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Prêtons attention à la prophétie de Daniel !
Prêtons attention à la prophétie de Daniel !
1999, 2006
Cette publication est éditée dans le cadre d’une œuvre mondiale
d’enseignement biblique rendue possible par des offrandes volontaires.
Sauf indication, les citations des Écritures sont tirées de la version en
français moderne Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau
— avec notes et références
*** dp chap. 1 p. 5-10 ***
Le livre de Daniel et vous
1
Un roi puissant menace d’exécuter
les sages de son royaume parce qu’ils
sont incapables de révéler et
d’interpréter le rêve déroutant qu’il vient
de faire. Trois jeunes hommes qui
refusent d’adorer une image imposante
sont jetés dans un four surchauffé, mais
ils ne meurent pas. Au beau milieu d’un
festin, des centaines de personnes
voient une main écrire des paroles
mystérieuses sur le mur du palais.
Des conspirateurs sans scrupules font
jeter un homme âgé dans une fosse aux
lions, mais il en ressort sans une
égratignure. Un prophète de Dieu voit
quatre bêtes en vision, bêtes dont la
signification portera sur des millénaires.
2
Ce ne sont là que quelques-uns
des récits qu’on trouve dans le livre de
Daniel. Valent-ils la peine qu’on les
examine attentivement ?
De quelle utilité ce vieux livre peut-il être
à notre époque ? Pourquoi se soucier
d’événements qui se sont produits,
il y a 2 600 ans ?
DANIEL, UN LIVRE ANCIEN
POUR LES TEMPS MODERNES
3
La plus grande partie du livre de
Daniel tourne autour du thème de la
domination mondiale, un sujet qui est au
centre des préoccupations aujourd’hui.
Presque tout le monde reconnaîtra que
nous vivons une époque difficile.
Jour après jour, les journaux nous
bombardent d’informations affligeantes
qui nous rappellent que la société
humaine est en train de s’enfoncer dans
un bourbier de problèmes complexes...
et ce alors même que la science et
la technologie accomplissent des
prouesses. 
4
Réfléchissez à ceci : L’homme a
marché sur la lune, mais à de nombreux
endroits il ne peut se promener sans
crainte dans les rues de sa planète.
Il est capable d’équiper une maison de
toutes sortes de commodités, mais il ne
peut endiguer le flot des familles
brisées. Et il a su inaugurer l’ère de
l’information, mais il ne peut apprendre
aux gens à cohabiter en paix. Hugh
Thomas, professeur d’histoire,
a écrit un jour : “ La propagation de la
connaissance et de l’instruction a appris
peu de choses aux hommes sous le
rapport de la maîtrise de soi et moins
encore pour ce qui est de l’art de vivre
avec d’autres humains. ”
5
Voulant établir un certain ordre
dans la société, les hommes se sont
organisés en gouvernements très divers.
Cependant, aucun d’entre eux n’a
échappé ni n’échappe à l’exactitude
de cette remarque du roi Salomon :
“ L’homme a dominé l’homme à son
détriment. ” (Ecclésiaste 4:1 ; 8:9).
Bien entendu, certains dirigeants ont de
nobles idéaux. Néanmoins, aucun roi,
aucun président ni aucun dictateur n’a le
pouvoir d’éliminer la maladie et la mort.
Aucun humain ne peut faire de la terre le
Paradis que Dieu voulait qu’elle soit.
6
Le Créateur, quant à lui, est à la
fois désireux et capable d’accomplir de
telles choses. Il n’a pas besoin de la
permission des gouvernements humains
pour réaliser son dessein ; à ses yeux,
en effet, “ les nations sont comme une
goutte d’un seau ; oui, on les considère
comme une couche de poussière sur la
balance ”. (Isaïe 40:15.) Jéhovah est le
Maître Souverain de l’univers. À ce titre,
son pouvoir est de loin supérieur à celui
des gouvernements humains.
C’est le Royaume de Dieu qui
remplacera toutes les formes de
domination humaine, pour le bien
éternel de l’humanité. Peut-être cette
idée n’est-elle nulle part expliquée aussi
clairement que dans le livre de Daniel.
DANIEL, BIEN-AIMÉ DE DIEU
7
Jéhovah Dieu éprouvait une grande
affection pour Daniel, qui fut son
prophète pendant de nombreuses
années. D’ailleurs, un ange de Dieu
qualifia Daniel de “ quelqu’un de très
désirable ”. (Daniel 9:23.)
Le terme hébreu original traduit par
“ quelqu’un de très désirable ” peut
signifier “ bien-aimé ”, “ particulièrement
apprécié ”, voire “ favori ”. Daniel était
particulièrement précieux aux yeux de
Dieu.
8
Parlons brièvement de la situation
exceptionnelle de ce prophète aimé.
En 618 avant notre ère, le roi de
Babylone, Neboukadnetsar, assiégea
Jérusalem (Daniel 1:1). Peu après,
certains jeunes Juifs instruits furent
emmenés en exil à Babylone. Daniel
était parmi eux. À l’époque, il était
probablement adolescent.
9
Daniel et ses compagnons,
Hanania, Mishaël et Azaria, faisaient
partie des Hébreux qui furent choisis
pour recevoir trois ans de formation
dans “ l’écriture et la langue des
Chaldéens ”. (Daniel 1:3, 4.) Certains
spécialistes sont d’avis qu’il ne s’agissait
vraisemblablement pas d’un simple
cours de langue. Par exemple, le
professeur Carl Keil déclare : “ Daniel et
ses compagnons allaient être instruits
dans la sagesse des prêtres et de l’élite
intellectuelle des Chaldéens, laquelle
était enseignée dans les écoles de
Babylone. ” Daniel et ses compagnons
reçurent donc une formation spéciale
pour servir dans le gouvernement. >>
10
La situation de Daniel et de ses
compagnons changeait du tout au tout.
En Juda, ils avaient vécu au milieu
d’adorateurs de Jéhovah. Désormais,
ils étaient entourés de gens qui
adoraient des dieux et des déesses de
la mythologie. Néanmoins, ces jeunes
gens, Daniel, Hanania, Mishaël et
Azaria, n’étaient pas intimidés.
Malgré ce contexte qui mettait leur foi à
l’épreuve, ils étaient déterminés à
persévérer dans le vrai culte.
11
Ce n’était pas facile. Le roi
Neboukadnetsar était un fervent
adorateur de Mardouk, la divinité
principale de Babylone. Les exigences
de ce roi étaient parfois absolument
inacceptables pour un adorateur de
Jéhovah (voir par exemple Daniel 3:1-7).
Mais Daniel et ses compagnons
bénéficiaient de la direction infaillible de
Jéhovah. Durant les trois années que
dura leur formation, Dieu leur accorda
“ connaissance et perspicacité en toute
écriture et sagesse ”. En outre, Daniel
reçut la faculté de comprendre les
visions et les rêves. Par la suite, quand
le roi passa en revue ces quatre jeunes
hommes, il les trouva “ dix fois
supérieurs à tous les prêtres-magiciens
et évocateurs d’esprits qui étaient dans
tout son royaume ”. — Daniel 1:17, 20.
PROCLAMATION
DES MESSAGES DE DIEU
12
Du début à la fin des nombreuses
années qu’il passa à Babylone, Daniel
fut le messager de Dieu auprès
d’hommes tels que les rois
Neboukadnetsar et Belshatsar.
La mission de Daniel était capitale.
Jéhovah avait permis à Neboukadnetsar
de détruire Jérusalem ; il en avait fait
son instrument. Par la suite, Babylone
serait détruite à son tour. Vraiment, le
livre de Daniel magnifie Jéhovah Dieu ;
il montre qu’il est le Très-Haut et le Chef
dans “ le royaume des humains ”. —
Daniel 4:17.
13
Daniel servit à la cour pendant
quelque 70 ans, jusqu’à la chute de
Babylone. Il vécut assez longtemps pour
voir de nombreux Juifs retourner dans
leur pays en 537 avant notre ère, même
si la Bible ne précise pas qu’il les
accompagna. Il resta très actif, au moins
jusqu’à la troisième année du règne de
Cyrus, le fondateur de l’Empire perse.
À ce moment-là, Daniel devait
approcher les 100 ans.
14
Après la chute de Babylone, Daniel
mit par écrit les événements les plus
marquants de sa vie. Le document qu’il
rédigea constitue aujourd’hui une partie
remarquable de la Sainte Bible et porte
le nom de livre de Daniel.
Mais pourquoi devrions-nous prêter
attention à ce livre ancien ?
DEUX PARTIES, UN MESSAGE
15
L’extraordinaire livre de Daniel
contient deux parties très différentes :
l’une est narrative, l’autre est
prophétique. Ces deux aspects du livre
de Daniel peuvent bâtir notre foi.
De quelle manière ? La partie narrative
(qui compte parmi les plus intenses de
la Bible) montre que Jéhovah Dieu
bénira ceux qui lui resteront fidèles et
prendra soin d’eux. Daniel et ses trois
compagnons sont demeurés fermes
dans des épreuves qui menaçaient leur
vie.
Aujourd’hui, tous ceux qui veulent rester
fidèles à Jéhovah seront fortifiés par un
examen attentif de leur exemple. 
16
La partie prophétique bâtit la foi en
montrant que Jéhovah connaît le cours
de l’Histoire, et ce des siècles, et même
des millénaires, à l’avance.
Par exemple, Daniel donne des détails
sur la montée et la chute des
puissances mondiales depuis l’époque
de la Babylone antique jusqu’au “ temps
de la fin ”. (Daniel 12:4.) Daniel dirige
notre attention sur le Royaume de Dieu
confié à son Roi établi et aux “ saints ”
qui règnent avec lui ; il précise que ce
gouvernement durera toujours.
Ce gouvernement accomplira
entièrement le dessein de Jéhovah
concernant la terre et procurera des
bénédictions à tous ceux qui voudront
servir Dieu. — Daniel 2:44 ; 7:13, 14, 22.
17
Par bonheur, Jéhovah ne garde
pas pour lui la connaissance des
événements à venir. Il est au contraire le
“ Révélateur des secrets ”. (Daniel 2:28.)
Si nous nous arrêtons sur
l’accomplissement des prophéties
contenues dans le livre de Daniel, notre
foi dans les promesses de Dieu en sera
fortifiée. Nous renforcerons encore notre
conviction que Dieu réalisera son
dessein au moment exact et de la
manière précise qu’il aura choisis.
18
Tous ceux qui étudient le livre de
Daniel avec un cœur réceptif
y gagneront une foi plus grande.
Mais avant de nous plonger dans
l’examen de ce livre, il nous faut vérifier
son authenticité. Certains critiques ont
dénigré le livre de Daniel : ils ont affirmé
que les prophéties qu’il contient ont été
rédigées après leur accomplissement.
Les prétentions de ces sceptiques sont-
elles fondées ? Le chapitre suivant
répondra à cette question.
*** dp chap. 2 p. 13-29 ***
Daniel, un livre au banc des accusés
1
Imaginez-vous dans un tribunal.
Vous assistez à un jugement important.
Un homme est accusé de fraude. Le
procureur affirme que cet homme est
coupable. Pourtant, l’accusé a depuis
longtemps la réputation d’être intègre.
N’aimeriez-vous pas entendre les
arguments de la défense ?
2
Vous vous trouvez dans la même
situation vis-à-vis du livre de Daniel.
Son rédacteur était un homme connu
pour son intégrité. Le livre qui porte son
nom est tenu en haute estime depuis
des milliers d’années. Il se présente
comme de l’histoire authentique, écrite
par Daniel, un prophète hébreu qui
vécut aux VIIe
et VIe
siècles avant notre
ère. D’après la chronologie biblique, qui
est précise, ce livre couvre la période
qui va d’environ 618 à 536 avant notre
ère, et il a été terminé à cette dernière
date. Mais ce livre est accusé.
Des encyclopédies et d’autres ouvrages
de référence sous-entendent, voire
affirment, qu’il s’agit d’une fraude.
3
Par exemple, la New Encyclopædia
Britannica admet que le livre de Daniel
était autrefois “ généralement considéré
comme de l’histoire vraie, qui contenait
de véritables prophéties ”.
Cette encyclopédie ajoute cependant
qu’en réalité Daniel “ a été écrit plus
tard, à une époque de crise nationale —
quand les Juifs subissaient une
persécution intense sous [le roi de Syrie]
Antiochus IV Épiphane ”. Elle situe la
rédaction du livre entre 167 et 164 avant
notre ère. Le même ouvrage affirme que
le rédacteur du livre de Daniel ne
prophétise pas, mais raconte
simplement “ des événements qui sont
pour lui de l’histoire passée à la manière
de prophéties d’événements futurs ”. 
4
Où ces idées ont-elles germé ?
La critique du livre de Daniel n’est pas
nouvelle. Elle a commencé au IIIe
siècle
de notre ère avec un philosophe nommé
Porphyre. Comme beaucoup dans
l’Empire romain, il se sentait menacé par
l’influence qu’exerçait le christianisme.
Il a écrit 15 livres pour saper cette
“ nouvelle ” religion. Le 12e
s’en prenait
au livre de Daniel, que Porphyre
qualifiait de falsification, écrite par un
Juif du IIe
siècle avant notre ère.
Des attaques semblables ont été
lancées au XVIIIe
et au XIXe
siècle. Pour
les tenants de la haute critique et les
rationalistes, les prophéties (qui
consistent à annoncer des événements
futurs) sont quelque chose d’impossible.
Daniel est devenu une cible de choix.
En quelque sorte, son livre et lui ont été
assignés en justice. Les critiques
prétendaient avoir de nombreuses
preuves que ce livre avait été écrit non
par Daniel pendant l’exil des Juifs à
Babylone, mais par quelqu’un d’autre
des siècles plus tard {Note : Certains
critiques essaient d’atténuer l’accusation de
falsification en disant que l’écrivain a pris Daniel
comme pseudonyme, de même que des livres
non canoniques anciens ont été écrits sous des
noms d’emprunt. Cependant, un critique de la
Bible, Ferdinand Hitzig, a affirmé : “ Le cas du
livre de Daniel, si on l’attribue à un autre, est
différent. Il devient alors un écrit forgé de toutes
pièces, dont le but était de tromper ses lecteurs
immédiats, quoique pour leur bien. ”}.
Ces attaques se sont multipliées au
point qu’un auteur a rédigé une défense
intitulée Daniel dans la fosse aux
critiques.
5
Les affirmations péremptoires des
critiques sont-elles appuyées par des
preuves ? Ou bien les faits plaident-ils
en faveur de la défense ? L’enjeu est
important. En effet, ce n’est pas
seulement la réputation de ce livre
ancien qui est concernée, mais aussi
notre avenir. Si le livre de Daniel est une
fraude, alors les promesses qu’il
contient quant à l’avenir de l’humanité
ne sont au mieux que des mots vides de
sens. En revanche, s’il contient des
prophéties authentiques, vous serez
sans aucun doute désireux d’apprendre
ce qu’elles signifient pour nous
aujourd’hui. Cela étant dit, examinons
certaines attaques lancées contre
Daniel.
6
Prenons, par exemple, l’accusation
formulée dans The Encyclopedia
Americana : “ De nombreux détails
historiques des périodes anciennes
[celle de l’exil à Babylone notamment]
sont considérablement déformés ” dans
le livre de Daniel. En est-il vraiment
ainsi ? Considérons une à une trois
prétendues erreurs.
L’AFFAIRE
DU MONARQUE MANQUANT
7
Daniel a écrit que Belshatsar, un
“ fils ” de Neboukadnetsar, était roi à
Babylone quand la ville a été prise
(Daniel 5:1, 11, 18, 22, 30). Les critiques
ont longtemps attaqué cette affirmation,
car on ne trouvait le nom de Belshatsar
nulle part ailleurs que dans la Bible.
Les anciens historiens disaient en outre
que Nabonide, un successeur de
Neboukadnetsar, avait été le dernier roi
babylonien. C’est pourquoi, en 1850,
Ferdinand Hitzig affirmait que Belshatsar
était manifestement une pure invention
de l’écrivain. Mais l’opinion de M. Hitzig
ne vous paraît-elle pas un peu hâtive ?
Après tout, le fait que ce roi n’est
mentionné nulle part (surtout à une
période où il est reconnu que les récits
historiques sont rares) est-il la preuve
qu’il n’a jamais existé ? Du reste, en
1854 on a mis au jour de petits cylindres
d’argile dans les ruines d’Our, une ville
de la Babylonie antique qui se trouve
aujourd’hui dans le sud de l’Iraq. >>
Ces documents cunéiformes émanant
du roi Nabonide comprenaient une
prière en faveur de ‘ Bel-sar-oussour,
son fils aîné ’. Même les critiques ont dû
se rendre à l’évidence : il était question
du Belshatsar du livre de Daniel.
8
Les critiques n’étaient cependant
pas convaincus. “ Cela ne prouve rien ”,
a écrit l’un d’eux, appelé Fox Talbot.
Selon lui, le fils de l’inscription n’était
peut-être qu’un enfant, alors que Daniel
le présente comme un roi en exercice.
Mais un an seulement après la
publication des remarques de F. Talbot,
on a découvert d’autres tablettes
cunéiformes qui révélaient que
Belshatsar avait des secrétaires et des
domestiques. Il n’était donc sûrement
pas un enfant ! Finalement, d’autres
tablettes ont enfoncé le clou : elles
indiquaient que Nabonide s’absenta de
Babylone pendant des périodes de
plusieurs années. Elles montraient
également qu’à ces périodes il “ confia
la royauté ” de Babylone à son fils aîné
(Belshatsar). À ces périodes, Belshatsar
était roi de fait, puisqu’il était vice-roi
avec son père {Note : Nabonide n’était pas à
Babylone quand elle tomba. Il est donc exact de
dire que Belshatsar était roi à ce moment-là. Les
critiques ergotent sur le fait que les annales
profanes ne donnent pas à Belshatsar le titre
officiel de roi. Néanmoins, des témoignages
remontant à l’Antiquité montrent que même un
gouverneur était parfois qualifié de roi.}.
9
Toujours pas satisfaits, certains
critiques reprochent à la Bible de
qualifier Belshatsar, non de fils de
Nabonide, mais de fils de
Neboukadnetsar. Quelques-uns relèvent
que Daniel ne fait même pas allusion à
l’existence de Nabonide. Toutefois, ces
deux objections ne résistent pas à
l’examen. Il semble que Nabonide
épousa la fille de Neboukadnetsar.
Belshatsar serait dans ce cas le petit-fils
de Neboukadnetsar. Or, ni l’hébreu ni
l’araméen ne possèdent les mots
“ grand-père ” et “ petit-fils ” ; “ fils de ”
peut signifier “ petit-fils de ”, et même
“ descendant de ”. (Voir Matthieu 1:1.)
En outre, le récit biblique autorise à
identifier Belshatsar au fils de Nabonide.
En effet, lorsqu’il est terrifié par l’écriture
de mauvais augure qu’une main trace
sur le mur, Belshatsar aux abois offre la
troisième place dans le royaume à celui
qui saura la déchiffrer (Daniel 5:7).
Pourquoi la troisième et pas la
deuxième ? Cette offre donne à penser
que la première et la deuxième place
étaient déjà occupées. De fait, elles
l’étaient : par Nabonide et par son fils,
Belshatsar.
10
Ainsi, la mention de Belshatsar par
Daniel n’est pas le signe qu’il ne connaît
pas l’histoire “ avec précision ”.
Au contraire, bien qu’il n’écrive pas
l’histoire de Babylone, Daniel nous
donne un aperçu plus précis de la
monarchie babylonienne que des
historiens de l’Antiquité tels
qu’Hérodote, Xénophon et Bérose.
Pourquoi Daniel fut-il capable de
rapporter des faits qui leur
échappèrent ? Parce qu’il était à
Babylone. Son livre est l’œuvre d’un
témoin oculaire, et non d’un imposteur
qui aurait vécu des siècles plus tard.
QUI ÉTAIT DARIUS LE MÈDE ?
11
Selon Daniel, lorsque Babylone fut
renversée, un roi nommé “ Darius le
Mède ” commença à régner (Daniel
5:31). On n’a toutefois pas encore
trouvé le nom de Darius le Mède,
ni dans les sources profanes, ni dans les
découvertes archéologiques. C’est
pourquoi le Dictionnaire encyclopédique
de la Bible (par A. Westphal),
par exemple, affirme que ce Darius “ n’a
jamais existé ”. 
12
Certains spécialistes se montrent
plus prudents. Après tout, à une époque
les critiques affirmaient également au
sujet de Belshatsar qu’il n’avait “ jamais
existé ”. Il ne fait aucun doute qu’un jour
Darius sortira aussi de l’ombre.
Des tablettes cunéiformes ont déjà
révélé que Cyrus le Perse ne porta pas
le titre de “ roi de Babylone ”
immédiatement après la conquête de la
ville. Un chercheur émet cette
hypothèse : “ Celui qui porta le titre de
‘ roi de Babylone ’ était un roi vassal de
Cyrus, et non Cyrus lui-même. ”
Se peut-il que Darius ait été le nom de
règne ou le titre d’un puissant
fonctionnaire mède à qui Babylone fut
confiée ? Certains pensent que Darius
fut un homme du nom de Goubarou.
Cyrus nomma Goubarou gouverneur
de Babylone, et les récits profanes
confirment qu’il était investi d’un pouvoir
considérable. Une tablette cunéiforme
déclare qu’il établit des gouverneurs
subalternes à Babylone. Détail à relever,
Daniel signale que Darius nomma
120 satrapes pour gouverner le royaume
de Babylone. — Daniel 6:1.
13
Peut-être finira-t-on par mettre au
jour des indices plus directs qui
révéleront l’identité précise de ce roi.
Quoi qu’il en soit, le silence apparent de
l’archéologie est loin de constituer un
motif d’affirmer que Darius n’a “ jamais
existé ”, et encore moins de rejeter tout
le livre de Daniel en le disant frauduleux.
Il est bien plus rationnel de considérer le
récit de Daniel comme le rapport d’un
témoin oculaire plus détaillé que les
récits profanes qui ont subsisté.
~
~
~
~
LE RÈGNE DE YEHOÏAQIM
14
On lit en Daniel 1:1 : “ Dans la
troisième année du règne de Yehoïaqim
le roi de Juda, Neboukadnetsar le roi de
Babylone vint à Jérusalem et entreprit
de l’assiéger. ” Les critiques contestent
ce verset parce qu’il ne semble pas
s’accorder avec Jérémie, selon lequel la
quatrième année de Yehoïaqim fut la
première année de Neboukadnetsar
(Jérémie 25:1 ; 46:2).
Daniel contredisait-il Jérémie ?
Quelques renseignements
supplémentaires règlent facilement la
question. Quand il fut établi roi en 628
avant notre ère par Pharaon Néko,
Yehoïaqim devint une marionnette entre
les mains du dirigeant égyptien.
Cela survint environ trois ans avant que
Neboukadnetsar ne succède à son père
sur le trône de Babylone, en 624.
Peu après (en 620), Neboukadnetsar
envahit Juda et fit de Yehoïaqim un roi
vassal de Babylone (2 Rois 23:34 ;
24:1). Pour un Juif qui vivait à Babylone,
la “ troisième année ” de Yehoïaqim était
donc la troisième année où ce roi était
vassal de Babylone. Daniel écrivit de
cette perspective. Jérémie, quant à lui,
écrivit de la perspective des Juifs qui
habitaient à Jérusalem. Aussi fit-il
débuter la royauté de Yehoïaqim au
moment où Pharaon Néko l’établit roi.
15
En réalité, cette prétendue
contradiction ne fait que renforcer les
indices selon lesquels Daniel écrivit son
livre à Babylone, parmi les exilés juifs.
Mais cet argument contre le livre de
Daniel comporte une autre faille béante.
Souvenez-vous que le rédacteur de
Daniel disposait indubitablement du livre
de Jérémie ; il en parla d’ailleurs (Daniel
9:2).
Si le rédacteur de Daniel avait été un
inventeur intelligent, comme l’affirment
les critiques, se serait-il risqué à >>
contredire une source aussi respectée
que Jérémie, de surcroît dès le premier
verset de son livre ?
De toute évidence, non.
DES DÉTAILS RÉVÉLATEURS
16
Tournons à présent notre attention
vers des choses positives plutôt que
négatives. Arrêtons-nous sur d’autres
détails du livre de Daniel qui indiquent
que son rédacteur avait une
connaissance de première main de
l’époque dont il parla dans ses écrits.
17
La connaissance que Daniel
possédait de détails subtils relatifs à la
Babylone antique atteste l’authenticité
de son récit. Par exemple, Daniel 3:1-6
rapporte que Neboukadnetsar fit dresser
une image géante pour que tous
l’adorent. Les archéologues ont trouvé
d’autres témoignages attestant que ce
monarque cherchait à mêler ses sujets
à des pratiques nationalistes et
religieuses. Par ailleurs, Daniel dit que
Neboukadnetsar se vantait de ses
nombreuses constructions (Daniel 4:30).
Il a fallu attendre notre époque pour que
les archéologues confirment que
Neboukadnetsar était à l’origine d’un
grand nombre de constructions faites à
Babylone. Quant à sa vantardise... cet
homme faisait estampiller les briques
mêmes de son nom ! Les critiques de
Daniel sont incapables d’expliquer
comment leur prétendu faussaire de
l’époque maccabéenne (167-63 avant
notre ère) aurait connu l’existence de
ces constructions... quelque quatre
siècles plus tard et bien avant que les
archéologues ne les sortent de terre !
18
Le livre de Daniel fait aussi état de
différences majeures entre la loi
babylonienne et la loi médo-perse.
Par exemple, sous la loi babylonienne
les trois compagnons de Daniel furent
jetés dans un four brûlant parce qu’ils
refusaient d’obéir à l’ordre du roi.
Des dizaines d’années plus tard, Daniel
fut jeté dans une fosse aux lions pour
avoir refusé d’obéir à une loi perse qui
violait sa conscience (Daniel 3:6 ; 6:7-9).
Certains ont voulu faire passer le récit
du four brûlant pour une légende, mais
des archéologues ont découvert une
lettre de la Babylone antique qui
mentionne précisément cette forme de
punition. En revanche, aux yeux des
Mèdes et des Perses, le feu était sacré.
C’est pourquoi ils préféraient d’autres
formes cruelles de punition. Il n’est dès
lors pas surprenant qu’ils aient adopté la
fosse aux lions.
19
On remarque une autre différence
encore. Daniel indique que
Neboukadnetsar pouvait édicter et
changer les lois à sa convenance.
Darius, de son côté, ne pouvait changer
‘ les lois des Mèdes et des Perses ’, pas
même celles qu’il avait promulguées en
personne (Daniel 2:5, 6, 24, 46-49 ;
3:10, 11, 29 ; 6:12-16) ! John Whitcomb,
un historien, écrit : “ L’histoire antique
confirme cette différence entre
Babylone, où la loi était soumise au roi,
et la Puissance médo-perse, où le roi
était soumis à la loi. ”
20
Le récit saisissant du festin de
Belshatsar, qui est rapporté en Daniel
chapitre 5, est riche en détails.
Apparemment, on commença par
manger gaiement et boire beaucoup, car
il est à plusieurs reprises question de vin
(Daniel 5:1, 2, 4). Or, sur certains reliefs
représentant ce genre de festins, les
personnages ne font que boire du vin.
De toute évidence, donc, le vin tenait
une place de premier ordre dans les
festivités. Daniel précise également
que des femmes étaient présentes
à ce banquet : les femmes de second
rang du roi et ses concubines
(Daniel 5:3, 23). >>
L’archéologie confirme ce détail, une
coutume babylonienne. À l’époque
maccabéenne, tant Juifs que Grecs
n’acceptaient pas que des femmes
participent à un festin avec des
hommes. Peut-être est-ce la raison pour
laquelle des versions primitives de la
Septante omettent dans Daniel la
mention de ces femmes {Note : Carl Keil,
un hébraïsant, écrit au sujet de Daniel 5:3 : “ La
LXX. a ici, ainsi qu’au ver. 23, omis de
mentionner les femmes, conformément à la
coutume des Macédoniens, des Grecs et des
Romains.”}. Pourtant, le prétendu
faussaire, auteur de Daniel, aurait vécu
dans cette culture hellénisée (grecque),
peut-être même à l’époque où fut
traduite la Septante !
21
Quand on sait ce genre de détails,
on a du mal à croire que le Dictionnaire
de la Bible, par A.-M. Gérard, puisse
dire de l’auteur du livre de Daniel qu’il
n’avait qu’une connaissance “ assez
vague ” de la période de l’Exil. Comment
un imposteur qui aurait vécu des siècles
plus tard aurait-il pu connaître si
intimement les anciennes coutumes
babyloniennes et perses ? D’autant que
l’un et l’autre empire avaient décliné
bien avant le IIe
siècle avant notre ère.
Il va de soi que les archéologues
n’existaient pas à l’époque ; les Juifs
d’alors ne se flattaient pas non plus de
connaître la culture et l’histoire de pays
étrangers. Seul Daniel le prophète,
un témoin oculaire de l’époque et des
événements dont il parlait, put écrire le
livre de la Bible qui porte son nom.
LES ÉLÉMENTS EXTERNES
PROUVENT-ILS
QUE DANIEL FUT FABRIQUÉ ?
22
Un des arguments les plus souvent
invoqués contre le livre de Daniel est sa
place dans le canon des Écritures
hébraïques. Les rabbins de l’Antiquité
classèrent les livres des Écritures
hébraïques en trois groupes : la Loi, les
Prophètes et les Écrits. Et ils rangèrent
Daniel, non parmi les Prophètes, mais
dans les Écrits. Cela signifie, en
concluent les critiques, que ce livre était
inconnu à l’époque où les œuvres des
autres prophètes furent rassemblées.
Le livre de Daniel se trouverait dans les
Écrits parce que ceux-ci furent compilés
plus tard.
23
Néanmoins, tous les spécialistes
de la Bible ne pensent pas que les
rabbins divisèrent le canon avec une
telle rigidité ni qu’ils exclurent Daniel des
Prophètes. Et de toute façon, même si
les rabbins ont classé Daniel dans les
Écrits, cela prouve-t-il qu’il fut écrit
ultérieurement ? Bien sûr que non.
Des érudits renommés ont évoqué
diverses raisons pour lesquelles les
rabbins auraient pu éliminer Daniel des
Prophètes. Ils le firent peut-être, par
exemple, parce que le livre les gênait,
ou parce qu’ils considéraient Daniel
comme différent des autres prophètes
dans la mesure où il occupait une
fonction profane à l’étranger. Quoi qu’il
en soit, ce qui compte vraiment, c’est
que les Juifs de l’Antiquité tenaient le
livre de Daniel en haute estime et le
regardaient comme canonique.
En outre, les faits indiquent que le canon
des Écritures hébraïques fut achevé
bien avant le IIe
siècle avant notre ère.
Aucun ajout ne fut permis ensuite,
notamment l’ajout de plusieurs livres
écrits au IIe
siècle avant notre ère.
24
Paradoxalement, l’une de ces
œuvres postérieures rejetées a été
utilisée contre le livre de Daniel. Le livre
apocryphe de l’Ecclésiastique, par Jésus
Ben Sirach, fut sans doute rédigé vers
180 avant notre ère. Les critiques
aiment faire remarquer que Daniel ne
figure pas dans la longue liste
d’hommes justes que ce livre contient. >
Ils en concluent que Daniel devait être
inconnu à l’époque. Cet argument est
accepté par une majorité dans le milieu
des spécialistes. Mais considérez ce qui
suit : la même liste omet Ezra et
Mordekaï (tous deux de grandes figures
aux yeux des Juifs d’après l’Exil), ainsi
que le bon roi Yehoshaphat.
De tous les juges, elle ne nomme que
Samuel {Note : En revanche, la liste
divinement inspirée d’hommes et de femmes
fidèles dressée par l’apôtre Paul en Hébreux
chapitre 11 semble bien faire allusion à des
événements racontés dans Daniel (Daniel 6:16-
24 ; Hébreux 11:32, 33). Toutefois, la liste de
Paul n’est pas non plus exhaustive. De
nombreux personnages, tels Isaïe, Jérémie et
Ézékiel, ne sont pas nommés dans cette liste, et
pourtant cela ne prouve pas qu’ils n’ont jamais
existé.}. Doit-on, sous prétexte que ces
hommes ne figurent pas dans une liste,
qui d’ailleurs ne se prétend pas
exhaustive, et qui en plus se trouve
dans un livre non canonique, doit-on
penser qu’ils sont tous fictifs ?
Cette idée même est grotesque.
TÉMOIGNAGE EXTERNE
EN FAVEUR DE DANIEL
25
Revenons aux preuves positives.
On a dit qu’aucun autre livre des
Écritures hébraïques n’est mieux attesté
que Daniel. En voici la démonstration :
Le célèbre historien juif Josèphe atteste
son authenticité. Il raconte qu’au cours
de la guerre qu’il mena contre la Perse
au IVe
siècle avant notre ère Alexandre
le Grand vint à Jérusalem, où les prêtres
lui montrèrent un exemplaire du livre de
Daniel. Alexandre conclut lui-même que
les paroles de la prophétie de Daniel
qu’on lui présentait se rapportaient à sa
campagne militaire contre la Perse
{Note : Pour certains historiens, cela expliquerait
pourquoi Alexandre fut si bon avec les Juifs, qui
étaient depuis longtemps amis des Perses. À
l’époque, Alexandre menait campagne pour
détruire tous les amis de la Perse.}.
~
Cela se serait passé environ un siècle et
demi avant que ne soit “ forgé ” le livre,
comme disent les critiques. Il va de soi
que les critiques ont contesté Josèphe
pour ce qui est de ce passage. Ils lui
reprochent aussi de préciser que >>
certaines prophéties du livre de Daniel
étaient accomplies. Pourtant, comme l’a
fait remarquer Joseph Wilson,
un historien, “ [Josèphe] connaissait
probablement mieux la question que
tous les critiques du monde ”.
[Encadré, page 26]
La question de la langue
La rédaction du livre de Daniel a été terminée vers 536 avant notre ère.
Il a été écrit en hébreu et en araméen, mais comporte quelques mots grecs et perses.
Ce mélange de langues est inhabituel, mais il n’est pas unique dans l’Écriture.
Le livre d’Ezra aussi a été écrit en hébreu et en araméen. Néanmoins, quelques critiques affirment que la
façon dont le rédacteur de Daniel a utilisé ces langues prouve qu’il a écrit après 536. Un critique souvent
cité déclare que l’emploi de mots grecs dans Daniel demande une date postérieure de composition. Il
prétend que l’hébreu appuie et que l’araméen pour le moins permet cette date postérieure, même une
date aussi récente que le II
e
siècle avant notre ère.
Cependant, tous les linguistes ne sont pas d’accord. Certains, qui font autorité, ont expliqué que
l’hébreu qu’on trouve dans Daniel est le même que celui d’Ézékiel et d’Ezra, et qu’il ne ressemble pas à
celui que contiennent des ouvrages apocryphes ultérieurs comme l’Ecclésiastique. Quant à l’emploi de
l’araméen par Daniel, considérez deux documents découverts parmi les Rouleaux de la mer Morte. Ils
sont également en araméen et datent des I
er
et II
e
siècles avant notre ère, peu après que Daniel aurait été
forgé. Mais les spécialistes ont relevé une profonde différence entre l’araméen de ces documents et celui
du livre de Daniel. C’est pourquoi certains pensent que le livre de Daniel doit être antérieur de plusieurs
siècles à la date que les critiques avancent.
Que dire des mots grecs “ problématiques ” qui figurent dans Daniel ?
On s’est rendu compte que certains étaient perses, et pas grecs du tout !
Les seuls mots qu’on pense toujours être grecs sont les noms de trois instruments de musique. La
présence de ces trois mots demande-t-elle vraiment qu’on attribue à Daniel une date postérieure ?
Aucunement. Les archéologues ont constaté que la culture grecque était influente des siècles avant
que la Grèce ne devienne une puissance mondiale. Sans compter que si le livre de Daniel avait été rédigé
au II
e
siècle avant notre ère, à une époque où la culture et la langue grecques imprégnaient tout,
contiendrait-il seulement trois mots grecs ? On peut en douter. Il en contiendrait certainement bien plus.
Ainsi, les faits linguistiques appuient bel et bien l’authenticité de Daniel.
26
L’authenticité du livre de Daniel
a été encore appuyée quand on a
découvert les Rouleaux de la mer Morte
dans les grottes de Qoumrân, en Israël.
Parmi les trouvailles faites en 1952, les
rouleaux et les fragments du livre de
Daniel sont étonnamment nombreux.
On a daté le plus ancien de la fin du
IIe
siècle avant notre ère. Il s’ensuit >>
que déjà à cette date le livre de Daniel
était bien connu et très respecté.
Une encyclopédie biblique (The
Zondervan Pictorial Encyclopedia of the
Bible) déclare : “ Il faut à présent cesser
de faire remonter Daniel à l’époque
maccabéenne, ne serait-ce que parce
qu’il n’aurait pas pu y avoir un intervalle
suffisant entre la rédaction de Daniel et
son apparition sous forme de copies
dans la bibliothèque d’une secte
maccabéenne. ”
27
Cependant, le livre de Daniel
est attesté par une source bien plus
ancienne et bien plus digne de foi.
Un des contemporains de Daniel était le
prophète Ézékiel. Lui aussi fut prophète
pendant l’exil à Babylone. À plusieurs
reprises, le livre d’Ézékiel mentionne
Daniel nommément (Ézékiel 14:14, 20 ;
28:3). Ces mentions indiquent que, déjà
de son vivant, au VIe
siècle avant notre
ère, Daniel avait la réputation d’être un
homme juste et sage, digne d’être cité
avec Noé et Job, des hommes qui
craignaient Dieu.
LE PLUS GRAND TÉMOIN
28
Pour finir, considérons le plus
grand des témoignages qui atteste
l’authenticité de Daniel : celui de Jésus
Christ en personne. Lorsqu’il parle des
derniers jours, Jésus cite “ Daniel le
prophète ” et une des prophéties de
Daniel. — Matthieu 24:15 ;
Daniel 11:31 ; 12:11.
29
Pour que la théorie maccabéenne
des critiques soit vraie, il faudrait donc
que l’une ou l’autre des propositions
suivantes soit vraie. Soit Jésus fut
trompé par cette fiction, soit il ne
prononça jamais les paroles que
Matthieu cite. Aucune de ces options
n’est concevable. Si on ne peut avoir
confiance en l’Évangile de Matthieu,
comment peut-on se fier aux autres
parties de la Bible ? Si on enlève ces
phrases, quels mots ôtera-t-on ensuite
des pages des Saintes Écritures ?
L’apôtre Paul a écrit : “ Toute Écriture
est inspirée de Dieu et utile pour
enseigner, [...] pour remettre les choses
en ordre. ” (2 Timothée 3:16).
Si donc Daniel était un faussaire, Paul
en serait un autre ! Se pourrait-il qu’on
ait trompé Jésus ? >>
C’est peu vraisemblable. Il était vivant,
au ciel, quand le livre de Daniel fut écrit.
Jésus déclara même : “ Avant
qu’Abraham vienne à l’existence, j’ai
été. ” (Jean 8:58). S’il est un humain
parmi tous ceux qui ont vécu à qui il
aurait fallu poser des questions sur
l’authenticité de Daniel, c’est bien Jésus.
Mais nous n’avons pas besoin de poser
des questions. Comme nous l’avons vu,
son témoignage pourrait difficilement
être plus clair.
30
Jésus confirma encore
l’authenticité du livre de Daniel au
moment de son baptême. Il devint alors
le Messie, ce qui accomplissait une
prophétie de Daniel, celle des
69 semaines d’années (Daniel 9:25, 26 ;
voir le chapitre 11 du présent ouvrage).
Même si la théorie défendant la
rédaction tardive du livre de Daniel était
vraie, le rédacteur de ce livre
connaissait quand même l’avenir
quelque 200 ans à l’avance.
Évidemment, Dieu n’aurait pas inspiré
un faussaire pour qu’il énonce de vraies
prophéties sous un faux nom.
Non, les humains qui sont fidèles à Dieu
acceptent volontiers le témoignage de
Jésus. Tous les spécialistes, tous les
critiques du monde auraient beau
s’insurger tous ensemble contre Daniel,
le témoignage de Jésus leur donnerait
tort, car il est “ le témoin fidèle et
véridique ”. — Révélation 3:14.
31
Même ce témoignage ne suffit pas
à de nombreux critiques de la Bible. Une
fois qu’on a examiné ce sujet à fond, on
ne peut s’empêcher de se demander si
toutes les preuves du monde suffiraient
à les convaincre.
Un professeur de l’université d’Oxford a
écrit : “ On n’aboutit à rien en répondant
simplement aux objections tant que
demeure ce préjugé du départ : ‘ Les
prophéties d’origine surnaturelle
n’existent pas. ’ ” Leur préjugé les
aveugle. Mais tel est leur choix... et ce
sont eux qui sont perdants.
32
Et vous ? Si vous vous rendez
compte qu’on n’a pas vraiment de raison
de douter de l’authenticité du livre de >>
~
~
Daniel, alors vous êtes prêt à
entreprendre un voyage passionnant.
Vous trouverez les récits de Daniel
étonnants, ses prophéties fascinantes.
Et surtout, vous verrez votre foi grandir
chapitre après chapitre.
Vous ne regretterez jamais d’avoir prêté
attention aux prophéties de Daniel !
*** dp chap. 3 p. 31-45 ***
Mis à l’épreuve,
mais fidèles à Jéhovah !
1
Le rideau se lève dans le livre
prophétique de Daniel à un moment où
la scène internationale connaissait un
changement radical. L’Assyrie venait de
perdre Ninive, sa capitale. L’Égypte, au
sud du pays de Juda, avait été reléguée
à une position de moindre importance.
Et Babylone accédait rapidement à la
puissance suprême dans la lutte pour
la domination du monde.
2
En 625 avant notre ère, le pharaon
d’Égypte, Néko, fit une tentative
désespérée pour stopper l’avancée des
Babyloniens vers le sud. Il conduisit son
armée à Karkémish, sur le cours
supérieur de l’Euphrate. La bataille de
Karkémish, ainsi qu’on l’a nommée, fut
un événement historique décisif.
L’armée babylonienne, menée par le
prince héritier Neboukadnetsar, porta un
coup fatal aux forces militaires de
Pharaon Néko (Jérémie 46:2).
Dans l’élan de sa victoire,
Neboukadnetsar envahit la Syrie et la
Palestine et, du même coup, mit fin à la
domination égyptienne dans cette
région. Seule la mort de son père,
Nabopolassar, interrompit
temporairement sa campagne. 
~
~
3
L’année suivante, désormais roi de
Babylone, Neboukadnetsar s’intéressa
de nouveau à ses campagnes militaires
en Syrie et en Palestine. C’est à cette
époque qu’il vint à Jérusalem pour la
première fois.
On lit dans la Bible : “ Durant ses jours
monta Neboukadnetsar le roi de
Babylone, et Yehoïaqim devint alors son
serviteur pendant trois ans. Mais il se
retourna et se rebella contre lui. ” —
2 Rois 24:1.
NEBOUKADNETSAR À JÉRUSALEM
4
L’expression “ pendant trois ans ”
retient toute notre attention, car les
premiers mots de Daniel sont : “ Dans la
troisième année du règne de Yehoïaqim
le roi de Juda, Neboukadnetsar le roi de
Babylone vint à Jérusalem et entreprit
de l’assiéger. ” (Daniel 1:1).
Dans la troisième année du règne total
de Yehoïaqim, qui régna de 628 à 618
avant notre ère, Neboukadnetsar n’était
pas encore “ le roi de Babylone ” ;
il n’était que le prince héritier.
En 620, Neboukadnetsar obligea
Yehoïaqim à payer un tribut. Mais au
bout d’environ trois ans, Yehoïaqim se
révolta.
C’est donc en 618, autrement dit durant
la troisième année de la vassalité de
Yehoïaqim à Babylone, que le roi
Neboukadnetsar vint à Jérusalem une
deuxième fois, pour punir ce roi qui
s’était rebellé.
5
Quelle fut l’issue du siège ?
“ Finalement Jéhovah livra en sa main
Yehoïaqim le roi de Juda et une partie
des ustensiles de la maison du vrai
Dieu. ” (Daniel 1:2). Yehoïaqim mourut
probablement durant les premiers temps
du siège, soit assassiné, soit au cours
d’une révolte (Jérémie 22:18, 19).
En 618 avant notre ère, Yehoïakîn, son
fils, lui succéda. Il avait 18 ans. Mais son
règne ne dura que trois mois et dix
jours : Yehoïakîn se rendit en 617. —
Voir 2 Rois 24:10-15.
6
Neboukadnetsar prit comme butin
les ustensiles sacrés du temple de
Jérusalem et “ les amena au pays de
Shinéar, à la maison de son dieu ; et ces
ustensiles, il les amena à la maison du
trésor de son dieu ”, Mardouk (Merodak
en hébreu) (Daniel 1:2 ; Jérémie 50:2).
On a découvert une inscription
babylonienne qui présente
Neboukadnetsar en train de dire à
propos du temple de Mardouk :
“ J’entreposai dedans de l’argent et de
l’or et des pierres précieuses [...] et y
plaçai la maison du trésor de mon
royaume. ” Il sera de nouveau question
de ces ustensiles sacrés aux jours du roi
Belshatsar. — Daniel 5:1-4.
L’ÉLITE
DE LA JEUNESSE DE JÉRUSALEM
7
Les trésors du temple de Jéhovah
ne furent pas seuls à être emportés à
Babylone. Le récit précise : “ Alors le roi
dit à Ashpenaz, le fonctionnaire en chef
de sa cour, d’amener quelques-uns
d’entre les fils d’Israël et de la
descendance royale et d’entre les
nobles, des enfants en qui il n’y avait
aucune tare, mais qui étaient bien
d’apparence, perspicaces en toute
sagesse, versés dans la connaissance
et possédant le discernement de ce
qu’on sait, qui avaient aussi en eux >>
la force de se tenir dans le palais du
roi. ” — Daniel 1:3, 4.
8
Qui fut choisi ? On lit : “ Il y avait
parmi eux quelques-uns des fils de
Juda : Daniel, Hanania, Mishaël et
Azaria. ” (Daniel 1:6). Ces paroles jettent
une certaine lumière sur les origines,
plutôt obscures, de Daniel et de ses
compagnons. On remarque par exemple
qu’ils étaient “ fils de Juda ”, la tribu
royale. On ignore s’ils étaient ou non
d’ascendance royale, mais il est logique
de penser qu’au moins ils appartenaient
à des familles importantes et influentes.
En plus d’être sains de corps et d’esprit,
ils possédaient perspicacité, sagesse,
connaissance et discernement, même
s’ils étaient assez jeunes pour être
qualifiés d’“ enfants ”, peut-être de
jeunes adolescents. Daniel et ses
compagnons devaient se distinguer
parmi la jeunesse de Jérusalem ; ils
devaient en former l’élite.
9
Le récit n’indique pas qui étaient
les parents de ces jeunes gens.
Il est néanmoins certain qu’ils étaient
attachés à Dieu et qu’ils avaient pris
leurs responsabilités parentales au
sérieux. Si on songe à la décadence
morale et spirituelle de Jérusalem à
l’époque, surtout parmi ‘ la descendance
royale et les nobles ’, il est clair que les
qualités manifestées par Daniel et ses
trois compagnons ne leur étaient pas
venues par hasard. On imagine sans
peine le déchirement que ces parents
durent éprouver en voyant leurs fils
emmenés dans un pays lointain.
Comme ils auraient été fiers pourtant
s’ils avaient su ce qu’ils deviendraient !
Incontestablement, il est essentiel que
les parents élèvent leurs enfants “ dans
la discipline et les avertissements de
Jéhovah ”. — Éphésiens 6:4.
~
UN COMBAT POUR L’ESPRIT
10
Immédiatement s’engagea un
combat pour les jeunes esprits de ces
exilés. Pour que les adolescents
hébreux se coulent dans le système
babylonien, Neboukadnetsar décréta
que ses fonctionnaires ‘ leur enseignent
l’écriture et la langue des Chaldéens ’.
(Daniel 1:4.) Il ne s’agissait pas d’une
éducation ordinaire. Une encyclopédie
(The International Standard Bible
Encyclopedia) explique qu’elle
“ comprenait l’étude du sumérien, de
l’akkadien, de l’araméen [...] et d’autres
langues, ainsi que de l’abondante
littérature rédigée dans ces langues ”.
Cette “ abondante littérature ”
comprenait de l’histoire, des
mathématiques, de l’astronomie, etc.
Cependant, “ les textes religieux
connexes, tant de présages que
d’astrologie [...], constituaient une part
importante ”.
11
Voulant que ces jeunes Hébreux
adoptent complètement les coutumes et
la culture de la cour babylonienne,
“ le roi fixa pour eux une ration
quotidienne des mets délicats du roi et
du vin dont il buvait, oui pour les
entretenir pendant trois ans, afin qu’au
terme de ces années ils puissent se
tenir devant le roi ”. (Daniel 1:5.)
De plus, “ le fonctionnaire principal de la
cour leur assigna alors des noms.
Ainsi il assigna à Daniel le nom de
Beltshatsar, à Hanania celui de
Shadrak, à Mishaël celui de Méshak et à
Azaria celui d’Abed-Négo ”. (Daniel 1:7.)
Il était courant aux temps bibliques de
donner à quelqu’un un nouveau nom
pour signaler un événement important
dans sa vie. Par exemple, Jéhovah
changea les noms d’Abram et de Saraï
en Abraham et Sara (Genèse 17:5, 15,
16). Lorsqu’un humain change le nom
d’un autre, c’est le signe qu’il détient >>
le pouvoir, qu’il domine. Quand Joseph
devint l’administrateur des vivres en
Égypte, Pharaon lui donna le nom de
Tsaphnath-Panéah. — Genèse 41:44,
45 ; voir aussi 2 Rois 23:34 ; 24:17.
12
Dans le cas de Daniel et de ses
trois amis hébreux, le changement de
nom était chargé de sens. Les noms que
leurs parents leur avaient donnés
avaient un lien avec le culte de Jéhovah.
“ Daniel ” signifie “ Mon juge, c’est
Dieu ”. “ Hanania ” veut dire “ Jéhovah a
témoigné de la faveur ”. “ Mishaël ”
signifie peut-être “ Qui est comme
Dieu ? ” Et “ Azaria ” a pour sens
“ Jéhovah a secouru, a aidé ”. Sans
doute possible, leurs parents espéraient
ardemment que leurs fils grandiraient
sous la direction de Jéhovah Dieu et le
serviraient fidèlement.
13
En revanche, les nouveaux noms
donnés aux quatre Hébreux étaient
étroitement liés aux noms de faux dieux,
comme si ces divinités avaient assujetti
le vrai Dieu. Quelle manœuvre
insidieuse visant à saper la foi de ces
jeunes gens !
14
Le nom de Daniel fut changé en
Beltshatsar, qui veut dire “ Protège la vie
du roi ”. Ce nom était sans doute une
forme abrégée d’une invocation à Bel,
ou Mardouk, le dieu principal de
Babylone. Qu’il ait ou non donné son
avis dans le choix de ce nom pour
Daniel, Neboukadnetsar était fier de
préciser qu’il était “ selon le nom de
[son] dieu ”. (Daniel 4:8.) Hanania fut
renommé Shadrak, nom qui, d’après
certains spécialistes, est composé et
signifie “ Commandement d’Akou ”.
Akou était le nom d’un dieu sumérien.
Mishaël fut renommé Méshak (peut-
être : Mishaakou), apparemment une
habile modification de “ Qui est comme
Dieu ? ” en “ Qui est ce qu’est Akou ? ”
Le nom babylonien d’Azaria fut Abed-
Négo, qui veut probablement dire
“ Serviteur de Négo ”. Or, “ Négo ” est
une variante de “ Nebo ”, divinité d’après
laquelle plusieurs dirigeants babyloniens
furent également nommés.
DÉTERMINÉS
À RESTER FIDÈLES À JÉHOVAH
15
Les noms babyloniens,
le programme de rééducation et le
régime spécial, tout cela tendait non
seulement à inculquer à Daniel et aux
trois jeunes Hébreux le mode de vie
babylonien, mais encore à les éloigner
de leur Dieu, Jéhovah, ainsi que de leur
formation et de leur contexte religieux.
Qu’allaient faire ces jeunes gens devant
tant de pressions et de tentations ?
16
Le récit inspiré raconte : “ Daniel
résolut dans son cœur de ne pas se
souiller avec les mets délicats du roi et
avec le vin dont il buvait. ” (Daniel 1:8a).
Même si Daniel seul est mentionné, la
suite du récit démontre que ses trois
compagnons soutinrent sa décision.
Les mots “ résolut dans son cœur ”
indiquent que l’instruction qu’il avait
reçue de ses parents et d’autres
personnes dans son pays avait touché
son cœur. C’est assurément une
éducation similaire qui guida les trois
autres Hébreux dans leur décision.
N’est-ce pas là une démonstration
magistrale de l’importance d’enseigner
nos enfants, quand bien même ils
semblent trop jeunes pour comprendre ?
— Proverbes 22:6 ; 2 Timothée 3:14, 15.
17
Pourquoi les jeunes Hébreux n’ont-
ils refusé que les mets délicats et le vin,
et pas les autres choses qui leur étaient
fournies ? L’argument énoncé par Daniel
en révèle clairement la raison : “ Ne pas
se souiller. ” En apprenant “ l’écriture et
la langue des Chaldéens ” et en
recevant un nom babylonien, même >>
à contrecœur, ils ne se souillaient pas
forcément. Prenez l’exemple de Moïse,
quelque 1 000 ans plus tôt. Il a été
“ instruit dans toute la sagesse des
Égyptiens ”, et pourtant il est resté fidèle
à Jéhovah. Il a reçu de bonnes bases
grâce à l’éducation que lui ont donnée
ses parents. En conséquence, “ par la
foi, Moïse, devenu grand, a refusé d’être
appelé fils de la fille de Pharaon,
choisissant d’être maltraité avec le
peuple de Dieu plutôt que d’avoir la
jouissance temporaire du péché ”. —
Actes 7:22 ; Hébreux 11:24, 25.
18
De quelle manière les choses
fournies par le roi de Babylone
souilleraient-elles les jeunes hommes ?
Premièrement, les mets délicats
comprenaient peut-être des aliments
interdits par la Loi mosaïque. Les
Babyloniens mangeaient en effet des
animaux impurs, interdits aux Israélites
sous la Loi (Lévitique 11:1-31 ; 20:24-26 ;
Deutéronome 14:3-20). Deuxièmement,
les Babyloniens n’avaient pas l’habitude
de saigner les animaux avant d’en
manger la chair. C’était violer
directement la loi de Jéhovah sur le
sang que de manger de la viande non
saignée (Genèse 9:1, 3, 4 ; Lévitique
17:10-12 ; Deutéronome 12:23-25).
Troisièmement, les adorateurs de faux
dieux avaient coutume d’offrir leur
nourriture à des idoles avant de la
manger en repas de communion. Les
serviteurs de Jéhovah ne faisaient rien
de cela (voir 1 Corinthiens 10:20-22).
Enfin, il n’était pas très sain pour des
gens de n’importe quel âge, et encore
moins pour des jeunes, de consommer
jour après jour une nourriture riche et
des boissons fortes.
~
~
19
Une chose est de savoir ce qu’il
faut faire, mais tout autre chose est
d’avoir le courage de le faire quand on
subit des pressions ou qu’on est tenté.
Daniel et ses trois amis auraient pu se
dire qu’ils étaient loin de leurs parents et
de leurs connaissances, que donc ceux-
ci ne sauraient rien de leurs actions. Ils
auraient pu aussi penser qu’après tout
c’était l’ordre du roi et qu’ils n’avaient
pas d’alternative.
En outre, d’autres jeunes acceptèrent
certainement volontiers ce qu’on leur
proposait et considérèrent qu’en profiter
était un privilège plutôt qu’une difficulté.
Mais de tels faux raisonnements
auraient pu facilement les inciter à
pécher en secret, un piège dans lequel
tombent de nombreux jeunes.
Les jeunes Hébreux savaient que “ les
yeux de Jéhovah sont en tout lieu ” et
que “ le vrai Dieu lui-même fera venir
toute sorte d’œuvre en jugement,
concernant toute chose cachée, pour
savoir si elle est bonne ou mauvaise ”.
(Proverbes 15:3 ; Ecclésiaste 12:14.)
Tirons tous leçon de la conduite de ces
jeunes gens fidèles !
LE COURAGE ET
LA PERSÉVÉRANCE RÉCOMPENSÉS
20
Ayant pris dans son cœur la
résolution de résister aux influences
corruptrices, Daniel agit en harmonie
avec sa décision. “ Il demandait au
fonctionnaire principal de la cour la
permission de ne pas se souiller. ”
(Daniel 1:8b). Le verbe “ demandait ”
mérite qu’on s’y arrête. La plupart du
temps, il faut persévérer dans ses efforts
pour finalement résister aux tentations
ou surmonter certaines faiblesses. —
Galates 6:9.
21
Dans le cas de Daniel,
la persévérance fut payante. “ Aussi le
vrai Dieu confia Daniel à la bonté de >>
cœur et à la miséricorde devant le
fonctionnaire principal de la cour. ”
(Daniel 1:9). Si les choses tournèrent
bien pour Daniel et ses compagnons,
ce n’est pas parce qu’ils avaient de la
prestance ou parce qu’ils étaient
intelligents ; c’est parce que Jéhovah
les bénissait. Daniel se souvint
certainement de ce proverbe hébreu :
“ Mets ta confiance en Jéhovah de tout
ton cœur et ne t’appuie pas sur ton
intelligence. Dans toutes tes voies tiens
compte de lui, et lui, il rendra droits tes
sentiers. ” (Proverbes 3:5, 6). Ceux qui
suivent ce conseil en sont récompensés.
22
Au début, le fonctionnaire principal
de la cour n’était pas d’accord.
“ Je crains mon seigneur le roi qui a fixé
votre nourriture et votre boisson, dit-il.
Pourquoi donc verrait-il que vos visages
sont abattus par rapport à ceux des
enfants qui sont de votre âge, et
pourquoi voudriez-vous rendre ma tête
coupable devant le roi ? ” (Daniel 1:10).
Ses objections et ses craintes étaient
légitimes. Le roi Neboukadnetsar n’avait
pas l’habitude d’essuyer des refus, et ce
fonctionnaire savait qu’il risquait sa
“ tête ” s’il n’obéissait pas aux
instructions du roi.
Qu’allait donc faire Daniel ?
23
C’est là que la perspicacité et la
sagesse entrèrent en jeu. Le jeune
Daniel se souvint probablement de ce
proverbe : “ Une réponse, lorsqu’elle est
douce, détourne la fureur, mais une
parole qui cause de la douleur fait
monter la colère. ” (Proverbes 15:1).
Au lieu d’exiger obstinément qu’on
accède à sa requête, ce qui lui aurait
peut-être valu le martyre, Daniel
n’insista pas. Au moment qui s’y prêtait,
il parla au “ gardien ”, qui était peut-être
plus disposé à la souplesse dans la
mesure où il ne rendait pas directement
des comptes au roi. — Daniel 1:11.
UNE ÉPREUVE
DE DIX JOURS EST PROPOSÉE
24
Daniel proposa au gardien une
épreuve en ces termes : “ S’il te plaît,
mets tes serviteurs à l’épreuve pendant
dix jours ; qu’on nous donne des
légumes pour que nous mangions et de
l’eau pour que nous buvions ; et que nos
visages et le visage des enfants qui
mangent les mets délicats du roi
paraissent devant toi, et selon ce que tu
verras, agis avec tes serviteurs. ” —
Daniel 1:12, 13.
25
À se contenter ‘ de légumes et
d’eau ’ pendant dix jours, auraient-ils
des visages “ abattus ” par rapport aux
autres ?
Le mot “ légumes ” traduit un terme
hébreu qui signifie fondamentalement
“ grains ”. Certaines traductions de la
Bible le rendent par “ légumes secs ”,
qu’on définit comme “ les graines
comestibles de diverses légumineuses
(par exemple pois, haricots ou
lentilles) ”. Certains spécialistes pensent
que, d’après le contexte, il était question
d’un régime qui ne comprenait pas
seulement des graines comestibles.
Un ouvrage de référence déclare :
“ Ce que Daniel et ses compagnons
demandaient, c’était le régime simple, à
base de légumes, du peuple moyen au
lieu du régime comportant de la viande,
plus riche, de la table royale. ” Ainsi, le
terme légumes englobait peut-être des
plats nourrissants préparés avec des
haricots, des concombres, de l’ail, des
poireaux, des lentilles, du melon, des
oignons, et du pain composé de
différentes céréales. C’était loin d’être
un régime de sous-alimentés !
Apparemment, le gardien le comprit.
“ Finalement il les écouta quant à cette
affaire et les mit à l’épreuve pendant dix
jours. ” (Daniel 1:14).
Quel fut le résultat ? 
26
“ Au bout de dix jours, leurs
visages paraissaient meilleurs et plus
gras de chair que ceux de tous les
enfants qui mangeaient les mets délicats
du roi. ” (Daniel 1:15). Il ne faut pas
prendre cette phrase comme preuve
qu’un régime végétarien vaut mieux
qu’un régime plus riche et comprenant
de la viande. Dix jours est une période
trop courte pour que n’importe quel
régime produise des résultats tangibles,
mais pas trop courte pour que Jéhovah
accomplisse son dessein.
“ La bénédiction de Jéhovah — voilà ce
qui enrichit, et il n’ajoute aucune douleur
avec elle ”, dit sa Parole (Proverbes
10:22). Les quatre jeunes Hébreux
mirent leur foi et leur confiance en
Jéhovah, et il ne les abandonna pas.
Des siècles plus tard, Jésus Christ
survécut sans manger pendant 40 jours.
Il cita alors les paroles suivantes, qu’on
trouve en Deutéronome 8:3 :
“ L’homme ne vit pas de pain seul, mais
[...] l’homme vit de toute déclaration de
la bouche de Jéhovah. ”
Ce que Daniel et ses amis vécurent en
offre un exemple type.
PERSPICACITÉ ET SAGESSE
AU LIEU DE METS DÉLICATS
ET DE VIN
27
Les dix jours n’étaient qu’un essai,
mais les résultats furent des plus
convaincants. “ Le gardien donc
continua d’enlever leurs mets délicats et
le vin qu’ils devaient boire et de leur
donner des légumes. ” (Daniel 1:16).
Il n’est pas difficile d’imaginer ce que les
autres jeunes qui recevaient la formation
pensaient de Daniel et de ses
compagnons. Il devait leur sembler
absurde de préférer tous les jours des
légumes à un festin de roi. Mais de
grandes épreuves pointaient à l’horizon,
qui demanderaient de la part des jeunes
Hébreux toute leur vigilance et la plus
grande sobriété. Et surtout, c’étaient leur
foi et leur confiance en Jéhovah qui leur
vaudraient de surmonter les épreuves
de leur foi. — Voir Josué 1:7.
28
Ce qu’on lit ensuite atteste que
Jéhovah était avec ces jeunes gens :
“ Quant à ces enfants, les quatre, à eux
le vrai Dieu donna connaissance et
perspicacité en toute écriture et
sagesse ; et Daniel avait de l’intelligence
en toutes sortes de visions et de rêves. ”
(Daniel 1:17).
Pour affronter les temps difficiles qui
approchaient, il leur fallait davantage
que de la force physique et une bonne
santé. “ Quand la sagesse entrera dans
ton cœur et que la connaissance
deviendra agréable à ton âme, la
capacité de réflexion veillera sur toi, le
discernement te préservera, pour te
délivrer de la voie mauvaise. ”
(Proverbes 2:10-12).
C’est précisément ce dont Jéhovah
équipa les quatre jeunes fidèles en vue
de ce qui les attendait.
29
Il est spécifié que Daniel “ avait de
l’intelligence en toutes sortes de visions
et de rêves ”. Ce n’est pas qu’il était
devenu médium. En effet, même si
Daniel est considéré comme l’un des
plus grands prophètes hébreux, il ne fit
jamais sous inspiration des déclarations
telles que : “ Voici ce qu’a dit le
Souverain Seigneur Jéhovah ” ou
“ Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées ”.
(Isaïe 28:16 ; Jérémie 6:9.)
Ce n’est cependant que grâce à la
direction de l’esprit saint de Dieu que
Daniel était capable de comprendre et
d’interpréter les visions et les rêves qui
révélaient le dessein de Jéhovah. 
~
~
~
FINALEMENT, L’ÉPREUVE DÉCISIVE
30
Les trois années de rééducation et
de préparation prirent fin.
Arriva l’épreuve décisive : un entretien
avec le roi en personne. “ Au terme des
jours où le roi avait dit de les amener, le
fonctionnaire principal de la cour se mit
alors à les amener devant
Neboukadnetsar. ” (Daniel 1:18).
C’était le moment où les quatre jeunes
devaient rendre des comptes.
Leur avait-il été bénéfique de suivre les
lois de Jéhovah plutôt que d’adopter les
coutumes babyloniennes ?
31
“ Le roi parlait avec eux, et parmi
eux tous il ne s’en trouva pas comme
Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria ; et
ils continuèrent à se tenir devant le roi. ”
(Daniel 1:19). Quelle démonstration
incontestable du bien-fondé de leur
comportement des trois années
précédentes ! Il n’avait donc pas été sot
de leur part de suivre un régime dicté
par leur foi et par leur conscience.
En ayant été fidèles dans ce qui aurait
pu sembler être peu de chose, Daniel et
ses amis étaient récompensés par de
grandes choses.
Le privilège de “ se tenir devant le roi ”
était l’objectif poursuivi par tous les
jeunes qui recevaient la formation.
La Bible n’indique pas si les quatre
jeunes Hébreux furent les seuls à être
sélectionnés. Toujours est-il que leur
fidélité leur valut “ une grande
récompense ”. — Psaume 19:11.
32
“ As-tu vu un homme habile dans
son travail ? C’est devant les rois qu’il se
placera ”, disent les Écritures (Proverbes
22:29).
Ainsi, Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria
furent choisis par Neboukadnetsar pour
se tenir devant le roi, autrement dit pour
rester à la cour. On voit dans cette
histoire la main de Jéhovah diriger les
événements de façon à faire connaître
par l’intermédiaire de ces jeunes
hommes, en particulier de Daniel, des
aspects importants de son dessein.
Si c’était un honneur d’être choisi pour
vivre à la cour de Neboukadnetsar,
c’était un honneur plus grand encore
d’être utilisé de façon aussi
extraordinaire par le Roi de l’univers,
Jéhovah.
33
Neboukadnetsar s’aperçut
rapidement que la sagesse et la
perspicacité dont Jéhovah avait doté
les quatre jeunes Hébreux étaient très
supérieures à celles de tous les
conseillers et de tous les sages de sa
cour. “ Quant à toute affaire de sagesse
et d’intelligence sur laquelle le roi les
interrogeait, oui il les trouvait dix fois
supérieurs à tous les prêtres-magiciens
et évocateurs d’esprits qui étaient dans
tout son royaume. ” (Daniel 1:20).
Comment aurait-il pu en être
autrement ? Les “ prêtres-magiciens ” et
les “ évocateurs d’esprits ” se reposaient
sur le savoir superstitieux qui avait cours
à Babylone, tandis que Daniel et ses
amis mettaient leur confiance dans la
sagesse d’en haut. Les deux étaient tout
bonnement incomparables !
34
À dire vrai, la situation n’a pas
beaucoup changé avec le temps.
Au Ier
siècle de notre ère, où prévalaient
la philosophie grecque et la loi romaine,
l’apôtre Paul écrivit sous l’inspiration
divine : “ La sagesse de ce monde est
sottise auprès de Dieu ; en effet, il est
écrit : ‘ Il attrape les sages dans leur
propre ruse. ’ Et encore : ‘ Jéhovah sait
que les raisonnements des sages sont
futiles. ’ Que personne donc ne se
glorifie dans les hommes. ”
(1 Corinthiens 3:19-21).
Aujourd’hui, il nous faut nous attacher
fermement à ce que Jéhovah nous
enseigne et ne pas nous laisser >>
ébranler facilement par l’attrait et le
clinquant du monde. — 1 Jean 2:15-17.
FIDÈLES JUSQU’AU BOUT
35
L’épisode de Daniel chapitre 3,
relatif à l’image d’or que
Neboukadnetsar dressa dans la plaine
de Doura et à l’épreuve du four de feu,
atteste de façon poignante que Hanania,
Mishaël et Azaria avaient une foi solide.
Ces Hébreux qui craignaient Dieu
restèrent assurément fidèles à Jéhovah
jusqu’à leur mort. Nous le savons parce
que l’apôtre Paul fit sans aucun doute
allusion à eux quand il parla de ceux
“ qui, grâce à la foi, ont [...] arrêté la
violence du feu ”. (Hébreux 11:33, 34.)
Ils constituent des exemples
remarquables pour les serviteurs de
Jéhovah, tant jeunes qu’âgés.
36
Quant à Daniel, le dernier verset
du chapitre 1 déclare : “ Daniel continua
ainsi jusqu’à la première année de
Cyrus le roi. ” L’Histoire révèle que
Cyrus renversa Babylone en une seule
nuit, en 539 avant notre ère.
Certainement en raison de sa réputation
et de sa position, Daniel continua de
servir à la cour de Cyrus. D’ailleurs,
Daniel 10:1 rapporte que “ dans la
troisième année de Cyrus le roi de
Perse ” Jéhovah révéla une question
importante à Daniel. S’il était adolescent
lorsqu’on l’emmena à Babylone en 617
avant notre ère, il devait avoir près de
100 ans quand il reçut cette dernière
vision.
Quelle carrière longue, bénie et fidèle au
service de Jéhovah !
37
Le premier chapitre du livre de
Daniel ne raconte pas seulement
l’histoire de quatre garçons fidèles qui
ont surmonté des mises à l’épreuve de
leur foi. Il montre que Jéhovah peut
utiliser qui il veut pour accomplir son
dessein. Ce récit prouve que ce qui
semble être un malheur, >>
~
~
~
si Jéhovah le permet, peut servir un
objectif utile.
Et il enseigne que la fidélité dans les
petites choses procure une grande
récompense.
*** dp chap. 4 p. 46-62 ***
L’élévation
et la chute d’une image immense
1
Dix ans ont passé depuis que le roi
Neboukadnetsar a emmené Daniel et
d’autres “ principaux personnages du
pays ” de Juda en captivité à Babylone
(2 Rois 24:15). Le jeune Daniel sert à la
cour quand, soudain, une situation va
mettre sa vie en danger. Mais pourquoi
nous y intéresser ? Parce que la façon
dont Jéhovah Dieu intervient non
seulement sauve la vie de Daniel et
celle d’autres personnes, mais encore
révèle quelles puissances mondiales
des prophéties bibliques se succéderont
jusqu’à notre époque.
UN MONARQUE EN DIFFICULTÉ
2
“ Dans la deuxième année du règne
de Neboukadnetsar, écrivit le prophète
Daniel, Neboukadnetsar rêva des
rêves ; son esprit commença à s’agiter,
et c’en fut fait de son sommeil. ”
(Daniel 2:1). Ce Neboukadnetsar qui eut
des rêves était le souverain de l’Empire
babylonien. Il était devenu le souverain
du monde en 607 avant notre ère,
lorsque Jéhovah Dieu l’avait laissé
détruire Jérusalem et son temple.
Dans la deuxième année où
Neboukadnetsar dirigeait la puissance
mondiale (606/605), Dieu lui envoya un
rêve terrifiant. 
~
~
~
3
Ce rêve troubla tant
Neboukadnetsar qu’il n’en dormait plus.
Il voulait évidemment en connaître la
signification. Mais ce roi puissant avait
oublié son rêve ! Il convoqua donc les
magiciens, les enchanteurs et les
sorciers de Babylone, puis les somma
de raconter son rêve et de l’interpréter.
La tâche dépassait leurs compétences.
Leur incapacité mit Neboukadnetsar
dans une telle fureur qu’il donna l’ordre
“ de détruire tous les sages de
Babylone ”. Du coup, le prophète Daniel
allait rencontrer celui qui était désigné
pour l’exécution. Pour quelle raison ?
Ses trois compagnons hébreux
(Hanania, Mishaël et Azaria) et lui
étaient comptés parmi les sages de
Babylone. — Daniel 2:2-14.
DANIEL INTERVIENT
4
Ayant appris la raison qui avait
poussé Neboukadnetsar à promulguer
un décret aussi dur, “ Daniel entra [...] et
demanda au roi de lui accorder du
temps uniquement pour indiquer au roi
l’interprétation ”. Le roi accepta.
Daniel rentra chez lui, après quoi ses
trois amis hébreux et lui prièrent en
demandant “ des miséricordes de la part
du Dieu du ciel au sujet de ce secret ”.
La nuit même, Jéhovah révéla à Daniel
dans une vision le secret du rêve.
Daniel déclara avec reconnaissance :
“ Que le nom de Dieu soit béni, depuis
des temps indéfinis et pour des temps
indéfinis, car la sagesse et la force —
car elles lui appartiennent. C’est lui qui
change temps et époques, qui ôte des
rois et établit des rois, qui donne la
sagesse aux sages et la connaissance
à ceux qui connaissent le discernement.
C’est lui qui révèle les choses profondes
et les choses cachées, qui connaît ce
qui est dans les ténèbres ; et vraiment la
lumière demeure avec lui. ” Daniel louait
Jéhovah de ce qu’il lui avait donné cette
perspicacité. — Daniel 2:15-23.
5
Le lendemain, Daniel alla trouver
Ariok, le chef de la garde personnelle,
que le roi avait préposé pour détruire les
sages de Babylone. Lorsqu’il apprit que
Daniel était en mesure d’interpréter le
rêve, Ariok se précipita chez le roi.
Daniel ne s’attribua aucun mérite ; il dit
à Neboukadnetsar : “ Il existe un Dieu
dans les cieux qui est le Révélateur des
secrets, et il a fait connaître au roi
Neboukadnetsar ce qui doit arriver dans
la période finale des jours. ”
Daniel s’apprêtait non seulement à
révéler l’avenir de l’Empire babylonien,
mais encore à donner un aperçu des
événements mondiaux depuis l’époque
de Neboukadnetsar jusqu’à la nôtre et
même au-delà. — Daniel 2:24-30.
LE RAPPEL DU RÊVE
6
Neboukadnetsar pendu à ses
lèvres, Daniel expliqua : “ Toi, ô roi, tu
regardais, et voici : une certaine image
— immense. Cette image, qui était
grande et dont l’éclat était
extraordinaire, se tenait en face de toi,
et son aspect était terrifiant. Quant à
cette image, sa tête était en bon or ;
sa poitrine et ses bras étaient en
argent ; son ventre et ses cuisses
étaient en cuivre ; ses jambes étaient en
fer ; ses pieds étaient en partie de fer et
en partie d’argile modelée.
Tu as continué de regarder jusqu’à ce
qu’une pierre ait été détachée, non par
des mains, et elle a frappé l’image sur
ses pieds de fer et d’argile modelée >>
et les a broyés. À ce moment-là le fer,
l’argile modelée, le cuivre, l’argent et l’or
furent, tous ensemble, broyés et
devinrent comme la bale qui s’élève de
l’aire de battage d’été, et le vent les
emporta, si bien qu’on n’en trouva
aucune trace. Quant à la pierre qui avait
frappé l’image, elle devint une grande
montagne et remplit toute la terre. ” —
Daniel 2:31-35.
7
Neboukadnetsar dut être stupéfait
d’entendre Daniel raconter le rêve.
Mais les sages de Babylone ne seraient
épargnés que si Daniel l’interprétait
aussi.
En son nom et au nom de ses trois amis
hébreux, Daniel déclara : “ Voilà le rêve,
et son interprétation, nous la dirons
devant le roi. ” — Daniel 2:36.
UN ROYAUME
QUI SE DISTINGUA ENTRE TOUS
8
“ Toi, ô roi, le roi des rois, toi à qui
le Dieu du ciel a donné le royaume, la
puissance, la force et la dignité, et dans
la main de qui il a donné — en quelque
lieu qu’habitent les fils des humains —
les bêtes des champs et les créatures
ailées des cieux, et qu’il a fait chef sur
eux tous, c’est toi qui es la tête en or. ”
(Daniel 2:37, 38).
Ces paroles s’appliquèrent à
Neboukadnetsar après que Jéhovah se
fut servi de lui pour détruire Jérusalem,
en 607 avant notre ère.
En effet, les rois intronisés à Jérusalem
étaient de la lignée de David que
Jéhovah avait oint, et Jérusalem était la
capitale de Juda, le royaume typique de
Dieu qui représentait la souveraineté de
Jéhovah sur la terre. Lorsque la ville fut
détruite en 607, ce royaume typique de
Dieu cessa d’exister (1 Chroniques
29:23 ; 2 Chroniques 36:17-21).
Les puissances mondiales successives
que représentaient les parties
métalliques de l’image pouvaient
désormais exercer leur domination sur la
terre sans être gênées par le royaume
typique de Dieu. Neboukadnetsar était la
tête en or, le métal le plus précieux
connu dans l’Antiquité, car il s’était
distingué en renversant ce royaume
lorsqu’il avait détruit Jérusalem. —
Voir “ Un roi-guerrier bâtit un empire ”,
page 63. {{p. 30 ci-dessous}}
9
Neboukadnetsar, dont le règne
dura 43 ans, fut le chef d’une dynastie
qui dirigea l’Empire babylonien.
Cette dynastie compta son gendre,
Nabonide, et son fils aîné, Évil-Merodak.
Elle dura encore 43 ans, jusqu’à la mort
de Belshatsar, le fils de Nabonide, en
539 avant notre ère (2 Rois 25:27 ;
Daniel 5:30). Ainsi, la tête en or de
l’image vue en rêve ne représentait pas
seulement Neboukadnetsar, mais toute
la succession des souverains
babyloniens.
10
Daniel dit à Neboukadnetsar :
“ Après toi se lèvera un autre royaume
inférieur à toi. ” (Daniel 2:39).
Un royaume symbolisé par la poitrine et
les bras en argent dans l’image
succéderait à la dynastie de
Neboukadnetsar.
Quelque 200 ans plus tôt, Isaïe avait
prédit ce royaume ; il avait même
précisé le nom de son roi qui serait
victorieux : Cyrus (Isaïe 13:1-17 ; 21:2-
9 ; 44:24–45:7, 13). Ce royaume fut
l’Empire médo-perse. La civilisation
élaborée des Mèdes et des Perses
n’avait rien à envier à l’Empire
babylonien ; pourtant, ce royaume est
représenté par l’argent, un métal moins
précieux que l’or. Il fut inférieur à la
Puissance mondiale babylonienne en ce
qu’il ne se distingua pas en renversant
Juda, le royaume typique de Dieu dont
la capitale était Jérusalem. 
11
Environ 60 ans après avoir
interprété le rêve, Daniel fut témoin de la
fin de la dynastie de Neboukadnetsar.
Daniel était présent la nuit du 5 au
6 octobre 539 avant notre ère, quand
l’armée médo-perse prit Babylone, qui
semblait pourtant imprenable, et exécuta
le roi Belshatsar. À la mort de ce roi, la
tête en or de l’image vue en rêve
(l’Empire babylonien) cessa d’exister.
LE PEUPLE EN EXIL
LIBÉRÉ PAR UN ROYAUME
12
En 539 avant notre ère, l’Empire
médo-perse devint la puissance
mondiale dominante à la place de
l’Empire babylonien. À 62 ans, Darius le
Mède fut le premier dirigeant de la ville
conquise de Babylone (Daniel 5:30, 31).
Pendant une brève période, Cyrus le
Perse et lui régnèrent conjointement sur
l’Empire médo-perse. À la mort de
Darius, Cyrus se retrouva le chef unique
de l’Empire perse. Pour les Juifs en
captivité à Babylone, le règne de Cyrus
fut synonyme de libération.
En 537, en effet, Cyrus promulgua un
décret qui autorisait les exilés juifs à
retourner dans leur pays et à rebâtir
Jérusalem ainsi que le temple de
Jéhovah. Toutefois, le royaume typique
de Dieu ne fut pas rétabli en Juda et à
Jérusalem. — 2 Chroniques 36:22, 23 ;
Ezra 1:1–2:2a.
13
La poitrine et les bras en argent
de l’image vue en rêve figuraient la
succession des rois perses à compter
de Cyrus le Grand. Cette dynastie dura
plus de 200 ans. On pense que Cyrus
mourut au cours d’une campagne
militaire en 530 avant notre ère.
Parmi les quelque 12 rois qui lui
succédèrent sur le trône de Perse, au
moins 2 se montrèrent bons envers le
peuple choisi de Jéhovah. L’un était
Darius Ier
(le Perse) et l’autre
Artaxerxès Ier
.
14
Darius Ier
était dans la succession
des rois de Perse le troisième après
Cyrus le Grand. Les deux précédents
furent Cambyse II et son frère Bardiya
(ou un usurpateur, un mage nommé
Gaumata). Au moment où Darius Ier
(également connu sous le nom de
Darius le Grand) monta sur le trône, en
521 avant notre ère, la reconstruction du
temple à Jérusalem était sous le coup
d’une interdiction. Quand, en 520, on
découvrit le document qui contenait le
décret de Cyrus dans les archives
d’Ecbatane, non seulement Darius
annula l’interdiction, mais encore il
fournit des fonds tirés du trésor royal
pour rebâtir le temple. — Ezra 6:1-12.
15
L’autre roi perse qui contribua au
rétablissement des Juifs fut
Artaxerxès Ier
, qui succéda à son père
Assuérus (Xerxès Ier
) en 475 avant notre
ère.
Artaxerxès était surnommé Longue-Main
parce que sa main droite était plus
longue que la gauche.
Durant la 20e
année de son règne, en
455, il nomma Nehémia, son échanson
juif, gouverneur de Juda et le chargea
de rebâtir les murailles de Jérusalem.
Cette action marqua le départ des
‘ soixante-dix semaines d’années ’
mentionnées dans le 9e
chapitre de
Daniel et permit de déterminer la date
où apparaîtrait le Messie, ou Christ,
Jésus de Nazareth, ainsi que la date où
il mourrait. — Daniel 9:24-27 ;
Nehémia 1:1 ; 2:1-18.
16
Le dernier des six rois qui
montèrent après Artaxerxès Ier
sur le
trône de l’Empire perse fut Darius III.
Son règne prit fin soudainement en 331
avant notre ère, lorsqu’il subit une
terrible défaite devant Alexandre le >>
Grand à Gaugamèles, près de
l’ancienne Ninive. Cette défaite porta le
coup final à la Puissance mondiale
médo-perse que symbolisait la partie en
argent de l’image vue en rêve par
Neboukadnetsar. La puissance à venir
serait supérieure sous certains rapports,
mais inférieure sous d’autres.
On le comprend en écoutant la suite de
l’interprétation que Daniel donna du rêve
de Neboukadnetsar.
UN ROYAUME VASTE,
MAIS INFÉRIEUR
17
Daniel dit à Neboukadnetsar
que le ventre et les cuisses de l’image
immense constituaient ‘ un autre
royaume, un troisième, de cuivre, qui
dominerait sur toute la terre ’.
(Daniel 2:32, 39.) Ce troisième royaume
suivrait la Babylonie et la Puissance
médo-perse. Étant donné que le cuivre
est moins précieux que l’argent, cette
nouvelle puissance mondiale serait
inférieure à l’Empire médo-perse en ce
qu’elle n’aurait pas l’honneur par
exemple de libérer le peuple de
Jéhovah. Néanmoins, ce royaume
semblable à du cuivre ‘ dominerait sur
toute la terre ’, ce qui indique qu’il serait
plus étendu que la Babylonie ou que
l’Empire médo-perse. Or, que révèlent
les faits historiques sur cette puissance
mondiale ?
18
Peu après avoir hérité du trône de
Macédoine en 336 avant notre ère,
Alexandre III, un jeune homme
ambitieux de 20 ans, se lança dans une
campagne de conquête. Ses victoires
militaires lui valurent le nom d’Alexandre
le Grand. Remportant victoire sur
victoire, il poursuivit son avancée dans
le territoire perse. Une fois qu’il eut
vaincu Darius III à Gaugamèles en 331,
l’Empire perse commença à se disloquer
et Alexandre fit de la Grèce la nouvelle
puissance mondiale.
19
Après sa victoire à Gaugamèles,
Alexandre partit à l’assaut des capitales
perses qu’étaient Babylone, Suse,
Persépolis et Ecbatane.
En assujettissant le reste de l’Empire
perse, il étendit ses conquêtes jusqu’à
l’ouest de l’Inde. Il établit des colonies
grecques dans les pays conquis.
C’est ainsi que la langue et la culture
grecques se répandirent d’un bout à
l’autre de son royaume. De fait, l’Empire
grec devint plus vaste que n’importe
quel autre avant lui. Comme Daniel
l’avait prédit, le royaume de cuivre
‘ domina sur toute la terre ’. Entre autres
conséquences de cette expansion, le
grec (koinè) devint une langue
internationale. Étant donné que cette
langue permet de s’exprimer avec
précision, elle était idéale pour rédiger
les Écritures grecques chrétiennes et
pour répandre la bonne nouvelle du
Royaume de Dieu.
20
Alexandre le Grand ne resta que
huit ans à la tête de la puissance
mondiale. Bien que jeune (il avait
32 ans), il tomba malade à la suite d’un
banquet et mourut peu après, le 13 juin
323 avant notre ère. Avec le temps, son
immense empire fut divisé en quatre
territoires, chacun dirigé par un de ses
généraux. Ainsi, un seul grand royaume
donna naissance à quatre royaumes
que l’Empire romain finit par absorber.
La puissance mondiale semblable à du
cuivre n’exista que jusque vers 30 avant
notre ère, année où le dernier de ces
quatre royaumes (la dynastie des
Ptolémées qui régnait en Égypte) tomba
finalement devant Rome. 
~
~
UN ROYAUME QUI BROIE
ET MET EN PIÈCES
21
Daniel poursuivit son explication
de l’image du rêve : “ Quant au
quatrième royaume [après Babylone, la
Puissance médo-perse et la Grèce], il
sera fort comme le fer. Étant donné que
le fer broie et écrase toutes les autres
choses, ainsi — comme le fer qui met en
pièces — il broiera et mettra en pièces
tous ceux-là. ” (Daniel 2:40). Cette
puissance mondiale aurait une telle
force, une telle capacité de broyer,
qu’elle serait comme du fer : plus forte
que les empires représentés par l’or,
l’argent ou le cuivre. L’Empire romain fut
ce genre de puissance.
22
Rome broya et mit en pièces
l’Empire grec, puis engloutit les restes
des Puissances mondiales médo-perse
et babylonienne. La puissance romaine
ne montra aucun respect envers le
Royaume de Dieu proclamé par Jésus
Christ : elle mit ce dernier à mort sur un
poteau de supplice en 33 de notre ère.
Elle voulut mettre en pièces le vrai
christianisme ; à cette fin, elle persécuta
les disciples de Jésus. Qui plus est, les
Romains détruisirent Jérusalem et son
temple en 70 de notre ère.
23
Les jambes en fer de l’image vue
en rêve par Neboukadnetsar figuraient
non seulement l’Empire romain, mais
encore son prolongement politique.
Considérez ces paroles consignées en
Révélation 17:10 : “ Il y a sept rois : cinq
sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas
encore arrivé, mais quand il arrivera, il
doit demeurer peu de temps. ” Quand
l’apôtre Jean rédigea ces mots, il était
détenu en exil par les Romains sur l’île
de Patmos. Les cinq rois, ou puissances
mondiales, qui étaient tombés étaient
l’Égypte, l’Assyrie, Babylone, la
Puissance médo-perse et la Grèce.
Le sixième, l’Empire romain, exerçait
toujours sa domination. Mais lui aussi
devait tomber, et le septième roi se
lèverait d’un des territoires conquis par
Rome. De quelle puissance mondiale
s’agirait-il ?
24
La Bretagne constituait jadis
une partie de l’Empire romain, au nord-
ouest. Mais en l’an 1763, elle était
devenue l’Empire britannique, la
Grande-Bretagne maîtresse des sept
mers. En 1776 #, ses 13 colonies
d’Amérique avaient déclaré leur >>
indépendance afin de former les États-
Unis d’Amérique. Par la suite,
néanmoins, la Grande-Bretagne et les
États-Unis s’allièrent dans la guerre
comme dans la paix. C’est ainsi que vint
à l’existence la Septième Puissance
mondiale des prophéties bibliques :
l’alliance anglo-américaine. Comme
l’Empire romain, elle s’est avérée ‘ forte
comme le fer ’, en exerçant une autorité
de fer. Les jambes en fer de l’image du
rêve comprennent donc l’Empire romain
et la double Puissance mondiale anglo-
américaine.
# §24 Voir *** w12 15/6 p. 19 Questions des lecteurs *** qui est une explication constituant une mise à jour de celle qui figure
dans le livre Prophétie de Daniel (page 57, paragraphe 24) et qui est illustrée aux pages 56 et 139.
[Tableau/Illustration, page 56]
(Voir la publication)
LES PUISSANCES MONDIALES DE LA PROPHÉTIE DE DANIEL
L’image immense (Daniel 2:31-45)
BABYLONIE à partir de 607 av. n. è.
PUISSANCE MÉDO-PERSE à partir de 539 av. n. è.
GRÈCE à partir de 331 av. n. è.
ROME à partir de 30 av. n. è.
PUISSANCE MONDIALE ANGLO-AMÉRICAINE à partir de 1763 de n. è.
MONDE DIVISÉ SUR LE PLAN POLITIQUE au temps de la fin
UN AMALGAME FRAGILE
25
Daniel dit ensuite à
Neboukadnetsar : “ Puisque tu as vu
que les pieds et les orteils étaient en
partie d’argile modelée de potier et en
partie de fer, le royaume sera divisé,
mais il s’y trouvera quelque chose de la
dureté du fer, étant donné que tu as vu
le fer mêlé à de l’argile humide. Et quant
aux orteils des pieds étant en partie de
fer et en partie d’argile modelée : le
royaume sera en partie fort et sera en
partie fragile. Puisque tu as vu du fer
mêlé à de l’argile humide, ils se
mêleront à la descendance des
humains ; mais ils ne s’attacheront pas,
celui-ci à celui-là, de même que le fer >>
ne se mêle pas avec l’argile modelée. ”
— Daniel 2:41-43.
26
La succession des puissances
mondiales représentée par les
différentes parties de l’image vue en
rêve par Neboukadnetsar commençait
par la tête et descendait jusqu’aux
pieds. Logiquement, les pieds et les
orteils en “ fer mêlé à de l’argile
humide ” symbolisaient la dernière
manifestation de la domination humaine
qui existerait au “ temps de la fin ”. —
Daniel 12:4.
27
À l’aube du XXe
siècle, l’Empire
britannique dominait un habitant de la
terre sur quatre. D’autres empires
européens avaient la mainmise sur des
millions d’humains. Mais la Première
Guerre mondiale provoqua l’apparition
de groupes de nations à la place des
empires. Après la Deuxième Guerre
mondiale, cette tendance s’est
accélérée. À mesure que le nationalisme
gagnait du terrain, le nombre des
nations dans le monde augmentait
considérablement. Les dix orteils de
l’image représentent tous ces
gouvernements et puissances qui
coexistent, puisque dans la Bible le
nombre dix correspond parfois à ce qui
est complet du point de vue terrestre. —
Voir Exode 34:28 ; Matthieu 25:1 ;
Révélation 2:10.
28
Étant donné que nous vivons au
“ temps de la fin ”, nous sommes arrivés
aux pieds de l’image. Certains des
gouvernements représentés par les
pieds et les orteils de l’image en fer
mêlé à de l’argile ressemblent au fer :
ils sont autoritaires, tyranniques.
D’autres ressemblent à l’argile.
En quel sens ? Daniel associa l’argile à
“ la descendance des humains ”.
(Daniel 2:43.) Malgré la fragilité de
l’argile, dont est faite la descendance
des humains, les dominations
traditionnelles comparables au fer ont
été contraintes d’écouter de plus en plus
le peuple, qui veut avoir son mot à dire
dans la manière dont il est gouverné
(Job 10:9). Mais les gouvernements
autoritaires et le peuple ne font pas bon
ménage, pas plus qu’on ne saurait unir
du fer et de l’argile. Au moment où
l’image sera détruite, le monde sera bel
et bien morcelé sur le plan politique !
29
Est-ce la désunion entre les pieds
et les orteils qui causera l’écroulement
de toute l’image ?
Qu’arrivera-t-il à cette image ? 
~
~
UNE ISSUE SPECTACULAIRE
30
Arrêtez-vous sur l’issue du rêve.
Daniel dit au roi : “ Tu as continué de
regarder jusqu’à ce qu’une pierre ait été
détachée, non par des mains, et elle a
frappé l’image sur ses pieds de fer et
d’argile modelée et les a broyés.
À ce moment-là le fer, l’argile modelée,
le cuivre, l’argent et l’or furent, tous
ensemble, broyés et devinrent comme la
bale qui s’élève de l’aire de battage
d’été, et le vent les emporta, si bien
qu’on n’en trouva aucune trace. Quant à
la pierre qui avait frappé l’image, elle
devint une grande montagne et remplit
toute la terre. ” — Daniel 2:34, 35.
31
La suite de la prophétie consista
en une explication : “ Aux jours de ces
rois-là, le Dieu du ciel établira un
royaume qui ne sera jamais supprimé.
Et le royaume ne passera à aucun autre
peuple. Il broiera tous ces royaumes et y
mettra fin, et lui-même subsistera pour
des temps indéfinis ; étant donné que tu
as vu que de la montagne une pierre a
été détachée, non par des mains, et
qu’elle a broyé le fer, le cuivre, l’argile
modelée, l’argent et l’or. Le Grand Dieu
lui-même a fait connaître au roi ce qui
doit arriver après cela. Et le rêve est sûr,
et son interprétation digne de foi. ” —
Daniel 2:44, 45.
32
Son rêve lui ayant été rappelé et
expliqué, Neboukadnetsar reconnut que
seul le Dieu de Daniel était “ un
Seigneur des rois et un Révélateur de
secrets ”. Le roi confia également à
Daniel et à ses trois compagnons
hébreux des postes à responsabilités
élevés (Daniel 2:46-49).
Quelle est toutefois la signification
moderne de l’“ interprétation digne de
foi ” énoncée par Daniel ?
~
‘ UNE MONTAGNE
REMPLIT LA TERRE ’
33
Lorsque “ les temps fixés des
nations ” ont pris fin en octobre 1914,
le “ Dieu du ciel ” a établi le Royaume
céleste en intronisant son Fils oint,
Jésus Christ, “ Roi des rois et Seigneur
des seigneurs ”
{Note : Voir le chapitre 6 du présent ouvrage.}.
(Luc 21:24 ; Révélation 12:1-5 ; 19:16.)
C’est de cette façon que par la
puissance divine, et non par des mains
humaines, la “ pierre ” qu’est le
Royaume messianique a été détachée
de la “ montagne ”, la souveraineté
universelle de Jéhovah.
Ce gouvernement céleste est confié à
Jésus Christ, à qui Dieu a accordé
l’immortalité
(Romains 6:9 ; 1 Timothée 6:15, 16).
C’est pourquoi ce “ royaume de notre
Seigneur [Dieu] et de son Christ ”, une
expression de la souveraineté
universelle de Jéhovah, ne passera à
personne d’autre. Il durera toujours. —
Révélation 11:15.
34
La naissance du Royaume a eu
lieu “ aux jours de ces rois-là ”. (Daniel
2:44.)
Ces rois n’étaient pas seulement les rois
représentés par les dix orteils de
l’image, mais aussi ceux que
symbolisaient ses parties en fer, en
cuivre, en argent et en or. Il est vrai que
les Empires babylonien, perse, grec et
romain n’étaient plus des puissances >>
mondiales en 1914, mais il en subsistait
des vestiges. L’Empire ottoman (turc)
occupait alors le territoire de la
Babylonie et des gouvernements étaient
en place en Perse (Iran), en Grèce ainsi
qu’à Rome.
35
Le Royaume céleste de Dieu
frappera bientôt l’image symbolique sur
ses pieds. En conséquence, tous les
royaumes figurés par cette image seront
mis en pièces ; ce sera leur fin.
Lors de “ la guerre du grand jour de Dieu
le Tout-Puissant ”, cette “ pierre ”
frappera avec une telle force que l’image
sera pulvérisée et que le vent de la
tempête de Dieu l’emportera comme la
bale d’une aire de battage (Révélation
16:14, 16). Ensuite, comme la pierre qui
atteignit les proportions d’une montagne
et qui remplit la terre, le Royaume de
Dieu deviendra la montagne ou
gouvernement qui régira “ toute la
terre ”. — Daniel 2:35.
36
Bien qu’étant céleste, le royaume
messianique étendra son pouvoir à
notre planète pour le bien de tous les
habitants obéissants de la terre.
Ce gouvernement stable “ ne sera
jamais supprimé ” ni “ ne passera à
aucun autre peuple ”. À la différence des
royaumes que dirigent les chefs
humains mortels, “ lui-même subsistera
pour des temps indéfinis ”, éternellement
(Daniel 2:44). Puissiez-vous avoir le
privilège de figurer pour l’éternité parmi
ses sujets !
~
.
.
.
.
.
[Encadré/Carte/Illustrations, pages 63-67]
UN ROI-GUERRIER BÂTIT UN EMPIRE
Le prince héritier de Babylone et son armée mettent en pièces les forces du pharaon Néko à Karkémish,
en Syrie. Les Égyptiens, vaincus, prennent la fuite en direction de leur pays, au sud, poursuivis par les
Babyloniens. Mais un message en provenance de Babylone contraint le prince victorieux à abandonner la
poursuite. Il vient d’apprendre que son père, Nabopolassar, est mort. Neboukadnetsar charge ses
généraux de ramener les captifs et le butin ; lui, rentre précipitamment pour monter sur le trône laissé
vacant par son père.
C’est dans ces circonstances que Neboukadnetsar accéda au trône de Babylone en l’an 624
avant notre ère et devint le deuxième souverain de l’Empire néo-babylonien. Au cours de son règne, qui
dura 43 ans, il prit possession des territoires occupés auparavant par la Puissance mondiale assyrienne
et il étendit son domaine : il prit la Syrie au nord et la Palestine à l’ouest, jusqu’à la frontière de l’Égypte.
—
Dans la quatrième année de son règne (620 avant notre ère), Neboukadnetsar vassalisa le
royaume de Juda (2 Rois 24:1). Trois ans plus tard, les Judéens se rebellèrent ; les Babyloniens
assiégèrent donc Jérusalem. Neboukadnetsar emmena Yehoïakîn, Daniel et d’autres captifs à Babylone.
Il emporta aussi des ustensiles du temple de Jéhovah. Il établit Tsidqiya, un oncle de Yehoïakîn, roi
vassal de Juda. — 2 Rois 24:2-17 ; Daniel 1:6, 7.
Quelque temps plus tard, Tsidqiya s’allia à l’Égypte et se rebella à son tour. Neboukadnetsar
assiégea de nouveau Jérusalem, et en 607 avant notre ère il fit une brèche dans la muraille, brûla le
temple et détruisit la ville.
Il tua tous les fils de Tsidqiya, puis rendit ce dernier aveugle et le lia, afin de l’emmener prisonnier à
Babylone. Neboukadnetsar fit captifs la plupart des habitants et transporta à Babylone le reste des
ustensiles du temple.
“ Ainsi Juda partit en exil de dessus son sol. ” — 2 Rois 24:18–25:21.
Neboukadnetsar conquit également Tyr en mettant le siège devant elle, un siège qui dura 13 ans.
Pendant ce siège, les têtes de ses soldats furent “ rendues chauves ” par les frottements de leur casque,
et leurs épaules furent “ dénudées ” à force de porter des matériaux pour construire les ouvrages de siège
(Ézékiel 29:18).
Finalement, Tyr capitula devant les forces babyloniennes.
Le roi de Babylone était à l’évidence un brillant stratège. Certains documents, surtout d’origine
babylonienne, tracent aussi de lui le portrait d’un roi juste.
Les Écritures ne spécifient pas que Neboukadnetsar était juste, mais le prophète Jérémie déclara que
Tsidqiya, alors qu’il s’était rebellé, serait traité équitablement ‘ s’il sortait vers les princes du roi de
Babylone ’. (Jérémie 38:17, 18.)
Et après la destruction de Jérusalem, Neboukadnetsar traita Jérémie avec respect. Le roi ordonna en effet
au sujet de ce dernier : “ Prends-le, aie les yeux fixés sur lui, ne lui fais aucun mal.
Mais selon ce qu’il te dira, agis ainsi avec lui. ” — Jérémie 39:11, 12 ; 40:1-4.
Neboukadnetsar était un administrateur : il discerna rapidement les qualités et les capacités de
Daniel et de ses trois compagnons (Shadrak, Méshak et Abed-Négo) dont les noms hébreux étaient
Hanania, Mishaël et Azaria. C’est pourquoi le roi leur confia des postes à responsabilités dans son
royaume. — Daniel 1:6, 7, 19-21 ; 2:49.
Neboukadnetsar était particulièrement dévoué à Mardouk, le dieu principal de Babylone. Le roi attribuait
toutes ses conquêtes à cette divinité. À Babylone, il bâtit ou embellit les temples de Mardouk et de
quantité d’autres divinités babyloniennes.
L’image d’or dressée dans la plaine de Doura était peut-être dédiée à Mardouk. Et Neboukadnetsar
prenait beaucoup en compte la divination pour prévoir les déplacements de son armée.
Par ailleurs, Neboukadnetsar fut fier de restaurer Babylone, la plus grande ville fortifiée de
l’époque. En terminant les imposantes murailles doubles que son père avait commencées,
Neboukadnetsar rendit la capitale apparemment imprenable.
Le roi répara un vieux palais au cœur de la ville et bâtit un palais d’été à environ deux kilomètres au nord.
Pour faire plaisir à la reine, qui était Mède et qui avait la nostalgie des collines et des forêts de son pays,
Neboukadnetsar aurait construit les Jardins suspendus, qui sont rangés parmi les Sept Merveilles du
monde antique.
“ N’est-ce pas là Babylone la Grande que moi j’ai bâtie pour la maison royale par la force de ma
puissance et pour la dignité de ma majesté ? ” lança un jour le roi avec vantardise tandis qu’il se
promenait dans son palais de Babylone. “ La parole était encore dans la bouche du roi ” qu’il devint fou.
Incapable de régner pendant sept ans, il mangea de la végétation, comme Daniel l’avait prédit. À la fin de
cette période, le royaume fut rendu à Neboukadnetsar, qui régna jusqu’à sa mort en 582 avant notre ère.
— Daniel 4:30-36.
*** dp chap. 5 p. 69-81 ***
Leur foi a passé l’épreuve
1
Devez-vous être attaché à Dieu
ou au pays dans lequel vous vivez ?
Beaucoup répondraient : ‘ Je respecte
les deux. J’adore Dieu en suivant les
préceptes de ma religion ; et dans le
même temps je fais allégeance à ma
patrie. ’
2
Si la démarcation entre piété et
patriotisme semble parfois floue
aujourd’hui, dans la Babylone antique
elle n’existait pour ainsi dire pas.
En fait, le profane et le sacré étaient si
inextricablement mêlés qu’il était
quelquefois impossible de les distinguer.
“ Dans la Babylone antique, écrit le
professeur Charles Pfeiffer, le roi était à
la fois grand prêtre et souverain.
Il procédait aux sacrifices et régissait la
vie religieuse de ses sujets. ”
3
Prenons l’exemple du roi
Neboukadnetsar. Son nom même
signifie “ Ô Nebo, protège l’héritier ! ”
Nebo était le dieu babylonien de la
sagesse et de l’agriculture.
Neboukadnetsar était un homme
profondément religieux. Comme nous
l’avons vu précédemment, il bâtit et
embellit les temples de nombreux dieux
babyloniens, et il était particulièrement
attaché à Mardouk, à qui il attribuait ses
victoires militaires {Note : Certains pensent
que Mardouk, qu’on tenait pour le fondateur de
l’Empire babylonien, représente Nimrod déifié.
Cependant, on ne peut l’affirmer.}. >>
Il apparaît également que
Neboukadnetsar se fiait beaucoup à la
divination pour élaborer ses plans de
bataille. — Ézékiel 21:18-23.
4
À dire vrai, toute la ville de
Babylone baignait dans la religion.
Elle se targuait de posséder plus de
50 temples, dans lesquels les gens
adoraient une multitude de dieux et de
déesses, par exemple la triade
composée d’Anou (le dieu du ciel),
d’Enlil (le dieu de la terre, de l’air et de la
tempête) et d’Ea (le dieu qui régnait sur
les eaux). Une autre trinité comprenait
Sîn (le dieu-lune), Shamash (le dieu-
soleil) et Ishtar (la déesse de la
fécondité). La magie, la sorcellerie et
l’astrologie jouaient un grand rôle dans
le culte babylonien.
5
Pour les exilés juifs, vivre au milieu
d’un peuple qui vénérait tant de dieux
était une véritable gageure. Des siècles
plus tôt, Moïse avait averti les Israélites
des conséquences tragiques qu’ils
subiraient s’ils se rebellaient contre le
Législateur suprême. Il leur avait dit :
“ Jéhovah te fera marcher, toi et ton roi
que tu établiras sur toi, vers une nation
que tu n’as pas connue, ni toi ni tes
ancêtres ; et là il te faudra servir d’autres
dieux, des dieux de bois et de pierre. ”
— Deutéronome 28:15, 36.
6
Maintenant, les Juifs se trouvaient
en plein dans cette situation fâcheuse.
Il n’était pas facile de demeurer fidèle à
Jéhovah, surtout pour Daniel, Hanania,
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Prêtons attention à la prophétie de daniel en deux colonnes pour smartphone

  • 1. Pour utilisation avec un Smartphone | Ourbothy © 1999-2006 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania Prêtons attention à la prophétie de Daniel !
  • 2. Prêtons attention à la prophétie de Daniel ! 1999, 2006 Cette publication est éditée dans le cadre d’une œuvre mondiale d’enseignement biblique rendue possible par des offrandes volontaires. Sauf indication, les citations des Écritures sont tirées de la version en français moderne Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau — avec notes et références
  • 3. *** dp chap. 1 p. 5-10 *** Le livre de Daniel et vous 1 Un roi puissant menace d’exécuter les sages de son royaume parce qu’ils sont incapables de révéler et d’interpréter le rêve déroutant qu’il vient de faire. Trois jeunes hommes qui refusent d’adorer une image imposante sont jetés dans un four surchauffé, mais ils ne meurent pas. Au beau milieu d’un festin, des centaines de personnes voient une main écrire des paroles mystérieuses sur le mur du palais. Des conspirateurs sans scrupules font jeter un homme âgé dans une fosse aux lions, mais il en ressort sans une égratignure. Un prophète de Dieu voit quatre bêtes en vision, bêtes dont la signification portera sur des millénaires. 2 Ce ne sont là que quelques-uns des récits qu’on trouve dans le livre de Daniel. Valent-ils la peine qu’on les examine attentivement ? De quelle utilité ce vieux livre peut-il être à notre époque ? Pourquoi se soucier d’événements qui se sont produits, il y a 2 600 ans ? DANIEL, UN LIVRE ANCIEN POUR LES TEMPS MODERNES 3 La plus grande partie du livre de Daniel tourne autour du thème de la domination mondiale, un sujet qui est au centre des préoccupations aujourd’hui. Presque tout le monde reconnaîtra que nous vivons une époque difficile. Jour après jour, les journaux nous bombardent d’informations affligeantes qui nous rappellent que la société humaine est en train de s’enfoncer dans un bourbier de problèmes complexes... et ce alors même que la science et la technologie accomplissent des prouesses.  4 Réfléchissez à ceci : L’homme a marché sur la lune, mais à de nombreux endroits il ne peut se promener sans crainte dans les rues de sa planète. Il est capable d’équiper une maison de toutes sortes de commodités, mais il ne peut endiguer le flot des familles brisées. Et il a su inaugurer l’ère de l’information, mais il ne peut apprendre aux gens à cohabiter en paix. Hugh Thomas, professeur d’histoire, a écrit un jour : “ La propagation de la connaissance et de l’instruction a appris peu de choses aux hommes sous le rapport de la maîtrise de soi et moins encore pour ce qui est de l’art de vivre avec d’autres humains. ” 5 Voulant établir un certain ordre dans la société, les hommes se sont organisés en gouvernements très divers. Cependant, aucun d’entre eux n’a échappé ni n’échappe à l’exactitude de cette remarque du roi Salomon : “ L’homme a dominé l’homme à son détriment. ” (Ecclésiaste 4:1 ; 8:9). Bien entendu, certains dirigeants ont de nobles idéaux. Néanmoins, aucun roi, aucun président ni aucun dictateur n’a le pouvoir d’éliminer la maladie et la mort. Aucun humain ne peut faire de la terre le Paradis que Dieu voulait qu’elle soit. 6 Le Créateur, quant à lui, est à la fois désireux et capable d’accomplir de telles choses. Il n’a pas besoin de la permission des gouvernements humains pour réaliser son dessein ; à ses yeux, en effet, “ les nations sont comme une goutte d’un seau ; oui, on les considère comme une couche de poussière sur la balance ”. (Isaïe 40:15.) Jéhovah est le Maître Souverain de l’univers. À ce titre, son pouvoir est de loin supérieur à celui des gouvernements humains.
  • 4. C’est le Royaume de Dieu qui remplacera toutes les formes de domination humaine, pour le bien éternel de l’humanité. Peut-être cette idée n’est-elle nulle part expliquée aussi clairement que dans le livre de Daniel. DANIEL, BIEN-AIMÉ DE DIEU 7 Jéhovah Dieu éprouvait une grande affection pour Daniel, qui fut son prophète pendant de nombreuses années. D’ailleurs, un ange de Dieu qualifia Daniel de “ quelqu’un de très désirable ”. (Daniel 9:23.) Le terme hébreu original traduit par “ quelqu’un de très désirable ” peut signifier “ bien-aimé ”, “ particulièrement apprécié ”, voire “ favori ”. Daniel était particulièrement précieux aux yeux de Dieu. 8 Parlons brièvement de la situation exceptionnelle de ce prophète aimé. En 618 avant notre ère, le roi de Babylone, Neboukadnetsar, assiégea Jérusalem (Daniel 1:1). Peu après, certains jeunes Juifs instruits furent emmenés en exil à Babylone. Daniel était parmi eux. À l’époque, il était probablement adolescent. 9 Daniel et ses compagnons, Hanania, Mishaël et Azaria, faisaient partie des Hébreux qui furent choisis pour recevoir trois ans de formation dans “ l’écriture et la langue des Chaldéens ”. (Daniel 1:3, 4.) Certains spécialistes sont d’avis qu’il ne s’agissait vraisemblablement pas d’un simple cours de langue. Par exemple, le professeur Carl Keil déclare : “ Daniel et ses compagnons allaient être instruits dans la sagesse des prêtres et de l’élite intellectuelle des Chaldéens, laquelle était enseignée dans les écoles de Babylone. ” Daniel et ses compagnons reçurent donc une formation spéciale pour servir dans le gouvernement. >> 10 La situation de Daniel et de ses compagnons changeait du tout au tout. En Juda, ils avaient vécu au milieu d’adorateurs de Jéhovah. Désormais, ils étaient entourés de gens qui adoraient des dieux et des déesses de la mythologie. Néanmoins, ces jeunes gens, Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria, n’étaient pas intimidés. Malgré ce contexte qui mettait leur foi à l’épreuve, ils étaient déterminés à persévérer dans le vrai culte. 11 Ce n’était pas facile. Le roi Neboukadnetsar était un fervent adorateur de Mardouk, la divinité principale de Babylone. Les exigences de ce roi étaient parfois absolument inacceptables pour un adorateur de Jéhovah (voir par exemple Daniel 3:1-7). Mais Daniel et ses compagnons bénéficiaient de la direction infaillible de Jéhovah. Durant les trois années que dura leur formation, Dieu leur accorda “ connaissance et perspicacité en toute écriture et sagesse ”. En outre, Daniel reçut la faculté de comprendre les visions et les rêves. Par la suite, quand le roi passa en revue ces quatre jeunes hommes, il les trouva “ dix fois supérieurs à tous les prêtres-magiciens et évocateurs d’esprits qui étaient dans tout son royaume ”. — Daniel 1:17, 20. PROCLAMATION DES MESSAGES DE DIEU 12 Du début à la fin des nombreuses années qu’il passa à Babylone, Daniel fut le messager de Dieu auprès d’hommes tels que les rois Neboukadnetsar et Belshatsar. La mission de Daniel était capitale. Jéhovah avait permis à Neboukadnetsar de détruire Jérusalem ; il en avait fait son instrument. Par la suite, Babylone serait détruite à son tour. Vraiment, le livre de Daniel magnifie Jéhovah Dieu ;
  • 5. il montre qu’il est le Très-Haut et le Chef dans “ le royaume des humains ”. — Daniel 4:17. 13 Daniel servit à la cour pendant quelque 70 ans, jusqu’à la chute de Babylone. Il vécut assez longtemps pour voir de nombreux Juifs retourner dans leur pays en 537 avant notre ère, même si la Bible ne précise pas qu’il les accompagna. Il resta très actif, au moins jusqu’à la troisième année du règne de Cyrus, le fondateur de l’Empire perse. À ce moment-là, Daniel devait approcher les 100 ans. 14 Après la chute de Babylone, Daniel mit par écrit les événements les plus marquants de sa vie. Le document qu’il rédigea constitue aujourd’hui une partie remarquable de la Sainte Bible et porte le nom de livre de Daniel. Mais pourquoi devrions-nous prêter attention à ce livre ancien ? DEUX PARTIES, UN MESSAGE 15 L’extraordinaire livre de Daniel contient deux parties très différentes : l’une est narrative, l’autre est prophétique. Ces deux aspects du livre de Daniel peuvent bâtir notre foi. De quelle manière ? La partie narrative (qui compte parmi les plus intenses de la Bible) montre que Jéhovah Dieu bénira ceux qui lui resteront fidèles et prendra soin d’eux. Daniel et ses trois compagnons sont demeurés fermes dans des épreuves qui menaçaient leur vie. Aujourd’hui, tous ceux qui veulent rester fidèles à Jéhovah seront fortifiés par un examen attentif de leur exemple.  16 La partie prophétique bâtit la foi en montrant que Jéhovah connaît le cours de l’Histoire, et ce des siècles, et même des millénaires, à l’avance. Par exemple, Daniel donne des détails sur la montée et la chute des puissances mondiales depuis l’époque de la Babylone antique jusqu’au “ temps de la fin ”. (Daniel 12:4.) Daniel dirige notre attention sur le Royaume de Dieu confié à son Roi établi et aux “ saints ” qui règnent avec lui ; il précise que ce gouvernement durera toujours. Ce gouvernement accomplira entièrement le dessein de Jéhovah concernant la terre et procurera des bénédictions à tous ceux qui voudront servir Dieu. — Daniel 2:44 ; 7:13, 14, 22. 17 Par bonheur, Jéhovah ne garde pas pour lui la connaissance des événements à venir. Il est au contraire le “ Révélateur des secrets ”. (Daniel 2:28.) Si nous nous arrêtons sur l’accomplissement des prophéties contenues dans le livre de Daniel, notre foi dans les promesses de Dieu en sera fortifiée. Nous renforcerons encore notre conviction que Dieu réalisera son dessein au moment exact et de la manière précise qu’il aura choisis. 18 Tous ceux qui étudient le livre de Daniel avec un cœur réceptif y gagneront une foi plus grande. Mais avant de nous plonger dans l’examen de ce livre, il nous faut vérifier son authenticité. Certains critiques ont dénigré le livre de Daniel : ils ont affirmé que les prophéties qu’il contient ont été rédigées après leur accomplissement. Les prétentions de ces sceptiques sont- elles fondées ? Le chapitre suivant répondra à cette question.
  • 6. *** dp chap. 2 p. 13-29 *** Daniel, un livre au banc des accusés 1 Imaginez-vous dans un tribunal. Vous assistez à un jugement important. Un homme est accusé de fraude. Le procureur affirme que cet homme est coupable. Pourtant, l’accusé a depuis longtemps la réputation d’être intègre. N’aimeriez-vous pas entendre les arguments de la défense ? 2 Vous vous trouvez dans la même situation vis-à-vis du livre de Daniel. Son rédacteur était un homme connu pour son intégrité. Le livre qui porte son nom est tenu en haute estime depuis des milliers d’années. Il se présente comme de l’histoire authentique, écrite par Daniel, un prophète hébreu qui vécut aux VIIe et VIe siècles avant notre ère. D’après la chronologie biblique, qui est précise, ce livre couvre la période qui va d’environ 618 à 536 avant notre ère, et il a été terminé à cette dernière date. Mais ce livre est accusé. Des encyclopédies et d’autres ouvrages de référence sous-entendent, voire affirment, qu’il s’agit d’une fraude. 3 Par exemple, la New Encyclopædia Britannica admet que le livre de Daniel était autrefois “ généralement considéré comme de l’histoire vraie, qui contenait de véritables prophéties ”. Cette encyclopédie ajoute cependant qu’en réalité Daniel “ a été écrit plus tard, à une époque de crise nationale — quand les Juifs subissaient une persécution intense sous [le roi de Syrie] Antiochus IV Épiphane ”. Elle situe la rédaction du livre entre 167 et 164 avant notre ère. Le même ouvrage affirme que le rédacteur du livre de Daniel ne prophétise pas, mais raconte simplement “ des événements qui sont pour lui de l’histoire passée à la manière de prophéties d’événements futurs ”.  4 Où ces idées ont-elles germé ? La critique du livre de Daniel n’est pas nouvelle. Elle a commencé au IIIe siècle de notre ère avec un philosophe nommé Porphyre. Comme beaucoup dans l’Empire romain, il se sentait menacé par l’influence qu’exerçait le christianisme. Il a écrit 15 livres pour saper cette “ nouvelle ” religion. Le 12e s’en prenait au livre de Daniel, que Porphyre qualifiait de falsification, écrite par un Juif du IIe siècle avant notre ère. Des attaques semblables ont été lancées au XVIIIe et au XIXe siècle. Pour les tenants de la haute critique et les rationalistes, les prophéties (qui consistent à annoncer des événements futurs) sont quelque chose d’impossible. Daniel est devenu une cible de choix. En quelque sorte, son livre et lui ont été assignés en justice. Les critiques prétendaient avoir de nombreuses preuves que ce livre avait été écrit non par Daniel pendant l’exil des Juifs à Babylone, mais par quelqu’un d’autre des siècles plus tard {Note : Certains critiques essaient d’atténuer l’accusation de falsification en disant que l’écrivain a pris Daniel comme pseudonyme, de même que des livres non canoniques anciens ont été écrits sous des noms d’emprunt. Cependant, un critique de la Bible, Ferdinand Hitzig, a affirmé : “ Le cas du livre de Daniel, si on l’attribue à un autre, est différent. Il devient alors un écrit forgé de toutes pièces, dont le but était de tromper ses lecteurs immédiats, quoique pour leur bien. ”}. Ces attaques se sont multipliées au point qu’un auteur a rédigé une défense intitulée Daniel dans la fosse aux critiques. 5 Les affirmations péremptoires des critiques sont-elles appuyées par des preuves ? Ou bien les faits plaident-ils en faveur de la défense ? L’enjeu est important. En effet, ce n’est pas seulement la réputation de ce livre ancien qui est concernée, mais aussi notre avenir. Si le livre de Daniel est une
  • 7. fraude, alors les promesses qu’il contient quant à l’avenir de l’humanité ne sont au mieux que des mots vides de sens. En revanche, s’il contient des prophéties authentiques, vous serez sans aucun doute désireux d’apprendre ce qu’elles signifient pour nous aujourd’hui. Cela étant dit, examinons certaines attaques lancées contre Daniel. 6 Prenons, par exemple, l’accusation formulée dans The Encyclopedia Americana : “ De nombreux détails historiques des périodes anciennes [celle de l’exil à Babylone notamment] sont considérablement déformés ” dans le livre de Daniel. En est-il vraiment ainsi ? Considérons une à une trois prétendues erreurs. L’AFFAIRE DU MONARQUE MANQUANT 7 Daniel a écrit que Belshatsar, un “ fils ” de Neboukadnetsar, était roi à Babylone quand la ville a été prise (Daniel 5:1, 11, 18, 22, 30). Les critiques ont longtemps attaqué cette affirmation, car on ne trouvait le nom de Belshatsar nulle part ailleurs que dans la Bible. Les anciens historiens disaient en outre que Nabonide, un successeur de Neboukadnetsar, avait été le dernier roi babylonien. C’est pourquoi, en 1850, Ferdinand Hitzig affirmait que Belshatsar était manifestement une pure invention de l’écrivain. Mais l’opinion de M. Hitzig ne vous paraît-elle pas un peu hâtive ? Après tout, le fait que ce roi n’est mentionné nulle part (surtout à une période où il est reconnu que les récits historiques sont rares) est-il la preuve qu’il n’a jamais existé ? Du reste, en 1854 on a mis au jour de petits cylindres d’argile dans les ruines d’Our, une ville de la Babylonie antique qui se trouve aujourd’hui dans le sud de l’Iraq. >> Ces documents cunéiformes émanant du roi Nabonide comprenaient une prière en faveur de ‘ Bel-sar-oussour, son fils aîné ’. Même les critiques ont dû se rendre à l’évidence : il était question du Belshatsar du livre de Daniel. 8 Les critiques n’étaient cependant pas convaincus. “ Cela ne prouve rien ”, a écrit l’un d’eux, appelé Fox Talbot. Selon lui, le fils de l’inscription n’était peut-être qu’un enfant, alors que Daniel le présente comme un roi en exercice. Mais un an seulement après la publication des remarques de F. Talbot, on a découvert d’autres tablettes cunéiformes qui révélaient que Belshatsar avait des secrétaires et des domestiques. Il n’était donc sûrement pas un enfant ! Finalement, d’autres tablettes ont enfoncé le clou : elles indiquaient que Nabonide s’absenta de Babylone pendant des périodes de plusieurs années. Elles montraient également qu’à ces périodes il “ confia la royauté ” de Babylone à son fils aîné (Belshatsar). À ces périodes, Belshatsar était roi de fait, puisqu’il était vice-roi avec son père {Note : Nabonide n’était pas à Babylone quand elle tomba. Il est donc exact de dire que Belshatsar était roi à ce moment-là. Les critiques ergotent sur le fait que les annales profanes ne donnent pas à Belshatsar le titre officiel de roi. Néanmoins, des témoignages remontant à l’Antiquité montrent que même un gouverneur était parfois qualifié de roi.}. 9 Toujours pas satisfaits, certains critiques reprochent à la Bible de qualifier Belshatsar, non de fils de Nabonide, mais de fils de Neboukadnetsar. Quelques-uns relèvent que Daniel ne fait même pas allusion à l’existence de Nabonide. Toutefois, ces deux objections ne résistent pas à l’examen. Il semble que Nabonide épousa la fille de Neboukadnetsar. Belshatsar serait dans ce cas le petit-fils de Neboukadnetsar. Or, ni l’hébreu ni
  • 8. l’araméen ne possèdent les mots “ grand-père ” et “ petit-fils ” ; “ fils de ” peut signifier “ petit-fils de ”, et même “ descendant de ”. (Voir Matthieu 1:1.) En outre, le récit biblique autorise à identifier Belshatsar au fils de Nabonide. En effet, lorsqu’il est terrifié par l’écriture de mauvais augure qu’une main trace sur le mur, Belshatsar aux abois offre la troisième place dans le royaume à celui qui saura la déchiffrer (Daniel 5:7). Pourquoi la troisième et pas la deuxième ? Cette offre donne à penser que la première et la deuxième place étaient déjà occupées. De fait, elles l’étaient : par Nabonide et par son fils, Belshatsar. 10 Ainsi, la mention de Belshatsar par Daniel n’est pas le signe qu’il ne connaît pas l’histoire “ avec précision ”. Au contraire, bien qu’il n’écrive pas l’histoire de Babylone, Daniel nous donne un aperçu plus précis de la monarchie babylonienne que des historiens de l’Antiquité tels qu’Hérodote, Xénophon et Bérose. Pourquoi Daniel fut-il capable de rapporter des faits qui leur échappèrent ? Parce qu’il était à Babylone. Son livre est l’œuvre d’un témoin oculaire, et non d’un imposteur qui aurait vécu des siècles plus tard. QUI ÉTAIT DARIUS LE MÈDE ? 11 Selon Daniel, lorsque Babylone fut renversée, un roi nommé “ Darius le Mède ” commença à régner (Daniel 5:31). On n’a toutefois pas encore trouvé le nom de Darius le Mède, ni dans les sources profanes, ni dans les découvertes archéologiques. C’est pourquoi le Dictionnaire encyclopédique de la Bible (par A. Westphal), par exemple, affirme que ce Darius “ n’a jamais existé ”.  12 Certains spécialistes se montrent plus prudents. Après tout, à une époque les critiques affirmaient également au sujet de Belshatsar qu’il n’avait “ jamais existé ”. Il ne fait aucun doute qu’un jour Darius sortira aussi de l’ombre. Des tablettes cunéiformes ont déjà révélé que Cyrus le Perse ne porta pas le titre de “ roi de Babylone ” immédiatement après la conquête de la ville. Un chercheur émet cette hypothèse : “ Celui qui porta le titre de ‘ roi de Babylone ’ était un roi vassal de Cyrus, et non Cyrus lui-même. ” Se peut-il que Darius ait été le nom de règne ou le titre d’un puissant fonctionnaire mède à qui Babylone fut confiée ? Certains pensent que Darius fut un homme du nom de Goubarou. Cyrus nomma Goubarou gouverneur de Babylone, et les récits profanes confirment qu’il était investi d’un pouvoir considérable. Une tablette cunéiforme déclare qu’il établit des gouverneurs subalternes à Babylone. Détail à relever, Daniel signale que Darius nomma 120 satrapes pour gouverner le royaume de Babylone. — Daniel 6:1. 13 Peut-être finira-t-on par mettre au jour des indices plus directs qui révéleront l’identité précise de ce roi. Quoi qu’il en soit, le silence apparent de l’archéologie est loin de constituer un motif d’affirmer que Darius n’a “ jamais existé ”, et encore moins de rejeter tout le livre de Daniel en le disant frauduleux. Il est bien plus rationnel de considérer le récit de Daniel comme le rapport d’un témoin oculaire plus détaillé que les récits profanes qui ont subsisté. ~ ~ ~ ~
  • 9. LE RÈGNE DE YEHOÏAQIM 14 On lit en Daniel 1:1 : “ Dans la troisième année du règne de Yehoïaqim le roi de Juda, Neboukadnetsar le roi de Babylone vint à Jérusalem et entreprit de l’assiéger. ” Les critiques contestent ce verset parce qu’il ne semble pas s’accorder avec Jérémie, selon lequel la quatrième année de Yehoïaqim fut la première année de Neboukadnetsar (Jérémie 25:1 ; 46:2). Daniel contredisait-il Jérémie ? Quelques renseignements supplémentaires règlent facilement la question. Quand il fut établi roi en 628 avant notre ère par Pharaon Néko, Yehoïaqim devint une marionnette entre les mains du dirigeant égyptien. Cela survint environ trois ans avant que Neboukadnetsar ne succède à son père sur le trône de Babylone, en 624. Peu après (en 620), Neboukadnetsar envahit Juda et fit de Yehoïaqim un roi vassal de Babylone (2 Rois 23:34 ; 24:1). Pour un Juif qui vivait à Babylone, la “ troisième année ” de Yehoïaqim était donc la troisième année où ce roi était vassal de Babylone. Daniel écrivit de cette perspective. Jérémie, quant à lui, écrivit de la perspective des Juifs qui habitaient à Jérusalem. Aussi fit-il débuter la royauté de Yehoïaqim au moment où Pharaon Néko l’établit roi. 15 En réalité, cette prétendue contradiction ne fait que renforcer les indices selon lesquels Daniel écrivit son livre à Babylone, parmi les exilés juifs. Mais cet argument contre le livre de Daniel comporte une autre faille béante. Souvenez-vous que le rédacteur de Daniel disposait indubitablement du livre de Jérémie ; il en parla d’ailleurs (Daniel 9:2). Si le rédacteur de Daniel avait été un inventeur intelligent, comme l’affirment les critiques, se serait-il risqué à >> contredire une source aussi respectée que Jérémie, de surcroît dès le premier verset de son livre ? De toute évidence, non. DES DÉTAILS RÉVÉLATEURS 16 Tournons à présent notre attention vers des choses positives plutôt que négatives. Arrêtons-nous sur d’autres détails du livre de Daniel qui indiquent que son rédacteur avait une connaissance de première main de l’époque dont il parla dans ses écrits. 17 La connaissance que Daniel possédait de détails subtils relatifs à la Babylone antique atteste l’authenticité de son récit. Par exemple, Daniel 3:1-6 rapporte que Neboukadnetsar fit dresser une image géante pour que tous l’adorent. Les archéologues ont trouvé d’autres témoignages attestant que ce monarque cherchait à mêler ses sujets à des pratiques nationalistes et religieuses. Par ailleurs, Daniel dit que Neboukadnetsar se vantait de ses nombreuses constructions (Daniel 4:30). Il a fallu attendre notre époque pour que les archéologues confirment que Neboukadnetsar était à l’origine d’un grand nombre de constructions faites à Babylone. Quant à sa vantardise... cet homme faisait estampiller les briques mêmes de son nom ! Les critiques de Daniel sont incapables d’expliquer comment leur prétendu faussaire de l’époque maccabéenne (167-63 avant notre ère) aurait connu l’existence de ces constructions... quelque quatre siècles plus tard et bien avant que les archéologues ne les sortent de terre ! 18 Le livre de Daniel fait aussi état de différences majeures entre la loi babylonienne et la loi médo-perse. Par exemple, sous la loi babylonienne les trois compagnons de Daniel furent jetés dans un four brûlant parce qu’ils
  • 10. refusaient d’obéir à l’ordre du roi. Des dizaines d’années plus tard, Daniel fut jeté dans une fosse aux lions pour avoir refusé d’obéir à une loi perse qui violait sa conscience (Daniel 3:6 ; 6:7-9). Certains ont voulu faire passer le récit du four brûlant pour une légende, mais des archéologues ont découvert une lettre de la Babylone antique qui mentionne précisément cette forme de punition. En revanche, aux yeux des Mèdes et des Perses, le feu était sacré. C’est pourquoi ils préféraient d’autres formes cruelles de punition. Il n’est dès lors pas surprenant qu’ils aient adopté la fosse aux lions. 19 On remarque une autre différence encore. Daniel indique que Neboukadnetsar pouvait édicter et changer les lois à sa convenance. Darius, de son côté, ne pouvait changer ‘ les lois des Mèdes et des Perses ’, pas même celles qu’il avait promulguées en personne (Daniel 2:5, 6, 24, 46-49 ; 3:10, 11, 29 ; 6:12-16) ! John Whitcomb, un historien, écrit : “ L’histoire antique confirme cette différence entre Babylone, où la loi était soumise au roi, et la Puissance médo-perse, où le roi était soumis à la loi. ” 20 Le récit saisissant du festin de Belshatsar, qui est rapporté en Daniel chapitre 5, est riche en détails. Apparemment, on commença par manger gaiement et boire beaucoup, car il est à plusieurs reprises question de vin (Daniel 5:1, 2, 4). Or, sur certains reliefs représentant ce genre de festins, les personnages ne font que boire du vin. De toute évidence, donc, le vin tenait une place de premier ordre dans les festivités. Daniel précise également que des femmes étaient présentes à ce banquet : les femmes de second rang du roi et ses concubines (Daniel 5:3, 23). >> L’archéologie confirme ce détail, une coutume babylonienne. À l’époque maccabéenne, tant Juifs que Grecs n’acceptaient pas que des femmes participent à un festin avec des hommes. Peut-être est-ce la raison pour laquelle des versions primitives de la Septante omettent dans Daniel la mention de ces femmes {Note : Carl Keil, un hébraïsant, écrit au sujet de Daniel 5:3 : “ La LXX. a ici, ainsi qu’au ver. 23, omis de mentionner les femmes, conformément à la coutume des Macédoniens, des Grecs et des Romains.”}. Pourtant, le prétendu faussaire, auteur de Daniel, aurait vécu dans cette culture hellénisée (grecque), peut-être même à l’époque où fut traduite la Septante ! 21 Quand on sait ce genre de détails, on a du mal à croire que le Dictionnaire de la Bible, par A.-M. Gérard, puisse dire de l’auteur du livre de Daniel qu’il n’avait qu’une connaissance “ assez vague ” de la période de l’Exil. Comment un imposteur qui aurait vécu des siècles plus tard aurait-il pu connaître si intimement les anciennes coutumes babyloniennes et perses ? D’autant que l’un et l’autre empire avaient décliné bien avant le IIe siècle avant notre ère. Il va de soi que les archéologues n’existaient pas à l’époque ; les Juifs d’alors ne se flattaient pas non plus de connaître la culture et l’histoire de pays étrangers. Seul Daniel le prophète, un témoin oculaire de l’époque et des événements dont il parlait, put écrire le livre de la Bible qui porte son nom. LES ÉLÉMENTS EXTERNES PROUVENT-ILS QUE DANIEL FUT FABRIQUÉ ? 22 Un des arguments les plus souvent invoqués contre le livre de Daniel est sa place dans le canon des Écritures hébraïques. Les rabbins de l’Antiquité classèrent les livres des Écritures
  • 11. hébraïques en trois groupes : la Loi, les Prophètes et les Écrits. Et ils rangèrent Daniel, non parmi les Prophètes, mais dans les Écrits. Cela signifie, en concluent les critiques, que ce livre était inconnu à l’époque où les œuvres des autres prophètes furent rassemblées. Le livre de Daniel se trouverait dans les Écrits parce que ceux-ci furent compilés plus tard. 23 Néanmoins, tous les spécialistes de la Bible ne pensent pas que les rabbins divisèrent le canon avec une telle rigidité ni qu’ils exclurent Daniel des Prophètes. Et de toute façon, même si les rabbins ont classé Daniel dans les Écrits, cela prouve-t-il qu’il fut écrit ultérieurement ? Bien sûr que non. Des érudits renommés ont évoqué diverses raisons pour lesquelles les rabbins auraient pu éliminer Daniel des Prophètes. Ils le firent peut-être, par exemple, parce que le livre les gênait, ou parce qu’ils considéraient Daniel comme différent des autres prophètes dans la mesure où il occupait une fonction profane à l’étranger. Quoi qu’il en soit, ce qui compte vraiment, c’est que les Juifs de l’Antiquité tenaient le livre de Daniel en haute estime et le regardaient comme canonique. En outre, les faits indiquent que le canon des Écritures hébraïques fut achevé bien avant le IIe siècle avant notre ère. Aucun ajout ne fut permis ensuite, notamment l’ajout de plusieurs livres écrits au IIe siècle avant notre ère. 24 Paradoxalement, l’une de ces œuvres postérieures rejetées a été utilisée contre le livre de Daniel. Le livre apocryphe de l’Ecclésiastique, par Jésus Ben Sirach, fut sans doute rédigé vers 180 avant notre ère. Les critiques aiment faire remarquer que Daniel ne figure pas dans la longue liste d’hommes justes que ce livre contient. > Ils en concluent que Daniel devait être inconnu à l’époque. Cet argument est accepté par une majorité dans le milieu des spécialistes. Mais considérez ce qui suit : la même liste omet Ezra et Mordekaï (tous deux de grandes figures aux yeux des Juifs d’après l’Exil), ainsi que le bon roi Yehoshaphat. De tous les juges, elle ne nomme que Samuel {Note : En revanche, la liste divinement inspirée d’hommes et de femmes fidèles dressée par l’apôtre Paul en Hébreux chapitre 11 semble bien faire allusion à des événements racontés dans Daniel (Daniel 6:16- 24 ; Hébreux 11:32, 33). Toutefois, la liste de Paul n’est pas non plus exhaustive. De nombreux personnages, tels Isaïe, Jérémie et Ézékiel, ne sont pas nommés dans cette liste, et pourtant cela ne prouve pas qu’ils n’ont jamais existé.}. Doit-on, sous prétexte que ces hommes ne figurent pas dans une liste, qui d’ailleurs ne se prétend pas exhaustive, et qui en plus se trouve dans un livre non canonique, doit-on penser qu’ils sont tous fictifs ? Cette idée même est grotesque. TÉMOIGNAGE EXTERNE EN FAVEUR DE DANIEL 25 Revenons aux preuves positives. On a dit qu’aucun autre livre des Écritures hébraïques n’est mieux attesté que Daniel. En voici la démonstration : Le célèbre historien juif Josèphe atteste son authenticité. Il raconte qu’au cours de la guerre qu’il mena contre la Perse au IVe siècle avant notre ère Alexandre le Grand vint à Jérusalem, où les prêtres lui montrèrent un exemplaire du livre de Daniel. Alexandre conclut lui-même que les paroles de la prophétie de Daniel qu’on lui présentait se rapportaient à sa campagne militaire contre la Perse {Note : Pour certains historiens, cela expliquerait pourquoi Alexandre fut si bon avec les Juifs, qui étaient depuis longtemps amis des Perses. À l’époque, Alexandre menait campagne pour détruire tous les amis de la Perse.}. ~
  • 12. Cela se serait passé environ un siècle et demi avant que ne soit “ forgé ” le livre, comme disent les critiques. Il va de soi que les critiques ont contesté Josèphe pour ce qui est de ce passage. Ils lui reprochent aussi de préciser que >> certaines prophéties du livre de Daniel étaient accomplies. Pourtant, comme l’a fait remarquer Joseph Wilson, un historien, “ [Josèphe] connaissait probablement mieux la question que tous les critiques du monde ”. [Encadré, page 26] La question de la langue La rédaction du livre de Daniel a été terminée vers 536 avant notre ère. Il a été écrit en hébreu et en araméen, mais comporte quelques mots grecs et perses. Ce mélange de langues est inhabituel, mais il n’est pas unique dans l’Écriture. Le livre d’Ezra aussi a été écrit en hébreu et en araméen. Néanmoins, quelques critiques affirment que la façon dont le rédacteur de Daniel a utilisé ces langues prouve qu’il a écrit après 536. Un critique souvent cité déclare que l’emploi de mots grecs dans Daniel demande une date postérieure de composition. Il prétend que l’hébreu appuie et que l’araméen pour le moins permet cette date postérieure, même une date aussi récente que le II e siècle avant notre ère. Cependant, tous les linguistes ne sont pas d’accord. Certains, qui font autorité, ont expliqué que l’hébreu qu’on trouve dans Daniel est le même que celui d’Ézékiel et d’Ezra, et qu’il ne ressemble pas à celui que contiennent des ouvrages apocryphes ultérieurs comme l’Ecclésiastique. Quant à l’emploi de l’araméen par Daniel, considérez deux documents découverts parmi les Rouleaux de la mer Morte. Ils sont également en araméen et datent des I er et II e siècles avant notre ère, peu après que Daniel aurait été forgé. Mais les spécialistes ont relevé une profonde différence entre l’araméen de ces documents et celui du livre de Daniel. C’est pourquoi certains pensent que le livre de Daniel doit être antérieur de plusieurs siècles à la date que les critiques avancent. Que dire des mots grecs “ problématiques ” qui figurent dans Daniel ? On s’est rendu compte que certains étaient perses, et pas grecs du tout ! Les seuls mots qu’on pense toujours être grecs sont les noms de trois instruments de musique. La présence de ces trois mots demande-t-elle vraiment qu’on attribue à Daniel une date postérieure ? Aucunement. Les archéologues ont constaté que la culture grecque était influente des siècles avant que la Grèce ne devienne une puissance mondiale. Sans compter que si le livre de Daniel avait été rédigé au II e siècle avant notre ère, à une époque où la culture et la langue grecques imprégnaient tout, contiendrait-il seulement trois mots grecs ? On peut en douter. Il en contiendrait certainement bien plus. Ainsi, les faits linguistiques appuient bel et bien l’authenticité de Daniel. 26 L’authenticité du livre de Daniel a été encore appuyée quand on a découvert les Rouleaux de la mer Morte dans les grottes de Qoumrân, en Israël. Parmi les trouvailles faites en 1952, les rouleaux et les fragments du livre de Daniel sont étonnamment nombreux. On a daté le plus ancien de la fin du IIe siècle avant notre ère. Il s’ensuit >> que déjà à cette date le livre de Daniel était bien connu et très respecté. Une encyclopédie biblique (The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible) déclare : “ Il faut à présent cesser de faire remonter Daniel à l’époque maccabéenne, ne serait-ce que parce qu’il n’aurait pas pu y avoir un intervalle suffisant entre la rédaction de Daniel et son apparition sous forme de copies
  • 13. dans la bibliothèque d’une secte maccabéenne. ” 27 Cependant, le livre de Daniel est attesté par une source bien plus ancienne et bien plus digne de foi. Un des contemporains de Daniel était le prophète Ézékiel. Lui aussi fut prophète pendant l’exil à Babylone. À plusieurs reprises, le livre d’Ézékiel mentionne Daniel nommément (Ézékiel 14:14, 20 ; 28:3). Ces mentions indiquent que, déjà de son vivant, au VIe siècle avant notre ère, Daniel avait la réputation d’être un homme juste et sage, digne d’être cité avec Noé et Job, des hommes qui craignaient Dieu. LE PLUS GRAND TÉMOIN 28 Pour finir, considérons le plus grand des témoignages qui atteste l’authenticité de Daniel : celui de Jésus Christ en personne. Lorsqu’il parle des derniers jours, Jésus cite “ Daniel le prophète ” et une des prophéties de Daniel. — Matthieu 24:15 ; Daniel 11:31 ; 12:11. 29 Pour que la théorie maccabéenne des critiques soit vraie, il faudrait donc que l’une ou l’autre des propositions suivantes soit vraie. Soit Jésus fut trompé par cette fiction, soit il ne prononça jamais les paroles que Matthieu cite. Aucune de ces options n’est concevable. Si on ne peut avoir confiance en l’Évangile de Matthieu, comment peut-on se fier aux autres parties de la Bible ? Si on enlève ces phrases, quels mots ôtera-t-on ensuite des pages des Saintes Écritures ? L’apôtre Paul a écrit : “ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, [...] pour remettre les choses en ordre. ” (2 Timothée 3:16). Si donc Daniel était un faussaire, Paul en serait un autre ! Se pourrait-il qu’on ait trompé Jésus ? >> C’est peu vraisemblable. Il était vivant, au ciel, quand le livre de Daniel fut écrit. Jésus déclara même : “ Avant qu’Abraham vienne à l’existence, j’ai été. ” (Jean 8:58). S’il est un humain parmi tous ceux qui ont vécu à qui il aurait fallu poser des questions sur l’authenticité de Daniel, c’est bien Jésus. Mais nous n’avons pas besoin de poser des questions. Comme nous l’avons vu, son témoignage pourrait difficilement être plus clair. 30 Jésus confirma encore l’authenticité du livre de Daniel au moment de son baptême. Il devint alors le Messie, ce qui accomplissait une prophétie de Daniel, celle des 69 semaines d’années (Daniel 9:25, 26 ; voir le chapitre 11 du présent ouvrage). Même si la théorie défendant la rédaction tardive du livre de Daniel était vraie, le rédacteur de ce livre connaissait quand même l’avenir quelque 200 ans à l’avance. Évidemment, Dieu n’aurait pas inspiré un faussaire pour qu’il énonce de vraies prophéties sous un faux nom. Non, les humains qui sont fidèles à Dieu acceptent volontiers le témoignage de Jésus. Tous les spécialistes, tous les critiques du monde auraient beau s’insurger tous ensemble contre Daniel, le témoignage de Jésus leur donnerait tort, car il est “ le témoin fidèle et véridique ”. — Révélation 3:14. 31 Même ce témoignage ne suffit pas à de nombreux critiques de la Bible. Une fois qu’on a examiné ce sujet à fond, on ne peut s’empêcher de se demander si toutes les preuves du monde suffiraient à les convaincre. Un professeur de l’université d’Oxford a écrit : “ On n’aboutit à rien en répondant simplement aux objections tant que demeure ce préjugé du départ : ‘ Les prophéties d’origine surnaturelle
  • 14. n’existent pas. ’ ” Leur préjugé les aveugle. Mais tel est leur choix... et ce sont eux qui sont perdants. 32 Et vous ? Si vous vous rendez compte qu’on n’a pas vraiment de raison de douter de l’authenticité du livre de >> ~ ~ Daniel, alors vous êtes prêt à entreprendre un voyage passionnant. Vous trouverez les récits de Daniel étonnants, ses prophéties fascinantes. Et surtout, vous verrez votre foi grandir chapitre après chapitre. Vous ne regretterez jamais d’avoir prêté attention aux prophéties de Daniel ! *** dp chap. 3 p. 31-45 *** Mis à l’épreuve, mais fidèles à Jéhovah ! 1 Le rideau se lève dans le livre prophétique de Daniel à un moment où la scène internationale connaissait un changement radical. L’Assyrie venait de perdre Ninive, sa capitale. L’Égypte, au sud du pays de Juda, avait été reléguée à une position de moindre importance. Et Babylone accédait rapidement à la puissance suprême dans la lutte pour la domination du monde. 2 En 625 avant notre ère, le pharaon d’Égypte, Néko, fit une tentative désespérée pour stopper l’avancée des Babyloniens vers le sud. Il conduisit son armée à Karkémish, sur le cours supérieur de l’Euphrate. La bataille de Karkémish, ainsi qu’on l’a nommée, fut un événement historique décisif. L’armée babylonienne, menée par le prince héritier Neboukadnetsar, porta un coup fatal aux forces militaires de Pharaon Néko (Jérémie 46:2). Dans l’élan de sa victoire, Neboukadnetsar envahit la Syrie et la Palestine et, du même coup, mit fin à la domination égyptienne dans cette région. Seule la mort de son père, Nabopolassar, interrompit temporairement sa campagne.  ~ ~ 3 L’année suivante, désormais roi de Babylone, Neboukadnetsar s’intéressa de nouveau à ses campagnes militaires en Syrie et en Palestine. C’est à cette époque qu’il vint à Jérusalem pour la première fois. On lit dans la Bible : “ Durant ses jours monta Neboukadnetsar le roi de Babylone, et Yehoïaqim devint alors son serviteur pendant trois ans. Mais il se retourna et se rebella contre lui. ” — 2 Rois 24:1. NEBOUKADNETSAR À JÉRUSALEM 4 L’expression “ pendant trois ans ” retient toute notre attention, car les premiers mots de Daniel sont : “ Dans la troisième année du règne de Yehoïaqim le roi de Juda, Neboukadnetsar le roi de Babylone vint à Jérusalem et entreprit de l’assiéger. ” (Daniel 1:1). Dans la troisième année du règne total de Yehoïaqim, qui régna de 628 à 618 avant notre ère, Neboukadnetsar n’était pas encore “ le roi de Babylone ” ; il n’était que le prince héritier. En 620, Neboukadnetsar obligea Yehoïaqim à payer un tribut. Mais au bout d’environ trois ans, Yehoïaqim se révolta. C’est donc en 618, autrement dit durant la troisième année de la vassalité de Yehoïaqim à Babylone, que le roi Neboukadnetsar vint à Jérusalem une deuxième fois, pour punir ce roi qui s’était rebellé.
  • 15. 5 Quelle fut l’issue du siège ? “ Finalement Jéhovah livra en sa main Yehoïaqim le roi de Juda et une partie des ustensiles de la maison du vrai Dieu. ” (Daniel 1:2). Yehoïaqim mourut probablement durant les premiers temps du siège, soit assassiné, soit au cours d’une révolte (Jérémie 22:18, 19). En 618 avant notre ère, Yehoïakîn, son fils, lui succéda. Il avait 18 ans. Mais son règne ne dura que trois mois et dix jours : Yehoïakîn se rendit en 617. — Voir 2 Rois 24:10-15. 6 Neboukadnetsar prit comme butin les ustensiles sacrés du temple de Jérusalem et “ les amena au pays de Shinéar, à la maison de son dieu ; et ces ustensiles, il les amena à la maison du trésor de son dieu ”, Mardouk (Merodak en hébreu) (Daniel 1:2 ; Jérémie 50:2). On a découvert une inscription babylonienne qui présente Neboukadnetsar en train de dire à propos du temple de Mardouk : “ J’entreposai dedans de l’argent et de l’or et des pierres précieuses [...] et y plaçai la maison du trésor de mon royaume. ” Il sera de nouveau question de ces ustensiles sacrés aux jours du roi Belshatsar. — Daniel 5:1-4. L’ÉLITE DE LA JEUNESSE DE JÉRUSALEM 7 Les trésors du temple de Jéhovah ne furent pas seuls à être emportés à Babylone. Le récit précise : “ Alors le roi dit à Ashpenaz, le fonctionnaire en chef de sa cour, d’amener quelques-uns d’entre les fils d’Israël et de la descendance royale et d’entre les nobles, des enfants en qui il n’y avait aucune tare, mais qui étaient bien d’apparence, perspicaces en toute sagesse, versés dans la connaissance et possédant le discernement de ce qu’on sait, qui avaient aussi en eux >> la force de se tenir dans le palais du roi. ” — Daniel 1:3, 4. 8 Qui fut choisi ? On lit : “ Il y avait parmi eux quelques-uns des fils de Juda : Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. ” (Daniel 1:6). Ces paroles jettent une certaine lumière sur les origines, plutôt obscures, de Daniel et de ses compagnons. On remarque par exemple qu’ils étaient “ fils de Juda ”, la tribu royale. On ignore s’ils étaient ou non d’ascendance royale, mais il est logique de penser qu’au moins ils appartenaient à des familles importantes et influentes. En plus d’être sains de corps et d’esprit, ils possédaient perspicacité, sagesse, connaissance et discernement, même s’ils étaient assez jeunes pour être qualifiés d’“ enfants ”, peut-être de jeunes adolescents. Daniel et ses compagnons devaient se distinguer parmi la jeunesse de Jérusalem ; ils devaient en former l’élite. 9 Le récit n’indique pas qui étaient les parents de ces jeunes gens. Il est néanmoins certain qu’ils étaient attachés à Dieu et qu’ils avaient pris leurs responsabilités parentales au sérieux. Si on songe à la décadence morale et spirituelle de Jérusalem à l’époque, surtout parmi ‘ la descendance royale et les nobles ’, il est clair que les qualités manifestées par Daniel et ses trois compagnons ne leur étaient pas venues par hasard. On imagine sans peine le déchirement que ces parents durent éprouver en voyant leurs fils emmenés dans un pays lointain. Comme ils auraient été fiers pourtant s’ils avaient su ce qu’ils deviendraient ! Incontestablement, il est essentiel que les parents élèvent leurs enfants “ dans la discipline et les avertissements de Jéhovah ”. — Éphésiens 6:4. ~
  • 16. UN COMBAT POUR L’ESPRIT 10 Immédiatement s’engagea un combat pour les jeunes esprits de ces exilés. Pour que les adolescents hébreux se coulent dans le système babylonien, Neboukadnetsar décréta que ses fonctionnaires ‘ leur enseignent l’écriture et la langue des Chaldéens ’. (Daniel 1:4.) Il ne s’agissait pas d’une éducation ordinaire. Une encyclopédie (The International Standard Bible Encyclopedia) explique qu’elle “ comprenait l’étude du sumérien, de l’akkadien, de l’araméen [...] et d’autres langues, ainsi que de l’abondante littérature rédigée dans ces langues ”. Cette “ abondante littérature ” comprenait de l’histoire, des mathématiques, de l’astronomie, etc. Cependant, “ les textes religieux connexes, tant de présages que d’astrologie [...], constituaient une part importante ”. 11 Voulant que ces jeunes Hébreux adoptent complètement les coutumes et la culture de la cour babylonienne, “ le roi fixa pour eux une ration quotidienne des mets délicats du roi et du vin dont il buvait, oui pour les entretenir pendant trois ans, afin qu’au terme de ces années ils puissent se tenir devant le roi ”. (Daniel 1:5.) De plus, “ le fonctionnaire principal de la cour leur assigna alors des noms. Ainsi il assigna à Daniel le nom de Beltshatsar, à Hanania celui de Shadrak, à Mishaël celui de Méshak et à Azaria celui d’Abed-Négo ”. (Daniel 1:7.) Il était courant aux temps bibliques de donner à quelqu’un un nouveau nom pour signaler un événement important dans sa vie. Par exemple, Jéhovah changea les noms d’Abram et de Saraï en Abraham et Sara (Genèse 17:5, 15, 16). Lorsqu’un humain change le nom d’un autre, c’est le signe qu’il détient >> le pouvoir, qu’il domine. Quand Joseph devint l’administrateur des vivres en Égypte, Pharaon lui donna le nom de Tsaphnath-Panéah. — Genèse 41:44, 45 ; voir aussi 2 Rois 23:34 ; 24:17. 12 Dans le cas de Daniel et de ses trois amis hébreux, le changement de nom était chargé de sens. Les noms que leurs parents leur avaient donnés avaient un lien avec le culte de Jéhovah. “ Daniel ” signifie “ Mon juge, c’est Dieu ”. “ Hanania ” veut dire “ Jéhovah a témoigné de la faveur ”. “ Mishaël ” signifie peut-être “ Qui est comme Dieu ? ” Et “ Azaria ” a pour sens “ Jéhovah a secouru, a aidé ”. Sans doute possible, leurs parents espéraient ardemment que leurs fils grandiraient sous la direction de Jéhovah Dieu et le serviraient fidèlement. 13 En revanche, les nouveaux noms donnés aux quatre Hébreux étaient étroitement liés aux noms de faux dieux, comme si ces divinités avaient assujetti le vrai Dieu. Quelle manœuvre insidieuse visant à saper la foi de ces jeunes gens ! 14 Le nom de Daniel fut changé en Beltshatsar, qui veut dire “ Protège la vie du roi ”. Ce nom était sans doute une forme abrégée d’une invocation à Bel, ou Mardouk, le dieu principal de Babylone. Qu’il ait ou non donné son avis dans le choix de ce nom pour Daniel, Neboukadnetsar était fier de préciser qu’il était “ selon le nom de [son] dieu ”. (Daniel 4:8.) Hanania fut renommé Shadrak, nom qui, d’après certains spécialistes, est composé et signifie “ Commandement d’Akou ”. Akou était le nom d’un dieu sumérien. Mishaël fut renommé Méshak (peut- être : Mishaakou), apparemment une habile modification de “ Qui est comme Dieu ? ” en “ Qui est ce qu’est Akou ? ”
  • 17. Le nom babylonien d’Azaria fut Abed- Négo, qui veut probablement dire “ Serviteur de Négo ”. Or, “ Négo ” est une variante de “ Nebo ”, divinité d’après laquelle plusieurs dirigeants babyloniens furent également nommés. DÉTERMINÉS À RESTER FIDÈLES À JÉHOVAH 15 Les noms babyloniens, le programme de rééducation et le régime spécial, tout cela tendait non seulement à inculquer à Daniel et aux trois jeunes Hébreux le mode de vie babylonien, mais encore à les éloigner de leur Dieu, Jéhovah, ainsi que de leur formation et de leur contexte religieux. Qu’allaient faire ces jeunes gens devant tant de pressions et de tentations ? 16 Le récit inspiré raconte : “ Daniel résolut dans son cœur de ne pas se souiller avec les mets délicats du roi et avec le vin dont il buvait. ” (Daniel 1:8a). Même si Daniel seul est mentionné, la suite du récit démontre que ses trois compagnons soutinrent sa décision. Les mots “ résolut dans son cœur ” indiquent que l’instruction qu’il avait reçue de ses parents et d’autres personnes dans son pays avait touché son cœur. C’est assurément une éducation similaire qui guida les trois autres Hébreux dans leur décision. N’est-ce pas là une démonstration magistrale de l’importance d’enseigner nos enfants, quand bien même ils semblent trop jeunes pour comprendre ? — Proverbes 22:6 ; 2 Timothée 3:14, 15. 17 Pourquoi les jeunes Hébreux n’ont- ils refusé que les mets délicats et le vin, et pas les autres choses qui leur étaient fournies ? L’argument énoncé par Daniel en révèle clairement la raison : “ Ne pas se souiller. ” En apprenant “ l’écriture et la langue des Chaldéens ” et en recevant un nom babylonien, même >> à contrecœur, ils ne se souillaient pas forcément. Prenez l’exemple de Moïse, quelque 1 000 ans plus tôt. Il a été “ instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ”, et pourtant il est resté fidèle à Jéhovah. Il a reçu de bonnes bases grâce à l’éducation que lui ont donnée ses parents. En conséquence, “ par la foi, Moïse, devenu grand, a refusé d’être appelé fils de la fille de Pharaon, choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché ”. — Actes 7:22 ; Hébreux 11:24, 25. 18 De quelle manière les choses fournies par le roi de Babylone souilleraient-elles les jeunes hommes ? Premièrement, les mets délicats comprenaient peut-être des aliments interdits par la Loi mosaïque. Les Babyloniens mangeaient en effet des animaux impurs, interdits aux Israélites sous la Loi (Lévitique 11:1-31 ; 20:24-26 ; Deutéronome 14:3-20). Deuxièmement, les Babyloniens n’avaient pas l’habitude de saigner les animaux avant d’en manger la chair. C’était violer directement la loi de Jéhovah sur le sang que de manger de la viande non saignée (Genèse 9:1, 3, 4 ; Lévitique 17:10-12 ; Deutéronome 12:23-25). Troisièmement, les adorateurs de faux dieux avaient coutume d’offrir leur nourriture à des idoles avant de la manger en repas de communion. Les serviteurs de Jéhovah ne faisaient rien de cela (voir 1 Corinthiens 10:20-22). Enfin, il n’était pas très sain pour des gens de n’importe quel âge, et encore moins pour des jeunes, de consommer jour après jour une nourriture riche et des boissons fortes. ~ ~
  • 18. 19 Une chose est de savoir ce qu’il faut faire, mais tout autre chose est d’avoir le courage de le faire quand on subit des pressions ou qu’on est tenté. Daniel et ses trois amis auraient pu se dire qu’ils étaient loin de leurs parents et de leurs connaissances, que donc ceux- ci ne sauraient rien de leurs actions. Ils auraient pu aussi penser qu’après tout c’était l’ordre du roi et qu’ils n’avaient pas d’alternative. En outre, d’autres jeunes acceptèrent certainement volontiers ce qu’on leur proposait et considérèrent qu’en profiter était un privilège plutôt qu’une difficulté. Mais de tels faux raisonnements auraient pu facilement les inciter à pécher en secret, un piège dans lequel tombent de nombreux jeunes. Les jeunes Hébreux savaient que “ les yeux de Jéhovah sont en tout lieu ” et que “ le vrai Dieu lui-même fera venir toute sorte d’œuvre en jugement, concernant toute chose cachée, pour savoir si elle est bonne ou mauvaise ”. (Proverbes 15:3 ; Ecclésiaste 12:14.) Tirons tous leçon de la conduite de ces jeunes gens fidèles ! LE COURAGE ET LA PERSÉVÉRANCE RÉCOMPENSÉS 20 Ayant pris dans son cœur la résolution de résister aux influences corruptrices, Daniel agit en harmonie avec sa décision. “ Il demandait au fonctionnaire principal de la cour la permission de ne pas se souiller. ” (Daniel 1:8b). Le verbe “ demandait ” mérite qu’on s’y arrête. La plupart du temps, il faut persévérer dans ses efforts pour finalement résister aux tentations ou surmonter certaines faiblesses. — Galates 6:9. 21 Dans le cas de Daniel, la persévérance fut payante. “ Aussi le vrai Dieu confia Daniel à la bonté de >> cœur et à la miséricorde devant le fonctionnaire principal de la cour. ” (Daniel 1:9). Si les choses tournèrent bien pour Daniel et ses compagnons, ce n’est pas parce qu’ils avaient de la prestance ou parce qu’ils étaient intelligents ; c’est parce que Jéhovah les bénissait. Daniel se souvint certainement de ce proverbe hébreu : “ Mets ta confiance en Jéhovah de tout ton cœur et ne t’appuie pas sur ton intelligence. Dans toutes tes voies tiens compte de lui, et lui, il rendra droits tes sentiers. ” (Proverbes 3:5, 6). Ceux qui suivent ce conseil en sont récompensés. 22 Au début, le fonctionnaire principal de la cour n’était pas d’accord. “ Je crains mon seigneur le roi qui a fixé votre nourriture et votre boisson, dit-il. Pourquoi donc verrait-il que vos visages sont abattus par rapport à ceux des enfants qui sont de votre âge, et pourquoi voudriez-vous rendre ma tête coupable devant le roi ? ” (Daniel 1:10). Ses objections et ses craintes étaient légitimes. Le roi Neboukadnetsar n’avait pas l’habitude d’essuyer des refus, et ce fonctionnaire savait qu’il risquait sa “ tête ” s’il n’obéissait pas aux instructions du roi. Qu’allait donc faire Daniel ? 23 C’est là que la perspicacité et la sagesse entrèrent en jeu. Le jeune Daniel se souvint probablement de ce proverbe : “ Une réponse, lorsqu’elle est douce, détourne la fureur, mais une parole qui cause de la douleur fait monter la colère. ” (Proverbes 15:1). Au lieu d’exiger obstinément qu’on accède à sa requête, ce qui lui aurait peut-être valu le martyre, Daniel n’insista pas. Au moment qui s’y prêtait, il parla au “ gardien ”, qui était peut-être plus disposé à la souplesse dans la mesure où il ne rendait pas directement des comptes au roi. — Daniel 1:11.
  • 19. UNE ÉPREUVE DE DIX JOURS EST PROPOSÉE 24 Daniel proposa au gardien une épreuve en ces termes : “ S’il te plaît, mets tes serviteurs à l’épreuve pendant dix jours ; qu’on nous donne des légumes pour que nous mangions et de l’eau pour que nous buvions ; et que nos visages et le visage des enfants qui mangent les mets délicats du roi paraissent devant toi, et selon ce que tu verras, agis avec tes serviteurs. ” — Daniel 1:12, 13. 25 À se contenter ‘ de légumes et d’eau ’ pendant dix jours, auraient-ils des visages “ abattus ” par rapport aux autres ? Le mot “ légumes ” traduit un terme hébreu qui signifie fondamentalement “ grains ”. Certaines traductions de la Bible le rendent par “ légumes secs ”, qu’on définit comme “ les graines comestibles de diverses légumineuses (par exemple pois, haricots ou lentilles) ”. Certains spécialistes pensent que, d’après le contexte, il était question d’un régime qui ne comprenait pas seulement des graines comestibles. Un ouvrage de référence déclare : “ Ce que Daniel et ses compagnons demandaient, c’était le régime simple, à base de légumes, du peuple moyen au lieu du régime comportant de la viande, plus riche, de la table royale. ” Ainsi, le terme légumes englobait peut-être des plats nourrissants préparés avec des haricots, des concombres, de l’ail, des poireaux, des lentilles, du melon, des oignons, et du pain composé de différentes céréales. C’était loin d’être un régime de sous-alimentés ! Apparemment, le gardien le comprit. “ Finalement il les écouta quant à cette affaire et les mit à l’épreuve pendant dix jours. ” (Daniel 1:14). Quel fut le résultat ?  26 “ Au bout de dix jours, leurs visages paraissaient meilleurs et plus gras de chair que ceux de tous les enfants qui mangeaient les mets délicats du roi. ” (Daniel 1:15). Il ne faut pas prendre cette phrase comme preuve qu’un régime végétarien vaut mieux qu’un régime plus riche et comprenant de la viande. Dix jours est une période trop courte pour que n’importe quel régime produise des résultats tangibles, mais pas trop courte pour que Jéhovah accomplisse son dessein. “ La bénédiction de Jéhovah — voilà ce qui enrichit, et il n’ajoute aucune douleur avec elle ”, dit sa Parole (Proverbes 10:22). Les quatre jeunes Hébreux mirent leur foi et leur confiance en Jéhovah, et il ne les abandonna pas. Des siècles plus tard, Jésus Christ survécut sans manger pendant 40 jours. Il cita alors les paroles suivantes, qu’on trouve en Deutéronome 8:3 : “ L’homme ne vit pas de pain seul, mais [...] l’homme vit de toute déclaration de la bouche de Jéhovah. ” Ce que Daniel et ses amis vécurent en offre un exemple type. PERSPICACITÉ ET SAGESSE AU LIEU DE METS DÉLICATS ET DE VIN 27 Les dix jours n’étaient qu’un essai, mais les résultats furent des plus convaincants. “ Le gardien donc continua d’enlever leurs mets délicats et le vin qu’ils devaient boire et de leur donner des légumes. ” (Daniel 1:16). Il n’est pas difficile d’imaginer ce que les autres jeunes qui recevaient la formation pensaient de Daniel et de ses compagnons. Il devait leur sembler absurde de préférer tous les jours des légumes à un festin de roi. Mais de grandes épreuves pointaient à l’horizon, qui demanderaient de la part des jeunes Hébreux toute leur vigilance et la plus
  • 20. grande sobriété. Et surtout, c’étaient leur foi et leur confiance en Jéhovah qui leur vaudraient de surmonter les épreuves de leur foi. — Voir Josué 1:7. 28 Ce qu’on lit ensuite atteste que Jéhovah était avec ces jeunes gens : “ Quant à ces enfants, les quatre, à eux le vrai Dieu donna connaissance et perspicacité en toute écriture et sagesse ; et Daniel avait de l’intelligence en toutes sortes de visions et de rêves. ” (Daniel 1:17). Pour affronter les temps difficiles qui approchaient, il leur fallait davantage que de la force physique et une bonne santé. “ Quand la sagesse entrera dans ton cœur et que la connaissance deviendra agréable à ton âme, la capacité de réflexion veillera sur toi, le discernement te préservera, pour te délivrer de la voie mauvaise. ” (Proverbes 2:10-12). C’est précisément ce dont Jéhovah équipa les quatre jeunes fidèles en vue de ce qui les attendait. 29 Il est spécifié que Daniel “ avait de l’intelligence en toutes sortes de visions et de rêves ”. Ce n’est pas qu’il était devenu médium. En effet, même si Daniel est considéré comme l’un des plus grands prophètes hébreux, il ne fit jamais sous inspiration des déclarations telles que : “ Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah ” ou “ Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées ”. (Isaïe 28:16 ; Jérémie 6:9.) Ce n’est cependant que grâce à la direction de l’esprit saint de Dieu que Daniel était capable de comprendre et d’interpréter les visions et les rêves qui révélaient le dessein de Jéhovah.  ~ ~ ~ FINALEMENT, L’ÉPREUVE DÉCISIVE 30 Les trois années de rééducation et de préparation prirent fin. Arriva l’épreuve décisive : un entretien avec le roi en personne. “ Au terme des jours où le roi avait dit de les amener, le fonctionnaire principal de la cour se mit alors à les amener devant Neboukadnetsar. ” (Daniel 1:18). C’était le moment où les quatre jeunes devaient rendre des comptes. Leur avait-il été bénéfique de suivre les lois de Jéhovah plutôt que d’adopter les coutumes babyloniennes ? 31 “ Le roi parlait avec eux, et parmi eux tous il ne s’en trouva pas comme Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria ; et ils continuèrent à se tenir devant le roi. ” (Daniel 1:19). Quelle démonstration incontestable du bien-fondé de leur comportement des trois années précédentes ! Il n’avait donc pas été sot de leur part de suivre un régime dicté par leur foi et par leur conscience. En ayant été fidèles dans ce qui aurait pu sembler être peu de chose, Daniel et ses amis étaient récompensés par de grandes choses. Le privilège de “ se tenir devant le roi ” était l’objectif poursuivi par tous les jeunes qui recevaient la formation. La Bible n’indique pas si les quatre jeunes Hébreux furent les seuls à être sélectionnés. Toujours est-il que leur fidélité leur valut “ une grande récompense ”. — Psaume 19:11. 32 “ As-tu vu un homme habile dans son travail ? C’est devant les rois qu’il se placera ”, disent les Écritures (Proverbes 22:29). Ainsi, Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria furent choisis par Neboukadnetsar pour se tenir devant le roi, autrement dit pour rester à la cour. On voit dans cette histoire la main de Jéhovah diriger les
  • 21. événements de façon à faire connaître par l’intermédiaire de ces jeunes hommes, en particulier de Daniel, des aspects importants de son dessein. Si c’était un honneur d’être choisi pour vivre à la cour de Neboukadnetsar, c’était un honneur plus grand encore d’être utilisé de façon aussi extraordinaire par le Roi de l’univers, Jéhovah. 33 Neboukadnetsar s’aperçut rapidement que la sagesse et la perspicacité dont Jéhovah avait doté les quatre jeunes Hébreux étaient très supérieures à celles de tous les conseillers et de tous les sages de sa cour. “ Quant à toute affaire de sagesse et d’intelligence sur laquelle le roi les interrogeait, oui il les trouvait dix fois supérieurs à tous les prêtres-magiciens et évocateurs d’esprits qui étaient dans tout son royaume. ” (Daniel 1:20). Comment aurait-il pu en être autrement ? Les “ prêtres-magiciens ” et les “ évocateurs d’esprits ” se reposaient sur le savoir superstitieux qui avait cours à Babylone, tandis que Daniel et ses amis mettaient leur confiance dans la sagesse d’en haut. Les deux étaient tout bonnement incomparables ! 34 À dire vrai, la situation n’a pas beaucoup changé avec le temps. Au Ier siècle de notre ère, où prévalaient la philosophie grecque et la loi romaine, l’apôtre Paul écrivit sous l’inspiration divine : “ La sagesse de ce monde est sottise auprès de Dieu ; en effet, il est écrit : ‘ Il attrape les sages dans leur propre ruse. ’ Et encore : ‘ Jéhovah sait que les raisonnements des sages sont futiles. ’ Que personne donc ne se glorifie dans les hommes. ” (1 Corinthiens 3:19-21). Aujourd’hui, il nous faut nous attacher fermement à ce que Jéhovah nous enseigne et ne pas nous laisser >> ébranler facilement par l’attrait et le clinquant du monde. — 1 Jean 2:15-17. FIDÈLES JUSQU’AU BOUT 35 L’épisode de Daniel chapitre 3, relatif à l’image d’or que Neboukadnetsar dressa dans la plaine de Doura et à l’épreuve du four de feu, atteste de façon poignante que Hanania, Mishaël et Azaria avaient une foi solide. Ces Hébreux qui craignaient Dieu restèrent assurément fidèles à Jéhovah jusqu’à leur mort. Nous le savons parce que l’apôtre Paul fit sans aucun doute allusion à eux quand il parla de ceux “ qui, grâce à la foi, ont [...] arrêté la violence du feu ”. (Hébreux 11:33, 34.) Ils constituent des exemples remarquables pour les serviteurs de Jéhovah, tant jeunes qu’âgés. 36 Quant à Daniel, le dernier verset du chapitre 1 déclare : “ Daniel continua ainsi jusqu’à la première année de Cyrus le roi. ” L’Histoire révèle que Cyrus renversa Babylone en une seule nuit, en 539 avant notre ère. Certainement en raison de sa réputation et de sa position, Daniel continua de servir à la cour de Cyrus. D’ailleurs, Daniel 10:1 rapporte que “ dans la troisième année de Cyrus le roi de Perse ” Jéhovah révéla une question importante à Daniel. S’il était adolescent lorsqu’on l’emmena à Babylone en 617 avant notre ère, il devait avoir près de 100 ans quand il reçut cette dernière vision. Quelle carrière longue, bénie et fidèle au service de Jéhovah ! 37 Le premier chapitre du livre de Daniel ne raconte pas seulement l’histoire de quatre garçons fidèles qui ont surmonté des mises à l’épreuve de leur foi. Il montre que Jéhovah peut utiliser qui il veut pour accomplir son
  • 22. dessein. Ce récit prouve que ce qui semble être un malheur, >> ~ ~ ~ si Jéhovah le permet, peut servir un objectif utile. Et il enseigne que la fidélité dans les petites choses procure une grande récompense. *** dp chap. 4 p. 46-62 *** L’élévation et la chute d’une image immense 1 Dix ans ont passé depuis que le roi Neboukadnetsar a emmené Daniel et d’autres “ principaux personnages du pays ” de Juda en captivité à Babylone (2 Rois 24:15). Le jeune Daniel sert à la cour quand, soudain, une situation va mettre sa vie en danger. Mais pourquoi nous y intéresser ? Parce que la façon dont Jéhovah Dieu intervient non seulement sauve la vie de Daniel et celle d’autres personnes, mais encore révèle quelles puissances mondiales des prophéties bibliques se succéderont jusqu’à notre époque. UN MONARQUE EN DIFFICULTÉ 2 “ Dans la deuxième année du règne de Neboukadnetsar, écrivit le prophète Daniel, Neboukadnetsar rêva des rêves ; son esprit commença à s’agiter, et c’en fut fait de son sommeil. ” (Daniel 2:1). Ce Neboukadnetsar qui eut des rêves était le souverain de l’Empire babylonien. Il était devenu le souverain du monde en 607 avant notre ère, lorsque Jéhovah Dieu l’avait laissé détruire Jérusalem et son temple. Dans la deuxième année où Neboukadnetsar dirigeait la puissance mondiale (606/605), Dieu lui envoya un rêve terrifiant.  ~ ~ ~ 3 Ce rêve troubla tant Neboukadnetsar qu’il n’en dormait plus. Il voulait évidemment en connaître la signification. Mais ce roi puissant avait oublié son rêve ! Il convoqua donc les magiciens, les enchanteurs et les sorciers de Babylone, puis les somma de raconter son rêve et de l’interpréter. La tâche dépassait leurs compétences. Leur incapacité mit Neboukadnetsar dans une telle fureur qu’il donna l’ordre “ de détruire tous les sages de Babylone ”. Du coup, le prophète Daniel allait rencontrer celui qui était désigné pour l’exécution. Pour quelle raison ? Ses trois compagnons hébreux (Hanania, Mishaël et Azaria) et lui étaient comptés parmi les sages de Babylone. — Daniel 2:2-14. DANIEL INTERVIENT 4 Ayant appris la raison qui avait poussé Neboukadnetsar à promulguer un décret aussi dur, “ Daniel entra [...] et demanda au roi de lui accorder du temps uniquement pour indiquer au roi l’interprétation ”. Le roi accepta. Daniel rentra chez lui, après quoi ses trois amis hébreux et lui prièrent en demandant “ des miséricordes de la part du Dieu du ciel au sujet de ce secret ”. La nuit même, Jéhovah révéla à Daniel dans une vision le secret du rêve. Daniel déclara avec reconnaissance : “ Que le nom de Dieu soit béni, depuis des temps indéfinis et pour des temps indéfinis, car la sagesse et la force — car elles lui appartiennent. C’est lui qui change temps et époques, qui ôte des
  • 23. rois et établit des rois, qui donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui connaissent le discernement. C’est lui qui révèle les choses profondes et les choses cachées, qui connaît ce qui est dans les ténèbres ; et vraiment la lumière demeure avec lui. ” Daniel louait Jéhovah de ce qu’il lui avait donné cette perspicacité. — Daniel 2:15-23. 5 Le lendemain, Daniel alla trouver Ariok, le chef de la garde personnelle, que le roi avait préposé pour détruire les sages de Babylone. Lorsqu’il apprit que Daniel était en mesure d’interpréter le rêve, Ariok se précipita chez le roi. Daniel ne s’attribua aucun mérite ; il dit à Neboukadnetsar : “ Il existe un Dieu dans les cieux qui est le Révélateur des secrets, et il a fait connaître au roi Neboukadnetsar ce qui doit arriver dans la période finale des jours. ” Daniel s’apprêtait non seulement à révéler l’avenir de l’Empire babylonien, mais encore à donner un aperçu des événements mondiaux depuis l’époque de Neboukadnetsar jusqu’à la nôtre et même au-delà. — Daniel 2:24-30. LE RAPPEL DU RÊVE 6 Neboukadnetsar pendu à ses lèvres, Daniel expliqua : “ Toi, ô roi, tu regardais, et voici : une certaine image — immense. Cette image, qui était grande et dont l’éclat était extraordinaire, se tenait en face de toi, et son aspect était terrifiant. Quant à cette image, sa tête était en bon or ; sa poitrine et ses bras étaient en argent ; son ventre et ses cuisses étaient en cuivre ; ses jambes étaient en fer ; ses pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile modelée. Tu as continué de regarder jusqu’à ce qu’une pierre ait été détachée, non par des mains, et elle a frappé l’image sur ses pieds de fer et d’argile modelée >> et les a broyés. À ce moment-là le fer, l’argile modelée, le cuivre, l’argent et l’or furent, tous ensemble, broyés et devinrent comme la bale qui s’élève de l’aire de battage d’été, et le vent les emporta, si bien qu’on n’en trouva aucune trace. Quant à la pierre qui avait frappé l’image, elle devint une grande montagne et remplit toute la terre. ” — Daniel 2:31-35. 7 Neboukadnetsar dut être stupéfait d’entendre Daniel raconter le rêve. Mais les sages de Babylone ne seraient épargnés que si Daniel l’interprétait aussi. En son nom et au nom de ses trois amis hébreux, Daniel déclara : “ Voilà le rêve, et son interprétation, nous la dirons devant le roi. ” — Daniel 2:36. UN ROYAUME QUI SE DISTINGUA ENTRE TOUS 8 “ Toi, ô roi, le roi des rois, toi à qui le Dieu du ciel a donné le royaume, la puissance, la force et la dignité, et dans la main de qui il a donné — en quelque lieu qu’habitent les fils des humains — les bêtes des champs et les créatures ailées des cieux, et qu’il a fait chef sur eux tous, c’est toi qui es la tête en or. ” (Daniel 2:37, 38). Ces paroles s’appliquèrent à Neboukadnetsar après que Jéhovah se fut servi de lui pour détruire Jérusalem, en 607 avant notre ère. En effet, les rois intronisés à Jérusalem étaient de la lignée de David que Jéhovah avait oint, et Jérusalem était la capitale de Juda, le royaume typique de Dieu qui représentait la souveraineté de Jéhovah sur la terre. Lorsque la ville fut détruite en 607, ce royaume typique de Dieu cessa d’exister (1 Chroniques 29:23 ; 2 Chroniques 36:17-21). Les puissances mondiales successives
  • 24. que représentaient les parties métalliques de l’image pouvaient désormais exercer leur domination sur la terre sans être gênées par le royaume typique de Dieu. Neboukadnetsar était la tête en or, le métal le plus précieux connu dans l’Antiquité, car il s’était distingué en renversant ce royaume lorsqu’il avait détruit Jérusalem. — Voir “ Un roi-guerrier bâtit un empire ”, page 63. {{p. 30 ci-dessous}} 9 Neboukadnetsar, dont le règne dura 43 ans, fut le chef d’une dynastie qui dirigea l’Empire babylonien. Cette dynastie compta son gendre, Nabonide, et son fils aîné, Évil-Merodak. Elle dura encore 43 ans, jusqu’à la mort de Belshatsar, le fils de Nabonide, en 539 avant notre ère (2 Rois 25:27 ; Daniel 5:30). Ainsi, la tête en or de l’image vue en rêve ne représentait pas seulement Neboukadnetsar, mais toute la succession des souverains babyloniens. 10 Daniel dit à Neboukadnetsar : “ Après toi se lèvera un autre royaume inférieur à toi. ” (Daniel 2:39). Un royaume symbolisé par la poitrine et les bras en argent dans l’image succéderait à la dynastie de Neboukadnetsar. Quelque 200 ans plus tôt, Isaïe avait prédit ce royaume ; il avait même précisé le nom de son roi qui serait victorieux : Cyrus (Isaïe 13:1-17 ; 21:2- 9 ; 44:24–45:7, 13). Ce royaume fut l’Empire médo-perse. La civilisation élaborée des Mèdes et des Perses n’avait rien à envier à l’Empire babylonien ; pourtant, ce royaume est représenté par l’argent, un métal moins précieux que l’or. Il fut inférieur à la Puissance mondiale babylonienne en ce qu’il ne se distingua pas en renversant Juda, le royaume typique de Dieu dont la capitale était Jérusalem.  11 Environ 60 ans après avoir interprété le rêve, Daniel fut témoin de la fin de la dynastie de Neboukadnetsar. Daniel était présent la nuit du 5 au 6 octobre 539 avant notre ère, quand l’armée médo-perse prit Babylone, qui semblait pourtant imprenable, et exécuta le roi Belshatsar. À la mort de ce roi, la tête en or de l’image vue en rêve (l’Empire babylonien) cessa d’exister. LE PEUPLE EN EXIL LIBÉRÉ PAR UN ROYAUME 12 En 539 avant notre ère, l’Empire médo-perse devint la puissance mondiale dominante à la place de l’Empire babylonien. À 62 ans, Darius le Mède fut le premier dirigeant de la ville conquise de Babylone (Daniel 5:30, 31). Pendant une brève période, Cyrus le Perse et lui régnèrent conjointement sur l’Empire médo-perse. À la mort de Darius, Cyrus se retrouva le chef unique de l’Empire perse. Pour les Juifs en captivité à Babylone, le règne de Cyrus fut synonyme de libération. En 537, en effet, Cyrus promulgua un décret qui autorisait les exilés juifs à retourner dans leur pays et à rebâtir Jérusalem ainsi que le temple de Jéhovah. Toutefois, le royaume typique de Dieu ne fut pas rétabli en Juda et à Jérusalem. — 2 Chroniques 36:22, 23 ; Ezra 1:1–2:2a. 13 La poitrine et les bras en argent de l’image vue en rêve figuraient la succession des rois perses à compter de Cyrus le Grand. Cette dynastie dura plus de 200 ans. On pense que Cyrus mourut au cours d’une campagne militaire en 530 avant notre ère. Parmi les quelque 12 rois qui lui succédèrent sur le trône de Perse, au moins 2 se montrèrent bons envers le peuple choisi de Jéhovah. L’un était
  • 25. Darius Ier (le Perse) et l’autre Artaxerxès Ier . 14 Darius Ier était dans la succession des rois de Perse le troisième après Cyrus le Grand. Les deux précédents furent Cambyse II et son frère Bardiya (ou un usurpateur, un mage nommé Gaumata). Au moment où Darius Ier (également connu sous le nom de Darius le Grand) monta sur le trône, en 521 avant notre ère, la reconstruction du temple à Jérusalem était sous le coup d’une interdiction. Quand, en 520, on découvrit le document qui contenait le décret de Cyrus dans les archives d’Ecbatane, non seulement Darius annula l’interdiction, mais encore il fournit des fonds tirés du trésor royal pour rebâtir le temple. — Ezra 6:1-12. 15 L’autre roi perse qui contribua au rétablissement des Juifs fut Artaxerxès Ier , qui succéda à son père Assuérus (Xerxès Ier ) en 475 avant notre ère. Artaxerxès était surnommé Longue-Main parce que sa main droite était plus longue que la gauche. Durant la 20e année de son règne, en 455, il nomma Nehémia, son échanson juif, gouverneur de Juda et le chargea de rebâtir les murailles de Jérusalem. Cette action marqua le départ des ‘ soixante-dix semaines d’années ’ mentionnées dans le 9e chapitre de Daniel et permit de déterminer la date où apparaîtrait le Messie, ou Christ, Jésus de Nazareth, ainsi que la date où il mourrait. — Daniel 9:24-27 ; Nehémia 1:1 ; 2:1-18. 16 Le dernier des six rois qui montèrent après Artaxerxès Ier sur le trône de l’Empire perse fut Darius III. Son règne prit fin soudainement en 331 avant notre ère, lorsqu’il subit une terrible défaite devant Alexandre le >> Grand à Gaugamèles, près de l’ancienne Ninive. Cette défaite porta le coup final à la Puissance mondiale médo-perse que symbolisait la partie en argent de l’image vue en rêve par Neboukadnetsar. La puissance à venir serait supérieure sous certains rapports, mais inférieure sous d’autres. On le comprend en écoutant la suite de l’interprétation que Daniel donna du rêve de Neboukadnetsar. UN ROYAUME VASTE, MAIS INFÉRIEUR 17 Daniel dit à Neboukadnetsar que le ventre et les cuisses de l’image immense constituaient ‘ un autre royaume, un troisième, de cuivre, qui dominerait sur toute la terre ’. (Daniel 2:32, 39.) Ce troisième royaume suivrait la Babylonie et la Puissance médo-perse. Étant donné que le cuivre est moins précieux que l’argent, cette nouvelle puissance mondiale serait inférieure à l’Empire médo-perse en ce qu’elle n’aurait pas l’honneur par exemple de libérer le peuple de Jéhovah. Néanmoins, ce royaume semblable à du cuivre ‘ dominerait sur toute la terre ’, ce qui indique qu’il serait plus étendu que la Babylonie ou que l’Empire médo-perse. Or, que révèlent les faits historiques sur cette puissance mondiale ? 18 Peu après avoir hérité du trône de Macédoine en 336 avant notre ère, Alexandre III, un jeune homme ambitieux de 20 ans, se lança dans une campagne de conquête. Ses victoires militaires lui valurent le nom d’Alexandre le Grand. Remportant victoire sur victoire, il poursuivit son avancée dans le territoire perse. Une fois qu’il eut vaincu Darius III à Gaugamèles en 331, l’Empire perse commença à se disloquer
  • 26. et Alexandre fit de la Grèce la nouvelle puissance mondiale. 19 Après sa victoire à Gaugamèles, Alexandre partit à l’assaut des capitales perses qu’étaient Babylone, Suse, Persépolis et Ecbatane. En assujettissant le reste de l’Empire perse, il étendit ses conquêtes jusqu’à l’ouest de l’Inde. Il établit des colonies grecques dans les pays conquis. C’est ainsi que la langue et la culture grecques se répandirent d’un bout à l’autre de son royaume. De fait, l’Empire grec devint plus vaste que n’importe quel autre avant lui. Comme Daniel l’avait prédit, le royaume de cuivre ‘ domina sur toute la terre ’. Entre autres conséquences de cette expansion, le grec (koinè) devint une langue internationale. Étant donné que cette langue permet de s’exprimer avec précision, elle était idéale pour rédiger les Écritures grecques chrétiennes et pour répandre la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. 20 Alexandre le Grand ne resta que huit ans à la tête de la puissance mondiale. Bien que jeune (il avait 32 ans), il tomba malade à la suite d’un banquet et mourut peu après, le 13 juin 323 avant notre ère. Avec le temps, son immense empire fut divisé en quatre territoires, chacun dirigé par un de ses généraux. Ainsi, un seul grand royaume donna naissance à quatre royaumes que l’Empire romain finit par absorber. La puissance mondiale semblable à du cuivre n’exista que jusque vers 30 avant notre ère, année où le dernier de ces quatre royaumes (la dynastie des Ptolémées qui régnait en Égypte) tomba finalement devant Rome.  ~ ~ UN ROYAUME QUI BROIE ET MET EN PIÈCES 21 Daniel poursuivit son explication de l’image du rêve : “ Quant au quatrième royaume [après Babylone, la Puissance médo-perse et la Grèce], il sera fort comme le fer. Étant donné que le fer broie et écrase toutes les autres choses, ainsi — comme le fer qui met en pièces — il broiera et mettra en pièces tous ceux-là. ” (Daniel 2:40). Cette puissance mondiale aurait une telle force, une telle capacité de broyer, qu’elle serait comme du fer : plus forte que les empires représentés par l’or, l’argent ou le cuivre. L’Empire romain fut ce genre de puissance. 22 Rome broya et mit en pièces l’Empire grec, puis engloutit les restes des Puissances mondiales médo-perse et babylonienne. La puissance romaine ne montra aucun respect envers le Royaume de Dieu proclamé par Jésus Christ : elle mit ce dernier à mort sur un poteau de supplice en 33 de notre ère. Elle voulut mettre en pièces le vrai christianisme ; à cette fin, elle persécuta les disciples de Jésus. Qui plus est, les Romains détruisirent Jérusalem et son temple en 70 de notre ère. 23 Les jambes en fer de l’image vue en rêve par Neboukadnetsar figuraient non seulement l’Empire romain, mais encore son prolongement politique. Considérez ces paroles consignées en Révélation 17:10 : “ Il y a sept rois : cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore arrivé, mais quand il arrivera, il doit demeurer peu de temps. ” Quand l’apôtre Jean rédigea ces mots, il était détenu en exil par les Romains sur l’île de Patmos. Les cinq rois, ou puissances mondiales, qui étaient tombés étaient l’Égypte, l’Assyrie, Babylone, la
  • 27. Puissance médo-perse et la Grèce. Le sixième, l’Empire romain, exerçait toujours sa domination. Mais lui aussi devait tomber, et le septième roi se lèverait d’un des territoires conquis par Rome. De quelle puissance mondiale s’agirait-il ? 24 La Bretagne constituait jadis une partie de l’Empire romain, au nord- ouest. Mais en l’an 1763, elle était devenue l’Empire britannique, la Grande-Bretagne maîtresse des sept mers. En 1776 #, ses 13 colonies d’Amérique avaient déclaré leur >> indépendance afin de former les États- Unis d’Amérique. Par la suite, néanmoins, la Grande-Bretagne et les États-Unis s’allièrent dans la guerre comme dans la paix. C’est ainsi que vint à l’existence la Septième Puissance mondiale des prophéties bibliques : l’alliance anglo-américaine. Comme l’Empire romain, elle s’est avérée ‘ forte comme le fer ’, en exerçant une autorité de fer. Les jambes en fer de l’image du rêve comprennent donc l’Empire romain et la double Puissance mondiale anglo- américaine. # §24 Voir *** w12 15/6 p. 19 Questions des lecteurs *** qui est une explication constituant une mise à jour de celle qui figure dans le livre Prophétie de Daniel (page 57, paragraphe 24) et qui est illustrée aux pages 56 et 139. [Tableau/Illustration, page 56] (Voir la publication) LES PUISSANCES MONDIALES DE LA PROPHÉTIE DE DANIEL L’image immense (Daniel 2:31-45) BABYLONIE à partir de 607 av. n. è. PUISSANCE MÉDO-PERSE à partir de 539 av. n. è. GRÈCE à partir de 331 av. n. è. ROME à partir de 30 av. n. è. PUISSANCE MONDIALE ANGLO-AMÉRICAINE à partir de 1763 de n. è. MONDE DIVISÉ SUR LE PLAN POLITIQUE au temps de la fin UN AMALGAME FRAGILE 25 Daniel dit ensuite à Neboukadnetsar : “ Puisque tu as vu que les pieds et les orteils étaient en partie d’argile modelée de potier et en partie de fer, le royaume sera divisé, mais il s’y trouvera quelque chose de la dureté du fer, étant donné que tu as vu le fer mêlé à de l’argile humide. Et quant aux orteils des pieds étant en partie de fer et en partie d’argile modelée : le royaume sera en partie fort et sera en partie fragile. Puisque tu as vu du fer mêlé à de l’argile humide, ils se mêleront à la descendance des humains ; mais ils ne s’attacheront pas, celui-ci à celui-là, de même que le fer >> ne se mêle pas avec l’argile modelée. ” — Daniel 2:41-43. 26 La succession des puissances mondiales représentée par les différentes parties de l’image vue en rêve par Neboukadnetsar commençait par la tête et descendait jusqu’aux pieds. Logiquement, les pieds et les orteils en “ fer mêlé à de l’argile humide ” symbolisaient la dernière manifestation de la domination humaine qui existerait au “ temps de la fin ”. — Daniel 12:4. 27 À l’aube du XXe siècle, l’Empire britannique dominait un habitant de la terre sur quatre. D’autres empires européens avaient la mainmise sur des
  • 28. millions d’humains. Mais la Première Guerre mondiale provoqua l’apparition de groupes de nations à la place des empires. Après la Deuxième Guerre mondiale, cette tendance s’est accélérée. À mesure que le nationalisme gagnait du terrain, le nombre des nations dans le monde augmentait considérablement. Les dix orteils de l’image représentent tous ces gouvernements et puissances qui coexistent, puisque dans la Bible le nombre dix correspond parfois à ce qui est complet du point de vue terrestre. — Voir Exode 34:28 ; Matthieu 25:1 ; Révélation 2:10. 28 Étant donné que nous vivons au “ temps de la fin ”, nous sommes arrivés aux pieds de l’image. Certains des gouvernements représentés par les pieds et les orteils de l’image en fer mêlé à de l’argile ressemblent au fer : ils sont autoritaires, tyranniques. D’autres ressemblent à l’argile. En quel sens ? Daniel associa l’argile à “ la descendance des humains ”. (Daniel 2:43.) Malgré la fragilité de l’argile, dont est faite la descendance des humains, les dominations traditionnelles comparables au fer ont été contraintes d’écouter de plus en plus le peuple, qui veut avoir son mot à dire dans la manière dont il est gouverné (Job 10:9). Mais les gouvernements autoritaires et le peuple ne font pas bon ménage, pas plus qu’on ne saurait unir du fer et de l’argile. Au moment où l’image sera détruite, le monde sera bel et bien morcelé sur le plan politique ! 29 Est-ce la désunion entre les pieds et les orteils qui causera l’écroulement de toute l’image ? Qu’arrivera-t-il à cette image ?  ~ ~ UNE ISSUE SPECTACULAIRE 30 Arrêtez-vous sur l’issue du rêve. Daniel dit au roi : “ Tu as continué de regarder jusqu’à ce qu’une pierre ait été détachée, non par des mains, et elle a frappé l’image sur ses pieds de fer et d’argile modelée et les a broyés. À ce moment-là le fer, l’argile modelée, le cuivre, l’argent et l’or furent, tous ensemble, broyés et devinrent comme la bale qui s’élève de l’aire de battage d’été, et le vent les emporta, si bien qu’on n’en trouva aucune trace. Quant à la pierre qui avait frappé l’image, elle devint une grande montagne et remplit toute la terre. ” — Daniel 2:34, 35. 31 La suite de la prophétie consista en une explication : “ Aux jours de ces rois-là, le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. Et le royaume ne passera à aucun autre peuple. Il broiera tous ces royaumes et y mettra fin, et lui-même subsistera pour des temps indéfinis ; étant donné que tu as vu que de la montagne une pierre a été détachée, non par des mains, et qu’elle a broyé le fer, le cuivre, l’argile modelée, l’argent et l’or. Le Grand Dieu lui-même a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Et le rêve est sûr, et son interprétation digne de foi. ” — Daniel 2:44, 45. 32 Son rêve lui ayant été rappelé et expliqué, Neboukadnetsar reconnut que seul le Dieu de Daniel était “ un Seigneur des rois et un Révélateur de secrets ”. Le roi confia également à Daniel et à ses trois compagnons hébreux des postes à responsabilités élevés (Daniel 2:46-49). Quelle est toutefois la signification moderne de l’“ interprétation digne de foi ” énoncée par Daniel ? ~
  • 29. ‘ UNE MONTAGNE REMPLIT LA TERRE ’ 33 Lorsque “ les temps fixés des nations ” ont pris fin en octobre 1914, le “ Dieu du ciel ” a établi le Royaume céleste en intronisant son Fils oint, Jésus Christ, “ Roi des rois et Seigneur des seigneurs ” {Note : Voir le chapitre 6 du présent ouvrage.}. (Luc 21:24 ; Révélation 12:1-5 ; 19:16.) C’est de cette façon que par la puissance divine, et non par des mains humaines, la “ pierre ” qu’est le Royaume messianique a été détachée de la “ montagne ”, la souveraineté universelle de Jéhovah. Ce gouvernement céleste est confié à Jésus Christ, à qui Dieu a accordé l’immortalité (Romains 6:9 ; 1 Timothée 6:15, 16). C’est pourquoi ce “ royaume de notre Seigneur [Dieu] et de son Christ ”, une expression de la souveraineté universelle de Jéhovah, ne passera à personne d’autre. Il durera toujours. — Révélation 11:15. 34 La naissance du Royaume a eu lieu “ aux jours de ces rois-là ”. (Daniel 2:44.) Ces rois n’étaient pas seulement les rois représentés par les dix orteils de l’image, mais aussi ceux que symbolisaient ses parties en fer, en cuivre, en argent et en or. Il est vrai que les Empires babylonien, perse, grec et romain n’étaient plus des puissances >> mondiales en 1914, mais il en subsistait des vestiges. L’Empire ottoman (turc) occupait alors le territoire de la Babylonie et des gouvernements étaient en place en Perse (Iran), en Grèce ainsi qu’à Rome. 35 Le Royaume céleste de Dieu frappera bientôt l’image symbolique sur ses pieds. En conséquence, tous les royaumes figurés par cette image seront mis en pièces ; ce sera leur fin. Lors de “ la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ”, cette “ pierre ” frappera avec une telle force que l’image sera pulvérisée et que le vent de la tempête de Dieu l’emportera comme la bale d’une aire de battage (Révélation 16:14, 16). Ensuite, comme la pierre qui atteignit les proportions d’une montagne et qui remplit la terre, le Royaume de Dieu deviendra la montagne ou gouvernement qui régira “ toute la terre ”. — Daniel 2:35. 36 Bien qu’étant céleste, le royaume messianique étendra son pouvoir à notre planète pour le bien de tous les habitants obéissants de la terre. Ce gouvernement stable “ ne sera jamais supprimé ” ni “ ne passera à aucun autre peuple ”. À la différence des royaumes que dirigent les chefs humains mortels, “ lui-même subsistera pour des temps indéfinis ”, éternellement (Daniel 2:44). Puissiez-vous avoir le privilège de figurer pour l’éternité parmi ses sujets ! ~ . . . . .
  • 30. [Encadré/Carte/Illustrations, pages 63-67] UN ROI-GUERRIER BÂTIT UN EMPIRE Le prince héritier de Babylone et son armée mettent en pièces les forces du pharaon Néko à Karkémish, en Syrie. Les Égyptiens, vaincus, prennent la fuite en direction de leur pays, au sud, poursuivis par les Babyloniens. Mais un message en provenance de Babylone contraint le prince victorieux à abandonner la poursuite. Il vient d’apprendre que son père, Nabopolassar, est mort. Neboukadnetsar charge ses généraux de ramener les captifs et le butin ; lui, rentre précipitamment pour monter sur le trône laissé vacant par son père. C’est dans ces circonstances que Neboukadnetsar accéda au trône de Babylone en l’an 624 avant notre ère et devint le deuxième souverain de l’Empire néo-babylonien. Au cours de son règne, qui dura 43 ans, il prit possession des territoires occupés auparavant par la Puissance mondiale assyrienne et il étendit son domaine : il prit la Syrie au nord et la Palestine à l’ouest, jusqu’à la frontière de l’Égypte. — Dans la quatrième année de son règne (620 avant notre ère), Neboukadnetsar vassalisa le royaume de Juda (2 Rois 24:1). Trois ans plus tard, les Judéens se rebellèrent ; les Babyloniens assiégèrent donc Jérusalem. Neboukadnetsar emmena Yehoïakîn, Daniel et d’autres captifs à Babylone. Il emporta aussi des ustensiles du temple de Jéhovah. Il établit Tsidqiya, un oncle de Yehoïakîn, roi vassal de Juda. — 2 Rois 24:2-17 ; Daniel 1:6, 7. Quelque temps plus tard, Tsidqiya s’allia à l’Égypte et se rebella à son tour. Neboukadnetsar assiégea de nouveau Jérusalem, et en 607 avant notre ère il fit une brèche dans la muraille, brûla le temple et détruisit la ville. Il tua tous les fils de Tsidqiya, puis rendit ce dernier aveugle et le lia, afin de l’emmener prisonnier à Babylone. Neboukadnetsar fit captifs la plupart des habitants et transporta à Babylone le reste des ustensiles du temple. “ Ainsi Juda partit en exil de dessus son sol. ” — 2 Rois 24:18–25:21. Neboukadnetsar conquit également Tyr en mettant le siège devant elle, un siège qui dura 13 ans. Pendant ce siège, les têtes de ses soldats furent “ rendues chauves ” par les frottements de leur casque, et leurs épaules furent “ dénudées ” à force de porter des matériaux pour construire les ouvrages de siège (Ézékiel 29:18). Finalement, Tyr capitula devant les forces babyloniennes. Le roi de Babylone était à l’évidence un brillant stratège. Certains documents, surtout d’origine babylonienne, tracent aussi de lui le portrait d’un roi juste. Les Écritures ne spécifient pas que Neboukadnetsar était juste, mais le prophète Jérémie déclara que Tsidqiya, alors qu’il s’était rebellé, serait traité équitablement ‘ s’il sortait vers les princes du roi de Babylone ’. (Jérémie 38:17, 18.) Et après la destruction de Jérusalem, Neboukadnetsar traita Jérémie avec respect. Le roi ordonna en effet au sujet de ce dernier : “ Prends-le, aie les yeux fixés sur lui, ne lui fais aucun mal. Mais selon ce qu’il te dira, agis ainsi avec lui. ” — Jérémie 39:11, 12 ; 40:1-4. Neboukadnetsar était un administrateur : il discerna rapidement les qualités et les capacités de Daniel et de ses trois compagnons (Shadrak, Méshak et Abed-Négo) dont les noms hébreux étaient Hanania, Mishaël et Azaria. C’est pourquoi le roi leur confia des postes à responsabilités dans son royaume. — Daniel 1:6, 7, 19-21 ; 2:49. Neboukadnetsar était particulièrement dévoué à Mardouk, le dieu principal de Babylone. Le roi attribuait toutes ses conquêtes à cette divinité. À Babylone, il bâtit ou embellit les temples de Mardouk et de quantité d’autres divinités babyloniennes. L’image d’or dressée dans la plaine de Doura était peut-être dédiée à Mardouk. Et Neboukadnetsar prenait beaucoup en compte la divination pour prévoir les déplacements de son armée. Par ailleurs, Neboukadnetsar fut fier de restaurer Babylone, la plus grande ville fortifiée de l’époque. En terminant les imposantes murailles doubles que son père avait commencées, Neboukadnetsar rendit la capitale apparemment imprenable. Le roi répara un vieux palais au cœur de la ville et bâtit un palais d’été à environ deux kilomètres au nord. Pour faire plaisir à la reine, qui était Mède et qui avait la nostalgie des collines et des forêts de son pays, Neboukadnetsar aurait construit les Jardins suspendus, qui sont rangés parmi les Sept Merveilles du monde antique.
  • 31. “ N’est-ce pas là Babylone la Grande que moi j’ai bâtie pour la maison royale par la force de ma puissance et pour la dignité de ma majesté ? ” lança un jour le roi avec vantardise tandis qu’il se promenait dans son palais de Babylone. “ La parole était encore dans la bouche du roi ” qu’il devint fou. Incapable de régner pendant sept ans, il mangea de la végétation, comme Daniel l’avait prédit. À la fin de cette période, le royaume fut rendu à Neboukadnetsar, qui régna jusqu’à sa mort en 582 avant notre ère. — Daniel 4:30-36. *** dp chap. 5 p. 69-81 *** Leur foi a passé l’épreuve 1 Devez-vous être attaché à Dieu ou au pays dans lequel vous vivez ? Beaucoup répondraient : ‘ Je respecte les deux. J’adore Dieu en suivant les préceptes de ma religion ; et dans le même temps je fais allégeance à ma patrie. ’ 2 Si la démarcation entre piété et patriotisme semble parfois floue aujourd’hui, dans la Babylone antique elle n’existait pour ainsi dire pas. En fait, le profane et le sacré étaient si inextricablement mêlés qu’il était quelquefois impossible de les distinguer. “ Dans la Babylone antique, écrit le professeur Charles Pfeiffer, le roi était à la fois grand prêtre et souverain. Il procédait aux sacrifices et régissait la vie religieuse de ses sujets. ” 3 Prenons l’exemple du roi Neboukadnetsar. Son nom même signifie “ Ô Nebo, protège l’héritier ! ” Nebo était le dieu babylonien de la sagesse et de l’agriculture. Neboukadnetsar était un homme profondément religieux. Comme nous l’avons vu précédemment, il bâtit et embellit les temples de nombreux dieux babyloniens, et il était particulièrement attaché à Mardouk, à qui il attribuait ses victoires militaires {Note : Certains pensent que Mardouk, qu’on tenait pour le fondateur de l’Empire babylonien, représente Nimrod déifié. Cependant, on ne peut l’affirmer.}. >> Il apparaît également que Neboukadnetsar se fiait beaucoup à la divination pour élaborer ses plans de bataille. — Ézékiel 21:18-23. 4 À dire vrai, toute la ville de Babylone baignait dans la religion. Elle se targuait de posséder plus de 50 temples, dans lesquels les gens adoraient une multitude de dieux et de déesses, par exemple la triade composée d’Anou (le dieu du ciel), d’Enlil (le dieu de la terre, de l’air et de la tempête) et d’Ea (le dieu qui régnait sur les eaux). Une autre trinité comprenait Sîn (le dieu-lune), Shamash (le dieu- soleil) et Ishtar (la déesse de la fécondité). La magie, la sorcellerie et l’astrologie jouaient un grand rôle dans le culte babylonien. 5 Pour les exilés juifs, vivre au milieu d’un peuple qui vénérait tant de dieux était une véritable gageure. Des siècles plus tôt, Moïse avait averti les Israélites des conséquences tragiques qu’ils subiraient s’ils se rebellaient contre le Législateur suprême. Il leur avait dit : “ Jéhovah te fera marcher, toi et ton roi que tu établiras sur toi, vers une nation que tu n’as pas connue, ni toi ni tes ancêtres ; et là il te faudra servir d’autres dieux, des dieux de bois et de pierre. ” — Deutéronome 28:15, 36. 6 Maintenant, les Juifs se trouvaient en plein dans cette situation fâcheuse. Il n’était pas facile de demeurer fidèle à Jéhovah, surtout pour Daniel, Hanania,