Les fonctions tutorales dans la formation des cadres : permanence et révoluti...
Cameroon cafe rocare
1. ROCARE CAMEROUN
CAFE ROCARE 2010
RAPPORT RESTITUTION DES TRAVAUX «SMALL GRANTS ROCARE
2009»
La salle des conférences du Centre National de l’Education (CNE) du Ministère de la
recherche scientifique et de l’innovation a servi de cadre le 23 avril 2010 pour la tenue de
l’atelier de restitution des résultats des Small Grants 2009. Cet atelier a réuni une centaine
de participants parmi lesquels le bureau national du ROCARE, le parrain scientifique du
Projet, les membres du ROCARE Cameroun, les responsables de certains ministères en
charge de l’Education au premier plan ceux du Ministère de l’Education de Base et de
l’Emploi et de la Formation Professionnelle, l’UNESCO, des Etudiants, des Enseignants, des
Administrateurs de l’Education et quelques organisations de la Société Civile). La
recherche portait sur le thème « Engagement productif et rendement scolaire. Le cas des
écoles primaires de la région du centre au Cameroun. »
Le Professeur Pierre Fonkoua, Coordonnateur National du ROCARE présidait les travaux
de l’atelier assistés du Professeur Fonkeng George Parrain scientifique du projet et de Mr.
Inack Inack Samuel, Chef de la Division des Etudes au Ministère de l’Emploi et de la
Formation Professionnelle et Personne Ressource invitée audit atelier. Mr Bruno Dzounesse
Tayim rapportait les travaux. D’entrée de jeu, le Coordonnateur national du ROCARE a tout
d’abord formulé les souhaits de bienvenu aux participants avant de le relever pour s’en
féliciter leur dévouement et leur attachement aux activités du ROCARE Cameroun. Il a
ensuite félicité l’équipe de recherche conduite par Mme ETA sabine et leur parrain
scientifique avant de faire une présentation sommaire du ROCARE.
A sa suite, la synthèse des travaux a été présentée par l’équipe récipiendaire
constituée de : Mme Eta Sabine Célestine épse Fouda Bidzoa, Mme Amana Evelyne, Mme
Mve Ndongo Edith et de M. Mboe Gustave Georges, tous étudiants en thèse et doctorants à
l’Université de Yaoundé I, a consisté à la présentation générale du thème, la méthodologie
et les résultats de ladite recherche.
Il est ressorti de son exposé que l’année 2010 marque l’amorce de la dernière ligne
droite du parcours vers l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement prévue
en 2015. L’un des objectifs étant celui de produire un enseignement de qualité et adapté à
l’environnement socioéconomique des Etats. Les gouvernements sont sans cesse à l’œuvre
pour y parvenir. Cependant, cette recherche de l’amélioration de la qualité de l’éducation
semble être en déphasage avec les conditions de travail de l’enseignant qui demeurent
précaires. Cette situation conduit aujourd’hui la majorité du personnel enseignant à
chercher à envisager une mobilité professionnelle pour améliorer leurs conditions de vie et
de travail, même au détriment de l’apprenant qu’il est censé encadrer, d’où la question :
L’engagement productif peut-il déterminer le rendement scolaire ?
2. Il convient de rappeler que l’école est avant tout une entreprise, l’équipe s’est-elle
proposer de scruter sa gestion sous le prisme du management. Encore appelé modèle des
quatre piliers, l’engagement productif permet de faire la différence entre la satisfaction des
employés, la production individuelle et la rentabilité de l’entreprise.
L’étude, de type qualitative, a consisté en une exploration documentaire et des
descentes sur le terrain. Le protocole d’entretien, une grille d’observation, des prises de
vues et un questionnaire ont constitué l’essentiel des instruments de collecte des données ;
les données ont été analysées qualitativement par les techniques d’analyse documentaire et
de contenu et quantitativement par le logiciel SPSS 12.0.
Il ressort de leurs travaux que la non application des piliers indissociables de
l’engagement productif explique la mauvaise qualité de l’éducation surtout dans les écoles
publiques, alors que les écoles privées qui font des efforts considérables dans ce sens
connaissent des résultats plutôt appréciables.
En conclusion, l’état de délabrement déplorable des infrastructures constatées sur le
terrain, les conditions précaires de vie et de travail de l’enseignant et l’extrême solidarité
entre les enseignants qui couvrent leurs camarades qui désertent leurs classes entrainent la
mauvaise qualité de l’éducation surtout dans le secteur public.
Une réflexion profonde sur l’autofinancement de l’éducation au Cameroun s’impose
avec urgence. Le gouvernement, en rapport avec les partenaires sociaux et les experts
devant réfléchir sur la nécessité de la création d’une redevance éducative.
Puis, s’en est suivi d’autres exposés sur les modalités suivantes : l’arrimage, les capacités,
les ressources, la motivation.
L’arrimage constitue le socle de la politique générale d’une organisation. Il ressort des
résultats de cette étude que les politiques gouvernementales dans le secteur de l’éducation
sont inappropriées et inadaptées. Il s’agit plutôt d’une juxtaposition de fonctionnalités qui,
mises ensemble, contribuent plus à abrutir les enfants qu’à les aider. La gratuité de l’école,
le paquet minimum, le jumelage des classes, la mi-temps, la promotion collective, sont des
stratégies mises en place par le gouvernement pour juguler le déficit en éducation et les
déperditions scolaires en favorisant la scolarisation de tous les enfants sans distinction de
sexe ni de classes sociales, mais surtout en combattant l’échec scolaire. Mais toutes ces
politiques, au regard de cette étude, semblent remises en question. Plutôt que d’être vues
comme stratégies comme le prévoient Malboeuf et Daigle (2005), elles semblent être au
contraire des goulots d’étranglement du système scolaire camerounais.
La notion de capacités quand à elle renvoie au potentiel, au background, à l’ensemble
des expériences théoriques et pratiques dont a bénéficié l’employé à travers des formations
professionnelles, des recyclages des autres stages de perfectionnement (Malboeuf et Daigle,
ibid). Il ressort de cette étude qu’en général les enseignants sont bien formés. Mais leur
formation manque de réalisme et de pratique. Plus encore la segmentation du personnel
enseignant dilue cette formation déjà imparfaite des enseignants.
L’observation des écoles de la Région du Centre au Cameroun présente une disparité
dans les infrastructures. Il s’agit ici des ressources. Autant le constat général est que les
écoles publiques manquent du minimum humanitaire en matière d’infrastructures, autant
3. les efforts des investisseurs privés (partenaires du gouvernement et promoteurs de l’école
privée) sont louables. En effet, les meilleures écoles au plan infrastructurel sont soit privées
soit construites par des bailleurs de fonds étrangers. Les écoles construites sous fonds
propres de l’Etat camerounais sont d’un délabrement insoutenable et inhumain. En plein
centre de la capitale politique du Cameroun, Yaoundé, nous avons des établissements qui
tombent en ruine.
Pour ce qui est de la Motivation, il ressort de ce travail que le Personnel enseignant est
particulièrement démotivé. Les conditions de travail sont des plus inhumains dans les écoles
publiques, les ressources sont insuffisantes et la satisfaction du personnel n’est pas assurée.
L’emploi de temps est décrié, les enseignants se plaignent en général de leurs conditions de
travail et de rémunération, et d’autres qui sont frustrés par la gestion « injuste » du
personnel « enseignant » à travers des « contractualisations fantaisistes». La fragmentation
salariale est une caractéristique de la gestion des enseignants au Cameroun.
Après la présentation succincte de leurs travaux, parole a été tour à tour donné au Pr.
Fonkeng pour la qualité scientifique de ladite recherche et au Dr Inack Inack Samuel pour
une meilleure compréhension des concepts et des enrichissements éventuels.
Plusieurs questions ont ponctué ces présentations, des réponses adéquates ont été
données. A la suite des recommandations issues de la recherche, les participants ont
formulées quelques unes dans la perspective d’une meilleure prise en compte des conditions
du personnel enseignant pour une nette amélioration de la qualité de l’éducation.
L’atelier de restitution s’est achevée autour d’un buffet à 18h30 minutes et sur une note
de satisfaction générale. Le Coordonnateur National du ROCARE a émis le vœu de voir les
jeunes chercheurs soumettre davantage des projets pertinents au programme ROCARE des
petites subventions.
Bruno Dzounesse Tayim
Rapporteur des travaux