Quel avenir pour la formation des futurs chirurgiens ?
L’ISNIH a été reçu le 20 Juin à l’académie de chirurgie. La parole lui était donnée afin de réfléchir à intégrer la formation chirurgicale de manière plus optimale dans la formation initiale des études de médecine…
Nous vous livrons les réponses de l’ISNIH autour de six questions, basées sur les retours de plus de 60 internes de chirurgie sollicités.
Quel avenir pour la formation des futurs chirurgiens ?
Quelle est la place de l’école de Chirurgie (simulateur, animaux, etc.) et la place du « compagnonnage » ?
A la fin de l’internat, le jeune chirurgien doit-il être généraliste ?
L’internat doit-il être le même pour un futur praticien privé ou public, sans vocation d’enseignement ou de recherche par rapport à un futur hospitalo-universitaire ?
La formation des internes doit-elle se faire qu’en secteur public (CHU, CH) ? en privé ?
Comment évaluer la formation et à quel moment ?
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Réflexion sur les évolutions à donner à la formation de la chirurgie.
1. LeMagazinedesinternesetdel’ISNIH
LeMagazinedesinternesetdel’ISNIH
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Quel avenir pour la formation
des futurs chirurgiens ?
Réflexion sur les évolutions à donner
à la formation de la chirurgie
L’ISNIH a été reçu le 20 Juin
à l’académie de chirurgie.
La parole lui était donnée
la formation chirurgicale de
manière plus optimale dans
la formation initiale des
études de médecine…
Nous vous livrons les
réponses de l’ISNIH autour
de six questions, basées
sur les retours de plus de
60 internes de chirurgie
sollicités.
A cette question, les internes en chirurgie répondent majoritairement « non ».
Le 2ème cycle prépare-t-il correctement à la formation d’un futur chirurgien ? telle
est la question.
Force est de constater que le chirurgien est avant tout un médecin manuel à la dexté-
rité entrainée et que, malheureusement, sa formation pratique et le maniement des
pinces et bistouris commencent très tardivement.
Le 1er et 2ème cycle des études médicales et l’ECN ne sont qu’essentiellement théo-
riques, même si cette formation reste évidemment nécessaire. Néanmoins, l’ECN est
quasi exclusivement médical ou porte sur la démarche diagnostique et le bilan com-
plémentaire, peu sur la thérapeutique (donc encore plus rarement sur la chirurgie).
lui sont propres : très exposé à la permanence des soins, un rapport au corps et aux
se forger... -
tés que très tard dans sa formation.
Ainsi, comment ajouter dans la formation initiale un peu plus de la pratique ? De la
mise en situation au bloc, aux urgences chirurgicales, sans être cantonné à la tenue
ferme et statique des écarteurs !
Les études médicales sont-elles
adaptées à la formation d’un futur
chirurgien ?
Nous serions favorables à un bloc commun de formation avec tous les étudiants, avec un tronc commun à l’ECN et
des options à choisir, conduisant à des sous-modules à passer à l’ECN (à la manière de la PACES). Ces options pourraient
correspondre aux disciplines de l’internat ...
Ajout d’un module de chirurgie avec travaux pratiques (quoiqu’il arrive, il faut un retour des étudiants au laboratoire
d’anatomie ! ).
Cours d’anatomie à continuer en 2ème voir 3ème cycle (nœuds, points séparés…).
Etude de la description de quelques techniques de base.
les stages de chirurgie, des objectifs d’apprentissage pratique… Car : les stages de chirurgie sont considérés plutôt
comme relax dans l’esprit des externes, car moins encadrés souvent... Il faut se donner les moyens de mieux encadrer
les jeunes en stage de chirurgie.
Des temps de rencontre avec des chirurgiens, pour partage d’expérience sur le métier .
Mais attention :
Une réforme de grande ampleur nécessitera que tous les coordonnateurs et professeurs s’investissent dans la nouvelle démarche
de formation : est-ce possible ?
parfois réduits à du secrétariat, du pousse-chariot, du brancardage… La formation doit être davantage encadrée par nos aînés,
L’augmentation du numérus clausus a eu pour conséquence de limiter l’accès aux stages de chirurgie, d’où la nécessité de cibler
Au-delà du contact du malade, c’est le contact du chirurgien qui est à développer = au travers de rencontres avec
partage d’expériences, dès l’externat par exemple.
Quelle est la place de l’école de Chirurgie (simulateur,
animaux, etc.) et la place du « compagnonnage » ?
Chacun s’accorde à dire que le simulateur devrait être un outil disponible pen-
dant tout cours de chirurgie. Actuellement, l’accès aux simulateurs est vrai-
ment différent selon les régions.
Le simulateur et l’école de chirurgie doivent être situés en laboratoire d’anato-
mie et être accessible pour toute promotion, gratuitement .
Au-delà, le simulateur pourrait permettre une découverte de l’aspect très pra-
tique de la chirurgie aux plus jeunes d’entre nous.
Les systèmes très performants et onéreux ne sont pas forcément la seule solu-
tion : des mises en situation pourraient déjà exister ; la mise en situation n’est
pas forcément coûteuse, c’est avant tout une méthode… Elle nécessite juste de
l’inventivité de nos maîtres et professeurs.
Proposition d’insérer dans le cursus initial davantage de
chirurgie :
animaux, etc.) et l
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2. LeMagazinedesinternesetdel’ISNIH
LeMagazinedesinternesetdel’ISNIH
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Peut-être faudrait-il former certains chirurgiens professeurs à accompagner… Leur expliquer comment former, avec
-
selle à créer et écrire, opposable .
service du compagnonnage et de la formation mais ne doit pas remplacer le professeur qui doit être l’exemple, donner les voca-
ces questions n’est pas toujours bien perçu par nos maîtres.
Serait-ce utopique de créer des grands centres de chirurgie, à niveau interrégional, nés par une
volonté des professeurs de chaque subdivision de se regrouper et de s’investir à faire fonctionner
ces centres ? Chaque étudiant devrait se sentir « chez lui » dans ces centres.
doit-il être généraliste ?
Les internes répondent « non » en majorité, mais néanmoins, ces même in-
selon leur propres termes : « de faire face aux problèmes surtout en hôpi-
taux généraux » et « de mieux gérer les urgences ».
Elle doit se faire partout là où il y a des formateurs de qualité. Y compris dans le privé… Le CHU renferme nombre de pro-
fesseurs, ce qui n’est en rien un gage de qualité de formation !!
Les internes ont été convaincus apparemment de la nécessaire spécialisation de la chirurgie, ce qui correspond surtout à une
demande de la société et des patients. Certains internes reprennent même les expressions de leur maître : « on ne fait bien que
ce que l’on fait souvent ».
Est-il rassurant de ne faire que les actes que l’on maîtrise parfaitement ?
Et se pose le problème de la durée d’apprentissage : cela prend du temps d’acquérir une formation générale… Serait-il plus simple
d’hyperspécialiser rapidement les internes, vu le nombre croissant de futurs chirurgiens à former ?
Rester général dans sa spécialité,
mais rapidement spécialiste
Il faut donc conserver une notion de tronc commun général pour tous les chirurgiens… d’un an probablement. D’où la nécessité
de rester vigilant face à la reforme CNIPI, qui prévoit la diminution d’un an de formation. L’hyperspécialisation interviendrait
plutôt au cours du post-internat et plutôt pour une carrière en CHU.
L’internat doit-il être le même pour un futur praticien privé ou
public, sans vocation d’enseignement ou de recherche par
rapport à un futur hospitalo-universitaire ?
Les internes prônent un même internat pour tous, sans différence soit une même formation initiale. Mais du temps, en
plus, dès l’internat, pour ceux qui veulent faire de l’universitaire.
Actuellement, on demande des années recherche et des travaux
publiés A TOUT LE MONDE… Alors que cela ne devrait être
demandé qu’aux seuls futurs universitaires !
Les futurs universitaires devraient avoir des cours de pédagogie également. Cette question revient à l’intérêt du post-internat en
tant que CCA qui devrait être une voie universitaire exclusive. La différenciation vers une carrière HU doit se faire lors du post-
l’interne formé !
Nous souhaitons que le statut de MCU soit moins précaire et un statut de professeur assistant comme le préconise le rapport
Gaillard.
La formation des internes doit-elle se faire qu’en secteur
public (CHU, CH) ? en privé ?
médecins en place.
avoir le droit à un stage dans le privé, s’il est de bonne qualité !
Il s’agit de formation et d’approche de la chirurgie bien différente.
AU TOTAL, ce ne sont pas les terrains de stage et leur dénomination, c’est le manque de formateurs de qualité le pro-
blème…
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3. LeMagazinedesinternesetdel’ISNIH
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ternes...) pourrait évaluer l’avancée de chaque interne dans un environnement de compagnonnage. Cela ne doit pas se
limiter à un entretien en tête-à-tête au bout de 6 mois avec le seul chef de service.
Comment évaluer la formation et
à quel moment ?
L’évaluation est fondamentale, mais elle n’existe pas aujourd’hui.
A cette question les internes interrogés ont eu des réponses variées, mais
sont majoritairement demandeurs d’évaluations pratiques et théoriques, qui structurent
leur formation.
les acquisitions théoriques que pratiques, année par année. Il faut
établir des
en fonction des semestres et de la spé-
cialisation ou non.
A quel moment les instaurer ?
connaissances écrites, lors de journées de DESC ? Faut-
-
ternat ? (sur des interventions courantes
ou sur simulateur ?). Bien des questions
restent en suspens.
Réagissez à ce sujet : yrenard@isnih.com
En savoir plus : e-mémoires de l’Académie Nationale
de Chirurgie, 2012, 11 (1) : 072-074
Yohann Renard,
interne en chirurgie viscérale des
hôpitaux de Reims
1er Vice-président de l’ISNIH
iste pas aujourd’hui.
s ont eu des réponses variées, mais
ons pratiques et théoriques, qui structurent
née par année. Il faut
mestres et de la spé-
SC ? Faut-
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