niveau d’études supérieur à celui de leur
père ont un statut social inférieur et 40% ont un statut social identique.
Explications:
L’amélioration des niveaux de diplômes est plus rapide que l’augmentation des
niveaux de diplômes requis en moyenne dans la structure sociale (malgré
Progrès Technique et spécialisation dans la mondialisation )
C’est ce qu’a observé Anderson dans les années 1960 aux États-Unis. Il y a donc
un paradoxe puisqu’un niveau de diplôme plus élevé ne garantit pas un statut
social plus élevé, contrairement à ce que l’on pourrait attendre.
Cela est confirmé en France aujourd’hui.
Synthèse:
Mis en évidence
dans les années 60,
le paradoxe
d’Anderson est
toujours
d’actualité!
Page 191
II) Comment expliquer la
mobilité sociale?
Bien-sûr, en partie par les changements
de structures mais surtout par les
interactions entre la Famille et l’Ecole
A) Le rôle de l’évolution de la structure sociale (déjà étudié, cela explique la mobilité
structurelle)
B) Le rôle de l’Ecole (L’Ecole permet la mobilité sociale dans certains cas mais la persistance
des inégalités scolaires favorise la reproduction sociale)
1) Le constat des inégalités scolaires
.
Document
de l’exercice page 192
Verre à moitié vide
ou à moitié plein.
L’Ecole permet la
mobilité sociale
(gratuité, ouverte à
tous, méritocratie) …
mais les inégalités
scolaires persistent.
Page 193
1) Il existe différentes filières pour le bac, mais aussi les licences, les masters… Ces différences ont
tendance à se multiplier, à devenir parfois difficilement lisibles pour les non-initiés… et sont très
hiérarchisées… Ce qui explique que les initiés cherchent à éviter les filières les moins valorisées… et
qu’ils cherchent à se distinguer par l’accès (à un niveau donné), aux filières les plus prestigieuses.
2) Il faut donc raffiner la lecture du document précédent. Les enfants d’ouvriers sont une proportion
moins grande à obtenir le bac (effet quantité) et ils obtiennent souvent des bacs moins prestigieux
(effets de qualité). On pourrait faire le même raisonnement pour le niveau bac+5.
3) Cela explique une partie d’une paradoxe d’Anderson, les enfants des classes populaires ne parvenant
pas à monter malgré des études plus longues (mais pas les bonnes!) que celles de leur parents… +
sentiment de déclassement. Par ailleurs, les enfants de cadres obtiennent plus souvent les bons
diplômes (à un niveau de diplômes égal) pour devenir cadres, comme leurs parents…
Page 193
La hiérarchie sociale entre les enfants à la naissance
serait « convertie » en « hiérarchie scolaire » par
l’Ecole.
L’Ecole transformerait donc des inégalités illégitimes
(dans une société démocratique) liées à la naissance
dans telle ou telle famille, dans tel ou tel quartier en
inégalités rendues légitimes (car présentées comme
résultant d’une compétition juste, neutre… dans
laquelle les plus « méritants » réussissent.)
Cette légitimation de la transmission du capital
culturel est dénoncée par Bourdieu et Passeron, qui
pensent qu’elle a pour fonction de masquer la
reproduction sociale et la permanence des classes
sociales.
 De plus les diplômes « sont des titres dont la
valeur dépend des qualités sociales du
porteurs »
 l’Ecole ne parvient pas toujours transmettre un
titre qui aurait une valeur en soi,
indépendamment des qualités sociales (donc de
l’origine sociale du porteur
2) Les explications des inégalités scolaires
Page 193
2) Boudon ne remet pas totalement en cause l’analyse de
Bourdieu puisqu’il évoquer des avantages/désavantages
cognitifs, culturels liés au milieu social et jouant un rôle
dans les chances de réussite scolaire. Mais selon, la source
la plus déterminante, c’est la différence d’appréciation des
avantages et des inconvénients de la poursuite d’études
longues.
Avantages: probabilité d’avoir de meilleurs emplois, de
meilleurs salaires, un plus grand prestige social lié au
diplôme…
Inconvénients: coût financier de la poursuite d’études et
manque à gagner en renonçant un emploi immédiat pour
un résultat incertain.
Pour Boudon:
1) Les individus des classes inférieures sous-estiment les
avantages et surestiment les inconvénients. De plus,
leur groupe de référence étant souvent leur propre
groupe, ils font preuve de moins d’ambition.
2) Les individus des classes inférieures choisissent aussi
sous contrainte budgétaire
 A résultats scolaires équivalents, les individus des
classes inférieures choisiront moins souvent une poursuite
d’études longues.
Pour illustrer l’analyse de Boudon, on remarque qu’à résultats
équivalents, les enfants des classes populaires vont moins souvent en
filière générale…que les enfants des classes supérieures.
Conclusion: Les analyses de Bourdieu et Boudon se complètent plutôt qu’elles ne
s’opposent:
 Bourdieu/Passeron: des performances scolaires inégales
 Boudon: auxquelles s’ajoutent des choix différents à résultats scolaires identiques
 Les différences d’ambition et d’anticipation positives de la valeur des diplômes (Boudon)
peuvent avoir des effets plus ou moins conscients sur la motivation et donc les résultats
inégaux (Bourdieu)
Pistes pour corriger cet échec relatif de l’Ecole à assurer l’égalité des chances et à
favoriser la fluidité sociale:
 Ne pas traiter tous les enfants de la même façon à l’Ecole (donner plus à ceux qui ont
moins, éviter les implicites culturels…)… discrimination positive.
 Mieux dialoguer avec les familles pour l’orientation, mieux informer les élèves (rôle de
l’AP?) + réduire le coût de la poursuite d’études (offrir des bourses au mérite, des
possibilités de prêts étudiants à taux réduits, frais de scolarité réduits en fonction des
revenus des parents,… maintenir la gratuité d’universités de haut niveau)
Conclusion suite et fin B): le diplôme à lui seul ne détermine pas la position sociale: Doc
4 page 191
2) La proportion de personnes cadres ou
PI ayant un diplôme du supérieur long
est de 7 points supérieur chez les
enfants de cadres et de PI que chez les
enfants d’employés ou d’ouvriers; de 11
points supérieure pour les diplômés du
supérieur court et de 12 points chez les
bacheliers.
3) Explications possibles: cherchez!
 Même niveau de diplôme mais pas
même qualité de diplômes
 Discrimination négative?
 Rôle de capital social transmis
 Rôle du capital culturel en partie
transmis par la famille (savoir-être?)
Le rôle de l’Ecole dans la mobilité sociale est essentiel (mais il est limité en partie, si le diplôme
ne détermine pas tout) ET il doit être analysé aussi en relation avec le rôle de la famille, qui lui
aussi est parfois ambigu…
1) Le fait d’avoir fait des études
longues n’est ni nécessaire ni suffisant
pour être cadre, mais cela augmente
logiquement les chances de l’être.
C) Le rôle de la famille dans la mobilité sociale
1) Famille et réussite scolaire
Rappel Boudon/Bourdieu: facile mais important
à pouvoir longuement développer
Idée que la socialisation est le processus de transmission du capital culturel… Mais c’est plus compliqué que cela…
2) Promotion sociale grâce à l’Ecole.
3) Les rôles masculins et féminins transmis dans cette famille maghrébine favorisent la réussite scolaire des filles
(moins de libertés, plus enfermées, moins grande sociabilité, plus disciplinées par des parents plus durs avec les
filles…)
Ce qui compte beaucoup, à côté voire à la place du capital culturel, c’est la transmission d’une certaine discipline
personnelle (« un minimum d’ascèse »). Les familles d’origine populaires peuvent la transmettre à leurs enfants.
1) Les 5 filles ont toutes au
moins le bac, les 3 garçons
ne l’ont pas.
Moins de liberté pour les
filles dans cette famille,
qui restent plus à la
maison et ont des loisirs
plus studieux. On impose
aux garçons une moins
grande discipline, ils ont
plus d’occasions de
sorties…
1) En moyenne, plus il y a d’enfants, moins les chances de mobilité sociale (ascendante)
sont grandes… notamment du fait qu’il y a moins d’enfants qui deviennent cadres (14%)
dans les familles de 3 ou + que dans les familles de 2 enfants ou moins (25%).
2) Pauvreté? Promiscuité spatiale (manque d’espace à soi)? Discipline plus militaire,
impersonnelle (rigide) qui ne favorise pas le développement de qualités d’expression
personnelle?
Page 195
Le rôle de la famille dans la réussite scolaire et la mobilité sociale ne peut pas se réduire à
une transmission automatique des capitaux culturels et sociaux entre parents et enfants
2) Famille et déterminants non-scolaires de la mobilité sociale
1) Le capital social (les relations personnelles)
permet de rencontrer plus souvent des gens du
même niveau social.
Le capital culturel partagé favorise la bonne entente
et donc rend possible les unions.
2) L’homogamie est organisée et choisie en haut de la hiérarchie sociale et subie en
bas, ce qui renforce la reproduction sociale car cela permet la fusion des capitaux en
haut de la hiérarchie sociale. Cela permet éventuellement de compenser un relatif
échec scolaire: ainsi, les filles de cadres devenues employées épousent plus souvent
des cadres que les autres employées.
1. Les formes de donation les plus
fréquentes sont : le logement, l’argent,
du terrain.
2. Les indépendants cèdent davantage
des biens à usage professionnel et des
terrains, alors que les salariés cèdent
de l’argent. On ne peut céder que ce
que l’on a. (Le logement est cédé aussi
bien par les indépendants que par les
salariés.)
3. Les donations favorisent la
reproduction sociale mesurée par les
PCS
Page 195
Les enfants d’indépendants reçoivent des biens à usage
professionnel, ce qui favorise leur installation dans le même
type d’activité que leurs parents. Recevoir un cabinet médical,
une étude notariale, une entreprise artisanale, ou encore des
terrains pour devenir
agriculteur, diminue considérablement les frais d’installation.
De plus, bien-sûr, les donations en patrimoine permet souvent aux enfants adultes de
pouvoir acquérir un logement (apports en capital souvent nécessaires pour pouvoir
s’endetter et acheter…)
 Au-delà du fait que pour
un même niveau d’études
atteint, les enfants de
cadres et de PI ont sans
doute obtenu des diplômes
de meilleure qualité… le
fait qu’ils soient plus
souvent cadres à niveau de
diplôme égal peut
s’expliquer par:
 Rôle de capital social
transmis
 Rôle du capital culturel en
partie transmis par la
famille (savoir-être?) et qui
favorise
Le meilleur rendement des titres scolaires pour les enfants d’origine sociale élevée peut
s’expliquer des facteurs scolaires (pas les mêmes diplômes, à niveau de diplômes égal) et par
des facteurs non-scolaires.
Bon emploi Bonne Union
Conclusion: Famille et déterminants non-scolaires de la mobilité sociale
En partie acquis
hors de l’Ecole.

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Mobilité sociale 2018

  • 1. Chapitre 7: « Comment rendre compte de la mobilité sociale ? »
  • 2. Intro : Différences sociétés de castes, d’ordre… où la transmission du statut est héréditaire, le plus souvent assigné par la loi AVEC nos sociétés où le statut social est acquis Deux grands intérêts à étudier la mobilité sociale. 1) Les sociétés contemporaines sont caractérisées par ce qu'on pourrait appeler un idéal démocratique : il n'y a pas d'inégalités de droit, et les inégalités existantes doivent être le fruit d'une juste compétition. Dit autrement : les sociétés contemporaines ont pour valeur l'égalité des chances. L’idée est que les inégalités seraient tolérables si l’accès de chacun aux positions sociales les plus valorisées relève du mérite et non de l’origine sociale (statuts acquis et non assignés). (cf chapitre 10) 2) « La mobilité (ou son contraire) est essentielle pour juger de la pertinence de la notion de classe sociale puisque l’immobilité sociale est une dimension essentielle de l’identité temporelle. Une autre façon de considérer le même problème consiste à dire que, plus un système de classe est fortement constitué, plus il doit exister de résistance aux échanges entre classes, notamment d’une génération à l’autre : une société aux frontières de classe étanches est une société où la classe sociale assigne le destin des générations futures. » Louis Chauvel, sociologue, 2001. Donc l’intérêt à analyser la mobilité sociale est d’enrichir le débat sur l’existence ou la disparition des classes sociales. (Cf Chapitre 6)
  • 3. I) Comment mesurer la mobilité sociale ? A) Les grands principes de la mesure de la mobilité sociale 1. Mobilité sociale : changer de catégorie socio- professionnelle, de statut social, bouger dans la structure sociale. Mobilité géographique : changer de résidence, de ville, de région, de pays. Mobilité professionnelle : changer d’entreprise ou de métier au sein de son entreprise. À cette occasion, l’individu peut changer de statut social, mais ce n’est pas systématique. Page 180 2) Mobilité intragénérationnelle : mobilité d’un individu au cours de sa vie professionnelle (changement de métier, de statut). L’Insee la désigne comme «mobilité professionnelle ». Mobilité intergénérationnelle : changement de statut par rapport à ses parents. Elle est mesurée, le plus souvent, par le statut social du père. C’est celle que l’Insee appelle la «mobilité sociale».
  • 4.
  • 5. 1. La mobilité professionnelle a augmenté entre les trois périodes, pour les hommes comme pour les femmes, et quelle que soit la classe d’âge. 2. En général, la part d’individus ayant changé de groupe socioprofessionnel au cours des cinq années précédentes est souvent plus élevée pour les hommes que pour les femmes, quelles que soient la période et la tranche d’âge. Il y a cependant une exception entre 1988 et 1993 pour les femmes dans la tranche 45-49 ans. 3. Ce sont les personnes âgées de 30 à 34 ans qui sont les plus mobiles, quels que soient la période et le sexe. 4. Plusieurs éléments peuvent expliquer la mobilité professionnelle, et ces éléments peuvent être d’autant plus vrais pour des personnes encore jeunes : – être recruté à un poste de travail en dessous de ses compétences en début de carrière et bénéficier ensuite d’une promotion vers des métiers plus en accord avec la formation initiale.
  • 6. On suppose qu’on a interrogé tous les hommes en leur posant 2 questions: 1) Quelle est votre position sociale? 2) Quelle était la position sociale de votre père? Doc A :Quelques exemples théoriques de mobilité sociale, Budapest On suppose une société dans laquelle il y a 100 individus hommes et 3 positions sociales différentes (haute, moyenne et basse) et dans laquelle seuls les hommes travaillent. On suppose que tous les hommes ont exactement 1 fils chacun. On s’intéressera ici à plusieurs situations de mobilité intergénérationnelle.
  • 7. Génération des fils Position sociale Haute : 10 Position sociale Moyenne: 30 Position sociale Basse : 60 Génération des pères Position sociale Haute : 10 Position sociale Moyenne: 30 Position sociale Basse : 60 10 0 0 0 30 0 0 0 60 Cas n° 1 : Aucune mobilité sociale intergénérationnelle : La position sociale du fils est totalement déterminée par la position sociale du père.
  • 8. Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 10 0 0 10 M 0 30 0 30 B 0 0 60 60 Total 10 30 60 Table des destinées ( en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B H 100% 0% 0% M 0% 100% 0% B 0% 0% 100% Total 100% 100% 100% Logique de lecture de bas en haut Répond à la question « Que sont-ils devenus? » 100 % des individus dont le père avait une position sociale haute occupent une position sociale haute 100 immobiles
  • 9. Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 10 0 0 10 M 0 30 0 30 B 0 0 60 60 Total 10 30 60 Table des recrutements (en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 100% 0% 0% 100% M 0% 100% 0% 100% B 0% 0% 100% 100% Répond à la question « D’où viennent-ils? » Logique de lecture de gauche à droite 10/10*100=100% 100 % des individus de position sociale haute avaient un père qui occupait une position sociale haute 30 individus ayant une position sociale moyenne avaient un père qui avait une position sociale moyenne
  • 10. Génération des fils Position sociale Haute : 10 Position sociale Moyenne: 30 Position sociale Basse : 60 Génération des pères Position sociale Haute : 10 Position sociale Moyenne: 30 Position sociale Basse : 60 1 3 6 3 9 18 6 18 36 Casn°2 : Mobilité sociale intergénérationnelle parfaite : La position sociale des fils est absolument indépendante de celle de leur père et chaque fils à la même chance d’occuper une position sociale Haute (10% de chance) Moyenne (30% de chance) ou Basse (60% de chance) et cela quel que soit son groupe social de naissance.
  • 11. Table des destinées ( en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B H 10% 10% 10% M 30% 30% 30% B 60% 60% 60% Total 100% 100% 100% Logique de lecture de bas en haut Répond à la question « Que sont-ils devenus? » Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 1 3 6 10 M 3 9 18 30 B 6 18 36 60 Total 10 30 60 Phrase: 46 immobiles!
  • 12. Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 1 3 6 10 M 3 9 18 30 B 6 18 36 60 Total 10 30 60 Table des recrutements (en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 10% 30% 60% 100% M 10% 30% 60% 100% B 10% 30% 60% 100% Répond à la question « D’où viennent-ils? » Logique de lecture de gauche à droite Phrase:
  • 13. Nombre de places perdues Nombre de places gagnées De position Haute vers position Moyenne 3*1 De position Moyenne vers position Haute 3*1 De position Haute vers position Basse 6*2 De position basse vers position moyenne 18*1 De position Moyenne vers position Basse 18*1 De position basse vers position haute 6*2 Total 33 Total 33 Remarque : Dans le cas où la mobilité sociale est parfaite, le nombre de places gagnées est égal au nombre de places perdues. Pour que quelqu’un monte par rapport à son père, il faut que quelqu’un descende par rapport à son père.
  • 14. Génération des fils Position sociale Haute : 20 Position sociale Moyenne: 35 Position sociale Basse : 45 Génération des pères Position sociale Haute : 10 Position sociale Moyenne: 30 Position sociale Basse : 60 10 0 0 10 20 0 0 15 45 Cas n°3 La mobilité sociale observée n’est que de la mobilité structurelle : Cela signifie que s’il n’y avait pas eu de modification de la structure sociale entre les générations, nous aurions observé une mobilité sociale nulle. Nous ferons ici l’hypothèse que personne ne connaît de mobilité sociale descendante et que les trajets sont le plus court possibles.
  • 15. Table des destinées ( en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B H 100% 33.3% 0% M 0% 66.6% 25% B 0% 0% 75% Total 100% 100% 100% Logique de lecture de bas en haut Répond à la question « Que sont-ils devenus? » Phrase: Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 10 10 0 20 M 0 20 15 35 B 0 0 45 45 Total 10 30 60 75 immobiles Structure sociale à la génération des pères
  • 16. Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 10 10 0 20 M 0 20 15 35 B 0 0 45 60 Total 10 30 60 Table des recrutements (en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 50% 50% 0% 100% M 0% 57.1% 42.9% 100% B 0% 0% 100% 100% Répond à la question « D’où viennent-ils? » Logique de lecture de gauche à droite Phrase:
  • 17. Nombre de places perdues Nombre de places gagnées Total 0 De position Basse vers position moyenne 15*1 De position moyenne vers position Haute 10*1 Total 25 100% de la mobilité observée est de la mobilité structurelle, càd de la mobilité qui ne s’explique QUE par le changement de structure sociale
  • 18. Génération des fils Position sociale Haute : 20 Position sociale Moyenne: 60 Position sociale Basse : 20 Génération des pères Position sociale Haute : 10 Position sociale Moyenne: 30 Position sociale Basse : 60 5 3 2 10 17 3 5 40 15 Cas n°4 Un mélange de mobilité sociale structurelle et de mobilité sociale nette Cela signifie qu’il y a eu de modification de la structure sociale entre les générations mais qu’une partie de mobilité sociale s’explique par la fluidité sociale de la société.
  • 19. Table des destinées ( en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B H 50% 33.3 % 8,3% M 30% 56.6 % 66.6% B 20% 10 % 25% Total 100% 100% 100% Logique de lecture de bas en haut Répond à la question « Que sont-ils devenus? » Phrase: Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 5 10 5 20 M 3 17 40 60 B 2 3 15 20 Total 10 30 60 37 immobiles
  • 20. Table des recrutements (en %) Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 25% 50% 25% 100% M 5 % 28.3 % 66.6 100% B 10 % 15% 75% 100% Répond à la question « D’où viennent-ils? » Logique de lecture de gauche à droite Phrase: Table des effectifs Position sociale des pères Position sociale des fils H M B Total H 5 10 5 20 M 3 17 40 60 B 2 3 15 20 Total 10 30 60
  • 21. Nombre de places perdues Nombre de places gagnées De position Haute vers position Moyenne 3*1=3 De position Basse vers position Haute 5*2 De position Haute vers position Basse 2*2=4 De position moyenne vers position Haute 10*1 De position Moyenne vers position Basse 3*1=3 De basse vers moyenne 40*1 Total 10 Total 60 Il y a 63 mobiles. Il fallait au minimum 50 (10 +40) mobiles du fait des changements de la structure sociale. La mobilité structurelle représente 50/63*100= 79% de la mobilité observée. La mobilité nette représente donc 100-79= 21% de la mobilité observée. (Corriger l’énoncé) Le nombre de places gagnées est inférieur au nombre de places perdues, une partie de la mobilité s’explique donc par le changement de structure sociale La mobilité structurelle a donc favorisé la mobilité ascendante, le nombre de places gagnées est supérieur au nombre de places perdues!
  • 22. 7) Conclusion : définir mobilité sociale observée, mobilité sociale structurelle, mobilité sociale nette.  Mobilité sociale observée= mobilité mesurée dans les tables de mobilité (à l’extérieur de la diagonale)  Mobilité sociale structurelle = Partie de la mobilité observée qui s’explique par l’évolution de la structure sociale.  Mobilité sociale nette = Mobilité observée – Mobilité structurelle C’est la mobilité sociale qui s’explique par le caractère « fluide » de la société, c’est-à-dire par la possibilité « de gagner ET de perdre des places » par rapport à la position de ses parents et qui résulte d’une certaine compétition sociale entre les individus. Mobilité observée = Mobilité Nette + Mobilité structurelle
  • 23. B) La lecture des tables de mobilité sociale 100 100 100 100 100 100Total
  • 24. L’origine sociale la plus fréquente des artisans, commerçants, chefs d’entreprises est ouvrier : 36 % des artisans, commerçants, chefs d’entreprises avaient un père ouvrier La destinée la plus fréquente des fils d’employés est profession intermédiaire. En effet, 28 % des fils d’employés deviennent profession intermédiaire ; c’est le pourcentage le plus élevé de la colonne Pour calculer le pourcentage d’immobiles, on additionne les effectifs de la diagonale (nombres en noir), et on rapporte la somme à l’effectif total. Les nombres sont en milliers. 252 + 182 + 310 + 263 + 108 + 1 373 = 2 488 / 7 045 = 35,3 %. Le nombre de personnes mobiles en 2003 s’élève à 4 557 000 (7 045 000 – 2 488 000). Le pourcentage de mobiles est de 64,7 % (100 – 35,3), que l’on peut arrondir à 65 %.
  • 25. Donne une indication de la structure professionnelle dans la génération des fils Donne une indication de la structure professionnelle dans la génération des pères Le nombre des agriculteurs a été divisé par 4 entre la génération des père et des fils…
  • 26. Les valeurs en vert dans les colonnes sont très différentes… Il n’y a pas (eu) égalité des chances, la position sociale acquise est influencée par l’origine sociale! On lit dans la marge de la table des destinées le % de chances théorique que l’on devrait observer dans tous les groupes s’il y avait égalité des chances… et on peut ensuite vérifier si on l’observe effectivement dans chaque colonne!
  • 27. 1) Mesurer le poids relatif de chaque groupe dans la structure sociale à la génération des fils qui répondent à l’enquête dans les marges de la table. Agriculteurs ACCE CPIS PI Employés Ouvriers 4% 9% 19% 24% 11% 34% 2) Affirmer que si la fluidité sociale était maximale, si l’origine sociale n’avait aucun effet sur la position sociale, alors chaque individu aurait la même chance d’accéder à chacun des groupes et que cette chance serait forcément égale au poids du groupe dans l’ensemble. Les chiffres que nous venons de relever au point 1) sont toutes les valeurs que nous devrions trouver dans la table des destinées pour chaque origine sociale si la fluidité était maximale (càd le lien entre positon sociale et origine sociale inexistant) 3) Comparer ces pourcentages idéaux à la réalité : Un fils de cadres a eu 52% de chances de devenir cadre. Un fils d’ouvrier a eu 9% de chances de devenir cadre. Si la fluidité sociale avait été parfaite, il y aurait eu 19% de chances pour les deux. Si la fluidité sociale avait été nulle, il y aura eu 100% de chances pour l’un et 0% de chance pour l’autre. La réalité est entre les deux.
  • 28. 1. Les mobilités proches concernent les passages entre «cadres et professions intellectuelles supérieures» et «professions intermédiaires». De même, les passages entre «professions intermédiaires» et «employés» ou «ouvriers». Les mobilités éloignées concernent les passages entre « cadres et professions intellectuelles supérieures » et « employés » ou « ouvriers ». 2. Les employés et les ouvriers sont au même niveau de la pyramide car, s’ils exercent des métiers différents, ils sont au même niveau hiérarchique : les deux catégories ont des fonctions d’exécution. 3. Les fils d’employés et d’ouvriers mobiles deviennent professions intermédiaires (respectivement 28 % et 23 %) et plus rarement cadres (respectivement 22 % et 10 %). – Les fils de cadres mobiles deviennent plus souvent professions intermédiaires (26 %), et plus rarement employés (6 %) ou ouvriers (9 %). La mobilité est donc plus souvent courte. Page 183
  • 29. En 2003, la mobilité structurelle représentait environ 1/3 [(25%/65%) *100= 38%] de la mobilité observée, la mobilité nette représentant les 2/3 suivants! En 2012, la mobilité structurelle représentait environ 1/3 [(21%/64%) *100= 32%] de la mobilité observée, la mobilité nette représentant les 2/3 suivants! Document D: L’évolution de la mobilité structurelle depuis 1953 Yves Besançon, « La mobilité sociale est tombée en panne », Alternatives économiques, n° 366, avril 2017
  • 30. C) Le déclassement 1) Le rapport des mobilités ascendantes sur les mobilités descendantes passe de 2,1 à 1,4. 2) La mobilité descendante concerne logiquement surtout les personnes d’origine sociale élevée, et aussi les dernières générations. 3) Non, l’augmentation des flux des descendants n’est pas le fait d’une société plus juste… mais plutôt du ralentissement de la mobilité structurelle ascendante. Page 186
  • 31. 1. En 2003, 34 % des femmes de la tranche 35-39 ans sont en mobilité ascendante par rapport à leurs parents. 2. Les évolutions vont dans le même sens pour les hommes et pour les femmes. Mais la mobilité ascendante est moins fréquente pour les femmes que pour les hommes, alors que la mobilité descendante est plus fréquente. Les écarts entre mobilité ascendante et mobilité descendante se resserrent pour les femmes alors qu’ils restent importants pour les hommes. La mobilité la plus fréquente reste ascendante. 3. Le risque de déclassement est plus fort pour les femmes car elles ont une mobilité descendante plus forte et une mobilité ascendante plus faible que les hommes. Les femmes ont en effet plus de difficultés à accéder aux postes de cadres et professions intellectuelles supérieures. 4. Le document 3 illustre le 1er paragraphe du document 2 : la mobilité ascendante diminue alors que la mobilité descendante progresse, même si le « mouvement de la société reste ascendant ». Page 187
  • 32. D) L’analyse de la fluidité sociale Exercice : Calculer un odds ratio 1. Les fils d’ouvriers ont 25 % (200/800) de chances de devenir cadres et 75 % (600/800) de chances de devenir ouvriers. 2. Le rapport des probabilités pour les fils d’ouvriers de devenir cadres ou ouvriers est de 25/75 = 0,33. 3. Les fils de cadres ont 75 % (150/200) de chances de devenir cadres et 25 % (50/200) de chances de devenir ouvriers. 4. Le rapport des probabilités pour les fils de cadres de devenir cadres ou ouvriers est de 75/25 = 3. 5. Le odds ratio est de 3/0,33 = 9,09. Les chances d’être cadre plutôt qu’ouvrier sont 9,09 fois plus fortes pour les fils de cadres que pour les fils d’ouvriers. Cette société fictive est assez fluide, mais elle n’assure pas l’égalité des chances. Il aurait fallu un odds ratio de 1 dans une société où les chances de mobilité auraient les mêmes pour tous! Page 185
  • 33. 1) Odds ratio = 1 signifie l’origine sociale n’a aucune incidence sur la position sociale. Odds ratio= 63 signifie que la probabilité d’être cadre plutôt qu’ouvrier pour une fille de cadre est 63 fois plus grande que pour une fille d’ouvrier 2) Entre 1977 et 2003, la fluidité sociale a légèrement progressé (les odds ratio ont baissé en moyenne se rapprochant de 1) de 12% pour les hommes et de 17% pour les femmes. p184
  • 34.
  • 35. Doc. 4 • La fluidité sociale des hommes et des femmes en 1977 et 2003 1. En 2003, les chances d’être agriculteurs plutôt que professions intermédiaires sont 111,8 fois plus élevées pour les fils d’agriculteurs que pour les fils de professions intermédiaires. À la même date, les chances d’être professions intermédiaires plutôt qu’ouvrières sont 6,6 fois plus élevées pour les filles de professions intermédiaires que pour les filles d’ouvriers. 2. La fluidité sociale a augmenté entre 1977 et 2003. Les odds ratios ont presque tous diminué, à l’exception de ceux qui concernent les hommes agriculteurs. En effet, sous l’effet du progrès technique, le nombre d’agriculteurs a considérablement diminué, ce qui laisse peu d’opportunités de devenir agriculteur pour des personnes issues d’autres milieux sociaux. 3. La fluidité est la plus forte entre les enfants de cadres et de professions intermédiaires et entre les enfants de professions intermédiaires et d’employés ou d’ouvriers. Elle est forte pour des PCS proches. En revanche, la fluidité est faible pour des PCS éloignées dans la hiérarchie sociale : entre les enfants de cadres et les enfants d’employés ou d’ouvriers. Elle est faible aussi pour les enfants d’agriculteurs par rapport à toutes les autres PCS, sans doute parce que c’est une PCS en déclin, et qui nécessite de mobiliser un capital technique important.
  • 36. La fluidité sociale n’est pas très élevée : Rappel : La mesure de la fluidité sociale permet de savoir à quel point les destins sociaux sont liés aux origines sociales Le niveau de la fluidité sociale dépend de la mobilité sociale nette, c’est-à-dire de la partie de la mobilité observée qui ne s’explique pas exclusivement par les modifications de la structure sociale. Il est possible que la mobilité sociale observée soit plus forte sans que pour autant la fluidité sociale s’améliore. Elle est difficile à quantifier de façon synthétique à partir de la table de mobilité mais on peut essayer d’en évaluer l’importance avec la méthode suivante :
  • 37. E) Les limites des tables: 1) L’origine sociale est très difficile à mesurer voir doc 3 page 189 2) La représentation de l'INSEE n’est que partiellement hiérarchisée… ce qui invite à réduire le nombre de catégories et donc ainsi la mobilité observée. 3) La représentation de l'INSEE ne fait pas apparaitre de nombreuses formes de hiérarchies (niveau de vie, niveau de patrimoine, stables/précaires; zones de résidence… Bcp d’enfants ne vivent pas avec leur père géniteur… (1/3 des enfants aujourd’hui). Il faudrait tenir compte du père qui s’est occupé de l’enfant ou de la mère Le niveau scolaire de la mère pèse fortement sur la chance de réussite scolaire, c’est un bon indicateur de la position sociale. En effet, les mères jouent un rôle plus grand dans le suivi de la scolarité que le père. E) 1) L’origine sociale est très difficile à mesurer voir doc 3 page 189
  • 38. E)2) La représentation de l'INSEE n’est que partiellement hiérarchisée… ce qui invite à réduire le nombre de catégories ainsi la mobilité observée.  absence de hiérarchie entre les employés et les ouvriers)  Très difficile de classer les indépendants par rapport aux salariés.  Cela rend difficile une analyse en termes de mouvements ascendants et descendants Agriculteurs? ACCE? Tentation de créer une grande classe populaire! Classes populaires (Agriculteurs, ACCE, Ouvriers, Employés)
  • 39. (Calculs faits par votre serviteur Mr Denys à partir des tables de 2003) Génération des pères Cadres PI Classes Populaires Ensemble Générationdes fils Cadres 310 266 741 1317 PI 152 263 1275 1690 Classes Populaires 129 271 3638 4038 Ensemble 591 800 5654 7045 Avec 3 groupes, il 60% d’immobiles et 40 % de mobiles. Rappel: L’immobilité devient la règle alors qu’avec 6 groupes, il y avait 2/3 de mobiles, la mobilité était la règle. E2) suite:… Le regroupement des ouvriers, employés, des agriculteurs et des ACCE dans une grande catégorie populaire fait baisser la mobilité observée…
  • 40. 65 % de mobiles avec 6 groupes VS 40% de mobiles avec 3 groupes!! Le nombre de personnes mobiles en 2003 s’élève à 4 557 000 (7 045 000 – 2 488 000). Le pourcentage de mobiles est de 64,7 % (100 – 35,3), que l’on peut arrondir à 65 %. E2)… suite et fin?
  • 41. E3) La représentation de l'INSEE ne fait pas apparaitre de nombreuses formes de hiérarchies (niveau de vie, niveau de patrimoine, stables/précaires; zones de résidence… et niveau social du conjoint!) Page 189 1) 6,3% des couples sont formés d’un cadre et d’une employée. 2) En analysant que les couples de salariés, on constate que les couples où la femme est moins diplômée que l’homme (triangle bleu) sont plus fréquents que l’inverse (triangle rouge), surtout si on met ensemble ouvriers et employés. Les femmes ont alors peut-être une meilleure position sociale en moyenne grâce à leur mari! 3) … Mobilité sociale par le mariage est une possibilité, plus souvent utilisée par les femmes… cf dilemme de Rastignac.
  • 42. Doc B : Paradoxe d’Anderson Niveau d'études du fils par rapport au père Groupe socioprofessionnel du fils par rapport au père Supérieur Égal Inférieur Effectif Supérieur 53% 40 % 7% 905 Égal 23% 69% 8% 802 Inférieur 16% 56% 28% 141 Effectif 688 999 161 1848 En % 37% 54% 9% 100% Doc B1 : Niveau d’étude et statut social des pères et des fils Relation entre niveau d'instruction et statut social des pères et des fils Les fils sont les enquêtés salariés âgés de 40 à 59 ans. Source: enquête Formation Qualification Emploi, INSEE, 1993. Patrice Bonnewitz, Stratification sociale et mobilité, Bréal, 2004. F) Le paradoxe d'Anderson Ce à quoi on devrait s’attendre logiquement: meilleur diplôme que son père meilleur statut social que lui! Or il n’y a pas 100%
  • 43. Doc B2 : Une situation paradoxale ? « Un point sur lequel tout le monde s’accorde est qu'il existe généralement une relation élevée entre le niveau d’instruction atteint par un individu et son statut social. [...] De façon générale, le niveau d’instruction moyen augmente au fur et à mesure qu’on s'élève dans la hiérarchie des catégories socioprofessionnelles. [...] Faut-il cependant en conclure : 1) que le niveau d’instruction a une influence importante sur le statut social ? 2) que le niveau d'instruction a une influence importante sur la mobilité ?[...] Le niveau d'instruction exerce bien une influence sur le statut social [mais] l’influence sur le statut social des facteurs étrangers au niveau d'instruction est loin d’être négligeable. Parmi ces facteurs, les origines sociales comptent pour une faible part. Restent [d'autres] facteurs. [...] De quels facteurs s’agit-il? Probablement [...] la non-congruence relative [...] entre la distribution des qualifications fournies par le système éducatif et la distribution des qualifications demandées par le système social. On est amené à la conclusion que, si le niveau d'instruction est bien un déterminant important du statut social, son influence est fortement restreinte par le fait qu’il ne peut exister, dans une société libérale, une harmonie complète entre les compétences offertes et les compétences demandées. [...] Il semble que [...] dans les sociétés industrielles, le niveau d’instruction n’influence pas sensiblement les chances de mobilité. Ce paradoxe a été mis en évidence [...] par Anderson (1961). » A Raymond Boudon, L'inégalité des chances, Armand Colin, 1973
  • 44. ÉTAPE 1 1) Quelle est la part des fils qui ont un niveau d’études supérieur à celui de leur père? Et celle de ceux qui ont un niveau inférieur? • 49 % (905/1848) des fils ont un niveau d’études supérieur à celui de leur père. • 7,6 % ont un niveau d’études inférieur à celui de leur père (141/1848). 2) Quelle est la part des fils qui ont un statut social supérieur à celui de leur père? Et celle de ceux qui ont un statut social inférieur? • 37 % (688/1848) des fils ont un statut social supérieur à celui de leur père. • 8,7 % (161/1848) ont un statut social inférieur à celui de leur père (ce pourcentage est arrondi à 9 dans le tableau). 3) Qu’en concluez-vous? On peut en déduire que la structure sociale s’est déplacée vers le haut moins rapidement que la structure éducationnelle, car 49 % des fils ont un niveau d’éducation supérieur, mais seulement 37 % ont un statut social supérieur à celui de leur père.
  • 45. 3. On peut énoncer le paradoxe d’Anderson de cette façon : « l’acquisition par un fils d’un diplôme supérieur à celui de son père ne lui assure pas une position sociale plus élevée. » Par exemple, 7 % des fils qui ont un niveau d’études supérieur à celui de leur père ont un statut social inférieur et 40% ont un statut social identique. Explications: L’amélioration des niveaux de diplômes est plus rapide que l’augmentation des niveaux de diplômes requis en moyenne dans la structure sociale (malgré Progrès Technique et spécialisation dans la mondialisation ) C’est ce qu’a observé Anderson dans les années 1960 aux États-Unis. Il y a donc un paradoxe puisqu’un niveau de diplôme plus élevé ne garantit pas un statut social plus élevé, contrairement à ce que l’on pourrait attendre. Cela est confirmé en France aujourd’hui.
  • 46. Synthèse: Mis en évidence dans les années 60, le paradoxe d’Anderson est toujours d’actualité! Page 191
  • 47. II) Comment expliquer la mobilité sociale? Bien-sûr, en partie par les changements de structures mais surtout par les interactions entre la Famille et l’Ecole
  • 48. A) Le rôle de l’évolution de la structure sociale (déjà étudié, cela explique la mobilité structurelle) B) Le rôle de l’Ecole (L’Ecole permet la mobilité sociale dans certains cas mais la persistance des inégalités scolaires favorise la reproduction sociale) 1) Le constat des inégalités scolaires . Document de l’exercice page 192 Verre à moitié vide ou à moitié plein. L’Ecole permet la mobilité sociale (gratuité, ouverte à tous, méritocratie) … mais les inégalités scolaires persistent.
  • 49. Page 193 1) Il existe différentes filières pour le bac, mais aussi les licences, les masters… Ces différences ont tendance à se multiplier, à devenir parfois difficilement lisibles pour les non-initiés… et sont très hiérarchisées… Ce qui explique que les initiés cherchent à éviter les filières les moins valorisées… et qu’ils cherchent à se distinguer par l’accès (à un niveau donné), aux filières les plus prestigieuses. 2) Il faut donc raffiner la lecture du document précédent. Les enfants d’ouvriers sont une proportion moins grande à obtenir le bac (effet quantité) et ils obtiennent souvent des bacs moins prestigieux (effets de qualité). On pourrait faire le même raisonnement pour le niveau bac+5. 3) Cela explique une partie d’une paradoxe d’Anderson, les enfants des classes populaires ne parvenant pas à monter malgré des études plus longues (mais pas les bonnes!) que celles de leur parents… + sentiment de déclassement. Par ailleurs, les enfants de cadres obtiennent plus souvent les bons diplômes (à un niveau de diplômes égal) pour devenir cadres, comme leurs parents…
  • 50. Page 193 La hiérarchie sociale entre les enfants à la naissance serait « convertie » en « hiérarchie scolaire » par l’Ecole. L’Ecole transformerait donc des inégalités illégitimes (dans une société démocratique) liées à la naissance dans telle ou telle famille, dans tel ou tel quartier en inégalités rendues légitimes (car présentées comme résultant d’une compétition juste, neutre… dans laquelle les plus « méritants » réussissent.) Cette légitimation de la transmission du capital culturel est dénoncée par Bourdieu et Passeron, qui pensent qu’elle a pour fonction de masquer la reproduction sociale et la permanence des classes sociales.  De plus les diplômes « sont des titres dont la valeur dépend des qualités sociales du porteurs »  l’Ecole ne parvient pas toujours transmettre un titre qui aurait une valeur en soi, indépendamment des qualités sociales (donc de l’origine sociale du porteur 2) Les explications des inégalités scolaires
  • 51. Page 193 2) Boudon ne remet pas totalement en cause l’analyse de Bourdieu puisqu’il évoquer des avantages/désavantages cognitifs, culturels liés au milieu social et jouant un rôle dans les chances de réussite scolaire. Mais selon, la source la plus déterminante, c’est la différence d’appréciation des avantages et des inconvénients de la poursuite d’études longues. Avantages: probabilité d’avoir de meilleurs emplois, de meilleurs salaires, un plus grand prestige social lié au diplôme… Inconvénients: coût financier de la poursuite d’études et manque à gagner en renonçant un emploi immédiat pour un résultat incertain. Pour Boudon: 1) Les individus des classes inférieures sous-estiment les avantages et surestiment les inconvénients. De plus, leur groupe de référence étant souvent leur propre groupe, ils font preuve de moins d’ambition. 2) Les individus des classes inférieures choisissent aussi sous contrainte budgétaire  A résultats scolaires équivalents, les individus des classes inférieures choisiront moins souvent une poursuite d’études longues.
  • 52. Pour illustrer l’analyse de Boudon, on remarque qu’à résultats équivalents, les enfants des classes populaires vont moins souvent en filière générale…que les enfants des classes supérieures.
  • 53. Conclusion: Les analyses de Bourdieu et Boudon se complètent plutôt qu’elles ne s’opposent:  Bourdieu/Passeron: des performances scolaires inégales  Boudon: auxquelles s’ajoutent des choix différents à résultats scolaires identiques  Les différences d’ambition et d’anticipation positives de la valeur des diplômes (Boudon) peuvent avoir des effets plus ou moins conscients sur la motivation et donc les résultats inégaux (Bourdieu) Pistes pour corriger cet échec relatif de l’Ecole à assurer l’égalité des chances et à favoriser la fluidité sociale:  Ne pas traiter tous les enfants de la même façon à l’Ecole (donner plus à ceux qui ont moins, éviter les implicites culturels…)… discrimination positive.  Mieux dialoguer avec les familles pour l’orientation, mieux informer les élèves (rôle de l’AP?) + réduire le coût de la poursuite d’études (offrir des bourses au mérite, des possibilités de prêts étudiants à taux réduits, frais de scolarité réduits en fonction des revenus des parents,… maintenir la gratuité d’universités de haut niveau)
  • 54. Conclusion suite et fin B): le diplôme à lui seul ne détermine pas la position sociale: Doc 4 page 191 2) La proportion de personnes cadres ou PI ayant un diplôme du supérieur long est de 7 points supérieur chez les enfants de cadres et de PI que chez les enfants d’employés ou d’ouvriers; de 11 points supérieure pour les diplômés du supérieur court et de 12 points chez les bacheliers. 3) Explications possibles: cherchez!  Même niveau de diplôme mais pas même qualité de diplômes  Discrimination négative?  Rôle de capital social transmis  Rôle du capital culturel en partie transmis par la famille (savoir-être?) Le rôle de l’Ecole dans la mobilité sociale est essentiel (mais il est limité en partie, si le diplôme ne détermine pas tout) ET il doit être analysé aussi en relation avec le rôle de la famille, qui lui aussi est parfois ambigu… 1) Le fait d’avoir fait des études longues n’est ni nécessaire ni suffisant pour être cadre, mais cela augmente logiquement les chances de l’être.
  • 55. C) Le rôle de la famille dans la mobilité sociale 1) Famille et réussite scolaire Rappel Boudon/Bourdieu: facile mais important à pouvoir longuement développer Idée que la socialisation est le processus de transmission du capital culturel… Mais c’est plus compliqué que cela… 2) Promotion sociale grâce à l’Ecole. 3) Les rôles masculins et féminins transmis dans cette famille maghrébine favorisent la réussite scolaire des filles (moins de libertés, plus enfermées, moins grande sociabilité, plus disciplinées par des parents plus durs avec les filles…) Ce qui compte beaucoup, à côté voire à la place du capital culturel, c’est la transmission d’une certaine discipline personnelle (« un minimum d’ascèse »). Les familles d’origine populaires peuvent la transmettre à leurs enfants. 1) Les 5 filles ont toutes au moins le bac, les 3 garçons ne l’ont pas. Moins de liberté pour les filles dans cette famille, qui restent plus à la maison et ont des loisirs plus studieux. On impose aux garçons une moins grande discipline, ils ont plus d’occasions de sorties…
  • 56. 1) En moyenne, plus il y a d’enfants, moins les chances de mobilité sociale (ascendante) sont grandes… notamment du fait qu’il y a moins d’enfants qui deviennent cadres (14%) dans les familles de 3 ou + que dans les familles de 2 enfants ou moins (25%). 2) Pauvreté? Promiscuité spatiale (manque d’espace à soi)? Discipline plus militaire, impersonnelle (rigide) qui ne favorise pas le développement de qualités d’expression personnelle? Page 195 Le rôle de la famille dans la réussite scolaire et la mobilité sociale ne peut pas se réduire à une transmission automatique des capitaux culturels et sociaux entre parents et enfants
  • 57. 2) Famille et déterminants non-scolaires de la mobilité sociale 1) Le capital social (les relations personnelles) permet de rencontrer plus souvent des gens du même niveau social. Le capital culturel partagé favorise la bonne entente et donc rend possible les unions. 2) L’homogamie est organisée et choisie en haut de la hiérarchie sociale et subie en bas, ce qui renforce la reproduction sociale car cela permet la fusion des capitaux en haut de la hiérarchie sociale. Cela permet éventuellement de compenser un relatif échec scolaire: ainsi, les filles de cadres devenues employées épousent plus souvent des cadres que les autres employées.
  • 58. 1. Les formes de donation les plus fréquentes sont : le logement, l’argent, du terrain. 2. Les indépendants cèdent davantage des biens à usage professionnel et des terrains, alors que les salariés cèdent de l’argent. On ne peut céder que ce que l’on a. (Le logement est cédé aussi bien par les indépendants que par les salariés.) 3. Les donations favorisent la reproduction sociale mesurée par les PCS Page 195 Les enfants d’indépendants reçoivent des biens à usage professionnel, ce qui favorise leur installation dans le même type d’activité que leurs parents. Recevoir un cabinet médical, une étude notariale, une entreprise artisanale, ou encore des terrains pour devenir agriculteur, diminue considérablement les frais d’installation. De plus, bien-sûr, les donations en patrimoine permet souvent aux enfants adultes de pouvoir acquérir un logement (apports en capital souvent nécessaires pour pouvoir s’endetter et acheter…)
  • 59.  Au-delà du fait que pour un même niveau d’études atteint, les enfants de cadres et de PI ont sans doute obtenu des diplômes de meilleure qualité… le fait qu’ils soient plus souvent cadres à niveau de diplôme égal peut s’expliquer par:  Rôle de capital social transmis  Rôle du capital culturel en partie transmis par la famille (savoir-être?) et qui favorise Le meilleur rendement des titres scolaires pour les enfants d’origine sociale élevée peut s’expliquer des facteurs scolaires (pas les mêmes diplômes, à niveau de diplômes égal) et par des facteurs non-scolaires.
  • 60. Bon emploi Bonne Union Conclusion: Famille et déterminants non-scolaires de la mobilité sociale En partie acquis hors de l’Ecole.