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PSYCHOLOGIE SOCIALE
*INTRODUCTION
1) Émergence de la discipline
La psychologie clinique se centre sur l'individu, son état pathologique, ...
La psychologie du développement met l'accent sur l'ontogenèse de l'individu.
La psychologie sociale s'intéresse à l'homme en tant qu'être social et soumis aux mutations
contextuelles. Selon BARON et BYRNE, "la psychologie sociale est le domaine d'étude scientifique
qui étudie la façon par laquelle le comportement, les sentiments ou les pensées d'un individu sont
influencées ou déterminées par le comportement ou les caractéristiques des autres".
Selon MOSCOVICI, la psychologie sociale est "la science du conflit entre la société et l'individu...
L'objet de cette science est tous les phénomènes ayant trait à l'idéologie et à la communication,
leur genèse, leur structure et leur fonction".
Dans tous les cas, la psychologie sociale étudie la relation entre l'individu et le contexte. Elle se
pose 2 questions:
En quoi les processus mentaux, états mentaux et comportements sont-ils influencés par le contexte
social?
En quoi les processus mentaux, états mentaux et comportements influencent-ils le contexte social
dans lequel ils se développent et se réalisent?
Pour la psychologie sociale, cette relation est dialectique.
La psychologie sociale étudie les comportements, les états mentaux et les processus mentaux qui se
développent et se réalisent chez un individu en relation avec d'autres individus présents ou non, avec
des constructions sociales résultant de l'interaction entre les individus, avec des systèmes
matériels et symboliques construits ou modifiés par l'homme.
Selon quels axes majeurs la psychologie sociale se construit-elle? Individuel ou social? Faut-il
choisir entre TARDE ou DURKHEIM?
Pour TARDE, les fais sociaux peuvent être étudiés comme des phénomènes psychologiques et
notamment comme des processus d'imitation.
Pour DURKHEIM, les faits collectifs et notamment les représentations sociales ont des
dynamiques propres (collectives) et doivent être expliquées par d'autre phénomènes collectifs.
70 ans plus tard, on a eu le même débat entre TAJFEL et BERKOWITZ. Dans la psychologie
sociale, on a 2 orientations:
* la première, américaine et individualiste: la psychologie sociale est fortement rattachée à la
discipline mère "psychologie sociale psychologique". L'unité d'analyse est l'individu singulier en
interaction avec le milieu social. Cette orientation est fortement majeure dans le monde et très
bien implantée dans les pays anglo-saxons.
*la deuxième, française: la psychologie sociale est plus préoccupée par l'articulation avec les
sciences humaines (anthropologie, sociologie, histoire). Dans cette orientation, on étudie les
comportements et les conduites sociales en respectant l'arrière-fond culturel et historique dans
lequel ils s'inscrivent.
En 1984, MOSCOVICI a déclaré que dynamique sociale et dynamique individuelle sont
inséparables."Il n'y a d'individu que pris dans un réseau social, et il n'y a de société que
fourmillant d'individus divers, comme le moindre morceau de matière fourmille d'atome".
2) La spécificité de la psychologie sociale
Pour DOISE, la spécificité de la psychologie sociale serait de proposer une articulation entre des
niveaux d'analyse habituellement séparés dans les sciences sociales. Il y aurait 4 niveaux d'analyse:
le niveau intra-individuel, qui met l'accent sur la manière dont les individus organisent leurs
perceptions, leurs évaluations de l'environnement social et leurs comportements à l'égard des
autres. Les interactions ne sont pas prises en considération. Par exemple, TAJFEL et WILKES qui
ont découvert en 1963 le processus de catégorisation.
*le niveau inter-individuel et stationnel, qui s'intéresse aux processus inter-individuels qui se
réalisent dans une situation donnée. Par exemple, les travaux de SHERIF en 1935 sur la
normalisation.
*le niveau positionnel, qui prend en considération les interactions et les positions sociales
(patron/employé, natif/immigré, ...). Par exemple, l'expérience de MILGRAM en 1963 sur la
soumission à l'autorité.
*le niveau idéologique, qui s'intéresse à la culture, aux croyances, ... Par exemple, l'expérience
de BERRY en 67, qui a exécuté l'expérience de MILGRAM dans des pays différents.
Une recherche se limite généralement à un seul niveau d'analyse mais c'est au travers de
l'articulation de tous ces niveaux que l'on peut parvenir à une explication plus globale d'un
phénomène. Comme le dit DOISE, "tout travail scientifique est nécessairement une abstraction de
la réalité et ne peut englober l'ensemble de la réalité".
Par exemple, DANNENMAIER & THUMIN ont démontré en 1964 l'effet d'accentuation sociale: ils
ont demandé à des infirmières d'évaluer la taille de 3 personnes de leur institut: le directeur, leur
supérieur et leur collègue. Plus le statut social est élevé, plus l'estimation de la taille est
importante. Ainsi a été découvert l'effet d'accentuation sociale.
MORSE & GERGEN ont démontré l'effet de contraste en 1970.
LERNER en 1965 avec l'expérience "la croyance en un monde juste", montre que les sujets justifient
des choix parfois dus au hasard.
MOSCOVICI a définit une caractéristique de la psychologie sociale, le regard psychosocial: le
psychologue et le sociologue utilisent une grille de lecture binaire (séparation de l'objet et du
sujet), alors que le psychologue social a un regard psychosocial qui se traduit par une lecture
ternaire:
* l'ego, le sujet individuel.
* l'objet, physique ou social.
* l'alter, une autre personne ou groupe.
Il existe 2 manières de percevoir l'alter:
l'alter ego, un autre semblable à l'ego (les études sur le conformisme: comparaison sociale avec
quelqu'un semblable).
l'alter, un autre différent (les recherches sur l'innovation, la minorité: comparaison sociale avec
quelqu'un de différent).
Il y a 2 mécanismes psychologiques qui illustrent cette relation ternaire:
*la facilitation sociale consiste en ce que la simple présence d'un individu ou d'un groupe a pour
effet qu'un individu préfère ou apprend mieux les réponses les plus familières et les moins originales
(réponses dominantes, communes à tous).
*l'influence sociale consiste en ce qu'un individu est soumis à la pression d'une autorité ou d'un
groupe (obéissance à l'autorité, MILGRAM.
3) Les théories en psychologie sociale
Une théorie est un ensemble de propositions reliées logiquement qui classent, expliquent un ensemble de
phénomène. Ces propositions doivent prévoir certains comportements ou effets inobservés, elles doivent être
cohérentes et testables.
Il y a 3 types de théories:
•les théories paradigmatiques, comme la théorie des champs de LEWIN (le champ social comprend 3 composantes:
l'espace vécu, la personne, l'environnement physique et social). L'objectif de ces théories est de proposer une
vision globale des relations et des comportements humains.
•les théories phénoménologiques, qui expliquent des phénomènes fondamentaux comme l'influence, le conformisme,
la normalisation,...
•les théories opératoires, comme la théorie de la dissonance cognitive deFESTINGER, qui expliquent un ensemble
de faits ou de phénomènes.
4) Les principes de la psychologie sociale
Il est impossible d'isoler l'individu du champ social, et l'individu n'est pas un simple reflet du champ social, c'est un
sujet acteur de son comportement.
Il n'y a pas de partage entre psychique et social. La psychologie sociale n'est pas le fait de rajouter une dimension
objective aux phénomènes subjectifs ni le contraire. On a affaire à l'individu à l'individu et au collectif
indiscernable.
La subjectivité est importante dans les représentations du réel, tout comme la situation est importante dans la
détermination du comportement.
La réactivité: les individus sont confrontés à des réponses sociales qu'ils ont contribué à créer.
I - La recherche
Une recherche a 2 objectifs:
décrire un ensemble de phénomènes de manière objective si c'est possible.
établir des causes à l'origine de ces phénomènes et proposer des modèles (théories) capables de prédire des
phénomènes futurs.
Il y a des recherches fondamentales et des recherches appliquées.
Si l'objectif est de découvrir de nouvelles connaissances, la recherche est fondamentale.
Si l'objectif est de résoudre un problème, on parle de recherche appliquée.
1/Les méthodes en psychologie sociale
l'observation: se passe sur le terrain, en enquête.
la méthode expérimentale: se déroule en laboratoire.
Une recherche se réalise en 7 étapes:
1 - Définir la question de départ.
2 - Explorer les références.
3 - Définir la problématique.
4 - Construire le modèle d'analyse.
5 - Observer, aller sur le terrain.
6 - Analyser les données.
7 - Aonclure.
L'opérationnalisation des variables consiste à passer du stade conceptuel et abstrait de la recherche à celui des
manifestations comportementales observables.
La problématique détermine la méthode expérimentale.
II - L'identité
Depuis quelques années, l'idée de l'identité connaît un grand succès, aussi bien dans le champ des sciences humaines
qu'en dehors. Cette notion fait partie de notre langage familier, ce qui laisse croire qu'elle est facilement
définissable. Mais quand il faut en donner une définition scientifique, on est tout de suite frappé par sa complexité.
On utilise souvent ce concept avec des qualificatifs: identité collective, sociale, intellectuelle, nationale, culturelle,
ethnique, professionnelle, politique, ... C'est une notion complexe qui a un caractère paradoxale.
1)Définition du concept
JAMES, COOLEY et MEAD définissent l'identité comme une conception de soi."Concepts de soi", "image de
soi", "représentation de soi", "conscience de soi"sont souvent utilisés pour traiter le phénomène identitaire.
JAMES définit l'identité en faisant la distinction entre le Je et le Moi. Le Soi est composé d'un Je connaissant et
d'un Moi connu. Je, c'est la partie du Soi qui perçoit, mobilise des souvenirs et élabore des projets. Le Moi est la
partie du Soi connue par le Je, et qui est composé de 3 éléments:
•le Moi matériel.
•le Moi social.
•le Moi spirituel.
Pour JAMES, le Soi est la "Somme totale de tout ce que l'individu peut appeler sien".
L'approche phénoménale de L'ÉCUYER. Il met l'accent sur le concept de soi comme système multidimensionnel et
hiérarchique. "Tantôt le soi, perçu en tant que fruit de l'interaction sociale; tantôt encore le si constitue une entité
subjective plus ou moins fortement influencée par l'inconscient". L'ÉCUYER s'intéresse à la façon dont l'individu se
voit lui-même en tant qu'objet d'évaluation.
Le concept de soi est composé de 3 niveaux d'organisation:
les structures du Soi (5 structures: Soi matériel, Soi personnel, Soi adaptatif,Soi social, Soi non-soi).
les sous-structures du Soi (10 subdivisions des 5 structures précédentes).
les catégories du Soi (28 catégories traduisant l'expérience directe de soi).
"Le Soi, une structure qui donne lieu à l'émergence d'un profond sentiment d'unité, de cohérence, de stabilité, de
permanence dans le temps et permet à l'individu de se reconnaître d'un moment à l'autre par rapport à lui-même et
par rapport aux autres".
Pour l'approche interactionniste de MEAD:
les individus agissent à l'égard des objets en fonction du sens qu'ils attribuent à ces objets.
les interactions entre les individus sont les producteurs de ce sens.
l'identité naît des interactions.
L'interaction se conçoit entre au moins deux individus, groupes, ... Elle s'opère par les conduites symboliques que sont
le jeu et le langage verbal et non-verbal. L'interaction est une action sur autrui. MEAD est l'un des premiers à
remettre en causes certaines approches en psychologie qui traitent l'identité comme une sorte d'entité attachée à
l'individu pris isolément. Pour lui, le Soi ne peut pas être un phénomène purement personnel. Le Soi d'une personne se
développe à partir des jugements qu'autrui fait d'elle dans un contexte social.
Le Soi d'une personne se construit par 2 processus d'organisation:
les attitudes d'autres individus envers elle et envers eux-même.
les attitudes sociales d'"autrui généralisé".
Mais les Soi de tous les individus sont-ils interchangeables ? Comment rendre compte de la spécificité de
chaque Soi alors que le processus constitutif du Soiest identique pour chaque individu ?
Tout Soi a sa propre individualité, son modèle unique, il y a des variations individuelles. MEAD distingue 2 aspects
dans le Soi:
le Moi, qui représenterait le Soi en tant qu'objet. Il est constitué par l'ensemble des rôles assignés par l'entourage,
intériorisés et assumés par l'individu.
le Je, qui représenterait le Soi en tant que sujet acteur. Il concerne l'aspect personnel, créatif et spontané de la
conduite, c'est lui qui répond aux sollicitations sociales (attitudes d'autrui intériorisées).
Le Soi émerge d'une conversation entre le Moi et le Je.
Pour TAP, l'identité est une réalité intime, un ressenti. C'est un sentiment toujours remis en question. L'identité est
aussi un processus social qui prend et trouve sa source dans le regard de l'autre et dans l'interprétation que nous en
faisons. C'est un processus actif de représentation dû à un travail collectif.
2) Les caractéristiques de l'identité
a) Les paradoxes
L'identité présente 2 significations pratiquement opposées:
- Elle renvoie au caractère de ce qui est identique.
- Elle signifie aussi le caractère de ce qui est singulier.
Pour TAP, l'identité se développe dans "une incessante confrontation entre l'identique et l'altérité, la similitude et
la différence".
Selon CODOL, chaque individu a 2 besoins:
1. le besoin d'être original, de se différencier des autres.
2.le besoin d'être reconnu, d'être comme tout le monde.
*Le deuxième paradoxe est lié au fait que l'individu doit penser aux autres pour penser à lui-même, c'est
la "décentration". C'est dans la relation avec autrui que l'individu prend conscience de lui-même.
*Le troisième paradoxe est que l'individu hésite entre la stabilité, être soi-même encore, et les désirs et les projets
qui nécessitent un changement. La conscience de Soi doit être accompagnée de ce qu'on appelle la cohérence, la
stabilité, l'unité de sens.
La stabilité de son identité se construit sur la négation de sa variabilité. Pour TAP, "l'identité se conjugue entre la
séparation et le lien social, la distinction et la similitude, la stabilité et le changement". Pour CAMILLERI, on ne
peut jamais considérer l'identité comme une réalité achevée et stable, elle n'est ni une substance ni une donnée
immédiate.
*Le quatrième paradoxe, c'est la dichotomie identité personnelle et identité sociale. Comme le dit KASTERSZTEIN,
l'identité est "une structure polymorphe et dynamique basée sur des éléments constitutifs psychologiques et sociaux".
L'identité sociale est la somme des relations d'inclusion et d'exclusion par rapport aux sous-groupes constitutifs d'une
société.
L'identité personnelle renvoie à la perception subjective qu'a un sujet de son individualité, la conscience de soi, la
définition de soi.
Il y a une correspondance entre l'objectif et le subjectif qui s'inscrit dans une relation dialectique entre l'individuel et
le social, entre les besoins personnels et sociaux.
b) La complexité
On a une diversité terminologique du phénomène identitaire. On utilise la notion d'identité pour parler des groupes,
des individus, des nations, des entreprises, ...
On a également une diversité des approches tant théoriques que méthodologiques traitant de la question de
l'identité.
C'est une notion polémique. Comme le dit LEVI-STRAUS, "la notion d'identité se situe à plusieurs carrefours et
intéresse la plupart des disciplines en sciences humaines telles que la philosophie, la psychologie, la sociologie,
l'histoire, les sciences politiques, les sciences de l'éducation, l'économie".
C'est une notion qui a une connotation idéologique. On pense à l'identité quand il y a une crise, un changement de
contexte.
Travailler la notion d'identité, "c'est s'engager dans des débats idéologiques fondamentaux, et particulièrement
celui concernant l'histoire et le devenir réciproque des personnes, des groupes et des institutions sociales".
Pour TAP, l'identité "n'est pas un état ou un avoir, elle ne se saisit que dans la crise et ne se maintient que par la
prise. Elle trouve sans cesse appui sur de nouvelles identifications".
Mais l'identité n'est pas une simple contradiction entre le stable et la variance, le collectif et l'individuel, c'est un
paradoxe structurant de l'individu, le fondement de notre existence.
C'est un ensemble de processus dialectiques synchroniques, une dynamique de l'entre-deux.
L'identité est un phénomène transitionnel qui émerge au sein d'une opération dialectique complexe à l'intérieur
(image de soi) et à l'extérieur du sujet (image renvoyée par autrui).
Les caractéristiques telles que le sexe, l'âge, la profession, ... confèrent à l'individu une place et un rôle
déterminants dans la définition de son identité. Pour TAP, "mon identité, c'est donc ce qui me rend semblable à moi-
même et diffère des autres, c'est ce par quoi je me sens existé en tant que personne et en tant que personnage
social ( rôle, fonctions et relations ), c'est ce par quoi je me définis et me connais, me sens accepté et reconnu, ou
rejeté et méconnu par autrui ou par mes groupes".
III - Les groupes
Les groupes auxquels on appartient ou non et les relations entre les groupes sont constituant de notre identité
directe ( groupe social, culturel, ethnique, de référence, idéologique... ). Il y a des situations, ou les frontières
entre les groupes sont clairs et fortes ( les étrangers et les marocains … ). Certains groupes se confondent ( blanc,
étudiant, de droite … ).
Quels facteurs doit-on prendre en considération pour définir un groupe ? La structure, sa durée, le nombre de ses
membres, leur but, ... ?
ALLPORT, ADORNO et DOLLARD, les premiers à s'intéresser au groupe, l'ont appréhendé à partir des processus
psychologiques individuels.
1) La dynamique des groupes
À partir des années 50, LEWIN considère que le groupe est plus que la somme mathématique de ses membres.
La théorie lewinienne repose sur un principe gestaltiste : un tout est autre chose que la somme de ses éléments.
C'est la manière dont ces éléments s'agencent et se structurent entre eux qui le caractérise.
Pour Lewin, le groupe a une réalité propre, dynamique, il forme un système d'interdépendance entre:
•ses membres qui ont un but commun.
•ses valeurs.
•ses normes.
•ses modalités de communication et de commandement.
•les statuts et les rôles de ses membres.
Si l'un de ces éléments varie, les autres varient aussi.
2) Groupes et catégories sociales,
SHAW ajoute que les membres d'un groupe, pendant un certain temps, interagissent, s'influencent mutuellement
et se perçoivent comme un "nous". Dans ce cas, en présence d'un sentiment d'appartenance, on parle de catégories
sociales (ethnique, culturelle, ...).
Un groupe est une réalité concrète (interaction, interdépendance). Une catégorie est une réalité psychologique
(entité cognitive) fondée sur l'appartenance et les processus de différenciation et d'identification, se percevoir
comme un "nous". Le groupe avant d'être une réalité concrète, est une réalité psychologique, alors qu'en tant
qu'entité cognitive, la catégorie ne requiert pas nécessairement l'existence d'interactions réelles ou symboliques
pour exister.
Pour TAJFEL et TURNER, "le groupe est un ensemble d'individus qui se perçoivent comme appartenant
émotionnellement à une même catégorie sociale".
Pour VINSONNEAU, le groupe social pourrait être formé par des individus que rassemblent:
• des structures formelles (institution, profession, ...).
• des structures informelles (idéologies, religion,politique, ...).
• certains attributs de leur personne (sexe, ethnie ..)
• l'enracinement dans une communauté d'origine (nation, région, famille …)
• la projection dans une entreprise collective (loisirs, créations professionnelles ou extra-professionnelles …).
• le partage d'un sort commun.
3) Endogroupe, exogroupe et groupe de référence,
Il y a des groupes de référence et des groupes d'appartenance. Pour TAJFEL, nos conduites, nos attitudes, nos
comportements, nos représentations, notre identité, sont déterminées par la conscience de notre appartenance à
des groupes et non-appartenance à d'autres groupes.
Le groupe auquel on appartient est l’Endogroupe, et le groupe auquel on n'appartient pas est l‘Exogroupe.
Il arrive parfois que l'individu se réfère à un groupe auquel il n'appartient pas. Ce groupe est alors appelé "groupe
de référence". Le groupe de référence a 2 fonctions:
* Nnormative: l'individu va adopter les valeurs du groupe.
•Comparative: on est toujours en comparaison sociale, avec d'autres groupes, ce qui donne l'auto-évaluation.
Il faut se demander pourquoi se référer à un autre groupe que celui auquel on appartient réellement.
IV - Identités, catégorisation et relations entre groupes,
Quand les individus d'un groupe rentrent en interaction avec d'autres groupes, on peut observer plusieurs processus psychologiques qui
influencent leur comportement.
1) La catégorisation sociale
Pour TAJFEL, la catégorisation est le processus fondamental des phénomènes de discrimination inter-groupes.
Pour DESCHAMPS, ce processus est à l'origine de l'identité du groupe.
La catégorisation est le fait de regrouper des objets, qui ont les mêmes caractères et qui partagent des propriétés
communes, en même catégorie. Sa fonction est de simplifier l'environnement, de mieux le maîtriser, car notre
capacité cognitive est limitée.
La catégorisation a deux effets sur la perception des objets:
•l'effet de contraste : la catégorisation renforce les différences perçues entre les éléments
appartenant à des catégories différentes.
•l'effet d'assimilation : la catégorisation accentue les similitudes entre les éléments qui font partie de
la même catégorie.
La catégorisation sociale a les mêmes fonctions et les mêmes effets, mais ses objets sont des individus.
Le processus de catégorisation sociale est peut être à la base des stéréotypes. Les individus appartenant à la même
catégorie se ressemblent tous, on va donc homogénéiser. La catégorisation sociale nous permet, face à un individu,
de:
•de nous former une impression et de le juger rapidement.
•de faire des inférences sur sa personnalité.
•de faire des prédictions sur son comportement.
•d'adapter notre comportement par rapport à lui.
On peut faire des stéréotypes sans êtres racistes, en revanche pour être raciste il faut faire des stéréotypes.
La catégorisation a 2 aspects ou 2 fonctions:
•Inductif: assigner un individu à une catégorie.
•Déductif : lui associer les caractéristiques des catégories.
"Les stéréotypes désignent des images rigides, répétées et constantes dans notre tête, simplificatrices et pas
toujours de bonne qualité qui fonctionnent comme des filtres entre la réalité objective et l'idée que l'on s'en
fait",LIPPMANN.
Pour ASHMORE et DEL BOCA, "un stéréotype est un ensemble de croyances partagé par un ensemble d'individus à
propos d'un groupe social".
Pour ZANNA et OLSON, un préjugé est "un ensemble de caractéristiques attribuées à un groupe social".
Les stéréotypes sont des généralisations excessives, en tant que telles ces généralisations sont toujours déformées.
Quand on Stéréotypise un individu, on a un jugement Stéréotypique, qui n'est en fait qu'une homogénéisation. Un
préjugé est un jugement a priori, une opinion pré-conçue relative à un groupe donné ou à une catégorie sociale.
"Le préjugé est une attitude négative ou une prédisposition à adopter un comportement négatif envers un groupe, ou
les membres de ce groupe, qui se repose sur une exagération erronée et rigide.", ALLPORT.
Il y a des différences entre stéréotypes et préjugés.
Stéréotypes
Peuvent être négatifs ou positifs
Ont une valeur de connaissances, de croyances
Sont des croyances collectives, partagées et consensuelles. Ils sont
appris et transmis socialement
On peut avoir des stéréotypes qui ne se traduisent pas en préjugé
Préjugés
Ont une valeur négative
Ont une charge affective et émotionnelle, témoignent d'un fort
sentiment d'hostilité
Sont de nature individuelle et expriment des sentiments éprouvés
subjectivement
Supposent obligatoirement l'existence des stéréotypes
2) Discrimination et catégorisation sociale
"Lorsqu'un individu se montre hostile envers d'autres individus d'un autre groupe",TAJFET et TURNER.La
discrimination correspond à un comportement négatif non justifiable produit à l'encontre des membres d'un groupe
donné. Elle est la mise en acte des stéréotypes et des préjugés.
**Les stéréotypes ont des effets:
•les conséquences de la discrimination et de la stigmatisation:
sur les émotions (sentiments d'injustice, tristesse, honte, d'impuissance, de non contrôle, hostilité, méfiance …).
sur la construction identitaire (identité dévalorisée, baisse de l'estime de soi, forte identification à l‘Endogroupe, ).
stratégies pour protéger le soi (attribution de son échec à la discrimination …).
•les prophéties auto-réalisatrices. Dans certains cas, les membres d'un groupe stéréotypé vont eux-mêmes se
conformer, d'une manière non consciente, aux attentes stéréotypées qu'autrui entretient à leur égard (effets
Pygmalion ou Rosenthal). Les prophéties se réalisent en 2 étapes:
comportement à l'égard de la personne cible du stéréotype, en harmonie avec le stéréotype.
la cible produit un comportement correspondant à ce que l'on attend d'elle.
•la menace du stéréotype:
"le fait de savoir que l'on est la cible d'un stéréotype peut faire baisser ses propres
performances", STEELE et ARONSON.
c'est la pression que rencontre un individu lorsqu'il se trouve en situation de risquer de confirmer un stéréotype
négatif pertinent pour le soi.
ça serait le risque et la peur de confirmer le stéréotype qui est à l'origine de cette menace.
"Ils sont tous pareils, nous sommes différents".
La catégorisation sociale conduit l'individu à faire la différence entre son groupe (l'endogroupe) et les autres groupes
(les exogroupes). Effet d'assimilation → Comportement de favoritisme de son groupe. Effet de contraste →
Comportement de dé-favoritisme de l'exogroupe.
Ce processus d'imaginer la société comme endogroupe et exogroupe entraîne des comportements discriminatoires. Le
mécanisme de comparaison sociale joue un rôle fondamental dans ce phénomène. Festinger (1950-1954) : comparaison
sociale inter-individuel, phénomènes d'évaluation/auto-évaluation.
Pour TAJFEL, la comparaison sociale est accompagnée par la catégorisation sociale. Avec TAJFEL, on se différencie
d'autrui alors qu'avec FESTINGER, on trouve des ressemblances avec autrui, c'est le processus d'identification.
Par la comparaison, chez TAJFEL, on cherche à favoriser son groupe et à handicaper l'exogroupe.
Une valeur positive de son groupe → Identité positive. Les individus ont un besoin fondamental de s'évaluer
positivement. La tendance à favoriser l'endogroupe trouve sa source dans le besoin d'une estime de soi positive et de
préserver une image positive de son identité.
Pour résumer cette pensée de TAJFEL:
1*Besoin de positivité: l'appartenance à un groupe est déterminante pour réaliser ses sentiments de positivité.
Plusieurs appartenances sont possibles pour renforcer les aspects positifs de son identité.
2*Connotations positives ou négatives des groupes: soit son groupe est perçu positivement et l'identité sociale est
positive, donc l'estime de soi est positive, soit le groupe est perçu négativement, alors l'identité sociale est négative
donc l'estime de soi est négative.
3*Quand la comparaison sociale n'est pas favorable au groupe d'appartenance, l'identité sociale est insatisfaisante:
l'individu met en places des stratégies pour changer sa situation et avoir une identité sociale positive (image de soi
positive).
4*Si la situation intergroupe est perçue comme stable et légitime: les stratégies sont individuelles, on a le rejet du
groupe et la volonté d'appartenir à d'autres groupes perçus plus positifs (stratégie de mobilité sociale), mais si la
mobilité sociale n'est pas possible, on recours à des comparaisons sociales intragroupes.
5*Si la situation intergroupe perçue comme instable et illégitime, les stratégies peuvent être individuelles dans le
cas où il est possible de changer de groupe, mais si la mobilité n'est pas possible, les stratégies sont collectives, on
valorise son groupe, on redéfinit des caractéristiques du groupe jugées négatives, on justifie des attributs jugés
négatifs. On peut voir également une rupture avec le groupe dominant. On essaie de rendre distinct son groupe ou la
revendication de la différence, on adopte un style de comportement minoritaire. On a aussi la création de conflits,
de désaccord avec la majorité.
"Des comparaisons aboutissant à une différence positive entre le groupe d'appartenance et un autre groupe
d'appartenance et un autre groupe produisent un haut prestige : des comparaisons impliquant une différence négative
entraînent un bas prestige", TAJFEL.
TAJFEL & TURNER propose le modèle du "continuum soi-groupe" de l'identité. Selon ce modèle, les deux axes de
l'identité "personnel/social" s'excluent mutuellement. Si l'identité sociale est saillante, l'identité personnelle est
moins présente, et vice-versa.
Cette théorie de l'identité sociale de TAJFEL & TURNER a suscité de nombreux points de vue contradictoires.
Pour certains chercheurs, les idées qu'elle propose sont originales, c'est une théorie universaliste.
Pour d'autres, elle pourrait être simplificatrice, et l'hypothèse du continuum soi/groupe qui s'excluent mutuellement
a été remise en question par plusieurs chercheurs comme DESCHAMPS.
Malgré tout, la TIS de TAJFEL & TURNER est un apport très important.
V - Représentations sociales
Cette notion occupe une place majeure dans la recherche en psychologie sociale. C'est une théorie française
enseignée dans toutes les facultés de psychologie en France. La recherche française en psychologie sociale s'articule
autour de 3 théories:
•les représentations sociales.
•la communication.
•la régulation sociale des fonctionnements cognitifs.
En 1898, DURKHEIM a publié un article qui s'intitule Représentations individuelles et représentations collectives.
Pour lui, les représentations collectives désignent des formes de pensée partagées par une société. Ces
représentations collectives orientent les conduites et définissent les normes acceptées ou non dans la société.
MOSCOVICI publie en 1961 La psychanalyse, son image et son public, livre fondateur de la théorie des
représentations sociales.
1) Qu'est ce qu'une représentation sociale?
- HERZLICH (1972) : "Une représentation sociale est un processus de construction mentale et symbolique de la réalité
sociale. C'est une image (sociale) signifiante et complexe où s'intègrent l'expérience individuelle, les rapports sociaux
et les valeurs de la société".
Le contenu des représentations sociales est varié : opinions, images, croyances, stéréotypes, attitudes.
- ABRIC (1996) définit une représentation sociale comme "un ensemble organisé et hiérarchisé des jugements, des
attitudes et des information qu'un groupe social donné élaboré à propos d'un objet".
- JODELET (1989,1991), les représentation sociale sont "des formes de pensée sociale dite de sens commun partagées
et socialement élaborées, donnant lieu à des connaissances particulières (des savoirs)". Il a mis en avant 5 caractères
fondamentaux des représentations sociales:
1. Une représentation n'existe pas sans sujet ou sans sujet. Une représentation dépend à la fois des caractères de
l'un et de l'autre.
2. Une représentation sociale a un caractère imagé, dynamique. On ne peut pas séparer l'image des processus
constitutifs des représentations. Tout objet dont on est conscient est lié à une image dans notre tête.
3. Une représentation sociale possède un caractère symbolique et signifiant. L'individu symbolise l'objet qu'il
interprète en lui donnant un sens.
4. Une représentation sociale a un caractère constructif, elle construit et reconstruit la réalité. Toute représentation
sociale est subjective, donc toute réalité est une représentation. La réalité objective n'existe pas, car elle est
représentée, c'est à dire reconstruite en fonction des caractéristiques du sujet.
5. Une représentation sociale a un caractère autonome et créatif. Les représentations ne sont pas un simple reflet du
monde extérieur, elles participent à sa construction.
- ROUQUETTE et RATEAU (1998) ajoutent une dimension liée à:
•l'héritage: Nous apprenons les représentations sociales via l'éducation, la transmission (la famille, les amis, l'école, les
médias …). Chaque groupe a ses propres représentations qui sont transmises d'une génération à l'autre.
•l'altérité: Toutes les représentations sociales ne sont donc pas les mêmes pour tous les groupes sociaux.
La plupart des autres s'accordent à dire que la représentation sociale est un univers de structures cognitives
(croyances, opinions, stéréotypes, scripts, attitudes …) partagées par un ensemble d'individus (groupe social, culturel,
organisation …) et organisées autour d'une signification centrale, l'objet de la représentation.
Une représentation sociale sans objet n'existe pas. Il peut y avoir des objets sans représentation (JODELET, 1989).
Pour qu'il y ait une représentation sociale, il faut que l'objet soit conscient.
- MOLINER propose 5 critères essentiels pour qu'un objet soit considéré comme un objet de représentation sociale:
1. l'objet doit avoir un statut social, une importance pour les individus. Ce sont souvent des objets polymorphes,
composites, controversés.
2. l'objet doit être un sujet de communication entre les individus. La communication sociale est à l'origine de la
formation des représentations sociales. Un objet qui n'est pas un sujet de communication et d'interaction entre
les individus d'un groupe, il ne peut pas être un objet de représentation sociale.
3. l'objet doit être porteur d'un enjeu identitaire. Il est porteur d'un enjeu lié à l'identité du groupe et sa cohésion.
L'enjeu est identitaire lorsque le groupe s'est constitué autour de l'objet.
4. l'objet de représentation doit être inséré dans une dynamique sociale. Cette dynamique implique plusieurs groupes
qui interagissent à propose de l'objet (comparaison sociale à propos de l'objet).
5. l'objet ne doit pas être un sujet de savoir scientifique pour le groupe (l'objet est une pensée naïve). Les
connaissances scientifique ne sont pas élaborées collectivement via des interactions sociales puisque des instances
régulatrices contrôlent la diffusion et le validité des informations relatives à l'objet.
2) La diversité des objets explorés
-MOSCOVICI: La psychanalyse, son image et son public.
-DOISE a travaillé sur l'intelligence.
-SIMMEL sur la représentation sociale de l'argent.
-MARKOVA a travaillé sur la représentation sociale de la démocratie.
-HERZLICH sur la représentation sociale de la santé mentale et de la maladie.
**Selon MOSCOVICI, 3 dimensions déterminent le contenu d'une représentation sociale:
1. la dimension informative: L'ensemble des connaissances (naïves) relatives à l'objet détenu par l'individu.
C'est une dimension quantitative.
2. la dimension structurelle: Elle correspond à l'organisation dans laquelle se produisent les connaissances,
c'est le "champ de représentation". Chaque élément de la représentation sociale tire sa signification de
son statut et de ses relations avec les autres éléments dans ce champ.
3. la dimension évaluative attitudinale: Elle concerne l'orientation générale des individus (favorable ou
défavorable) par rapport à l'objet de la représentation sociale. Elle implique des prises de position
sélective, cohérente et structurée vis-à-vis de l'objet (positives ou négatives).
3) La genèse des représentations sociales
À l'origine des représentations sociales, il y a des processus qui sont à la fois psychologiques et sociaux. Il y a 2 processus:
•l'objectivation, qui renvoie à la façon dont un objet nouveau va être schématisé et imagé. C'est le passage d'un élément abst
peut être décomposé en 3 étapes:
1.la sélection des informations concernant l'objet (certaines vont être retenues, d'autres rejetées).
2.la schématisation figurative: les informations sélectionnées vont être agencées pour former un noyau figuratif.
3.le processus de naturalisation, c'est à dire que le noyau figuratif va devenir une réalité évidente.
•l'ancrage, qui renvoie à la façon dont un objet va être intégré dans le système de pensée préexistant. Il permet, d'après DO
réseau de catégories plus familières". Ce mécanisme comporte 2 aspects:
un processus d'interprétation et d'attribution des significations (utilité sociale). Les sujets vont attribuer une valeur
les informations vont être intégrées dans le système de pensée.
Ces 2 processus se produisent ensemble. En effet, nous construisons la réalité via nos représentations, en fonction de nos co
groupes et selon les contacts et les appartenances à différents groupes sociaux que l'individu se donne des savoirs, des croya
commune des objets sociaux.
Il n'y a pas de réalité sociale sans communication, sans interaction.
La majorité des chercheurs en psychologie sociale met en évidence 4 fonctions essentielles des représentations sociales:
•une fonction de savoir: les représentations sociales permettent de comprendre et d'expliquer la réalité. "Elles déterminent
permet d'échanger, de transmettre et diffuser ce savoir", RATEAU (1999).
•une fonction identitaire: elles définissent l'identité et permettent la sauvegarde de la spécificité des groupes. Les représe
dans le champ social et, en conséquence, l'élaboration d'une identité (sociale et personnelle).
•une fonction d'orientation: elles guident les comportements et les pratiques. Les représentations sociales interviennent dir
déterminant par exemple le type de relation pertinent pour l'individu. Elles sont donc des actions sur la réalité représentée p
•une fonction de justification: les représentations sociales permettent de justifier nos attitudes et notre comportement. C'
attitudes par rapport à l'objet représenté.
4) La complexité de la notion des représentations sociales
Il y a plusieurs modes de théorisations:
•la théorie du noyau central, avec les travaux d'ABRIC à l'université d'Aix-en-Provence et de MOLINER à Montpellier.
•la théorie des principaux organisateurs de DOISE, à Genève.
•la théorie anthropologique et culturelle développée à l'école des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris avec JODELET.
•le modèle bi-dimensionnel de MOLINER.
5) La théorie structurelle des représentations sociales, du Noyau Central,
Pour ABRIC (1976), toute représentation est constituée des éléments "périphériques" organisés autour d'une "noyau
central". Chaque système a un rôle spécifique et complémentaire l'un de l'autre.
Le noyau central est l'élément fondamental de la représentation car c'est lui qui détermine à la fois la signification et
l'organisation de la représentation.
C'est un ensemble des éléments cognitifs et normatifs les plus stables de la représentation, celui qui assure la
pérennité de la représentation sociale dans des contextes mouvants et évolutifs.
Les éléments qui ne font pas partie du noyau central vont constituer le système périphérique. Les éléments de ce
système s'organisent autour de son noyau central. Leur valeur et leur fonction sont déterminées par le noyau central.
Le système périphérique est la partie la plus accessible de la représentation, mais c'est aussi la partie la plus vivante
et la plus concrète de la représentation.
Le noyau central a 3 fonctions:
• une fonction stabilisatrice, car il résiste au changement.
• une fonction organisatrice.
• une fonction génératrice, car c'est lui qui donne son sens à la représentation.
Ce noyau est partagé par tous les individus qui appartiennent au groupe. Toute modification du noyau central entraîne
une transformation de la représentation sociale. Pour changer une représentation, il faut donc changer le noyau
central. Pour comparer 2 représentations sociales, il faut comparer leurs noyaux centraux.
Le système périphérique a aussi 3 fonctions:
• la concrétisation: il permet à la représentation sociale de s'inscrire dans la réalité, c'est un
intermédiaire entre le noyau central et le contexte.
• l'adaptation: si le contexte change, c'est le système périphérique qui va s'adapter car il est plus souple,
moins stable que le noyau central.
• la défense, c'est un pare-choc.
Ce système est plus souple, également plus varié et plus variable que le système central, il assure "de façon
instantanée le fonctionnement de la représentation comme grille de décryptage d'une situation", FLAMENT (1989).
Le système périphérique n'est pas partagé par tous, il permet une différence inter-individuelle que le noyau central
ne permet pas.
Pour conclure, les deux composantes sont complémentaires et fonctionnent comme une entité, ce qui peut expliquer
la caractéristique contradictoire des représentations sociales qui sont:
1. stables et rigides, car elles sont déterminées par un noyau central stable, consensuel, qui résiste au
changement.
2. souples et mouvantes, de par un système périphérique différenciateur qui permet aux expériences individuelles
d'intervenir.
VI - Méthode d'étude des représentations sociales
Il y a 3 orientations de recherche concernant les représentations sociales:
1. étudier l'impact de la structure sociale dans l'élaboration d'une représentation.
2. analyser la dynamique représentationnelle et ses caractéristiques structurelles, en relation avec les pratiques
sociales.
3. examiner le rôle régulateur des représentations sociales où elles interviennent en milieu réel.
Les instruments sont:
1. le questionnaire.
2. l'association libre.
3. l'entretien.
Merci beaucoup pour votre Attention
Votre Etudiante Samira
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Psychologie sociale. introd.

  • 1. PSYCHOLOGIE SOCIALE *INTRODUCTION 1) Émergence de la discipline La psychologie clinique se centre sur l'individu, son état pathologique, ... La psychologie du développement met l'accent sur l'ontogenèse de l'individu. La psychologie sociale s'intéresse à l'homme en tant qu'être social et soumis aux mutations contextuelles. Selon BARON et BYRNE, "la psychologie sociale est le domaine d'étude scientifique qui étudie la façon par laquelle le comportement, les sentiments ou les pensées d'un individu sont influencées ou déterminées par le comportement ou les caractéristiques des autres". Selon MOSCOVICI, la psychologie sociale est "la science du conflit entre la société et l'individu... L'objet de cette science est tous les phénomènes ayant trait à l'idéologie et à la communication, leur genèse, leur structure et leur fonction". Dans tous les cas, la psychologie sociale étudie la relation entre l'individu et le contexte. Elle se pose 2 questions: En quoi les processus mentaux, états mentaux et comportements sont-ils influencés par le contexte social? En quoi les processus mentaux, états mentaux et comportements influencent-ils le contexte social dans lequel ils se développent et se réalisent? Pour la psychologie sociale, cette relation est dialectique. La psychologie sociale étudie les comportements, les états mentaux et les processus mentaux qui se développent et se réalisent chez un individu en relation avec d'autres individus présents ou non, avec des constructions sociales résultant de l'interaction entre les individus, avec des systèmes matériels et symboliques construits ou modifiés par l'homme.
  • 2. Selon quels axes majeurs la psychologie sociale se construit-elle? Individuel ou social? Faut-il choisir entre TARDE ou DURKHEIM? Pour TARDE, les fais sociaux peuvent être étudiés comme des phénomènes psychologiques et notamment comme des processus d'imitation. Pour DURKHEIM, les faits collectifs et notamment les représentations sociales ont des dynamiques propres (collectives) et doivent être expliquées par d'autre phénomènes collectifs. 70 ans plus tard, on a eu le même débat entre TAJFEL et BERKOWITZ. Dans la psychologie sociale, on a 2 orientations: * la première, américaine et individualiste: la psychologie sociale est fortement rattachée à la discipline mère "psychologie sociale psychologique". L'unité d'analyse est l'individu singulier en interaction avec le milieu social. Cette orientation est fortement majeure dans le monde et très bien implantée dans les pays anglo-saxons. *la deuxième, française: la psychologie sociale est plus préoccupée par l'articulation avec les sciences humaines (anthropologie, sociologie, histoire). Dans cette orientation, on étudie les comportements et les conduites sociales en respectant l'arrière-fond culturel et historique dans lequel ils s'inscrivent. En 1984, MOSCOVICI a déclaré que dynamique sociale et dynamique individuelle sont inséparables."Il n'y a d'individu que pris dans un réseau social, et il n'y a de société que fourmillant d'individus divers, comme le moindre morceau de matière fourmille d'atome".
  • 3. 2) La spécificité de la psychologie sociale Pour DOISE, la spécificité de la psychologie sociale serait de proposer une articulation entre des niveaux d'analyse habituellement séparés dans les sciences sociales. Il y aurait 4 niveaux d'analyse: le niveau intra-individuel, qui met l'accent sur la manière dont les individus organisent leurs perceptions, leurs évaluations de l'environnement social et leurs comportements à l'égard des autres. Les interactions ne sont pas prises en considération. Par exemple, TAJFEL et WILKES qui ont découvert en 1963 le processus de catégorisation. *le niveau inter-individuel et stationnel, qui s'intéresse aux processus inter-individuels qui se réalisent dans une situation donnée. Par exemple, les travaux de SHERIF en 1935 sur la normalisation. *le niveau positionnel, qui prend en considération les interactions et les positions sociales (patron/employé, natif/immigré, ...). Par exemple, l'expérience de MILGRAM en 1963 sur la soumission à l'autorité. *le niveau idéologique, qui s'intéresse à la culture, aux croyances, ... Par exemple, l'expérience de BERRY en 67, qui a exécuté l'expérience de MILGRAM dans des pays différents. Une recherche se limite généralement à un seul niveau d'analyse mais c'est au travers de l'articulation de tous ces niveaux que l'on peut parvenir à une explication plus globale d'un phénomène. Comme le dit DOISE, "tout travail scientifique est nécessairement une abstraction de la réalité et ne peut englober l'ensemble de la réalité". Par exemple, DANNENMAIER & THUMIN ont démontré en 1964 l'effet d'accentuation sociale: ils ont demandé à des infirmières d'évaluer la taille de 3 personnes de leur institut: le directeur, leur supérieur et leur collègue. Plus le statut social est élevé, plus l'estimation de la taille est importante. Ainsi a été découvert l'effet d'accentuation sociale.
  • 4. MORSE & GERGEN ont démontré l'effet de contraste en 1970. LERNER en 1965 avec l'expérience "la croyance en un monde juste", montre que les sujets justifient des choix parfois dus au hasard. MOSCOVICI a définit une caractéristique de la psychologie sociale, le regard psychosocial: le psychologue et le sociologue utilisent une grille de lecture binaire (séparation de l'objet et du sujet), alors que le psychologue social a un regard psychosocial qui se traduit par une lecture ternaire: * l'ego, le sujet individuel. * l'objet, physique ou social. * l'alter, une autre personne ou groupe. Il existe 2 manières de percevoir l'alter: l'alter ego, un autre semblable à l'ego (les études sur le conformisme: comparaison sociale avec quelqu'un semblable). l'alter, un autre différent (les recherches sur l'innovation, la minorité: comparaison sociale avec quelqu'un de différent). Il y a 2 mécanismes psychologiques qui illustrent cette relation ternaire: *la facilitation sociale consiste en ce que la simple présence d'un individu ou d'un groupe a pour effet qu'un individu préfère ou apprend mieux les réponses les plus familières et les moins originales (réponses dominantes, communes à tous). *l'influence sociale consiste en ce qu'un individu est soumis à la pression d'une autorité ou d'un groupe (obéissance à l'autorité, MILGRAM.
  • 5. 3) Les théories en psychologie sociale Une théorie est un ensemble de propositions reliées logiquement qui classent, expliquent un ensemble de phénomène. Ces propositions doivent prévoir certains comportements ou effets inobservés, elles doivent être cohérentes et testables. Il y a 3 types de théories: •les théories paradigmatiques, comme la théorie des champs de LEWIN (le champ social comprend 3 composantes: l'espace vécu, la personne, l'environnement physique et social). L'objectif de ces théories est de proposer une vision globale des relations et des comportements humains. •les théories phénoménologiques, qui expliquent des phénomènes fondamentaux comme l'influence, le conformisme, la normalisation,...
  • 6. •les théories opératoires, comme la théorie de la dissonance cognitive deFESTINGER, qui expliquent un ensemble de faits ou de phénomènes. 4) Les principes de la psychologie sociale Il est impossible d'isoler l'individu du champ social, et l'individu n'est pas un simple reflet du champ social, c'est un sujet acteur de son comportement. Il n'y a pas de partage entre psychique et social. La psychologie sociale n'est pas le fait de rajouter une dimension objective aux phénomènes subjectifs ni le contraire. On a affaire à l'individu à l'individu et au collectif indiscernable. La subjectivité est importante dans les représentations du réel, tout comme la situation est importante dans la détermination du comportement. La réactivité: les individus sont confrontés à des réponses sociales qu'ils ont contribué à créer.
  • 7. I - La recherche Une recherche a 2 objectifs: décrire un ensemble de phénomènes de manière objective si c'est possible. établir des causes à l'origine de ces phénomènes et proposer des modèles (théories) capables de prédire des phénomènes futurs. Il y a des recherches fondamentales et des recherches appliquées. Si l'objectif est de découvrir de nouvelles connaissances, la recherche est fondamentale. Si l'objectif est de résoudre un problème, on parle de recherche appliquée. 1/Les méthodes en psychologie sociale l'observation: se passe sur le terrain, en enquête. la méthode expérimentale: se déroule en laboratoire. Une recherche se réalise en 7 étapes: 1 - Définir la question de départ. 2 - Explorer les références. 3 - Définir la problématique. 4 - Construire le modèle d'analyse. 5 - Observer, aller sur le terrain. 6 - Analyser les données. 7 - Aonclure. L'opérationnalisation des variables consiste à passer du stade conceptuel et abstrait de la recherche à celui des manifestations comportementales observables. La problématique détermine la méthode expérimentale.
  • 8. II - L'identité Depuis quelques années, l'idée de l'identité connaît un grand succès, aussi bien dans le champ des sciences humaines qu'en dehors. Cette notion fait partie de notre langage familier, ce qui laisse croire qu'elle est facilement définissable. Mais quand il faut en donner une définition scientifique, on est tout de suite frappé par sa complexité. On utilise souvent ce concept avec des qualificatifs: identité collective, sociale, intellectuelle, nationale, culturelle, ethnique, professionnelle, politique, ... C'est une notion complexe qui a un caractère paradoxale. 1)Définition du concept JAMES, COOLEY et MEAD définissent l'identité comme une conception de soi."Concepts de soi", "image de soi", "représentation de soi", "conscience de soi"sont souvent utilisés pour traiter le phénomène identitaire. JAMES définit l'identité en faisant la distinction entre le Je et le Moi. Le Soi est composé d'un Je connaissant et d'un Moi connu. Je, c'est la partie du Soi qui perçoit, mobilise des souvenirs et élabore des projets. Le Moi est la partie du Soi connue par le Je, et qui est composé de 3 éléments: •le Moi matériel. •le Moi social. •le Moi spirituel. Pour JAMES, le Soi est la "Somme totale de tout ce que l'individu peut appeler sien". L'approche phénoménale de L'ÉCUYER. Il met l'accent sur le concept de soi comme système multidimensionnel et hiérarchique. "Tantôt le soi, perçu en tant que fruit de l'interaction sociale; tantôt encore le si constitue une entité subjective plus ou moins fortement influencée par l'inconscient". L'ÉCUYER s'intéresse à la façon dont l'individu se voit lui-même en tant qu'objet d'évaluation.
  • 9. Le concept de soi est composé de 3 niveaux d'organisation: les structures du Soi (5 structures: Soi matériel, Soi personnel, Soi adaptatif,Soi social, Soi non-soi). les sous-structures du Soi (10 subdivisions des 5 structures précédentes). les catégories du Soi (28 catégories traduisant l'expérience directe de soi). "Le Soi, une structure qui donne lieu à l'émergence d'un profond sentiment d'unité, de cohérence, de stabilité, de permanence dans le temps et permet à l'individu de se reconnaître d'un moment à l'autre par rapport à lui-même et par rapport aux autres". Pour l'approche interactionniste de MEAD: les individus agissent à l'égard des objets en fonction du sens qu'ils attribuent à ces objets. les interactions entre les individus sont les producteurs de ce sens. l'identité naît des interactions. L'interaction se conçoit entre au moins deux individus, groupes, ... Elle s'opère par les conduites symboliques que sont le jeu et le langage verbal et non-verbal. L'interaction est une action sur autrui. MEAD est l'un des premiers à remettre en causes certaines approches en psychologie qui traitent l'identité comme une sorte d'entité attachée à l'individu pris isolément. Pour lui, le Soi ne peut pas être un phénomène purement personnel. Le Soi d'une personne se développe à partir des jugements qu'autrui fait d'elle dans un contexte social. Le Soi d'une personne se construit par 2 processus d'organisation: les attitudes d'autres individus envers elle et envers eux-même. les attitudes sociales d'"autrui généralisé". Mais les Soi de tous les individus sont-ils interchangeables ? Comment rendre compte de la spécificité de chaque Soi alors que le processus constitutif du Soiest identique pour chaque individu ? Tout Soi a sa propre individualité, son modèle unique, il y a des variations individuelles. MEAD distingue 2 aspects dans le Soi: le Moi, qui représenterait le Soi en tant qu'objet. Il est constitué par l'ensemble des rôles assignés par l'entourage, intériorisés et assumés par l'individu. le Je, qui représenterait le Soi en tant que sujet acteur. Il concerne l'aspect personnel, créatif et spontané de la conduite, c'est lui qui répond aux sollicitations sociales (attitudes d'autrui intériorisées). Le Soi émerge d'une conversation entre le Moi et le Je. Pour TAP, l'identité est une réalité intime, un ressenti. C'est un sentiment toujours remis en question. L'identité est aussi un processus social qui prend et trouve sa source dans le regard de l'autre et dans l'interprétation que nous en faisons. C'est un processus actif de représentation dû à un travail collectif.
  • 10. 2) Les caractéristiques de l'identité a) Les paradoxes L'identité présente 2 significations pratiquement opposées: - Elle renvoie au caractère de ce qui est identique. - Elle signifie aussi le caractère de ce qui est singulier. Pour TAP, l'identité se développe dans "une incessante confrontation entre l'identique et l'altérité, la similitude et la différence". Selon CODOL, chaque individu a 2 besoins: 1. le besoin d'être original, de se différencier des autres. 2.le besoin d'être reconnu, d'être comme tout le monde. *Le deuxième paradoxe est lié au fait que l'individu doit penser aux autres pour penser à lui-même, c'est la "décentration". C'est dans la relation avec autrui que l'individu prend conscience de lui-même. *Le troisième paradoxe est que l'individu hésite entre la stabilité, être soi-même encore, et les désirs et les projets qui nécessitent un changement. La conscience de Soi doit être accompagnée de ce qu'on appelle la cohérence, la stabilité, l'unité de sens. La stabilité de son identité se construit sur la négation de sa variabilité. Pour TAP, "l'identité se conjugue entre la séparation et le lien social, la distinction et la similitude, la stabilité et le changement". Pour CAMILLERI, on ne peut jamais considérer l'identité comme une réalité achevée et stable, elle n'est ni une substance ni une donnée immédiate. *Le quatrième paradoxe, c'est la dichotomie identité personnelle et identité sociale. Comme le dit KASTERSZTEIN, l'identité est "une structure polymorphe et dynamique basée sur des éléments constitutifs psychologiques et sociaux". L'identité sociale est la somme des relations d'inclusion et d'exclusion par rapport aux sous-groupes constitutifs d'une société. L'identité personnelle renvoie à la perception subjective qu'a un sujet de son individualité, la conscience de soi, la définition de soi. Il y a une correspondance entre l'objectif et le subjectif qui s'inscrit dans une relation dialectique entre l'individuel et le social, entre les besoins personnels et sociaux.
  • 11. b) La complexité On a une diversité terminologique du phénomène identitaire. On utilise la notion d'identité pour parler des groupes, des individus, des nations, des entreprises, ... On a également une diversité des approches tant théoriques que méthodologiques traitant de la question de l'identité. C'est une notion polémique. Comme le dit LEVI-STRAUS, "la notion d'identité se situe à plusieurs carrefours et intéresse la plupart des disciplines en sciences humaines telles que la philosophie, la psychologie, la sociologie, l'histoire, les sciences politiques, les sciences de l'éducation, l'économie". C'est une notion qui a une connotation idéologique. On pense à l'identité quand il y a une crise, un changement de contexte. Travailler la notion d'identité, "c'est s'engager dans des débats idéologiques fondamentaux, et particulièrement celui concernant l'histoire et le devenir réciproque des personnes, des groupes et des institutions sociales". Pour TAP, l'identité "n'est pas un état ou un avoir, elle ne se saisit que dans la crise et ne se maintient que par la prise. Elle trouve sans cesse appui sur de nouvelles identifications". Mais l'identité n'est pas une simple contradiction entre le stable et la variance, le collectif et l'individuel, c'est un paradoxe structurant de l'individu, le fondement de notre existence. C'est un ensemble de processus dialectiques synchroniques, une dynamique de l'entre-deux. L'identité est un phénomène transitionnel qui émerge au sein d'une opération dialectique complexe à l'intérieur (image de soi) et à l'extérieur du sujet (image renvoyée par autrui). Les caractéristiques telles que le sexe, l'âge, la profession, ... confèrent à l'individu une place et un rôle déterminants dans la définition de son identité. Pour TAP, "mon identité, c'est donc ce qui me rend semblable à moi- même et diffère des autres, c'est ce par quoi je me sens existé en tant que personne et en tant que personnage social ( rôle, fonctions et relations ), c'est ce par quoi je me définis et me connais, me sens accepté et reconnu, ou rejeté et méconnu par autrui ou par mes groupes".
  • 12. III - Les groupes Les groupes auxquels on appartient ou non et les relations entre les groupes sont constituant de notre identité directe ( groupe social, culturel, ethnique, de référence, idéologique... ). Il y a des situations, ou les frontières entre les groupes sont clairs et fortes ( les étrangers et les marocains … ). Certains groupes se confondent ( blanc, étudiant, de droite … ). Quels facteurs doit-on prendre en considération pour définir un groupe ? La structure, sa durée, le nombre de ses membres, leur but, ... ? ALLPORT, ADORNO et DOLLARD, les premiers à s'intéresser au groupe, l'ont appréhendé à partir des processus psychologiques individuels. 1) La dynamique des groupes À partir des années 50, LEWIN considère que le groupe est plus que la somme mathématique de ses membres. La théorie lewinienne repose sur un principe gestaltiste : un tout est autre chose que la somme de ses éléments. C'est la manière dont ces éléments s'agencent et se structurent entre eux qui le caractérise. Pour Lewin, le groupe a une réalité propre, dynamique, il forme un système d'interdépendance entre: •ses membres qui ont un but commun. •ses valeurs. •ses normes. •ses modalités de communication et de commandement. •les statuts et les rôles de ses membres. Si l'un de ces éléments varie, les autres varient aussi. 2) Groupes et catégories sociales, SHAW ajoute que les membres d'un groupe, pendant un certain temps, interagissent, s'influencent mutuellement et se perçoivent comme un "nous". Dans ce cas, en présence d'un sentiment d'appartenance, on parle de catégories sociales (ethnique, culturelle, ...).
  • 13. Un groupe est une réalité concrète (interaction, interdépendance). Une catégorie est une réalité psychologique (entité cognitive) fondée sur l'appartenance et les processus de différenciation et d'identification, se percevoir comme un "nous". Le groupe avant d'être une réalité concrète, est une réalité psychologique, alors qu'en tant qu'entité cognitive, la catégorie ne requiert pas nécessairement l'existence d'interactions réelles ou symboliques pour exister. Pour TAJFEL et TURNER, "le groupe est un ensemble d'individus qui se perçoivent comme appartenant émotionnellement à une même catégorie sociale". Pour VINSONNEAU, le groupe social pourrait être formé par des individus que rassemblent: • des structures formelles (institution, profession, ...). • des structures informelles (idéologies, religion,politique, ...). • certains attributs de leur personne (sexe, ethnie ..) • l'enracinement dans une communauté d'origine (nation, région, famille …) • la projection dans une entreprise collective (loisirs, créations professionnelles ou extra-professionnelles …). • le partage d'un sort commun. 3) Endogroupe, exogroupe et groupe de référence, Il y a des groupes de référence et des groupes d'appartenance. Pour TAJFEL, nos conduites, nos attitudes, nos comportements, nos représentations, notre identité, sont déterminées par la conscience de notre appartenance à des groupes et non-appartenance à d'autres groupes. Le groupe auquel on appartient est l’Endogroupe, et le groupe auquel on n'appartient pas est l‘Exogroupe. Il arrive parfois que l'individu se réfère à un groupe auquel il n'appartient pas. Ce groupe est alors appelé "groupe de référence". Le groupe de référence a 2 fonctions: * Nnormative: l'individu va adopter les valeurs du groupe. •Comparative: on est toujours en comparaison sociale, avec d'autres groupes, ce qui donne l'auto-évaluation. Il faut se demander pourquoi se référer à un autre groupe que celui auquel on appartient réellement.
  • 14. IV - Identités, catégorisation et relations entre groupes, Quand les individus d'un groupe rentrent en interaction avec d'autres groupes, on peut observer plusieurs processus psychologiques qui influencent leur comportement. 1) La catégorisation sociale Pour TAJFEL, la catégorisation est le processus fondamental des phénomènes de discrimination inter-groupes. Pour DESCHAMPS, ce processus est à l'origine de l'identité du groupe. La catégorisation est le fait de regrouper des objets, qui ont les mêmes caractères et qui partagent des propriétés communes, en même catégorie. Sa fonction est de simplifier l'environnement, de mieux le maîtriser, car notre capacité cognitive est limitée. La catégorisation a deux effets sur la perception des objets: •l'effet de contraste : la catégorisation renforce les différences perçues entre les éléments appartenant à des catégories différentes. •l'effet d'assimilation : la catégorisation accentue les similitudes entre les éléments qui font partie de la même catégorie. La catégorisation sociale a les mêmes fonctions et les mêmes effets, mais ses objets sont des individus. Le processus de catégorisation sociale est peut être à la base des stéréotypes. Les individus appartenant à la même catégorie se ressemblent tous, on va donc homogénéiser. La catégorisation sociale nous permet, face à un individu, de: •de nous former une impression et de le juger rapidement. •de faire des inférences sur sa personnalité. •de faire des prédictions sur son comportement. •d'adapter notre comportement par rapport à lui.
  • 15. On peut faire des stéréotypes sans êtres racistes, en revanche pour être raciste il faut faire des stéréotypes. La catégorisation a 2 aspects ou 2 fonctions: •Inductif: assigner un individu à une catégorie. •Déductif : lui associer les caractéristiques des catégories. "Les stéréotypes désignent des images rigides, répétées et constantes dans notre tête, simplificatrices et pas toujours de bonne qualité qui fonctionnent comme des filtres entre la réalité objective et l'idée que l'on s'en fait",LIPPMANN. Pour ASHMORE et DEL BOCA, "un stéréotype est un ensemble de croyances partagé par un ensemble d'individus à propos d'un groupe social". Pour ZANNA et OLSON, un préjugé est "un ensemble de caractéristiques attribuées à un groupe social". Les stéréotypes sont des généralisations excessives, en tant que telles ces généralisations sont toujours déformées. Quand on Stéréotypise un individu, on a un jugement Stéréotypique, qui n'est en fait qu'une homogénéisation. Un préjugé est un jugement a priori, une opinion pré-conçue relative à un groupe donné ou à une catégorie sociale. "Le préjugé est une attitude négative ou une prédisposition à adopter un comportement négatif envers un groupe, ou les membres de ce groupe, qui se repose sur une exagération erronée et rigide.", ALLPORT. Il y a des différences entre stéréotypes et préjugés. Stéréotypes Peuvent être négatifs ou positifs Ont une valeur de connaissances, de croyances Sont des croyances collectives, partagées et consensuelles. Ils sont appris et transmis socialement On peut avoir des stéréotypes qui ne se traduisent pas en préjugé Préjugés Ont une valeur négative Ont une charge affective et émotionnelle, témoignent d'un fort sentiment d'hostilité Sont de nature individuelle et expriment des sentiments éprouvés subjectivement Supposent obligatoirement l'existence des stéréotypes
  • 16. 2) Discrimination et catégorisation sociale "Lorsqu'un individu se montre hostile envers d'autres individus d'un autre groupe",TAJFET et TURNER.La discrimination correspond à un comportement négatif non justifiable produit à l'encontre des membres d'un groupe donné. Elle est la mise en acte des stéréotypes et des préjugés. **Les stéréotypes ont des effets: •les conséquences de la discrimination et de la stigmatisation: sur les émotions (sentiments d'injustice, tristesse, honte, d'impuissance, de non contrôle, hostilité, méfiance …). sur la construction identitaire (identité dévalorisée, baisse de l'estime de soi, forte identification à l‘Endogroupe, ). stratégies pour protéger le soi (attribution de son échec à la discrimination …). •les prophéties auto-réalisatrices. Dans certains cas, les membres d'un groupe stéréotypé vont eux-mêmes se conformer, d'une manière non consciente, aux attentes stéréotypées qu'autrui entretient à leur égard (effets Pygmalion ou Rosenthal). Les prophéties se réalisent en 2 étapes: comportement à l'égard de la personne cible du stéréotype, en harmonie avec le stéréotype. la cible produit un comportement correspondant à ce que l'on attend d'elle. •la menace du stéréotype: "le fait de savoir que l'on est la cible d'un stéréotype peut faire baisser ses propres performances", STEELE et ARONSON. c'est la pression que rencontre un individu lorsqu'il se trouve en situation de risquer de confirmer un stéréotype négatif pertinent pour le soi. ça serait le risque et la peur de confirmer le stéréotype qui est à l'origine de cette menace. "Ils sont tous pareils, nous sommes différents". La catégorisation sociale conduit l'individu à faire la différence entre son groupe (l'endogroupe) et les autres groupes (les exogroupes). Effet d'assimilation → Comportement de favoritisme de son groupe. Effet de contraste → Comportement de dé-favoritisme de l'exogroupe. Ce processus d'imaginer la société comme endogroupe et exogroupe entraîne des comportements discriminatoires. Le mécanisme de comparaison sociale joue un rôle fondamental dans ce phénomène. Festinger (1950-1954) : comparaison sociale inter-individuel, phénomènes d'évaluation/auto-évaluation.
  • 17. Pour TAJFEL, la comparaison sociale est accompagnée par la catégorisation sociale. Avec TAJFEL, on se différencie d'autrui alors qu'avec FESTINGER, on trouve des ressemblances avec autrui, c'est le processus d'identification. Par la comparaison, chez TAJFEL, on cherche à favoriser son groupe et à handicaper l'exogroupe. Une valeur positive de son groupe → Identité positive. Les individus ont un besoin fondamental de s'évaluer positivement. La tendance à favoriser l'endogroupe trouve sa source dans le besoin d'une estime de soi positive et de préserver une image positive de son identité. Pour résumer cette pensée de TAJFEL: 1*Besoin de positivité: l'appartenance à un groupe est déterminante pour réaliser ses sentiments de positivité. Plusieurs appartenances sont possibles pour renforcer les aspects positifs de son identité. 2*Connotations positives ou négatives des groupes: soit son groupe est perçu positivement et l'identité sociale est positive, donc l'estime de soi est positive, soit le groupe est perçu négativement, alors l'identité sociale est négative donc l'estime de soi est négative. 3*Quand la comparaison sociale n'est pas favorable au groupe d'appartenance, l'identité sociale est insatisfaisante: l'individu met en places des stratégies pour changer sa situation et avoir une identité sociale positive (image de soi positive). 4*Si la situation intergroupe est perçue comme stable et légitime: les stratégies sont individuelles, on a le rejet du groupe et la volonté d'appartenir à d'autres groupes perçus plus positifs (stratégie de mobilité sociale), mais si la mobilité sociale n'est pas possible, on recours à des comparaisons sociales intragroupes. 5*Si la situation intergroupe perçue comme instable et illégitime, les stratégies peuvent être individuelles dans le cas où il est possible de changer de groupe, mais si la mobilité n'est pas possible, les stratégies sont collectives, on valorise son groupe, on redéfinit des caractéristiques du groupe jugées négatives, on justifie des attributs jugés négatifs. On peut voir également une rupture avec le groupe dominant. On essaie de rendre distinct son groupe ou la revendication de la différence, on adopte un style de comportement minoritaire. On a aussi la création de conflits, de désaccord avec la majorité.
  • 18. "Des comparaisons aboutissant à une différence positive entre le groupe d'appartenance et un autre groupe d'appartenance et un autre groupe produisent un haut prestige : des comparaisons impliquant une différence négative entraînent un bas prestige", TAJFEL. TAJFEL & TURNER propose le modèle du "continuum soi-groupe" de l'identité. Selon ce modèle, les deux axes de l'identité "personnel/social" s'excluent mutuellement. Si l'identité sociale est saillante, l'identité personnelle est moins présente, et vice-versa. Cette théorie de l'identité sociale de TAJFEL & TURNER a suscité de nombreux points de vue contradictoires. Pour certains chercheurs, les idées qu'elle propose sont originales, c'est une théorie universaliste. Pour d'autres, elle pourrait être simplificatrice, et l'hypothèse du continuum soi/groupe qui s'excluent mutuellement a été remise en question par plusieurs chercheurs comme DESCHAMPS. Malgré tout, la TIS de TAJFEL & TURNER est un apport très important. V - Représentations sociales Cette notion occupe une place majeure dans la recherche en psychologie sociale. C'est une théorie française enseignée dans toutes les facultés de psychologie en France. La recherche française en psychologie sociale s'articule autour de 3 théories: •les représentations sociales. •la communication. •la régulation sociale des fonctionnements cognitifs. En 1898, DURKHEIM a publié un article qui s'intitule Représentations individuelles et représentations collectives. Pour lui, les représentations collectives désignent des formes de pensée partagées par une société. Ces représentations collectives orientent les conduites et définissent les normes acceptées ou non dans la société. MOSCOVICI publie en 1961 La psychanalyse, son image et son public, livre fondateur de la théorie des représentations sociales.
  • 19. 1) Qu'est ce qu'une représentation sociale? - HERZLICH (1972) : "Une représentation sociale est un processus de construction mentale et symbolique de la réalité sociale. C'est une image (sociale) signifiante et complexe où s'intègrent l'expérience individuelle, les rapports sociaux et les valeurs de la société". Le contenu des représentations sociales est varié : opinions, images, croyances, stéréotypes, attitudes. - ABRIC (1996) définit une représentation sociale comme "un ensemble organisé et hiérarchisé des jugements, des attitudes et des information qu'un groupe social donné élaboré à propos d'un objet". - JODELET (1989,1991), les représentation sociale sont "des formes de pensée sociale dite de sens commun partagées et socialement élaborées, donnant lieu à des connaissances particulières (des savoirs)". Il a mis en avant 5 caractères fondamentaux des représentations sociales: 1. Une représentation n'existe pas sans sujet ou sans sujet. Une représentation dépend à la fois des caractères de l'un et de l'autre. 2. Une représentation sociale a un caractère imagé, dynamique. On ne peut pas séparer l'image des processus constitutifs des représentations. Tout objet dont on est conscient est lié à une image dans notre tête. 3. Une représentation sociale possède un caractère symbolique et signifiant. L'individu symbolise l'objet qu'il interprète en lui donnant un sens. 4. Une représentation sociale a un caractère constructif, elle construit et reconstruit la réalité. Toute représentation sociale est subjective, donc toute réalité est une représentation. La réalité objective n'existe pas, car elle est représentée, c'est à dire reconstruite en fonction des caractéristiques du sujet. 5. Une représentation sociale a un caractère autonome et créatif. Les représentations ne sont pas un simple reflet du monde extérieur, elles participent à sa construction. - ROUQUETTE et RATEAU (1998) ajoutent une dimension liée à: •l'héritage: Nous apprenons les représentations sociales via l'éducation, la transmission (la famille, les amis, l'école, les médias …). Chaque groupe a ses propres représentations qui sont transmises d'une génération à l'autre. •l'altérité: Toutes les représentations sociales ne sont donc pas les mêmes pour tous les groupes sociaux. La plupart des autres s'accordent à dire que la représentation sociale est un univers de structures cognitives (croyances, opinions, stéréotypes, scripts, attitudes …) partagées par un ensemble d'individus (groupe social, culturel, organisation …) et organisées autour d'une signification centrale, l'objet de la représentation. Une représentation sociale sans objet n'existe pas. Il peut y avoir des objets sans représentation (JODELET, 1989). Pour qu'il y ait une représentation sociale, il faut que l'objet soit conscient.
  • 20. - MOLINER propose 5 critères essentiels pour qu'un objet soit considéré comme un objet de représentation sociale: 1. l'objet doit avoir un statut social, une importance pour les individus. Ce sont souvent des objets polymorphes, composites, controversés. 2. l'objet doit être un sujet de communication entre les individus. La communication sociale est à l'origine de la formation des représentations sociales. Un objet qui n'est pas un sujet de communication et d'interaction entre les individus d'un groupe, il ne peut pas être un objet de représentation sociale. 3. l'objet doit être porteur d'un enjeu identitaire. Il est porteur d'un enjeu lié à l'identité du groupe et sa cohésion. L'enjeu est identitaire lorsque le groupe s'est constitué autour de l'objet. 4. l'objet de représentation doit être inséré dans une dynamique sociale. Cette dynamique implique plusieurs groupes qui interagissent à propose de l'objet (comparaison sociale à propos de l'objet). 5. l'objet ne doit pas être un sujet de savoir scientifique pour le groupe (l'objet est une pensée naïve). Les connaissances scientifique ne sont pas élaborées collectivement via des interactions sociales puisque des instances régulatrices contrôlent la diffusion et le validité des informations relatives à l'objet. 2) La diversité des objets explorés -MOSCOVICI: La psychanalyse, son image et son public. -DOISE a travaillé sur l'intelligence. -SIMMEL sur la représentation sociale de l'argent. -MARKOVA a travaillé sur la représentation sociale de la démocratie. -HERZLICH sur la représentation sociale de la santé mentale et de la maladie. **Selon MOSCOVICI, 3 dimensions déterminent le contenu d'une représentation sociale: 1. la dimension informative: L'ensemble des connaissances (naïves) relatives à l'objet détenu par l'individu. C'est une dimension quantitative. 2. la dimension structurelle: Elle correspond à l'organisation dans laquelle se produisent les connaissances, c'est le "champ de représentation". Chaque élément de la représentation sociale tire sa signification de son statut et de ses relations avec les autres éléments dans ce champ. 3. la dimension évaluative attitudinale: Elle concerne l'orientation générale des individus (favorable ou défavorable) par rapport à l'objet de la représentation sociale. Elle implique des prises de position sélective, cohérente et structurée vis-à-vis de l'objet (positives ou négatives).
  • 21. 3) La genèse des représentations sociales À l'origine des représentations sociales, il y a des processus qui sont à la fois psychologiques et sociaux. Il y a 2 processus: •l'objectivation, qui renvoie à la façon dont un objet nouveau va être schématisé et imagé. C'est le passage d'un élément abst peut être décomposé en 3 étapes: 1.la sélection des informations concernant l'objet (certaines vont être retenues, d'autres rejetées). 2.la schématisation figurative: les informations sélectionnées vont être agencées pour former un noyau figuratif. 3.le processus de naturalisation, c'est à dire que le noyau figuratif va devenir une réalité évidente. •l'ancrage, qui renvoie à la façon dont un objet va être intégré dans le système de pensée préexistant. Il permet, d'après DO réseau de catégories plus familières". Ce mécanisme comporte 2 aspects: un processus d'interprétation et d'attribution des significations (utilité sociale). Les sujets vont attribuer une valeur les informations vont être intégrées dans le système de pensée. Ces 2 processus se produisent ensemble. En effet, nous construisons la réalité via nos représentations, en fonction de nos co groupes et selon les contacts et les appartenances à différents groupes sociaux que l'individu se donne des savoirs, des croya commune des objets sociaux. Il n'y a pas de réalité sociale sans communication, sans interaction. La majorité des chercheurs en psychologie sociale met en évidence 4 fonctions essentielles des représentations sociales: •une fonction de savoir: les représentations sociales permettent de comprendre et d'expliquer la réalité. "Elles déterminent permet d'échanger, de transmettre et diffuser ce savoir", RATEAU (1999). •une fonction identitaire: elles définissent l'identité et permettent la sauvegarde de la spécificité des groupes. Les représe dans le champ social et, en conséquence, l'élaboration d'une identité (sociale et personnelle). •une fonction d'orientation: elles guident les comportements et les pratiques. Les représentations sociales interviennent dir déterminant par exemple le type de relation pertinent pour l'individu. Elles sont donc des actions sur la réalité représentée p •une fonction de justification: les représentations sociales permettent de justifier nos attitudes et notre comportement. C' attitudes par rapport à l'objet représenté. 4) La complexité de la notion des représentations sociales Il y a plusieurs modes de théorisations: •la théorie du noyau central, avec les travaux d'ABRIC à l'université d'Aix-en-Provence et de MOLINER à Montpellier. •la théorie des principaux organisateurs de DOISE, à Genève. •la théorie anthropologique et culturelle développée à l'école des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris avec JODELET. •le modèle bi-dimensionnel de MOLINER.
  • 22. 5) La théorie structurelle des représentations sociales, du Noyau Central, Pour ABRIC (1976), toute représentation est constituée des éléments "périphériques" organisés autour d'une "noyau central". Chaque système a un rôle spécifique et complémentaire l'un de l'autre. Le noyau central est l'élément fondamental de la représentation car c'est lui qui détermine à la fois la signification et l'organisation de la représentation. C'est un ensemble des éléments cognitifs et normatifs les plus stables de la représentation, celui qui assure la pérennité de la représentation sociale dans des contextes mouvants et évolutifs. Les éléments qui ne font pas partie du noyau central vont constituer le système périphérique. Les éléments de ce système s'organisent autour de son noyau central. Leur valeur et leur fonction sont déterminées par le noyau central. Le système périphérique est la partie la plus accessible de la représentation, mais c'est aussi la partie la plus vivante et la plus concrète de la représentation. Le noyau central a 3 fonctions: • une fonction stabilisatrice, car il résiste au changement. • une fonction organisatrice. • une fonction génératrice, car c'est lui qui donne son sens à la représentation. Ce noyau est partagé par tous les individus qui appartiennent au groupe. Toute modification du noyau central entraîne une transformation de la représentation sociale. Pour changer une représentation, il faut donc changer le noyau central. Pour comparer 2 représentations sociales, il faut comparer leurs noyaux centraux. Le système périphérique a aussi 3 fonctions: • la concrétisation: il permet à la représentation sociale de s'inscrire dans la réalité, c'est un intermédiaire entre le noyau central et le contexte. • l'adaptation: si le contexte change, c'est le système périphérique qui va s'adapter car il est plus souple, moins stable que le noyau central. • la défense, c'est un pare-choc. Ce système est plus souple, également plus varié et plus variable que le système central, il assure "de façon instantanée le fonctionnement de la représentation comme grille de décryptage d'une situation", FLAMENT (1989). Le système périphérique n'est pas partagé par tous, il permet une différence inter-individuelle que le noyau central ne permet pas.
  • 23. Pour conclure, les deux composantes sont complémentaires et fonctionnent comme une entité, ce qui peut expliquer la caractéristique contradictoire des représentations sociales qui sont: 1. stables et rigides, car elles sont déterminées par un noyau central stable, consensuel, qui résiste au changement. 2. souples et mouvantes, de par un système périphérique différenciateur qui permet aux expériences individuelles d'intervenir. VI - Méthode d'étude des représentations sociales Il y a 3 orientations de recherche concernant les représentations sociales: 1. étudier l'impact de la structure sociale dans l'élaboration d'une représentation. 2. analyser la dynamique représentationnelle et ses caractéristiques structurelles, en relation avec les pratiques sociales. 3. examiner le rôle régulateur des représentations sociales où elles interviennent en milieu réel. Les instruments sont: 1. le questionnaire. 2. l'association libre. 3. l'entretien.
  • 24. Merci beaucoup pour votre Attention Votre Etudiante Samira TASSA