1. Lipome Intradural Rachidien
A propos d’un cas
Norbert MANZO1, Daniel MEMIA-ZOLO1, Ulf NESTLER1, Nidal SALLOUM1, André WARTER3, Didier SMADJA2
Neurochirurgie1, Neurologie2 et Anatomopathologie3
Centre Hospitalier Universitaire de Fort de France - MARTINIQUE
INTRODUCTION
Tumeur rare considérée comme malformation congénitale, le lipome intra dural rachidien représente
1% de l’ensemble des tumeurs de la moelle. Les auteurs rapportent ici un cas clinique illustrant les diffi-
cultés thérapeutiques et l’évolution particulière de ce type de tumeur.
MATERIEL ET METHODE
Jeune patient de 18 ans consulte devant l’apparition, huit
mois après une chute sur le dos d’une hauteur d’un mè-
tre, une discrète rachialgie et surtout des troubles de la
marche ayant débutés par une boiterie progressivement
suivie d’une parésie de la jambe droite associée à des si-
gnes pyramidaux et de signes sensitifs sous-lésionnels à
type de crampes, dysesthésie de niveau supérieur C6.
Il a été mis en évidence par IRM une lésion hyper inten-
se en T1 et T2, intra canalaire, intra-durale, extra médul-
laire et d’aspect bien limité. Il n’existait pas de dysra-
phisme ni d’association lésionelle à un méningocèle ou
une myelo-méningocèle. Il a été opéré et a bénéficié
d’une laminectomie puis d’une exérèse partielle de la lé-
sion. Histologiquement, il s’agissait d’un lipome. Les sui-
tes immédiates ont été marquées par une fistule de LCR
et cliniquement une récupération partielle. Une reprise
Photo 1 : IRM médullaire en séquence T2, coupe axiale, ni-
évolutive est survenue à deux ans de recul à la fois sur veau dorsal. Remarquer l’aspect bien limité de la moelle et
du lipome qui apparaît hyper-intense.
les plans cliniques et sur l’IRM.
DISCUSSION
Considérés comme malformation congénitale, les lipomes médullaires sont des tumeurs rares, représen-
tant environ 1 % de l’ensemble des tumeurs de la moelle.
Il est primordial avant de proposer leur prise en charge de vérifier l’existence ou non d’un dysraphisme et
de préciser la topographie exacte dans la mesure ou les problèmes cliniques, radiologiques, chirurgicaux
posés par chacune des entités sont différents et imposent naturellement des objectifs thérapeutiques dif-
férents.
Leur diagnostic précoce est souhaitable mais malheureusement pas toujours possible en raison d’une
évolution très lente expliquant la bonne tolérance de la moelle et une découverte souvent tardive ou à
l’occasion d’un événement qui précipite leur décompensation.
Photo 2 : IRM médullaire en séquence T1, coupe sagittale.
Le lipome est hyper-intense.
CONCLUSION
Si les lipomes médullaires vrais paraissent souvent bien limités à l’IRM, le neurochirurgien est souvent
confronté à la difficulté de déceler un plan de clivage. Une attitude sage consiste à savoir accepter le
compromis d’une résection partielle au risque d’aggraver le pronostic fonctionnel du patient. Il faut aussi
avoir à l’esprit le risque fréquent de fistule prévenu par une plastie la plus étanche possible mais aussi
suffisamment large pour éviter une nouvelle compression en raison d’une étroitesse de la dure mère.
Délégation à la communication
CHU de Fort de France - mai 2011
Poster Lipome intradural rachidi1 1 19/05/2011 16:01:36