1. PARIS, le 5 février 1996
NOTICE GENERALE EF 2 C 20 N° 3
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES D'ASSISE
pour la construction
et la réfection des voies ferrées
Applicable dès réception DOCUMENT INTERIEUR
2. - II -
DISTRIBUTION
Organismes
de la
Direction de
l'Entreprise
Prédéterminée
Régions DV - DV1 - DV2 - DV3 - DV99
Etablissements
SV - SV10 - SV99
ST - ST10 - ST99
SB - SB10 - SB99
Organismes
rattachés
R53C
R52C
Collections
individuelles
Conditions
particulières
RECTIFICATIFS DOCUMENTS INTERDEPENDANTS
N° DATE NG EF 2 C 20 n° 1 Guide technique - Réalisation des remblais et
1 Norme NF P 11300 des couches de forme édité par le SETRA -LCPC
2 NF F 53695 Fiche UIC 714 R
3 ST 590 : Annexe n° 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1
4 NG EF 2 C 20 n° 4
5 NG EF 2 C 32 n° 2
6 CPC Livret 5-12
7
8
9 DESCRIPTEURS
10 DIMENSIONNEMENT - STRUCTURE D'ASSISE - SOUS-COUCHE - COUCHE DE FORME -
11 PLATE-FORME - GEL - SOL - MATERIAU ROCHEUX - DECHET INDUSTRIEL
12
3. NG EF 2 C 20 n° 3
- III -
PREAMBULE
La refonte de la Notice Générale EF 2 C 20 n° 1 (ex NTVB 74 C) du 15 septembre 1969 a
été rendue nécessaire par l'évolution des techniques et des matériaux pour le
dimensionnement des structures d'assise, tant pour la construction des voies nouvelles que
pour la réfection des couches d'assise des voies anciennes.
Se substituent à elle cinq nouveaux textes réglementaires dont le présent, consacré
spécialement au dimensionnement des structures d'assise.
Le dimensionnement des structures d'assise de voies nouvelles a fait l'objet de nombreuses
études s'appuyant sur des observations du comportement des lignes existantes. Ces
travaux, effectués dans le cadre de groupe de travail de l'Union Internationale des Chemins
de Fer (UIC), ont abouti à la publication de la fiche UIC 719 R : "Ouvrages en terre et
couches d'assise ferroviaires", réactualisée au 1er janvier 1994.
La présente notice reprend le dimensionnement de la fiche UIC 719 R ainsi que des
dispositions techniques tirées de l'expérience SNCF en matière de construction et
d'exploitation de lignes nouvelles.
La classification des sols figurant dans la fiche UIC est corrélée avec la classification de la
norme NF P 11 300 couramment utilisée dans les travaux de terrassement.
SOMMAIRE
Pages
ARTICLE 1 - TEXTES ABROGES 1
ARTICLE 2 - OBJET 1
ARTICLE 3 - TERMINOLOGIE 1
CHAPITRE 1
DIMENSIONNEMENT A LA PORTANCE
ARTICLE 4 - GENERALITES 2
ARTICLE 5 - CLASSE DE PORTANCE DE LA PLATE-FORME 2
ARTICLE 6 - ARMEMENT DE LA VOIE 8
ARTICLE 7 - CARACTERISTIQUES DU TRAFIC 8
4. - IV -
Pages
ARTICLE 8 - EPAISSEUR MINIMALE DE L'ASSISE 8
ARTICLE 9 - CATALOGUE DE STRUCTURES D'ASSISE TYPES 10
CHAPITRE 2
PROTECTION CONTRE LE GEL
ARTICLE 10 -GENERALITES 12
ARTICLE 11 -SENSIBILITE AU GEL 12
ARTICLE 12 -PROFONDEUR DE GEL 12
ARTICLE 13 -VERIFICATION DE LA MISE HORS-GEL 13
ARTICLE 14 -MISE HORS-GEL PENDANT LES TRAVAUX 14
CHAPITRE 3
DIFFERENTS TYPES DE STRUCTURES D'ASSISE
ARTICLE 15 -GENERALITES 15
ARTICLE 16 -LES STRUCTURES D'ASSISE NORMALES 15
ARTICLE 17 -LES STRUCTURES D'ASSISE AVEC COUCHE DE FORME 15
RAPPORTEE
ARTICLE 18 -LES STRUCTURES D'ASSISE POUR PLATES-FORMES 16
ROCHEUSES ET RADIERS BETON
ARTICLE 19 -STRUCTURES PARTICULIERES 17
CHAPITRE 4
QUALITE DES CONSTITUANTS DES STRUCTURES D'ASSISE
ARTICLE 20 -SOUS-COUCHE 18
ARTICLE 21 -COUCHE DE FORME 19
ARTICLE 22 -GEOSYNTHETIQUES 19
5. NG EF 2 C 20 n° 3
- V -
Pages
ARTICLE 23 -STRUCTURES D'ASSISE TRAITEES AUX LIANTS HYDRAULIQUES 20
ARTICLE 24 -RACCORDEMENT DE LA PLATE-FORME COURANTE AUX 20
OUVRAGES D'ART
ANNEXES
1 - Terminologie
2 - Principe de dimensionnement des structures d'assise
6. NG EF 2 C 20 n° 3
- 1 -
ARTICLE 1 - TEXTES ABROGES
La présente Notice Générale annule et remplace tout document et instruction antérieurs
traitant du dimensionnement des structures d'assise de voies ferrées.
ARTICLE 2 - OBJET
Afin de réaliser une assise correcte pour la superstructure ferroviaire, permettant des
vitesses élevées et assurant le confort des circulations, il convient d'interposer entre celle-ci
et l'ouvrage en terre (ou l'ouvrage d'art) une ou plusieurs couches de matériaux de bonne
qualité et d'épaisseur suffisante.
L'objet de cette notice est de donner les règles de dimensionnement des différentes
couches constituant cette assise.
Les définitions des caractéristiques des matériaux à utiliser font, elles, l'objet :
- de la norme NF F 53 695 pour le ballast,
- de la spécification technique ST 590 (annexe 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1) pour les granulats,
- de la Notice Générale NG EF 2 C 20 n° 4 pour les géosynthétiques.
Le dimensionnement prend en compte les problèmes :
- de portance (chapitre 1)
- de tenue au gel (chapitre 2).
Le raisonnement à suivre est précisé sur le synoptique de l'annexe 2.
Il peut également être appliqué pour la réfection des structures de voies anciennes (voir
NG EF 2 C 20 n° 2).
A partir des méthodes de dimensionnement définies dans la présente notice, un catalogue
de structures d'assise types a été établi (voir article 9) ; il précise, pour les différents groupes
UIC des lignes, en fonction des qualités des plates-formes et de l'armement des voies, les
épaisseurs minimales et les natures des sous-couches et couches de forme à mettre en
oeuvre pour assurer la portance ; les épaisseurs de ballast sont définies, elles, dans la
NG EF 2 C 32 n° 2.
ARTICLE 3 - TERMINOLOGIE
Afin de faciliter la compréhension de cette notice, la définition des différents constituants
d'une assise ferroviaire fait l'objet de l'annexe 1.
7. - 2 -
CHAPITRE 1
DIMENSIONNEMENT A LA PORTANCE
ARTICLE 4 - GENERALITES
L'épaisseur minimale de l'assise (ballast + sous-couche) dépend des paramètres suivants :
- la classe de portance de la plate-forme,
- l'armement de la voie,
- les caractéristiques du trafic.
ARTICLE 5 - CLASSE DE PORTANCE DE LA PLATE-FORME
La classe de portance de la plate-forme est déterminée à partir de la nature géotechnique
du sol support et de conditions extérieures diverses (conditions hydrologiques et
hydrogéologiques, climatiques, traitements effectués) comme indiqué à l'annexe 1 de la
ST 590 (annexe 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1).
5.1 - Conditions hydrogéologiques et hydrologiques locales
Pour ce qui concerne leur influence sur la portance des sols, ces conditions sont réputées
bonnes si :
- la couche supérieure du sol considéré est hors de toute nappe naturelle (niveau de cette
dernière mesuré avant toute opération de rabattement complémentaire et en période
climatique défavorable).
On estime que cette condition est remplie lorsque le niveau le plus haut de la nappe se
trouve à une profondeur supérieure ou égale à 2 m sous le point P (voir figure 1).
8.
9. - 4 -
L'indice "i" prend les valeurs suivantes :
i = 0 :sol impropre à toute utilisation en support de structures d'assise et devant :
- soit être mis en dépôt et remplacé par un matériau de meilleure qualité,
- soit subir un traitement ou un renforcement lui permettant d'être élevé à la qualité 1
(voir § 5.4.1).
i = 1 :qualité "médiocre".
i = 2 :qualité "moyenne".
i = 3 :qualité "bonne".
Les tableaux de l'annexe 1 de la ST 590 indiquent les classes de qualité des différents sols
support, identifiés conformément aux dispositions de la norme NF P 11.300.
La classe du sol support est celle de l'ensemble de la "partie supérieure des terrassements "
(PST), elle prend donc en compte le mètre supérieur de l'ouvrage en terre (remblai ou
déblai). Certains sols meubles (A1, A2, A3 ou R1) peuvent être améliorés superficiellement
par traitement à la chaux, afin d'abaisser leur teneur en eau ; dans ce cas, la "partie
supérieure du terrassement" est constituée de 2 couches. La couche supérieure étant alors
de meilleure qualité que la couche inférieure, la classe du sol support ne peut être celle de la
couche supérieure que si celle-ci a une épaisseur d'au moins 0,70 m (le traitement étant
alors effectué par tranches d'épaisseur maximale 0,35 m).
5.3 - Classe de portance de la plate-forme
La classe de portance de la plate-forme se détermine selon les modalités de la figure 2 à
partir :
- de la classe de qualité du sol support,
- et de la qualité et de l'épaisseur de la couche de forme.
En fonction de ces paramètres, on distingue les trois classes de portance de plates-formes
suivantes :
- P1 : plate-forme "médiocre",
- P2 : plate-forme "moyenne",
- P3 : plate-forme "bonne".
10. NG EF 2 C 20 n° 3
- 5 -
Classe de
Qualité de la couche de forme Epaisseur
de la Classe de
qualité
du
sol support
Normale
(épaisseur
mini
0,30 m)
Rapportée
couche de
forme
rapportée
ef (m)
portance
de la
plate-forme
S1 P1
S1 Rt 2 0,50 P2
(ou Rt 1) Rt 3 0,35 P2
Rt 3 0,50 P3
S2
S2 P2
(ou Rt 2) Rt 3 0,35 P3
S3
(ou Rt 3)
S3 P3
Figure 2 - Tableau de détermination de la classe de portance de la plate-forme
REMARQUE :
La classe de portance de la plate-forme ne préjuge en rien du comportement futur de la
ligne. En effet, on peut obtenir une voie de très bonne qualité sur une plate-forme
"médiocre" ; il suffit pour cela de mettre une structure d'assise de qualité et d'épaisseur
suffisantes.
5.4 - Plates-formes particulières
5.4.1 - Plates-formes en sol S0
Lorsque la partie supérieure de la plate-forme est constituée de sols de classe de qualité S0,
il n'est pas possible de mettre en oeuvre correctement une couche de forme. Le sol S0 doit
alors être l'objet d'une amélioration pour être élevé à la classe S1.
Toutes les solutions indiquées ci-après doivent faire l'objet d'une étude spécifique
justificative.
Parmi les sols S0, il convient de distinguer :
- ceux qui sont de classe : A, B ou R1, dont la teneur en eau est trop élevée,
- ceux constitués de matériaux organiques : F1,
- ceux constitués par des roches salines : R5 et F4.
11. - 6 -
5.4.1.1 - Matériaux humides
Ces matériaux doivent être ramenés à la qualité S1 par :
- traitement à la chaux
- drainage
- surchargement
- etc.
Lorsque cette opération n'est pas possible ou lorsque les conditions économiques le
justifient, ils doivent être évacués en décharge et remplacés par des matériaux de meilleure
qualité : Rt1, 2 ou 3.
5.4.1.2 - Matériaux organiques
Ce sont des matériaux compressibles qui se déforment par fluage et sont sensibles aux
vibrations. Certains d'entre eux peuvent être sujets à des déformations élastiques au
passage des convois à partir de certains seuils de vitesses.
Divers procédés ont donné des résultats satisfaisants pour améliorer la stabilité des
ouvrages en terre des lignes anciennes (1) , tels que :
- pieux en bois, en béton, en acier, en sable ou à la chaux,
- compactage dynamique (les plots doivent alors être jointifs au droit de chaque file de rail),
- systèmes rigides assurant la répartition des efforts,
- remblais en matériaux légers,
- surchargement accélérant la consolidation,
- substitution, partielle ou totale.
5.4.1.3 - Roches salines
Ce sont des roches qui sont classées en S0 en raison des risques de dissolution par l'eau
provoquant des cavités et des fontis. Si on assure une imperméabilisation de ces zones, par
géomembranes par exemple, on peut s'affranchir des risques de dissolution et assurer alors
une plate-forme de qualité "moyenne" : P2.
Les cavités et fontis doivent être convenablement remblayés et étanchés afin qu'il ne puisse
plus y avoir de venues ou de circulation d'eau sous l'emprise ferroviaire.
(1) Cette énumération résulte de l'expérience de différents réseaux européens. Certains de ces
procédés ne sont pas utilisés en France.
12. NG EF 2 C 20 n° 3
- 7 -
5.4.2 - Plates-formes rocheuses
Conformément à la classification de la ST 590, on désigne par "plate-forme rocheuse" celle
dont le sol support est constitué de matériaux R21, R22, R41, R42, R61, R62.
Lors du terrassement de plates-formes rocheuses, il est souvent difficile de réaliser une
arase terrassement respectant la tolérance supérieure d'exécution, soit en raison de la roche
(stratification, ...) soit en raison de la technique utilisée. La déstructuration du matériau doit
alors être effectuée jusqu'à une profondeur minimale, sous l'arase terrassement, de :
- 0,30 m en terrassement par défonçage,
- 0,50 m en terrassement par minage.
Le matériau ainsi ameubli est purgé des éléments de grosseur supérieure à 150 mm et
compacté en place dans les mêmes conditions qu'une couche de forme normale.
Bien que, du seul point de vue de la portance, ces plates-formes soient aptes à résister aux
sollicitations, il est souhaitable de mettre en oeuvre entre la plate-forme et le ballast une
sous-couche destinée à amortir les sollicitations dynamiques des lignes les plus chargées.
L'épaisseur minimale de cette sous-couche est définie dans le tableau de la figure 3.
Fond de déroctage sensiblement
confondu avec l'arase
terrassement
Fond de déroctage 30 à 50 cm
sous l'arase terrassement
Epaisseur → Normale Exceptionnelle
(1)
Normale Exceptionnelle
(1)
Lignes nouvelles
à grandes vitesses
0,35 0,20 0,15
Lignes parcourues à
V > 160 km/h
0,35 0,20 0,20 0,15
Lignes de groupe UIC
1 à 4 parcourues à
V ≤ 160 km/h
0,20 0,15 0,15
Figure 3
Dans le cas des lignes des groupes UIC 5 et 6, il peut être admis de remplacer cette sous-
couche par une surépaisseur de ballast de 0,05 m après accord de la Direction de
l'Equipement.
(1) Epaisseur à n'appliquer que pour des cas particuliers où les conditions de réalisation des travaux ne
permettent pas d'appliquer les valeurs normales.
13. - 8 -
REMARQUE :
Lors du terrassement de plates-formes rocheuses, il est souvent difficile de réaliser une
surface unie, il existe généralement des hors-profils qui ne doivent pas constituer des
"cuvettes" ou des flaches permettant la stagnation de l'eau. Les hors-profils doivent donc
être reliés avec un pentage convenable aux systèmes de drainage longitudinaux. Lorsque
cela ne peut être réalisé, les hors-profils peuvent être comblés par de la grave traitée aux
liants hydrauliques ou bitumineux ou du béton maigre dont la surface est pentée vers les
systèmes de drainage.
En aucun cas, il ne doit exister de parties saillantes réduisant localement l'épaisseur de
sous-couche indiquée sur la figure 3.
ARTICLE 6 - ARMEMENT DE LA VOIE
Pour dimensionner l'assise, c'est la nature (bois ou béton) et la longueur de la traverse qui
sont prises en compte.
ARTICLE 7 - CARACTERISTIQUES DU TRAFIC
La tenue de l'assise de la voie est fonction de sa capacité à supporter les sollicitations
dynamiques des charges qui lui sont appliquées. Ces sollicitations varient en fonction du
trafic.
Les caractéristiques du trafic sont donc prises en compte dans le dimensionnement de
l'assise en considérant :
- le groupe UIC de la ligne, défini conformément à la fiche UIC 714 R : "Classification des
voies des lignes au point de vue de la maintenance de la voie" - 2ème édition du
1er janvier 1972.
- la vitesse de circulation maximale autorisée,
- la charge par essieu.
ARTICLE 8 - EPAISSEUR MINIMALE DE L'ASSISE
Les épaisseurs minimales de l'assise (ballast + sous-couche), en fonction des paramètres
précédemment définis, sont calculées à partir de la formule de la figure 4. Ce
dimensionnement a été établi pour des voies d'écartement normal (1,435 m) et un travelage
compris entre 1 500 et 1 800 traverses au km.
14.
15. - 10 -
Dans le cas de voies métriques (écartement de 1,0 m ou 1,06 m), la formule de la figure 4
est réduite à :
e = E + 0,10
valable pour tous types de traverses et des charges d'essieu n'excédant pas 200 kN
(20 tonnes).
Les cas d'application n'entrant pas dans les domaines ainsi définis doivent faire l'objet d'une
étude particulière.
ARTICLE 9 - CATALOGUE DE STRUCTURES D'ASSISE TYPES
A partir des épaisseurs minimales ainsi définies, il a été établi le catalogue de structures
d'assise types ci-après :
16.
17. - 12 -
CHAPITRE 2
PROTECTION CONTRE LE GEL
ARTICLE 10 - GENERALITES
Après avoir dimensionné les structures d'assise du point de vue de la portance des sols
supports, il convient, lorsque ces derniers sont sensibles au gel, de vérifier que leur
protection est assurée.
ARTICLE 11 - SENSIBILITE AU GEL
On peut diviser les sols en trois catégories, selon leur sensibilité au gel :
- sols insensibles au gel ou "non gélifs" : SGn,
- sols peu sensibles au gel ou "peu gélifs" : SGp,
- sols très sensibles au gel ou "très gélifs" : SGt.
Les méthodes permettant de définir la sensibilité au gel des sols sont décrites dans la
ST 590 (annexe 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1).
Un sol insensible au gel est un sol pour lequel le gel et le dégel n'occasionnent pas de
déformations inacceptables pour ce qui concerne le nivellement de la voie.
Un sol peu sensible au gel est un sol pour lequel la formation de lentilles de glace, observée
sous certaines conditions de teneur en eau et de température, est la cause de désordres
inacceptables pour ce qui concerne le nivellement de la voie. Ce phénomène est aggravé
lorsque le sol est très sensible au gel.
ARTICLE 12 - PROFONDEUR DE GEL
La profondeur de gel à prendre en compte pour le dimensionnement des structures d'assise
est celle qui correspond à un hiver très rigoureux considéré statistiquement comme ayant un
temps de retour égal à 20 ans. Elle est précisée sur une carte de l'annexe 4 à la ST 590
(annexe 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1), établie à partir des observations de l'hiver 1962-1963,
complétée par celles des hivers 1955-1956 et 1984-1985.
18.
19. - 14 -
Cette "épaisseur de protection" doit être supérieure ou égale à la profondeur de gel lue sur
la carte (ou ne pas lui être inférieure de plus de 0,05 m). S'il n'en est pas ainsi, l'épaisseur
d'une des couches constituant l'épaisseur de protection doit être augmentée d'un multiple de
0,05 m jusqu'à ce que l'épaisseur de protection soit supérieure à la profondeur de gel.
REMARQUE :
Le risque désordre étant plus ou moins important selon le degré de sensibilité des sols et les
conditions hydrologiques, on peut admettre que la profondeur de gel utilisée pour la
vérification de l'épaisseur de protection soit égale à αH avec :
- H : hauteur lue sur la carte,
- α : coefficient égal à :
1 pour les sols très gélifs "SGt"
1 pour les sols peu gélifs "SGp" lorsque les conditions hydrologiques sont
mauvaises (voir § 5.1)
0,9 pour les sols peu gélifs "SGp" lorsque les conditions hydrologiques sont
bonnes (voir § 5.1)
0 pour les sols non gélifs "SGn"
ARTICLE 14 - MISE HORS GEL PENDANT LES TRAVAUX
Le dimensionnement de l'article 13 permet d'assurer la pérennité des structures d'assise à
long terme, c'est-à-dire assure la mise hors-gel des sols sensibles, même pour des hivers
exceptionnels à période de retour de l'ordre de 20 ans.
Lorsque les travaux de réalisation d'une voie nouvelle ou de réfection d'une voie ancienne se
déroulent pendant une période hivernale, il est bon de se prémunir des effets de gel afin
d'éviter les arrêts de chantier ou les réfections ultérieures. Il convient donc de connaître
l'épaisseur de protection à mettre en oeuvre pour limiter les risques de désordre. Une carte
de l'annexe 4 à la ST 590 (annexe 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1) précise les profondeurs de gel à
attendre d'un hiver courant.
20. NG EF 2 C 20 n° 3
- 15 -
CHAPITRE 3
DIFFERENTS TYPES DE STRUCTURES D'ASSISE
ARTICLE 15 - GENERALITES
Lors de la construction d'une ligne nouvelle, ou lors des travaux de réfection ou
d'amélioration d'une ligne ancienne, il convient de mettre en place des structures d'assise de
caractéristiques appropriées et d'épaisseurs suffisantes.
On distingue :
- les structures normales
- les structures avec couche de forme rapportée
- les structures pour plates-formes rocheuses et radiers béton
- les structures particulières.
ARTICLE 16 - LES STRUCTURES D'ASSISE NORMALES
Ce sont les structures d'assise à mettre en oeuvre lorsque la couche de forme est normale,
c'est-à-dire de même nature que l'ouvrage en terre et améliorée par compactage sur une
épaisseur minimale de 0,30 m.
Ce type de structures est généralement utilisé pour la réfection des voies anciennes ou pour
la réalisation de voies nouvelles à proximité des lignes existantes car il nécessite un
"décaissement" moins important que celui nécessaire à la mise en oeuvre de structures
d'assise avec couche de forme rapportée.
Sur plates-formes P1 et P2, la sous-couche est généralement constituée de 2 couches dont
les caractéristiques sont définies par la ST 590 (annexe 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1). Un
géotextile de type A1 conforme à la NG EF 2 C 20 n° 4 assure la séparation et
l'anticontamination entre sous-couche et couche de forme : il permet en outre la poursuite
du chantier pendant certaines périodes météorologiques défavorables (légères pluies).
ARTICLE 17 - LES STRUCTURES D'ASSISE AVEC COUCHE DE FORME RAPPORTEE
Ces structures comportent une couche de forme en matériaux de meilleure qualité que ceux
constituant l'ouvrage en terre.
21. - 16 -
Pour les lignes nouvelles parcourues à grande vitesse, on recherche généralement par cette
technique à obtenir une plate-forme de classe de portance P3.
Cette technique est mieux adaptée à la réalisation de grands travaux car elle permet la
circulation du trafic de chantier (ce qui est interdit sur les sous-couches) moyennant des
dispositions pour éviter la pollution de la couche de forme en situation définitive ou la
détérioration de l'arase terrassement.
Lorsque la couche de forme est obtenue à partir d'un emprunt réalisé à proximité du
chantier, il convient d'effectuer le contrôle rigoureux des matériaux afin d'assurer le respect
de la qualité et de la classe de portance de la plate-forme.
Un soin particulier doit être apporté à la réalisation de l'arase terrassement sur laquelle sera
mise en oeuvre la couche de forme.
Dans le cas de travaux neufs sur lignes anciennes (modification de tracé, doublement de
longueur limitée, ...) le choix entre "structure d'assise normale" et "structure d'assise avec
couche de forme rapportée" doit tenir compte à la fois des critères économiques et des
contraintes d'exécution.
ARTICLE 18 - LES STRUCTURES D'ASSISE POUR PLATES-FORMES ROCHEUSES ET
RADIERS BETON
18.1 - Plates-formes rocheuses
Les plates-formes rocheuses sont définies dans la ST 590 (annexe 9 à la CG AS 2 C 3
n° 1). Les structures correspondantes sont définies au paragraphe 5.4.2.
18.2 - Radiers et tabliers d'ouvrages d'art
18.2.1 - Lignes nouvelles parcourues à grande vitesse
Réservé.
18.2.2 - Autres lignes
Voir NG EF 2 C 32 n° 2 (article 7).
L'emploi de structures amortissantes peut être envisagée en remplacement de la couche de
grave ou de la surépaisseur de ballast mais il s'agit là de techniques très onéreuses qui
doivent être réservées à des applications limitées et soumises à l'accord du Département
des Etudes et Recherches "Voie" (VR).
22. NG EF 2 C 20 n° 3
- 17 -
ARTICLE 19 - STRUCTURES PARTICULIERES
19.1 - Structure d'assise comportant une géomembrane
Dans la construction de lignes nouvelles, une géomembrane peut être utilisée pour protéger
de l'action des eaux de pluies des plates-formes sensibles à l'eau (certains sols S1, roches
tendres altérables, roches solubles, etc.).
Pour être efficace, cette technique nécessite de bonnes conditions hydrogéologiques et
hydrologiques locales ; il faut alors apporter un soin particulier au rabattement et à la
collecte des eaux de la nappe ou de percolations naturelles, pour éviter que celles-ci soient
piégées sous la géomembrane ; il est également prudent d'aménager en plus de ces
dispositifs une couche drainante sous la géomembrane.
En réfection de voies anciennes, lorsque l'on est assuré que la mauvaise tenue de la plate-
forme est due à la sensibilité du sol (ou de la roche) aux eaux de pluie, on utilise une
géomembrane posée directement en fond de dégarnissage. On considère alors que la
qualité du sol (ou de la roche) est élevée à la classe supérieure, la plate-forme est alors
classée P2. Bien entendu, ce raisonnement est pris en défaut lorsque le sol se trouve
comporter une nappe ou une circulation interne.
Ces travaux doivent être effectués en période sèche afin que le fond de dégarnissage ait le
temps de s'aérer et de s'assècher sur une épaisseur suffisante avant la pose de la
géomembrane. En outre, ils doivent être conduits de façon à éviter la détérioration de la
géomembrane lors du relevage de la voie par bourreuse mécanique.
19.2 - Structures d'assise pour sols gonflants
Réservé.
19.3 - Structures d'assise pour sols sensibles aux vibrations (tourbe, vases, sols
liquéfiables ...)
Réservé.
23. - 18 -
CHAPITRE 4
QUALITE DES CONSTITUANTS DES STRUCTURES D'ASSISE
ARTICLE 20 - SOUS-COUCHE
20.1 - Couche "sous ballast"
C'est la partie supérieure de la sous-couche en contact avec le ballast.
La couche "sous ballast" est en grave 0/315 (dont les spécifications sont précisées à la
ST 590 = annexe 9 à la CG AS 2 C 3 n° 1) compactée à 100 % OPM.
En voie courante, l'épaisseur de la couche "sous ballast" ne doit pas être inférieure à :
- 0,20 m pour les lignes parcourues à grande vitesse et les lignes des groupes UIC 1 et 2
- 0,15 m pour les lignes des groupes UIC 3 à 9.
20.2 - Couche de fondation
C'est la partie inférieure de la sous-couche. Elle peut être en grave 0/315 ou en grave
sableuse dont les spécifications sont précisées à la ST 590, compactée à 100 % OPM.
Cette couche permet la circulation des engins de chantier exclusivement pour la mise en
oeuvre de la couche "sous ballast". Elle n'existe pas sur les plates-formes P3.
Sur plates-formes P1 et P2, l'épaisseur de la couche de fondation ne doit jamais être
inférieure à 0,15 m, quel que soit le groupe UIC de la ligne.
REMARQUE :
L'utilisation de grave sableuse en couche de fondation doit correspondre à un avantage
économique, même en tenant compte des contraintes éventuelles d'approvisionnement, de
stockage, de mise en oeuvre. S'il n'en est pas ainsi, l'ensemble de la sous-couche peut être
réalisé en grave 0/315 mise en oeuvre en plusieurs couches dès que l'épaisseur est
supérieure à 0,30 m.
24. NG EF 2 C 20 n° 3
- 19 -
ARTICLE 21 - COUCHE DE FORME
La couche de forme est compactée à 95 % OPM, lorsque celui-ci est mesurable. S'il n'en est
pas ainsi, on applique les règles du "Guide technique pour la réalisation des couches de
forme" du SETRA-LCPC.
La couche de forme, lorsqu'elle est rapportée, est constituée de matériau de qualité Rt3, ou
éventuellement Rt2, conformes aux spécifications de la ST 590 (annexe 9 à la CG AS 2 C 3
n° 1).
Seule une couche de forme en matériaux Rt3, d'épaisseur conforme au tableau de l'article 9,
est susceptible de constituer une plate-forme de portance P3.
REMARQUE :
Il faut insister sur l'approche différente qu'ont les "routiers" (administration, entreprises) et la
SNCF sur les couches de forme :
- pour les "routiers", la couche de forme n'est qu'une couche d'adaptation, pas toujours
nécessaire, destinée à améliorer et surtout homogénéiser les caractéristiques d'une plate-
forme sur laquelle vont être réalisées différentes couches constituant la chaussée (dans
l'ordre de l'exécution : sous-couche, couches de fondation, de base, de liaison, de
roulement),
- dans les structures d'assise ferroviaire, la couche de forme est une véritable couche de
fondation et, à ce titre, a une influence importante sur le comportement de la structure
réalisée : toute diminution de ses caractéristiques mécaniques ou toute réduction
d'épaisseur constitue un sous-dimen-sionnement inacceptable étant donné les
conséquences que cela aura sur la tenue de l'assise dans le temps.
Il convient donc d'apporter à la réalisation des couches de forme rapportées le même soin
qu'aux sous-couches.
ARTICLE 22 - GEOSYNTHETIQUES
22.1 - Géotextile
Un géotextile de type A1, conforme à la NG EF 2 C 20 n° 4, est interposé entre la sous-
couche et toute couche de forme comportant plus de 12 % de fines. Il améliore la qualité
anticontaminante des structures d'assise et facilite également leur mise en oeuvre en évitant
l'orniérage de la couche de forme. Il est souhaitable d'"égaliser" la surface de la couche de
forme sur laquelle est déroulé le géotextile par un épandage de sable fin.
25. - 20 -
22.2 - Géomembrane
Les géomembranes doivent être conformes aux recommandations de la NG EF 2 C 20 n° 4.
Les géomembranes de type M1 résistent aux efforts de poinçonnement du ballast et sont
utilisées en fond de dégarnissage pour la réfection localisée de l'assise des voies existantes.
Les autres doivent être protégées de l'action du ballast par une couche de grave 0/315
d'épaisseur minimale 0,15 m.
ARTICLE 23 - STRUCTURES D'ASSISE TRAITEES AUX LIANTS HYDRAULIQUES
Etant donné les phénomènes dynamiques se produisant à l'intérieur de la sous-couche lors
de la circulation des convois, il ne doit pas être envisagé son traitement au ciment, en raison
des fissurations de retrait préexistant en dehors de toute sollicitation.
En revanche, ce traitement peut être toléré, dans certains cas et dans les proportions
habituellement admises, pour la couche de forme.
ARTICLE 24 - RACCORDEMENT DE LA PLATE-FORME COURANTE AUX OUVRAGES
D'ART
Réservé.
Le Directeur de l'Equipement
et de l'Aménagement
J. COUVERT
28. NG EF 2 C 20 n° 3
- 3 -
ANNEXE 1
STRUCTURE D'ASSISE
Terme général qui désigne l'ensemble des éléments rapportés pour constituer la fondation
de la voie ferrée. C'est donc l'ensemble constitué par le ballast et, lorsqu'ils existent :
- la sous-couche ou la couche intermédiaire,
- le géosynthétique,
- la couche de forme rapportée.
Commentaire :
Ce terme est plus général que "couches d'assise" et mieux adapté à la pratique de la
SNCF ; c'est pourquoi nous l'avons préféré et, pour éviter toute confusion, nous n'utiliserons
pas le terme de "couches d'assise".
COUCHES D'ASSISE
Terme désignant l'ensemble ballast + sous-couche.
Commentaire :
Terme repris dans la fiche UIC 719 R en raison de son utilisation par de nombreux réseaux.
PLATE-FORME
Surface destinée à recevoir la sous-couche.
Commentaire 1
Le terme de plate-forme est aussi utilisé, complété par un qualificatif, pour caractériser la
portance du sol support ou de l'ouvrage en terre :
- à partir d'observations visuelles :
. plates-formes boueuses, argileuses, sableuses, rocheuses, ...
- à partir d'informations géotechniques :
. plate-forme PO (plate-forme inadaptée à la mise en oeuvre de structures d'assise)
. plate-forme P1 (plate-forme "médiocre")
. plate-forme P2 (plate-forme "moyenne")
. plate-forme P3 (plate-forme "bonne")
Commentaire 2
On peut parfois être amené à distinguer les surfaces devant recevoir le ballast, la sous-
couche.
Dans ce cas, on utilise les termes de :
- plate-forme ferroviaire,
- plate-forme de terrassement.
29. NG EF 2 C 20 n° 3
ANNEXE 2
PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT
DES STRUCTURES D'ASSISE