1. LES TROUBLES
MUSCULO
SQUELETTIQUES
(T.M.S.)
1) Généralités
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2. • Il s’agit d’affections touchant :
– Les articulations - Les tendons
– Les muscles - Les nerfs
• Se manifestant par :
– Des douleurs
– Une difficulté à effectuer certains gestes
• Et pouvant entraîner un handicap dans la vie domestique et dans la vie
professionnelle.
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3. Tous les segments corporels sont touchés, mais surtout :
La colonne vertébrale Le membre supérieur
(rachis)
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4. *
* La Santé au travail dans le Nord-Pas-de-Calais / Les maladies à caractère professionnel / Résultats de la « Quinzaine » 2009
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5. QUELQUES NOTIONS DE PHYSIOLOGIE
- Les muscles
- Les articulations
- Les nerfs
- Les tendons
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6. Les muscles
• Le corps humain possède plus de
600 muscles, la majorité
fonctionnant sous le contrôle du
système nerveux central.
• 75 paires de muscles sont
impliquées dans la posture et le
mouvement (30 à 40% du poids du
corps).
• Chaque muscle se caractérise par sa
longueur, son épaisseur, sa
constitution, sa résistance, son rôle,
…
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7. • Pour fonctionner correctement,
un muscle doit :
– être alimenté (en sucre, en
oxygène,…) régulièrement
(les réserves locales sont
très faibles)
– pouvoir éliminer les déchets
et toxines divers.
• Un ralentissement ou un blocage de la circulation sanguine conduit plus ou
moins rapidement à un manque de ressources et à une accumulation de
déchets, le tout responsable de fatigue, voire d’épuisement, et de douleurs.
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8. Les articulations
Exemple : L’épaule
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9. • L’épaule comprend :
– Quatre os et leur cartilage
– Plusieurs articulations
– Douze muscles principaux et
leurs tendons et gaines
– Une bourse séreuse
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10. – Des ligaments
– Une capsule
– Des artères, des veines, des
nerfs
– ….
– Et enfin une cavité articulaire
avec du liquide.
• Il s’agit donc d’un ensemble
complexe qui forme un volume
étanche.
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11. • Toute atteinte d’un de ses éléments (usure, rupture partielle,
inflammation,…) fragilise l’ensemble de la structure.
• Toute augmentation de volume d’un des éléments, tout corps néoformé
(calcification), ne pourra s’évacuer spontanément, comprimera donc et
fera souffrir les éléments voisins.
• Une inflammation débutante d’une épaule, peu gênante le vendredi et
permettant de terminer le travail, peut « exploser » et bloquer
complètement l’articulation durant le Week End. L’arrêt de travail du lundi
surprendra l’entreprise qui a vu partir le salarié le vendredi en apparente
pleine santé et qui mettra en cause d’autres raisons...
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12. Les nerfs
Exemple du nerf médian
• Il rejoint la main en
passant dans le canal
carpien, situé dans le
talon de la main, et qui
forme un tunnel étroit
et rigide constitué par
des os et par un
ligament fibreux, le
ligament antérieur du
carpe.
• À l'intérieur de ce canal
passent, outre ce nerf,
de nombreux tendons
et des vaisseaux (artère
et veine radiale).
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13. • Il s’agit donc d’un espace inextensible.
Tout œdème ou inflammation de ces
tendons, de la gaine des muscles
fléchisseurs, tout traumatisme du nerf
médian, se traduira par une
augmentation de la pression
intracanalaire.
• Ceci entraînera une compression du
nerf médian, responsable du syndrome
du canal carpien, avec apparition de
fourmillements dans les doigts
« médians », une douleur de la main
irradiant au bras, une perte de force,
avant tout des antépulseurs de la
colonne du pouce,...
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14. Les tendons
• Partie finale du muscle reliant celui-ci à au squelette :
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15. • Un étirement excessif, une surstimulation, des chocs répétés,…, vont finir
par créer des lésions du tendon, de sa gaine, ou de la région osseuse où il
s’insère.
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16. Prédictivité
• Il n’existe pas de VLE (Valeur Limite d’Exposition) permettant de dire qu’il
y aura ou non TMS.
• L’évolution s’étend le plus souvent sur des semaines, des mois ou des
années.
• La mise en relation des TMS avec l’activité professionnelle peut être
tardive et difficile. Certaines manifestations cliniques apparaissent la nuit
(fourmillements), ce qui peut dérouter les travailleurs.
• Ceci justifie la mise en place de systèmes de surveillance des TMS pour
inciter à déclarer les symptômes douloureux dès leur apparition, afin de
repérer les situations de travail à risque élevé et permettre la mise en
place d’un plan d’action pour prévenir l’aggravation.
• Le recensement précoce, par un suivi médical formalisé, des salariés
atteints de TMS apparaît comme une piste de prévention indispensable.
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18. Les troubles musculo-squelettiques peuvent être reconnus dans le cadre des
Maladies Professionnelles Indemnisables (M.P.I.) suivantes :
• Tableau M.P.I. n° 57 : Affections péri-articulaires provoquées par certains
gestes et postures de travail.
Epaule Coude Poignet - Main et doigt
Genou Cheville et pied
• Tableau M.P.I. n° 69 : Affections provoquées par les vibrations et chocs
transmis par certaines machines-outils, outils et objets et par les chocs
itératifs du talon sur des éléments fixes.
• Tableau M.P.I. n° 79 : Lésions chroniques du ménisque.
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19. • Tableau M.P.I. n° 97 : Affections chroniques du rachis lombaire provoquées
par des vibrations de basses et moyennes fréquences transmises au corps
entier.
• Tableau M.P.I. n° 98 : Affections chroniques du rachis lombaire provoquées
par la manutention manuelle de charges lourdes.
Pour ces deux tableaux, sont uniquement concernées les :
Sciatiques par hernie discale L4-L5 ou L5-S1
Radiculalgies crurales par hernie discale L2-L3 ou L3-L4 ou L4-L5
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20. • Si la maladie est reconnue et qu’elle laisse des séquelles, elle peut donner
lieu à une indemnité, liée au taux d’IPP (Incapacité Permanente Partielle).
• En principe, une TMS pourrait donc se révéler coûteuse pour une
entreprise, dans le cadre de ses cotisations AT/MPI.
• Dans les faits, ce coût est largement inférieur à ce qu’il devrait être, quand
il n’est pas nul :
– Non déclaration (méconnaissance, pressions,…) ,
– Difficulté de reconnaissance (déclarations mal faites,…),
– Faiblesse des taux d’IPP et donc des indemnisations,
– Dilution du coût dans la masse des entreprises.
• Plus de 50% de ce coût est finalement pris en charge par le régime
générale de la Sécurité Sociale et par la société.
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21. Coûts des TMS et absentéisme
Source: Carsat Nord-Picardie
COUTS MOYENS DIRECTS DUREE
2010
EN EUROS (Indemnités MOYENNE % DE MP * TAUX I.P.P.
Tableau
journalières, soins, rente D’ABSENCE avec IPP * MOYEN
ou capital) EN JOURS
MP 57
Épaule 34 352 329 74 10
Coude 13 485 218 52 5
Poignet, main et doigt 9 047 168 28 4
Genou 8 834 128 20 5
Cheville et pied 14 774 178 60 3
Plusieurs lésions 17 382 338 45 5
MP 69 37 734 266 75 12
MP 79 17 454 239 57 5
MP 97 et 98 34 798 370 71 9
* MP = Maladie Professionnelle IPP = Incapacité Permanente Partielle
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22. • Les TMS sont en outre responsables d’arrêts maladie parfois longs et
répétés, sources d’un absentéisme qui peut être important. Cet
absentéisme, lorsqu’il touche une proportion importante de l’entreprise,
peut perturber l’organisation et la bonne marche de l’entreprise.
• Pour les salariés, outre la souffrance, il est générateur de licenciement et
de fréquente exclusion socioprofessionnelle (difficultés +++ pour retrouver
une activité professionnelle lorsqu’un opérateur a, par exemple, une
épaule abimée).
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24. EVOLUTION DU NOMBRE DE MP ET DE TMS DE 1999 A 2009
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25. • Les TMS représentent 83% du total des maladies professionnelles
indemnisées.
• Les affections péri-articulaires (tableau MPI n° 57: épaules, coudes,…)
représentent plus de 90% de ces TMS, et sont en constante progression :
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
24.848 28.278 29.379 30.968 33.682 37.728 39.874
• Cette montée en flèche des TMS représente, dans le monde du travail, un
phénomène majeur de ces 15 dernières années. Au regard du nombre de
cas, l’on peut parler d’une épidémie…
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26. • L’augmentation du nombre de TMS s’explique par une modification du
contenu du travail dans les entreprises.
• Au début de l’ère industrielle, l’activité professionnelle était caractérisée
par une durée de travail longue mettant en jeu des gestes variés du fait
de la diversité des tâches effectuées par un salarié.
• Le XXème siècle a été caractérisé par la spécialisation des professionnels :
– Activités musculaires locales
– Postures prolongées
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 26
27. • A partir de 1980, imposition de la concurrence internationale :
– Recherche de gains de productivité
– Réduction de l’ensemble des coûts
• => Transformation de l’organisation de la production :
– Juste-à-temps
– Accroissement de la production
– Recherche de flexibilité quantitative et qualitative
– …
• => Accroissement de l’intensification du travail avec forte progression des
nuisances et pénibilité et accentuation de la pression temporelle.
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28. • La durée du travail a diminué. Il a fallu produire plus en moins de temps.
• Ceci a entraîné une fragmentation et une spécialisation des tâches,
caractérisées par la rapidité d’exécution, la précision des gestes et une
grande dextérité, une diminution de la charge physique et des impératifs
de rendement accrus.
• En conséquence, de nombreux postes de travail sont caractérisés par des
mouvements répétitifs et stéréotypés qui sollicitent tout particulièrement
les mains et les membres supérieurs.
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29. • Ceci n’est cependant pas encore compris quand ce n’est pas purement nié :
Les salariés sont de plus en S’il y avait moins
plus fragiles, ils travaillent de complaisance
de moins en moins et se médicale…
plaignent de plus en plus…
De moins en moins de charge
N’ont qu’à travailler lourde à porter, de moins en
moins au noir… moins d’efforts à faire, et ils
disent qu’ils ont mal…
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30. • Les connaissances et outils sont aujourd’hui suffisamment développées
pour que l’on puisse désormais lutter avec efficacité contre les TMS et
constater leur diminution.
• 3 « structures » ont, en principe, pouvoir de faire diminuer le nombre des
TMS :
– L’entreprise
– La CARSAT(assureur)
– Ministère (du travail, de la solidarité et de la fonction publique) et
DIRECCTE
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 30
31. • L’entreprise :
– Les TMS ne sont pas un réel problème pour les entreprises (qui a à
faire face à d’autres défis).
– Ils relèvent d’une organisation du travail qui abime l’Homme. Elles
refusent de le comprendre et de se remettre en question : s’il y
apparition de TMS, ce n’est pas l’entreprise qui est en cause mais
l’opérateur.
– La lutte contre cette problématique n’est donc jamais envisagée dans
les projets de développement, d’amélioration de la productivité, de
création, d’installation,…
– A part licencier, le plus souvent rien n’est prévu pour garder un
compagnon devenu incapable d’exercer son activité suite à un TMS.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 31
32. • La CARSAT (Assureur) :
– Avec toute assurance sur les risques, un assuré a des obligations :
mettre en œuvre les mesures de prévention éventuelles afin de
diminuer le risque.
– Avec la CARSAT, l’assuré (l’entreprise), dans les faits, n’en a aucune…
– La CARSAT est donc capable de constater une multiplication des TMS
dans une entreprise sans être capable d’y mettre fin.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 32
33. • Le ministère du travail (de la solidarité et de la fonction publique), la
DIRECCTE :
– Malgré un discours d’actualité, n’ont en fait pas encore pris conscience
de l’ampleur du phénomène, pourtant socialement dramatique.
– Le ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique a
ainsi « souhaité faire de la lutte contre les TMS une de ses priorités ».
Il a lancé un premier Plan de Santé au Travail qui s’est déroulé de 2005
à 2009. Même si une action contre les TMS peut demander plusieurs
années pour porter ses fruits, l’efficacité de ce plan peut se mesurer
par le nombre de MPI 57 qui est passé de 24.848 (fin 2004) à 37.728
(fin 2009)…
– En 2010 (39.874 MPI 57), il a lancé son 2ème Plan de Santé au Travail.
Les chiffres courant 2011 montrent une dégradation de la situation…
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34. • Tout montre donc que cette « épidémie » va continuer de se développer …
• Et ce ne sont pas les « grands plans » ou les « grandes campagnes » des
Ministères, de la CARSAT, …, qui vont faire bouger les choses…
• Rendez-vous en 2015…
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 34
35. LES TROUBLES
MUSCULO
SQUELETTIQUES
(T.M.S.)
2) Les facteurs de risque
Mai
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2012
36. INCONTOURNABLE
• Les TMS sont des maladies multifactorielles à composante
professionnelle.
• L’influence des facteurs de risque professionnels est prépondérante par
rapport à celle des facteurs de risque non professionnels.
• La réduction de la prévalence de ces maladies passe prioritairement par
une amélioration des conditions de travail.
• TMS = Dysfonctionnement de l’entreprise.
=> incidences sur la qualité et sur la rentabilité
• TMS = Pathologie de l’organisation.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 36
37. TMS
INRS
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38. A) Les contraintes biomécaniques
Elles représentent l’élément causal essentiel
*
* La Santé au travail dans le Nord-Pas-de-Calais / Les maladies à caractère professionnel / Résultats de la « Quinzaine » 2009
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 38
39. Principaux facteurs de risque biomécaniques
• L’intensité des efforts
• La durée des efforts
• La répétitivité des mouvements et/ou des efforts
• La vitesse des mouvements
• La rigidité des positions corporelles ou segmentaires
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40. • La position articulaire défavorable ou maintenue de manière prolongée
• Les traumatismes locaux répétés (chocs, pressions excessives des parties
molles et des surfaces articulaires)
• L’exposition aux vibrations
• L’exposition au froid (T° sèche de l’air < 15°)
• Type de prise : la pince effectuée entre le pouce et l’index
• Le port de gants inadaptés au dimensionnement de la main et aux
exigences de la tâche
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41. LES EFFORTS
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42. • Chaque muscle possède une force maximale, qu’il ne peut maintenir plus
de quelques secondes.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 42
43. • En cas de répétition d’un effort important, on observe une dégradation
plus ou moins rapide de la force :
Contractions toutes les 10 mn,
force maximale maintenue
Plusieurs contractions par mn,
effondrement de la force
maximale puis impossibilité de
nouvelle contraction
• De même, plus la vitesse augmente, plus la force que peut développer le
muscle diminue.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 43
44. • Le blocage complet de la circulation sanguine est effectif pour des forces
de 70% de la Force Maximale Volontaire (F M V).
• En condition statique (la longueur du muscle est constante), le temps
limite de maintien pour une F M V de 50% est d’environ 1 minute.
• L’ischémie (blocage du débit artériel) survient pour une intensité de
contraction correspondant à 15 à 20% (force critique) de la F M V.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 44
45. • En dessous de 15%, le temps
limite de contraction devient
théoriquement infini. Mais pour
certains muscles, ce seuil de
fatigue est encore plus bas : 5%
pour le trapèze (muscle du cou,
de l’épaule et du dos).
• Ceci explique que, lors du travail
sur écran, l’utilisation prolongée
de la souris d’ordinateur entraîne
des douleurs dans ce muscle.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 45
46. • Afin de demeurer efficace,
un muscle doit se mettre au
repos plusieurs fois par
minute, même seulement
pendant une simple fraction
de seconde.
• Le maintien de postures
statiques, avec ou sans
effort apparent, comme
l’utilisation de la souris
d’ordinateur, la réalisation
d’un montage précis, est
générateur de troubles
musculo-squelettiques.
• Outre l’intensité de l’effort,
sa durée est donc un
élément important à
considérer.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 46
47. • Une charge (prise à pleine main) de plus de 5 kg augmente
significativement l’effort.
• Une charge de plus de 1 kg est excessive lors de la prise digitale pulpaire.
• En fonction de la masse unitaire, des abaques nous donnent le tonnage
journalier acceptable (Méthodes d’analyse des manutentions manuelles,
INRS).
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 47
48. INRS
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49. INRS
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50. • La façon de prendre une charge influe fortement sur les contraintes.
• Classiquement :
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 50
51. • Fort de ce constat, de nombreuses entreprises se contentent d’assurer une
formation type « Gestes et postures ». De même, de nombreux intervenants
mettent en avant cette formation pour « lutter contre les TMS »…
• Lors d’un accident de travail avec mal de dos, on rejette alors la cause sur
l’opérateur, fautif de ne pas avoir respecter les « bons gestes » enseignés lors
des formation gestes et postures…
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 51
52. Or, outre le fait qu’il ne s’agit pas
30 °
seulement de plier les jambes, mais
également de garder le dos bien
droit, il faut pouvoir soulever la
charge verticalement :
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 52
53. Ce qui est souvent impossible …
De plus, la posture présentée comme « idéale » n’est pas une posture
naturelle…
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 53
54. Genoux plus ou moins fléchis,
dos toujours penché
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 54
55. • Mettre en premier ce genre de « formation » pour lutter contre les TMS
est donc :
– La preuve d’une incompétence en ce qui concerne cette
problématique,
– Et / ou d’un désir de ne pas s’en occuper.
• Tout en sachant que cela peut financièrement être rentable pour les
prestataires extérieurs…
• La lutte contre le « mal de dos » ne passe que par l’amélioration des
conditions de travail…
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 55
56. LES « PAUSES »
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 56
57. • Centrer la recherche de productivité uniquement sur des gains de temps
considérés comme improductifs (les temps morts : temps d’attente,
temps de déplacements, suppression des en-cours, temps de pause, …)
peut aboutir à des effets négatifs sur la santé…
• De nombreux exemples montrent que les temps morts, considérés comme
improductifs, sont aussi des temps de récupération, notamment pour les
tissus articulaires.
• Ces temps dits improductifs sont par ailleurs des temps qui permettent
l’anticipation d’évènements, la récupération d’incidents, des régulations
collectives, des contrôles sur le résultat de sa propre activité. Ce sont des
temps où se pense le travail.
• Ils ne définissent pas des coûts mais sont souvent des temps utiles à la
production, car ils permettent de la réguler. S’y attaquer sans précaution
peut conduire à des résultats décevants pour les prescripteurs et à des
conséquences pathogènes pour les opérateurs.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 57
59. • La force maximale d’un muscle est développée pour une longueur
optimale de ce muscle, dénommée longueur de repos.
• Cette longueur correspond à la longueur du muscle pour un angle de
confort. Plus on s’éloigne de cet angle de confort, plus la force active
développée par le muscle diminue, plus sa fatigabilité augmente, plus le
risque de survenue de TMS augmente.
• Ainsi, pour l’épaule, la fatigue musculaire survient 3 fois plus vite lorsque
l’abduction * passe de 30° / 60°, et 6 fois plus vite entre 30° et 90°.
* écartement sur le côté
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 59
60. • Un aménagement correct du poste de travail doit permettre de travailler
face à son outil, à ses pièces,…, d’avoir à portée de main les éléments
nécessaires, d’éviter les rotations incessantes du bassin (pire : les flexions
avec rotations) et le travail bras en l’air, de pouvoir circuler librement dans
sa zone de travail, d’avoir des aides à la manutention, de ne pas avoir à
forcer la cadence pour compenser un défaut d’alimentation, …
• Il y a donc nécessité de savoir ce que doit faire réellement l’opérateur
pour assumer sa production, et non simplement ce qu’il est sensé faire.
Ceci passe obligatoirement par l’ analyse de l’activité réelle de l’opérateur.
• Si l’intervention d’un ergonome peut s’avérer nécessaire, des conseils
basiques comme le respect des angles de confort, la localisation des zones
d’atteinte, permettent à tout un chacun d’agir déjà de façon positive.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 60
61. Angles de confort membres supérieurs
Poignet :
Epaule :
- Extension : 0 à 30°
- Vers l’avant : 0 à 45° - Flexion : 0°
- Vers l’arrière : 0° - Sur le côté : 0
- Sur le côté : 0 à 45°
- En rotation : 0 à 45°
Coude :
- Flexion et extension : 80 à 110°
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 61
62. Angles de confort cou
1 = Acceptable
2= Non recommandé
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 62
63. Zones d’atteinte
Fatigante
1,30
Normale
0,80
0,50
Exceptionnelle
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 63
64. En clair :
Disposer les éléments régulièrement
utilisés entre les hanches et les
épaules, et à portée des mains,
lorsqu’il s’agit d’éléments légers.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 64
65. Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 65
66. Travail de précision
5 cm au dessus du
plan des coudes
Hommes : Femmes :
1,00 - 1,10 0,95 - 1,05
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 66
67. Travail léger
10cm au dessous du
plan des coudes
Hommes : Femmes :
0,90 - 0,95 0,85 - 0,90
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 67
68. Travail lourd
20cm au dessous du
plan des coudes
Hommes : Femmes :
0,75 - 0,90 0,70 - 0,85
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 68
70. • La durée de travail quotidienne peut être définie comme une succession
de cycles de travail.
• Un cycle de travail est la période de travail pendant laquelle l’opérateur
réalise les mêmes actions.
• Une action est définie comme étant la réalisation de mouvement (s) de
segment (s) corporel (s) ayant une même finalité dans le travail. C’est
l’activation d’un ou plusieurs muscles pendant l’exécution d’une tâche,
par opposition au repos. Par exemple prendre une visseuse, visser, ranger
la visseuse, …
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 70
71. • On considère qu’il y a un lien entre :
– une action réalisée plus de 4 fois par minute,
– une durée de cycle de travail de moins de 30 secondes,
– et/ou une même activité occupant plus de 50% du temps de travail
• et la survenue de TMS, surtout des lésions tendineuses.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 71
72. B) Les facteurs favorisants
- LE STRESS
« L’état de stress survient lorsqu’il y a
déséquilibre entre la perception
qu’une personne a des contraintes
que lui impose son environnement et
la perception qu’elle a de ses propres
ressources pour y faire face » (Agence
Européenne pour la sécurité et la
santé au travail).
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 72
73. • Cet état va se traduire par :
Une activation du système nerveux central, avec pour conséquence
une augmentation du tonus musculaire (les forces de serrage et
d’appui sont accrues), un épuisement de la sécrétion de corticoïdes
qui favorisera les œdèmes et donc les compressions canalaires, une
augmentation de la sécrétion de substances chimiques (cytokines)
favorisant l’inflammation des tendons ;
Une activation du système nerveux végétatif, avec sécrétion des
catécholamines (Adrénaline, Noradrénaline) qui vont entraîner une
constriction des vaisseaux sanguins avec diminution de la circulation
sanguine dans les muscles.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 73
74. - LES FACTEURS INDIVIDUELS
Sexe
Age
Antécédents médicaux
L’espèce humaine, plus que toute autre, n’est que diversité…
L’être « moyen », « normatif », n’existe pas.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 74
75. • Les capacités fonctionnelles dépendent de l’âge, du sexe, de l’état
physiologique et psychologique, des antécédents personnels, de
l’expérience professionnelle.
• Importance de la variabilité interindividuelle chez les opérateurs
effectuant la même tâche :
– La force musculaire, la souplesse, l’habileté, la gestuelle, la rapidité
d’exécution des gestes, la finesse de la préhension, l’envergure des
gestes,…, sont très différentes d’un opérateur à un autre.
– Pour une même activité, au même poste de travail, les contraintes
peuvent donc être négligeables pour l’un, et insurmontables pour un
autre.
• Le lien de plus en plus évident entre les TMS du membre supérieur (en
particulier pour l’épaule) et l’âge constitue un sujet de préoccupation alors
que la durée de vie au travail s’allonge.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 75
76. • Stress et facteurs individuels ne rendent compte que d’une faible fraction
de l’excès de risque.
• Centrer une démarche de prévention sur ces seuls facteurs sera
insuffisant, inadapté et inefficace.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 76
77. C) Les déterminants professionnels
• Ils sont variables d’une entreprise à une autre :
– Implantation des locaux, des postes de travail,
– Organisation du travail, de la production,
– Produits à concevoir, matériaux utilisés,
– Equipements, outillage,
– Formation, compétence des opérateurs,
– Gestion du temps de travail (horaires, pauses, modulation du temps
de travail),
– Répartition des tâches et dépendance entre les postes de travail,
– Autonomie décisionnelle,
– Contraintes temporelles liées à des normes ou à des clients,
– …
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 77
78. EXPERIENCE ET GESTES PROFESSIONNELS
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 78
79. - EXPERIENCE ET GESTES PROFESSIONNELS
• Le manque d’expérience professionnelle d’un opérateur est un important
facteur de risque de TMS, car elle entraîne mauvaises postures et efforts
dysproportionnés.
• Chaque activité nécessite des gestes avec des exigences cumulées de
force, de vitesse, d’amplitude et de précision. Le mouvement s’exprime
normalement par la mise en jeu harmonieuse d’un certain nombre de
segments corporels, c’est-à-dire par le mouvement ou le maintien
d’articulations variées.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 79
80. • De plus, tout mouvement nécessite une posture compatible avec
l’équilibre général du corps. Un nombre non négligeable de muscles se
trouve ainsi mis en jeu, même au cours de mouvements simples.
• Apprendre et réapprendre les bons gestes professionnels pour non
seulement exécuter correctement la tache assignée mais également
élaborer des stratégies de « protection » peut demander un apprentissage
de plusieurs jours voire de plusieurs semaines.
• Une rotation trop rapide empêche alors de se réapproprier efficacement
ces bons gestes.
• Faire « tourner » les opérateurs pour ne pas exposer les mêmes aux
postes les plus pénibles peut alors produire l’effet inverse de ce qu’on en
attend et se traduire par une augmentation des TMS.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 80
81. • Le temps d’apprentissage ne doit pas être uniquement centré sur ce qu’il faut
faire, mais il doit également intégrer la façon de faire. Il doit permettre
d’apprendre dans de bonnes conditions les déterminants des gestes à
effectuer et ce qu’il ne faut pas faire du point de vue des postures à risque.
• Les savoir-faire acquis par de plus anciens doivent être partageables.
• Les « micro-pauses », celles qui interviennent entre les pauses « officielles »,
sont importantes pour favoriser les échanges entre les nouveaux et les
anciens. Elles fournissent du temps potentiel d’apprentissage tout au long de
la carrière.
• Toute embauche d’un salarié, voire toute reprise du travail après une
absence ou toute modification du process ou du poste de travail, doit être
accompagnée d’un apprentissage progressif.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 81
82. LES MARGES DE MANOEUVRE
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 82
83. • Il est nécessaire, lors de l’analyse de l’activité, de repérer les stratégies
individuelles et collectives d’allégement des contraintes :
– Stock non prévu par l’organisation permettant d’augmenter la marge
de manœuvre de l’opérateur,
– Redistribution informelle des tâches en fonction des compétences et
des capacités fonctionnelles de chacun.
• Les solutions mises en place devront tenir compte de ces stratégies de
régulation et des savoir-faire informels des opérateurs.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 83
84. • L’existence de marges de manœuvre doit donc être favorisée pour que
l’opérateur puisse assurer un équilibre entre sa santé (physique et
mentale) et la production (quantité et qualité) en :
– gérant ses temps de pause (récupération musculaire, repos
tendineux,…);
– ayant de la flexibilité au cas où il aurait à faire face à des imprévus,
des situations changeantes, une urgence;
– élaborant des modes opératoires permettant de compenser une
difficulté;
– s’intégrant au collectif de travail;
– …
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 84
86. • Ce sont des phénomènes organisationnels particuliers responsables d’une
auto amplification des contraintes musculo-squelettiques. Elles comportent
trois composants :
– Une source de perte de productivité non détectée par l’entreprise,
– Une recherche de compensation de cette perte de productivité par une
pression directe sur les cadences et les effectifs,
– Une aggravation de la perte de productivité par les effets secondaires de
cette pression…
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 86
87. Perte de
productivité
Intérimaires ne
disposant pas
Augmentation de la
des savoir-faire
charge de travail
des opérateurs
expérimentés
Savoir faire des
opérateurs
expérimentés
non reconnus
Absentéisme
accru des
Remplacements opérateurs
par des expérimentés
intérimaires
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 87
88. LES TROUBLES
MUSCULO
SQUELETTIQUES
(T.M.S.)
3) Démarche de prévention
Mai
Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 88
2012
89. • Le service de santé au travail de Cambrai peut accompagner ses adhérents
dans la prévention des TMS.
• S’il s’agit d’un problème simple :
– un poste particulier,
– une activité donnée,
– …
Adressez-vous à votre médecin du travail,
qui pourra vous conseiller et faire intervenir
si besoin notre ergonome.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 89
90. • S’il s’agit d’un cas plus complexe, par exemple une problématique diffuse
au sein de l’entreprise, une étude plus importante peut s’avérer
nécessaire.
• Ceci demande obligatoirement du temps, des moyens, des compétences
diverses, et un engagement réel de la direction.
• Si c’est le cas, votre service de santé peut vous accompagner dans une
démarche de prévention à moyen et long terme.
• Cette action doit alors être initiée avec votre médecin du travail.
• Elle ne nécessite pas toujours de compétence ergonomique particulière.
• En cas de besoin, le médecin du travail fera appel à notre ergonome.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 90
91. • Deux phases :
– Dépistage
– Intervention
• Différents outils :
– Indicateurs divers
– Observations du médecin du travail
– Questionnaires
– Check-list OSHA
– …
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 91
92. La démarche de prévention Utilisateurs
Phase de Indicateurs
dépistage
Observations du
Médecin du travail
OUTILS
Questionnaires Préventeurs
avertis sans
Check-list OSHA
compétence
particulière en
Positif Négatif Vigilance Ergonomie
Phase
d’ intervention
Améliorations
Compétence
en Ergonomie
Démarche ergonomique
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 92
93. • La première chose à faire est de créer un Comité de Pilotage. Celui-ci
fournit les moyens nécessaires aux acteurs externes et internes et valide
les différentes étapes de la démarche mise en œuvre. Il est créé dès la
mise en place de la démarche et est informé régulièrement, au cours de
réunions, de l’état d’avancement des travaux.
• Il mettra en place un Groupe Projet. Celui-ci est le groupe opérationnel. Il
participe aux choix et à l’analyse des situations de travail. Il est un membre
actif de la transformation des situations de travail car il possède les
connaissances techniques et opérationnelles nécessaires à la mise en
place des solutions de prévention. Il y a toujours intérêt à nommer un chef
de projet.
• Un même sujet peut faire partie des deux instances.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 93
94. LES INDICATEURS INTERNES
• Ils permettent de dresser un premier
constat :
– Absentéisme, plaintes des salariés,…
– Difficultés pour affecter des
opérateurs sur certains postes
– Registre d’infirmerie, déclarations de
MPI, d’AT
– …
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 94
95. LES OBSERVATIONS DU MEDECIN DU TRAVAIL
– Fondamentales…
– Restrictions d’aptitude, demandes
d’aménagements ou de changements
de poste,…
– Types de pathologie, populations et
secteurs concernés
– Importance de la problématique
– Observations sur le terrain
– …
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 95
96. LE QUESTIONNAIRE SANTE TMS
• Il s’agit d’un questionnaire individuel
– Avec une partie administrative, à
construire avec l’entreprise
(secteurs, postes, métiers,…)
– Et une partie santé s’intéressant à
9 parties du corps (à utiliser en
totalité ou en partie)
• Que nous couplons avec un logiciel
d’enquête et d’analyse des données.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 96
97. • Le questionnaire s’adresse à tout ou partie de la population concernée.
• Il est rempli par chaque opérateur (qui reste libre de refuser) en présence
d’une assistante du service de santé au travail de Cambrai, liée par le
secret médical.
• Les données sont ainsi recueillies de façon anonyme et confidentielle.
Aucun renseignement individuel ne peut parvenir à quelque membre que
ce soit de l’entreprise.
• La saisie informatique et l’analyse des données sont assurées par le
service de santé au travail de Cambrai.
• La restitution des résultats globaux est faite au Comité de Pilotage et au
Groupe Projet par le médecin du travail.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 97
98. Exemple : questions concernant le cou
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 98
99. 12.
Avez-vous déjà ressenti des problèmes à la nuque (courbatures,
douleurs, gêne,...)
Taux de réponse : 100,00%
34,48%
• Exemple de résultats : Nb
Oui 171
Non 90
Total 261
65,52%
Dans les 12 derniers mois :
26.
Avez-vous eu des problème à l'épaule ?
10,00%
Nb 6,54%
Non 191
Oui à l'épaule droite 26 10,00%
Oui à l'épaule gauche 17
Oui aux deux épaules 26
Total 260
73,46%
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 99
100. 60. 61.
Avez-vous du prendre des médicaments Quelle est la durée totale pendant laquelle vous avez eu des
pour soulager ces problèmes ? problèmes au haut du dos au cours des 12 derniers mois ?
Nb % cit. Nb % cit.
Non 199 76,54% 0 jour 185 70,88%
Rarement 33 12,69% 1 à 7 jours 29 11,11%
Régulièrement 28 10,77% 8 à 30 jours 15 5,75%
Total 260 100,00% Plus de 30 jours, mais pas tous les jours 17 6,51%
Tous les jours 15 5,75%
Total 261 100,00%
62. 63.
Est-ce qu'en raison de vos problèmes au Est-ce qu'en raison de vos problèmes au
haut du dos vous avez été contraint de haut du dos vous avez été contraint de
réduire vos activités au travail ou à la réduire vos activités de loisir au cours des
maison au cours des 12 derniers mois ? 12 derniers mois ?
Nb % cit. Nb % cit.
Oui 23 8,81% Oui 24 9,20%
Non 238 91,19% Non 237 90,80%
Total 261 100,00% Total 261 100,00%
64. 65.
Quelle est la durée totale pendant laquelle, au Avez-vous, au cours des 12 derniers mois,
cours de ces 12 derniers mois, vos problèmes au consulté un médecin, un physiothérapeute, un
haut du dos vous ont empêché d'effectuer vos chiropraticien ou tout autre professionnel pour
activités habituelles (au travail ou à la maison) ? vos problèmes au haut du dos ?
Nb % cit. Nb % cit.
0 jour 221 84,67% Oui 47 18,01%
1 à 7 jours 14 5,36% Non 214 81,99%
8 à 30 jours 17 6,51% Total 261 100,00%
plus de 30 jours 9 3,45%
Total 261 100,00%
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 100
101. VIE 12 MOIS 7 JOURS
NUQUE COU 61,84% 39,47% 19,74%
EPAULES 55,92% 36,18% 26,97%
COUDES 21,71% 13,82% 6,58%
POIGNETS MAINS 48,03% 36,18% 23,68%
HAUT DU DOS 32,89% 27,63% 28,29%
BAS DU DOS 68,42% 57,24% 31,27%
HANCHES CUISSES 14,47% 9,87% 7,24%
GENOUX 30,26% 21,05% 13,16%
CHEVILLES PIEDS 36,18% 27,63% 21,05%
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 101
102. Il est possible de
rechercher l’existence
de relations, de liens,
de dépendances,
entre les douleurs et
certaines questions
administratives.
Par exemple le sexe :
Dans cette entreprise,
les femmes sont
beaucoup plus
concernées par les
TMS que les hommes
(sauf pour les
TS, S, PS = Significatif
genoux). NS = Non Significatif
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 102
103. • Les secteurs :
Dans cette entreprise, le
fait de travailler dans tel
ou tel secteur ne favorise
pas ou ne protège pas des
douleurs dans le bas du
dos, mais influe, par
exemple, sur les douleurs
cervicales (nuque).
Il est donc possible de
cibler les secteurs ou
ateliers prioritaires pour
une action.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 103
104. • L’âge :
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 104
105. • Il est possible de mettre en évidence (le chiffre en bleu représente un
excès, celui en rouge un déficit) les catégories pour lesquelles il existe une
différence significative par rapport au résultat attendu. Dans cette
entreprise, les plus de 50 ans sont anormalement concernés par les
douleurs du haut du dos.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 105
106. • L’analyse de cette enquête nous donne donc :
– Un constat chiffré de la problématique TMS, permettant d’évaluer son
ampleur
– Les secteurs les plus concernés (atelier, type de production,…)
– Les populations les plus touchées (sexe, âge, temps de travail, …)
– …
• Et aide donc fortement à la mise en place d’une politique de prévention.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 106
107. LA CHECK-LIST OSHA
• Pour les membres supérieurs et le cou.
• Sa mise en œuvre ne nécessite pas de compétence particulière en
ergonomie. C’est donc un outil utilisable par tous les préventeurs.
• Il est nécessaire que les opérateurs des postes étudiés soient impliqués
dans cette évaluation. Leur implication contribue à en garantir la précision
et la validité.
• Elle s’applique quel que soit l’environnement de travail.
• Pour les opérateurs occupant plusieurs postes au cours d’une même
journée, il faut évaluer la situation la plus fréquente ou la plus
représentative après un échange avec l’opérateur.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 107
108. • Elle prend en compte les facteurs suivants :
- La répétitivité - L’effort
- L’amplitude articulaire - Les vibrations
- L’environnement thermique - L’organisation du travail
• Si le score dépasse 5, la situation de travail est considérée comme à risque
de TMS.
• Dans presque tous les cas, il faut qu’il y ait une combinaison d’au moins 2
facteurs de risque pour dépasser le score de 5.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 108
109. Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 109
110. Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 110
111. Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 111
112. • Si plusieurs opérateurs remplissent la même tâche, la check-list sera
renseignée pour un échantillon de ces opérateurs :
– Jusqu’à 5, une check-list pour chacun
– Au-delà : 5 + 10% de l’échantillon:
• Effectif 10 taille de l’échantillon 6
• Effectif 25 taille de l’échantillon 7
• Effectif 50 taille de l’échantillon 10
• D’apparence simple, la Check-List OSHA n’est en fait pas si simple que ça à
mettre en œuvre. Les résultats sont parfois très différents pour
l’évaluation d’un même poste par des équipes différentes (difficulté dans
l’appréciation de la durée par exemple).
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 112
113. CONCLUSION
• Les TMS représentent actuellement le premier problème de santé au
travail par leur fréquence et leurs conséquences socio-économiques.
• La Lutte contre ce fléau n’est possible que si et seulement si l’on a
compris et intégré :
– Que les causes en sont multiples, pas toujours évidentes,
– Que les facteurs de risque professionnels en sont les principaux
responsables,
– Que les facteurs de risque non professionnels (notamment ceux liés à
l’individu) sont marginaux.
• TMS = Dysfonctionnement de l’entreprise = Pathologie de l’organisation.
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 113
114. • Une démarche de prévention et de lutte contre cette problématique
nécessite :
– un engagement ferme de la direction,
– du temps,
– des compétences,
– une équipe formée,
– des moyens.
• L’entreprise n’est pas seule :
– Le service de santé au travail de Cambrai peut vous accompagner dans
cette démarche.
– Des aides CARSAT sont mobilisables (achat de matériel, formation,…).
Mai 2012 Service de Santé au Travail de Cambrai Dr Patrice THOREZ 114