L’accessibilité physique des établissements recevant du public se conçoit dans une démarche globale : rien ne sert de prévoir une rampe d’accès pour les personnes en fauteuil roulant si l’on conserve des portes étroites ou trop lourdes pour être franchies ! Tout comme l’accessibilité physique, l’accessibilité numérique doit s’inscrire dans une approche globale visant à favoriser l’autonomie et le confort d’usage des personnes en situation de handicap. Réussir la mise en accessibilité numérique de sa bibliothèque impose d’être également bon sur tous les dispositifs numériques mis en œuvre par la bibliothèque. Cette exigence rend souhaitable de s’appuyer sur une politique globale (§1 de l'article) d’accessibilité numérique. D’un point de vue pratique, la plus grande importance doit cependant être accordée au site de la bibliothèque, qui constitue bien souvent le point d’entrée des personnes en situation de handicap, en veillant tant à son niveau d’accessibilité (§2 de l'article) qu’à la complétude des informations proposées (§ 3 de l'article).
Cet article a été publié dans une version légèrement raccourcie dans l'ouvrage "Accessibilité universelle et inclusion en bibliothèque."
Référence de l'article publié : Mettre en œuvre l’accessibilité numérique dans sa bibliothèque / Marc Maisonneuve, Philippe Lenepveu in Accessibilité universelle et inclusion en bibliothèque. - Paris : Association des bibliothécaires de France, 2017. - (p. 100 - 106).
Intégrer les ressources numériques dans un portail
Mettre en œuvre l’accessibilité numérique dans sa bibliothèque
1. Mettre en œuvre l’accessibilité numérique dans sa bibliothèque
L’accessibilité physique des établissements recevant du public se conçoit dans une démarche
globale : rien ne sert de prévoir une rampe d’accès pour les personnes en fauteuil roulant si l’on
conserve des portes étroites ou trop lourdes pour être franchies ! Tout comme l’accessibilité
physique, l’accessibilité numérique doit s’inscrire dans une approche globale visant à favoriser
l’autonomie et le confort d’usage des personnes en situation de handicap. Réussir la mise en
accessibilité numérique de sa bibliothèque impose d’être également bon sur tous les dispositifs
numériques mis en œuvre par la bibliothèque. Cette exigence rend souhaitable de s’appuyer
sur une politique globale (§1) d’accessibilité numérique. D’un point de vue pratique, la plus
grande importance doit cependant être accordée au site de la bibliothèque, qui constitue bien
souvent le point d’entrée des personnes en situation de handicap, en veillant tant à son niveau
d’accessibilité (§2) qu’à la complétude des informations proposées (§ 3).
1. Qu’est-ce qu’une politique d’accessibilité numérique en bibliothèque ?
Le guide d’application du RGAA propose en son paragraphe 4.2.2 une démarche de mise en
accessibilité et souligne notamment 4« éléments à mettre en œuvre sans lesquels une
démarche accessibilité ne peut réussir sur la durée ».
La direction doit s’engager. Plus précisément, elle doit communiquer sur les enjeux de
l’accessibilité numérique, établir une politique accessibilité, formuler des objectifs de
conformité, mobiliser les ressources nécessaires et suivre les résultats.
Les agents doivent être formés. « Sans une formation précise et adaptée à leur profil
métier, l’accessibilité ne pourra pas être mise en œuvre par les agents concernés. »
Un cadre doit être nommé référent accessibilité. À ce titre, il doit veiller à la définition
comme à l’application des processus de mise en accessibilité, rendre compte à la direction
du niveau d’accessibilité, veiller à la sensibilisation des agents et être le « point d’entrée
unique sur les sujets d’accessibilité numérique ».
Sous la responsabilité du référent, il faut conduire des audits réguliers d’accessibilité.
Le RGAA s’adresse à l’ensemble des services publics et pas spécifiquement aux bibliothèques, il
ne peut donner d’indications très précises sur ce qui constitue une politique de mise en
accessibilité numérique. De notre point de vue, au moins 6 volets doivent composer la politique
d’accessibilité numérique d’une bibliothèque.
Définir les dispositifs numériques à prendre en compte. Si personne ne peut oublier la mise
en accessibilité du site web de la bibliothèque, il est moins certain que l’on envisage
systématiquement la mise en accessibilité du portail wifi, du gestionnaire d’EPN, des
automates d’enregistrement des prêts ou des retours et des automates de retrait de
documents. Et pourtant, quel sens cela a-t-il de rendre le site de la bibliothèque accessible à
une personne non-voyante si ensuite celle-ci ne peut utiliser ses propres équipements
numériques en bibliothèque car le portail wifi ne lui permet pas de connecter ? Pour chacun
des dispositifs numériques, il faut définir le niveau d’accessibilité recherché.
Définir les personnes à prendre en compte. Reste-t-on dans une démarche visant la mise en
accessibilité pour les seuls usagers ou prend-on également en compte les agents en
situation de handicap, en veillant à l’accessibilité des outils métier qu’ils sont appelés à
utiliser ? Dans le cas des agents, vise-t-on un niveau égal de mise en accessibilité pour tous
les outils métier ? Se cale-t-on davantage sur les handicaps connus des agents de l’équipe
actuelle ou sur une approche plus universelle de l’accessibilité numérique ?
2. Définir les compétences que chaque catégorie d’agents doit acquérir. En matière
d’accessibilité numérique, que doivent connaître le webmestre, les contributeurs, le
personnel assurant la médiation autour des dispositifs numériques, le personnel accueillant
les personnes en situation de handicap et le directeur lui-même ? Chacun n’a pas du tout
besoin des mêmes compétences. Le plan de formation doit être pensé pour l’ensemble de
l’équipe et faire l’objet d’une mise en œuvre progressive.
Définir l’impact de la mise en accessibilité sur les politiques d’acquisition et de gestion des
collections. Le choix des documents numériques, qu’ils soient sur support physique comme
les DVD ou en ligne, doit tenir compte des besoins des personnes en situation de handicap.
La bibliothèque doit veiller à ce qu’une partie des documents propose les alternatives
nécessaires à leur consultation (sous-titrage, doublage en langue des signes française,
audiodescription…). La part des moyens alloués à l’acquisition de ce type de document et
les domaines d’acquisition prioritaires doivent être arrêtés. L’organisation physique des
collections doit également favoriser l’accès à ces documents par des personnes en situation
de handicap. Cet objectif impacte les choix de mobilier, de regroupement des documents
voire de cotation et d’équipement de ces documents.
Définir l’impact de la mise en accessibilité sur la politique d’accueil et de médiation. La
bibliothèque doit définir sa stratégie d’accueil des personnes en situation de handicap :
souhaite-t-elle privilégier un accueil plus attentif s’appuyant sur des référents formés à
cette fin ? Que demande-t-elle à l’ensemble des agents intervenant en service public et
quelles responsabilités spécifiques confie-t-elle à ces référents ? la médiation numérique
repose-t-elle sur ces référents ? La réponse à ces questions impacte directement la
politique de formation continue.
Définir l’impact de la mise en accessibilité sur la politique d’équipement matériel. En
complément de l’accessibilité numérique du site web et des logiciels applicatifs proposés au
public, il faut également veiller à l’accessibilité numérique des matériels eux-mêmes.
Retient-on plutôt des équipements convenant à la plupart des situations de handicap ou
réserve-t-on des équipements spécifiques pour les personnes en situation de handicap ? La
réponse ne sera probablement pas la même pour des équipements de base comme des
postes internet ou pour des équipements plus coûteux comme les automates
d’enregistrement des prêts et des retours. Encourage-t-on les personnes en situation de
handicap à venir avec leurs propres matériels dotés des assistances techniques qui leur sont
familières ou les encourage-t-on plutôt à utiliser les équipements matériels et logiciels de la
bibliothèque ? Répond-on de la même manière à cette question pour les différents types de
handicap ? La bibliothèque ne doit-elle pas acquérir ceux des équipements qu’une personne
en situation de handicap ne pourra posséder, comme des machines à lire les documents
imprimés ? Ne doit-elle pas proposer un équipement minimal facilitant l’accès aux
ressources numériques (poste équipé d’un logiciel de lecture d’écran et d’un logiciel loupe
par exemple) ?
D’autres volets, peut-être plus en rapport avec les questions d’accessibilité physique, doivent
être abordés. Ainsi la politique d’équipement en mobilier doit tenir compte des besoins des
personnes en situation de handicap, tant pour le choix des mobiliers de rangement et de
présentation des collections que pour celui des mobiliers accueillant poste informatique ou
automate… Il faudrait probablement évoquer l’impact de cette politique d’accessibilité sur la
signalétique, sur la communication avec des contenus écrits en facile à lire et à comprendre…
Le traitement de ces différentes questions permettra à la bibliothèque d’offrir un service jugé
plus adapté car d’un niveau de qualité plus uniforme. Associer des personnes en situation de
3. handicap ou des représentants de leurs associations devrait contribuer à l’identification des
solutions les plus pertinentes.
Le premier contact d’une personne en situation de handicap avec la bibliothèque passe le plus
souvent par la consultation de son site web. Même si celui-ci n’est pas, loin s’en faut, le seul
dispositif numérique proposé aux usagers de la bibliothèque, il en est le composant principal et
probablement celui dont la mise en accessibilité est peut-être la plus complexe.
2. Comment s’y prendre pour rendre le site web de la bibliothèque accessible ?
Le site web d’une bibliothèque est constitué d’un ensemble de pages relativement
hétérogènes. Il réunit des pages statiques rédigées par la bibliothèque (informations pratiques,
présentation de l’offre de services…), des pages dynamiques générées par le CMS (agenda,
programme des animations…) et des pages dynamiques générées par le système de gestion de
bibliothèque ou par l’opac pour toute l’offre de services en ligne (consulter le catalogue,
prolonger un prêt, réserver un document, emprunter un livre numérique, s’inscrire en ligne à
un atelier…). Il s’y ajoute également les pages relatives à la consultation des ressources
numériques qui sont générées le plus souvent par les logiciels des éditeurs proposant ces
ressources. En tant que spécification généraliste, le RGAA propose peu d’indications
opérationnelles pour les pages générées par les applicatifs de la bibliothèque ou par ceux des
éditeurs des ressources numériques auxquelles elle s’est abonnée.
Pour rendre accessible le site web de la bibliothèque et procurer une riche expérience
utilisateur aux personnes en situation de handicap qui l’utilisent, il faut réunir 5 conditions.
1. La charte graphique de la bibliothèque doit être accessible. Par exemple, il faut veiller à
respecter des exigences aisément mesurables comme le contraste entre un texte et le
fond sur lequel il apparaît (mieux vaut éviter du jaune sur fond blanc pout tout un
chacun ou du rouge sur fond vert pour les daltoniens).
2. Les contributeurs doivent respecter les règles d’usage relatives à l’accessibilité des
contenus qu’ils saisissent. Ainsi lorsqu’une image est publiée, il est indispensable de
l’accompagner d’une alternative textuelle qui permettra à une personne non-voyante
de consulter l'éventuelle information dont elle est porteuse.
3. Les logiciels métier (système de gestion de bibliothèque, opac…) et le CMS doivent
générer des pages web accessibles. Ce point est particulièrement important car, avec un
mauvais logiciel, quels que soient les efforts consentis, il ne sera pas possible d’obtenir
un site offrant un niveau d’accessibilité satisfaisant.
4. Les ressources numériques (vidéo à la demande, site d’autoformation, presse
numérique…) doivent être accessibles et leur consultation doit s’appuyer sur des
logiciels (outil de recherche, visualiseur) également accessibles.
5. Les utilisateurs doivent être informés du niveau d’accessibilité offert par le site et de ses
éventuelles lacunes en la matière. C’est l’objet de la publication de la déclaration de
conformité sur le site, prévue par le RGAA.
En pratique, la bibliothèque mobilise de nombreux acteurs pour créer son site web : agence
web produisant la charte graphique, bibliothécaire participant à l’éditorialisation du site,
éditeurs des logiciels utilisés par la bibliothèque, éditeurs des ressources numériques
auxquelles la bibliothèque s’est abonnée… La bibliothèque doit imposer le respect des
exigences d’accessibilité à chacun de ces acteurs en amont de leur mobilisation et contrôler le
respect de ces exigences au moment de la réception des prestations. Le graphique précise sur
4. quoi, auprès de qui et à quelle étape la bibliothèque peut agir pour disposer d’un site web
accessible.
3. Au-delà du RGAA, que faut-il faire pour que le site de la bibliothèque soit adapté aux
besoins des personnes en situation de handicap ?
L’accessibilité numérique du site web de la bibliothèque est une exigence concernant la forme
des contenus et des services en ligne du site. C’est une condition nécessaire mais pas suffisante
pour que la bibliothèque soit jugée accueillante et facile à utiliser par les personnes en situation
de handicap. De nombreuses autres conditions sont nécessaires : accessibilité physique des
espaces, accueil adapté, offre de services adaptées… En ce qui le concerne, le site web doit
fournir toutes les informations à une personne en situation de handicap lui permettant :
d’utiliser au mieux ce site (et le cas échéant de connaître les parties non utilisables avec les
solutions alternatives associées),
de connaître les services proposés par la bibliothèque, notamment ceux des services en
rapport avec son handicap,
de préparer sa visite à la bibliothèque, éventuellement de prendre rendez-vous avec un
référent,
d’identifier les difficultés éventuelles qu’elle pourra rencontrer pour se déplacer à
l’intérieur de la bibliothèque ou plus généralement dans son utilisation des services et
ressources de la bibliothèque…
Les questions sont diverses et appellent des réponses parfois différentes pour chaque type de
handicap. En pratique la liste des questions à traiter est un peu trop longue pour être présentée
ici. Le site bibliotheques-inclusives.fr propose un premier listage des questions concernant les
personnes en situation de handicap que doit aborder le site web de la bibliothèque.
Ne pas négliger la politique des petits pas
Rendre le site de la bibliothèque accessible n’est pas une mince affaire. C’est une entreprise qui
soulève de nombreuses questions et qui doit se concevoir comme l’un des volets de la politique
de service et d’accueil des personnes en situation de handicap. S’il n’y a rien de très complexe
dans le processus de mise en accessibilité numérique, il faut tout de même être conscient que
l’opération sera considérablement simplifiée si l’on intervient au bon moment dans le cycle de
conception et de développement du site web et au bon moment dans le processus de choix des
outils métier (SIGB, opac…). Il faudra probablement du temps pour réunir toutes les conditions
garantissant l’accessibilité du site web mais cela n’est pas grave. L’important est de s’engager
dans cette démarche et d’accepter un processus d’amélioration continue.
5. Graphique. Sur quoi et auprès de qui la bibliothèque peut-elle agir pour disposer d’un site web accessible ? à quelle étape doit-elle le faire ?
1.Une
charte
graphiqueaccessible
2.Descontributeurs
respectantlesrègles
d'usagegarantissant
l'accessibilitédescontenus
3.Deslogicielsgénérantdespages
webaccessibles
4.Desressourcesnumériquesaccessibles
ets'appuyantsurdeslogicielsgénérantdespages
webaccessibles
5.Undispositifdecontrôletransparent,permettantd'informer
l'utilisateurdeslimitesdusiteenmatièred'accessibilité
(la déclarationdeconformitéprévueparleRGAAquidoitêtre
publiéesurlesite)
Technicien en
accessibilité numérique
Commande des prestations
Réception des prestations
Éditeurs des ressources
numériques
Commande des prestations
Réception des prestations
Éditeurs des logiciels
(SIGB, opac, CMS)
Cahier des charges
Vérification d’aptitude
Webmestre de la
bibliothèque
Formation préalable des
agents saisissant les contenus
Agence web
Commande des prestations
Réception des prestations
Auprès de qui la
bibliothèque doit-elle
intervenir ?
A quelles étapes doit-elle
intervenir ?
5 conditions pour que le site web de la bibliothèque soit accessibles
6. Tableau. Quelques ressources pour accompagner la mise en accessibilité du site web de la
bibliothèque
Quelques ressources pour vous aider
Si vous faites une charte
graphique ou si vous
récupérez celle de votre
tutelle
• vous devez contrôler ou faire
contrôler l’accessibilité de cette
charte avant de l’intégrer au
site.
(Renvoi vers l’article de Nicole
Lompré § Les contrôles faciles en
cours de conception du site Web,
rubrique contraste des couleurs)
Si vous changez de
système de gestion de
bibliothèque
• dans le cahier des charges, vous
devez inscrire une obligation de
conformité au RGAA (avec un
niveau AA) pour les pages web
générées par le logiciel,
• lors de la vérification
d’aptitude, vous contrôlez ou
faites contrôler la conformité
au RGAA des pages web
générées par le logiciel.
Le Ministère de la culture et de la
communication et la Fulbi publient
un baromètre de l’accessibilité des
opacs
Si vous changez de CMS
Si vous vous abonnez à
une offre de ressources
numériques en ligne
• dans la commande, vous
pouvez inscrire une obligation
de conformité au RGAA (avec
un niveau AA) pour les pages
web générées par le logiciel,
• à la livraison vous contrôlez ou
faites contrôler la conformité
au RGAA des pages web
générées par le logiciel,
• vous devez veiller à ce que les
ressources numériques elles-
mêmes soient accessibles
(sous-titres, audiodescription,
transcription textuelle,
interprétation en langue des
signes…).
RéseauCarel et le Ministère de la
culture et de la communication
publient un baromètre de
l’accessibilité des ressources
numériques. Ses résultats sont repris
par le répertoire des ressources
numériques de Réseau Carel.
Si vous recrutez un
webmestre ou confiez
cette fonction à un agent
de la bibliothèque
• vous devez former le
webmestre afin qu’il soit en
mesure de mettre en
application le RGAA.
Lire l’article Conformité au RGAA :
Quelles sont les obligations légales ?
sur le site bibliotheques-inclusives.fr
Si vous mobilisez une
équipe de contributeurs
• vous devez former chacun des
contributeurs à la production
de contenus accessibles.
Lire l’article Produire et diffuser des
contenus web accessibles sur le site
bibliotheques-inclusives.fr
Si vous êtes prêt à mettre
en ligne le nouveau site
• vous devez conduire un audit
du site avant sa mise en ligne.
(Renvoi vers l’article de Nicole
Lompré § Les contrôles faciles en
cours de conception du site Web).
• Vous devez préparer, sur la
base du résultat de cet audit,
une déclaration de conformité
au RGAA et la publier sur votre
site
La DINSIC publie un modèle de
déclaration de conformité au RGAA
7. Référence de cet article : Mettre en œuvre l’accessibilité numérique dans sa bibliothèque / Marc
Maisonneuve, Philippe Lenepveu in Accessibilité universelle et inclusion en bibliothèque. - Paris : Association des
bibliothécaires de France, 2017. - (p. 100 - 106).