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RAPPORT
D’ACTIVITÉ
2015
De nouvelles
ambitions
pour bâtir
l’avenir
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
2
SOMMAIRE
2
Un groupe structuré en filière
4
Profil
6
Entretien croisé avec
Xavier Beulin et Jean-Philippe Puig
8
Gouvernance
12
Décryptage financier de l’année
13
Chiffres clés
14
2015 en un coup d’œil
1 23ACTIVITÉS
58
Informations financières
INTRODUCTION STRATÉGIE
18
Les enjeux d’Avril
dans un monde en mutation
20
Une nouvelle ambition stratégique
22
Un groupe fort et compétitif
sur ses marchés,
tourné vers ses clients
24
Un groupe résolument international,
à la conquête de nouveaux débouchés
26
L’innovation, moteur
de la création de valeur durable
28
Les Hommes, mobilisés
au service de l’ambition
d’Avril 2020
32
Sofiprotéol
36
Transformation végétale
40
Huiles & Condiments
44
Oléochimie
46
Nutrition animale
49
Biosécurité & Spécialités
nutritionnelles
52
Transformation animale
56
Avril Développement
Couverture : « Champs de colza dans la forêt de Brocéliande ».
Nicolas Brugvin (Copeol), concours photo 2015.
PROFIL
11Créer durablement de la valeur
dans les filières des huiles
et protéines, contribuant ainsi
à une meilleure alimentation
des Hommes et à la préservation
de la planète.
NOTRE
MISSION
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
2
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
Un groupe structuré
en filière de la
graine aux produits
élaborés
Semences, phytos, biotechnologies,
autres intrants et services
Protéochimie®
100 000
agriculteurs
Collecte de graines
Trituration
Protéines
Huiles
PROFIL
3
Intervention d’Avril (activités industrielles
et/ou de financement)
Intervention de la société de financement
et de développement, Sofiprotéol
Nutrition animale,
biosécurité
Œufs &
porcs
Génétique & santé
animale, autres intrants
et services
Éleveurs
Lait, viandes
Volaille
Énergies
renouvelables
Chimie
renouvelable
Alimentation
humaine
Avril, l’acteur
industriel et financier
des filières des huiles
et protéines
Avril est leader :
• de la trituration de graines oléagineuses
en France, l’un des leaders en Europe,
• de la production des huiles de table en France,
au Maroc et en Roumanie,
• de la production de biodiesel à partir
d’oléagineux en Europe,
• de la nutrition animale en France,
• de l’oléochimie en Europe,
• de la production de glycérine végétale
dans le monde.
Fondé en 1983 à l’initiative du monde agricole pour offrir
des débouchés durables aux filières des huiles et des protéines,
Avril est présent dans des secteurs aussi diversifiés que l’alimentation,
la nutrition animale, les énergies et la chimie renouvelables.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
4
6,1milliards d’euros
de chiffre d’affaires
7 200collaborateurs
21pays
En France, un ancrage territorial fort
15 implantations dans les filières végétales
44 implantations dans les filières animales
ÎLE DE LA RÉUNION
Implantations industrielles Bureaux de représentation
Répartition mondiale des effectifs en 2015
Un tiers du chiffre d’affaires réalisé à l’international en 2015
64 %
14 %
7 %
6 % 6 %3 %
France Maroc Roumanie
Belgique Europe Autres
5
PROFIL
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
6
2015 EST L’ANNÉE DU LANCEMENT D’AVRIL.
QUEL BILAN UN AN APRÈS ?
Xavier Beulin : Je suis étonné de la
vitesse à laquelle nous nous sommes
approprié notre nouveau nom. Nous
avons senti dans le Groupe un mou-
vement d’appétence lié à la recherche
d’une identité commune. Sur la gou-
vernance et le pilotage du Groupe,
nous avons très vite pris nos marques.
Les personnalités externes qui ont
rejoint le Conseil d’Administration ont
apporté un regard complémentaire, à
la fois qualitatif et distancié, notam-
ment sur Avril 2020, notre nouveau
plan stratégique.
Jean-Philippe Puig : Nos mandants
agricoles ont pris toute leur place dans la
réflexion, avec un haut niveau de conseil
et de vrais débats sur la stratégie à long
terme. Nous avions à décider ensemble
des métiers importants et des grandes
orientations. Ce plan a été remarqua-
blement porté par le monde agricole. Il
s’agit vraiment d’une co-construction.
C’est un changement fort pour Avril et
un nouveau challenge : fonctionner de
manière plus collégiale.
QUE RETENIR DE CETTE ANNÉE ?
X. B. : Tout d’abord, un contexte comme
nous n’en avons jamais vu : l’effondre-
ment du prix du pétrole et du cours des
matières premières agricoles, une crise
dans le monde de l’élevage qui révèle
une vraie difficulté structurelle de la
France avec un déficit de compétitivité
par rapport à ses voisins européens.
J.-P. P. : J’ajouterai la pression des GMS
Continuer à investir
pour mieux
préparer l’avenir
2015 est pour Avril une année de naissance
et de construction. Malgré un contexte
particulièrement difficile, le Groupe résiste et se donne
de nouvelles ambitions stratégiques. Regard croisé
de Xavier Beulin, Président d’Avril Gestion,
et Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA Avril.
Xavier Beulin
7
ENTRETIEN CROISÉ AVEC XAVIER BEULIN ET JEAN-PHILIPPE PUIG
sur les prix. Nous vivons un paradoxe :
il est difficile de combiner une produc-
tion qui répond à des critères de haut
niveau en termes de qualité, de traça-
bilité, avec un alignement systématique
sur le moins-disant. La conjonction de
tous ces facteurs a pesé sur plusieurs
de nos métiers. Mais dans ce contexte
particulièrement difficile, nous avons
quelques sujets de satisfaction : notre
performance est moins bonne qu’en
2014, mais grâce à tous nos efforts de
réduction de coûts et d’intégration de
nos activités depuis plusieurs années,
nous résistons. Nous avons rarement
investi autant, dans les outils industriels,
dans les filières, et via Sofiprotéol. Nous
préparons l’avenir.
QUELLES SONT LES RÉPONSES D’AVRIL
FACE À LA CRISE DU MONDE AGRICOLE
FRANÇAIS ?
J.-P. P. : Quelques exemples : sur le
marché des œufs, nous reconstrui-
sons la filière en trouvant de nouveaux
débouchés. Pour la première fois, nous
avons exporté 60 millions d’œufs vers
les États-Unis et le Mexique. Grâce au
partenariat que nous venons de signer
avec l’industriel allemand Tönnies, nous
développons une offre 100 % porc fran-
çais dans des GMS qui ne distribuaient
que de la viande importée, et nous allons
créer des emplois dans la filière. Troi-
sième exemple : la création avec Fleury
Michon d’une filière porc d’excellence
dans laquelle notre partenaire s’engage
pour une rémunération équitable sur
l’ensemble de la chaîne, avec une réper-
cussion positive sur les éleveurs. Nous
C’est parce que nous
avons un modèle solide
et rentable que nous
pouvons nous développer
à l’international
et trouver de nouveaux
débouchés.
arrivons ainsi à créer véritablement de
la valeur dans les filières, fidèles à notre
mission.
2015 EST AUSSI L’ANNÉE DE NAISSANCE
DE VOTRE NOUVEAU PLAN STRATÉGIQUE.
QU’EN ATTENDEZ-VOUS ?
X. B. : C’est la première fois que nous
affirmons dans un plan stratégique
notre volonté de développement inter-
national, autrement que par opportu-
nités. Nous avons aussi l’objectif de
rééquilibrer à terme la valorisation des
huiles végétales et celle des protéines,
ce qui nous engage à prendre de nou-
velles orientations. Le déficit en protéi-
nes végétales de la planète d’ici une
quinzaine d’années est encore très peu
appréhendé. La protéine va devenir
un sujet essentiel et elle est au cœur
d’Avril 2020.
J.-P. P. : Les lignes directrices sont
simples. Il s’agit tout d’abord d’appro-
fondir la relation avec nos clients dans
tous nos métiers, afin de mieux valo-
riser les atouts de notre organisation
en filière et nos savoir-faire, et mieux
prendre en compte leurs attentes.
Dans les métiers de commodités,
nous devons être les meilleurs en prix
de revient. Nous devons continuer à
développer les spécialités grâce à l’in-
novation, avec un point fort sur la pro-
téine. Enfin, nous devons accélérer à
l’international et notre cible prioritaire
est clairement l’Afrique. Nous avons
un vrai devoir d’y développer notre
modèle parce que nous pensons qu’il
est de nature à aider la population du
continent qui se chiffrera à 1,2 milliard
Jean-Philippe Puig
d’individus dans une vingtaine d’années.
À nous de nous en donner les moyens.
LE 4E
AXE STRATÉGIQUE D’AVRIL 2020
PARLE DES HOMMES…
X. B. : La dimension humaine de notre
projet est fondamentale. Je suis
conscient de notre exigence et fier de la
mobilisation de nos équipes. Il y a beau-
coup d’initiatives pour cultiver cette
dimension groupe acquise avec Avril et
qui se renforce avec le développement
international. Il faut donner du sens,
expliquer la stratégie, entretenir l’es-
prit de conquête, encore plus dans les
périodes difficiles.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
8
Une gouvernance
originale pour
un modèle unique
Une structure de gouvernance
moderne et originale
Lors de sa création début 2015, Avril
s’est doté d’une nouvelle gouvernance
et d’un statut de Société en commandite
par actions (SCA). Cette structure permet
de séparer le pouvoir des actionnaires
(les associés commanditaires qui
regroupent le FIDOP1
et la FOP2
ainsi
que la Fondation Avril, reconnue d’utilité
publique), de celui du gestionnaire
(la société Avril Gestion, associé
7 DOMAINES D’ACTIVITÉS
TRANSFORMATION
VÉGÉTALE
NUTRITION
ANIMALE
BIOSÉCURITÉ
ET SPÉCIALITÉS
NUTRITIONNELLES
TRANSFORMATION
ANIMALE
OLÉOCHIMIE
AVRIL
DÉVELOPPEMENT
TERRES UNIVIA FIDOP FOP
La gouvernance du groupe Avril répond à ses ambitions tout
en perpétuant l’un de ses principes fondateurs : le réinvestissement
systématique de tous ses résultats dans le développement des filières.
—
JEAN-PHILIPPE PUIG
Gérant de la SCA Avril
HUILE
ET CONDIMENTS
9
GOUVERNANCE
Le Conseil
d’administration
Xavier BEULIN
Président
Bernard DE VERNEUIL
Membre du bureau et administrateur de la FOP
Pierre PRINGUET
Vice-président du Conseil, Pernod Ricard
Arnaud ROUSSEAU
Vice-président de la FOP
Jean-Pierre DENIS
Président du Crédit Mutuel ARKÉA
et du Crédit Mutuel de Bretagne
Sylvie RUCAR
Consultante
Gérard TUBÉRY
Président de la FOP
Anne LAUVERGEON
PDG d’ALP Services et présidente de SIGFOX
Alain MIROT
Ancien Gérant de la société SIA4
commandité). Elle contribue à maintenir
les actionnaires fondateurs du Groupe
au cœur de sa stratégie de croissance.
Les commanditaires exercent leur rôle
à travers un Conseil de surveillance
composé de huit membres dont deux
représentants des collaborateurs
du groupe Avril, élus par leurs pairs.
Le Conseil de surveillance est présidé par
Jacques Siret, également Président de
Terres Univia3
. Le Conseil d’administration
de l’associé commandité, la société Avril
Gestion, nomme le gérant de la SCA
et décide des grandes orientations
stratégiques et financières du groupe
Avril. Il se compose de neuf membres :
quatre membres issus de la FOP, trois
personnalités qualifiées et deux anciens
dirigeants ou anciens mandataires
sociaux du Groupe.
Une organisation plus agile
En 2015, une réflexion a été engagée afin
d’adapter l’organisation managériale aux
nouveaux défis du Groupe. Avril dispose
désormais d’une organisation plus agile,
résiliente et efficace, structurée autour
de Sofiprotéol, société de financement
et de développement, et de sept
domaines d’activités (voir schéma p.8).
1
FIDOP : Fonds de développement interprofessionnel
de la filière des oléagineux et protéagineux.
2
FOP : Fédération française des producteurs
d’oléagineux et de protéagineux.
3
Terres Univia : Interprofession des oléagineux
et protéagineux.
4
Société interoléagineuse d’assistance
et de développement.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
10
Directeur général délégué,
en charge des engagements
minoritaires de Sofiprotéol,
de l’Engagement Durable,
de l’Innovation, des Fusions
 Acquisitions, et de la Stratégie
Directeur général délégué,
en charge des domaines
Transformation végétale,
Huiles  Condiments,
et Oléochimie
Directeur général délégué,
en charge des domaines
Nutrition animale, Biosécurité
 Spécialités nutritionnelles,
Transformation animale
et Avril Développement
Un Comité
exécutif élargi
Pour donner toute sa portée au nouveau plan
stratégique Avril 2020 et accompagner l’évolution
de l’organisation managériale, le Comité exécutif
se renforce, élargi aux principaux domaines d’activités
du Groupe ainsi qu’à la Direction de l’innovation.
Michel BOUCLY
Jean-Philippe PUIG
Yves DELAINE Éric PHILIPPE
Gérant de la SCA Avril
11
Directeur du développement
industriel et international.
Également en charge
de l’excellence opérationnelle,
de la sécurité, de l’assurance
qualité, de l’environnement
et de la supply chain
Directeur général
du domaine Nutrition animale
Directeur des ressources humaines,
en charge de la santé,
la sûreté et du bien-être au travail.
Supervise également la Direction
de la communication
Directeur général
du domaine Oléochimie
Directeur administratif et financier.
Supervise la Direction juridique
et les Systèmes d’information
Directeur général
du domaine
Transformation animale
GOUVERNANCE
Directeur
Recherche  Innovation
Jean-François ROUS
Gabriel KRAPF Philippe LAMBLIN Aymeric MONGEAUD
Bernard MAHÉ Moussa NACIRI Yann RENOUVEL
Secrétaire général en charge
des Affaires publiques et Relations
institutionnelles
Stéphane YRLÈS
Directeur général
du domaine
Transformation végétale
Jean-Baptiste BACHELERIE
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
12
Décryptage financier
de l’année
Première année de la concrétisation d’Avril,
2015 a été une année de construction et d’investissement
dans la modernisation des outils et processus du Groupe.
2016 sera l’année de l’accélération de la transformation
autour des orientations du plan stratégique Avril 2020.
AYMERIC MONGEAUD,
Directeur administratif et financier
du groupe Avril,
Directeur général délégué de Sofiprotéol
notable de la compétitivité des produc-
tions françaises. Les marges de tritura-
tion se sont également contractées, sous
l’effet d’une récolte de colza et tourne-
sol plus faible en 2015 et d’un environ-
nement concurrentiel exacerbé par une
offre abondante en soja. En dépit de cet
environnement adverse, le Groupe a su
résister, avec un EBITDA qui s’est élevé à
206 millions d’euros.
La société de financement a su réali-
ser sur ses deux métiers d’investisseur
et de gestion financière de belles per-
formances dans un environnement de
marché incertain, en s’inscrivant dans
une dynamique de rotation de son por-
tefeuille tout en renforçant ses engage-
ments dans la filière.
COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS
CES RÉSULTATS ?
Ils sont liés aux efforts et gains de pro-
ductivité significatifs réalisés dans le
cadre de la démarche d’excellence opé-
rationnelle initiée en 2013. Ils confirment
aussi la pertinence des choix straté-
giques opérés, avec un business model
qui évolue progressivement vers plus de
spécialités, catalyseur d’innovation et
de création de valeur. Une inflexion qui
se traduit à travers trois orientations : la
montée en puissance des produits de
spécialité à vocation mondiale dans les
domaines de l’oléochimie et de la biosé-
curité et des spécialités nutritionnelles
animales ; la consolidation et le recen-
trage de nos positions, avec la cession
d’activités à risque où nous n’intervenons
pas en filière, comme nous l’avons fait
pour le biodiesel en Italie ; la recherche
d’alliances stratégiques afin de conquérir
ou reconquérir des parts de marché dans
des environnements en tension, sur le
modèle du partenariat conclu avec LDC
en nutrition animale.
COMMENT ENVISAGEZ-VOUS 2016 ?
Le niveau d’endettement est resté faible
comparativement à la taille du Groupe.
Cette solidité financière nous permet
de maintenir un niveau ambitieux d’in-
vestissement, indispensable à la conso-
lidation de notre modèle en filière et à
la compétitivité de nos outils industriels.
Sur ce plan, nous avons lancé en 2015 un
important chantier de modernisation de
nos infrastructures, process et systèmes
d’informations, qui vise à conforter la
construction du groupe Avril engagée
en 2014. En 2016, nous allons accélérer
notre transformation tout en gardant le
cap. Nous allons poursuivre nos efforts
d’excellence opérationnelle et mettre en
œuvre les orientations du plan straté-
gique Avril 2020, axé sur le développe-
ment de nouveaux débouchés pour nos
filières et la conquête de nouvelles géo-
graphies. Le contexte actuel appelle à la
prudence, mais nous restons plus que
jamais confiants dans l’avenir.
QUELLE ANALYSE FAITES-VOUS
DES PERFORMANCES DU GROUPE AVRIL ?
Le Groupe a dû faire face à une conjonc-
tion de facteurs qui ont affecté presque
toutes ses lignes de métier. La faiblesse
des prix des matières premières, dou-
blée d’une forte volatilité, a comprimé
ses marges, pénalisant particulièrement
le biodiesel. Les négociations avec la
grande distribution, dans un contexte
de concentration des centrales d’achats,
n’ont pas permis de répercuter les
hausses de prix. Les filières animales
ont connu une situation très difficile,
cumulant une crise sans précédent et un
contexte géopolitique mondial défavo-
rable, avec pour conséquence un recul
Chiffres
clés
13
13,5 M€
de résultat net
consolidé pro forma
part du Groupe
1 826 M€
de capitaux propres
6,1 Md€
de chiffre d’affaires
206 M€
d’EBITDA
186 M€
d’investissements
en 2015 dont :
50 M€
d’investissements industriels
dans les filières animales
37 M€
d’investissements de Sofiprotéol, société
de financement et de développement
22 M€
d’investissements consacrés
aux Systèmes d’information du Groupe
77 M€
d’investissements industriels
dans les filières végétales
7 200collaborateurs
21pays
82sites industriels dans le monde dont :
29 dans les filières végétales
53 dans les filières animales
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
14
Avril et LDC finalisent
leur projet d’alliance
2015 est l’année de la mise en œuvre
d’une alliance signée à l’automne
2014 en vue de favoriser le
développement d’une filière volaille
française performante, à l’ambition
internationale. Elle se concrétise
dès février 2015 par la cession
à LDC des activités d’abattage
de volailles et de produits élaborés
du groupe Avril. Illustration du rôle
actif joué par Avril dans la
consolidation des filières au service
de la ferme France, cette alliance
conforte les positions de Sanders
comme leader de la nutrition animale
en France, et celles de LDC
comme acteur majeur de la volaille
en Europe.
Sofiprotéol
accompagne Terrena
dans la reprise de Doux
Le groupe coopératif Terrena,
accompagné de Sofiprotéol au titre
d’actionnaire minoritaire, entre
en négociations exclusives en vue
du rachat du groupe Doux,
3e
acteur français de la volaille
(marques Père Dodu et Doux).
Cette acquisition, finalisée en mars
2016, donne naissance à l’un des
cinq premiers volaillers européens.
Par cet engagement, Sofiprotéol
confirme son engagement
croissant dans la structuration
des filières agricoles.
FÉVRIER
MAI
2015
en un coup d’œil
Cette sélection de faits marquants illustre la permanence
des fondamentaux du modèle Avril : bâtir des alliances fortes
pour consolider les filières françaises, chercher de nouveaux
débouchés, miser sur la qualité pour se différencier,
créer de la valeur et des emplois dans les territoires.
Denis Lambert, Président du groupe LDC,
et Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA Avril
15
Une filière d’excellence
pour le porc français
Créée conjointement par Avril (Abera
et Sanders) pour l’amont et Fleury
Michon pour la transformation et la
mise sur le marché, cette nouvelle filière
donne naissance à une gamme de
charcuterie élaborée à partir de porcs
nourris sans OGM et sans antibiotiques*.
À son lancement, 21 éleveurs
partenaires de Sanders rejoignent
l’opération. Ils répondent à un cahier
des charges très précis, défini dans
le cadre des filières d’excellence
labellisées « Engagés dans l’élevage »
de Sanders. Les exigences portent sur
l’environnement, le bien-être animal,
et la qualité nutritionnelle des produits.
* Porcs nourris sans OGM, avec des céréales
françaises et sans antibiotique après 42 jours d’âge.
Deux acquisitions pour
accélérer le développement
international
Lesieur devient actionnaire majoritaire
de la SPHB, leader du marché des huiles
alimentaires à la Réunion et acteur
majeur du marché des sauces
condimentaires et du ketchup.
Cette opération permettra à la filiale
d’Avril de développer la présence de ses
produits sur les marchés d’Afrique
de l’Est et de l’océan Indien. Par ailleurs,
le Groupe annonce l’acquisition
du Britannique The Kerfoot Group,
spécialisé dans le conditionnement
et la distribution d’huiles destinées
aux industries alimentaire et
cosmétique, ainsi qu’à la restauration
hors domicile. Ce rachat ouvre la voie
à de nouveaux débouchés pour les
huiles végétales produites par Saipol.
JUILLET – AOÛT
Nouvelle usine Lesieur
à Bassens
Le 15 janvier 2016, Avril inaugure
en présence du Premier ministre
Manuel Valls une nouvelle usine
Lesieur pour l’embouteillage
et le conditionnement des huiles
végétales à Bassens, près
de Bordeaux, signant ainsi
la naissance du 1er
site filière
du Groupe. À cette occasion,
Avril s’engage auprès
du gouvernement français
pour l’accès à l’emploi dans
les filières agroalimentaires.
JANVIER 2016
Avril s’allie avec Tönnies
pour créer une filière porc
100 % française
Acteurs majeurs de la filière porc
en Europe, le groupe Avril
et l’allemand Tönnies entrent
en négociation exclusive pour créer
une société de production de produits
élaborés issus de viande 100 %
française, destinés aux rayons frais
des GMS. Baptisée « l’Alliance
des Viandes de France »,
cette coentreprise, opérationnelle
depuis avril 2016, est implantée à Vire
dans le Calvados et doit permettre
la création de 60 emplois.
SEPTEMBRE
OCTOBRE
FAITS MARQUANTS
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
16
S T R
A T É
EN ROUTE
VERS AVRIL 2020
PROFIL
17
R
É
4 axes stratégiques :
AXE 1
Un groupe fort et compétitif sur ses marchés,
tourné vers ses clients
AXE 2
Un groupe résolument international,
à la conquête de nouveaux débouchés
AXE 3
L’innovation,
moteur de la création de valeur durable
AXE 4
Les Hommes, mobilisés au service
de l’ambition d’Avril 2020
Avril 2020 est le nouveau plan stratégique bâti en 2015
par l’ensemble des entités du Groupe avec la participation active
des agriculteurs de la FOP. Il se décline en 4 axes.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
18
Les enjeux d’Avril
dans un monde
en mutation
Contribuer à une meilleure alimentation
des Hommes et à la préservation de la planète…
La vision prospective d’Avril est contenue
dans sa mission. Le Groupe a identifié trois enjeux
clés pour demain auxquels il apporte des solutions
par son modèle original de filière.
À horizon 2030*, l’offre en huiles
végétales, excédentaire
par rapport à la demande,
répondra de manière satisfaisante
aux besoins de la planète
en alimentation, énergies
et chimie renouvelables.
En revanche, sous l’effet
de la croissance démographique
mondiale et de la demande
grandissante en produits d’origine
animale, satisfaire les besoins
en protéines végétales sera
plus difficile. L’un des grands défis
d’Avril est de répondre à cet
enjeu. Par exemple, en travaillant
à la valorisation des protéines
issues des graines oléagineuses
et en continuant d’investir au
service de l’efficacité des filières.
SATISFAIRE
LES BESOINS
EN PROTÉINES
VÉGÉTALES
L’alimentation et les transports
font partie des principales sources
d’émission de gaz à effet de serre.
Très impliqué dans les filières
agricoles et pionnier des
biocarburants, Avril entend jouer
un rôle de premier plan pour
résoudre l’équation alimentation-
climat et favoriser la transition
énergétique. Ces deux enjeux sont
étroitement liés dans le modèle
de développement en filière du
Groupe : alors que la production
d’huile contribue au développement
des énergies et de la chimie
renouvelables*, ses coproduits
permettent de répondre à l’enjeu
clé des protéines végétales dans
l’alimentation. À travers ce modèle
si spécifique, Avril œuvre en synergie
avec l’ensemble de ses partenaires
au sein de la filière pour améliorer
continuellement les pratiques
culturales, d’élevage et industrielles,
et pérenniser ainsi un modèle
vertueux, porteur de solutions
concrètes pour l’avenir.
AGIR POUR
LE CLIMAT ET
L’ENVIRONNEMENT Permettre l’accès à une alimentation
de qualité au plus grand nombre
est un enjeu fondamental pour
l’agriculture. Les consommateurs
sont de plus en plus attentifs
à la traçabilité, à l’origine des
produits et aux conditions d’élevage.
Partant du principe que pour bien
nourrir les Hommes, il faut bien
nourrir les animaux et prendre soin
de leur santé, Avril s’appuie sur ses
savoir-faire dans les filières animales
pour répondre à ces préoccupations.
C’est le sens des efforts entrepris
par le Groupe pour structurer
des filières françaises d’excellence
qui apportent aux consommateurs
toujours plus de garanties quant à la
qualité et à l’origine des produits.
RÉPONDRE AUX
ATTENTES DES
CONSOMMATEURS
* Étude BIPE et groupe Avril – 2014.
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
Croissance de la demande alimentaire en huiles végétales
et en protéines dans le monde à l’horizon 2030
Huiles végétales
(en millions de tonnes)
300
250
200
150
100
50
2000 2010 2030
- 1 Mt
- 1 %
+ 3 Mt
+ 2 %
+ 8 Mt
+ 3 %
500
400
300
200
100
2000 2010 2030
- 5 Mt
- 3 %
+ 6 Mt
+ 2 %
- 58 Mt
- 15 %
Tourteaux d’oléagineux
(en millions de tonnes)
Nourrir 8,4 milliards
d’individus en 2030
2030
Une demande mondiale
en protéines végétales
en hausse de 43 % d’ici à 2030
+43 %
2010
Source : BIPE, d’après historiques FAO Source : BIPE, d’après historiques FAO
Demande Offre
2010
2030
L’Afrique : une population
en croissance de 54 % d’ici à 2030,
pour atteindre 23 %
de la population mondiale
19
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
20
Une nouvelle
ambition stratégique
L’évolution de la vision prospective d’Avril se traduit
en 2015 par une adaptation de son plan stratégique.
Baptisé Avril 2020, le nouveau plan met l’accent sur
deux cibles majeures pour mieux préparer l’avenir
de la filière : les protéines et l’Afrique.
DES AVANCÉES CAPITALES DEPUIS 2013
Le nouveau plan stratégique d’Avril est
le résultat d’un travail de projection à
5 ans réalisé par l’ensemble des domaines
d’activités du Groupe et par Sofiprotéol,
société de financement et de dévelop-
pement. Le monde agricole a participé
activement à l’élaboration de ce plan,
réaffirmant le rôle majeur des produc-
teurs de la filière, à l’initiative de la
création du Groupe en 1983. Tout en
s’inscrivant dans une vision à long terme
des enjeux de la planète, Avril 2020
s’inscrit dans la continuité du plan pré-
cédent, CAP 2018, qui a permis de
réaliser des avancées capitales depuis
son lancement en 2013 : une maîtrise
opérationnelle accrue qui s’illustre à la
fois par les progrès de la sécurité au
travail (-57 % du taux d’accidents en
3 ans) et de la productivité ; un virage
réussi vers des produits de spécialité à
vocation mondiale, dans l’oléochimie,
mais également dans les filières animales,
avec la naissance du domaine Biosécurité
 Spécialités nutritionnelles ; et enfin, la
consolidation des filières animales fran-
çaises, dans lesquelles Avril, par sa filiale
Sofiprotéol, joue un rôle d’architecte par
ses alliances stratégiques.
LES PROTÉINES ET L’AFRIQUE POUR
PASSER À LA VITESSE SUPÉRIEURE
Avril 2020 s’inscrit dans une dynamique
prospective qui doit permettre de
conquérir de nouveaux débouchés à
l’échelle mondiale. Le Groupe a l’ambi-
tion de jouer un rôle de premier plan
pour satisfaire les besoins de la planète
en protéines en valorisant la fraction
protéique des graines comme il a su le
faire dans le domaine des huiles. Son
deuxième défi est géographique :
répondre à la forte croissance de la
demande alimentaire en Afrique, en y
accélérant son développement par la
structuration de filières performantes
et durables, tournées vers l’alimentation
vivrière locale.
RÉAFIRMER LE MODÈLE AVRIL
Ce nouveau plan tient compte également
des mutations que connaissent les mar-
chés sur lesquels Avril opère, de plus en
plus volatils, et des enjeux de compétitivité
des filières françaises, notamment ani-
males. Il s’agit donc d’accélérer ce qui a été
enclenché, en renforçant les efforts de
productivité, en allant chercher la crois-
sance à l’international et en continuant à
développer les métiers à forte valeur
ajoutée portés par l’innovation. Avril n’est
pas un groupe comme les autres. Dans
cette période de défis et de transforma-
tion, son modèle unique lui donne une
grande force. Son engagement durable
est inscrit dans sa mission et le réinvestis-
sement de tous ses résultats dans le
développement des filières en est un signe
fort et différenciant. Sa nouvelle gouver-
nance lui donne la capacité de mener une
stratégie de long terme bâtie sur la pros-
pective. Enfin, son organisation lui permet
de jouer un rôle déterminant dans la struc-
turation des filières, avec une capacité à
consolider les filières de l’aval à l’amont,
pour promouvoir une agriculture qui
réponde aux attentes et aux besoins des
marchés et des consommateurs.
Dans un environnement
adverse, nous avons réussi
l’exercice de nous projeter
à 5 ans au service de notre
mission. Nous sommes
confiants et déterminés.
Nous savons sur quoi nous
pouvons nous appuyer
pour réussir.
MICHEL BOUCLY
Directeur général délégué, en charge
des engagements minoritaires de Sofiprotéol,
de l’Engagement Durable, de l’Innovation,
des Fusions  Acquisitions, et de la Stratégie
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
L’œildel’amontagricole
Le collège des producteurs, à travers une
cellule de réflexion dédiée, a été très impliqué
dans les débats d’Avril 2020. Les échanges
ont porté à la fois sur les orientations
stratégiques et la définition des objectifs
financiers par domaine. Notamment sur
l’équilibre à trouver en permanence entre
l’exigence de résultat et la proximité des
métiers avec le monde agricole. Nous avons
également participé au choix des priorités
d’investissement de Sofiprotéol afin que les
enjeux de compétitivité de l’amont agricole
soient bien pris en compte. Je peux dire
que ce plan stratégique est imprégné des
orientations du monde agricole, y compris
dans sa dimension internationale qui vient
conforter l’avenir du Groupe et lui permet
de continuer à investir.
Avril a un rôle structurant, créateur
de compétitivité pour l’agriculture, en
France et ailleurs. C’est l’une des solutions
à la crise que nous traversons. En montrant
que nos productions contribuent à répondre
à des enjeux mondiaux, Avril donne du sens
et de la fierté au monde agricole.
Le développement durable fait partie
des fondements d’Avril. Il est inscrit
au centre de sa mission et se traduit
par l’engagement sans faille du Groupe
auprès de l’ensemble des maillons
des filières agricoles et agroalimentaires.
Avril a su tisser des liens étroits avec
tous les acteurs de ces filières –
producteurs agricoles, éleveurs,
chercheurs, investisseurs. Avec eux,
il contribue activement à la mise en œuvre
de démarches de progrès créatrices
de valeur, qui apportent des réponses
concrètes aux enjeux sociétaux,
économiques et environnementaux
liés au développement des filières
dans les territoires. À travers Avril 2020,
le Groupe réaffirme ses engagements
et en étend la portée.
GÉRARD TUBÉRY
Président de la FOP
Ledéveloppementdurable,
levierdelapérennitéd’Avril
KRISTELL GUIZOUARN
Directrice du
développement durable
21
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
22
AXE STRATÉGIQUE 1
UNE NÉCESSAIRE
DIMINUTION DES COÛTS
Les enjeux de compétitivité sont au
cœur de la stratégie d’Avril dont la
mission est de créer de la valeur au sein
des filières. Dans un environnement
économique difficile, où la baisse du prix
du pétrole impacte de plein fouet l’un
des principaux métiers du Groupe –
le biodiesel – et où l’élevage français
connaît une situation de détresse
sans précédent, Avril poursuit l’amélio-
ration continue de ses coûts. L’objectif :
préserver la rentabilité et la pérennité
de ses activités, notamment sur les
métiers de commodités. En 2015, la
démarche d’excellence opérationnelle
et stratégique (EOS), qui a déjà permis
de faire gagner près de 50 millions
d’euros depuis sa mise en place en 2013,
franchit de nouvelles étapes (voir
ci-contre).
CONTINUER À INVESTIR
POUR GAGNER EN PERFORMANCE
Entre 2013 et 2015, Avril a réalisé des
investissements records de 550 millions
d’euros dont les trois quarts pour déve-
lopper ses outils industriels. De son côté,
Sofiprotéol a investi 124 millions d’euros
en 3 ans pour accompagner sur le long
terme la consolidation des entreprises
des filières agricoles et agroalimentaires
françaises. Malgré les difficultés, conti-
nuer à investir est le mot d’ordre dans
tous les métiers d’Avril. En 2015, près de
140 millions d’euros ont à nouveau été
engagés et des réalisations majeures
ont vu le jour, à l’instar de la chaudière
biomasse accompagnant la nouvelle
unité d’estérification de Sète (Hérault),
l’usine d’aliments pour le bétail de Sim
Sanders en Algérie, les dernières instal-
lations industrielles de Lesieur Cristal
au Maroc pour la marque de savon Taous,
sans oublier la nouvelle usine Lesieur de
Bassens près de Bordeaux, totalement
opérationnelle depuis juillet 2015.
INTÉGRER LA DIMENSION CLIENT
À TOUTES LES ÉTAPES DE LA FILIÈRE
Approfondir la connaissance de ses
clients dans chaque métier et la conso-
lider à l’échelle du Groupe sont des
priorités pour Avril. Avec un double
objectif : mieux valoriser les bénéfices
de son organisation en filières et réper-
cuter les attentes des clients finaux
sur l’amont pour produire mieux et plus
juste. L’ambition d’Avril est également
d’enrichir son portefeuille de clients
industriels et d’en faire un axe de déve-
loppement. Avec le rachat du Britannique
The Kerfoot Group, le Groupe crée un
nouvel axe de commercialisation des
huiles raffinées vers les marchés cosmé-
tique et agroalimentaire en synergie avec
Lesieur Solutions Industries.
Enfin, la création de valeur passe aussi
par une différenciation perceptible par
le consommateur. C’est la mission des
filières françaises d’excellence mises
en place par Avril avec des partenaires
comme Fleury Michon ou McDonald’s.
Renforcer la culture client,
développer les réseaux
commerciaux, accroître
la compétitivité des outils
industriels en capitalisant
sur les savoir-faire du Groupe
en matière d’excellence
opérationnelle, mais aussi
œuvrer au développement
des filières grâce aux
investissements de Sofiprotéol,
société de financement
et de développement,
sont autant de leviers devant
permettre à Avril de conforter
son leadership en France,
socle de la conquête
de l’international.
Un Groupe fort
et compétitif
sur ses marchés,
tourné vers ses clients
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
L’excellence opérationnelle
ne s’arrête jamais
23
La sécurité reste pour Avril une priorité absolue. Entre 2013 et
2015, le nombre d’accidents a reculé de 57 %, une performance
portée par une démarche de progrès baptisée « EOS Sécurité »,
qui vise l’objectif du zéro accident dans toutes les activités du
Groupe. Trois autres leviers EOS sont actionnés avec succès.
Tout en continuant à mutualiser ses achats (plus de 20 millions
d’euros d’économies réalisées en 2015), Avril met en place un
processus de Supplier Relationship Management*(SRM) pour
renforcer les liens avec ses fournisseurs stratégiques.
En matière de performance industrielle, plus de 200 projets
sont lancés, générant 8,5 millions d’euros de valeur ajoutée.
Parmi eux, le programme Eggxcellence a contribué à un gain
de productivité des lignes de conditionnement d’œufs
de plus d’1 million d’euros. Les méthodes de management
de la performance sont désormais déployées dans toutes
les usines et une roadmap permettra à chaque unité
de s’autoévaluer. Enfin, en termes de performance énergétique,
l’ensemble des usines du Groupe devraient, en 2016, obtenir
la certification ISO 50001.
* Gestion de la Relation Fournisseurs.
Notre challenge est la consolidation du programme EOS,
avec l’intégration en 2016 de la logistique et de la qualité,
pour aligner le Groupe sur les meilleurs standards mondiaux.
—
GABRIEL KRAPF
Directeur du développement industriel et international
La performance énergétique comme illustration de l’excellence opérationnelle.
Ici : à Sète, les coques de tournesol de Bassens fournissent l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine Saipol.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
24
AXE STRATÉGIQUE 2
UNE STRATÉGIE
D’INTERNATIONALISATION EN FILIÈRE
Avec Avril 2020, le Groupe pose les
bases d’une nouvelle dynamique d’im-
plantation mondiale. L’ambition est de
transposer le modèle de filière à l’inter-
national, à l’image de ce qui existe déjà
en Roumanie avec Expur et au Maroc
avec Lesieur Cristal. Sur le marché
marocain, Avril contribue à la structu-
ration de la filière oléagineuse en
s’engageant au titre du Plan Maroc Vert,
un plan qui monte en maturité en 2015,
avec une production de 9 000 tonnes
d’olives (+ 50 %) et de 25 000 tonnes
de tournesol (+ 80 %). L’objectif d’Avril
est d’étendre la portée de ce travail à
l’Afrique subsaharienne (voir ci-contre).
Dans d’autres pays du Maghreb, la
consolidation est déjà en marche. En
Algérie, Sim Sanders inaugure une nou-
velle usine d’aliments pour le bétail et le
Groupe projette de construire une usine
de mayonnaise avec Lesieur. En Tunisie,
le Groupe, qui possède déjà une activité
de conditionnement d’huiles, ambitionne
de se développer plus en amont.
PLUS DE DÉBOUCHÉS
POUR LES PRODUITS ET SERVICES
L’internationalisation d’Avril rime aussi
avec la progression de son savoir-faire
dans les métiers de spécialités. Comme
pour le domaine Oléochimie qui déve-
loppe des produits à forte valeur
ajoutée, Avril valorise son expertise en
zootechnie et en nutrition animale à
l’international. C’est la vocation du
domaine Biosécurité  Spécialités nutri-
tionnelles qui accélère son déploiement
hors d’Europe avec des implantations
au Brésil, en Turquie, au Vietnam et des
alliances en Chine, au Sénégal et au
Cameroun. Dans la même logique,
Saipol crée une nouvelle activité avec
Kerfoot pour les huiles végétales
à destination de clients industriels
internationaux (voir p. 37). Déjà très
exportateur, Avril renforce également
le rayonnement de ses produits finis. En
reprenant la SPHB, leader du marché
des huiles alimentaires à la Réunion,
Lesieur compte développer sa présence
sur les marchés d’Afrique de l’Est et de
l’océan Indien.
UN NOUVEL ÉLAN
ET UNE ORGANISATION ADAPTÉE
Pour accélérer, Avril se dote d’une orga-
nisation adaptée à ses nouvelles
ambitions géographiques. À partir de son
ancrage français et européen, l’objectif
est d’asseoir des bases de développe-
ment sur trois grandes zones : l’Afrique,
l’Amérique du Nord et l’Asie. Dans cha-
cune de ces zones, Avril a la volonté claire
de conquérir de nouveaux débouchés
comme en Amérique du Nord par
exemple pour la commercialisation
d’huile d’olive marocaine.
Accélérer le développement
international du Groupe
est une condition pour
saisir de nouveaux relais
de croissance. Avril entend
investir dans les filières
oléagineuses africaines
pour répondre à l’explosion
de la demande alimentaire
locale et développer
les métiers de spécialités
à vocation mondiale
(l’Oléochimie, la Biosécurité
et les Spécialités
nutritionnelles animales).
Un Groupe
résolument international,
à la conquête
de nouveaux débouchés
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
Cap sur l’Afrique
25
L’explosion démographique en Afrique devrait générer
une très forte demande alimentaire. À titre d’exemple, en 2020,
le Nigeria enregistrera plus de naissances que la Chine.
Pour y répondre, Avril investit en Afrique subsaharienne
pour développer des activités liées à l’alimentation,
comme il le fait déjà avec succès au Maroc autour de l’huile
d’olive et de tournesol, et commence à le faire au Sénégal
autour de l’arachide en liaison avec l’interprofession.
Objectif : redynamiser les filières oléagineuses locales,
en apportant aux agriculteurs des technologies et bonnes
pratiques leur permettant d’accroître les rendements.
Après une première étape d’exploration en 2015, 2016 sera
l’année des décisions stratégiques : quelles géographies,
quels produits, avec quels partenaires. Le Groupe estime
qu’en 2020 l’Afrique représentera environ 30 % de son effectif
mondial (attendu à 10 000 personnes), contre 15 %
actuellement. Des opérations de croissance externe ou alliances
devraient lui permettre de réaliser cet important bon en avant.
Le Maroc constitue pour Avril une porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne.
La réussite du projet engagé avec le Royaume marocain pour la relance de la culture
du tournesol illustre parfaitement les atouts du modèle Avril, avec des surfaces
qui se développent et un prix garanti aux producteurs. Dans la lignée de ce succès,
Avril entend contribuer à redynamiser les filières oléagineuses africaines.
—
YVES DELAINE
Directeur général délégué,
en charge des domaines Transformation végétale,
Huiles  Condiments, et Oléochimie
À travers Lesieur Cristal, Avril est l’un des premiers agrégateurs dans la filière oléicole au Maroc.
Ici : les plantations d’oliviers d’El Kelaâ des Sraghna.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
26
AXE STRATÉGIQUE 3
LE TOURNANT DES PROTÉINES
2015 est la première année de concréti-
sation des travaux menés par Avril dans
le nouveau domaine des protéines avec
la mise au point d’un ensemble de tech-
nologies de fractionnement à partir de la
graine et du tourteau. L’objectif : produire
des concentrés (à 60 % de protéines) et
des isolats (à 90 %) à base de colza et de
tournesol, pour élaborer des produits de
spécialités à destination de différents
types de marchés. Les concentrés, d’une
composition optimale en acides aminés,
apportent des solutions pour la nutrition
animale. Matière de base de l’aquaculture,
ils peuvent aussi se substituer au soja pour
l’alimentation des jeunes animaux.
En alimentation humaine, le programme
Avalon, lauréat du Concours mondial
d’innovation, permettra de proposer des
isolats et dérivés pour développer des
aliments à base de protéines végétales
autres que le soja. Troisième application :
la protéochimie®
, un métier prometteur
pour Avril (voir ci-contre).
UNE RID 1
RENFORCÉE
DANS LES MÉTIERS DE SPÉCIALITÉS
La recherche est la colonne vertébrale
du développement des métiers de spé-
cialités, à l’image de l’oléochimie qui
poursuit ses investissements dans les
biotechnologies industrielles. À Venette
(Oise), les premiers produits issus de ces
procédés sortent des laboratoires. En
nutrition animale et amélioration des
pratiques d’élevage, l’innovation fera la
différence à l’international. La recherche
est au centre du domaine Biosécurité 
Spécialités nutritionnelles avec une
équipe qui doit doubler d’ici 2020 et des
projets d’innovations très ambitieux. Des
synergies se mettent en place avec la
chimie du végétal pour développer pro-
duits de biosécurité et micro-organismes
à visée préventive.
UN ENGAGEMENT RENOUVELÉ
AU PROFIT DE L’INNOVATION
Pour faire avancer la science, Avril s’im-
plique dans des innovations de rupture
à travers des plateformes partenaires.
Le projet BioTfuel vise à produire une
nouvelle génération de biocarburants à
partir de différents types de biomasse.
2015 est l’année du démarrage de la
construction des deux démonstrateurs
dédiés au traitement de la biomasse. La
mise en service de ces unités pré-
industrielles est prévue pour fin 2016.
L’Institut de la Transition Énergétique
(ITE) P.I.V.E.R.T.2
poursuit ses travaux de
construction de la bioraffinerie du futur
avec la naissance de plusieurs ateliers
pilotes au sein du Biogis Center. Par
ailleurs, Sofiprotéol continue à soutenir
activement la recherche au service de
la filière. Le fonds de capital-risque
CapAgro Innovation compte déjà
11 investissements à son actif. Et début
2016, Sofiprotéol a signé, dans le cadre
de la gestion du fonds interprofes-
sionnel FASO3
, un accord avec Dow
AgroSciences pour développer un colza
enrichi en protéines.
1
RID : Recherche, innovation, développement.
2
P.I.V.E.R.T. : Picardie Innovations Végétales,
Enseignements et Recherches Technologiques.
3
FASO : Fonds d’action stratégique des oléagineux
et protéagineux.
Il s’agit d’un levier essentiel
pour développer de
nouveaux métiers et
débouchés. Par l’innovation,
Avril entend notamment
mieux valoriser la fraction
protéique des graines et
renforcer la part des produits
de spécialités à forte valeur
ajoutée. Le Groupe s’engage
aussi à continuer à soutenir
la recherche en investissant
dans l’amont agricole
au travers de Sofiprotéol.
L’innovation,
moteur de la création
de valeur durable
5principaux centres de RID1
en France, au Maroc et en Malaisie
15brevets déposés chaque année
Naissance d’un nouveau métier :
la protéochimie®
Au cours de ses travaux, la RID d’Avril a mis en évidence
les qualités applicatives des protéines de colza comme additifs
dans les résines des panneaux de particules de bois.
Pour fabriquer cet additif, le Groupe a créé une coentreprise
avec la start-up israélienne Biopolymer Technologies (BPT).
Cet additif très innovant apporte plusieurs bénéfices aux clients
industriels de cette filière : il permet d’utiliser moins de résine
pour une performance équivalente, de substituer les résines
actuelles par des résines moins toxiques, et enfin d’optimiser
leur diffusion, engendrant ainsi un gain de productivité de 20 %.
Avril poursuit également ses recherches sur la fraction ligneuse
du tourteau pour développer des applications dans les colles
à bois et le renfort des matériaux. Grâce à ce nouveau
savoir-faire, le Groupe développera dans un proche avenir
des solutions biosourcées pour l’industrie du bois, un marché
mondial de niche, fortement contributeur de valeur.
2015 est une année clé pour les protéines : nous concrétisons
les premiers projets de valorisation de la fraction protéique
des graines oléagineuses. Cette « débanalisation »
du tourteau ouvre la voie à de nombreuses applications.
—
JEAN-FRANÇOIS ROUS
Directeur Recherche  Innovation
La recherche est la colonne vertébrale du développement des métiers de spécialités.
Ici : une collaboratrice du laboratoire Oleon d’Ertvelde, en Belgique.
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
27
28
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
AXE STRATÉGIQUE 4
Les Hommes,
mobilisés au service
de l’ambition d’Avril 2020
LA DÉFINITION
D’UNE IDENTITÉ MANAGÉRIALE
En réponse aux enjeux de transforma-
tion du Groupe, la Direction des
ressources humaines a piloté un pro-
gramme de management ambitieux,
baptisé « Manager@Avril ». Son ambi-
tion : fédérer les 950 managers du
Groupe, tous ambassadeurs de la réus-
site d’Avril 2020, autour de ses valeurs
et de ses priorités. Des séminaires ont
permis à chacun d’exprimer ses attentes
et ses besoins, et de contribuer à façon-
ner les missions et objectifs propres aux
managers d’Avril. Quatre missions cen-
trales structurent la démarche :
améliorer la santé et la sécurité au
travail, développer la culture de l’excel-
lence, mobiliser et faire grandir ses
collaborateurs, favoriser l’initiative et la
créativité. La définition de l’identité
managériale marque le premier jalon de
la Avril Academy, « université » qui
regroupera progressivement tous les
dispositifs de formation existants,
constituant un vecteur efficace de dif-
fusion de la culture et des savoirs du
Groupe.
LE DIALOGUE
POUR MIEUX CONSTRUIRE ENSEMBLE
Deux engagements majeurs ont été pris
à l’échelle du Groupe. Ils contribuent à
renforcer la cohésion et l’adhésion de tous
à la stratégie. En France, depuis cette
année, deux représentants des collabo-
rateurs participent aux décisions du
Conseil de surveillance. La Direction a
souhaité qu’ils soient élus par leurs pairs.
60 % des collaborateurs français ont
participé au vote. Un comité d’entreprise
européen a également été créé. Il est
composé de représentants venant de six
pays d’Europe ainsi que de membres
observateurs marocains, réunis pour leur
première réunion en juin 2016.
DES CHANTIERS FÉDÉRATEURS
La santé et la sécurité restent la priorité
numéro un. Grâce à l’amplification des
dispositifs existants (visites sécurité ter-
rain, challenge interne santé-sécurité) et,
depuis 2015, à l’intégration d’un objectif
sécurité dans la mission des managers, les
taux de fréquence des accidents (TF2) ont
poursuivi leur baisse : ils ont reculé de 57 %
en trois ans, en ligne avec l’objectif de 20 %
de diminution annuelle. Autre chantier
majeur, la mobilité des talents, creuset
pour accélérer les parcours, a progressé
dans l’ensemble du Groupe et concerne
cette année plusieurs dizaines de collabo-
rateurs. Une dynamique qu’illustre
également la montée en puissance du site
carrières d’Avril1
, avec plus de 500 offres
d’emploi en 2015. La mobilisation autour
de la diversité s’est poursuivie. Début 2016,
lors de l’inauguration de l’usine Lesieur de
Bassens, Avril a signé avec l’État une
convention de partenariat dans le cadre
de la charte Entreprises et Quartiers. À
l’horizon 2018, le Groupe s’engage ainsi à
accueillir 400 jeunes en alternance (contre
153 en 2014) et au moins 6 % de salariés
en situation de handicap au sein de la
totalité de ses sites, en France comme à
l’international.
1
http://carrieres.groupeavril.com/
Avril 2020 est un projet
collectif. Celui de
7 200 collaborateurs qui,
aux côtés des partenaires
du Groupe (producteurs
agricoles, éleveurs,
chercheurs, investisseurs),
contribuent à bâtir
des filières d’excellence
au service de la ferme France.
Poursuivant la dynamique
impulsée avec la consolidation
du Groupe, la Direction
des ressources humaines
se mobilise pour renforcer
l’implication de l’ensemble
des collaborateurs au service
du modèle Avril et déploie
des chantiers inédits,
innovants et porteurs
de changements forts.
EN ROUTE VERS AVRIL 2020
29
À la rencontre
des « visages d’Avril »
L’identité du Groupe s’affirme. Les bases sont posées et la dynamique
enclenchée. Nous accélérons maintenant la convergence des pratiques
et la transversalité à tous les niveaux, pour renforcer l’engagement
collectif et faire de chacun un acteur de la réussite d’Avril 2020.
Les RH sont moteurs de cette transformation.
—
PHILIPPE LAMBLIN
Directeur des ressources humaines, en charge de la santé,
de la sûreté et du bien-être au travail, et de la communication
En 2015, une campagne de recrutement a été réalisée pour
illustrer la nouvelle identité du groupe Avril, dans toute
sa diversité. Pour incarner ce nouveau visage, la Direction
des ressources humaines a sollicité 19 collaborateurs,
représentatifs des différents métiers et fonctions du Groupe.
Parmi eux, Andrea, opératrice chez Matines, Sofie,
technicienne laboratoire chez Oleon ou encore Maxime,
technico-commercial chez Sanders. Des clips vidéo, réalisés
sur la base de leurs témoignages, sont accessibles sur le site
web du groupe Avril. Ce projet fédérateur traduit bien la vision
du Groupe : les collaborateurs sont le socle de sa réussite.
Un fonds d’actionnariat salarié leur sera ouvert en 2016.
Les collaborateurs, socle de la réussite d’Avril.
Ici : Maxime, technico-commercial ruminant chez Sanders Ouest.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
30
A C T
I V I
PANORAMA
DES ACTIVITÉS
PROFIL
31
T
I
Sofiprotéol,
société de financement et de développement
01
Transformation végétale
02
Huiles  Condiments
03
Oléochimie
04
Nutrition animale
05
Biosécurité  Spécialités nutritionnelles
06
Transformation animale
07
Avril Développement
Les activités d’Avril s’organisent autour de ses deux métiers
complémentaires : un métier d’investissement
et de développement avec Sofiprotéol, et un métier industriel
structuré en 7 domaines d’activité. Une organisation simplifiée
pour gagner en réactivité.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
32
Sofiprotéol,
un modèle gagnant
pour la ferme France
Sofiprotéol soutient la création de valeur au profit
de la ferme France et de l’ensemble de ses acteurs.
En 2015, forte de son nouveau cadre d’organisation,
elle enrichit sa capacité d’investissement et élargit son champ
d’expertise, au service du développement des filières agricoles
et agroalimentaires, de l’amont à l’aval.
Fidèle à ses valeurs
et métiers d’origine,
Sofiprotéol porte un modèle
économique unique,
reposant sur des
investissements durables,
responsables et d’intérêt
général. En créant des
partenariats de confiance,
nous parvenons à créer
de la valeur au service
de chacun de nos
partenaires et de l’ensemble
des filières agricoles.
MICHEL BOUCLY
Directeur général délégué
de Sofiprotéol
Ancrée sur de nouvelles
bases avec une dynamique
propre, Sofiprotéol a
poursuivi ses missions au
service de l’agriculture,avec
pourambition de trouver
de nouveaux débouchés aux
productions nationales, de
construire des filières fortes
et d’encourager l’innovation.
Avril 2020 donne un nouvel
élan à nos engagements,
avec un premier pas réalisé
dans les ingrédients.
CLAIRE MAINGON
Directrice d’investissement,
adjointe au directeur des engagements
33
UNE DYNAMIQUE
AMPLIFIÉE
Depuis 30 ans, Sofiprotéol, société de
financement et de développement,
accompagne les entreprises du secteur
agricole et agroalimentaire par le biais
de prises de participations minoritaires
et de prêts.
L’objectif est de soutenir leur croissance
à long terme et de pérenniser les filières
nationales. Cette mission d’intérêt géné-
ral a été réaffirmée en 2015, en ligne avec
la nouvelle gouvernance du groupe Avril :
l’activité s’est dotée d’un nouveau cadre
d’organisation et de moyens accrus, avec
une dotation en fonds propres portée
à 330 millions d’euros.
Cette nouvelle configuration octroie à
Sofiprotéol une plus grande marge de
manœuvre et une meilleure lisibilité sur
les marchés, confortant sa position
d’acteur moteur du développement des
filières nationales, aux côtés de ses par-
tenaires interprofessionnels.
UN RÔLE GRANDISSANT DANS
LA CONSOLIDATION DES FILIÈRES
NATIONALES
Conformément à ses prévisions, Sofi-
protéol a investi 36 millions d’euros en
2015. Conciliant vision à long terme et
création de valeur, la société a orienté
ses soutiens vers la consolidation des
filières agricoles et agroalimentaires,
cœur de son modèle économique. Elle
a, sur le modèle du colza et tournesol,
orchestré la relance d’une filière fran-
çaise de soja non-OGM, durable et
compétitive. Semenciers, organismes
stockeurs et industriels se sont ainsi
rassemblés autour d’une démarche
collective visant à garantir des débou-
chés pérennes aux agriculteurs et
permettre le financement d’outils de
transformation dans lesquels plus de
120 000 tonnes de soja devraient être
valorisées d’ici la fin 2016.
Sofiprotéol a aussi poursuivi sa stratégie
d’alliances en faveur de la consolidation
des filières animales nationales (voir
encadrés pages 34-35) : en accompa-
gnant la reprise du volailler Doux par
Terrena ; en développant, avec Hendrix
Genetics, leader en sélection animale
multi-espèce, de nouvelles synergies, à
l’image du travail prometteur sur la dinde
initié avec Sanders, MiXscience et Ceva
Santé Animale, spécialiste des vaccins
aviaires.
Également très investie dans le soutien
à l’innovation, Sofiprotéol a appuyé des
projets de RD diversifiés, en lien avec
le FASO1
. En 2015, un tiers des finance-
ments de ce fonds a ainsi été consacré
à l’amont agricole, en particulier la
recherche semencière, permettant de
conduire des travaux très innovants,
comme le génotypage du tournesol,
première mondiale obtenue à Toulouse,
en collaboration avec l’Inra, et le déve-
loppement d’un colza enrichi en
protéines non-OGM, avec un accord
exclusif conclu par Sofiprotéol avec Dow
AgroSciences.
Sofiprotéol a, par ailleurs, poursuivi son
partenariat avec CapAgro Innovation, le
premier fonds de capital-risque en
France dédié au secteur agricole, qui a
permis de soutenir depuis sa création
11 start-up innovantes.
UNE ACCÉLÉRATION DES ENGAGEMENTS
Dans le cadre du plan stratégique Avril
2020, Sofiprotéol va accroître ses enga-
gements. La filiale du groupe Avril en
charge des participations minoritaires
s’est fixé comme objectif d’atteindre un
volume d’investissement de 250 millions
d’euros a minima sur la durée de son
prochain plan (2016-2020) 2
, contre 215
réalisés sur le précédent (2011-2015). Son
champ d’intervention s’est, par ailleurs,
ouvert à de nouveaux secteurs d’activi-
tés, dans le prolongement des filières
agricoles françaises. Sofiprotéol a défini
trois domaines d’intervention à privilégier
dans les prochaines années :
- l’amont agricole, et notamment le
soutien au développement d’outils d’aide
à la décision, pour permettre aux agri-
culteurs de produire de manière plus
efficace et compétitive ;
- les ingrédients, domaine qui fait écho à
l’orientation protéines végétales prise par
le groupe Avril, sur lequel Sofiprotéol s’est
positionné dès 2015 avec deux prises de
participation : la première dans Solina,
leader européen de solutions sur mesure
à base d’ingrédients pour l’industrie
agroalimentaire, et la seconde dans Inveja,
en collaboration avec le groupe coopé-
ratif Terrena (voir encadré page 35).
-lafilièrelaitière,premièreconsommatrice
des tourteaux de colza, dont la demande
va inévitablement être appelée à croître.
Un choix stratégique qui s’inscrit, là
encore,dansunelogiqued’investissement
à long terme, pour consolider la filière lai-
tière française, en pleine mutation.
PANORAMA DES ACTIVITÉS
Une équipe à l’écoute de ses partenaires.
1
Fonds d’action stratégique des oléagineux et protéagineux
2
Hors projets financés par le FASO.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
34
Sofiprotéol
Faits et chiffres clés
CapAgro Innovation,
un succès prometteur
Sofiprotéol est l’un des partenaires
fondateurs de CapAgro Innovation,
le premier fonds de capital-risque
en France dédié au financement
de start-up innovantes dans le secteur
agricole, l’alimentation, la chimie et les
énergies renouvelables. Lancé en avril
2014, le fonds a vu sa dotation portée
de 37 à près de 60 millions d’euros, grâce
à l’entrée de nouveaux souscripteurs
comme la coopérative Terrena ou le
groupe Bel, et reçu plus de 300 dossiers
d’entreprises candidates. Depuis sa
création, il a réalisé 11 investissements,
un chiffre bien supérieur à l’objectif initial
de trois à quatre dossiers financés
chaque année. Parmi les sociétés
retenues figurent par exemple Force-A,
inventeur d’outils de diagnostic précoce
pour l’agriculture de précision, Vitamfero
spécialisé dans les traitements innovants
des maladies infectieuses et parasitaires
dans le secteur de la santé vétérinaire
ou encore Naïo Technologies, fabricant
de robots à destination des agriculteurs,
pour une rentabilité et un confort
de travail accrus.
Doux, la constitution
d’un « champion » national
de la volaille
Sofiprotéol appuie les entreprises
identifiées comme structurantes
pour les filières agricoles stratégiques
en montant des alliances pour en faire
des leaders performants, dans des
environnements compétitifs accrus.
Elle a ainsi accompagné au titre
d’actionnaire minoritaire le groupe
coopératif Terrena, propriétaire
de Gastronome, dans la reprise
du volailler Doux, dont l’accord a été
finalisé en mars 2016. Le groupe
constitué consolide sa place de
numéro deux sur le marché français
de la volaille. Son ambition est de
conforter le travail de redressement
initié par Doux depuis 2012 et
de contribuer à la consolidation d’un
leader national compétitif à l’export
et créateur de valeur pour les éleveurs
français.
Plus de
100entreprises accompagnées
80000
emplois concernés
330M€
de fonds propres
250M€
d’investissements
à horizon 2020
50participations
35
Inveja :
un 1er
investissement dans
les ingrédients alimentaires
issus des protéines végétales
Sofiprotéol a pris une participation
minoritaire dans le capital d’Inveja,
entreprise spécialisée dans la conception,
la production et la commercialisation
d’ingrédients alimentaires issus
des protéines végétales (lupin)
et des céréales, destinés aux industriels
de la biscuiterie, viennoiserie
et pâtisserie. Dans ce partenariat, la filiale
s’associe au groupe coopératif Terrena,
acteur impliqué de longue date dans
le secteur des ingrédients, qui partage
sa vision concernant le développement
des protéines végétales. Objectif :
favoriser l’émergence d’un acteur
significatif sur le marché européen
des ingrédients à horizon 2025.
Hendrix Genetics :
favoriser les synergies
entre les acteurs des
productions animales
Entreprise familiale, Hendrix Genetics
est devenu un leader mondial
de la sélection animale. Entrée
au capital de l’entreprise en 2008,
Sofiprotéol a accompagné les grandes
étapes de son développement,
à l’instar de la reprise en 2011 du
groupe Grelier, leader de la filière
dinde. En 2015, après la cession
d’une partie de sa participation
pour favoriser l’entrée de nouveaux
actionnaires, Sofiprotéol a complété
sa participation résiduelle par
un nouveau prêt devant ouvrir la voie
à de nouvelles opportunités
de croissances. Un choix qui traduit
sa volonté de s’inscrire à long terme
dans ce domaine porteur.
223 M€
Répartition
des engagements 2015
01
40 % Transformation agricole
et agroalimentaire, et produits
intermédiaires
02
25 % Amont animal
03
18 % Amont végétal
04
10 % Innovations durables, fonds
d’investissement, divers
05
7 % Produits alimentaires
de grande consommation
PANORAMA DES ACTIVITÉS
Grâce à ses nombreuses connexions
dans le monde agricole
et agroalimentaire en France,
Sofiprotéol nous a aidés de façon
déterminante à accélérer notre
croissance. Aujourd’hui, la France
représente le 1er
pays pour les activités
du groupe avec un chiffre d’affaires
de 200 millions d’euros dont 40 % à
l’export.Depuis2008,lechiffred’affaires
yaétémultipliépar4etles effectifs
par 6, avec 1 100 collaborateurs.
01
03
0205
04
LAURENT TAALBI
Directeur général de Hendrix Genetics France
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
36
Transformation
végétale
Trouver de nouveaux
leviers de croissance
Confronté à un environnement macroéconomique
particulièrement défavorable, le domaine
Transformation végétale optimise ses performances
industrielles, se dote de nouveaux outils commerciaux
et développe ses activités à l’international.
Nous devons être forts
dans nos deux métiers :
la transformation des
graines et la vente d’huiles
et de tourteaux. Dans le
premier, en maîtrisant les
risques liés aux aléas de
marché. Dans le second,
en nous appuyant sur la
force de la filière française
pour internationaliser une
offre à forte valeur ajoutée.
—
JEAN-BAPTISTE BACHELERIE
Directeur général du domaine
Transformation végétale
3Md€
de chiffre d’affaires
11usines,
dont 7 en France
t
PANORAMA DES ACTIVITÉS
DES ACTIVITÉS EXPOSÉES
AUX FLUCTUATIONS DU MARCHÉ
Le domaine Transformation végétale
assure la première valorisation des
graines oléagineuses. Il regroupe d’une
part les activités industrielles de tritura-
tion, estérification et raffinage, d’autre
part la commercialisation des huiles,
tourteaux et biodiesel vers des clients
internes et externes au Groupe. En
2015, les résultats de ce domaine ont
été impactés par un environnement
macroéconomique particulièrement
défavorable.
Malgré un volume de graines triturées
jamais atteint par Saipol (3,9 millions de
tonnes), la forte volatilité de la matière
première agricole (graines, huile) a
entraîné un effondrement des marges
au second semestre. Dans le même
temps, l’abondance du soja sur le marché
mondial a provoqué une baisse de com-
pétitivité du tourteau de colza et de
tournesol. S’ajoute à cela la situation
défavorable de l’élevage en France qui
s’est traduite par la chute de la demande.
Sur le marché de l’estérification, la baisse
continue du prix du pétrole, donc du
gazole, a généré des marges négatives
toute l’année, malgré une stratégie de
volume encouragée par la réglementa-
tion, le gazole français comprenant
désormais jusqu’à 8 % de biodiesel, près
de 4 % pour le gazole non routier. Avec
la fin des mécanismes fiscaux de soutien
au biodiesel, l’environnement s’est
encore complexifié en 2016.
Pour conforter les activités de ce
domaine et continuer à garantir les
débouchés de la filière, il est vital de
trouver de nouveaux leviers de crois-
sance tout en améliorant de manière
continue les coûts de production et la
maîtrise des risques.
DE NOUVELLES SOURCES
DE VALEUR AJOUTÉE
Il s’agit d’un vrai tournant stratégique
pour les métiers de la Transformation
végétale. L’objectif est de créer de nou-
velles sources de valeur ajoutée pour
compenser des activités structurelle-
ment exposées, en diversifiant à la fois
l’offre et les cibles géographiques.
En 2015, Avril a posé les premiers jalons
de cette stratégie de long terme. Sur le
marché des huiles raffinées, le Groupe a
mis en place une nouvelle activité orien-
tée vers des clients industriels avec une
offre adaptée en termes de produits mais
aussi de services. L’acquisition de The
Kerfoot Group fait partie intégrante de
cette stratégie (voir encadré). Cette
société britannique, spécialisée dans la
distribution et le conditionnement
d’huiles végétales et de spécialités,
constitue une base de développement
pour la nouvelle activité qui sera struc-
turée en 2016 en synergie avec
37
JENNIFER
KERFOOT
Directrice générale
de The Kerfoot Group
Nous travaillons depuis
près de 30 ans avec Saipol.
Ensemble, nous avons bâti
d’excellentes relations
partenariales. Le rapprochement
avec Avril va nous permettre
de bénéficier d’un support
industriel et commercial
puissant et d’être plus
compétitifs sur le marché
britannique. Par ailleurs,
nous partageons avec Avril
la même vision de la filière,
ainsi que des valeurs très
similaires, basées sur l’intégrité
et le respect.
Acquisition de
The Kerfoot Group :
de nouveaux débouchés
pour les huiles
The Kerfoot Group, dont Avril a annoncé
l’acquisition en août 2015, a rejoint
le domaine Transformation végétale.
Cette entreprise familiale britannique,
partenaire historique de Saipol, conditionne
et distribue des huiles végétales destinées
à de nombreuses applications, notamment
alimentaires et cosmétiques.
Ses deux installations industrielles
lui permettent d’approvisionner plus
d’un millier de clients à travers le monde.
Ce rachat permettra à Avril d’étendre le
périmètre de ses actions au Royaume-Uni
et ouvre la voie à de nouveaux débouchés
à l’international pour les huiles végétales
produites par le Groupe.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
38
Lasécurité,unevraiefierté
Les progrès du domaine Transformation
végétale en matière de sécurité sont
une belle illustration de ses avancées
en termes de maîtrise opérationnelle.
En 2015, le taux de fréquence des
accidents a été réduit de moitié.
Certains sites, comme Montoir-de-
Bretagne, ne comptent aucun accident
depuis trois ans. Ceux de Bassens
et de Dieppe ont largement dépassé
l’année sans accident. Les équipes
sont entrées dans une dynamique
de responsabilisation autour d’une
thématique centrale de l’excellence
opérationnelle.
Lesieur Solutions Industries (LSI). Ce
rachat renforce également le domaine à
l’international, qui constitue le deuxième
axe de sa diversification. Un bureau
Saipol Asia ouvre à Singapour en 2016
pour développer une stratégie commer-
ciale de proximité pour les huiles, ciblant
les marchés agroalimentaires en Inde,
Chine, Corée, Vietnam, Japon et valori-
sant l’origine France.
Sur le marché des tourteaux, en parallèle
d’une stratégie de volume à l’internatio-
nal, se développe la commercialisation
d’une offre de protéines à base de tour-
teaux, associée à du conseil et de la
formulation, vers des pays comme la
Turquie, Israël, l’Arabie Saoudite, ainsi
que plusieurs pays d’Afrique du Nord et
subsaharienne. Levier de cette activité,
un process de création de valeur appelé
« Alternative Protein Solution » se met
en place avec l’appui de MiXscience.
ACCÉLÉRATION DES PLANS
DE COMPÉTITIVITÉ
Dans les activités industrielles, cœur de
métier du domaine, la performance est
plus que jamais à l’ordre du jour. Le pro-
gramme d’excellence opérationnelle et
stratégique (EOS), mis en place au niveau
du Groupe dès 2013 avec d’excellents
résultats, se poursuit sur trois axes
d’amélioration : l’outil industriel, les
achats, la logistique.
En 2015, d’importants investissements
ont été réalisés pour optimiser le site
Saipol de Sète (Hérault), améliorant à la
fois les coûts de production du biodiesel
et les performances énergétiques de
l’usine (voir encadré). De son côté, Expur
01. « Les opérateurs mouvements »,
par Nicolas Gauthier (Saipol),
deuxième prix du concours photo 2015.
02. Selfie par Nicolas Gauthier (Saipol).
01
02
39
en Roumanie a augmenté ses capacités
de raffinage et de conditionnement.
À l’acquis de 2015 également, 3 millions
d’euros ont été économisés en achats
par Saipol, avec un objectif identique
pour 2016. Enfin, en matière de compé-
titivité logistique, un nouveau service
supply chain intègre désormais l’en-
semble des contraintes du marché en
amont et des attentes du client en aval.
Objectif : optimiser tous les flux, de la
graine aux produits finis. Mis en place en
2015 chez Saipol, il se déploie sur Expur.
En 2016, le domaine projette de réaliser
11 millions d’euros d’économies.
COORDINATION
DES STRATÉGIES DE TRADING
Pour mieux appréhender les aléas du
marché, optimiser les risques, et, in fine,
être plus compétitifs, une coordination
trading s’est renforcée autour de Saipol,
Expur et The Kerfoot Group. Chaque
PANORAMA DES ACTIVITÉS
Préserveretdévelopper
ledébouchébiodiesel
semaine, la stratégie de trading est défi-
nie pour les graines, esters, huiles et
tourteaux, à partir d’un état des lieux de
l’offre et de la demande de toutes les
matières premières impactant l’activité
et de tous les facteurs pouvant influen-
cer les cours.
Sur les graines, le domaine met en place
une stratégie de mix d’origine en fonc-
tion du type de produit fini (biodiesel,
huiles raffinées…).
2015 marque aussi le démarrage d’une
activité de trading de destination avec
quelques réalisations phares : vente de
biodiesel en Suède, de tourteaux de
colza en Algérie, d’huile de tournesol
en Afrique du Sud. Les marchés cibles
sont bien identifiés : zone méditerra-
néenne pour les tourteaux, Asie et
Afrique du Sud pour les huiles, Europe
pour le biodiesel.
En octobre 2015, Saipol a mis en service
une nouvelle unité d’estérification
sur son site de Sète (Hérault). 13 millions
d’euros ont été investis dans cet outil
de pointe, parfaitement intégré aux
infrastructures multimodales du site
portuaire. Un second investissement
de 15,5 millions d’euros a, par ailleurs,
permis la construction d’une chaudière
biomasse qui permet de réduire de 90 %
les émissions annuelles de gaz à effet
de serre de l’usine et d’assurer à 75 %
son autosuffisance énergétique. Dans
un contexte de surcapacité du marché
européen et d’incertitude réglementaire,
ces investissements lancés en 2014
réaffirment la confiance d’Avril dans
l’avenir de la filière française du biodiesel,
énergie renouvelable contribuant
à la transition énergétique. Ils reflètent
l’engagement d’Avril, dans une conjoncture
dégradée en 2015, à préserver
et développer ce débouché pour
les productions oléagineuses françaises.
4,3millions de tonnes
de graines triturées
2,3millions de tonnes
de tourteaux produites
2millions de tonnes
de biodiesel produites
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
40
Huiles
 Condiments
Des marques leaders
sur leurs marchés
Face à un environnement de marché très difficile, le domaine
Huiles  Condiments mise sur les atouts de son organisation
en filières et sa dynamique constante d’innovation pour
consolider ses positions sur ses marchés locaux et asseoir
son rayonnement international.
2015 est une année
charnière : nous nous
sommes fixé de nouvelles
ambitions de croissance
et nous donnons plus
que jamais les moyens de
dépasser nos positions. Sur
tousnosmarchés,nousnous
mettonsenordredemarche
pour relever de nouveaux
défis et nous développer.
—
YVES DELAINE
Directeur général délégué, en charge
des domaines Transformation végétale,
Huiles  Condiments et Oléochimie
1Md€
de chiffre d’affaires
12usines,
dont 7 en France
1,2million de tonnes
d’huiles alimentaires vendues
37 000tonnes de savons vendues
42 000tonnes de sauces vendues
41
PANORAMA DES ACTIVITÉS
41
Leader des huiles alimentaires et
n° 3 des condiments, présent dans
65 pays, Lesieur capitalise sur des
marques fortes avec Lesieur, Puget,
ISIO 4, et un positionnement affirmé
sur la qualité, la nutrition et le déve-
loppement durable.
Ces atouts ont permis à Lesieur, en dépit
d’un environnement difficile, affecté par
la forte hausse du prix de l’huile d’olive,
la baisse de la consommation d’huile et
les alliances nouvelles dans la grande
distribution, de conforter ses positions :
la marque a gagné des parts de mar-
ché sur tous ses circuits (l’international,
les GMS, la RHF, le B-to-B avec Lesieur
Solutions Industries), en huiles comme
en condiments. Ces bonnes perfor-
mances valident le modèle économique
de Lesieur, qui conjugue des produits à
valeur ajoutée (des huiles de spécialités,
des huiles 100 % origine France comme
Fleur de Colza et, depuis cette année,
des sauces réalisées à base d’huiles ori-
gine France) et un mix innovation/com-
munication efficace. L’un des succès les
plus notables est celui du format 1,5 L à
marque Puget, qui a franchi le cap record
du 1,7 million de litres vendus.
UNE CRÉATION DE VALEUR À LONG TERME
En France, un virage a été opéré pour
séduire une cible plus jeune. Il se traduit
par des innovations sur les conditionne-
ments (comme le Stop Goutte, flacon
qui permet un dosage plus précis sans la
moindre coulure) et les recettes (avec,
en 2016, des nouveautés dans toutes
les gammes, comme ISIO 4 Touche de
Noix, Duo Tournesol  Olive, Duo Huile 
Aromates, MayoDuo, Vinaigrette légère
ISIO4 Fines Herbes Ciselées…). Il s’ac-
compagne d’une communication renfor-
cée sur le digital, avec la web-série « Sans
en faire tout un plat »1
, dans laquelle Fred
Chesneau part à la rencontre de celles et
ceux pour qui cuisiner au quotidien n’est
pas une évidence, et l’expérience interac-
tive « Aux sources de Fleur de Colza »2
,
qui permet de découvrir les différentes
étapes de fabrication de cette huile,
depuis la graine de colza jusqu’à la bou-
teille. La marque a également modernisé
son identité visuelle, avec un logo plus
lumineux, qui exprime avec modernité
les qualités associées depuis toujours à
Lesieur : l’expertise, la gaieté, la gourman-
dise et le plaisir de cuisiner.
Hors de ses frontières, Lesieur mise
notamment sur les exportations de condi-
ments pour se développer. La société
connaît un beau succès en Asie, avec une
présence dans 6 pays, et progresse for-
tement en Afrique, cœur de cible de la
marque, qui, avec 20 pays, représente déjà
38 % de son volume d’exportation. Lesieur
va s’appuyer sur l’acquisition de la SPHB,
leader du marché des huiles alimentaire à
la Réunion, pour conforter sa présence en
Afrique de l’Est et dans l’océan Indien. Un
investissement va également être réalisé
dans une usine de condiments en Algérie,
pour répondre aux besoins d’un marché
en très forte croissance.
Parallèlement, Lesieur consolide son outil
de production, en ligne avec le plan d’ex-
cellence opérationnelle du groupe Avril.
1
http://www.lesieur.fr/Cuisine-populaire/
Sans-en-faire-tout-un-plat
2
http://www.lesieur.fr/Produits/Fleur-de-Colza
Le 15 janvier 2016, était inaugurée
par le Premier ministre Manuel Valls
l’usine d’embouteillage et de
conditionnement de Lesieur à Bassens
en Gironde. L’entreprise a rejoint Saipol,
installée sur ce même site depuis 2003.
Ce regroupement consolide un pôle
agro-industriel de pointe unique
en France, qui rassemble l’ensemble
des activités d’Avril dans le domaine
des productions végétales. Il illustre
parfaitement son modèle d’intégration
de l’amont agricole à l’aval industriel,
et son engagement pour la création
de valeur dans les territoires.
Ultramoderne, le site produit
une centaine de références
et a bénéficié d’un investissement
de 31 millions d’euros. Il emploie
200 personnes, dont 94 collaborateurs
de la nouvelle usine Lesieur.
Bassens,
1er
sitefilière
« delagraine
àlabouteille »
pourAvril
À Bassens, Lesieur
conditionne plus de
100 références sur 5 lignes
de production.
2015 VU PAR ROMAIN NOUFFERT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LESIEUR
—
Lesieur : consolider le leadership
avec de nouveaux relais de croissance
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
42
Acteur clé du marché des oléagineux
roumain, Expur assure la collecte de
graines de colza et tournesol, pour le
compte de Saipol et pour son propre
site de Slobozia. Il commercialise les
produits transformés (tourteaux,
huiles alimentaires et biodiesel) en
Roumanie, plateforme de dévelop-
pement pour toute la zone de la mer
Noire et le bassin méditerranéen.
En dépit d’un environnement de marché
complexe marqué par un prix élevé des
graines, une récolte abondante de soja
et une forte baisse du prix du gazole,
Expur a consolidé ses positions en mer
Noire et sur le bassin méditerranéen,
avec un résultat en ligne avec les pré-
visions. La croissance a été pour beau-
coup tirée par la marque Untdelemn
de la Bunica, numéro 1 du marché, et le
biodiesel qui, malgré une concurrence
plus agressive dans la région, a conservé
le leadership sur ses volumes en mer
Noire. De plus, les efforts de productivité
réalisés ont sensiblement amélioré les
performances opérationnelles d’Expur.
Conjugués à une mobilisation forte des
collaborateurs – portée par la naissance
du groupe Avril – et au fruit des investis-
sements réalisés ces dernières années,
ils ont contribué à l’atteinte des objectifs.
VERS UNE DIVERSIFICATION
DU PORTEFEUILLE
Pour accroître son développement sur
tous ses marchés, Expur a initié une
montée en gamme et élargi ses activi-
tés. Sur le domaine des Huiles  Condi-
ments, la filiale s’apprête à développer
de nouveaux segments, comme l’huile
d’olive, à plus forte valeur ajoutée. Expur
s’est aussi tourné vers le B-to-B et a
développé une offre commerciale spé-
cifique à destination des industriels de
l’agroalimentaire et la restauration hors
domicile. Enfin, la filiale entend confor-
ter son avance sur le biodiesel et pour-
suivre son développement à l’échelle de
la région.
Relance
réussiepour
Untdelemn
delaBunica
Avec plus de 13 millions de litres
vendus en 2015, la marque historique
Untdelemn de la Bunica a opéré un
spectaculaire redressement, devenant
le leader du marché, loin devant
ses concurrents. Un succès qu’elle
doit à la rénovation complète de ses
gammes et au lancement d’innovations
fortes, en rupture avec les habitudes
des Roumains, grands consommateurs
d’huile de tournesol. La gamme s’est
ainsi diversifiée avec de nouveaux
produits : une huile de colza enrichie
aux Omega 3, l’ajout de Vitamine D
dans l’huile de tournesol, l’arrivée
d’une huile spéciale friture. En parallèle,
le packaging de ses bouteilles a été
revisité et toute l’identité de marque
modernisée, avec un discours recentré
sur les bienfaits d’une cuisine saine.
Cette refonte, couplée sur toute l’année
2015 à un dispositif de communication
soutenu, en presse, télévision et
sur les réseaux sociaux, s’est révélée
gagnante : le nombre de millions
de litres conditionnés a bondi de 9 %.
2015 VU PAR PASCAL PINSON, DIRECTEUR GÉNÉRAL D'EXPUR
—
Expur : asseoir l’ancrage régional
43
PANORAMA DES ACTIVITÉS
Leader du marché marocain, Lesieur
Cristal détient un portefeuille de
marques patrimoniales, décliné
autour de l’huile de table, l’huile
d’olive et les savons. Son modèle éco-
nomique, qui s’appuie sur une stra-
tégie d’innovation et de diversifica-
tion continue, lui permet de tirer son
épingle du jeu dans une conjoncture
dégradée.
Dans un environnement de matières
premières très volatil et un contexte de
baisse continue de la consommation, les
ventes de Lesieur Cristal ont enregistré
une progression de près de 5 %, ce qui
constitue une bonne performance.
UNE DYNAMIQUE D’INVESTISSEMENT
SUR TOUTE LA FILIÈRE
Lesieur Cristal récolte les fruits de sa
politique d’innovation produits, levier clé
de montée en gamme et de différencia-
tion. Restée très soutenue malgré l’en-
vironnement difficile, celle-ci lui a valu
de remporter le trophée de l’innovation
2015 pour sa marque historique de savon
ménager El Kef. Quatre nouveautés ont
été lancées en 2015 qui sont d’ores et
déjà des réussites : la gamme Lesieur a
été renforcée avec Lesieur 3G, une huile
combinant tournesol, colza et soja ; la
gamme de condiments premium, sous la
marque Lesieur, a été complétée par une
moutarde. Dans le domaine du savon,
Lesieur Cristal a élargi ses gammes, avec
un gel douche à la marque Taous et un
savon El Kef liquide – marque distinguée
par le trophée de la marque la plus inno-
vante du Maroc en 2015.
Lesieur Cristal s’est vu décerner le prix
du meilleur employeur au Maroc dans
la catégorie des grandes entreprises.
Ce prix est établi sur la base d’une
enquête anonyme réalisée auprès
des salariés de tous niveaux
hiérarchiques, portant sur de multiples
critères : climat de travail, pratiques RH,
image et appartenance à l’entreprise…
Dans le cas de Lesieur Cristal, il
récompense une politique RH innovante
et l’engagement de l’entreprise
dans la valorisation constante
des collaborateurs. Ces derniers
ont notamment plébiscité la politique
de formation, basée sur l’Académie
Excellium, qui propose des programmes
multidisciplinaires ciblés,
et l’environnement de travail,
qui récompense l’engagement individuel
et collectif autour de projets motivants,
d’événements fédérateurs et de valeurs
partagées. « Ce prix est pour notre
entreprise une fierté. Il nous montre
que nous sommes engagés dans
la bonne voie, qu’il y a une dynamique en
marche », indique Samir Oudghiri Idrissi,
Directeur général de Lesieur Cristal.
LesieurCristal,
meilleur
employeur
duMaroc
Autre domaine porteur, l’export, dont
les ventes ont atteint un niveau record.
Lesieur Cristal a accéléré son développe-
ment en Afrique, sur les huiles de table
et les savons, et aux États-Unis, grâce
notamment à la chute de la production
d’huile d’olive en Espagne qui a rendu les
positions marocaines très compétitives.
La diversification des productions et
des activités opérées, avec succès, sur
l’amont agricole, s’est aussi révélée
fructueuse. Initiée dans le cadre du plan
Maroc Vert, la filière olive est montée en
maturité, avec 9 000 tonnes triturées
en 2015, et la filière tournesol s’est for-
tement développée, doublant sa récolte
pour atteindre 25 000 tonnes. La vente
de tourteaux, activité lancée en synergie
avec Saipol en 2014, a, quant à elle, enre-
gistré un gain de croissance de l’ordre de
67 % sur un an.
ALLER PLUS LOIN DANS LA DÉMARCHE
D’AMÉLIORATION
Lancé par Avril, le plan d’excellence opé-
rationnelle (EOS) s’est à nouveau traduit
par des gains opérationnels très signifi-
catifs. Lesieur Cristal a, de plus, signé la
charte mondiale de Responsible Care,
qui l’engage dans une démarche de cer-
tification sur trois périmètres : le mana-
gement des produits, le développement
durable et la sécurité. Une marche de
plus vers la croissance durable.
2015 VU PAR SAMIR OUDGHIRI IDRISSI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LESIEUR CRISTAL
—
Lesieur Cristal : des bases solides pour l’avenir
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
44
Oléochimie
La force d’un modèle
diversifié
Unique acteur du domaine, Oleon renforce avec
succès les piliers de son modèle de croissance :
performance industrielle, portefeuille diversifié,
connaissance approfondie des marchés,
développement des spécialités.
Dans un environnement
économique complexe,
la diversification
de nos activités,
le développement de nos
marchés et l’expansion
de nos implantations
géographiques nous
permettent d’être moins
vulnérables et de saisir
toutes les opportunités
pour continuer à nous
développer.
—
MOUSSA NACIRI
Directeur général du domaine Oléochimie
521 000
tonnes de produits biosourcés
pour la chimie renouvelable
618 M€
de chiffre d’affaires
6
usines en Europe et en Asie
PANORAMA DES ACTIVITÉS
DE BONS RÉSULTATS
DANS UN CONTEXTE CONTRASTÉ
Unique acteur du domaine Oléochimie
et numéro un européen dans sa spé-
cialité, Oleon met au point, fabrique et
commercialise des molécules biosour-
cées, à base d’huiles végétales et de
graisses. En 2015, le domaine réalise
de bons résultats, avec un EBITDA de
53 millions d’euros supérieur à l’objectif,
dans une année marquée par un ralentis-
sement de la conjoncture mondiale ainsi
qu’une forte baisse du prix du pétrole.
Si cette baisse a eu des effets positifs
sur la facture énergétique des six usines
du Groupe, elle a surtout eu un impact
négatif sur les produits biosourcés par-
fois concurrencés par des molécules
d’origine pétrolière, très avantagées par
la chute des cours. Elle a également eu
un impact sur les activités de forage
pétrolier, débouché important pour les
produits oléochimiques. Dans cet envi-
ronnement adverse, Oleon a su résis-
ter en misant sur ses innovations, sa
proximité des marchés et sa couverture
géographique.
PERFORMANCE, SPÉCIALISATION,
ORIENTATION CLIENT
Au global, les activités de bases et de
dérivés – les deux principales activités
du domaine – ont réalisé de bons résul-
tats. Avec une performance particulière
des produits de base. Celle-ci s’explique
par un environnement plutôt favorable
côté matières premières, mais surtout
par une amélioration continue de la pro-
ductivité, favorisée par un programme
d’excellence opérationnelle qui a per-
mis de réaliser plus de 5 millions d’euros
d’économies en 3 ans.
Mais l’objectif stratégique reste d’être
moins dépendant des aléas du marché
et d’apporter plus de valeur ajoutée à la
filière en développant les spécialités. Pour
soutenir cette évolution, Oleon continue
à investir. Dans la RD, d’une part, avec
le test lancé à Venette, près de Com-
piègne des premiers biosurfactants issus
du laboratoire de biotechnologies dont
l’équipe s’agrandit. D’autre part, dans
la production, avec plus de 25 millions
d’euros investis sur ses sites industriels.
D’une manière générale, la société ren-
force ses compétences applicatives pour
répondre aux attentes spécifiques de
ses clients. Avec pour certains marchés,
comme la cosmétique et la nutrition, des
experts internes en formulation.
RESTER ÉQUILIBRÉ À L’INTERNATIONAL
Les activités du domaine Oléochimie
sont, par essence, à vocation mondiale
avec un potentiel de développement
important en Amérique du Nord et en
Asie, surtout pour les spécialités dont
près de 40 % des ventes se font déjà
45
Répartition du CA 2015
Europe Asie
Amérique du Nord
hors Europe. Dynamique en Amérique
du Nord, l’année a été plus difficile en
Asie. Le démarrage de la deuxième unité
de production de Port Klang en Malai-
sie, spécialisée dans les émulsifiants
alimentaires, avance progressivement
et a nécessité un temps d’optimisation
des process industriels. Ceci dans un
contexte de ralentissement de l’écono-
mie des émergents qui a touché l’Asie
dans la seconde partie de l’année. Mais
Oleon continue à investir dans cette
région très stratégique pour l’oléochimie
et y renforce notamment ses moyens en
RD et ses partenariats avec des insti-
tuts de recherche privés et publics.
GÖRAN LINDQVIST
Directeur des Achats,
Huiles végétales,
Graisses animales et
Acides gras, AkzoNobel
Surface Chemistry
AB EMEIA
50ansd’unecollaboration
«win-win».Entantquel’undes
principauxfournisseursmondiaux
desurfactantsdespécialité,AkzoNobel
attacheuneimportanceparticulière
àsonpartenariatavecOleon.
Enprèsde50ans,nossociétésont
sudévelopperunecollaborationbasée
surlaconfiance,quinouspermet
d’offrirànosclientsdessurfactants
dequalitésupérieureetderépondre
àl’ensembledeleursbesoins.Oleon
œuvresansrelâchepournousfournir
desmatièrespremièresalternatives
quinouspermettentdepousser
nosstandardstoujoursplusloin.
76 %
13 %
11 %
«Ça fermente chez Oleon», Nathalie Martinez (Oleon), premier prix du concours photo 2015.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
46
Nutrition animale
Plus que jamais engagés
dans l’élevage
Performance, innovation, conseil, différenciation
par la qualité… Sanders, pilier du domaine Nutrition
animale, renforce ses fondamentaux pour
accompagner les éleveurs et répondre aux attentes
des consommateurs.
Dans un contexte
extrêmement difficile
pour l’élevage, nous restons
impliqués auprès de nos
partenaires éleveurs.
Nous continuons à investir
pour leur apporter
de la compétitivité
et défendre les valeurs des
productions animales
françaises.
—
BERNARD MAHÉ
Directeur général du domaine
Nutrition animale
P 675 C P 280 C C 21 / M 100 / J 0 / N 0 C 100 / M 100 / J 0 / N 22 R 195 /V 0 / B 123 R 0 /V 54 / B 124
1,2Md€
de chiffre d’affaires
28usines,
dont 24 en France
3,5millions de tonnes d’aliments produits
sous technique Sanders
PANORAMA DES ACTIVITÉS
47
SANDERS CONSOLIDE SA POSITION
SUR UN MARCHÉ EN BAISSE
Leader en France dans la fabrication
d’aliments pour animaux, fortement
ancré dans les régions et proche des
éleveurs, Sanders joue un rôle majeur
dans la vie de toutes les filières de pro-
duction.
Dans un marché en baisse (- 0,4 % en
2015), en particulier sur les filières d’éle-
vage les plus touchées par la crise, le
porc et les ruminants, Sanders progresse
de 1,7 % en tonnages fabriqués et réalise
une part de marché volume de 16,5 %,
en croissance de 1,5 % par rapport à 2014.
Deux leviers permettent à Sanders de
confirmer sa place de leader : une bonne
progression sur le marché de la volaille
et une activité de façonnage qui génère
60 % de sa croissance.
Par ailleurs, l’alliance finalisée en 2015
entre Avril et LDC vient conforter le
développement de Sanders en volaille,
lui donnant ainsi la capacité d’investir
avec ses partenaires éleveurs par
exemple dans la construction d’une
centaine de nouveaux poulaillers par an.
INVESTIR ET INNOVER
POUR GAGNER EN PERFORMANCE
Pouvoir rivaliser avec les usines euro-
péennes pour appor ter plus de
compétitivité aux filières animales fran-
çaises, c’est l’objectif de la stratégie
d’accords industriels que mène Sanders
depuis plusieurs années. S’allier avec des
partenaires locaux dont la nutrition n’est
pas le cœur de métier lui permet de
continuer à moderniser ses usines.
En 2015, 15 millions d’euros ont ainsi été
investis dont 8 millions d’euros sur
l’usine de Champagné dans la Sarthe
en partenariat avec le groupe coopéra-
tif Agrial. Des investissements dont ont
aussi profité les sites industriels de
Saint-Gérand (Finistère) et de Saint-
Thégonnec (Morbihan). Cette politique
volontariste a notamment permis à
Sanders de dépasser le cap du million
de tonnes fabriqué en Bretagne. Autre
ambition de Sanders : apporter le plus
haut niveau de service aux éleveurs pour
les aider à gagner en performance en
matière de nourriture des animaux, mais
aussi de gestion et de conduite d’éle-
vage. Pionnière dans le secteur
agroalimentaire, l’École des Ventes
Sanders a ainsi formé en alternance sa
6e
promotion au métier du conseil en
élevage.
La performance passe aussi par l’inno-
vation. Pour apporter des solutions aux
éleveurs, Sanders leur permet de se
projeter dans l’avenir. Inauguré en 2015,
le nouveau bâtiment vaches laitières de
Sourches, premier centre privé européen
de recherches en nutrition animale et
conduite d’élevage, est unique en
STÉPHANE
DAHIREL
Président du
groupement d’éleveurs
Gaevol
La compétitivité se gagne ensemble !
Sanders et Avril l’ont bien compris en s’engageant
pour accompagner les filières d’élevage
au plus près de leurs besoins et rassembler
les acteurs de tous les maillons de la chaîne
autour de projets de reconquête des marchés.
Une stratégie gagnante, puisque notre filière
volaille renoue désormais avec la croissance
et peut planifier et faire des investissements,
en lien avec les attentes sociétales. En témoignent
des accords structurants, comme celui signé
par notre groupement en février 2016
avec Boscher Volailles et le groupe LDC,
en partenariat avec Sanders et McDonald’s,
pour la fourniture de blancs de poulet français.
« Opérateur à l’usine Sanders » par Pierre-Jean Schwalm (Avril PA), concours photo 2015.
AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015
48
Europe. À la pointe des technologies
numériques et de la robotique, il se veut
à la fois un outil expérimental pour la
recherche au service de la filière laitière
et une vitrine pour l’élevage et les
consommateurs. 1 200 éleveurs sont
venus découvrir cette station high-tech
qui a aussi pour vocation de devenir un
lieu d’échanges entre producteurs et
laiteries (voir visuel ci dessous).
BÂTIR DES FILIÈRES FRANÇAISES
D’EXCELLENCE
Autre temps fort de l’année, Sanders a
présenté lors du salon SPACE 2015 sa
nouvelle signature « Nourrir nous
engage » et réaffirmé à cette occasion
sa volonté d’accompagner au mieux
l’ensemble de ses partenaires, à com-
mencer par les éleveurs. L’ambition :
valoriser le lien entre nourriture animale
et alimentation humaine.
Sanders répond déjà à plus de 300 cahiers
des charges (production label en volaille,
Avril-FleuryMichon:
unpartenariatquiadelavaleur
Illustration phare du programme
« Engagés dans l’Élevage », le partenariat
avec Fleury Michon est un modèle
qu’Avril souhaite étendre à d’autres
filières. Pendant 18 mois, les équipes
de Fleury Michon et celles des trois
domaines des filières animales d’Avril
ont travaillé ensemble pour bâtir un cahier
des charges commun. Issue d’une filière
exclusive, la nouvelle gamme de
charcuterie à la marque « J’aime » porte
des signes extérieurs de qualité –
porcs français nourris sans OGM,
avec des céréales françaises, élevés sans
traitement antibiotique à partir
de 42 jours – et séduit les consommateurs.
Les 30 élevages partenaires de Sanders
impliqués dans cette filière d’excellence
s’engagent à respecter des critères
de développement durable et de bien-être
animal et à suivre un plan de progrès
à 5 ans. En contrepartie, ils sont rémunérés
pour la qualité de leur production et
gagnent en visibilité sur le long terme.
AOP en fromage, AOC…). Sa mission est
aujourd’hui de développer des filières
d’excellence sous la marque « Engagés
dans l’Élevage ». Il s’agit de créer des
filières vertueuses en associant tous les
maillons de la chaîne afin d’offrir aux
consommateurs des produits garantis
en matière d’environnement, de bien-
être animal, de qualité nutritionnelle,
mais aussi de source de revenus pour
l’éleveur.
Ce programme ambitieux ne peut se
réaliser qu’à travers des alliances fortes
avec des marques de grande consom-
mation. C’est ainsi qu’est né en 2015
un partenariat avec Fleury Michon qui
a donné naissance à une nouvelle
gamme de charcuterie en grande dis-
tribution (voir encadré). Sur le même
modèle, Sanders travaille avec LDC
et McDonald’s pour bâtir une filière
exclusive en volailles françaises.
DE NOUVELLES ÉTAPES DANS LE
DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL
Même si l’international reste encore
marginal dans son activité, Sanders
exporte son savoir-faire dans un péri-
mètre de proximité en s’appuyant sur
des partenaires locaux. L’objectif est de
trouver des relais de croissance tout en
restant fidèle à sa démarche : accompa-
gner les éleveurs dans l’amélioration de
leurs performances économiques et
techniques.
Ainsi, en 2015, Sanders SH a repris une
usine de fabrication d’aliments pour
ruminants et porcs en Serbie, tandis
que SIM Sanders inaugurait en Algérie
un outil industriel de toute dernière
technologie pour l’alimentation du
bétail. Sanders a aussi pour ambition
de renforcer ses activités en Tunisie, au
Maroc et en Turquie.
PANORAMA DES ACTIVITÉS
49
Biosécurité
 Spécialités
nutritionnelles
Innover pour grandir à l’international
2015 est la première année de réalisations concrètes
de ce nouveau domaine qui regroupe toute l’expertise d’Avril
en zootechnie et gestion de la santé des animaux. Avec des
objectifs ambitieux sur un marché mondial en forte croissance.
La biosécurité et les
spécialités nutritionnelles
sont un domaine
d’avenir. Avril y
concentre toute sa force
d’innovation pour offrir
des solutions et des
services toujours plus
adaptés aux besoins
des filières d’élevage
à travers le monde.
—
JEAN-PIERRE PAILLOT
Directeur général du domaine
Biosécurité  Spécialités nutritionnelles
138,5M€
de chiffre d’affaires
10usines réparties dans 6 pays
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015
Rapport Avril 2015

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Rapport Avril 2015

  • 2. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 2 SOMMAIRE 2 Un groupe structuré en filière 4 Profil 6 Entretien croisé avec Xavier Beulin et Jean-Philippe Puig 8 Gouvernance 12 Décryptage financier de l’année 13 Chiffres clés 14 2015 en un coup d’œil 1 23ACTIVITÉS 58 Informations financières INTRODUCTION STRATÉGIE 18 Les enjeux d’Avril dans un monde en mutation 20 Une nouvelle ambition stratégique 22 Un groupe fort et compétitif sur ses marchés, tourné vers ses clients 24 Un groupe résolument international, à la conquête de nouveaux débouchés 26 L’innovation, moteur de la création de valeur durable 28 Les Hommes, mobilisés au service de l’ambition d’Avril 2020 32 Sofiprotéol 36 Transformation végétale 40 Huiles & Condiments 44 Oléochimie 46 Nutrition animale 49 Biosécurité & Spécialités nutritionnelles 52 Transformation animale 56 Avril Développement Couverture : « Champs de colza dans la forêt de Brocéliande ». Nicolas Brugvin (Copeol), concours photo 2015.
  • 3. PROFIL 11Créer durablement de la valeur dans les filières des huiles et protéines, contribuant ainsi à une meilleure alimentation des Hommes et à la préservation de la planète. NOTRE MISSION
  • 4. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 2 AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 Un groupe structuré en filière de la graine aux produits élaborés Semences, phytos, biotechnologies, autres intrants et services Protéochimie® 100 000 agriculteurs Collecte de graines Trituration Protéines Huiles
  • 5. PROFIL 3 Intervention d’Avril (activités industrielles et/ou de financement) Intervention de la société de financement et de développement, Sofiprotéol Nutrition animale, biosécurité Œufs & porcs Génétique & santé animale, autres intrants et services Éleveurs Lait, viandes Volaille Énergies renouvelables Chimie renouvelable Alimentation humaine
  • 6. Avril, l’acteur industriel et financier des filières des huiles et protéines Avril est leader : • de la trituration de graines oléagineuses en France, l’un des leaders en Europe, • de la production des huiles de table en France, au Maroc et en Roumanie, • de la production de biodiesel à partir d’oléagineux en Europe, • de la nutrition animale en France, • de l’oléochimie en Europe, • de la production de glycérine végétale dans le monde. Fondé en 1983 à l’initiative du monde agricole pour offrir des débouchés durables aux filières des huiles et des protéines, Avril est présent dans des secteurs aussi diversifiés que l’alimentation, la nutrition animale, les énergies et la chimie renouvelables. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 4 6,1milliards d’euros de chiffre d’affaires 7 200collaborateurs 21pays
  • 7. En France, un ancrage territorial fort 15 implantations dans les filières végétales 44 implantations dans les filières animales ÎLE DE LA RÉUNION Implantations industrielles Bureaux de représentation Répartition mondiale des effectifs en 2015 Un tiers du chiffre d’affaires réalisé à l’international en 2015 64 % 14 % 7 % 6 % 6 %3 % France Maroc Roumanie Belgique Europe Autres 5 PROFIL
  • 8. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 6 2015 EST L’ANNÉE DU LANCEMENT D’AVRIL. QUEL BILAN UN AN APRÈS ? Xavier Beulin : Je suis étonné de la vitesse à laquelle nous nous sommes approprié notre nouveau nom. Nous avons senti dans le Groupe un mou- vement d’appétence lié à la recherche d’une identité commune. Sur la gou- vernance et le pilotage du Groupe, nous avons très vite pris nos marques. Les personnalités externes qui ont rejoint le Conseil d’Administration ont apporté un regard complémentaire, à la fois qualitatif et distancié, notam- ment sur Avril 2020, notre nouveau plan stratégique. Jean-Philippe Puig : Nos mandants agricoles ont pris toute leur place dans la réflexion, avec un haut niveau de conseil et de vrais débats sur la stratégie à long terme. Nous avions à décider ensemble des métiers importants et des grandes orientations. Ce plan a été remarqua- blement porté par le monde agricole. Il s’agit vraiment d’une co-construction. C’est un changement fort pour Avril et un nouveau challenge : fonctionner de manière plus collégiale. QUE RETENIR DE CETTE ANNÉE ? X. B. : Tout d’abord, un contexte comme nous n’en avons jamais vu : l’effondre- ment du prix du pétrole et du cours des matières premières agricoles, une crise dans le monde de l’élevage qui révèle une vraie difficulté structurelle de la France avec un déficit de compétitivité par rapport à ses voisins européens. J.-P. P. : J’ajouterai la pression des GMS Continuer à investir pour mieux préparer l’avenir 2015 est pour Avril une année de naissance et de construction. Malgré un contexte particulièrement difficile, le Groupe résiste et se donne de nouvelles ambitions stratégiques. Regard croisé de Xavier Beulin, Président d’Avril Gestion, et Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA Avril. Xavier Beulin
  • 9. 7 ENTRETIEN CROISÉ AVEC XAVIER BEULIN ET JEAN-PHILIPPE PUIG sur les prix. Nous vivons un paradoxe : il est difficile de combiner une produc- tion qui répond à des critères de haut niveau en termes de qualité, de traça- bilité, avec un alignement systématique sur le moins-disant. La conjonction de tous ces facteurs a pesé sur plusieurs de nos métiers. Mais dans ce contexte particulièrement difficile, nous avons quelques sujets de satisfaction : notre performance est moins bonne qu’en 2014, mais grâce à tous nos efforts de réduction de coûts et d’intégration de nos activités depuis plusieurs années, nous résistons. Nous avons rarement investi autant, dans les outils industriels, dans les filières, et via Sofiprotéol. Nous préparons l’avenir. QUELLES SONT LES RÉPONSES D’AVRIL FACE À LA CRISE DU MONDE AGRICOLE FRANÇAIS ? J.-P. P. : Quelques exemples : sur le marché des œufs, nous reconstrui- sons la filière en trouvant de nouveaux débouchés. Pour la première fois, nous avons exporté 60 millions d’œufs vers les États-Unis et le Mexique. Grâce au partenariat que nous venons de signer avec l’industriel allemand Tönnies, nous développons une offre 100 % porc fran- çais dans des GMS qui ne distribuaient que de la viande importée, et nous allons créer des emplois dans la filière. Troi- sième exemple : la création avec Fleury Michon d’une filière porc d’excellence dans laquelle notre partenaire s’engage pour une rémunération équitable sur l’ensemble de la chaîne, avec une réper- cussion positive sur les éleveurs. Nous C’est parce que nous avons un modèle solide et rentable que nous pouvons nous développer à l’international et trouver de nouveaux débouchés. arrivons ainsi à créer véritablement de la valeur dans les filières, fidèles à notre mission. 2015 EST AUSSI L’ANNÉE DE NAISSANCE DE VOTRE NOUVEAU PLAN STRATÉGIQUE. QU’EN ATTENDEZ-VOUS ? X. B. : C’est la première fois que nous affirmons dans un plan stratégique notre volonté de développement inter- national, autrement que par opportu- nités. Nous avons aussi l’objectif de rééquilibrer à terme la valorisation des huiles végétales et celle des protéines, ce qui nous engage à prendre de nou- velles orientations. Le déficit en protéi- nes végétales de la planète d’ici une quinzaine d’années est encore très peu appréhendé. La protéine va devenir un sujet essentiel et elle est au cœur d’Avril 2020. J.-P. P. : Les lignes directrices sont simples. Il s’agit tout d’abord d’appro- fondir la relation avec nos clients dans tous nos métiers, afin de mieux valo- riser les atouts de notre organisation en filière et nos savoir-faire, et mieux prendre en compte leurs attentes. Dans les métiers de commodités, nous devons être les meilleurs en prix de revient. Nous devons continuer à développer les spécialités grâce à l’in- novation, avec un point fort sur la pro- téine. Enfin, nous devons accélérer à l’international et notre cible prioritaire est clairement l’Afrique. Nous avons un vrai devoir d’y développer notre modèle parce que nous pensons qu’il est de nature à aider la population du continent qui se chiffrera à 1,2 milliard Jean-Philippe Puig d’individus dans une vingtaine d’années. À nous de nous en donner les moyens. LE 4E AXE STRATÉGIQUE D’AVRIL 2020 PARLE DES HOMMES… X. B. : La dimension humaine de notre projet est fondamentale. Je suis conscient de notre exigence et fier de la mobilisation de nos équipes. Il y a beau- coup d’initiatives pour cultiver cette dimension groupe acquise avec Avril et qui se renforce avec le développement international. Il faut donner du sens, expliquer la stratégie, entretenir l’es- prit de conquête, encore plus dans les périodes difficiles.
  • 10. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 8 Une gouvernance originale pour un modèle unique Une structure de gouvernance moderne et originale Lors de sa création début 2015, Avril s’est doté d’une nouvelle gouvernance et d’un statut de Société en commandite par actions (SCA). Cette structure permet de séparer le pouvoir des actionnaires (les associés commanditaires qui regroupent le FIDOP1 et la FOP2 ainsi que la Fondation Avril, reconnue d’utilité publique), de celui du gestionnaire (la société Avril Gestion, associé 7 DOMAINES D’ACTIVITÉS TRANSFORMATION VÉGÉTALE NUTRITION ANIMALE BIOSÉCURITÉ ET SPÉCIALITÉS NUTRITIONNELLES TRANSFORMATION ANIMALE OLÉOCHIMIE AVRIL DÉVELOPPEMENT TERRES UNIVIA FIDOP FOP La gouvernance du groupe Avril répond à ses ambitions tout en perpétuant l’un de ses principes fondateurs : le réinvestissement systématique de tous ses résultats dans le développement des filières. — JEAN-PHILIPPE PUIG Gérant de la SCA Avril HUILE ET CONDIMENTS
  • 11. 9 GOUVERNANCE Le Conseil d’administration Xavier BEULIN Président Bernard DE VERNEUIL Membre du bureau et administrateur de la FOP Pierre PRINGUET Vice-président du Conseil, Pernod Ricard Arnaud ROUSSEAU Vice-président de la FOP Jean-Pierre DENIS Président du Crédit Mutuel ARKÉA et du Crédit Mutuel de Bretagne Sylvie RUCAR Consultante Gérard TUBÉRY Président de la FOP Anne LAUVERGEON PDG d’ALP Services et présidente de SIGFOX Alain MIROT Ancien Gérant de la société SIA4 commandité). Elle contribue à maintenir les actionnaires fondateurs du Groupe au cœur de sa stratégie de croissance. Les commanditaires exercent leur rôle à travers un Conseil de surveillance composé de huit membres dont deux représentants des collaborateurs du groupe Avril, élus par leurs pairs. Le Conseil de surveillance est présidé par Jacques Siret, également Président de Terres Univia3 . Le Conseil d’administration de l’associé commandité, la société Avril Gestion, nomme le gérant de la SCA et décide des grandes orientations stratégiques et financières du groupe Avril. Il se compose de neuf membres : quatre membres issus de la FOP, trois personnalités qualifiées et deux anciens dirigeants ou anciens mandataires sociaux du Groupe. Une organisation plus agile En 2015, une réflexion a été engagée afin d’adapter l’organisation managériale aux nouveaux défis du Groupe. Avril dispose désormais d’une organisation plus agile, résiliente et efficace, structurée autour de Sofiprotéol, société de financement et de développement, et de sept domaines d’activités (voir schéma p.8). 1 FIDOP : Fonds de développement interprofessionnel de la filière des oléagineux et protéagineux. 2 FOP : Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux. 3 Terres Univia : Interprofession des oléagineux et protéagineux. 4 Société interoléagineuse d’assistance et de développement.
  • 12. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 10 Directeur général délégué, en charge des engagements minoritaires de Sofiprotéol, de l’Engagement Durable, de l’Innovation, des Fusions Acquisitions, et de la Stratégie Directeur général délégué, en charge des domaines Transformation végétale, Huiles Condiments, et Oléochimie Directeur général délégué, en charge des domaines Nutrition animale, Biosécurité Spécialités nutritionnelles, Transformation animale et Avril Développement Un Comité exécutif élargi Pour donner toute sa portée au nouveau plan stratégique Avril 2020 et accompagner l’évolution de l’organisation managériale, le Comité exécutif se renforce, élargi aux principaux domaines d’activités du Groupe ainsi qu’à la Direction de l’innovation. Michel BOUCLY Jean-Philippe PUIG Yves DELAINE Éric PHILIPPE Gérant de la SCA Avril
  • 13. 11 Directeur du développement industriel et international. Également en charge de l’excellence opérationnelle, de la sécurité, de l’assurance qualité, de l’environnement et de la supply chain Directeur général du domaine Nutrition animale Directeur des ressources humaines, en charge de la santé, la sûreté et du bien-être au travail. Supervise également la Direction de la communication Directeur général du domaine Oléochimie Directeur administratif et financier. Supervise la Direction juridique et les Systèmes d’information Directeur général du domaine Transformation animale GOUVERNANCE Directeur Recherche Innovation Jean-François ROUS Gabriel KRAPF Philippe LAMBLIN Aymeric MONGEAUD Bernard MAHÉ Moussa NACIRI Yann RENOUVEL Secrétaire général en charge des Affaires publiques et Relations institutionnelles Stéphane YRLÈS Directeur général du domaine Transformation végétale Jean-Baptiste BACHELERIE
  • 14. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 12 Décryptage financier de l’année Première année de la concrétisation d’Avril, 2015 a été une année de construction et d’investissement dans la modernisation des outils et processus du Groupe. 2016 sera l’année de l’accélération de la transformation autour des orientations du plan stratégique Avril 2020. AYMERIC MONGEAUD, Directeur administratif et financier du groupe Avril, Directeur général délégué de Sofiprotéol notable de la compétitivité des produc- tions françaises. Les marges de tritura- tion se sont également contractées, sous l’effet d’une récolte de colza et tourne- sol plus faible en 2015 et d’un environ- nement concurrentiel exacerbé par une offre abondante en soja. En dépit de cet environnement adverse, le Groupe a su résister, avec un EBITDA qui s’est élevé à 206 millions d’euros. La société de financement a su réali- ser sur ses deux métiers d’investisseur et de gestion financière de belles per- formances dans un environnement de marché incertain, en s’inscrivant dans une dynamique de rotation de son por- tefeuille tout en renforçant ses engage- ments dans la filière. COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS CES RÉSULTATS ? Ils sont liés aux efforts et gains de pro- ductivité significatifs réalisés dans le cadre de la démarche d’excellence opé- rationnelle initiée en 2013. Ils confirment aussi la pertinence des choix straté- giques opérés, avec un business model qui évolue progressivement vers plus de spécialités, catalyseur d’innovation et de création de valeur. Une inflexion qui se traduit à travers trois orientations : la montée en puissance des produits de spécialité à vocation mondiale dans les domaines de l’oléochimie et de la biosé- curité et des spécialités nutritionnelles animales ; la consolidation et le recen- trage de nos positions, avec la cession d’activités à risque où nous n’intervenons pas en filière, comme nous l’avons fait pour le biodiesel en Italie ; la recherche d’alliances stratégiques afin de conquérir ou reconquérir des parts de marché dans des environnements en tension, sur le modèle du partenariat conclu avec LDC en nutrition animale. COMMENT ENVISAGEZ-VOUS 2016 ? Le niveau d’endettement est resté faible comparativement à la taille du Groupe. Cette solidité financière nous permet de maintenir un niveau ambitieux d’in- vestissement, indispensable à la conso- lidation de notre modèle en filière et à la compétitivité de nos outils industriels. Sur ce plan, nous avons lancé en 2015 un important chantier de modernisation de nos infrastructures, process et systèmes d’informations, qui vise à conforter la construction du groupe Avril engagée en 2014. En 2016, nous allons accélérer notre transformation tout en gardant le cap. Nous allons poursuivre nos efforts d’excellence opérationnelle et mettre en œuvre les orientations du plan straté- gique Avril 2020, axé sur le développe- ment de nouveaux débouchés pour nos filières et la conquête de nouvelles géo- graphies. Le contexte actuel appelle à la prudence, mais nous restons plus que jamais confiants dans l’avenir. QUELLE ANALYSE FAITES-VOUS DES PERFORMANCES DU GROUPE AVRIL ? Le Groupe a dû faire face à une conjonc- tion de facteurs qui ont affecté presque toutes ses lignes de métier. La faiblesse des prix des matières premières, dou- blée d’une forte volatilité, a comprimé ses marges, pénalisant particulièrement le biodiesel. Les négociations avec la grande distribution, dans un contexte de concentration des centrales d’achats, n’ont pas permis de répercuter les hausses de prix. Les filières animales ont connu une situation très difficile, cumulant une crise sans précédent et un contexte géopolitique mondial défavo- rable, avec pour conséquence un recul
  • 15. Chiffres clés 13 13,5 M€ de résultat net consolidé pro forma part du Groupe 1 826 M€ de capitaux propres 6,1 Md€ de chiffre d’affaires 206 M€ d’EBITDA 186 M€ d’investissements en 2015 dont : 50 M€ d’investissements industriels dans les filières animales 37 M€ d’investissements de Sofiprotéol, société de financement et de développement 22 M€ d’investissements consacrés aux Systèmes d’information du Groupe 77 M€ d’investissements industriels dans les filières végétales 7 200collaborateurs 21pays 82sites industriels dans le monde dont : 29 dans les filières végétales 53 dans les filières animales
  • 16. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 14 Avril et LDC finalisent leur projet d’alliance 2015 est l’année de la mise en œuvre d’une alliance signée à l’automne 2014 en vue de favoriser le développement d’une filière volaille française performante, à l’ambition internationale. Elle se concrétise dès février 2015 par la cession à LDC des activités d’abattage de volailles et de produits élaborés du groupe Avril. Illustration du rôle actif joué par Avril dans la consolidation des filières au service de la ferme France, cette alliance conforte les positions de Sanders comme leader de la nutrition animale en France, et celles de LDC comme acteur majeur de la volaille en Europe. Sofiprotéol accompagne Terrena dans la reprise de Doux Le groupe coopératif Terrena, accompagné de Sofiprotéol au titre d’actionnaire minoritaire, entre en négociations exclusives en vue du rachat du groupe Doux, 3e acteur français de la volaille (marques Père Dodu et Doux). Cette acquisition, finalisée en mars 2016, donne naissance à l’un des cinq premiers volaillers européens. Par cet engagement, Sofiprotéol confirme son engagement croissant dans la structuration des filières agricoles. FÉVRIER MAI 2015 en un coup d’œil Cette sélection de faits marquants illustre la permanence des fondamentaux du modèle Avril : bâtir des alliances fortes pour consolider les filières françaises, chercher de nouveaux débouchés, miser sur la qualité pour se différencier, créer de la valeur et des emplois dans les territoires. Denis Lambert, Président du groupe LDC, et Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA Avril
  • 17. 15 Une filière d’excellence pour le porc français Créée conjointement par Avril (Abera et Sanders) pour l’amont et Fleury Michon pour la transformation et la mise sur le marché, cette nouvelle filière donne naissance à une gamme de charcuterie élaborée à partir de porcs nourris sans OGM et sans antibiotiques*. À son lancement, 21 éleveurs partenaires de Sanders rejoignent l’opération. Ils répondent à un cahier des charges très précis, défini dans le cadre des filières d’excellence labellisées « Engagés dans l’élevage » de Sanders. Les exigences portent sur l’environnement, le bien-être animal, et la qualité nutritionnelle des produits. * Porcs nourris sans OGM, avec des céréales françaises et sans antibiotique après 42 jours d’âge. Deux acquisitions pour accélérer le développement international Lesieur devient actionnaire majoritaire de la SPHB, leader du marché des huiles alimentaires à la Réunion et acteur majeur du marché des sauces condimentaires et du ketchup. Cette opération permettra à la filiale d’Avril de développer la présence de ses produits sur les marchés d’Afrique de l’Est et de l’océan Indien. Par ailleurs, le Groupe annonce l’acquisition du Britannique The Kerfoot Group, spécialisé dans le conditionnement et la distribution d’huiles destinées aux industries alimentaire et cosmétique, ainsi qu’à la restauration hors domicile. Ce rachat ouvre la voie à de nouveaux débouchés pour les huiles végétales produites par Saipol. JUILLET – AOÛT Nouvelle usine Lesieur à Bassens Le 15 janvier 2016, Avril inaugure en présence du Premier ministre Manuel Valls une nouvelle usine Lesieur pour l’embouteillage et le conditionnement des huiles végétales à Bassens, près de Bordeaux, signant ainsi la naissance du 1er site filière du Groupe. À cette occasion, Avril s’engage auprès du gouvernement français pour l’accès à l’emploi dans les filières agroalimentaires. JANVIER 2016 Avril s’allie avec Tönnies pour créer une filière porc 100 % française Acteurs majeurs de la filière porc en Europe, le groupe Avril et l’allemand Tönnies entrent en négociation exclusive pour créer une société de production de produits élaborés issus de viande 100 % française, destinés aux rayons frais des GMS. Baptisée « l’Alliance des Viandes de France », cette coentreprise, opérationnelle depuis avril 2016, est implantée à Vire dans le Calvados et doit permettre la création de 60 emplois. SEPTEMBRE OCTOBRE FAITS MARQUANTS
  • 18. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 16 S T R A T É EN ROUTE VERS AVRIL 2020
  • 19. PROFIL 17 R É 4 axes stratégiques : AXE 1 Un groupe fort et compétitif sur ses marchés, tourné vers ses clients AXE 2 Un groupe résolument international, à la conquête de nouveaux débouchés AXE 3 L’innovation, moteur de la création de valeur durable AXE 4 Les Hommes, mobilisés au service de l’ambition d’Avril 2020 Avril 2020 est le nouveau plan stratégique bâti en 2015 par l’ensemble des entités du Groupe avec la participation active des agriculteurs de la FOP. Il se décline en 4 axes.
  • 20. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 18 Les enjeux d’Avril dans un monde en mutation Contribuer à une meilleure alimentation des Hommes et à la préservation de la planète… La vision prospective d’Avril est contenue dans sa mission. Le Groupe a identifié trois enjeux clés pour demain auxquels il apporte des solutions par son modèle original de filière. À horizon 2030*, l’offre en huiles végétales, excédentaire par rapport à la demande, répondra de manière satisfaisante aux besoins de la planète en alimentation, énergies et chimie renouvelables. En revanche, sous l’effet de la croissance démographique mondiale et de la demande grandissante en produits d’origine animale, satisfaire les besoins en protéines végétales sera plus difficile. L’un des grands défis d’Avril est de répondre à cet enjeu. Par exemple, en travaillant à la valorisation des protéines issues des graines oléagineuses et en continuant d’investir au service de l’efficacité des filières. SATISFAIRE LES BESOINS EN PROTÉINES VÉGÉTALES L’alimentation et les transports font partie des principales sources d’émission de gaz à effet de serre. Très impliqué dans les filières agricoles et pionnier des biocarburants, Avril entend jouer un rôle de premier plan pour résoudre l’équation alimentation- climat et favoriser la transition énergétique. Ces deux enjeux sont étroitement liés dans le modèle de développement en filière du Groupe : alors que la production d’huile contribue au développement des énergies et de la chimie renouvelables*, ses coproduits permettent de répondre à l’enjeu clé des protéines végétales dans l’alimentation. À travers ce modèle si spécifique, Avril œuvre en synergie avec l’ensemble de ses partenaires au sein de la filière pour améliorer continuellement les pratiques culturales, d’élevage et industrielles, et pérenniser ainsi un modèle vertueux, porteur de solutions concrètes pour l’avenir. AGIR POUR LE CLIMAT ET L’ENVIRONNEMENT Permettre l’accès à une alimentation de qualité au plus grand nombre est un enjeu fondamental pour l’agriculture. Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la traçabilité, à l’origine des produits et aux conditions d’élevage. Partant du principe que pour bien nourrir les Hommes, il faut bien nourrir les animaux et prendre soin de leur santé, Avril s’appuie sur ses savoir-faire dans les filières animales pour répondre à ces préoccupations. C’est le sens des efforts entrepris par le Groupe pour structurer des filières françaises d’excellence qui apportent aux consommateurs toujours plus de garanties quant à la qualité et à l’origine des produits. RÉPONDRE AUX ATTENTES DES CONSOMMATEURS * Étude BIPE et groupe Avril – 2014.
  • 21. EN ROUTE VERS AVRIL 2020 Croissance de la demande alimentaire en huiles végétales et en protéines dans le monde à l’horizon 2030 Huiles végétales (en millions de tonnes) 300 250 200 150 100 50 2000 2010 2030 - 1 Mt - 1 % + 3 Mt + 2 % + 8 Mt + 3 % 500 400 300 200 100 2000 2010 2030 - 5 Mt - 3 % + 6 Mt + 2 % - 58 Mt - 15 % Tourteaux d’oléagineux (en millions de tonnes) Nourrir 8,4 milliards d’individus en 2030 2030 Une demande mondiale en protéines végétales en hausse de 43 % d’ici à 2030 +43 % 2010 Source : BIPE, d’après historiques FAO Source : BIPE, d’après historiques FAO Demande Offre 2010 2030 L’Afrique : une population en croissance de 54 % d’ici à 2030, pour atteindre 23 % de la population mondiale 19
  • 22. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 20 Une nouvelle ambition stratégique L’évolution de la vision prospective d’Avril se traduit en 2015 par une adaptation de son plan stratégique. Baptisé Avril 2020, le nouveau plan met l’accent sur deux cibles majeures pour mieux préparer l’avenir de la filière : les protéines et l’Afrique. DES AVANCÉES CAPITALES DEPUIS 2013 Le nouveau plan stratégique d’Avril est le résultat d’un travail de projection à 5 ans réalisé par l’ensemble des domaines d’activités du Groupe et par Sofiprotéol, société de financement et de dévelop- pement. Le monde agricole a participé activement à l’élaboration de ce plan, réaffirmant le rôle majeur des produc- teurs de la filière, à l’initiative de la création du Groupe en 1983. Tout en s’inscrivant dans une vision à long terme des enjeux de la planète, Avril 2020 s’inscrit dans la continuité du plan pré- cédent, CAP 2018, qui a permis de réaliser des avancées capitales depuis son lancement en 2013 : une maîtrise opérationnelle accrue qui s’illustre à la fois par les progrès de la sécurité au travail (-57 % du taux d’accidents en 3 ans) et de la productivité ; un virage réussi vers des produits de spécialité à vocation mondiale, dans l’oléochimie, mais également dans les filières animales, avec la naissance du domaine Biosécurité Spécialités nutritionnelles ; et enfin, la consolidation des filières animales fran- çaises, dans lesquelles Avril, par sa filiale Sofiprotéol, joue un rôle d’architecte par ses alliances stratégiques. LES PROTÉINES ET L’AFRIQUE POUR PASSER À LA VITESSE SUPÉRIEURE Avril 2020 s’inscrit dans une dynamique prospective qui doit permettre de conquérir de nouveaux débouchés à l’échelle mondiale. Le Groupe a l’ambi- tion de jouer un rôle de premier plan pour satisfaire les besoins de la planète en protéines en valorisant la fraction protéique des graines comme il a su le faire dans le domaine des huiles. Son deuxième défi est géographique : répondre à la forte croissance de la demande alimentaire en Afrique, en y accélérant son développement par la structuration de filières performantes et durables, tournées vers l’alimentation vivrière locale. RÉAFIRMER LE MODÈLE AVRIL Ce nouveau plan tient compte également des mutations que connaissent les mar- chés sur lesquels Avril opère, de plus en plus volatils, et des enjeux de compétitivité des filières françaises, notamment ani- males. Il s’agit donc d’accélérer ce qui a été enclenché, en renforçant les efforts de productivité, en allant chercher la crois- sance à l’international et en continuant à développer les métiers à forte valeur ajoutée portés par l’innovation. Avril n’est pas un groupe comme les autres. Dans cette période de défis et de transforma- tion, son modèle unique lui donne une grande force. Son engagement durable est inscrit dans sa mission et le réinvestis- sement de tous ses résultats dans le développement des filières en est un signe fort et différenciant. Sa nouvelle gouver- nance lui donne la capacité de mener une stratégie de long terme bâtie sur la pros- pective. Enfin, son organisation lui permet de jouer un rôle déterminant dans la struc- turation des filières, avec une capacité à consolider les filières de l’aval à l’amont, pour promouvoir une agriculture qui réponde aux attentes et aux besoins des marchés et des consommateurs. Dans un environnement adverse, nous avons réussi l’exercice de nous projeter à 5 ans au service de notre mission. Nous sommes confiants et déterminés. Nous savons sur quoi nous pouvons nous appuyer pour réussir. MICHEL BOUCLY Directeur général délégué, en charge des engagements minoritaires de Sofiprotéol, de l’Engagement Durable, de l’Innovation, des Fusions Acquisitions, et de la Stratégie
  • 23. EN ROUTE VERS AVRIL 2020 L’œildel’amontagricole Le collège des producteurs, à travers une cellule de réflexion dédiée, a été très impliqué dans les débats d’Avril 2020. Les échanges ont porté à la fois sur les orientations stratégiques et la définition des objectifs financiers par domaine. Notamment sur l’équilibre à trouver en permanence entre l’exigence de résultat et la proximité des métiers avec le monde agricole. Nous avons également participé au choix des priorités d’investissement de Sofiprotéol afin que les enjeux de compétitivité de l’amont agricole soient bien pris en compte. Je peux dire que ce plan stratégique est imprégné des orientations du monde agricole, y compris dans sa dimension internationale qui vient conforter l’avenir du Groupe et lui permet de continuer à investir. Avril a un rôle structurant, créateur de compétitivité pour l’agriculture, en France et ailleurs. C’est l’une des solutions à la crise que nous traversons. En montrant que nos productions contribuent à répondre à des enjeux mondiaux, Avril donne du sens et de la fierté au monde agricole. Le développement durable fait partie des fondements d’Avril. Il est inscrit au centre de sa mission et se traduit par l’engagement sans faille du Groupe auprès de l’ensemble des maillons des filières agricoles et agroalimentaires. Avril a su tisser des liens étroits avec tous les acteurs de ces filières – producteurs agricoles, éleveurs, chercheurs, investisseurs. Avec eux, il contribue activement à la mise en œuvre de démarches de progrès créatrices de valeur, qui apportent des réponses concrètes aux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux liés au développement des filières dans les territoires. À travers Avril 2020, le Groupe réaffirme ses engagements et en étend la portée. GÉRARD TUBÉRY Président de la FOP Ledéveloppementdurable, levierdelapérennitéd’Avril KRISTELL GUIZOUARN Directrice du développement durable 21
  • 24. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 22 AXE STRATÉGIQUE 1 UNE NÉCESSAIRE DIMINUTION DES COÛTS Les enjeux de compétitivité sont au cœur de la stratégie d’Avril dont la mission est de créer de la valeur au sein des filières. Dans un environnement économique difficile, où la baisse du prix du pétrole impacte de plein fouet l’un des principaux métiers du Groupe – le biodiesel – et où l’élevage français connaît une situation de détresse sans précédent, Avril poursuit l’amélio- ration continue de ses coûts. L’objectif : préserver la rentabilité et la pérennité de ses activités, notamment sur les métiers de commodités. En 2015, la démarche d’excellence opérationnelle et stratégique (EOS), qui a déjà permis de faire gagner près de 50 millions d’euros depuis sa mise en place en 2013, franchit de nouvelles étapes (voir ci-contre). CONTINUER À INVESTIR POUR GAGNER EN PERFORMANCE Entre 2013 et 2015, Avril a réalisé des investissements records de 550 millions d’euros dont les trois quarts pour déve- lopper ses outils industriels. De son côté, Sofiprotéol a investi 124 millions d’euros en 3 ans pour accompagner sur le long terme la consolidation des entreprises des filières agricoles et agroalimentaires françaises. Malgré les difficultés, conti- nuer à investir est le mot d’ordre dans tous les métiers d’Avril. En 2015, près de 140 millions d’euros ont à nouveau été engagés et des réalisations majeures ont vu le jour, à l’instar de la chaudière biomasse accompagnant la nouvelle unité d’estérification de Sète (Hérault), l’usine d’aliments pour le bétail de Sim Sanders en Algérie, les dernières instal- lations industrielles de Lesieur Cristal au Maroc pour la marque de savon Taous, sans oublier la nouvelle usine Lesieur de Bassens près de Bordeaux, totalement opérationnelle depuis juillet 2015. INTÉGRER LA DIMENSION CLIENT À TOUTES LES ÉTAPES DE LA FILIÈRE Approfondir la connaissance de ses clients dans chaque métier et la conso- lider à l’échelle du Groupe sont des priorités pour Avril. Avec un double objectif : mieux valoriser les bénéfices de son organisation en filières et réper- cuter les attentes des clients finaux sur l’amont pour produire mieux et plus juste. L’ambition d’Avril est également d’enrichir son portefeuille de clients industriels et d’en faire un axe de déve- loppement. Avec le rachat du Britannique The Kerfoot Group, le Groupe crée un nouvel axe de commercialisation des huiles raffinées vers les marchés cosmé- tique et agroalimentaire en synergie avec Lesieur Solutions Industries. Enfin, la création de valeur passe aussi par une différenciation perceptible par le consommateur. C’est la mission des filières françaises d’excellence mises en place par Avril avec des partenaires comme Fleury Michon ou McDonald’s. Renforcer la culture client, développer les réseaux commerciaux, accroître la compétitivité des outils industriels en capitalisant sur les savoir-faire du Groupe en matière d’excellence opérationnelle, mais aussi œuvrer au développement des filières grâce aux investissements de Sofiprotéol, société de financement et de développement, sont autant de leviers devant permettre à Avril de conforter son leadership en France, socle de la conquête de l’international. Un Groupe fort et compétitif sur ses marchés, tourné vers ses clients
  • 25. EN ROUTE VERS AVRIL 2020 L’excellence opérationnelle ne s’arrête jamais 23 La sécurité reste pour Avril une priorité absolue. Entre 2013 et 2015, le nombre d’accidents a reculé de 57 %, une performance portée par une démarche de progrès baptisée « EOS Sécurité », qui vise l’objectif du zéro accident dans toutes les activités du Groupe. Trois autres leviers EOS sont actionnés avec succès. Tout en continuant à mutualiser ses achats (plus de 20 millions d’euros d’économies réalisées en 2015), Avril met en place un processus de Supplier Relationship Management*(SRM) pour renforcer les liens avec ses fournisseurs stratégiques. En matière de performance industrielle, plus de 200 projets sont lancés, générant 8,5 millions d’euros de valeur ajoutée. Parmi eux, le programme Eggxcellence a contribué à un gain de productivité des lignes de conditionnement d’œufs de plus d’1 million d’euros. Les méthodes de management de la performance sont désormais déployées dans toutes les usines et une roadmap permettra à chaque unité de s’autoévaluer. Enfin, en termes de performance énergétique, l’ensemble des usines du Groupe devraient, en 2016, obtenir la certification ISO 50001. * Gestion de la Relation Fournisseurs. Notre challenge est la consolidation du programme EOS, avec l’intégration en 2016 de la logistique et de la qualité, pour aligner le Groupe sur les meilleurs standards mondiaux. — GABRIEL KRAPF Directeur du développement industriel et international La performance énergétique comme illustration de l’excellence opérationnelle. Ici : à Sète, les coques de tournesol de Bassens fournissent l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine Saipol.
  • 26. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 24 AXE STRATÉGIQUE 2 UNE STRATÉGIE D’INTERNATIONALISATION EN FILIÈRE Avec Avril 2020, le Groupe pose les bases d’une nouvelle dynamique d’im- plantation mondiale. L’ambition est de transposer le modèle de filière à l’inter- national, à l’image de ce qui existe déjà en Roumanie avec Expur et au Maroc avec Lesieur Cristal. Sur le marché marocain, Avril contribue à la structu- ration de la filière oléagineuse en s’engageant au titre du Plan Maroc Vert, un plan qui monte en maturité en 2015, avec une production de 9 000 tonnes d’olives (+ 50 %) et de 25 000 tonnes de tournesol (+ 80 %). L’objectif d’Avril est d’étendre la portée de ce travail à l’Afrique subsaharienne (voir ci-contre). Dans d’autres pays du Maghreb, la consolidation est déjà en marche. En Algérie, Sim Sanders inaugure une nou- velle usine d’aliments pour le bétail et le Groupe projette de construire une usine de mayonnaise avec Lesieur. En Tunisie, le Groupe, qui possède déjà une activité de conditionnement d’huiles, ambitionne de se développer plus en amont. PLUS DE DÉBOUCHÉS POUR LES PRODUITS ET SERVICES L’internationalisation d’Avril rime aussi avec la progression de son savoir-faire dans les métiers de spécialités. Comme pour le domaine Oléochimie qui déve- loppe des produits à forte valeur ajoutée, Avril valorise son expertise en zootechnie et en nutrition animale à l’international. C’est la vocation du domaine Biosécurité Spécialités nutri- tionnelles qui accélère son déploiement hors d’Europe avec des implantations au Brésil, en Turquie, au Vietnam et des alliances en Chine, au Sénégal et au Cameroun. Dans la même logique, Saipol crée une nouvelle activité avec Kerfoot pour les huiles végétales à destination de clients industriels internationaux (voir p. 37). Déjà très exportateur, Avril renforce également le rayonnement de ses produits finis. En reprenant la SPHB, leader du marché des huiles alimentaires à la Réunion, Lesieur compte développer sa présence sur les marchés d’Afrique de l’Est et de l’océan Indien. UN NOUVEL ÉLAN ET UNE ORGANISATION ADAPTÉE Pour accélérer, Avril se dote d’une orga- nisation adaptée à ses nouvelles ambitions géographiques. À partir de son ancrage français et européen, l’objectif est d’asseoir des bases de développe- ment sur trois grandes zones : l’Afrique, l’Amérique du Nord et l’Asie. Dans cha- cune de ces zones, Avril a la volonté claire de conquérir de nouveaux débouchés comme en Amérique du Nord par exemple pour la commercialisation d’huile d’olive marocaine. Accélérer le développement international du Groupe est une condition pour saisir de nouveaux relais de croissance. Avril entend investir dans les filières oléagineuses africaines pour répondre à l’explosion de la demande alimentaire locale et développer les métiers de spécialités à vocation mondiale (l’Oléochimie, la Biosécurité et les Spécialités nutritionnelles animales). Un Groupe résolument international, à la conquête de nouveaux débouchés
  • 27. EN ROUTE VERS AVRIL 2020 Cap sur l’Afrique 25 L’explosion démographique en Afrique devrait générer une très forte demande alimentaire. À titre d’exemple, en 2020, le Nigeria enregistrera plus de naissances que la Chine. Pour y répondre, Avril investit en Afrique subsaharienne pour développer des activités liées à l’alimentation, comme il le fait déjà avec succès au Maroc autour de l’huile d’olive et de tournesol, et commence à le faire au Sénégal autour de l’arachide en liaison avec l’interprofession. Objectif : redynamiser les filières oléagineuses locales, en apportant aux agriculteurs des technologies et bonnes pratiques leur permettant d’accroître les rendements. Après une première étape d’exploration en 2015, 2016 sera l’année des décisions stratégiques : quelles géographies, quels produits, avec quels partenaires. Le Groupe estime qu’en 2020 l’Afrique représentera environ 30 % de son effectif mondial (attendu à 10 000 personnes), contre 15 % actuellement. Des opérations de croissance externe ou alliances devraient lui permettre de réaliser cet important bon en avant. Le Maroc constitue pour Avril une porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne. La réussite du projet engagé avec le Royaume marocain pour la relance de la culture du tournesol illustre parfaitement les atouts du modèle Avril, avec des surfaces qui se développent et un prix garanti aux producteurs. Dans la lignée de ce succès, Avril entend contribuer à redynamiser les filières oléagineuses africaines. — YVES DELAINE Directeur général délégué, en charge des domaines Transformation végétale, Huiles Condiments, et Oléochimie À travers Lesieur Cristal, Avril est l’un des premiers agrégateurs dans la filière oléicole au Maroc. Ici : les plantations d’oliviers d’El Kelaâ des Sraghna.
  • 28. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 26 AXE STRATÉGIQUE 3 LE TOURNANT DES PROTÉINES 2015 est la première année de concréti- sation des travaux menés par Avril dans le nouveau domaine des protéines avec la mise au point d’un ensemble de tech- nologies de fractionnement à partir de la graine et du tourteau. L’objectif : produire des concentrés (à 60 % de protéines) et des isolats (à 90 %) à base de colza et de tournesol, pour élaborer des produits de spécialités à destination de différents types de marchés. Les concentrés, d’une composition optimale en acides aminés, apportent des solutions pour la nutrition animale. Matière de base de l’aquaculture, ils peuvent aussi se substituer au soja pour l’alimentation des jeunes animaux. En alimentation humaine, le programme Avalon, lauréat du Concours mondial d’innovation, permettra de proposer des isolats et dérivés pour développer des aliments à base de protéines végétales autres que le soja. Troisième application : la protéochimie® , un métier prometteur pour Avril (voir ci-contre). UNE RID 1 RENFORCÉE DANS LES MÉTIERS DE SPÉCIALITÉS La recherche est la colonne vertébrale du développement des métiers de spé- cialités, à l’image de l’oléochimie qui poursuit ses investissements dans les biotechnologies industrielles. À Venette (Oise), les premiers produits issus de ces procédés sortent des laboratoires. En nutrition animale et amélioration des pratiques d’élevage, l’innovation fera la différence à l’international. La recherche est au centre du domaine Biosécurité Spécialités nutritionnelles avec une équipe qui doit doubler d’ici 2020 et des projets d’innovations très ambitieux. Des synergies se mettent en place avec la chimie du végétal pour développer pro- duits de biosécurité et micro-organismes à visée préventive. UN ENGAGEMENT RENOUVELÉ AU PROFIT DE L’INNOVATION Pour faire avancer la science, Avril s’im- plique dans des innovations de rupture à travers des plateformes partenaires. Le projet BioTfuel vise à produire une nouvelle génération de biocarburants à partir de différents types de biomasse. 2015 est l’année du démarrage de la construction des deux démonstrateurs dédiés au traitement de la biomasse. La mise en service de ces unités pré- industrielles est prévue pour fin 2016. L’Institut de la Transition Énergétique (ITE) P.I.V.E.R.T.2 poursuit ses travaux de construction de la bioraffinerie du futur avec la naissance de plusieurs ateliers pilotes au sein du Biogis Center. Par ailleurs, Sofiprotéol continue à soutenir activement la recherche au service de la filière. Le fonds de capital-risque CapAgro Innovation compte déjà 11 investissements à son actif. Et début 2016, Sofiprotéol a signé, dans le cadre de la gestion du fonds interprofes- sionnel FASO3 , un accord avec Dow AgroSciences pour développer un colza enrichi en protéines. 1 RID : Recherche, innovation, développement. 2 P.I.V.E.R.T. : Picardie Innovations Végétales, Enseignements et Recherches Technologiques. 3 FASO : Fonds d’action stratégique des oléagineux et protéagineux. Il s’agit d’un levier essentiel pour développer de nouveaux métiers et débouchés. Par l’innovation, Avril entend notamment mieux valoriser la fraction protéique des graines et renforcer la part des produits de spécialités à forte valeur ajoutée. Le Groupe s’engage aussi à continuer à soutenir la recherche en investissant dans l’amont agricole au travers de Sofiprotéol. L’innovation, moteur de la création de valeur durable 5principaux centres de RID1 en France, au Maroc et en Malaisie 15brevets déposés chaque année
  • 29. Naissance d’un nouveau métier : la protéochimie® Au cours de ses travaux, la RID d’Avril a mis en évidence les qualités applicatives des protéines de colza comme additifs dans les résines des panneaux de particules de bois. Pour fabriquer cet additif, le Groupe a créé une coentreprise avec la start-up israélienne Biopolymer Technologies (BPT). Cet additif très innovant apporte plusieurs bénéfices aux clients industriels de cette filière : il permet d’utiliser moins de résine pour une performance équivalente, de substituer les résines actuelles par des résines moins toxiques, et enfin d’optimiser leur diffusion, engendrant ainsi un gain de productivité de 20 %. Avril poursuit également ses recherches sur la fraction ligneuse du tourteau pour développer des applications dans les colles à bois et le renfort des matériaux. Grâce à ce nouveau savoir-faire, le Groupe développera dans un proche avenir des solutions biosourcées pour l’industrie du bois, un marché mondial de niche, fortement contributeur de valeur. 2015 est une année clé pour les protéines : nous concrétisons les premiers projets de valorisation de la fraction protéique des graines oléagineuses. Cette « débanalisation » du tourteau ouvre la voie à de nombreuses applications. — JEAN-FRANÇOIS ROUS Directeur Recherche Innovation La recherche est la colonne vertébrale du développement des métiers de spécialités. Ici : une collaboratrice du laboratoire Oleon d’Ertvelde, en Belgique. EN ROUTE VERS AVRIL 2020 27
  • 30. 28 AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 AXE STRATÉGIQUE 4 Les Hommes, mobilisés au service de l’ambition d’Avril 2020 LA DÉFINITION D’UNE IDENTITÉ MANAGÉRIALE En réponse aux enjeux de transforma- tion du Groupe, la Direction des ressources humaines a piloté un pro- gramme de management ambitieux, baptisé « Manager@Avril ». Son ambi- tion : fédérer les 950 managers du Groupe, tous ambassadeurs de la réus- site d’Avril 2020, autour de ses valeurs et de ses priorités. Des séminaires ont permis à chacun d’exprimer ses attentes et ses besoins, et de contribuer à façon- ner les missions et objectifs propres aux managers d’Avril. Quatre missions cen- trales structurent la démarche : améliorer la santé et la sécurité au travail, développer la culture de l’excel- lence, mobiliser et faire grandir ses collaborateurs, favoriser l’initiative et la créativité. La définition de l’identité managériale marque le premier jalon de la Avril Academy, « université » qui regroupera progressivement tous les dispositifs de formation existants, constituant un vecteur efficace de dif- fusion de la culture et des savoirs du Groupe. LE DIALOGUE POUR MIEUX CONSTRUIRE ENSEMBLE Deux engagements majeurs ont été pris à l’échelle du Groupe. Ils contribuent à renforcer la cohésion et l’adhésion de tous à la stratégie. En France, depuis cette année, deux représentants des collabo- rateurs participent aux décisions du Conseil de surveillance. La Direction a souhaité qu’ils soient élus par leurs pairs. 60 % des collaborateurs français ont participé au vote. Un comité d’entreprise européen a également été créé. Il est composé de représentants venant de six pays d’Europe ainsi que de membres observateurs marocains, réunis pour leur première réunion en juin 2016. DES CHANTIERS FÉDÉRATEURS La santé et la sécurité restent la priorité numéro un. Grâce à l’amplification des dispositifs existants (visites sécurité ter- rain, challenge interne santé-sécurité) et, depuis 2015, à l’intégration d’un objectif sécurité dans la mission des managers, les taux de fréquence des accidents (TF2) ont poursuivi leur baisse : ils ont reculé de 57 % en trois ans, en ligne avec l’objectif de 20 % de diminution annuelle. Autre chantier majeur, la mobilité des talents, creuset pour accélérer les parcours, a progressé dans l’ensemble du Groupe et concerne cette année plusieurs dizaines de collabo- rateurs. Une dynamique qu’illustre également la montée en puissance du site carrières d’Avril1 , avec plus de 500 offres d’emploi en 2015. La mobilisation autour de la diversité s’est poursuivie. Début 2016, lors de l’inauguration de l’usine Lesieur de Bassens, Avril a signé avec l’État une convention de partenariat dans le cadre de la charte Entreprises et Quartiers. À l’horizon 2018, le Groupe s’engage ainsi à accueillir 400 jeunes en alternance (contre 153 en 2014) et au moins 6 % de salariés en situation de handicap au sein de la totalité de ses sites, en France comme à l’international. 1 http://carrieres.groupeavril.com/ Avril 2020 est un projet collectif. Celui de 7 200 collaborateurs qui, aux côtés des partenaires du Groupe (producteurs agricoles, éleveurs, chercheurs, investisseurs), contribuent à bâtir des filières d’excellence au service de la ferme France. Poursuivant la dynamique impulsée avec la consolidation du Groupe, la Direction des ressources humaines se mobilise pour renforcer l’implication de l’ensemble des collaborateurs au service du modèle Avril et déploie des chantiers inédits, innovants et porteurs de changements forts.
  • 31. EN ROUTE VERS AVRIL 2020 29 À la rencontre des « visages d’Avril » L’identité du Groupe s’affirme. Les bases sont posées et la dynamique enclenchée. Nous accélérons maintenant la convergence des pratiques et la transversalité à tous les niveaux, pour renforcer l’engagement collectif et faire de chacun un acteur de la réussite d’Avril 2020. Les RH sont moteurs de cette transformation. — PHILIPPE LAMBLIN Directeur des ressources humaines, en charge de la santé, de la sûreté et du bien-être au travail, et de la communication En 2015, une campagne de recrutement a été réalisée pour illustrer la nouvelle identité du groupe Avril, dans toute sa diversité. Pour incarner ce nouveau visage, la Direction des ressources humaines a sollicité 19 collaborateurs, représentatifs des différents métiers et fonctions du Groupe. Parmi eux, Andrea, opératrice chez Matines, Sofie, technicienne laboratoire chez Oleon ou encore Maxime, technico-commercial chez Sanders. Des clips vidéo, réalisés sur la base de leurs témoignages, sont accessibles sur le site web du groupe Avril. Ce projet fédérateur traduit bien la vision du Groupe : les collaborateurs sont le socle de sa réussite. Un fonds d’actionnariat salarié leur sera ouvert en 2016. Les collaborateurs, socle de la réussite d’Avril. Ici : Maxime, technico-commercial ruminant chez Sanders Ouest.
  • 32. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 30 A C T I V I PANORAMA DES ACTIVITÉS
  • 33. PROFIL 31 T I Sofiprotéol, société de financement et de développement 01 Transformation végétale 02 Huiles Condiments 03 Oléochimie 04 Nutrition animale 05 Biosécurité Spécialités nutritionnelles 06 Transformation animale 07 Avril Développement Les activités d’Avril s’organisent autour de ses deux métiers complémentaires : un métier d’investissement et de développement avec Sofiprotéol, et un métier industriel structuré en 7 domaines d’activité. Une organisation simplifiée pour gagner en réactivité.
  • 34. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 32 Sofiprotéol, un modèle gagnant pour la ferme France Sofiprotéol soutient la création de valeur au profit de la ferme France et de l’ensemble de ses acteurs. En 2015, forte de son nouveau cadre d’organisation, elle enrichit sa capacité d’investissement et élargit son champ d’expertise, au service du développement des filières agricoles et agroalimentaires, de l’amont à l’aval. Fidèle à ses valeurs et métiers d’origine, Sofiprotéol porte un modèle économique unique, reposant sur des investissements durables, responsables et d’intérêt général. En créant des partenariats de confiance, nous parvenons à créer de la valeur au service de chacun de nos partenaires et de l’ensemble des filières agricoles. MICHEL BOUCLY Directeur général délégué de Sofiprotéol Ancrée sur de nouvelles bases avec une dynamique propre, Sofiprotéol a poursuivi ses missions au service de l’agriculture,avec pourambition de trouver de nouveaux débouchés aux productions nationales, de construire des filières fortes et d’encourager l’innovation. Avril 2020 donne un nouvel élan à nos engagements, avec un premier pas réalisé dans les ingrédients. CLAIRE MAINGON Directrice d’investissement, adjointe au directeur des engagements
  • 35. 33 UNE DYNAMIQUE AMPLIFIÉE Depuis 30 ans, Sofiprotéol, société de financement et de développement, accompagne les entreprises du secteur agricole et agroalimentaire par le biais de prises de participations minoritaires et de prêts. L’objectif est de soutenir leur croissance à long terme et de pérenniser les filières nationales. Cette mission d’intérêt géné- ral a été réaffirmée en 2015, en ligne avec la nouvelle gouvernance du groupe Avril : l’activité s’est dotée d’un nouveau cadre d’organisation et de moyens accrus, avec une dotation en fonds propres portée à 330 millions d’euros. Cette nouvelle configuration octroie à Sofiprotéol une plus grande marge de manœuvre et une meilleure lisibilité sur les marchés, confortant sa position d’acteur moteur du développement des filières nationales, aux côtés de ses par- tenaires interprofessionnels. UN RÔLE GRANDISSANT DANS LA CONSOLIDATION DES FILIÈRES NATIONALES Conformément à ses prévisions, Sofi- protéol a investi 36 millions d’euros en 2015. Conciliant vision à long terme et création de valeur, la société a orienté ses soutiens vers la consolidation des filières agricoles et agroalimentaires, cœur de son modèle économique. Elle a, sur le modèle du colza et tournesol, orchestré la relance d’une filière fran- çaise de soja non-OGM, durable et compétitive. Semenciers, organismes stockeurs et industriels se sont ainsi rassemblés autour d’une démarche collective visant à garantir des débou- chés pérennes aux agriculteurs et permettre le financement d’outils de transformation dans lesquels plus de 120 000 tonnes de soja devraient être valorisées d’ici la fin 2016. Sofiprotéol a aussi poursuivi sa stratégie d’alliances en faveur de la consolidation des filières animales nationales (voir encadrés pages 34-35) : en accompa- gnant la reprise du volailler Doux par Terrena ; en développant, avec Hendrix Genetics, leader en sélection animale multi-espèce, de nouvelles synergies, à l’image du travail prometteur sur la dinde initié avec Sanders, MiXscience et Ceva Santé Animale, spécialiste des vaccins aviaires. Également très investie dans le soutien à l’innovation, Sofiprotéol a appuyé des projets de RD diversifiés, en lien avec le FASO1 . En 2015, un tiers des finance- ments de ce fonds a ainsi été consacré à l’amont agricole, en particulier la recherche semencière, permettant de conduire des travaux très innovants, comme le génotypage du tournesol, première mondiale obtenue à Toulouse, en collaboration avec l’Inra, et le déve- loppement d’un colza enrichi en protéines non-OGM, avec un accord exclusif conclu par Sofiprotéol avec Dow AgroSciences. Sofiprotéol a, par ailleurs, poursuivi son partenariat avec CapAgro Innovation, le premier fonds de capital-risque en France dédié au secteur agricole, qui a permis de soutenir depuis sa création 11 start-up innovantes. UNE ACCÉLÉRATION DES ENGAGEMENTS Dans le cadre du plan stratégique Avril 2020, Sofiprotéol va accroître ses enga- gements. La filiale du groupe Avril en charge des participations minoritaires s’est fixé comme objectif d’atteindre un volume d’investissement de 250 millions d’euros a minima sur la durée de son prochain plan (2016-2020) 2 , contre 215 réalisés sur le précédent (2011-2015). Son champ d’intervention s’est, par ailleurs, ouvert à de nouveaux secteurs d’activi- tés, dans le prolongement des filières agricoles françaises. Sofiprotéol a défini trois domaines d’intervention à privilégier dans les prochaines années : - l’amont agricole, et notamment le soutien au développement d’outils d’aide à la décision, pour permettre aux agri- culteurs de produire de manière plus efficace et compétitive ; - les ingrédients, domaine qui fait écho à l’orientation protéines végétales prise par le groupe Avril, sur lequel Sofiprotéol s’est positionné dès 2015 avec deux prises de participation : la première dans Solina, leader européen de solutions sur mesure à base d’ingrédients pour l’industrie agroalimentaire, et la seconde dans Inveja, en collaboration avec le groupe coopé- ratif Terrena (voir encadré page 35). -lafilièrelaitière,premièreconsommatrice des tourteaux de colza, dont la demande va inévitablement être appelée à croître. Un choix stratégique qui s’inscrit, là encore,dansunelogiqued’investissement à long terme, pour consolider la filière lai- tière française, en pleine mutation. PANORAMA DES ACTIVITÉS Une équipe à l’écoute de ses partenaires. 1 Fonds d’action stratégique des oléagineux et protéagineux 2 Hors projets financés par le FASO.
  • 36. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 34 Sofiprotéol Faits et chiffres clés CapAgro Innovation, un succès prometteur Sofiprotéol est l’un des partenaires fondateurs de CapAgro Innovation, le premier fonds de capital-risque en France dédié au financement de start-up innovantes dans le secteur agricole, l’alimentation, la chimie et les énergies renouvelables. Lancé en avril 2014, le fonds a vu sa dotation portée de 37 à près de 60 millions d’euros, grâce à l’entrée de nouveaux souscripteurs comme la coopérative Terrena ou le groupe Bel, et reçu plus de 300 dossiers d’entreprises candidates. Depuis sa création, il a réalisé 11 investissements, un chiffre bien supérieur à l’objectif initial de trois à quatre dossiers financés chaque année. Parmi les sociétés retenues figurent par exemple Force-A, inventeur d’outils de diagnostic précoce pour l’agriculture de précision, Vitamfero spécialisé dans les traitements innovants des maladies infectieuses et parasitaires dans le secteur de la santé vétérinaire ou encore Naïo Technologies, fabricant de robots à destination des agriculteurs, pour une rentabilité et un confort de travail accrus. Doux, la constitution d’un « champion » national de la volaille Sofiprotéol appuie les entreprises identifiées comme structurantes pour les filières agricoles stratégiques en montant des alliances pour en faire des leaders performants, dans des environnements compétitifs accrus. Elle a ainsi accompagné au titre d’actionnaire minoritaire le groupe coopératif Terrena, propriétaire de Gastronome, dans la reprise du volailler Doux, dont l’accord a été finalisé en mars 2016. Le groupe constitué consolide sa place de numéro deux sur le marché français de la volaille. Son ambition est de conforter le travail de redressement initié par Doux depuis 2012 et de contribuer à la consolidation d’un leader national compétitif à l’export et créateur de valeur pour les éleveurs français. Plus de 100entreprises accompagnées 80000 emplois concernés 330M€ de fonds propres 250M€ d’investissements à horizon 2020 50participations
  • 37. 35 Inveja : un 1er investissement dans les ingrédients alimentaires issus des protéines végétales Sofiprotéol a pris une participation minoritaire dans le capital d’Inveja, entreprise spécialisée dans la conception, la production et la commercialisation d’ingrédients alimentaires issus des protéines végétales (lupin) et des céréales, destinés aux industriels de la biscuiterie, viennoiserie et pâtisserie. Dans ce partenariat, la filiale s’associe au groupe coopératif Terrena, acteur impliqué de longue date dans le secteur des ingrédients, qui partage sa vision concernant le développement des protéines végétales. Objectif : favoriser l’émergence d’un acteur significatif sur le marché européen des ingrédients à horizon 2025. Hendrix Genetics : favoriser les synergies entre les acteurs des productions animales Entreprise familiale, Hendrix Genetics est devenu un leader mondial de la sélection animale. Entrée au capital de l’entreprise en 2008, Sofiprotéol a accompagné les grandes étapes de son développement, à l’instar de la reprise en 2011 du groupe Grelier, leader de la filière dinde. En 2015, après la cession d’une partie de sa participation pour favoriser l’entrée de nouveaux actionnaires, Sofiprotéol a complété sa participation résiduelle par un nouveau prêt devant ouvrir la voie à de nouvelles opportunités de croissances. Un choix qui traduit sa volonté de s’inscrire à long terme dans ce domaine porteur. 223 M€ Répartition des engagements 2015 01 40 % Transformation agricole et agroalimentaire, et produits intermédiaires 02 25 % Amont animal 03 18 % Amont végétal 04 10 % Innovations durables, fonds d’investissement, divers 05 7 % Produits alimentaires de grande consommation PANORAMA DES ACTIVITÉS Grâce à ses nombreuses connexions dans le monde agricole et agroalimentaire en France, Sofiprotéol nous a aidés de façon déterminante à accélérer notre croissance. Aujourd’hui, la France représente le 1er pays pour les activités du groupe avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros dont 40 % à l’export.Depuis2008,lechiffred’affaires yaétémultipliépar4etles effectifs par 6, avec 1 100 collaborateurs. 01 03 0205 04 LAURENT TAALBI Directeur général de Hendrix Genetics France
  • 38. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 36 Transformation végétale Trouver de nouveaux leviers de croissance Confronté à un environnement macroéconomique particulièrement défavorable, le domaine Transformation végétale optimise ses performances industrielles, se dote de nouveaux outils commerciaux et développe ses activités à l’international. Nous devons être forts dans nos deux métiers : la transformation des graines et la vente d’huiles et de tourteaux. Dans le premier, en maîtrisant les risques liés aux aléas de marché. Dans le second, en nous appuyant sur la force de la filière française pour internationaliser une offre à forte valeur ajoutée. — JEAN-BAPTISTE BACHELERIE Directeur général du domaine Transformation végétale 3Md€ de chiffre d’affaires 11usines, dont 7 en France
  • 39. t PANORAMA DES ACTIVITÉS DES ACTIVITÉS EXPOSÉES AUX FLUCTUATIONS DU MARCHÉ Le domaine Transformation végétale assure la première valorisation des graines oléagineuses. Il regroupe d’une part les activités industrielles de tritura- tion, estérification et raffinage, d’autre part la commercialisation des huiles, tourteaux et biodiesel vers des clients internes et externes au Groupe. En 2015, les résultats de ce domaine ont été impactés par un environnement macroéconomique particulièrement défavorable. Malgré un volume de graines triturées jamais atteint par Saipol (3,9 millions de tonnes), la forte volatilité de la matière première agricole (graines, huile) a entraîné un effondrement des marges au second semestre. Dans le même temps, l’abondance du soja sur le marché mondial a provoqué une baisse de com- pétitivité du tourteau de colza et de tournesol. S’ajoute à cela la situation défavorable de l’élevage en France qui s’est traduite par la chute de la demande. Sur le marché de l’estérification, la baisse continue du prix du pétrole, donc du gazole, a généré des marges négatives toute l’année, malgré une stratégie de volume encouragée par la réglementa- tion, le gazole français comprenant désormais jusqu’à 8 % de biodiesel, près de 4 % pour le gazole non routier. Avec la fin des mécanismes fiscaux de soutien au biodiesel, l’environnement s’est encore complexifié en 2016. Pour conforter les activités de ce domaine et continuer à garantir les débouchés de la filière, il est vital de trouver de nouveaux leviers de crois- sance tout en améliorant de manière continue les coûts de production et la maîtrise des risques. DE NOUVELLES SOURCES DE VALEUR AJOUTÉE Il s’agit d’un vrai tournant stratégique pour les métiers de la Transformation végétale. L’objectif est de créer de nou- velles sources de valeur ajoutée pour compenser des activités structurelle- ment exposées, en diversifiant à la fois l’offre et les cibles géographiques. En 2015, Avril a posé les premiers jalons de cette stratégie de long terme. Sur le marché des huiles raffinées, le Groupe a mis en place une nouvelle activité orien- tée vers des clients industriels avec une offre adaptée en termes de produits mais aussi de services. L’acquisition de The Kerfoot Group fait partie intégrante de cette stratégie (voir encadré). Cette société britannique, spécialisée dans la distribution et le conditionnement d’huiles végétales et de spécialités, constitue une base de développement pour la nouvelle activité qui sera struc- turée en 2016 en synergie avec 37 JENNIFER KERFOOT Directrice générale de The Kerfoot Group Nous travaillons depuis près de 30 ans avec Saipol. Ensemble, nous avons bâti d’excellentes relations partenariales. Le rapprochement avec Avril va nous permettre de bénéficier d’un support industriel et commercial puissant et d’être plus compétitifs sur le marché britannique. Par ailleurs, nous partageons avec Avril la même vision de la filière, ainsi que des valeurs très similaires, basées sur l’intégrité et le respect. Acquisition de The Kerfoot Group : de nouveaux débouchés pour les huiles The Kerfoot Group, dont Avril a annoncé l’acquisition en août 2015, a rejoint le domaine Transformation végétale. Cette entreprise familiale britannique, partenaire historique de Saipol, conditionne et distribue des huiles végétales destinées à de nombreuses applications, notamment alimentaires et cosmétiques. Ses deux installations industrielles lui permettent d’approvisionner plus d’un millier de clients à travers le monde. Ce rachat permettra à Avril d’étendre le périmètre de ses actions au Royaume-Uni et ouvre la voie à de nouveaux débouchés à l’international pour les huiles végétales produites par le Groupe.
  • 40. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 38 Lasécurité,unevraiefierté Les progrès du domaine Transformation végétale en matière de sécurité sont une belle illustration de ses avancées en termes de maîtrise opérationnelle. En 2015, le taux de fréquence des accidents a été réduit de moitié. Certains sites, comme Montoir-de- Bretagne, ne comptent aucun accident depuis trois ans. Ceux de Bassens et de Dieppe ont largement dépassé l’année sans accident. Les équipes sont entrées dans une dynamique de responsabilisation autour d’une thématique centrale de l’excellence opérationnelle. Lesieur Solutions Industries (LSI). Ce rachat renforce également le domaine à l’international, qui constitue le deuxième axe de sa diversification. Un bureau Saipol Asia ouvre à Singapour en 2016 pour développer une stratégie commer- ciale de proximité pour les huiles, ciblant les marchés agroalimentaires en Inde, Chine, Corée, Vietnam, Japon et valori- sant l’origine France. Sur le marché des tourteaux, en parallèle d’une stratégie de volume à l’internatio- nal, se développe la commercialisation d’une offre de protéines à base de tour- teaux, associée à du conseil et de la formulation, vers des pays comme la Turquie, Israël, l’Arabie Saoudite, ainsi que plusieurs pays d’Afrique du Nord et subsaharienne. Levier de cette activité, un process de création de valeur appelé « Alternative Protein Solution » se met en place avec l’appui de MiXscience. ACCÉLÉRATION DES PLANS DE COMPÉTITIVITÉ Dans les activités industrielles, cœur de métier du domaine, la performance est plus que jamais à l’ordre du jour. Le pro- gramme d’excellence opérationnelle et stratégique (EOS), mis en place au niveau du Groupe dès 2013 avec d’excellents résultats, se poursuit sur trois axes d’amélioration : l’outil industriel, les achats, la logistique. En 2015, d’importants investissements ont été réalisés pour optimiser le site Saipol de Sète (Hérault), améliorant à la fois les coûts de production du biodiesel et les performances énergétiques de l’usine (voir encadré). De son côté, Expur 01. « Les opérateurs mouvements », par Nicolas Gauthier (Saipol), deuxième prix du concours photo 2015. 02. Selfie par Nicolas Gauthier (Saipol). 01 02
  • 41. 39 en Roumanie a augmenté ses capacités de raffinage et de conditionnement. À l’acquis de 2015 également, 3 millions d’euros ont été économisés en achats par Saipol, avec un objectif identique pour 2016. Enfin, en matière de compé- titivité logistique, un nouveau service supply chain intègre désormais l’en- semble des contraintes du marché en amont et des attentes du client en aval. Objectif : optimiser tous les flux, de la graine aux produits finis. Mis en place en 2015 chez Saipol, il se déploie sur Expur. En 2016, le domaine projette de réaliser 11 millions d’euros d’économies. COORDINATION DES STRATÉGIES DE TRADING Pour mieux appréhender les aléas du marché, optimiser les risques, et, in fine, être plus compétitifs, une coordination trading s’est renforcée autour de Saipol, Expur et The Kerfoot Group. Chaque PANORAMA DES ACTIVITÉS Préserveretdévelopper ledébouchébiodiesel semaine, la stratégie de trading est défi- nie pour les graines, esters, huiles et tourteaux, à partir d’un état des lieux de l’offre et de la demande de toutes les matières premières impactant l’activité et de tous les facteurs pouvant influen- cer les cours. Sur les graines, le domaine met en place une stratégie de mix d’origine en fonc- tion du type de produit fini (biodiesel, huiles raffinées…). 2015 marque aussi le démarrage d’une activité de trading de destination avec quelques réalisations phares : vente de biodiesel en Suède, de tourteaux de colza en Algérie, d’huile de tournesol en Afrique du Sud. Les marchés cibles sont bien identifiés : zone méditerra- néenne pour les tourteaux, Asie et Afrique du Sud pour les huiles, Europe pour le biodiesel. En octobre 2015, Saipol a mis en service une nouvelle unité d’estérification sur son site de Sète (Hérault). 13 millions d’euros ont été investis dans cet outil de pointe, parfaitement intégré aux infrastructures multimodales du site portuaire. Un second investissement de 15,5 millions d’euros a, par ailleurs, permis la construction d’une chaudière biomasse qui permet de réduire de 90 % les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’usine et d’assurer à 75 % son autosuffisance énergétique. Dans un contexte de surcapacité du marché européen et d’incertitude réglementaire, ces investissements lancés en 2014 réaffirment la confiance d’Avril dans l’avenir de la filière française du biodiesel, énergie renouvelable contribuant à la transition énergétique. Ils reflètent l’engagement d’Avril, dans une conjoncture dégradée en 2015, à préserver et développer ce débouché pour les productions oléagineuses françaises. 4,3millions de tonnes de graines triturées 2,3millions de tonnes de tourteaux produites 2millions de tonnes de biodiesel produites
  • 42. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 40 Huiles Condiments Des marques leaders sur leurs marchés Face à un environnement de marché très difficile, le domaine Huiles Condiments mise sur les atouts de son organisation en filières et sa dynamique constante d’innovation pour consolider ses positions sur ses marchés locaux et asseoir son rayonnement international. 2015 est une année charnière : nous nous sommes fixé de nouvelles ambitions de croissance et nous donnons plus que jamais les moyens de dépasser nos positions. Sur tousnosmarchés,nousnous mettonsenordredemarche pour relever de nouveaux défis et nous développer. — YVES DELAINE Directeur général délégué, en charge des domaines Transformation végétale, Huiles Condiments et Oléochimie 1Md€ de chiffre d’affaires 12usines, dont 7 en France 1,2million de tonnes d’huiles alimentaires vendues 37 000tonnes de savons vendues 42 000tonnes de sauces vendues
  • 43. 41 PANORAMA DES ACTIVITÉS 41 Leader des huiles alimentaires et n° 3 des condiments, présent dans 65 pays, Lesieur capitalise sur des marques fortes avec Lesieur, Puget, ISIO 4, et un positionnement affirmé sur la qualité, la nutrition et le déve- loppement durable. Ces atouts ont permis à Lesieur, en dépit d’un environnement difficile, affecté par la forte hausse du prix de l’huile d’olive, la baisse de la consommation d’huile et les alliances nouvelles dans la grande distribution, de conforter ses positions : la marque a gagné des parts de mar- ché sur tous ses circuits (l’international, les GMS, la RHF, le B-to-B avec Lesieur Solutions Industries), en huiles comme en condiments. Ces bonnes perfor- mances valident le modèle économique de Lesieur, qui conjugue des produits à valeur ajoutée (des huiles de spécialités, des huiles 100 % origine France comme Fleur de Colza et, depuis cette année, des sauces réalisées à base d’huiles ori- gine France) et un mix innovation/com- munication efficace. L’un des succès les plus notables est celui du format 1,5 L à marque Puget, qui a franchi le cap record du 1,7 million de litres vendus. UNE CRÉATION DE VALEUR À LONG TERME En France, un virage a été opéré pour séduire une cible plus jeune. Il se traduit par des innovations sur les conditionne- ments (comme le Stop Goutte, flacon qui permet un dosage plus précis sans la moindre coulure) et les recettes (avec, en 2016, des nouveautés dans toutes les gammes, comme ISIO 4 Touche de Noix, Duo Tournesol Olive, Duo Huile Aromates, MayoDuo, Vinaigrette légère ISIO4 Fines Herbes Ciselées…). Il s’ac- compagne d’une communication renfor- cée sur le digital, avec la web-série « Sans en faire tout un plat »1 , dans laquelle Fred Chesneau part à la rencontre de celles et ceux pour qui cuisiner au quotidien n’est pas une évidence, et l’expérience interac- tive « Aux sources de Fleur de Colza »2 , qui permet de découvrir les différentes étapes de fabrication de cette huile, depuis la graine de colza jusqu’à la bou- teille. La marque a également modernisé son identité visuelle, avec un logo plus lumineux, qui exprime avec modernité les qualités associées depuis toujours à Lesieur : l’expertise, la gaieté, la gourman- dise et le plaisir de cuisiner. Hors de ses frontières, Lesieur mise notamment sur les exportations de condi- ments pour se développer. La société connaît un beau succès en Asie, avec une présence dans 6 pays, et progresse for- tement en Afrique, cœur de cible de la marque, qui, avec 20 pays, représente déjà 38 % de son volume d’exportation. Lesieur va s’appuyer sur l’acquisition de la SPHB, leader du marché des huiles alimentaire à la Réunion, pour conforter sa présence en Afrique de l’Est et dans l’océan Indien. Un investissement va également être réalisé dans une usine de condiments en Algérie, pour répondre aux besoins d’un marché en très forte croissance. Parallèlement, Lesieur consolide son outil de production, en ligne avec le plan d’ex- cellence opérationnelle du groupe Avril. 1 http://www.lesieur.fr/Cuisine-populaire/ Sans-en-faire-tout-un-plat 2 http://www.lesieur.fr/Produits/Fleur-de-Colza Le 15 janvier 2016, était inaugurée par le Premier ministre Manuel Valls l’usine d’embouteillage et de conditionnement de Lesieur à Bassens en Gironde. L’entreprise a rejoint Saipol, installée sur ce même site depuis 2003. Ce regroupement consolide un pôle agro-industriel de pointe unique en France, qui rassemble l’ensemble des activités d’Avril dans le domaine des productions végétales. Il illustre parfaitement son modèle d’intégration de l’amont agricole à l’aval industriel, et son engagement pour la création de valeur dans les territoires. Ultramoderne, le site produit une centaine de références et a bénéficié d’un investissement de 31 millions d’euros. Il emploie 200 personnes, dont 94 collaborateurs de la nouvelle usine Lesieur. Bassens, 1er sitefilière « delagraine àlabouteille » pourAvril À Bassens, Lesieur conditionne plus de 100 références sur 5 lignes de production. 2015 VU PAR ROMAIN NOUFFERT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LESIEUR — Lesieur : consolider le leadership avec de nouveaux relais de croissance
  • 44. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 42 Acteur clé du marché des oléagineux roumain, Expur assure la collecte de graines de colza et tournesol, pour le compte de Saipol et pour son propre site de Slobozia. Il commercialise les produits transformés (tourteaux, huiles alimentaires et biodiesel) en Roumanie, plateforme de dévelop- pement pour toute la zone de la mer Noire et le bassin méditerranéen. En dépit d’un environnement de marché complexe marqué par un prix élevé des graines, une récolte abondante de soja et une forte baisse du prix du gazole, Expur a consolidé ses positions en mer Noire et sur le bassin méditerranéen, avec un résultat en ligne avec les pré- visions. La croissance a été pour beau- coup tirée par la marque Untdelemn de la Bunica, numéro 1 du marché, et le biodiesel qui, malgré une concurrence plus agressive dans la région, a conservé le leadership sur ses volumes en mer Noire. De plus, les efforts de productivité réalisés ont sensiblement amélioré les performances opérationnelles d’Expur. Conjugués à une mobilisation forte des collaborateurs – portée par la naissance du groupe Avril – et au fruit des investis- sements réalisés ces dernières années, ils ont contribué à l’atteinte des objectifs. VERS UNE DIVERSIFICATION DU PORTEFEUILLE Pour accroître son développement sur tous ses marchés, Expur a initié une montée en gamme et élargi ses activi- tés. Sur le domaine des Huiles Condi- ments, la filiale s’apprête à développer de nouveaux segments, comme l’huile d’olive, à plus forte valeur ajoutée. Expur s’est aussi tourné vers le B-to-B et a développé une offre commerciale spé- cifique à destination des industriels de l’agroalimentaire et la restauration hors domicile. Enfin, la filiale entend confor- ter son avance sur le biodiesel et pour- suivre son développement à l’échelle de la région. Relance réussiepour Untdelemn delaBunica Avec plus de 13 millions de litres vendus en 2015, la marque historique Untdelemn de la Bunica a opéré un spectaculaire redressement, devenant le leader du marché, loin devant ses concurrents. Un succès qu’elle doit à la rénovation complète de ses gammes et au lancement d’innovations fortes, en rupture avec les habitudes des Roumains, grands consommateurs d’huile de tournesol. La gamme s’est ainsi diversifiée avec de nouveaux produits : une huile de colza enrichie aux Omega 3, l’ajout de Vitamine D dans l’huile de tournesol, l’arrivée d’une huile spéciale friture. En parallèle, le packaging de ses bouteilles a été revisité et toute l’identité de marque modernisée, avec un discours recentré sur les bienfaits d’une cuisine saine. Cette refonte, couplée sur toute l’année 2015 à un dispositif de communication soutenu, en presse, télévision et sur les réseaux sociaux, s’est révélée gagnante : le nombre de millions de litres conditionnés a bondi de 9 %. 2015 VU PAR PASCAL PINSON, DIRECTEUR GÉNÉRAL D'EXPUR — Expur : asseoir l’ancrage régional
  • 45. 43 PANORAMA DES ACTIVITÉS Leader du marché marocain, Lesieur Cristal détient un portefeuille de marques patrimoniales, décliné autour de l’huile de table, l’huile d’olive et les savons. Son modèle éco- nomique, qui s’appuie sur une stra- tégie d’innovation et de diversifica- tion continue, lui permet de tirer son épingle du jeu dans une conjoncture dégradée. Dans un environnement de matières premières très volatil et un contexte de baisse continue de la consommation, les ventes de Lesieur Cristal ont enregistré une progression de près de 5 %, ce qui constitue une bonne performance. UNE DYNAMIQUE D’INVESTISSEMENT SUR TOUTE LA FILIÈRE Lesieur Cristal récolte les fruits de sa politique d’innovation produits, levier clé de montée en gamme et de différencia- tion. Restée très soutenue malgré l’en- vironnement difficile, celle-ci lui a valu de remporter le trophée de l’innovation 2015 pour sa marque historique de savon ménager El Kef. Quatre nouveautés ont été lancées en 2015 qui sont d’ores et déjà des réussites : la gamme Lesieur a été renforcée avec Lesieur 3G, une huile combinant tournesol, colza et soja ; la gamme de condiments premium, sous la marque Lesieur, a été complétée par une moutarde. Dans le domaine du savon, Lesieur Cristal a élargi ses gammes, avec un gel douche à la marque Taous et un savon El Kef liquide – marque distinguée par le trophée de la marque la plus inno- vante du Maroc en 2015. Lesieur Cristal s’est vu décerner le prix du meilleur employeur au Maroc dans la catégorie des grandes entreprises. Ce prix est établi sur la base d’une enquête anonyme réalisée auprès des salariés de tous niveaux hiérarchiques, portant sur de multiples critères : climat de travail, pratiques RH, image et appartenance à l’entreprise… Dans le cas de Lesieur Cristal, il récompense une politique RH innovante et l’engagement de l’entreprise dans la valorisation constante des collaborateurs. Ces derniers ont notamment plébiscité la politique de formation, basée sur l’Académie Excellium, qui propose des programmes multidisciplinaires ciblés, et l’environnement de travail, qui récompense l’engagement individuel et collectif autour de projets motivants, d’événements fédérateurs et de valeurs partagées. « Ce prix est pour notre entreprise une fierté. Il nous montre que nous sommes engagés dans la bonne voie, qu’il y a une dynamique en marche », indique Samir Oudghiri Idrissi, Directeur général de Lesieur Cristal. LesieurCristal, meilleur employeur duMaroc Autre domaine porteur, l’export, dont les ventes ont atteint un niveau record. Lesieur Cristal a accéléré son développe- ment en Afrique, sur les huiles de table et les savons, et aux États-Unis, grâce notamment à la chute de la production d’huile d’olive en Espagne qui a rendu les positions marocaines très compétitives. La diversification des productions et des activités opérées, avec succès, sur l’amont agricole, s’est aussi révélée fructueuse. Initiée dans le cadre du plan Maroc Vert, la filière olive est montée en maturité, avec 9 000 tonnes triturées en 2015, et la filière tournesol s’est for- tement développée, doublant sa récolte pour atteindre 25 000 tonnes. La vente de tourteaux, activité lancée en synergie avec Saipol en 2014, a, quant à elle, enre- gistré un gain de croissance de l’ordre de 67 % sur un an. ALLER PLUS LOIN DANS LA DÉMARCHE D’AMÉLIORATION Lancé par Avril, le plan d’excellence opé- rationnelle (EOS) s’est à nouveau traduit par des gains opérationnels très signifi- catifs. Lesieur Cristal a, de plus, signé la charte mondiale de Responsible Care, qui l’engage dans une démarche de cer- tification sur trois périmètres : le mana- gement des produits, le développement durable et la sécurité. Une marche de plus vers la croissance durable. 2015 VU PAR SAMIR OUDGHIRI IDRISSI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LESIEUR CRISTAL — Lesieur Cristal : des bases solides pour l’avenir
  • 46. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 44 Oléochimie La force d’un modèle diversifié Unique acteur du domaine, Oleon renforce avec succès les piliers de son modèle de croissance : performance industrielle, portefeuille diversifié, connaissance approfondie des marchés, développement des spécialités. Dans un environnement économique complexe, la diversification de nos activités, le développement de nos marchés et l’expansion de nos implantations géographiques nous permettent d’être moins vulnérables et de saisir toutes les opportunités pour continuer à nous développer. — MOUSSA NACIRI Directeur général du domaine Oléochimie 521 000 tonnes de produits biosourcés pour la chimie renouvelable 618 M€ de chiffre d’affaires 6 usines en Europe et en Asie
  • 47. PANORAMA DES ACTIVITÉS DE BONS RÉSULTATS DANS UN CONTEXTE CONTRASTÉ Unique acteur du domaine Oléochimie et numéro un européen dans sa spé- cialité, Oleon met au point, fabrique et commercialise des molécules biosour- cées, à base d’huiles végétales et de graisses. En 2015, le domaine réalise de bons résultats, avec un EBITDA de 53 millions d’euros supérieur à l’objectif, dans une année marquée par un ralentis- sement de la conjoncture mondiale ainsi qu’une forte baisse du prix du pétrole. Si cette baisse a eu des effets positifs sur la facture énergétique des six usines du Groupe, elle a surtout eu un impact négatif sur les produits biosourcés par- fois concurrencés par des molécules d’origine pétrolière, très avantagées par la chute des cours. Elle a également eu un impact sur les activités de forage pétrolier, débouché important pour les produits oléochimiques. Dans cet envi- ronnement adverse, Oleon a su résis- ter en misant sur ses innovations, sa proximité des marchés et sa couverture géographique. PERFORMANCE, SPÉCIALISATION, ORIENTATION CLIENT Au global, les activités de bases et de dérivés – les deux principales activités du domaine – ont réalisé de bons résul- tats. Avec une performance particulière des produits de base. Celle-ci s’explique par un environnement plutôt favorable côté matières premières, mais surtout par une amélioration continue de la pro- ductivité, favorisée par un programme d’excellence opérationnelle qui a per- mis de réaliser plus de 5 millions d’euros d’économies en 3 ans. Mais l’objectif stratégique reste d’être moins dépendant des aléas du marché et d’apporter plus de valeur ajoutée à la filière en développant les spécialités. Pour soutenir cette évolution, Oleon continue à investir. Dans la RD, d’une part, avec le test lancé à Venette, près de Com- piègne des premiers biosurfactants issus du laboratoire de biotechnologies dont l’équipe s’agrandit. D’autre part, dans la production, avec plus de 25 millions d’euros investis sur ses sites industriels. D’une manière générale, la société ren- force ses compétences applicatives pour répondre aux attentes spécifiques de ses clients. Avec pour certains marchés, comme la cosmétique et la nutrition, des experts internes en formulation. RESTER ÉQUILIBRÉ À L’INTERNATIONAL Les activités du domaine Oléochimie sont, par essence, à vocation mondiale avec un potentiel de développement important en Amérique du Nord et en Asie, surtout pour les spécialités dont près de 40 % des ventes se font déjà 45 Répartition du CA 2015 Europe Asie Amérique du Nord hors Europe. Dynamique en Amérique du Nord, l’année a été plus difficile en Asie. Le démarrage de la deuxième unité de production de Port Klang en Malai- sie, spécialisée dans les émulsifiants alimentaires, avance progressivement et a nécessité un temps d’optimisation des process industriels. Ceci dans un contexte de ralentissement de l’écono- mie des émergents qui a touché l’Asie dans la seconde partie de l’année. Mais Oleon continue à investir dans cette région très stratégique pour l’oléochimie et y renforce notamment ses moyens en RD et ses partenariats avec des insti- tuts de recherche privés et publics. GÖRAN LINDQVIST Directeur des Achats, Huiles végétales, Graisses animales et Acides gras, AkzoNobel Surface Chemistry AB EMEIA 50ansd’unecollaboration «win-win».Entantquel’undes principauxfournisseursmondiaux desurfactantsdespécialité,AkzoNobel attacheuneimportanceparticulière àsonpartenariatavecOleon. Enprèsde50ans,nossociétésont sudévelopperunecollaborationbasée surlaconfiance,quinouspermet d’offrirànosclientsdessurfactants dequalitésupérieureetderépondre àl’ensembledeleursbesoins.Oleon œuvresansrelâchepournousfournir desmatièrespremièresalternatives quinouspermettentdepousser nosstandardstoujoursplusloin. 76 % 13 % 11 % «Ça fermente chez Oleon», Nathalie Martinez (Oleon), premier prix du concours photo 2015.
  • 48. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 46 Nutrition animale Plus que jamais engagés dans l’élevage Performance, innovation, conseil, différenciation par la qualité… Sanders, pilier du domaine Nutrition animale, renforce ses fondamentaux pour accompagner les éleveurs et répondre aux attentes des consommateurs. Dans un contexte extrêmement difficile pour l’élevage, nous restons impliqués auprès de nos partenaires éleveurs. Nous continuons à investir pour leur apporter de la compétitivité et défendre les valeurs des productions animales françaises. — BERNARD MAHÉ Directeur général du domaine Nutrition animale P 675 C P 280 C C 21 / M 100 / J 0 / N 0 C 100 / M 100 / J 0 / N 22 R 195 /V 0 / B 123 R 0 /V 54 / B 124 1,2Md€ de chiffre d’affaires 28usines, dont 24 en France 3,5millions de tonnes d’aliments produits sous technique Sanders
  • 49. PANORAMA DES ACTIVITÉS 47 SANDERS CONSOLIDE SA POSITION SUR UN MARCHÉ EN BAISSE Leader en France dans la fabrication d’aliments pour animaux, fortement ancré dans les régions et proche des éleveurs, Sanders joue un rôle majeur dans la vie de toutes les filières de pro- duction. Dans un marché en baisse (- 0,4 % en 2015), en particulier sur les filières d’éle- vage les plus touchées par la crise, le porc et les ruminants, Sanders progresse de 1,7 % en tonnages fabriqués et réalise une part de marché volume de 16,5 %, en croissance de 1,5 % par rapport à 2014. Deux leviers permettent à Sanders de confirmer sa place de leader : une bonne progression sur le marché de la volaille et une activité de façonnage qui génère 60 % de sa croissance. Par ailleurs, l’alliance finalisée en 2015 entre Avril et LDC vient conforter le développement de Sanders en volaille, lui donnant ainsi la capacité d’investir avec ses partenaires éleveurs par exemple dans la construction d’une centaine de nouveaux poulaillers par an. INVESTIR ET INNOVER POUR GAGNER EN PERFORMANCE Pouvoir rivaliser avec les usines euro- péennes pour appor ter plus de compétitivité aux filières animales fran- çaises, c’est l’objectif de la stratégie d’accords industriels que mène Sanders depuis plusieurs années. S’allier avec des partenaires locaux dont la nutrition n’est pas le cœur de métier lui permet de continuer à moderniser ses usines. En 2015, 15 millions d’euros ont ainsi été investis dont 8 millions d’euros sur l’usine de Champagné dans la Sarthe en partenariat avec le groupe coopéra- tif Agrial. Des investissements dont ont aussi profité les sites industriels de Saint-Gérand (Finistère) et de Saint- Thégonnec (Morbihan). Cette politique volontariste a notamment permis à Sanders de dépasser le cap du million de tonnes fabriqué en Bretagne. Autre ambition de Sanders : apporter le plus haut niveau de service aux éleveurs pour les aider à gagner en performance en matière de nourriture des animaux, mais aussi de gestion et de conduite d’éle- vage. Pionnière dans le secteur agroalimentaire, l’École des Ventes Sanders a ainsi formé en alternance sa 6e promotion au métier du conseil en élevage. La performance passe aussi par l’inno- vation. Pour apporter des solutions aux éleveurs, Sanders leur permet de se projeter dans l’avenir. Inauguré en 2015, le nouveau bâtiment vaches laitières de Sourches, premier centre privé européen de recherches en nutrition animale et conduite d’élevage, est unique en STÉPHANE DAHIREL Président du groupement d’éleveurs Gaevol La compétitivité se gagne ensemble ! Sanders et Avril l’ont bien compris en s’engageant pour accompagner les filières d’élevage au plus près de leurs besoins et rassembler les acteurs de tous les maillons de la chaîne autour de projets de reconquête des marchés. Une stratégie gagnante, puisque notre filière volaille renoue désormais avec la croissance et peut planifier et faire des investissements, en lien avec les attentes sociétales. En témoignent des accords structurants, comme celui signé par notre groupement en février 2016 avec Boscher Volailles et le groupe LDC, en partenariat avec Sanders et McDonald’s, pour la fourniture de blancs de poulet français. « Opérateur à l’usine Sanders » par Pierre-Jean Schwalm (Avril PA), concours photo 2015.
  • 50. AVRIL — RAPPORT ANNUEL 2015 48 Europe. À la pointe des technologies numériques et de la robotique, il se veut à la fois un outil expérimental pour la recherche au service de la filière laitière et une vitrine pour l’élevage et les consommateurs. 1 200 éleveurs sont venus découvrir cette station high-tech qui a aussi pour vocation de devenir un lieu d’échanges entre producteurs et laiteries (voir visuel ci dessous). BÂTIR DES FILIÈRES FRANÇAISES D’EXCELLENCE Autre temps fort de l’année, Sanders a présenté lors du salon SPACE 2015 sa nouvelle signature « Nourrir nous engage » et réaffirmé à cette occasion sa volonté d’accompagner au mieux l’ensemble de ses partenaires, à com- mencer par les éleveurs. L’ambition : valoriser le lien entre nourriture animale et alimentation humaine. Sanders répond déjà à plus de 300 cahiers des charges (production label en volaille, Avril-FleuryMichon: unpartenariatquiadelavaleur Illustration phare du programme « Engagés dans l’Élevage », le partenariat avec Fleury Michon est un modèle qu’Avril souhaite étendre à d’autres filières. Pendant 18 mois, les équipes de Fleury Michon et celles des trois domaines des filières animales d’Avril ont travaillé ensemble pour bâtir un cahier des charges commun. Issue d’une filière exclusive, la nouvelle gamme de charcuterie à la marque « J’aime » porte des signes extérieurs de qualité – porcs français nourris sans OGM, avec des céréales françaises, élevés sans traitement antibiotique à partir de 42 jours – et séduit les consommateurs. Les 30 élevages partenaires de Sanders impliqués dans cette filière d’excellence s’engagent à respecter des critères de développement durable et de bien-être animal et à suivre un plan de progrès à 5 ans. En contrepartie, ils sont rémunérés pour la qualité de leur production et gagnent en visibilité sur le long terme. AOP en fromage, AOC…). Sa mission est aujourd’hui de développer des filières d’excellence sous la marque « Engagés dans l’Élevage ». Il s’agit de créer des filières vertueuses en associant tous les maillons de la chaîne afin d’offrir aux consommateurs des produits garantis en matière d’environnement, de bien- être animal, de qualité nutritionnelle, mais aussi de source de revenus pour l’éleveur. Ce programme ambitieux ne peut se réaliser qu’à travers des alliances fortes avec des marques de grande consom- mation. C’est ainsi qu’est né en 2015 un partenariat avec Fleury Michon qui a donné naissance à une nouvelle gamme de charcuterie en grande dis- tribution (voir encadré). Sur le même modèle, Sanders travaille avec LDC et McDonald’s pour bâtir une filière exclusive en volailles françaises. DE NOUVELLES ÉTAPES DANS LE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL Même si l’international reste encore marginal dans son activité, Sanders exporte son savoir-faire dans un péri- mètre de proximité en s’appuyant sur des partenaires locaux. L’objectif est de trouver des relais de croissance tout en restant fidèle à sa démarche : accompa- gner les éleveurs dans l’amélioration de leurs performances économiques et techniques. Ainsi, en 2015, Sanders SH a repris une usine de fabrication d’aliments pour ruminants et porcs en Serbie, tandis que SIM Sanders inaugurait en Algérie un outil industriel de toute dernière technologie pour l’alimentation du bétail. Sanders a aussi pour ambition de renforcer ses activités en Tunisie, au Maroc et en Turquie.
  • 51. PANORAMA DES ACTIVITÉS 49 Biosécurité Spécialités nutritionnelles Innover pour grandir à l’international 2015 est la première année de réalisations concrètes de ce nouveau domaine qui regroupe toute l’expertise d’Avril en zootechnie et gestion de la santé des animaux. Avec des objectifs ambitieux sur un marché mondial en forte croissance. La biosécurité et les spécialités nutritionnelles sont un domaine d’avenir. Avril y concentre toute sa force d’innovation pour offrir des solutions et des services toujours plus adaptés aux besoins des filières d’élevage à travers le monde. — JEAN-PIERRE PAILLOT Directeur général du domaine Biosécurité Spécialités nutritionnelles 138,5M€ de chiffre d’affaires 10usines réparties dans 6 pays