1. Les nuits de ma ville ne sont plus sûres ?
Nuit du 30 avril au 1er mai
2012, histoire vraie racontée
par le veilleur de nuit d'un hôtel
de province
30 avril, 2h30 du matin, 1er Mai : un car s'arrête devant l'hôtel ou je bosse de nuit, une femme
vient frapper à la porte du restaurant en demandant si on peut faire du café.
J'accepte, j'ouvre et je la fais rentrer. Je mets du café en route, elle veut que je lui fournisse un
thermos, je lui dis que non il faut une bouteille ou quelque chose comme ça. On trouve, je fais 1,5
litre de café.
Entre temps quelques-uns de ses collègues sont entrés également. L'un attrape le quotidien local
derrière le comptoir, l'autre me demande du sucre, un troisième des gobelets…
"Heu… bonjour Messieurs ?".
J'apprends que tout ce petit monde "monte" à Paris pour soutenir ...ils ne me disent pas qui.
Au bout du compte quand je leur signifie que c'est un hôtel restaurant et que c'est payant ils ne
veulent plus de café car ils vont s'arrêter sur une aire d'autoroute dans 30 minutes. Je me retrouve
avec mon café dans une bouteille de flotte brûlante, je me brûle d'ailleurs.
Ils partent, seule la première interlocutrice s'excuse deux fois avec une certaine honte dans
l'attitude. Minable.
Alors la question que je me pose est la suivante : qui tous ces gens vont-ils soutenir à Paris en ce
1er mai ?
3 solutions s'offrent à moi de la plus plausible à la moins plausible :
- "Le candidat sortant" : ils ont rendez-vous demain matin : ce sont donc des gens qui dérangent un
veilleur de nuit dans l'exercice de ses fonctions, c'est à dire un type qui ne travaille pas vraiment
visiblement, ou du moins pas assez pour mériter mieux comme traitement ;
- "Jeanne d'Arc et compagnie" : no comment ! Non ils m'auraient cassé la gueule en sus.
- "Le défilé classique du 1er mai" : ce sont des gens des syndicats salariés, ou du PCF ou du Front de
gauche, ou encore PS bien entendu qui montent pour l'occasion, etc. Et là… no comment également
!
Y'a des nuits où on ferait mieux de rester couché plutôt que d'aller au boulot, franchement. …Et
dire qu'ils n'étaient même pas jeunes avec des casquettes et des baskets mais plutôt bien
habillés et bien coiffés...
Fraternité, mes amis !