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La terre glaise apporte confort et
qualité sanitaire à cette longère
vieille de 150 ans.
Chronologie
Conception architecturale
du projet en 2010.
Travaux de gros œuvre
d’avril à juillet 2011.
Enduits de finition en
2012.
Les propriétaires de cette maison en pierre et en terre ont souhaité
agrandir leur maison, pour mieux répondre aux besoins de la famille, qui
compte plusieurs enfants d’âges différents. La préoccupation majeure
était de conserver la structure et les matériaux d’origine, tout en les
complétant par des matériaux isolants écologiques (journal recyclé, laine
de mouton, fibre de bois), disponibles localement et mis en œuvre grâce
aux savoir-faire d’artisans.
Présentation
Saint Brieuc
Quimper
Vannes
Rennes
Maroué
Montès
Façade Sud - Photo © Robert Junalik
- 2. www.libnam.eu 2
L’objectif pour les maîtres
d’ouvrage était d’agrandir la surface
d’habitation de la maison (de 105
m² à 220 m² au total), afin de créer
des espaces de vie indépendants et
autonomes pour chaque membre
de la famille (il y a cohabitation
d’adolescents et de jeunes enfants).
Il s’agissait de créer 3 chambres,
une pièce à vivre et une salle
de bain. L’idée était de pouvoir
compartimenter l’habitat, dans le
but de créer des espaces de vie
Contexte
séparés et autonomes. Sensibilisés
à l’éco-construction, les maîtres
d’ouvrage souhaitaient que les
travaux puissent permettre la mise
en œuvre d’éco-matériaux et de
techniques traditionnelles.
Les agrandissements ont été
imaginés de chaque côté du
bâtiment existant, à l’est puis à
l’ouest, le nord étant protégé par
un hangar accolé.
Plans © Cabinet l’Epineguen
N
- 3. Collectif franco-britannique Libnam3
Système constructif
Le bâti existant est réalisé avec
des pierres hourdées à la terre. Il
n’a pas fait l’objet de travaux, en
dehors du local technique, destiné
à accueillir la chaudière à granulés
de bois. Ce local a été isolé par
l’extérieur : pose de l’ossature bois
en OSB, de fibragglos (panneaux
isolants rigides en béton de bois) et
insufflation de ouate de cellulose.
Les enduits de finition sont réalisés
en sable et chaux.
L’agrandissement réalisé à l’est, lui,
a été édifié à partir d’une grange en
terre. Les murs existants (en bauge)
ont été rehaussés de 50 cm pour
amener la toiture au même niveau
que celle du bâtiment principal et
pour donner plus d’habitabilité à
l’étage.
Ces murs ont ensuite été remis en
état avec un corps d’enduit terre/
sable/fibres végétales (paille) à
l’extérieur, sans enduit de finition.
Aucune isolation n’a été ajoutée
afin de préserver les capacités
d’inertie thermique naturelle de
la paroi en terre et ses propriétés
hygrothermiques. Un enduit en
terre crue a été appliqué à l’intérieur.
Pour le sol, il a été effectué un
décaissement avec hérisson
de pierre (20/40), recouvert de
panneaux de liège de 60 mm
d’épaisseur (résistance thermique
1,71) et d’une chape maigre en
sable et chaux, intégrant le réseau
Enduit terre / sable / fibres - Photo © Robert Junalik
- 4. www.libnam.eu 4
de chauffage au sol. Le revêtement
de sol est en carreaux de terre cuite,
fixés avec de la barbotine de chaux.
En outre, le cloisonnement d’une
des chambres de cette extension est
a été fait en torchis.
Des ouvertures ont également
été créées pour relier cette partie
au bâtiment principal (au rez-de-
chaussée et à l’étage) et apporter
de la lumière avec la pose de carrés
bois.
Enfin, la couverture de cette partie
a été faite en tavaillons (bardeaux
de mélèze). Elle a été isolée avec
de la laine de bois, recouverte de
panneaux de fibres de bois puis
de lambris ou de plaques de gypse
(Fermacell), à l’intérieur.
Concernant l’agrandissement à
l’ouest, accueillant le jardin d’hiver,
une ossature en bois de douglas a
été assemblée, isolée avec de la laine
de mouton. La toiture a été réalisée
avec du zinc, taillé sur mesure.
Un chauffage au sol est alimenté
avec des granulés de bois et des
panneaux solaires thermiques ont
été installés.
Pose des tavaillons - Photo © Robert Junalik
- 5. Collectif franco-britannique Libnam5
Focus technique :
Le cloisonnement en
torchis.
Les cloisons en torchis, créées dans
la chambre au rez-de-chaussée,
ont été prévues pour apporter du
confort thermique. Elles permettent
également une meilleure gestion
de l’hygrométrie en favorisant la
migration de la vapeur d’eau dans
les murs et la captation du surplus
d’humidité dans les pièces. En plus,
le mélange terre/paille qui compose
le torchis procure un confort
phonique.
Pour réaliser ces cloisons, après
la pose d’une bande résiliente en
liège au sol et d’une lisse basse en
douglas, il a fallu fixer des chevrons
verticaux de 8 cm d’épaisseur, tous
les 40 cm.
Une fois passées les gaines et
installés les boitiers électriques, un
lattis a été cloué de chaque côté de
l’armatureenchevrons.D’uncôté,les
lattes ont été fixées horizontalement
tous les 5 cm, sur toute la hauteur
de l’armature. De l’autre côté, elles
ont été fixées seulement sur 30 cm,
afin de permettre le remplissage
manuel avec le mélange terre-
paille, puis le lattis est cloué au fur
et à mesure du remplissage. L’état
hydrique du mélange doit être celui
d’une pâte molle. Il est alors très
difficile de former une boule avec
la terre, très collante et salissante,
Cloison en torchis - Photo © Robert Junalik
- 6. www.libnam.eu 6
dont la teneur en eau est de 20%
à 35%. La fabrication du torchis
a nécessité 2 m3 de terre et les
enduits de finition, 1 m3, auxquels
a été ajoutée de la chènevotte de
chanvre.
Pluslevolumedeterreestimportant,
plus on favorise l’isolation phonique.
A l’inverse, plus la quantité de paille
est importante, plus on renforce
l’isolation thermique.
Avant d’effectuer le remplissage
en torchis, pour marquer la finition
sur laquelle l’enduit viendra
s’arrêter, il faut prévoir une planche
de délimitation sur laquelle les
montants de porte seront fixés.
Lors du remplissage, le torchis qui
déborde des lattis sera plaqué sur
ceux-ci pour bien les enrober et
former un corps d’enduit. Ce dernier
sera travaillé ensuite à la taloche.
Le torchis devra alors sécher,
grâce à l’aération de la pièce, de
façon naturelle ou bien à l’aide
d’un déshumidificateur, selon les
conditions climatiques.
Lorsque la terre est bien sèche,
l’enduit de finition peut être
appliqué. Pour les cloisons
intérieures de la chambre, on utilise
un mélange de terre argileuse,
de sable et de fibre végétale
(chènevotte de chanvre). Du côté
du couloir, l’enduit de finition est en
sable et chaux. Le cloisonnement en
torchis apporte une ambiance et un
confort exceptionnels à la chambre.
La terre utilisée pour les cloisons
en torchis provient d’une carrière
située à 5 km du chantier.
Freins et leviers
Chacune des phases du chantier
s’est déroulée dans les temps
prévus.
La relation entre les corps d’état
s’est bien passée grâce au maître
d’ouvrage qui a joué un rôle de
maître d’œuvre.
Les intervenants étaient des artisans
maîtrisant les techniques de mise en
œuvre anciennes (toit en tavaillons,
murs en bauge, enduits terre,
murs en torchis), ayant du plaisir à
exécuter du travail de qualité.
Ils étaient peu nombreux et
communiquaient bien. A titre
d’exemple, le maçon a pu faire
modifier le système proposé par le
Carrée bois - Photo © Robert Junalik
- 7. Collectif franco-britannique Libnam7
charpentier concernant la pose du
plancher, à l’étage. Celui-ci voulait
faire un lindier supporté par des
poteaux à chaque angle de la pièce,
n’ayant qu’une confiance modérée
dans les murs en bauge, pour y
sceller les solives. In fine, il a pu
sceller ses solives directement dans
la bauge.
Parmi les freins rencontrés au
cours du projet : le souhait des
propriétaires de remplacer la fosse
septique conventionnelle par de la
phyto-épuration s’est heurté à un
problème d’homologation. En effet,
le Centre Scientifique et Technique
du Bâtiment (CSTB) n’ayant validé
ce type de systèmes que pour 4
équivalents habitant alors que
l’habitation en compte 5, le projet a
été abandonné, pour l’instant.
De plus, l’éco-prêt à taux zéro a été
refusé lors de la première demande.
Il était exigé la pose d’un isolant
unique pour en bénéficier (contre
deux prévus). Finalement, le prêt a
été accordé après discussions mais
le début des travaux a été retardé
de trois mois.
Chambre : enduit en terre crue - Photo © Robert Junalik
- 8. 8
Intervenants
Maître d’ouvrage : M. et Mme Montès
Architecte : Cabinet l’Epineguen
(Guingamp - 22)
Extension et charpente : Habitat et
Environnement (Kerfot - 22)
Maçonnerie et sols en terre cuite :
Entreprise Junalik (St Vran - 22)
Chauffage au sol : ABE (Trégueux - 22)
Chaudière à granulés: Armor Energies
Nouvelles (Pléneuf Val André - 22)
Isolation par l’extérieur : Avalenn
Productions (Plouër-sur-Rance - 22)
Carrées bois : Tamm Koad (Plouër-sur-
Rance - 22)
Coûts
Le coût total du chantier s’élève à 90 000 €
TTC, dont 30 000€ pour la seule extension
ouest. L’éco-prêt à taux zéro obtenu
atteint 30 000 € et concerne 3 postes : le
remplacement des menuiseries, l’isolation
par l’extérieur du local technique et la pose
de panneaux solaires (5 m²).
Le toit en tavaillons a coûté 7 000€ pour
30 m² de surface de toit. Le coût de
cette partie est élevé mais le résultat
remarquable.
La chaudière (puissance de 14kW) consomme 6 tonnes de granulés bois
par an, pour 220 m² habitable, avec un coût annuel de 1 750€.
L’eau chaude sanitaire est assurée par la chaudière, les panneaux solaires
(qui couvrent 60% des besoins sur l’année) et l’électricité interviennent en
complément, hors période de chauffe.
La facture électrique s’élève à environ 500€ /an.
A moyen terme, les maîtres d’ouvrage ont un projet de récupération d’eau
de pluie (grâce aux 700 m² de toiture, hangar inclus).
Performances globales
Réseau de chauffage, chape maigre et carreaux de terre cuite - Photo © Robert Junalik
Contact
études ET chantiers
www.ecbpdl.org