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Samedi 18 mai
A partir de 20h15 : accueil au Noviciat
De 21h à 23h : Triptyque chorégraphique, par la Compagnie 47• 49 François Veyrunes :
A l’œil intrépide le chemin du cœur, solo
Interprété par François Veyrunes dans une composition plastique et visuelle du plasticien
Philippe Veyrunes.
Magnificat, court métrage
Coréalisé avec le vidéaste Demis Herenger au cours d’une résidence à la Maison d’arrêt de
Varces en 2011.
Bal moderne, dirigé par François Veyrunes, Christel Brink-Przygodda et Stracho Temelkovski.
Une soirée en trois temps : une écriture chorégraphique jouant la proximité avec les
spectateurs pour une jauge limitée et la projection d’un court métrage mettant en scène
l’homme face à sa capacité à se métamorphoser, suivis d’un bal moderne, moment festif qui
permettra aux spectateurs d’entrer à leur tour dans la danse.
Espaces muséographiques du Noviciat ;
entrée gratuite dans la limite des
120 places disponibles.
Réservation conseillée
Photo Laurence Fragnol
Renseignements et réservations : 04 76 36 40 68
Annonciade Demeulenaere a.demeulenaere@cg38.fr
Presse : Carole Fayolas c.fayolas@cg38.fr
Programme
3. 3
« … L’élément fondamental au théâtre est la métamorphose.
Ainsi le théâtre a-t-il toujours à voir avec la mort et quand il est bon, c’est un exorcisme … »
Heiner Müller, Le théâtre est crise, conversation de travail avec Ute Scharfenberg, 16 octobre 1995.
Conception, dramaturgie, chorégraphie et interprétation
François Veyrunes et Christel Brink-Przygodda
Composition plastique et visuelle
Philippe Veyrunes
Univers sonore
François Veyrunes et Stracho Temelkovski
« La danse est ici celle d’un homme mûr qui est en marche, confronté tant à sa puissance qu’à sa fragilité, à ses
pulsions qu’à sa volupté, à ses refoulements qu’à son avidité. Un homme seul qui tente de faire avec, plutôt que
de jouer contre, mû par l’hypothèse que la transformation de l’être est toujours possible.
Ce sont les nombreuses années de danse à l’hôpital, dans des chambres de patients alités, le plus souvent au
crépuscule de leur vie, qui participent à la genèse de ce solo. De cette expérience singulière au cœur du vivant, je
ressens et observe les incidences que ces propositions génèrent, une transformation de l’être, une métamorphose.
Ce que je perçois de manière frappante, c’est que la danse peut remobiliser chez le patient-spectateur ses propres
dynamiques internes. Elle me renvoie à la question du vivant, à notre condition d’être humain, au vivant en regard
de la mort vers laquelle nous allons, sans pathos ni romantisme.
Peut-on envisager la danse comme allant au-delà de la danse elle-même ? »
Accueillir et ne pas subir. Accueillir et rester digne.
L’art est cette évasion nécessaire par laquelle l’homme peut retrouver sa dignité.
« La question de la dignité de l’homme est la principale source de mes préoccupations artistiques. Cette question
interroge l’être souverain, créateur de sa vie, celui qui se respecte et respecte autrui ; elle est liée à la disposition
de choisir d’être ce que nous sommes, quelle que soit l’idée que nous nous faisons de nos aspirations ; elle
renvoie l’individu à la tension dans laquelle il se trouve, aux confins de son unicité, en regard de l’humanité à
laquelle il appartient.
Je relie la question de la dignité de l’homme à sa capacité à se métamorphoser - à trouver des solutions et ne pas
subir. Mon langage est celui d’un corps jubilatoire mû par l’intelligence du cœur. C’est le moyen d’expression
viscéral, la source.
Si le corps a aussi ses raisons que la raison ignore, il m’apparaît essentiel d’organiser ce discours sensible par la
pensée qui en découle et qui, en le nourrissant, le transforme et me permet d’agencer la structure
chorégraphique. »
François Veyrunes
*Antoine Choplin, Tectoniques (à paraître).
« à l’œil intrépide le chemin du cœur »*
4. 4
Film expérimental coréalisé en 2012 par Demis Herenger et François Veyrunes, tourné pendant la résidence de
la Compagnie à la Maison d’arrêt de Varces (Isère), en mai et juin 2011.
Culture chorégraphique et engagement citoyen en milieu carcéral
Faire le choix d’intervenir en prison, c’est faire le choix de travailler avec un groupe de détenus pour les amener
individuellement et collectivement dans une proposition artistique. Les détenus sont impliqués dans des situations
chorégraphiques où ils sont poussés physiquement et mentalement à se dépasser pour contacter et révéler leur part
de créativité.
Filmer pendant le processus de création et s’emparer sur le vif de l’énergie pure des protagonistes, des différentes
qualités singulières d’être de chacun, du désir d’être pleinement dans l’acte artistique à chaque instant, de la
jubilation des défis physiques à relever, de la nécessité première à s’engager de façon directe dans le geste
chorégraphique.
Le plasticien Philippe Veyrunes intervient dans une démarche scénographique et lumière. Il détourne le lieu pour
créer un espace singulier. Demis Herenger et Fabien Gandet, réalisateurs, filment chaque situation
chorégraphique expérimentée avec les détenus. Le percussionniste Alain Lafuente complète l’équipe et crée la
musique en direct au fur et à mesure du déroulement du travail.
Processus chorégraphique
"La réalité émeut, fascine, effraie, émerveille ou excite, mais elle ne séduit pas."
Francis Bacon
« Je considère le mouvement dansé comme une succession de déformations physiques. Ces déformations font
exister l’espace autour des corps en jeux et les révèlent comme sujets.
Je compose à partir de la tonicité propre de l’interprète, au sein de sa kiné-sphère.
Je compose avec “l’espace entre” et l'espace impalpable.
Relié à mes racines autour du travail de Merce Cunningham, je recherche un corps engagé.
Le corps est questionné et travaillé dans ses oppositions physiques, dans un investissement global extrême. La
propagation du mouvement et le transfert du poids construisent un mouvement sans retour arrière, une gestuelle
non symétrique, dans une forte mobilité articulaire.
Le temps de l’action dansée est relié à sa durée, qu’elle soit simple ou multiple. Le temps de l’action dansée est
relié à toutes formes de distorsions de l’écoulement du temps. La dimension du temps présent est incarnée dans
l’action.
Un univers plastique abstrait construit le cadre scénographique de mon travail. »
François Veyrunes
« Magnificat »
5. 5
Depuis 1989, François Veyrunes dirige la compagnie 47•49. Il a créé depuis une trentaine de pièces
chorégraphiques en partenariat avec des structures culturelles, l’Espace Malraux à Chambéry, l’Hexagone de
Meylan, le THV à St Barthélémy d’Anjou, le Théâtre de Vénissieux, la Rampe à Echirolles, la Maison de la
Culture de Grenoble…
En 2001, la compagnie participe à Puzzle Danse, tournée Franco-Québécoise impulsée par le Groupe des 20
Rhône-Alpes et L’Agora de la Danse à Montréal avec la création L’Œuf ou la poule ?
En 2003, Frictions représente la France en Algérie dans le cadre de Djazaïr, une année de l'Algérie en France. En
2009, le Festival Instances 7 accueille Malgré nous (?) à l’Espace des arts de Chalon-sur-Saône.
François Veyrunes est artiste invité au Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne de 2004 à
2007. Il concourt à la mise en piste de Hors cycles, duo de cycles sur trampoline, qui obtient le Grand Prix du
Jury aux championnats du monde du Cirque de Demain à Paris en 2008. Il travaille auprès des metteurs en scène
de théâtre Christophe Perton, Michel Belletante, Nino d'Introna, Anne Courrel et Gislaine Drahy. Depuis la
création de la Compagnie 47•49, il collabore avec le plasticien Philippe Veyrunes.
À partir de 1998, la compagnie 47•49 bâtit des résidences conventionnées de développement à la culture
chorégraphique et de tous les publics avec la Communauté de Communes du Grésivaudan, le Château Rouge à
Annemasse, Grand Angle à Voiron, le Théâtre de Vénissieux et le TEC de Saint-Maurice-l’Exil.
Dès 1992, la compagnie 47•49 s'engage dans les programmes Culture et Santé et Culture et Lien Social, qui
seront formalisés en 1999 par les Ministères de la Culture et de la Santé. Elle met en œuvre un travail
hebdomadaire d’ateliers et de spectacles en chambres (à l’EHPAD de La Bâtie à Saint-Ismier, aux soins palliatifs
du Centre Médical Rocheplane à Saint-Hilaire-du-Touvet, et à l’EHPAD de Coublevie).
Au CHU de Grenoble, elle investit l’espace public de l’hôpital par des résidences de courtes durées depuis 2009.
En 2010 et 2011, elle développe des ateliers de création
pour les détenus à la Maison d’arrêt de Varces. Elle
réalise deux films, avec le réalisateur Demis Herenger
(Invitation, documentaire en 2010 et Magnificat, film
d’art en 2012).
La compagnie prépare un projet à la Maison d’arrêt
de Corbas avec l’Opéra de Lyon.
X
La Compagnie 47.49
Photo Laurence Fragnol
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François Veyrunes - Danseur et chorégraphe
Après une maîtrise d'informatique, au cours de laquelle sa passion pour le ski alpin le mène en Equipe de France
Universitaire, c'est au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers puis à New York qu’il approfondit sa
formation de danseur. De 1986 à 1989, il est interprète dans les compagnies de Christiane Blaise, Annie
Delichères et Mirjam Berns. En 1989, il crée la Compagnie 47•49 François Veyrunes et développe un travail de
création en France et à l’étranger. Il collabore avec d’autres arts et artistes et cofonde en 1999 le collectif
Citédanse à Grenoble. La médiation culturelle fait partie de son engagement d’artiste-citoyen.
Christel Brink-Przygodda - Danseuse et chorégraphe
Christel Brink-Przygodda se forme en danse classique (école Staar et Radler) et à la technique Cunningham avec
Elke Rastede, Mirjam Berns et Helga Langen.
Elle travaille comme interprète avec Annie Delichère, Cathy Cambet, Ana Texido et Ruth Meyer (Projet
Interculturel Europe - Israël). Sa rencontre avec l’univers du chorégraphe François Veyrunes l’amène à Grenoble
en 1990, où elle développe depuis son travail d’artiste chorégraphique assistante et pédagogue au sein de la
compagnie 47•49 et d’autres compagnies. À partir de 2004, elle explore différentes manières de formuler la danse
en association avec le plasticien Philippe Veyrunes, conduit un travail d’installation-performance et crée une
structure porteuse de leurs projets : K-LI-P.
Philippe Veyrunes - Plasticien
Philippe Veyrunes rencontre très jeune le peintre américain Ben Berns. Avec lui, il découvre les bases du dessin,
la rigueur de l’observation et le monde de la couleur. En 1982, il entre à l’École Nationale des Beaux-Arts de
Dijon puis part étudier à l’Academy of Art de New York en 1986. De retour en Europe, il rencontre le créateur
lumière hollandais Johan Vonk qui l’amène dans un univers où la couleur se pense en volume, où l’on recherche
dans l’espace global. Avec lui il investit tous les médiums : la lumière de spectacle, la scénographie, la lumière
d’expositions, celle des installations, la mise en lumière d’architectures et la création de sculptures à base de
lumière. Depuis, seul ou en groupe, toujours fasciné par la couleur, il mélange les différents médiums artistiques.
Stracho Temelkovski - Musicien et compositeur
Multi-instrumentiste (guitare, basse, viole, mandole et percussions), Stracho Temelkovski débute l’étude de la
guitare à l’âge de 13 ans avec Pierre Feugier et Éric Maiorino. Il suit des études de musicologie à l’Université
Pierre Mendès France, à Grenoble, entre 1997 et 1999.
Ses influences musicales sont variées : harmonies des Balkans, de ses racines macédoniennes il garde les sons
envoûtants, les rythmes traditionnels et la ferveur des fanfares, mais aussi Jazz, rock, musiques latino et orientale,
nouveaux sons urbains et musiques électro acoustiques.
Compositeur, arrangeur et réalisateur, il a monté de nombreux projets musicaux avec Antonio Placer et d’autres
artistes internationaux tels que Jean-Marie Machado, Elena Ledda, Jean-François Baëz, Rosa Cedron, Negrito
Trasante, Gabriele Mirabisi.
Il compose et joue pour la danse contemporaine, notamment François Veyrunes ou la Compagnie Les Mutins. Il
collabore avec Louis Soret aux spectacles de la Compagnie des Foussages, mêlant conte et répertoires musicaux
du monde entier.
Depuis 2001, il intervient auprès des jeunes des quartiers sensibles à Fontaine et des détenus de la Maison d’arrêt
de Varces, en Isère. Il se déplace également dans les lycées et pour les jeunes musiciens de l’agglomération
Grenobloise. Il enseigne l’improvisation instrumentale au CFMI de Tours depuis 2006.