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Tumeurs du rein et des voies excrétrices 
chez l’enfant 
P. Devred 
G. Gorincour 
B. Bourlière 
P. Petit 
K. Lambot 
C. Coze 
F. Faure 
Résumé. – Le diagnostic des tumeurs du rein repose sur des éléments cliniques : âge, symptomatologie, et 
des éléments échographiques : taille de la masse et extension de celle-ci. Le néphroblastome ou tumeur de 
Wilms est l’étiologie principale de l’âge de 18 mois à 5 ans ; il peut survenir dans un contexte malformatif 
évocateur. Le diagnostic différentiel avec les autres tumeurs possibles du rein est parfois très difficile ; il repose 
sur une discussion pluridisciplinaire car la prise en charge thérapeutique en dépend. Les tumeurs de la voie 
excrétrice sont exceptionnelles ; leur signe d’appel est l’hématurie. Le rhabdomyosarcome vésical est 
l’étiologie maligne la plus fréquente mais de nombreuses autres tumeurs ou pseudotumeurs ont été 
rapportées : l’exploration repose sur l’échographie, l’opacification des cavités et l’imagerie par résonance 
magnétique. 
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Mots-clés : Tumeurs de l’enfant ; Rein ; Néphroblastome ; Tumeur de Wilms ; Uretère ; Vessie ; Urètre 
Introduction 
Les tumeurs du rein de l’enfant ne sont pas exceptionnelles ; elles 
sont essentiellement malignes et la tumeur de Wilms ou 
néphroblastome est de loin la plus fréquente ; à l’inverse, à l’âge 
pédiatrique, les tumeurs des voies excrétrices sont exceptionnelles 
aussi bien au niveau urétéral qu’au niveau urétral. Des tumeurs ou 
pseudotumeurs de vessie peuvent se rencontrer ; elles demeurent 
cependant très rares. 
Tumeurs rénales 
Tout radiologiste ayant un exercice polyvalent peut être confronté, 
dans son exercice habituel, à la découverte et donc au bilan initial 
d’une masse rénale chez un enfant. [1] Son premier objectif est de 
rapporter avec certitude l’origine de la masse au rein, puis d’en 
affirmer la nature tumorale. L’échographie est dans la grande 
majorité des cas suffisante. Quand il s’agit à l’évidence d’une 
tumeur, le bilan préthérapeutique doit être réalisé en accord avec 
l’équipe oncologique pédiatrique qui va prendre en charge l’enfant, 
et la réalisation d’une tomodensitométrie (TDM) ou d’une imagerie 
par résonance magnétique (IRM) ne sera contributive que si elle est 
intégrée dans une réflexion d’équipe. 
Le diagnostic radiologique a un intérêt majeur puisque la décision 
thérapeutique d’instaurer une chimiothérapie préopératoire dans le 
néphroblastome chez l’enfant est prise sans preuve 
anatomopathologique. Le radiologue a donc une responsabilité 
essentielle ; il doit : 
– affirmer qu’il s’agit bien d’une masse d’origine rénale ; 
– réunir les arguments d’imagerie en faveur du néphroblastome ; 
– confronter ces arguments avec ceux des cliniciens, pour aboutir 
ensemble à une proposition diagnostique cohérente. 
CLASSIFICATION DES TUMEURS DU REIN DE L’ENFANT 
La tumeur du rein la plus fréquente chez l’enfant est le 
néphroblastome ou tumeur de Wilms (87 à 90 % des tumeurs 
rénales), mais dans les premiers mois de la vie, une tumeur bénigne, 
le néphrome mésoblastique congénital ou tumeur de Bolande, 
prédomine. Cette approche simplifiée n’est pas fausse ; cependant, 
elle est insuffisante devant la diversité des formes histologiques 
progressivement identifiées et décrites expliquant en partie 
l’hétérogénéité pronostique observée. Ainsi, un certain nombre de 
classifications ont vu le jour, associant l’histologie et le pronostic. [2, 3, 
4, 5] 
Il existe une classification usuelle reposant sur les données 
histopathologiques (Tableau 1). 
En France, les équipes d’oncologie pédiatrique travaillent dans le 
cadre de la Société internationale d’oncologie pédiatrique (SIOP) ; 
cette société propose une classification basée sur le pronostic [5] 
(Tableau 2). 
Ces classifications montrent la variété des types possibles de 
tumeurs du rein, avec un pronostic très différent et donc une prise 
en charge thérapeutique très différente. Nous nous attacherons à 
préciser, chaque fois que cela est possible, les éléments pouvant 
intéresser l’équipe prenant en charge l’enfant. 
NÉPHROBLASTOME 
Le néphroblastome est donc la tumeur rénale la plus fréquente chez 
l’enfant (87 à 90 %), sans prédominance de sexe ; le pic de fréquence 
se situe à 3 ans et demi, mais 15 % sont observés avant l’âge de 1 an 
et des cas peuvent être observés au-delà de l’âge de 7 ans (2 %), 
voire même chez l’adulte. 
P. Devred (Professeur des Universités, praticien hospitalier) 
Adresse e-mail : pdevred@ap-hm.fr 
G. Gorincour (DES) 
B. Bourlière (Praticien hospitalier) 
P. Petit (Professeur des Universités, praticien hospitalier) 
K. Lambot (Chef de clinique-assistant) 
Service de radiologie pédiatrique, Hôpital d’Enfants de La Timone, chemin de l’Armée-d’Afrique, 13385 
Marseille cedex 5, France. 
C. Coze (Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier) 
Service d’oncologie pédiatrique, Hôpital d’Enfants de La Timone, chemin de l’Armée-d’Afrique, 13385 
Marseille cedex 5, France. 
F. Faure (Praticien hospitalier) 
Service de radiologie pédiatrique, Hôpital d’Enfants de La Timone, chemin de l’Armée-d’Afrique, 13385 
Marseille cedex 5, France. 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 34-117-A-20 (2004) 
34-117-A-20
34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic 
Tableau 2. – Classification pronostique des tumeurs du rein de 
l’enfant 
A- Tumeurs à faible risque 
néphroblastome kystique, partiellement différencié 
néphroblastome contenant des structures de type fibroadénomateux 
néphroblastome de type épithélial hautement différencié 
néphroblastome complètement nécrotique (après chimiothérapie) 
néphrome mésoblastique 
B- Tumeurs à risque intermédiaire 
néphroblastome non anaplasique 
néphroblastome nécrotique (avec quelques particularités) (inférieur à 10 %) 
C- Tumeurs à haut risque 
néphroblastome avec composante anaplasique 
sarcome à cellules claires du rein 
tumeur rhabdoïde du rein 
D- Autres tumeurs et lésions 
néphrome kystique 
carcinome rénal 
tumeur neuroépithéliale 
lymphome rénal 
angiomyolipomes 
adénomes 
métastases 
Le néphroblastome représente en France 6 à 8 % des cancers de 
l’enfant et son incidence est estimée entre cinq et dix cas par million 
d’enfants et par an. 
Des anomalies sur le chromosome 11 ont pu être mises en évidence 
dans un petit nombre de tumeurs de Wilms associées à des 
syndromes polymalformatifs ; gène WT1 pour le syndrome Wilm’s 
tumor-aniridia-genitourinary anomalies-mental retardation (WAGR) 
et de Drash, gène WT2 pour le syndrome de Beckwith-Wiedemann 
et l’hémihypertrophie corporelle (ces syndromes sont décrits infra). 
¶ Anatomie [3] 
Il s’agit d’une tumeur rénale maligne embryonnaire à trois 
composantes : blastémateuse, épithéliale et mésenchymateuse. Sa 
malignité est variable en fonction du type histologique ; celui-ci n’est 
en général évalué que secondairement, lors de la néphrectomie, 
après une chimiothérapie préopératoire. Les principaux types sont 
essentiels à prendre en compte ; ils conditionnent le pronostic et 
donc le traitement postopératoire. La tumeur entièrement nécrosée 
par la chimiothérapie a un bon pronostic alors que l’existence d’un 
important contingent blastémateux résiduel ou a fortiori anaplasique 
est de nettement moins bon pronostic. 
Le développement de la tumeur de Wilms est très rapide et au 
moment de sa découverte, elle est le plus souvent volumineuse 
(diamètre de 8 à 10 cm) et bien limitée. Elle est solide et peut 
présenter des zones de nécrose et d’hémorragie d’allure 
pseudokystique ou des contingents réellement kystiques. Des 
calcifications sont découvertes dans 15 % des spécimens 
anatomiques. 
Le néphroblastome franchit souvent la capsule rénale, mais reste 
bien limité dans la plupart des cas par une pseudocapsule. Il refoule 
les structures de voisinage, en particulier les structures artérielles 
sans les englober. Il peut envahir la veine rénale, gagner la veine 
cave inférieure et réaliser ainsi un thrombus néoplasique qui peut 
s’étendre jusqu’aux cavités cardiaques droites. Une atteinte 
ganglionnaire locorégionale est possible. Les métastases à distance 
sont essentiellement pulmonaires (85 % de l’ensemble des 
métastases), beaucoup plus rarement hépatiques. 
L’atteinte rénale bilatérale existe dans 5 à 13 % des cas (de façon 
synchrone pour les deux tiers), posant des problèmes nosologiques 
avec la néphroblastomatose. 
En fonction de l’extension, la classification comporte cinq stades 
(Encadré 1). 
Cette classification est établie sur le plan local lors de l’intervention 
chirurgicale, après chimiothérapie, et sur le plan général, au moment 
du bilan initial. 
Il a été rapporté des formes survenant sur des sites extrarénaux 
rétropéritonéaux, médiastinaux, pelviens ou inguinaux, développées 
probablement à partir d’éléments mésonéphrotiques résiduels. [6, 7] 
Tableau 1. – Classification histopathologique des tumeurs du rein de 
l’enfant 
I- Tumeurs bénignes 
Néphrome mésoblastique congénital ou tumeur de Bolande (5 %) 
Néphrome kystique ou cystadénome rénal ou kyste multiloculaire du rein 
Néphrome néphrogène ou adénome embryonnaire ou adénome métanéphrique 
II- Lésions de pronostic indéterminé 
Îlots néphrogéniques résiduels et néphroblastomatose diffuse 
III- Tumeurs malignes 
Néphroblastomes vrais ou tumeurs de Wilms 
histologie favorable : néphroblastome kystique 
histologie intermédiaire : néphroblastome sans anaplasie 
histologie défavorable : néphroblastome avec anaplasie diffuse (4 %) 
Tumeurs non Wilms (pronostic très défavorable) 
tumeur rhabdoïde du rein (2 %) 
sarcome indifférencié à cellules claires (4 %) 
tumeur neuroépithéliale du rein ou PNET 
Adénocarcinome à cellule claire ou tumeur de Grawitz 
Encadré 1 
Stade 1 (25 %) 
– tumeur limitée au rein, ou entourée par une pseudocapsule fibreuse quand elle a un développement extrarénal 
– sont également considérées de type 1 les tumeurs prolabées dans le bassinet ou l’uretère sans envahissement de la paroi urothéliale. Les 
vaisseaux ne sont pas envahis dans le sinus du rein 
Stade 2 (45 %) 
– tumeur avec franchissement de la capsule ou pseudocapsule et envahissant la graisse périrénale, voire les organes de voisinage, mais avec 
résection chirurgicale complète 
– tumeurs infiltrant le sinus du rein et/ou ses éléments vasculaires en dehors du rein, voire la veine cave inférieure, mais avec résection 
chirurgicale complète 
Stade 3 (20 %) 
– résidu tumoral postchirurgical 
– envahissement ganglionnaire 
– rupture tumorale peropératoire 
– contamination péritonéale locale ou à distance 
– thromboses vasculaires ou envahissement urétéral au niveau de la zone de section chirurgicale 
– biopsie chirurgicale préopératoire 
Stade 4 (10 %) 
– métastases hématogènes : poumon, foie, os ou cerveau 
– envahissement ganglionnaire à distance 
Stade 5 : atteinte bilatérale (5 à 10 %) 
2
Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 
¶ Clinique 
Habituellement, il s’agit d’une masse abdominale non 
symptomatique à croissance très rapide. Plus rarement, la masse est 
découverte à l’occasion de douleurs abdominales, d’une fièvre, 
d’une hématurie (dans les suites d’un traumatisme minime plutôt 
que spontané) ou d’une hypertension artérielle (sécrétion tumorale 
de rénine). 
La plupart des cas sont sporadiques ; un caractère familial n’est 
retenu que dans moins de 1 % des cas sans anomalie du 
chromosome 11 identifiée. En revanche, il existe des anomalies 
associées dans 15 % des cas, avec anomalies fréquentes du 
chromosome 11 : 
– aniridie sporadique, tumeur de Wilms, bilatérale dans un tiers des 
cas [8] ; 
– syndrome de Drash ou de Denys-Drash, caractérisé par un 
pseudohermaphrodisme masculin, une dysgénésie gonadique, une 
pathologie glomérulaire progressive à type de sclérose mésangiale 
aboutissant à une insuffisance rénale (Fig. 1) [9] ; 
– syndrome WAGR qui associe une aniridie, des anomalies génito-urinaires 
et un retard mental ; 
– syndrome de Beckwith-Wiedemann caractérisé par un gigantisme 
avec viscéromégalie et macroglossie, associé à des anomalies de la 
paroi abdominale (omphalocèle, hernie ombilicale ou diastasis des 
grands droits), fréquence de la tumeur de Wilms accrue, surtout en 
cas de gigantisme asymétrique [10] ; 
– hémihypertrophie corporelle [11] ; 
– syndrome de Sotos ou gigantisme cérébral, associant un excès de 
croissance avec disproportion au niveau des extrémités et retard 
mental [12] ; 
– syndrome de Perlman associant une viscéromégalie, un 
gigantisme, une cryptorchidie, une dysmorphie, une dysplasie 
rénale et parfois un retard mental ; 
– rein en « fer à cheval » et ectopies croisées (Fig. 2). 
En cas d’anomalies associées, l’âge de survenue est plus précoce. 
Une surveillance systématique et régulière tous les 3 mois jusqu’à 
l’âge de 6 ans est recommandée ; il ne faut pas cependant sous-évaluer 
les répercussions psychologiques significatives sur les 
parents. [10, 11, 13] 
Imagerie 
L’exploration, par l’imagerie, d’une masse abdominale de l’enfant 
doit toujours débuter par une échographie ; l’apport du cliché 
simple de l’abdomen est minime, celui-ci n’est en pratique plus 
réalisé. 
Échographie 
Elle met en évidence une masse qui, dans la plupart des cas, est 
volumineuse, de diamètre supérieur à 8 cm, bien limitée. La 
structure est en général échogène, plus ou moins hétérogène avec 
Figure 1 Néphroblastome droit en tomodensitométrie (A), associé à 
un hypospadias, une ectopie testiculaire et une glomérulopathie, cons-tituant 
le syndrome de Drash. Le cliché mictionnel de cystographie 
montre un utricule prostatique de grande taille associé à l’hypospadias 
(B). 
Figure 2 Néphroblastome sur rein en « fer à cheval » en tomodensitométrie en 
coupe transversale. 
Figure 3 Néphroblastome droit, aspect échographique : volumineuse tumeur bien 
limitée, échogène, hétérogène avec de petites zones anéchogènes, kystiques ou nécroti-ques. 
assez fréquemment des plages transsonores, correspondant aux 
zones nécrotiques ou kystiques (Fig. 3). La masse peut apparaître 
parfois à dominante kystique, encapsulée avec des cloisons 
d’épaisseur variable (Fig. 4). Cette tumeur présente, en doppler, une 
vascularisation variable, sans caractéristique. Le pédicule artériel 
rénal est en général refoulé par la tumeur (Fig. 5). 
L’origine de cette tumeur est le rein, le parenchyme rénal sain étant 
refoulé à la périphérie, moulé sur la masse. Le rein peut être 
invisible, la masse étant trop volumineuse. Parfois, au contraire, le 
rein paraît normal et la tumeur semble posée sur sa corticale en cas 
3
34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic 
de néphroblastome à développement exorénal (Fig. 6). [7] Il faut 
montrer dans ces cas la continuité entre la tumeur et le parenchyme 
rénal. Il existe d’autres formes moins caractéristiques : tumeurs de 
petite taille ou tumeur à développement intrarénal prédominant 
(Fig. 7). 
L’évaluation du volume de la tumeur est essentielle pour le 
traitement et le pronostic ; il faut donc mesurer, suivant les trois plus 
grands diamètres, la masse principale et en cas de localisations 
multiples, chaque nodule séparément. 
La découverte échographique de cette masse rénale doit conduire à 
réaliser un bilan d’extension locorégionale : 
– recherche d’une extension dans la veine rénale et la veine cave 
inférieure (Fig. 8, 9), parfois prolapsus dans les cavités excrétrices ; 
– recherche d’anomalies sur le rein controlatéral : nodules tumoraux 
ou anomalies corticales ; [14] 
– recherche d’adénomégalies rétropéritonéales ; 
– recherche de métastases hépatiques. 
Figure 4 Néphroblastome droit, aspect échographique : volumineuse tumeur bien 
limitée, très hétérogène, d’aspect kystique cloisonné dominant, avec zone tissulaire (flè-che). 
Figure 5 Néphroblastome : vascularisation artérielle rénale refoulée par la tumeur. 
Figure 6 Néphroblastome droit : petite tumeur « posée » sur le pôle supérieur du 
rein ; diagnostic difficile avec une tumeur extrarénale. 
Figure 7 Néphroblastome droit atypique : petite tumeur ne déformant pas le 
contour du rein refoulant les vaisseaux. 
Figure 8 Néphroblastome : thrombus cave (flèches) dans le bilan initial. 
A. Coupe sagittale. 
B. Coupe transversale. 
4
Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 
Radiographie du thorax face et profil 
Elle doit être systématique lors du bilan initial, à la recherche de 
métastases pulmonaires qui existent dans 10 % des cas (Fig. 10). Le 
volume tumoral sous-diaphragmatique ne favorise pas la réalisation 
d’un cliché en parfaite inspiration, ce qui rend son analyse difficile. 
Tomodensitométrie 
Un examen TDM est essentiel pour l’évaluation initiale. Il doit être 
réalisé en concertation avec l’équipe d’oncologie pédiatrique qui doit 
prendre en charge l’enfant car il va servir de base à la surveillance 
du volume tumoral (reproductibilité des mesures) (Fig. 11), et son 
analyse doit prendre en compte les éléments requis dans le protocole 
thérapeutique dans lequel va être inclus l’enfant. 
Aspect de la masse. Sur les coupes sans injection intraveineuse de 
produit de contraste, la masse apparaît solide et hétérogène ; des 
calcifications et des îlots graisseux intratumoraux sont parfois 
visibles. Cette hétérogénéité se renforce par le rehaussement après 
injection intraveineuse de produit de contraste. L’existence d’un 
épanchement sanguin intracapsulaire ou périrénal est facilement 
reconnue. Parfois, la tumeur peut apparaître majoritairement 
kystique et cloisonnée, toujours très bien limitée. 
La TDM permet, avec plus de précision que l’échographie, de 
répondre à certaines questions : extension vers les voies excrétrices 
(Fig. 12), atteinte ganglionnaire, franchissement capsulaire avec 
envahissement de la graisse périrénale (Fig. 13), et surtout atteinte 
du rein controlatéral (Fig. 14, 15). La TDM permet également une 
évaluation volumétrique plus reproductible qu’en échographie. 
Enfin, la TDM doit permettre actuellement d’établir une 
cartographie vasculaire suffisante en bilan préopératoire, à la 
demande du chirurgien. 
Métastases pulmonaires. L’étude pulmonaire à la recherche de 
métastases est essentielle, la TDM permettant de mettre en évidence 
des nodules invisibles sur la radiographie simple (Fig. 16). Ces 
nodules peuvent parfois s’excaver. [15] Actuellement, dans les 
protocoles thérapeutiques, la mise en évidence par TDM de 
métastases pulmonaires non visibles sur le cliché thoracique simple 
lors du bilan initial ne sont prises en compte que dans les stades 1 ; 
dans les autres stades, elles ne modifient pas les protocoles 
thérapeutiques. 
Figure 9 Thrombus cave étendu à l’oreillette droite dans un néphroblastome 
(flèches). 
Figure 10 Métastases pul-monaires 
dans un néphroblas-tome 
lors du bilan initial. 
Figure 11 Néphroblastome gauche : les mensurations, indispensables pour la sur-veillance 
de l’efficacité thérapeutique, sont plus fiables en tomodensitométrie. 
Figure 12 Néphroblastome droit en tomodensitométrie : la tumeur centrorénale est 
prolabée dans le bassinet et la partie haute de l’uretère. 
Figure 13 Néphroblastome droit en tomodensitométrie : franchissement capsu-laire, 
envahissement de la graisse périrénale et thrombose cave. 
5
34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic 
Imagerie par résonance magnétique 
En pondération T1, la masse présente un signal plus faible que le 
parenchyme rénal, avec perte de la visibilité des pyramides ; en 
pondération T2, le signal de la tumeur devient intense, plus difficile 
à dissocier du parenchyme sain . L’hétérogénéité de la masse 
apparaît bien également en IRM. 
Cette technique permet également de répondre aux objectifs du bilan 
abdominal et en particulier de l’atteinte de la veine cave, mais ne 
permet pas l’évaluation pulmonaire ; aussi, nous lui préférons 
encore la TDM qui permet de réaliser un bilan complet d’extension 
dans le même temps. 
Angiographie 
L’angiographie rénale est encore régulièrement citée dans les 
protocoles en précisant que ses indications concernent les tumeurs 
de Wilms sur rein en « fer à cheval », les tumeurs de Wilms 
bilatérales ou sur rein unique, et chaque fois que le chirurgien en a 
la nécessité en préopératoire. En pratique, cet examen a disparu dans 
la plupart des équipes. Une enquête rapide par mail auprès des 
radiopédiatres de la Société francophone de radiopédiatrie (SFIP), 
réalisée à l’occasion de la rédaction de cette mise au point, confirme 
cette donnée. 
Surveillance par imagerie 
En France, les protocoles utilisés débutent par une chimiothérapie 
pendant environ 4 semaines (variations suivant protocole). L’effet de 
cette chimiothérapie est contrôlé par des échographies 
hebdomadaires. En dehors des formes kystiques ou nécrotiques, la 
réduction de volume est en général rapide ; elle s’accompagne de 
modifications de l’échostructure. La néphrectomie est effectuée 
ensuite. La stadification définitive est faite à ce moment-là. 
Une absence ou une faible régression du volume tumoral d’une 
tumeur à prédominance tissulaire (non kystique ou non nécrotique) 
est un élément défavorable en cas de tumeur de Wilms ou doit faire 
reconsidérer le diagnostic si d’autres éléments discordants existent, 
et conduire éventuellement à une ponction à l’aiguille de la tumeur. 
Figure 14 Découverte d’un néphroblastome gauche chez un enfant présentant une 
hémihypertrophie. 
A. Le rein droit présente des nodules hyperéchogènes sous-corticaux. 
B. En tomodensitométrie, tumeur du rein gauche et « croûte » hypodense sous-capsulaire 
après injection, caractéristique de néphroblastomatose. 
Figure 15 Syndrome de Beckwith-Wiedemann : en tomodensitométrie, plusieurs 
nodules tumoraux à gauche, et « croûte » hypodense bilatérale d’une néphroblastoma-tose. 
Figure 16 Néphroblastome : la radiographie thoracique (A) lors du bilan initial ne 
montre pas de métastase pulmonaire, alors que plusieurs nodules sont visualisés en to-modensitométrie 
(B). 
6
Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 
NÉPHROBLASTOMATOSE 
¶ Données anatomocliniques 
La néphroblastomatose représente un groupe de lésions caractérisé 
par la persistance d’îlots corticaux de blastème rénal, de façon 
diffuse ou multifocale. La néphronogenèse est habituellement 
terminée à la 34e semaine de gestation mais des îlots périphériques 
de blastème peuvent persister chez le petit nourrisson (1 % des 
autopsies d’enfants de moins de 3 mois). Il s’agit d’un état 
intermédiaire entre dysplasie et tumeur mais la néphroblastomatose 
doit être considérée comme un précurseur de la tumeur de Wilms. 
Des foyers de néphroblastomatose sont retrouvés dans 30 à 40 % des 
reins porteurs d’une tumeur de Wilms et surtout dans 99 % des 
formes bilatérales de Wilms (Fig. 17). [14, 16, 17] 
Les vestiges néphrogéniques peuvent être périlobaires (corticale et 
colonne de Bertin) ; cette forme est associée plus fréquemment au 
syndrome de Beckwith-Wiedemann [11], à l’hémihypertrophie 
corporelle et au syndrome de Perlman. Les vestiges néphrogéniques 
peuvent être intralobaires ; cette forme est associée à 78 % des 
syndrome de Drash, et à près de 100 % des aniridies sporadiques ; 
elle peut se rencontrer dans le syndrome WAGR. 
La symptomatologie est variable selon l’étendue des lésions. La 
néphroblastomatose diffuse réalise habituellement une 
néphromégalie bilatérale découverte in utero ou avant l’âge de 
4 mois. La forme multifocale se traduit par des reins bosselés. 
Ailleurs, c’est dans le bilan d’une tumeur rénale que l’existence de 
foyers de néphroblastomatose peut être découverte ou bien dans le 
bilan d’un syndrome prédisposant. 
Imagerie 
La présentation en imagerie n’est pas univoque. Les formes diffuses 
se traduisent, en échographie, par deux gros reins dont l’architecture 
est désorganisée par la présence de nodules plutôt hypoéchogènes. 
En TDM, les lésions apparaissent de type solide hypodense, ne se 
rehaussant que très faiblement par le produit de contraste. La 
localisation sous-capsulaire est très évocatrice du diagnostic ; elle 
peut réaliser une espèce de croûte sous-corticale de plusieurs 
millimètres d’épaisseur, entourant le parenchyme rénal normal 
(Fig. 14, 15). En IRM, il s’agit de lésions en hyposignal en T1 et en 
T2. 
Les formes multifocales ne peuvent être distinguées d’une 
authentique tumeur de Wilms bilatérale. 
AUTRES TUMEURS RÉNALES 
D’autres masses et/ou tumeurs du rein sont possibles. Leur 
diagnostic n’est pas facile car il n’y a pas beaucoup d’éléments 
spécifiques permettant de les différencier du néphroblastome ou 
tumeur de Wilms. Ce diagnostic différentiel repose sur un faisceau 
d’arguments à la fois cliniques et radiologiques (Tableau 3). 
¶ Néphrome mésoblastique congénital 
Encore appelé tumeur de Bolande ou hamartome rénal foetal, le 
néphrome mésoblastique est la tumeur rénale solide la plus 
fréquemment rencontrée avant l’âge de 3 mois. Il existe une petite 
prédominance masculine. Son diagnostic échographique est possible 
en période anténatale où l’association à un hydramnios est 
rapportée. Il s’agit d’une lésion solide, volumineuse, non encapsulée, 
intéressant une part importante du rein, sans limite nette avec le 
parenchyme fonctionnel restant. Elle envahit fréquemment le sinus 
du rein et la graisse périrénale. Le néphrome est constitué d’une 
prolifération de cellules mésenchymateuses fusiformes. Des zones 
hémorragiques, nécrotiques ou kystiques sont rarement rencontrées. 
Les moyens d’imagerie ne permettent pas de distinguer cette tumeur 
d’une tumeur de Wilms en dehors d’un élément particulier : des 
éléments glomérulaires et tubulaires inclus dans la tumeur peuvent 
entraîner une excrétion intratumorale de produit de contraste 
(Fig. 18). [18] Le pronostic du néphrome mésoblastique congénital 
après néphrectomie est bon, mais il faut connaître la possibilité de 
récidive locale en cas de résection incomplète ou d’exceptionnelles 
métastases pulmonaires, cérébrales ou osseuses. 
¶ Cystadénome multiloculaire 
Le cystadénome multiloculaire englobe un groupe de tumeurs allant 
du néphrome kystique, constitué de kystes bordés par des septa 
fibreux contenant des tubules matures, au néphroblastome kystique 
dans lequel les septa contiennent des îlots blastémateux. 
Le néphrome kystique est une tumeur rénale rare. Son pic de 
fréquence se situe avant l’âge de 5 ans ; il existe une prédominance 
masculine. La tumeur est caractérisée par de multiples kystes non 
communicants et une capsule épaisse. 
En échographie, la masse apparaît bien limitée, enchâssée dans le 
parenchyme rénal sain qu’elle refoule. Elle est constituée de kystes 
multiples, de taille variable, séparés par des cloisons fines, sans tissu 
charnu visible. Les autres examens d’imagerie n’apportent pas 
d’éléments supplémentaires au diagnostic (Fig. 19). 
Il n’est pas possible, par l’imagerie, de différencier une tumeur de 
Wilms kystique d’un néphrome kystique. 
Le traitement repose sur la néphrectomie, éventuellement suivie de 
chimiothérapie si des éléments malins sont mis en évidence à 
l’examen anatomopathologique. 
¶ Tumeur rhabdoïde 
La tumeur rhabdoïde est une lésion rare, excessivement agressive, 
de très mauvais pronostic, touchant préférentiellement le 
Figure 17 Pièce de néphrectomie pour néphroblastome : la tumeur au pôle supé-rieur 
est presque nécrosée ; nombreux îlots sous-corticaux de néphroblastomatose. 
Tableau 3. – Éléments devant faire suspecter, en cas de tumeur rénale, 
une autre étiologie que la tumeur deWilms 
Clinique 
Âge : moins de 6 mois- plus de 5 ans 
Hématurie en dehors d’un traumatisme 
Contexte infectieux (infection urinaire, septicémie, psoïtis) 
Éléments d’imagerie 
Tumeur de taille inférieure à 4 cm de diamètre 
Mal limitée 
Homogène et hypoéchogène en US 
Homogène et faiblement rehaussée en tomodensitométrie 
Existence de calcifications 
Adénomégalies importantes 
Métastases osseuses ou hépatiques 
7
34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic 
nourrisson ; l’âge moyen est de 11 mois. [19] Les âges extrêmes 
vont cependant de la naissance à plus de 9 ans. La tumeur infiltre 
le parenchyme rénal plus qu’elle ne le refoule. Le point de départ 
centrorénal est habituel (Fig. 20). Le diagnostic en est 
histologique. Son appellation vient de la similitude des cellules 
tumorales avec les myoblastes du muscle squelettique. 
L’hématurie est fréquente, mais une métastase peut être le signe 
d’appel. Il n’y a pas de sémiologie radiologique spécifique 
pouvant la différencier d’une tumeur de Wilms. L’association 
possible à une tumeur neurogliale de la fosse postérieure suggère 
une origine neuroectodermique. 
Figure 18 Tumeur de Bolande ou hamartome 
rénal : volumineuse tumeur rénale chez un nour-risson 
de 4 mois. 
A. Bien limitée en échographie, hétérogène 
avec des zones kystiques. 
B. Aspect confirmé en tomodensitométrie. 
C. Sécrétion intratumorale de produit de 
contraste sur les clichés tardifs (flèche). 
¶ Sarcome à cellules claires 
Le sarcome à cellules claires est une lésion agressive s’accompagnant 
de métastases osseuses dans plus de la moitié des cas. [20] L’âge de 
survenue est le même que celui de la tumeur de Wilms et elle est 
pour certains considérée comme une forme particulière de tumeur 
de Wilms. Comme dans le cas de la tumeur rhabdoïde, le caractère 
infiltrant du sarcome est prédominant, mais aucun élément 
d’imagerie ne le différencie formellement d’une tumeur de Wilms 
(Fig. 21). Il existe des formes kystiques ; le diagnostic avec le 
cystadénome multiloculaire et la tumeur de Wilms kystique est 
Figure 19 Cystadénome multiloculaire. 
A. Masse rénale bien limitée, arrondie, constituée de multiples kystes de taille va-riable. 
B. La tomodensitométrie montre bien le caractère kystique cloisonné et le paren-chyme 
rénal refoulé en arrière et en dedans. 
C. La pièce anatomique confirme l’aspect en imagerie. Rien ne permet cependant, avant 
l’analyse histologique, d’écarter un néphroblastome kystique. 
8
Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 
impossible. Enfin, rappelons la possibilité de formes frontières entre 
le néphrome mésoblastique congénital et le sarcome à cellules 
claires. La survie globale est d’environ 60 % après chirurgie et 
chimiothérapie. 
¶ Adénocarcinome ou tumeur de Grawitz 
L’adénocarcinome du rein est rarement rencontré en pratique 
pédiatrique (moins de 2 % des adénocarcinomes du rein surviennent 
à l’âge pédiatrique). Dans cette période, l’âge moyen est de 10 ans, 
beaucoup plus élevé que celui de la tumeur de Wilms. L’hématurie 
est souvent un mode de découverte. Au moment du diagnostic, la 
tumeur est rarement volumineuse. À l’échographie, elle se présente 
comme une masse intrarénale, solide, mal limitée, envahissant le 
parenchyme. Des calcifications sont beaucoup plus fréquentes que 
dans la tumeur de Wilms (25 % des cas). L’extension se fait vers les 
Figure 20 Tumeur rhab-doïde 
découverte chez un enfant 
de 6 mois présentant une héma-turie. 
A. Échographie : tumeur 
rénale hétérogène aux limi-tes 
imprécises. 
B. En tomodensitométrie : 
tumeur centrorénale. 
Il n’y a pas, en imagerie, 
d’élément différentiel déci-sif 
avec le néphroblastome. 
Figure 21 Garçon de 
12 ans, présentant une hé-maturie. 
A. Découverte, en 
échographie, d’une 
masse rénale volumi-neuse 
bien limitée. 
B. Confirmée en tomo-densitométrie, 
sans 
aucune spécificité. 
C. Découverte d’une 
métastase osseuse fé-morale 
gauche : sar-come 
à cellules claires. 
ganglions lymphatiques rétropéritonéaux et la veine cave inférieure ; 
les métastases pulmonaires ou hépatiques se rencontrent dans 20 % 
des cas. La bilatéralité est fréquente. En cas d’association au 
syndrome de von Hippel-Lindau, les localisations multiples sont 
classiques. La survie est d’environ 65 % après chirurgie large 
d’exérèse et chimiothérapie. 
¶ Carcinome médullaire rénal 
Il s’agit d’une tumeur agressive décrite récemment chez les 
adolescents drépanocytaires hétérozygotes. [21] Elle survient après 
l’âge de 10 ans. Elle n’a pas de spécificité en imagerie mais elle est 
plutôt centrorénale avec envahissement rapide des éléments du 
sinus du rein. Le diagnostic repose sur le contexte hématologique 
particulier ; le pronostic est mauvais. 
9
34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic 
¶ Adénome métanéphrique 
Il s’agit d’une tumeur bénigne pouvant survenir à tout âge. [22, 23] 
Les cas les plus jeunes ont été rapportés à partir de l’âge de 15 mois. 
Les signes d’appel sont variables, douleur, syndrome de masse, 
découverte d’un hématome à l’occasion d’un traumatisme minime. 
Il existe une prédominance féminine. 
C’est une masse bien limitée, d’échostructure variable, pouvant 
parfois être partiellement kystique. En TDM, le rehaussement après 
contraste est inférieur à celui du parenchyme normal (Fig. 22). 
Évoquer le diagnostic est important car une néphrectomie partielle 
est suffisante. 
¶ Tumeur rénale ossifiante de l’enfant 
Il s’agit d’une tumeur très rare (11 cas décrits), bénigne, rapportée 
chez des enfants âgés de 6 jours à 14 mois et découverte à l’occasion 
d’une hématurie. L’origine de la masse se situe au sommet des 
pyramides ; la masse est de type pédiculé et s’étend dans la tige 
calicielle vers le bassinet. Une origine urothéliale est discutée. La 
masse est caractérisée, sur le plan anatomique, par un centre ossifié, 
des ostéoblastes et des cellules en fuseau. [24, 25] 
En imagerie, il s’agit d’une masse bien limitée, calcifiée en son 
centre, de 2 à 3 cm de diamètre, pouvant entraîner une obstruction 
localisée du système collecteur. Le risque est de la confondre avec 
un calcul enclavé, voire une pyélonéphrite xanthogranulomateuse. 
¶ Angiomyolipome 
La lésion présente divers composants en quantité variable : graisse, 
vaisseaux, muscles lisses. Dans la plupart des cas, les lésions sont 
multiples, bilatérales et de petite taille ; très rarement, il s’agit d’une 
lésion unique et de grande taille. Les angiomyolipomes se 
rencontrent chez plus de 50 % des enfants porteurs d’une sclérose 
Figure 22 Petite tumeur découverte chez 
une fille de 6 ans à l’occasion d’un traumatisme : 
aspect échographique (A, B) et tomodensitomé-trique 
(C) sans spécificités : il existe une infiltra-tion 
périrénale en rapport avec le traumatisme ; 
adénome métanéphrique. 
tubéreuse de Bourneville (STB), et donc, tout enfant porteur d’un 
angiomyolipome est très suspect de STB. Il existe cependant souvent 
des cas sporadiques. [26] 
Chaque lésion a un aspect échographique évocateur ; l’échostructure 
est fine et homogène, supérieure à celle du parenchyme rénal, ou 
parfois, hétérogène avec des zones d’échogénicité très élevée 
correspondant aux amas graisseux. Les aspects TDM varient selon 
les composants tumoraux. Habituellement, le contingent graisseux 
suffit à faire le diagnostic. Des calcifications intratumorales sont 
parfois rencontrées. Des hémorragies intratumorales peuvent 
survenir dans les tumeurs les plus grosses (diamètre supérieur à 
4 cm), expliquant des augmentations brutales de volume et une 
modification de la structure en échographie ou en TDM. 
L’association à de petites lésions kystiques complète les 
manifestations rénales de la STB. 
¶ Lymphome 
Rare avant l’âge de 6 ans, l’atteinte rénale du lymphome peut se 
présenter sous différentes formes : multiples nodules 
intraparenchymateux (Fig. 23), infiltration bilatérale diffuse 
responsable d’une néphromégalie et, plus rarement, nodule solitaire 
ou envahissement par contiguïté par une masse lymphomateuse 
rétropéritonéale. Dans les formes uni- ou multinodulaires, la lésion 
élémentaire est plutôt homogène et faiblement échogène. En TDM, 
le rehaussement des nodules après injection intraveineuse de 
produit de contraste est faible. Des adénopathies rétropéritonéales, 
une atteinte hépatique et/ou splénique, voire médiastinale sont 
fréquemment associées (Fig. 24). 
En cas d’atteinte nodulaire unique, l’âge et l’aspect en imagerie 
doivent éveiller le doute et faire recourir à une ponction 
10
Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 
diagnostique, le traitement reposant essentiellement sur la 
chimiothérapie et non la chirurgie. 
¶ Métastase et envahissement rénal par contiguïté 
L’atteinte secondaire du rein de l’enfant par un processus malin non 
hématologique peut se faire par contiguïté ou par voie hématogène. 
Dans le premier cas, il s’agit essentiellement de l’envahissement par 
un neuroblastome surrénalien ou médian. Dans ce cas, 
l’englobement éventuel du pédicule artériel rénal dans la tumeur 
est un élément en faveur de l’origine extrarénale alors que dans les 
tumeurs d’origine rénale, celui-ci est refoulé (Fig. 25). 
Figure 23 Lymphome du rein : aspects écho-graphiques 
différents. 
A. Nodule cortical hypoéchogène. 
B. Masse polycyclique relativement homo-gène. 
C. Corticale hyperéchogène de façon diffuse, 
témoignant d’une infiltration lymphoma-teuse. 
Le second cas, beaucoup plus exceptionnel, est le fait de sarcomes 
indifférenciés de topographie variable ; l’atteinte secondaire rénale 
est alors rarement isolée. 
¶ Fausses tumeurs et pseudomasses 
Parfois, des images peuvent induire en erreur en échographie : 
hypertrophie d’une colonne de Bertin, nodule de régénération… Le 
contexte clinique et éventuellement un examen TDM permettent de 
corriger le diagnostic. 
Dans un contexte infectieux, il n’est pas toujours facile de 
reconnaître en échographie un abcès en cours de constitution 
(Fig. 26). 
Figure 24 Enfant de 8 ans présentant un lymphome. 
A. Masse rénale volumineuse, rehaussée faiblement par le produit de contraste ; 
nodule controlatéral. 
B. Masse thymique volumineuse. 
11
34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic 
Tumeurs de la voie excrétrice 
Plusieurs lésions sont rapportées chez l’enfant, toutes très rares. 
Dans le chapitre des tumeurs rénales, nous avons déjà décrit la 
tumeur ossifiante rénale de l’enfant dont l’origine urothéliale est 
possible, ce qui en ferait anatomiquement une tumeur des voies 
excrétrices. Il existe par ailleurs des tumeurs ou pseudotumeurs 
possibles à trois niveaux : uretères, vessie et urètre chez le garçon. 
TUMEURS OU PSEUDOTUMEURS URÉTÉRALES 
Elles sont représentées essentiellement par le polype fibroépithélial. 
Il s’agit d’une lésion bénigne et très rare qui peut se situer à tous les 
niveaux de l’arbre urinaire : bassinet, jonction pyélo-urétérale, 
uretère, vessie et urètre. Des cas ont été rapportés à tous les âges 
dès la période néonatale. Les signes d’appels sont variés : hématurie, 
douleurs abdominales par obstruction intermittente urinaire sont les 
situations les plus fréquentes. 
La localisation la plus fréquente est la jonction pyélo-urétérale et le 
tableau est celui d’une distension intermittente. Mais cette lésion 
peut se rencontrer également à tout niveau de l’uretère. En 
urographie intraveineuse, le polype peut apparaître sous forme 
d’une lacune intraluminale ; le diagnostic, dans tous les cas, est fait 
lors de l’intervention. [27, 28, 29] 
TUMEURS ET PSEUDOTUMEURS DE VESSIE 
La découverte d’une lésion développée aux dépens de la paroi 
vésicale est une situation très rare en pédiatrie. Le signe d’appel 
essentiel est l’hématurie. Les possibilités diagnostiques sont très 
variées (Tableau 4), bénignes ou malignes. Deux types de lésions 
doivent toujours être évoqués : la cystite pseudotumorale et le 
rhabdomyosarcome du sinus urogénital. 
La cystite pseudotumorale peut prendre un aspect très exubérant, 
mais les différentes techniques d’imagerie, échographie ou IRM, 
montrent que la lésion est développée à partir de la paroi sur son 
versant endovésical sans aucun envahissement en profondeur. 
Le rhabdomyosarcome se révèle par une hématurie ou une dysurie ; 
l’échographie et l’IRM montrent une masse polycyclique développée 
dans la vessie mais avec une extension extravésicale vers le sinus 
urogénital dans la majorité des cas (Fig. 27). 
Les autres lésions sont encore plus rares. Le Tableau 4 cite les 
observations rapportées dans la littérature. [30, 31] Le diagnostic est en 
règle fait par la biopsie, sur des signes d’appels non spécifiques : 
hématurie, dysurie… 
POLYPE URÉTRAL 
Il s’agit d’une anomalie rare, se manifestant par des blocages 
mictionnels intermittents, une hématurie ou d’autres symptômes 
urinaires. Le polype, de nature hamartomateuse, présente un long 
pédicule qui est implanté dans la région du veru montanum, sur la 
paroi postérieure de l’urètre prostatique. Le polype est très mobile : 
lors de la cystographie, il apparaît sous forme d’une image lacunaire 
qui peut se situer en regard du col vésical ou dans l’urètre postérieur 
et se déplacer vers le bas au cours de la miction (Fig. 28). 
Figure 26 Découverte 
en échographie (A), dans un 
contexte fébrile, d’une masse 
polaire supérieure du rein 
droit. Aspect mal limité et li-quidien 
pseudocloisonné en 
tomodensitométrie (B) ; il 
s’agit d’un abcès du rein. 
Figure 25 Volumineuse tumeur droite intéressant le rein. La tumeur englobe le pé-dicule 
vasculaire artériel ; il s’agit d’un neuroblastome envahissant le rein par conti-guïté. 
Tableau 4. – Tumeurs et pseudotumeurs de vessie chez l’enfant 
Bénin Malin 
Cystite pseudotumorale Rhabdomyosarcome 
Polype fibroépithélial Adénocarcinome 
Léiomyome Lymphome 
Hémangiome Léiomyosarcome 
Papillome inversé 
12
Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 
Figure 27 Tumeur rhabdoïde du plancher vésical. 
A. Aspect échographique sur une coupe sagittale. 
B. Aspect d’imagerie par résonance magnétique sur une 
coupe frontale pondérée T1. 
Figure 28 Polype urétral : découverte d’une masse intravésicale en échographie (A), confirmée sur le cliché de remplissage de la cystographie rétrograde (B). En miction, mi-gration 
du polype dont l’implantation est visible sur le veru montanum, et dont le corps vient s’enclaver dans l’urètre membraneux (C). 
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13

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Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant

  • 1. Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant P. Devred G. Gorincour B. Bourlière P. Petit K. Lambot C. Coze F. Faure Résumé. – Le diagnostic des tumeurs du rein repose sur des éléments cliniques : âge, symptomatologie, et des éléments échographiques : taille de la masse et extension de celle-ci. Le néphroblastome ou tumeur de Wilms est l’étiologie principale de l’âge de 18 mois à 5 ans ; il peut survenir dans un contexte malformatif évocateur. Le diagnostic différentiel avec les autres tumeurs possibles du rein est parfois très difficile ; il repose sur une discussion pluridisciplinaire car la prise en charge thérapeutique en dépend. Les tumeurs de la voie excrétrice sont exceptionnelles ; leur signe d’appel est l’hématurie. Le rhabdomyosarcome vésical est l’étiologie maligne la plus fréquente mais de nombreuses autres tumeurs ou pseudotumeurs ont été rapportées : l’exploration repose sur l’échographie, l’opacification des cavités et l’imagerie par résonance magnétique. © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : Tumeurs de l’enfant ; Rein ; Néphroblastome ; Tumeur de Wilms ; Uretère ; Vessie ; Urètre Introduction Les tumeurs du rein de l’enfant ne sont pas exceptionnelles ; elles sont essentiellement malignes et la tumeur de Wilms ou néphroblastome est de loin la plus fréquente ; à l’inverse, à l’âge pédiatrique, les tumeurs des voies excrétrices sont exceptionnelles aussi bien au niveau urétéral qu’au niveau urétral. Des tumeurs ou pseudotumeurs de vessie peuvent se rencontrer ; elles demeurent cependant très rares. Tumeurs rénales Tout radiologiste ayant un exercice polyvalent peut être confronté, dans son exercice habituel, à la découverte et donc au bilan initial d’une masse rénale chez un enfant. [1] Son premier objectif est de rapporter avec certitude l’origine de la masse au rein, puis d’en affirmer la nature tumorale. L’échographie est dans la grande majorité des cas suffisante. Quand il s’agit à l’évidence d’une tumeur, le bilan préthérapeutique doit être réalisé en accord avec l’équipe oncologique pédiatrique qui va prendre en charge l’enfant, et la réalisation d’une tomodensitométrie (TDM) ou d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) ne sera contributive que si elle est intégrée dans une réflexion d’équipe. Le diagnostic radiologique a un intérêt majeur puisque la décision thérapeutique d’instaurer une chimiothérapie préopératoire dans le néphroblastome chez l’enfant est prise sans preuve anatomopathologique. Le radiologue a donc une responsabilité essentielle ; il doit : – affirmer qu’il s’agit bien d’une masse d’origine rénale ; – réunir les arguments d’imagerie en faveur du néphroblastome ; – confronter ces arguments avec ceux des cliniciens, pour aboutir ensemble à une proposition diagnostique cohérente. CLASSIFICATION DES TUMEURS DU REIN DE L’ENFANT La tumeur du rein la plus fréquente chez l’enfant est le néphroblastome ou tumeur de Wilms (87 à 90 % des tumeurs rénales), mais dans les premiers mois de la vie, une tumeur bénigne, le néphrome mésoblastique congénital ou tumeur de Bolande, prédomine. Cette approche simplifiée n’est pas fausse ; cependant, elle est insuffisante devant la diversité des formes histologiques progressivement identifiées et décrites expliquant en partie l’hétérogénéité pronostique observée. Ainsi, un certain nombre de classifications ont vu le jour, associant l’histologie et le pronostic. [2, 3, 4, 5] Il existe une classification usuelle reposant sur les données histopathologiques (Tableau 1). En France, les équipes d’oncologie pédiatrique travaillent dans le cadre de la Société internationale d’oncologie pédiatrique (SIOP) ; cette société propose une classification basée sur le pronostic [5] (Tableau 2). Ces classifications montrent la variété des types possibles de tumeurs du rein, avec un pronostic très différent et donc une prise en charge thérapeutique très différente. Nous nous attacherons à préciser, chaque fois que cela est possible, les éléments pouvant intéresser l’équipe prenant en charge l’enfant. NÉPHROBLASTOME Le néphroblastome est donc la tumeur rénale la plus fréquente chez l’enfant (87 à 90 %), sans prédominance de sexe ; le pic de fréquence se situe à 3 ans et demi, mais 15 % sont observés avant l’âge de 1 an et des cas peuvent être observés au-delà de l’âge de 7 ans (2 %), voire même chez l’adulte. P. Devred (Professeur des Universités, praticien hospitalier) Adresse e-mail : pdevred@ap-hm.fr G. Gorincour (DES) B. Bourlière (Praticien hospitalier) P. Petit (Professeur des Universités, praticien hospitalier) K. Lambot (Chef de clinique-assistant) Service de radiologie pédiatrique, Hôpital d’Enfants de La Timone, chemin de l’Armée-d’Afrique, 13385 Marseille cedex 5, France. C. Coze (Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier) Service d’oncologie pédiatrique, Hôpital d’Enfants de La Timone, chemin de l’Armée-d’Afrique, 13385 Marseille cedex 5, France. F. Faure (Praticien hospitalier) Service de radiologie pédiatrique, Hôpital d’Enfants de La Timone, chemin de l’Armée-d’Afrique, 13385 Marseille cedex 5, France. Encyclopédie Médico-Chirurgicale 34-117-A-20 (2004) 34-117-A-20
  • 2. 34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic Tableau 2. – Classification pronostique des tumeurs du rein de l’enfant A- Tumeurs à faible risque néphroblastome kystique, partiellement différencié néphroblastome contenant des structures de type fibroadénomateux néphroblastome de type épithélial hautement différencié néphroblastome complètement nécrotique (après chimiothérapie) néphrome mésoblastique B- Tumeurs à risque intermédiaire néphroblastome non anaplasique néphroblastome nécrotique (avec quelques particularités) (inférieur à 10 %) C- Tumeurs à haut risque néphroblastome avec composante anaplasique sarcome à cellules claires du rein tumeur rhabdoïde du rein D- Autres tumeurs et lésions néphrome kystique carcinome rénal tumeur neuroépithéliale lymphome rénal angiomyolipomes adénomes métastases Le néphroblastome représente en France 6 à 8 % des cancers de l’enfant et son incidence est estimée entre cinq et dix cas par million d’enfants et par an. Des anomalies sur le chromosome 11 ont pu être mises en évidence dans un petit nombre de tumeurs de Wilms associées à des syndromes polymalformatifs ; gène WT1 pour le syndrome Wilm’s tumor-aniridia-genitourinary anomalies-mental retardation (WAGR) et de Drash, gène WT2 pour le syndrome de Beckwith-Wiedemann et l’hémihypertrophie corporelle (ces syndromes sont décrits infra). ¶ Anatomie [3] Il s’agit d’une tumeur rénale maligne embryonnaire à trois composantes : blastémateuse, épithéliale et mésenchymateuse. Sa malignité est variable en fonction du type histologique ; celui-ci n’est en général évalué que secondairement, lors de la néphrectomie, après une chimiothérapie préopératoire. Les principaux types sont essentiels à prendre en compte ; ils conditionnent le pronostic et donc le traitement postopératoire. La tumeur entièrement nécrosée par la chimiothérapie a un bon pronostic alors que l’existence d’un important contingent blastémateux résiduel ou a fortiori anaplasique est de nettement moins bon pronostic. Le développement de la tumeur de Wilms est très rapide et au moment de sa découverte, elle est le plus souvent volumineuse (diamètre de 8 à 10 cm) et bien limitée. Elle est solide et peut présenter des zones de nécrose et d’hémorragie d’allure pseudokystique ou des contingents réellement kystiques. Des calcifications sont découvertes dans 15 % des spécimens anatomiques. Le néphroblastome franchit souvent la capsule rénale, mais reste bien limité dans la plupart des cas par une pseudocapsule. Il refoule les structures de voisinage, en particulier les structures artérielles sans les englober. Il peut envahir la veine rénale, gagner la veine cave inférieure et réaliser ainsi un thrombus néoplasique qui peut s’étendre jusqu’aux cavités cardiaques droites. Une atteinte ganglionnaire locorégionale est possible. Les métastases à distance sont essentiellement pulmonaires (85 % de l’ensemble des métastases), beaucoup plus rarement hépatiques. L’atteinte rénale bilatérale existe dans 5 à 13 % des cas (de façon synchrone pour les deux tiers), posant des problèmes nosologiques avec la néphroblastomatose. En fonction de l’extension, la classification comporte cinq stades (Encadré 1). Cette classification est établie sur le plan local lors de l’intervention chirurgicale, après chimiothérapie, et sur le plan général, au moment du bilan initial. Il a été rapporté des formes survenant sur des sites extrarénaux rétropéritonéaux, médiastinaux, pelviens ou inguinaux, développées probablement à partir d’éléments mésonéphrotiques résiduels. [6, 7] Tableau 1. – Classification histopathologique des tumeurs du rein de l’enfant I- Tumeurs bénignes Néphrome mésoblastique congénital ou tumeur de Bolande (5 %) Néphrome kystique ou cystadénome rénal ou kyste multiloculaire du rein Néphrome néphrogène ou adénome embryonnaire ou adénome métanéphrique II- Lésions de pronostic indéterminé Îlots néphrogéniques résiduels et néphroblastomatose diffuse III- Tumeurs malignes Néphroblastomes vrais ou tumeurs de Wilms histologie favorable : néphroblastome kystique histologie intermédiaire : néphroblastome sans anaplasie histologie défavorable : néphroblastome avec anaplasie diffuse (4 %) Tumeurs non Wilms (pronostic très défavorable) tumeur rhabdoïde du rein (2 %) sarcome indifférencié à cellules claires (4 %) tumeur neuroépithéliale du rein ou PNET Adénocarcinome à cellule claire ou tumeur de Grawitz Encadré 1 Stade 1 (25 %) – tumeur limitée au rein, ou entourée par une pseudocapsule fibreuse quand elle a un développement extrarénal – sont également considérées de type 1 les tumeurs prolabées dans le bassinet ou l’uretère sans envahissement de la paroi urothéliale. Les vaisseaux ne sont pas envahis dans le sinus du rein Stade 2 (45 %) – tumeur avec franchissement de la capsule ou pseudocapsule et envahissant la graisse périrénale, voire les organes de voisinage, mais avec résection chirurgicale complète – tumeurs infiltrant le sinus du rein et/ou ses éléments vasculaires en dehors du rein, voire la veine cave inférieure, mais avec résection chirurgicale complète Stade 3 (20 %) – résidu tumoral postchirurgical – envahissement ganglionnaire – rupture tumorale peropératoire – contamination péritonéale locale ou à distance – thromboses vasculaires ou envahissement urétéral au niveau de la zone de section chirurgicale – biopsie chirurgicale préopératoire Stade 4 (10 %) – métastases hématogènes : poumon, foie, os ou cerveau – envahissement ganglionnaire à distance Stade 5 : atteinte bilatérale (5 à 10 %) 2
  • 3. Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 ¶ Clinique Habituellement, il s’agit d’une masse abdominale non symptomatique à croissance très rapide. Plus rarement, la masse est découverte à l’occasion de douleurs abdominales, d’une fièvre, d’une hématurie (dans les suites d’un traumatisme minime plutôt que spontané) ou d’une hypertension artérielle (sécrétion tumorale de rénine). La plupart des cas sont sporadiques ; un caractère familial n’est retenu que dans moins de 1 % des cas sans anomalie du chromosome 11 identifiée. En revanche, il existe des anomalies associées dans 15 % des cas, avec anomalies fréquentes du chromosome 11 : – aniridie sporadique, tumeur de Wilms, bilatérale dans un tiers des cas [8] ; – syndrome de Drash ou de Denys-Drash, caractérisé par un pseudohermaphrodisme masculin, une dysgénésie gonadique, une pathologie glomérulaire progressive à type de sclérose mésangiale aboutissant à une insuffisance rénale (Fig. 1) [9] ; – syndrome WAGR qui associe une aniridie, des anomalies génito-urinaires et un retard mental ; – syndrome de Beckwith-Wiedemann caractérisé par un gigantisme avec viscéromégalie et macroglossie, associé à des anomalies de la paroi abdominale (omphalocèle, hernie ombilicale ou diastasis des grands droits), fréquence de la tumeur de Wilms accrue, surtout en cas de gigantisme asymétrique [10] ; – hémihypertrophie corporelle [11] ; – syndrome de Sotos ou gigantisme cérébral, associant un excès de croissance avec disproportion au niveau des extrémités et retard mental [12] ; – syndrome de Perlman associant une viscéromégalie, un gigantisme, une cryptorchidie, une dysmorphie, une dysplasie rénale et parfois un retard mental ; – rein en « fer à cheval » et ectopies croisées (Fig. 2). En cas d’anomalies associées, l’âge de survenue est plus précoce. Une surveillance systématique et régulière tous les 3 mois jusqu’à l’âge de 6 ans est recommandée ; il ne faut pas cependant sous-évaluer les répercussions psychologiques significatives sur les parents. [10, 11, 13] Imagerie L’exploration, par l’imagerie, d’une masse abdominale de l’enfant doit toujours débuter par une échographie ; l’apport du cliché simple de l’abdomen est minime, celui-ci n’est en pratique plus réalisé. Échographie Elle met en évidence une masse qui, dans la plupart des cas, est volumineuse, de diamètre supérieur à 8 cm, bien limitée. La structure est en général échogène, plus ou moins hétérogène avec Figure 1 Néphroblastome droit en tomodensitométrie (A), associé à un hypospadias, une ectopie testiculaire et une glomérulopathie, cons-tituant le syndrome de Drash. Le cliché mictionnel de cystographie montre un utricule prostatique de grande taille associé à l’hypospadias (B). Figure 2 Néphroblastome sur rein en « fer à cheval » en tomodensitométrie en coupe transversale. Figure 3 Néphroblastome droit, aspect échographique : volumineuse tumeur bien limitée, échogène, hétérogène avec de petites zones anéchogènes, kystiques ou nécroti-ques. assez fréquemment des plages transsonores, correspondant aux zones nécrotiques ou kystiques (Fig. 3). La masse peut apparaître parfois à dominante kystique, encapsulée avec des cloisons d’épaisseur variable (Fig. 4). Cette tumeur présente, en doppler, une vascularisation variable, sans caractéristique. Le pédicule artériel rénal est en général refoulé par la tumeur (Fig. 5). L’origine de cette tumeur est le rein, le parenchyme rénal sain étant refoulé à la périphérie, moulé sur la masse. Le rein peut être invisible, la masse étant trop volumineuse. Parfois, au contraire, le rein paraît normal et la tumeur semble posée sur sa corticale en cas 3
  • 4. 34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic de néphroblastome à développement exorénal (Fig. 6). [7] Il faut montrer dans ces cas la continuité entre la tumeur et le parenchyme rénal. Il existe d’autres formes moins caractéristiques : tumeurs de petite taille ou tumeur à développement intrarénal prédominant (Fig. 7). L’évaluation du volume de la tumeur est essentielle pour le traitement et le pronostic ; il faut donc mesurer, suivant les trois plus grands diamètres, la masse principale et en cas de localisations multiples, chaque nodule séparément. La découverte échographique de cette masse rénale doit conduire à réaliser un bilan d’extension locorégionale : – recherche d’une extension dans la veine rénale et la veine cave inférieure (Fig. 8, 9), parfois prolapsus dans les cavités excrétrices ; – recherche d’anomalies sur le rein controlatéral : nodules tumoraux ou anomalies corticales ; [14] – recherche d’adénomégalies rétropéritonéales ; – recherche de métastases hépatiques. Figure 4 Néphroblastome droit, aspect échographique : volumineuse tumeur bien limitée, très hétérogène, d’aspect kystique cloisonné dominant, avec zone tissulaire (flè-che). Figure 5 Néphroblastome : vascularisation artérielle rénale refoulée par la tumeur. Figure 6 Néphroblastome droit : petite tumeur « posée » sur le pôle supérieur du rein ; diagnostic difficile avec une tumeur extrarénale. Figure 7 Néphroblastome droit atypique : petite tumeur ne déformant pas le contour du rein refoulant les vaisseaux. Figure 8 Néphroblastome : thrombus cave (flèches) dans le bilan initial. A. Coupe sagittale. B. Coupe transversale. 4
  • 5. Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 Radiographie du thorax face et profil Elle doit être systématique lors du bilan initial, à la recherche de métastases pulmonaires qui existent dans 10 % des cas (Fig. 10). Le volume tumoral sous-diaphragmatique ne favorise pas la réalisation d’un cliché en parfaite inspiration, ce qui rend son analyse difficile. Tomodensitométrie Un examen TDM est essentiel pour l’évaluation initiale. Il doit être réalisé en concertation avec l’équipe d’oncologie pédiatrique qui doit prendre en charge l’enfant car il va servir de base à la surveillance du volume tumoral (reproductibilité des mesures) (Fig. 11), et son analyse doit prendre en compte les éléments requis dans le protocole thérapeutique dans lequel va être inclus l’enfant. Aspect de la masse. Sur les coupes sans injection intraveineuse de produit de contraste, la masse apparaît solide et hétérogène ; des calcifications et des îlots graisseux intratumoraux sont parfois visibles. Cette hétérogénéité se renforce par le rehaussement après injection intraveineuse de produit de contraste. L’existence d’un épanchement sanguin intracapsulaire ou périrénal est facilement reconnue. Parfois, la tumeur peut apparaître majoritairement kystique et cloisonnée, toujours très bien limitée. La TDM permet, avec plus de précision que l’échographie, de répondre à certaines questions : extension vers les voies excrétrices (Fig. 12), atteinte ganglionnaire, franchissement capsulaire avec envahissement de la graisse périrénale (Fig. 13), et surtout atteinte du rein controlatéral (Fig. 14, 15). La TDM permet également une évaluation volumétrique plus reproductible qu’en échographie. Enfin, la TDM doit permettre actuellement d’établir une cartographie vasculaire suffisante en bilan préopératoire, à la demande du chirurgien. Métastases pulmonaires. L’étude pulmonaire à la recherche de métastases est essentielle, la TDM permettant de mettre en évidence des nodules invisibles sur la radiographie simple (Fig. 16). Ces nodules peuvent parfois s’excaver. [15] Actuellement, dans les protocoles thérapeutiques, la mise en évidence par TDM de métastases pulmonaires non visibles sur le cliché thoracique simple lors du bilan initial ne sont prises en compte que dans les stades 1 ; dans les autres stades, elles ne modifient pas les protocoles thérapeutiques. Figure 9 Thrombus cave étendu à l’oreillette droite dans un néphroblastome (flèches). Figure 10 Métastases pul-monaires dans un néphroblas-tome lors du bilan initial. Figure 11 Néphroblastome gauche : les mensurations, indispensables pour la sur-veillance de l’efficacité thérapeutique, sont plus fiables en tomodensitométrie. Figure 12 Néphroblastome droit en tomodensitométrie : la tumeur centrorénale est prolabée dans le bassinet et la partie haute de l’uretère. Figure 13 Néphroblastome droit en tomodensitométrie : franchissement capsu-laire, envahissement de la graisse périrénale et thrombose cave. 5
  • 6. 34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic Imagerie par résonance magnétique En pondération T1, la masse présente un signal plus faible que le parenchyme rénal, avec perte de la visibilité des pyramides ; en pondération T2, le signal de la tumeur devient intense, plus difficile à dissocier du parenchyme sain . L’hétérogénéité de la masse apparaît bien également en IRM. Cette technique permet également de répondre aux objectifs du bilan abdominal et en particulier de l’atteinte de la veine cave, mais ne permet pas l’évaluation pulmonaire ; aussi, nous lui préférons encore la TDM qui permet de réaliser un bilan complet d’extension dans le même temps. Angiographie L’angiographie rénale est encore régulièrement citée dans les protocoles en précisant que ses indications concernent les tumeurs de Wilms sur rein en « fer à cheval », les tumeurs de Wilms bilatérales ou sur rein unique, et chaque fois que le chirurgien en a la nécessité en préopératoire. En pratique, cet examen a disparu dans la plupart des équipes. Une enquête rapide par mail auprès des radiopédiatres de la Société francophone de radiopédiatrie (SFIP), réalisée à l’occasion de la rédaction de cette mise au point, confirme cette donnée. Surveillance par imagerie En France, les protocoles utilisés débutent par une chimiothérapie pendant environ 4 semaines (variations suivant protocole). L’effet de cette chimiothérapie est contrôlé par des échographies hebdomadaires. En dehors des formes kystiques ou nécrotiques, la réduction de volume est en général rapide ; elle s’accompagne de modifications de l’échostructure. La néphrectomie est effectuée ensuite. La stadification définitive est faite à ce moment-là. Une absence ou une faible régression du volume tumoral d’une tumeur à prédominance tissulaire (non kystique ou non nécrotique) est un élément défavorable en cas de tumeur de Wilms ou doit faire reconsidérer le diagnostic si d’autres éléments discordants existent, et conduire éventuellement à une ponction à l’aiguille de la tumeur. Figure 14 Découverte d’un néphroblastome gauche chez un enfant présentant une hémihypertrophie. A. Le rein droit présente des nodules hyperéchogènes sous-corticaux. B. En tomodensitométrie, tumeur du rein gauche et « croûte » hypodense sous-capsulaire après injection, caractéristique de néphroblastomatose. Figure 15 Syndrome de Beckwith-Wiedemann : en tomodensitométrie, plusieurs nodules tumoraux à gauche, et « croûte » hypodense bilatérale d’une néphroblastoma-tose. Figure 16 Néphroblastome : la radiographie thoracique (A) lors du bilan initial ne montre pas de métastase pulmonaire, alors que plusieurs nodules sont visualisés en to-modensitométrie (B). 6
  • 7. Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 NÉPHROBLASTOMATOSE ¶ Données anatomocliniques La néphroblastomatose représente un groupe de lésions caractérisé par la persistance d’îlots corticaux de blastème rénal, de façon diffuse ou multifocale. La néphronogenèse est habituellement terminée à la 34e semaine de gestation mais des îlots périphériques de blastème peuvent persister chez le petit nourrisson (1 % des autopsies d’enfants de moins de 3 mois). Il s’agit d’un état intermédiaire entre dysplasie et tumeur mais la néphroblastomatose doit être considérée comme un précurseur de la tumeur de Wilms. Des foyers de néphroblastomatose sont retrouvés dans 30 à 40 % des reins porteurs d’une tumeur de Wilms et surtout dans 99 % des formes bilatérales de Wilms (Fig. 17). [14, 16, 17] Les vestiges néphrogéniques peuvent être périlobaires (corticale et colonne de Bertin) ; cette forme est associée plus fréquemment au syndrome de Beckwith-Wiedemann [11], à l’hémihypertrophie corporelle et au syndrome de Perlman. Les vestiges néphrogéniques peuvent être intralobaires ; cette forme est associée à 78 % des syndrome de Drash, et à près de 100 % des aniridies sporadiques ; elle peut se rencontrer dans le syndrome WAGR. La symptomatologie est variable selon l’étendue des lésions. La néphroblastomatose diffuse réalise habituellement une néphromégalie bilatérale découverte in utero ou avant l’âge de 4 mois. La forme multifocale se traduit par des reins bosselés. Ailleurs, c’est dans le bilan d’une tumeur rénale que l’existence de foyers de néphroblastomatose peut être découverte ou bien dans le bilan d’un syndrome prédisposant. Imagerie La présentation en imagerie n’est pas univoque. Les formes diffuses se traduisent, en échographie, par deux gros reins dont l’architecture est désorganisée par la présence de nodules plutôt hypoéchogènes. En TDM, les lésions apparaissent de type solide hypodense, ne se rehaussant que très faiblement par le produit de contraste. La localisation sous-capsulaire est très évocatrice du diagnostic ; elle peut réaliser une espèce de croûte sous-corticale de plusieurs millimètres d’épaisseur, entourant le parenchyme rénal normal (Fig. 14, 15). En IRM, il s’agit de lésions en hyposignal en T1 et en T2. Les formes multifocales ne peuvent être distinguées d’une authentique tumeur de Wilms bilatérale. AUTRES TUMEURS RÉNALES D’autres masses et/ou tumeurs du rein sont possibles. Leur diagnostic n’est pas facile car il n’y a pas beaucoup d’éléments spécifiques permettant de les différencier du néphroblastome ou tumeur de Wilms. Ce diagnostic différentiel repose sur un faisceau d’arguments à la fois cliniques et radiologiques (Tableau 3). ¶ Néphrome mésoblastique congénital Encore appelé tumeur de Bolande ou hamartome rénal foetal, le néphrome mésoblastique est la tumeur rénale solide la plus fréquemment rencontrée avant l’âge de 3 mois. Il existe une petite prédominance masculine. Son diagnostic échographique est possible en période anténatale où l’association à un hydramnios est rapportée. Il s’agit d’une lésion solide, volumineuse, non encapsulée, intéressant une part importante du rein, sans limite nette avec le parenchyme fonctionnel restant. Elle envahit fréquemment le sinus du rein et la graisse périrénale. Le néphrome est constitué d’une prolifération de cellules mésenchymateuses fusiformes. Des zones hémorragiques, nécrotiques ou kystiques sont rarement rencontrées. Les moyens d’imagerie ne permettent pas de distinguer cette tumeur d’une tumeur de Wilms en dehors d’un élément particulier : des éléments glomérulaires et tubulaires inclus dans la tumeur peuvent entraîner une excrétion intratumorale de produit de contraste (Fig. 18). [18] Le pronostic du néphrome mésoblastique congénital après néphrectomie est bon, mais il faut connaître la possibilité de récidive locale en cas de résection incomplète ou d’exceptionnelles métastases pulmonaires, cérébrales ou osseuses. ¶ Cystadénome multiloculaire Le cystadénome multiloculaire englobe un groupe de tumeurs allant du néphrome kystique, constitué de kystes bordés par des septa fibreux contenant des tubules matures, au néphroblastome kystique dans lequel les septa contiennent des îlots blastémateux. Le néphrome kystique est une tumeur rénale rare. Son pic de fréquence se situe avant l’âge de 5 ans ; il existe une prédominance masculine. La tumeur est caractérisée par de multiples kystes non communicants et une capsule épaisse. En échographie, la masse apparaît bien limitée, enchâssée dans le parenchyme rénal sain qu’elle refoule. Elle est constituée de kystes multiples, de taille variable, séparés par des cloisons fines, sans tissu charnu visible. Les autres examens d’imagerie n’apportent pas d’éléments supplémentaires au diagnostic (Fig. 19). Il n’est pas possible, par l’imagerie, de différencier une tumeur de Wilms kystique d’un néphrome kystique. Le traitement repose sur la néphrectomie, éventuellement suivie de chimiothérapie si des éléments malins sont mis en évidence à l’examen anatomopathologique. ¶ Tumeur rhabdoïde La tumeur rhabdoïde est une lésion rare, excessivement agressive, de très mauvais pronostic, touchant préférentiellement le Figure 17 Pièce de néphrectomie pour néphroblastome : la tumeur au pôle supé-rieur est presque nécrosée ; nombreux îlots sous-corticaux de néphroblastomatose. Tableau 3. – Éléments devant faire suspecter, en cas de tumeur rénale, une autre étiologie que la tumeur deWilms Clinique Âge : moins de 6 mois- plus de 5 ans Hématurie en dehors d’un traumatisme Contexte infectieux (infection urinaire, septicémie, psoïtis) Éléments d’imagerie Tumeur de taille inférieure à 4 cm de diamètre Mal limitée Homogène et hypoéchogène en US Homogène et faiblement rehaussée en tomodensitométrie Existence de calcifications Adénomégalies importantes Métastases osseuses ou hépatiques 7
  • 8. 34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic nourrisson ; l’âge moyen est de 11 mois. [19] Les âges extrêmes vont cependant de la naissance à plus de 9 ans. La tumeur infiltre le parenchyme rénal plus qu’elle ne le refoule. Le point de départ centrorénal est habituel (Fig. 20). Le diagnostic en est histologique. Son appellation vient de la similitude des cellules tumorales avec les myoblastes du muscle squelettique. L’hématurie est fréquente, mais une métastase peut être le signe d’appel. Il n’y a pas de sémiologie radiologique spécifique pouvant la différencier d’une tumeur de Wilms. L’association possible à une tumeur neurogliale de la fosse postérieure suggère une origine neuroectodermique. Figure 18 Tumeur de Bolande ou hamartome rénal : volumineuse tumeur rénale chez un nour-risson de 4 mois. A. Bien limitée en échographie, hétérogène avec des zones kystiques. B. Aspect confirmé en tomodensitométrie. C. Sécrétion intratumorale de produit de contraste sur les clichés tardifs (flèche). ¶ Sarcome à cellules claires Le sarcome à cellules claires est une lésion agressive s’accompagnant de métastases osseuses dans plus de la moitié des cas. [20] L’âge de survenue est le même que celui de la tumeur de Wilms et elle est pour certains considérée comme une forme particulière de tumeur de Wilms. Comme dans le cas de la tumeur rhabdoïde, le caractère infiltrant du sarcome est prédominant, mais aucun élément d’imagerie ne le différencie formellement d’une tumeur de Wilms (Fig. 21). Il existe des formes kystiques ; le diagnostic avec le cystadénome multiloculaire et la tumeur de Wilms kystique est Figure 19 Cystadénome multiloculaire. A. Masse rénale bien limitée, arrondie, constituée de multiples kystes de taille va-riable. B. La tomodensitométrie montre bien le caractère kystique cloisonné et le paren-chyme rénal refoulé en arrière et en dedans. C. La pièce anatomique confirme l’aspect en imagerie. Rien ne permet cependant, avant l’analyse histologique, d’écarter un néphroblastome kystique. 8
  • 9. Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 impossible. Enfin, rappelons la possibilité de formes frontières entre le néphrome mésoblastique congénital et le sarcome à cellules claires. La survie globale est d’environ 60 % après chirurgie et chimiothérapie. ¶ Adénocarcinome ou tumeur de Grawitz L’adénocarcinome du rein est rarement rencontré en pratique pédiatrique (moins de 2 % des adénocarcinomes du rein surviennent à l’âge pédiatrique). Dans cette période, l’âge moyen est de 10 ans, beaucoup plus élevé que celui de la tumeur de Wilms. L’hématurie est souvent un mode de découverte. Au moment du diagnostic, la tumeur est rarement volumineuse. À l’échographie, elle se présente comme une masse intrarénale, solide, mal limitée, envahissant le parenchyme. Des calcifications sont beaucoup plus fréquentes que dans la tumeur de Wilms (25 % des cas). L’extension se fait vers les Figure 20 Tumeur rhab-doïde découverte chez un enfant de 6 mois présentant une héma-turie. A. Échographie : tumeur rénale hétérogène aux limi-tes imprécises. B. En tomodensitométrie : tumeur centrorénale. Il n’y a pas, en imagerie, d’élément différentiel déci-sif avec le néphroblastome. Figure 21 Garçon de 12 ans, présentant une hé-maturie. A. Découverte, en échographie, d’une masse rénale volumi-neuse bien limitée. B. Confirmée en tomo-densitométrie, sans aucune spécificité. C. Découverte d’une métastase osseuse fé-morale gauche : sar-come à cellules claires. ganglions lymphatiques rétropéritonéaux et la veine cave inférieure ; les métastases pulmonaires ou hépatiques se rencontrent dans 20 % des cas. La bilatéralité est fréquente. En cas d’association au syndrome de von Hippel-Lindau, les localisations multiples sont classiques. La survie est d’environ 65 % après chirurgie large d’exérèse et chimiothérapie. ¶ Carcinome médullaire rénal Il s’agit d’une tumeur agressive décrite récemment chez les adolescents drépanocytaires hétérozygotes. [21] Elle survient après l’âge de 10 ans. Elle n’a pas de spécificité en imagerie mais elle est plutôt centrorénale avec envahissement rapide des éléments du sinus du rein. Le diagnostic repose sur le contexte hématologique particulier ; le pronostic est mauvais. 9
  • 10. 34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic ¶ Adénome métanéphrique Il s’agit d’une tumeur bénigne pouvant survenir à tout âge. [22, 23] Les cas les plus jeunes ont été rapportés à partir de l’âge de 15 mois. Les signes d’appel sont variables, douleur, syndrome de masse, découverte d’un hématome à l’occasion d’un traumatisme minime. Il existe une prédominance féminine. C’est une masse bien limitée, d’échostructure variable, pouvant parfois être partiellement kystique. En TDM, le rehaussement après contraste est inférieur à celui du parenchyme normal (Fig. 22). Évoquer le diagnostic est important car une néphrectomie partielle est suffisante. ¶ Tumeur rénale ossifiante de l’enfant Il s’agit d’une tumeur très rare (11 cas décrits), bénigne, rapportée chez des enfants âgés de 6 jours à 14 mois et découverte à l’occasion d’une hématurie. L’origine de la masse se situe au sommet des pyramides ; la masse est de type pédiculé et s’étend dans la tige calicielle vers le bassinet. Une origine urothéliale est discutée. La masse est caractérisée, sur le plan anatomique, par un centre ossifié, des ostéoblastes et des cellules en fuseau. [24, 25] En imagerie, il s’agit d’une masse bien limitée, calcifiée en son centre, de 2 à 3 cm de diamètre, pouvant entraîner une obstruction localisée du système collecteur. Le risque est de la confondre avec un calcul enclavé, voire une pyélonéphrite xanthogranulomateuse. ¶ Angiomyolipome La lésion présente divers composants en quantité variable : graisse, vaisseaux, muscles lisses. Dans la plupart des cas, les lésions sont multiples, bilatérales et de petite taille ; très rarement, il s’agit d’une lésion unique et de grande taille. Les angiomyolipomes se rencontrent chez plus de 50 % des enfants porteurs d’une sclérose Figure 22 Petite tumeur découverte chez une fille de 6 ans à l’occasion d’un traumatisme : aspect échographique (A, B) et tomodensitomé-trique (C) sans spécificités : il existe une infiltra-tion périrénale en rapport avec le traumatisme ; adénome métanéphrique. tubéreuse de Bourneville (STB), et donc, tout enfant porteur d’un angiomyolipome est très suspect de STB. Il existe cependant souvent des cas sporadiques. [26] Chaque lésion a un aspect échographique évocateur ; l’échostructure est fine et homogène, supérieure à celle du parenchyme rénal, ou parfois, hétérogène avec des zones d’échogénicité très élevée correspondant aux amas graisseux. Les aspects TDM varient selon les composants tumoraux. Habituellement, le contingent graisseux suffit à faire le diagnostic. Des calcifications intratumorales sont parfois rencontrées. Des hémorragies intratumorales peuvent survenir dans les tumeurs les plus grosses (diamètre supérieur à 4 cm), expliquant des augmentations brutales de volume et une modification de la structure en échographie ou en TDM. L’association à de petites lésions kystiques complète les manifestations rénales de la STB. ¶ Lymphome Rare avant l’âge de 6 ans, l’atteinte rénale du lymphome peut se présenter sous différentes formes : multiples nodules intraparenchymateux (Fig. 23), infiltration bilatérale diffuse responsable d’une néphromégalie et, plus rarement, nodule solitaire ou envahissement par contiguïté par une masse lymphomateuse rétropéritonéale. Dans les formes uni- ou multinodulaires, la lésion élémentaire est plutôt homogène et faiblement échogène. En TDM, le rehaussement des nodules après injection intraveineuse de produit de contraste est faible. Des adénopathies rétropéritonéales, une atteinte hépatique et/ou splénique, voire médiastinale sont fréquemment associées (Fig. 24). En cas d’atteinte nodulaire unique, l’âge et l’aspect en imagerie doivent éveiller le doute et faire recourir à une ponction 10
  • 11. Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 diagnostique, le traitement reposant essentiellement sur la chimiothérapie et non la chirurgie. ¶ Métastase et envahissement rénal par contiguïté L’atteinte secondaire du rein de l’enfant par un processus malin non hématologique peut se faire par contiguïté ou par voie hématogène. Dans le premier cas, il s’agit essentiellement de l’envahissement par un neuroblastome surrénalien ou médian. Dans ce cas, l’englobement éventuel du pédicule artériel rénal dans la tumeur est un élément en faveur de l’origine extrarénale alors que dans les tumeurs d’origine rénale, celui-ci est refoulé (Fig. 25). Figure 23 Lymphome du rein : aspects écho-graphiques différents. A. Nodule cortical hypoéchogène. B. Masse polycyclique relativement homo-gène. C. Corticale hyperéchogène de façon diffuse, témoignant d’une infiltration lymphoma-teuse. Le second cas, beaucoup plus exceptionnel, est le fait de sarcomes indifférenciés de topographie variable ; l’atteinte secondaire rénale est alors rarement isolée. ¶ Fausses tumeurs et pseudomasses Parfois, des images peuvent induire en erreur en échographie : hypertrophie d’une colonne de Bertin, nodule de régénération… Le contexte clinique et éventuellement un examen TDM permettent de corriger le diagnostic. Dans un contexte infectieux, il n’est pas toujours facile de reconnaître en échographie un abcès en cours de constitution (Fig. 26). Figure 24 Enfant de 8 ans présentant un lymphome. A. Masse rénale volumineuse, rehaussée faiblement par le produit de contraste ; nodule controlatéral. B. Masse thymique volumineuse. 11
  • 12. 34-117-A-20 Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant Radiodiagnostic Tumeurs de la voie excrétrice Plusieurs lésions sont rapportées chez l’enfant, toutes très rares. Dans le chapitre des tumeurs rénales, nous avons déjà décrit la tumeur ossifiante rénale de l’enfant dont l’origine urothéliale est possible, ce qui en ferait anatomiquement une tumeur des voies excrétrices. Il existe par ailleurs des tumeurs ou pseudotumeurs possibles à trois niveaux : uretères, vessie et urètre chez le garçon. TUMEURS OU PSEUDOTUMEURS URÉTÉRALES Elles sont représentées essentiellement par le polype fibroépithélial. Il s’agit d’une lésion bénigne et très rare qui peut se situer à tous les niveaux de l’arbre urinaire : bassinet, jonction pyélo-urétérale, uretère, vessie et urètre. Des cas ont été rapportés à tous les âges dès la période néonatale. Les signes d’appels sont variés : hématurie, douleurs abdominales par obstruction intermittente urinaire sont les situations les plus fréquentes. La localisation la plus fréquente est la jonction pyélo-urétérale et le tableau est celui d’une distension intermittente. Mais cette lésion peut se rencontrer également à tout niveau de l’uretère. En urographie intraveineuse, le polype peut apparaître sous forme d’une lacune intraluminale ; le diagnostic, dans tous les cas, est fait lors de l’intervention. [27, 28, 29] TUMEURS ET PSEUDOTUMEURS DE VESSIE La découverte d’une lésion développée aux dépens de la paroi vésicale est une situation très rare en pédiatrie. Le signe d’appel essentiel est l’hématurie. Les possibilités diagnostiques sont très variées (Tableau 4), bénignes ou malignes. Deux types de lésions doivent toujours être évoqués : la cystite pseudotumorale et le rhabdomyosarcome du sinus urogénital. La cystite pseudotumorale peut prendre un aspect très exubérant, mais les différentes techniques d’imagerie, échographie ou IRM, montrent que la lésion est développée à partir de la paroi sur son versant endovésical sans aucun envahissement en profondeur. Le rhabdomyosarcome se révèle par une hématurie ou une dysurie ; l’échographie et l’IRM montrent une masse polycyclique développée dans la vessie mais avec une extension extravésicale vers le sinus urogénital dans la majorité des cas (Fig. 27). Les autres lésions sont encore plus rares. Le Tableau 4 cite les observations rapportées dans la littérature. [30, 31] Le diagnostic est en règle fait par la biopsie, sur des signes d’appels non spécifiques : hématurie, dysurie… POLYPE URÉTRAL Il s’agit d’une anomalie rare, se manifestant par des blocages mictionnels intermittents, une hématurie ou d’autres symptômes urinaires. Le polype, de nature hamartomateuse, présente un long pédicule qui est implanté dans la région du veru montanum, sur la paroi postérieure de l’urètre prostatique. Le polype est très mobile : lors de la cystographie, il apparaît sous forme d’une image lacunaire qui peut se situer en regard du col vésical ou dans l’urètre postérieur et se déplacer vers le bas au cours de la miction (Fig. 28). Figure 26 Découverte en échographie (A), dans un contexte fébrile, d’une masse polaire supérieure du rein droit. Aspect mal limité et li-quidien pseudocloisonné en tomodensitométrie (B) ; il s’agit d’un abcès du rein. Figure 25 Volumineuse tumeur droite intéressant le rein. La tumeur englobe le pé-dicule vasculaire artériel ; il s’agit d’un neuroblastome envahissant le rein par conti-guïté. Tableau 4. – Tumeurs et pseudotumeurs de vessie chez l’enfant Bénin Malin Cystite pseudotumorale Rhabdomyosarcome Polype fibroépithélial Adénocarcinome Léiomyome Lymphome Hémangiome Léiomyosarcome Papillome inversé 12
  • 13. Radiodiagnostic Tumeurs du rein et des voies excrétrices chez l’enfant 34-117-A-20 Figure 27 Tumeur rhabdoïde du plancher vésical. A. Aspect échographique sur une coupe sagittale. B. Aspect d’imagerie par résonance magnétique sur une coupe frontale pondérée T1. Figure 28 Polype urétral : découverte d’une masse intravésicale en échographie (A), confirmée sur le cliché de remplissage de la cystographie rétrograde (B). En miction, mi-gration du polype dont l’implantation est visible sur le veru montanum, et dont le corps vient s’enclaver dans l’urètre membraneux (C). Références [1] Lowe LH, Isuani BH, Heller RM, Stein SM, Johnson JE, NavarroOMet al. Pediatric renal masses: Wilms tumor and beyond. Radiographics 2000; 20: 1585-1603 [2] Beckwith JB. Wilms’tumor and other renal tumors of child-hood. Hum Pathol 1983; 14: 481-492 [3] Beckwith JB. National Wilms tumors study: an update for pathologists. Pediatr Dev Pathol 1998; 1: 79-84 [4] Husain AN, Pysher TJ, Dehner LP. 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