1. 1 Bartholomew Roberts
1 Bartholomew Roberts .................................... 1
1.1 1.1 Ses premiers pas ................................ 2
1.2 Un véritable pirate ..................................... 3
1.3 À l’assaut de la Martinique ........................ 5
1.4 Le pillage des côtes africaines .................. 6
1.5 La dernière bataille.................................... 7
1.6 Personnalité .............................................. 9
1.7 Le code des pirates................................. 11
Bartholomew Roberts (17 mai 1682 - 10 février 1722), boucanier
britannique de son vrai nom John Roberts, dit Le Baronnet Noir, est
un des pirates les plus célèbres de son époque.
Né à Casnewydd-Bach, près de Haverfordwest dans le
Pembrokeshire au Pays de Galles1, on raconte qu’il a mené la
carrière de pirate la plus réussie de toute l’histoire, en capturant
plusieurs centaines de navires (jusqu’à 22 navires en une seule
prise) en seulement deux ans.
1
Lisa Yount, Pirates, Lucent Books, (ISBN 1-56006-955-4), 2002, p.74
1
2. 1.1 1.1
Ses premiers pas
Il est supposé avoir pris la mer à l'âge de 13 ans en 1695, mais il
n'y a aucune trace de lui jusqu'en 1718, lorsqu’il est le second d'un
sloop de la Barbade2. En 1719, à l’âge de 37 ans, il embarque en tant
que second à bord du navire Princess, destiné au transport
d’esclaves, qui sera capturé en juin 1719 par le pirate Howel Davis à
Anomabu près de la Côte-d'Or (devenue le Ghana aujourd’hui). Six
semaines après sa capture (certains parlent plutôt de quatre
semaines), la flottille de Howel Davis est prise en embuscade par le
gouverneur de l’île de Príncipe (Île du Prince). Au cours de la bataille,
Howel Davis est lui-même tué. Bartholomew Roberts, décrit comme
un homme grand et noir, a eu le temps, en quelques semaines, de
montrer son talent et sa supériorité au combat ; il est alors élu
capitaine du bateau pirate Royal Rover par son équipage. À cette
occasion, Bartholomew Roberts aurait dit à ses hommes :
« Il vaut mieux être un commandant qu’un homme normal, puisque
j’ai plongé mes mains dans l’eau boueuse et dois être un pirate. »
Plus tard, il dirigera successivement le Fortune, le Royal
Fortune, et le Good Fortune. Il subsiste cependant de nombreuses
imprécisions sur le nombre de navires qui portèrent ces noms, on
pense qu’il y aurait eu un seul Fortune, deux Royal Fortune et un seul
Good Fortune.
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Richards p. 20
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3. 1.2 Un véritable pirate
Quittant l’île de Príncipe (Île du Prince, aujourd’hui faisant partie
de Sao Tomé-et-Principe), Bartholomew Roberts fait route avec le
Royal Rover vers le Brésil. Au cours de ce trajet, il capture un navire
hollandais et coule un navire britannique transportant des esclaves.
En septembre 1720, le Royal Rover croise la route d’un convoi de 42
navires marchands portugais, escortés par deux navires de combat
(chacun équipé de 70 canons). Bartholomew Roberts décide
d’attaquer ce convoi et capture, entre autres, un navire plus gros que
le Royal Rover, à bord duquel se trouve une quantité importante de
pièces d’or, d’une valeur de plus de 30 000 livres sterling. Pendant
que Bartholomew Roberts se trouve à bord d’un des autres navires
capturés, Walter Kennedy, qui était aux commandes en l’absence de
son capitaine, s’enfuit avec ce navire chargé d’or et le Royal Rover.
Bartholomew Roberts donne alors au sloop sur lequel il se trouve le
nom de Fortune, pille quatre autres navires et doit s’enfuir avec ce
qui restait de son équipage pour échapper à un navire britannique
lancé à leur poursuite.
En juin 1720, Bartholomew Roberts écume les côtes du
Nouveau Monde, capturant 26 sloops et 150 bateaux de pêche et
détruisant de nombreuses constructions et machines. Il capture
également une galère possédant 18 canons et l’échange contre un
navire français possédant 28 canons, qu’il aurait renommé Royal
Fortune. Bartholomew Roberts continue ensuite sa route vers le sud
et pille au moins une douzaine de navires marchands britanniques.
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4. En septembre 1720, Bartholomew Roberts atteint les Antilles où
il attaque le port de Saint Kitts. Il y capture un navire et en coule deux
autres. Il quitte le port et tente d’y retourner le lendemain, mais des
tirs de canon endommagent le Royal Fortune et plusieurs autres
navires, les forçant à se rendre à Saint-Barthélemy afin d’y être
réparés. En octobre 1720, il repart à l’attaque de Saint Kitts, où il
pillera 15 navires britanniques et français.
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5. 1.3 À l’assaut de la Martinique
En janvier 1721, Bartholomew Roberts ajoute à sa flotte un
navire hollandais destiné au transport d’esclaves. Il l’utilise pour
tromper les habitants de la Martinique : il passe sans encombre à
proximité des ports martiniquais, signalant aux Français son intention
d’aller à Sainte-Lucie pour y faire du commerce d’esclaves. Installé
incognito à Sainte-Lucie, Bartholomew Roberts n’a plus qu’à attendre
ses proies : il capture et détruit ainsi 14 navires français. Les
prisonniers sont férocement torturés, certains sont tués. L’un des
navires, un brigantin, devient alors le navire amiral de la flottille,
Bartholomew Roberts le baptise Good Fortune. Il capture ensuite un
bâtiment de guerre français, armé de 52 canons, à bord duquel se
trouve le gouverneur de la Martinique. Après avoir pendu le
gouverneur, Bartholomew Roberts décide de garder son navire et le
renomme Royal Fortune. Il conserve alors trois navires dans sa flotte
: le Fortune, le Royal Fortune, et le Good Fortune. C’est à ce moment
qu’il arrêta brutalement d’écumer la côte de la Nouvelle-Espagne,
après avoir passé plus d’un an dans les Caraïbes infestées par la
Royal Navy. Il traverse l’Atlantique afin de vendre ses marchandises
de contrebande et piller la côte africaine.
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6. 1.4 Le pillage des côtes africaines
En avril 1721, Bartholomew Roberts devient plus tyrannique
envers son équipage. Durant son trajet vers l’Afrique, le Good
Fortune est volé par Thomas Anstis, qui le dirigeait alors. En juin
1721, Bartholomew Roberts atteint l’Afrique où il capture quatre
navires (il n’en gardera qu’un seul, qu’il nommera le Ranger). Il met le
cap vers le Liberia où il capture le Onslow, navire de la Compagnie
royale d'Afrique. Ce navire avait à bord une cargaison d’une valeur
de 9 000 livres sterling, Bartholomew Roberts décide de l’utiliser à la
place du Royal Fortune.
Il prend ensuite pour cible la Côte d'Ivoire, où il capture au moins
six navires et leur cargaison. Le 11 juin 1721, Bartholomew Roberts
capture onze navires transportant des esclaves, il demandera une
rançon de huit livres de poudre d’or par navire. Le capitaine de l’un
des navires refuse de payer le tribut, Bartholomew Roberts coule son
navire et tout ce qu’il transporte à bord (équipage et esclaves inclus).
Il ajoute alors un nouveau navire à sa flotte : un bâtiment de guerre
français, armé de 32 canons, qu’il renomme le Great Ranger. Il
devient alors une menace pour les compagnies de commerce
britanniques, qui lancent plusieurs chasseurs de pirates à sa
poursuite, dont l’Hirondelle, un navire de guerre envoyé en Afrique
occidentale par la couronne britannique à la poursuite des pirates,
commandé par Chaloner Ogle.
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7. 1.5 La dernière bataille
Sa carrière de capitaine pirate s’arrête brutalement en février
1722 près du Cap Lopez, au Gabon. Le 5 février 1722, un bâtiment
de guerre britannique, l’Hirondelle attaque la flotte de Bartholomew
Roberts. À ce moment, les avis sur la fin de l’aventure divergent.
Certains pensent que Bartholomew Roberts
aurait confondu
l’Hirondelle avec un navire marchand portugais et décide de
l’attaquer. D’autres racontent que Chaloner Ogle aurait trouvé la flotte
de Bartholomew Roberts ancrée sur la côte, la plupart des hommes
saouls après avoir fêté une victoire de la veille ; Bartholomew
Roberts aurait alors foncé avec le Royal Fortune en direction de
l’Hirondelle, tentant ainsi de le prendre de vitesse avec l’aide du vent.
Dans un cas comme dans l’autre, la fin de l’histoire est la même.
Arrivé à portée de tir, les canons du Swallow tirent une salve, le
Royal Fortune riposte. Bartholomew Roberts est tué dès la première
et dernière salve : une volée de chaînes tirée d’un canon lui brise les
os du cou.
Avant qu’il n’ait pu être emporté par Chaloner Ogle, le corps de
Bartholomew Roberts est jeté par-dessus bord, conformément à son
souhait de reposer dans la mer à tout jamais. Son équipage tente
désespérément de prendre la fuite mais sera vite rattrapé et fait
prisonnier. Les navires ne peuvent plus naviguer tellement les mâts
et les voiles sont endommagés. Les membres d'équipage seront
jugés à Cape Coast, au Ghana. 74 hommes sont acquittés, 70
7
8. pirates noirs retournent à l’esclavage, 54 pirates sont pendus et 37
sont condamnés à des peines plus légères. Peu de temps après ces
événements, ce fut la fin de l’âge d'or de la piraterie.
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9. 1.6 Personnalité
Bartholomew Roberts ne correspondait pas au stéréotype du
pirate. Voici certaines informations à son sujet, rapportées par
certains écrits :
• Il était toujours bien habillé.
• Il avait d’excellentes manières.
• Il ne partageait pas sa cabine avec n’importe qui et violait «
uniquement » les filles de plus de 15 ans.
• Il ne buvait pas d’alcool.
• Il avait une excellente écriture manuscrite.
• Il était toujours rasé de près.
• Il aimait la musique classique et avait des musiciens à bord
de son navire.
• Il avait intimé l’ordre à ses hommes de jeter son corps à la
mer s’il mourait dans la bataille.
• Ce fut lui qui fit entrer dans l'histoire une bonne partie du
fameux Code des Pirates.
De ce fait, certains historiens particulièrement contestés ont
émis l'hypothèse selon laquelle Bartholomew Roberts aurait pu être
une femme. Selon eux, il pourrait avoir été Anne Bonny après qu’elle
eut échappé à la pendaison. Cependant, Anne Bonny a été jugée le
16 novembre 1720 alors que le Princess (premier bateau où
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10. Bartholomew Roberts aurait embarqué en tant que second) a été
capturé par Howel Davis en février 1720.
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11. 1.7 Le code des pirates
I. Chaque pirate pourra donner sa voix dans les affaires d'importance
et aura un pouvoir de se servir quand il voudra des provisions et des
liqueurs fortes nouvellement prises, à moins que la disette n'oblige le
public d'en disposer autrement, la décision étant prise par vote.
II. Les pirates iront tour à tour, suivant la liste qui en sera faite, à bord
des prises et recevront pour récompense, outre leur portion ordinaire
de butin : une chemise de toile. Mais, s'ils cherchent à dérober à la
compagnie de l'argenterie, des bijoux ou de l'argent d'une valeur d'un
dollar, ils seront abandonnés sur une île déserte. Si un homme en
vole un autre, on lui coupera le nez et les oreilles et on le déposera à
terre en quelque endroit inhabité et désert.
III. Il est interdit de jouer de l'argent aux dés ou aux cartes.
IV. Les lumières et les chandelles doivent être éteintes à huit heures
du soir. Ceux qui veulent boire, passé cette heure, doivent rester sur
le pont sans lumière.
V. Les hommes doivent avoir leur fusil, leur sabre et leurs pistolets
toujours propres et en état de fonction.
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12. VI. La présence de jeunes garçons ou de femmes est interdite. Celui
que l'on trouvera en train de séduire une personne de l'autre sexe et
de la faire naviguer déguisée sera puni de mort.
VlI. Quiconque déserterait le navire ou son poste d'équipage pendant
un combat serait puni de mort ou abandonné sur une île déserte.
VIII. Personne ne doit frapper quelqu'un d'autre à bord du navire ; les
querelles seront vidées à terre de la manière qui suit, à l'épée ou au
pistolet. Les hommes étant préalablement placés dos à dos feront
volte-face au commandement du quartier-maître et feront feu
aussitôt. Si l'un d'eux ne tire pas, le quartier-maître fera tomber son
arme. Si tous deux manquent leur cible, ils prendront leur sabre et
celui qui fait couler le sang le premier sera déclaré vainqueur.
IX. Nul ne parlera de changer de vie avant que la part de chacun ait
atteint 1000 livres. Celui qui devient infirme ou perd un membre en
service recevra 800 pièces de huit sur la caisse commune et, en cas
de blessure moins grave, touchera une somme proportionnelle.
X. Le capitaine et le quartier-maître recevront chacun deux parts de
butin, le canonnier et le maître d'équipage, une part et demie, les
autres officiers une part et un quart, les flibustiers une part chacun.
XI. Les musiciens auront le droit de se reposer le jour du sabbat. Les
autres jours de repos ne leur seront accordés que par faveur.
Réutilisation
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13. Le capitaine James Crochet, créé par le dramaturge James
Barrie, partage beaucoup de similarités avec le « Baronnet Noir » :
l’élégance vestimentaire, les goûts raffinés, ainsi que les bonnes
manières. On peut pousser la comparaison au fait que les deux
pirates semblent suivre un certain code d'honneur, Batholomew étant
à l'origine d'une bonne partie du « Code des pirates », et Crochet
suivant sa philosophie de « la bonne et due forme » ou du « savoirvivre », selon les traductions3.
3
Voir note 97 de Peter Pan ou l'enfant qui ne voulait pas grandir, écrit par James
Matthew Barrie, édité par Terre de Brume.
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