GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...
Pres mouvements littéraires 2016
1. Qu’est-ce qu’un mouvement
littéraire ? Comment peut-on
essayer de définir quelques-uns
des grands mouvements qui ont
marqué la littérature française ?
Philippe Campet /Lycée Louise Michel /Bobigny
3. Nos goûts et nos manières de penser sont influencés par la société dans
laquelle nous vivons et notamment par les événements politiques,
économiques, sociaux ou culturels qui l’agitent. Les grandes figures d’une
société (hommes et femmes politiques, acteurs sociaux, intellectuels, artistes)
donnent un écho à ce mouvement collectif des idées et de la sensibilité auquel
ils n’échappent pas ; mais ils contribuent aussi à le façonner et à l’orienter car,
par leur aura ou par leur pouvoir, ils ont eux-mêmes une influence sur les
événements et sur les mentalités.
4. Dans le domaine des idées, de la culture et de l’art, on observe donc à toutes
les époques ce que l’on appelle des mouvements culturels ou artistique ou
littéraires (selon qu’on les a observés dans toutes les disciplines de l’esprit,
dans toutes les disciplines artistiques ou seulement dans le domaine de la
littérature), c’est-à-dire des périodes au cours desquelles un grand
nombre d’écrivains, d’artistes et de penseurs ont exprimé des
émotions et des idées convergentes sous des formes présentant des
traits communs. Certains de ces mouvements idéologiques et esthétiques
sont revendiqués et théorisés dans la période même au cours de laquelle ils se
déploient ; d’autres sont repérés et nommés a posteriori.
5. Bien entendu, ces mouvements collectifs de l’esprit et de la sensibilité ne
conditionnent pas totalement les créateurs : tous les artistes s’y inscrivent de
manière originale ; il y a toujours quelque chose d’absolument inédit et unique dans
une œuvre d’art. Certains artistes se démarquent d’ailleurs de leur époque, et, ce
faisant, ils sont souvent les initiateurs ou les oracles du mouvement qui suivra.
D’ailleurs toute tentative de définir et de dater ces mouvements étant par nature
réductrice, on se gardera bien d’enfermer de manière trop rigide les auteurs dans
tel ou tel courant.
8. L’Humanisme de la Renaissance est un mouvement de pensée européen qui se
développe au 16ème siècle dans toute l’Europe. Un humaniste est d’abord un
savant qui s’intéresse aux langues et à la littérature c’est à dire à tout ce qui
fonde la culture humaine (les latins appelaient ce domaine du savoir les
« humanités »).
9. Or, au 16ème siècle, à la faveur d’événements historiques et de progrès
techniques (chute de Constantinople, invention de l’imprimerie, grandes
découvertes), les savants redécouvrent les langues et les cultures de l’Antiquité,
ainsi que les textes religieux fondateurs et exercent leur esprit critique à l’égard
de la conception médiévale du monde et de la religion, encadrée jusqu’alors par
l’Eglise catholique et par sa hiérarchie. Ils expriment une certaine confiance
dans l’esprit humain, espèrent un progrès intellectuel, moral et politique, et
repensent enfin le rapport de l’homme avec Dieu.
10. L’Humanisme de la Renaissance est donc un mouvement de pensée qui consiste
en une très grande curiosité pour les textes anciens et pour les textes religieux
des origines, et par le souci de donner à l’homme toute sa mesure, toute sa
place dans le monde. Un humaniste, Pic de la Mirandole a bien résumé les
choses : « On ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l’homme ».
12. Masaccio : Adam et Eve chassés
du paradis
Raphaël : La déposition de croixLéonard de Vinci : La
Joconde
Michel Ange : David
Quelques œuvres de la Renaissance
14. Le baroque est un courant qui se développe à la fin du XVIème siècle et au début
du XVIIème siècle. Après la période humaniste caractérisée par une certaine
ferveur intellectuelle, et alors que sévissent désormais les guerres de religion, le
baroque exprime une inquiétude, un conscience de la fragilité de la vie, de
l’inconstance de toute chose, du caractère trompeur des apparences et de la
versatilité des êtres humains.
15. Cette sensibilité se manifeste par le choix de formes tourmentées, irrégulières,
et courbes, par le goût des images et des jeux d’illusion. Le terme vient d’ailleurs
du mot portugais « barroco » qui désignait une pierre taillée de manière
irrégulière. Les thèmes privilégiés par les artistes baroques sont ceux de la
mort, de l’inconstance des choses et du caractère souvent trompeur des
apparences.
16. Dans le domaine de l’art religieux catholique, ce goût pour les formes complexes
et chargées d’ornements permet aussi de favoriser chez les fidèles des élans
spirituels et de s’opposer aux protestants, partisans d’une certaine austérité.
Notons enfin que l’esthétique baroque se manifestera parfois jusqu’au 18ème
siècle dans certains domaines artistiques et dans certains pays.
18. Francesco Borromini :
église Sant'ivo alla
Sapienza
Georges de la Tour : La
Madeleine aux deux
flammes
Le Bernin : L'Extase de
Sainte Thérèse
Jacques de Geyn le jeune,
Vanité́
Quelques œuvres baroques
20. Le classicisme est un mouvement qui se développe principalement en France
dans la 2ème moitié du XVIIème siècle, à une période ou Louis XIV instaure son
pouvoir absolu et installe la cour à Versailles. Le goût classique valorise l’ordre,
l’équilibre, la clarté, l’élégance.
21. Il se manifeste par le choix de formes à la fois majestueuses et très équilibrées,
par le goût des symétries et de la clarté. Des règles et des codes encadrent la
création artistique : les œuvres classiques doivent présenter une grande unité,
respecter une certaine bienséance et une certaine vraisemblance.
22. Jean de La Fontaine
Jean Racine Molière
Quelques écrivains classiques
Nicolas Boileau
23. Claude Gellée, dit Le Lorrain :
Ulysse remet Chryséis à son
père
Château de Vaux-le-Vicomte
Nicolas Poussin : Les
Bergers d’Arcadie
Quelques œuvres classiques
25. Le mouvement des Lumières est un mouvement intellectuel et artistique
européen du 18ème siècle. Il puise ses racines dans la l’Humanisme du 16ème
siècle et dans les progrès intellectuels et scientifiques du 17ème siècle. Les
intellectuels des Lumières affirment avec audace la liberté d’exercer leur
jugement, leur raison, leur esprit critique dans tous les domaines, en particulier
contre les religions instituées et leur obscurantisme, mais aussi contre les
pouvoirs tyranniques. Ils tracent l’idéal d’une société plus heureuse, plus libre,
plus juste, plus tolérante et plus savante.
26. En littérature, cela se traduit par le goût pour les genres argumentatifs
(dialogues, essais, contes), ainsi que par la place accordée à l’humour, à l’esprit
et aussi à la sensualité. Dans l’ensemble des arts, la quête du savoir, du bonheur
et des plaisirs se manifeste par le choix des thèmes et par des formes souvent
ornementées, légères et lumineuses.
28. Fragonard : La Liseuse
Château de Pouchkine, près
de Saint-Pétersbourg François Boucher : Portrait de
Marie 0’Murphy
Quelques œuvres du siècle des Lumières
30. Le romantisme émerge à la fin du 18ème siècle et influence toute la première
moitié du 19ème siècle. Il exprime une certaine désillusion après les espérances
des Lumières et de la Révolution qui n’ont pas toujours abouti, ainsi qu’une prise
de distance à l’égard des valeurs qui étaient celles du 17ème et du 18ème siècle
comme la rationalité, la foi dans le progrès, le respect des codes sociaux ou
esthétiques.
31. Les romantiques réhabilitent l’imagination, le merveilleux. Ils expriment souvent
une désillusion et une inquiétude face à l’avenir, et une difficulté pour l’individu à
trouver sa place dans la société. Leur esprit de révolte est souvent teinté d’un
certain désenchantement. La nature captive les romantiques : sa beauté les
exalte ; les forces obscures qui la parcourent nourrissent leur sentiment de
fragilité. Dans leurs œuvres, les artistes romantiques se libèrent des carcans
classiques, des règles trop rigides. Ils libèrent l’expression des sentiments et de la
part d’irrationnel qui nous habite.
32. Musset peint par
Charles Landelle
Alfred de Vigny
photographié par Nadar
Chateaubriand peint par
Girodet
Quelques écrivains romantiques
Victor Hugo
photpgraphié par
Nadar
33. Caspard David Friedrich :
Voyageur contemplant une mer
de nuages
Géricault : Le Radeau de la
méduse
Girodet : Les funérailles
d’Atala.
Johan Heinrich Füssli : Le
Cauchemar
Quelques tableaux romantiques
34. Chopin (peint par
Delacroix)
A écouter : un de ses
« Nocturnes »
Schubert
A écouter : son « Ave
Maria » chanté par
Jessye Norman
Quelques musiciens romantiques
36. Le réalisme est un courant qui se développe dans la deuxième moitié du 19ème
siècle, dans une période où, en raison de la révolution industrielle, les villes et la
société se transforment. Les artistes s’intéressent à cette transformation des
paysages et des société. Ils s’efforcent de la comprendre en la retranscrivant.
37. Ils privilégient donc un retour au réel, une volonté d’observer le monde extérieur,
de le décrire minutieusement dans sa banalité et dans sa trivialité, avec l’idée
d’ailleurs que ce n’est pas le beau sujet qui fait la belle œuvre, et avec l’idée que
cette description objective servira l’expression d’une sensibilité et d’une vision du
monde.
38. Le réalisme trouve une prolongation dans le naturalisme : Les artistes naturalistes
se donnent pour objectif, à travers leurs œuvres, d’analyser la réalité, de la
« disséquer » à la manière de l’anatomiste, du scientifique (c’est à dire du
naturaliste au sens du 18ème siècle). Le romancier naturaliste se donne d’ailleurs
pour but d’expliquer les comportements humains à l’instar des autres phénomènes
physiques et chimiques, par une chaine de causes et d’effets (en l’occurrence
l’influence du milieu ou de l’hérédité). L’art devient « expérimental ».
42. Le symbolisme émerge dans la 2ème moitié du 19ème siècle dans une certaine
continuité avec le Romantisme et en réaction contre une société qui valorise de plus
en plus l’esprit scientifique et un certain matérialisme.
43. Les symbolistes affirment que le monde ne se réduit pas à ses apparences, à sa
surface. Derrière les apparences, se cachent des secrets, des mystères que l’on ne
peut approcher qu’en faisant jouer les correspondances entre les mots, les images,
en revisitant les mythes et les légendes, c’est-à-dire en utilisant un langage chargé
de symboles, à rebours du langage scientifique purement descriptif. Les
symbolistes expriment une certaine défiance à l’égard du progrès scientifique et du
développement économique auxquels croit la bourgeoisie de la 2de moitié du 19ème
siècle.
44. Quelques écrivains symbolistes (ou proches du symbolisme)
Charles Baudelaire
photographié par Nadar
Stéphane MallarméPaul Verlaine Emile Verhaeren
47. Le surréalisme nait dans la première moitié du 20ème siècle. Dans la continuité
avec les mouvements précédents, il se positionne contre la rationalité et contre
les illusions du progrès. Mais sa radicalité est sans doute plus forte.
48. Les surréalistes, influencés par les travaux de Freud, affirment que
l’inconscient (cette forme de pensée sauvage, irrationnelle, imperméable à tous
les codes et à toutes les morales) constitue la part essentielle de notre être
même s’il est refoulé. La critique de la société prend elle aussi des formes
radicales : les surréalistes ne veulent rien garder d’une société dont les
« progrès » ont eu comme débouché la 1ère guerre mondiale et ses 10 millions
de mort.
49. La tâche de l’artiste est alors de faire émerger l’inconscient, le rêve,
l’irrationnel, le hasard, et de de laisser libre cours à ses fantaisies et à ses
folies.