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UDIVJ.N AMOUR
                                 ET



DE L.A DIVINE SAGESSE
                      (ll{l'nAGt:   1l0gTIIU~IF.)



                                 PAR


    EftftAlQJEL SWEDENBORG

                      TRADUIT DU LATIN rAR


             J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS




                     SECONDE ÉDITION


                SAINT- AMAND (CHEU)
 Ala lihr3Ï1ic de LA NOUVEI.LE'"JÉnUSAl,EM, ohez PORTE. Li"r3ir~.

                              PARIS
               M. MINOT, rue MOllsieur-Ie-Prince, &lI.
           K. JUNG-TREDTTEL, Libraire, rue de Lille, 19.
                           LONDRES
    SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbury Street, Oxrol'd Slreel.
                         NEW-YORK
            NEW CHURCH BOOK-ROOM, 3"6,               Broa~"a!.


                              1860
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DU DIVIN AMOUR

                                1':1'




DE     J~A       DIVINE SAGESSE

                     (O(JVRAGE POSTHUME)



                               PAR



 EMMANUEL SWEDENBORG
                           TRADUIT PAR



            .J.-F.-E. LE BOYS DES GOAYS




                     SECONDE ÉDITION



                   SAINT-AMAND (CHER)

 A la librairie de LA NOUVELLE JÉRUSALEM, chez PORTE, Libraire.

                             PARIS

               M. MINOT, rue MOllsieur-le-Prince, 58.
           E. JUNG-TREUTTEL, Libraire, rue de Lille, 10.
                           LONDRES
    SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbllry Street, Oxford Street.
                         NEW-YORK
            NEW CHURCII nOOK-ROOM,       3~(j,   Broadway.

                              '1860
DU


              DIVIN AMOUR



   I. Dans le Monde,         On    saisit peu ce que c'est que l'a­
 mour, lorsque cependant c'est la vie même de l'homme. On
 en trouve une pl'euve évidente dans cette question qui sort com­
munément de la bouche: « Qu'est-ce que l'amour? )) Si on ne le
sait pas, c'est parce que l'amour ne se montre point devant l'en­
 tendement, et parce que l'entendement est le réceptacle de la lu­
mière du Ciel, et que ce qui vient dans cette lumière se montl'e in­
 tél'ieul'ement, car l'homme sait quelle chose il pense; c'est même
pOUl' cela que l'homme dit que telle ou telle chose est pour lui dans
la lumière de l'entendement; puis aussi, qu'il voit qu'elle est ainsi;
et enfin, qu'il pl'ie Dieu'de l'illustrer et de l'éclairer; c'est même de
la lumièl'e spil'ituelle, à laquelle cOI'respond la lumière natul'elle,
qu'au sujet de son entendement il dit qu'il voit, et que le sage de­
mande à Dieu d'être illustré et éclairé, c'est-à-dire, de comprendre;
puis donc que c'est l'entendement qui se fait voil' par la pensée, et
non l'amoUl', il en résulte que l'homme ne peut avoil' aucune idée de
I;amour, lorsque cependant l'amolli' est l'âme même. ou la vie de la
pensée; la pensée, si on lui enlève l'amour, languit et périt, comme
la fleul', si on lui enlève la chaleur; car l'amour échauffe, vivifie et
anime la pensée. Réfléchis attentivement et médite en toi-même,
s'il est possible que tu penses sans quelque affection appartenant à
j'amour, et tu découvriras en toi que tu ne le peux pas. De là il est
évident que l'amoul' est la vie {le l'entendement et de la pensée qui
en procède; et èe qui est la vie de l'entendement et de la pensée
qui en procède est aussi la vie de l'homme tout ent~~I', cal' c'est la
vie de tous les sens et la vic de tous les mouvements;· ainsi, c'est
la vie des organes par lesquels les sens et les mouvements existent:
que ce soit aussi la vie de tous les llutres viscères, on le 'el'l'a dans
()                        DU DIVIN AMOUR,
ce qui suit Si l'on ne sait pas ce que c'est que l'amour, c'est en­
core pal'ce que l'amour de l'homme est une vie universelle; pal'
 vie univel'selle, il est entendu la vie d~ns les très-s~llguliers; cal'
c'est d'apl'ès etlx qu'il est dit l'universel, comme ô'6ft d'apl'ès les
 parties qu'il est dit le commun; ce qui est ainsi universel n'est pas
perçu aull'ement que comme un; el sans une perception singulière
des singuliers, le un est obscul'; il peut être comparé à une lumière
très-blanche qui aveugle; tel est aussi l'Universel Divin dans les
très-singuliel's du Monde; c'est même pour cela que l'universel des
hommes est tellement ollscul', qu'il se montre, non. devaqt I.'œil
ouvert, mais seulement deva,nt l'œil fermé; cal' le tou~ d~ ~lond~
est une œuvl'e du Divin Arnoul' et de la Divine Sag~se, e~ la Sj-;
gesse dans ses très·singuliers est UDe lUmiè~e Divjne Ir4~~~lanch6
qui aveugle, ainsi qu'il a été dit.
    Il. Le Seigneur $eull1st J'amoul' même. paNC(J qu,'ii est lq
vie même; l'homme el t'Ange sent seulement des réc'piefl.I$~
Cela a été précédemment UIustré pal' plusieurs (l01lliidél1atiQns aux...
quelles il sera seulement ajouté que le Seigneur, parce qu1il est le
Dieu de l'Univers, est incréé et infini; mais l'homme e~ l'Ange
sont créés et finis; l'incréé et l'infini, c'est le Divin même en &Oi;
l'homme ne peut pas en etre fOl'mé, cal' il serait ainsi le Divin eQ
soi; mais il peut être formé de choses cl'éées et finies dans lesquelles
le Di'-in peut être et peut communiquel' sa vie, et cela pal' la cha­
leur et la lumièl'e qui procèdent de Lui comme soleil, PlU' consé­
quent de son Divin Amour; comparativement comme les germina­
tions de la terre, qui ne peuvent être fOl'mées de l'essence même du
soleil du Monde, mais qui le sont de choses clléées dont se compQSe
J'humus, dans lesquelles le soleil peut êtl'e pal' Sil cha.leu.l' et sa lu:­
mière et peut communiquer une sorte de vie. D'lIpl'ès cela, il est
évident que l'homme et l'Ange ne sont point en eux..,mêmes la vje,
Mais sont seulement des l'écipients de la vie. Il s'ensuit aussi qua
la conception de l'homme pal' le père n'est pas une .eonoepUoa de
la vie, mais est seulement la conception de I~ premi4re et de la.
Illus pure fOl'me pouvant l'ecevoir la vie, forme à laquelle comme à
une trame ou 'pl'emict' élément se joignent successivem.enl dans
 l'utérus, jusqu'à la dernière chose adéquale a9 Monde, les $ub­
 stances et les matières adaptées à la réception ùe la viCl.dans lelU'
 ordre et dans leur dcgré,
DU DIVIN AMOUR.                                    i
   Ill. Lfll)iej qui est te Divin Amour, est dmz.ç une forme.
  Le Divin Amollr, 'qui est la vie même, n'est pas ,siml)lemenl 1'8-
  mouqlffi'ais H est le Divin procédant, et le Divin procédant 'est ie
 Seigneur Lui-Meme. Le Seigneur, à la vérité, est dans le soleil qui
:appal'ail au,x Anges dans les Cieux, et d'où procèdent l'am9ur
  comme chalcUI' et la sagesse comme lumière; mai:s toujours est... i1
 :que 1''3mour avec la sagesse est aussi le Seigneur Lui·Même hors
  du soleil; la distante est seulement une apparence; carle Divin
  n'est pas dans l'espace, mais il est non-distant, comme il a été dit
  ci-dess'us; s'il appal'alt à distance, c'est pal'ce que le Divin Amour,
  tel qu'il est dans le Seigneur, ne peut êtfe reçu par aucun Ange,
  08'" il les 'Col'isumerait ; en effet, il est en soi plus ardent que le fell
 (lu soleil du Monde; c'est poul'quoi il 'est successivement diminué
 'Par des circonvolutions infinies, jusqu'à ce qu'il parvienne tempéré
  et accommodé i)our les Anges, et ces cii'convolutions sont en outre
  ",·oHées d'une nuée Mgère, pour qu'ils ne soient pas blessés par
 s'on ardeur, C'est. là la cause de l'apparence dè distance entre ~e
 Seigneur comme soleil et le Ciel où sont les Anges; néanmoins,
 le Seigneur est Lui-Même présent dans le 'Ciel, mais d'une ma·
 nière adéquate à la réception. La présence du Seigneul' n'est pas
 nonphls comme la pl'ésence de l'homme, qui remplit u'n espace;
 mais c'est ulle présence sans espace, consistant en ce 'qu'elle est
 dans les maxima (les plus grandes choses) et dans les minima
 (les plus petites choses); ain,si, c'est ,Lui-Même dans les 'maxima,
'et L'ui-Meme dans les minima" Je sais que cela peut difficilement
 êtl'e isaisi par l',homme, parce rqu'il peut difficilement des idées
 de sa pensée eloignel' les -espaces; mais,etla p~ut. être sa'isi par
 les Anges, dans les idées desquels les espaces sont nuls; la pensée
 spirituelle diffère en cela de la pensée naturellè. Puis donc que l'a-
·moU!' procédant du -SeigneUl' comme solëil est le Seigl)eur Lui-
 M'f!Jm'e, et que cet amour est la vie ~me, il s'ensuit 'que l'Amour
M~me, qui est la vie, est Homme, et'que pair coriséquent illcontlent
a,h)si ,dans ,la forme de !'>infini toutes et chacune des chOses qui sont
ellev. l'h'omme·. (Je sont là aussi des conséquences de ce qui a
été précédemhlcnt dit ,sur la 'ie de tous pal' le Seigneur, et .:sur sa
.pl'ovidenr,i~'sa Toute-Puissanr..e, sa Toute-Présence e~ sa Toute..
Sdl~nce, ,
8                        DU DIVIN AMOUR.
      IV. Cette {orme est la {orme de l'usage dans tout le corn·
  ple.'re. C'est parce que la forme de l'amour est la fOl'me de l'usage;
  en effet, les sujets de l'amoul' sont les usages, car l'amour veut
  f~!].leL!2!~ns, et les biens ne sont autre chose que les u~g.!l_s; et
  comme le Divin Arnoul' est infiniment transcendant, c'est pour cela
  que sa forme est la forme de iusage dans tout le complexe.
      Que ce soit en actualité le Seigneur Lui-Même qui est chez les
  Anges dans les Cieux et chez les hommes dans les terres, et en
  eux, et aussi conjoint à eux par amOUI', et qu'il soit en eux, en­
  core bien qu'il soit Lui...,Même incréé et infini et que l'Ange et
  l'homme soient cl'éés et finis, c'est ce qui ne peut être saisi pal'
  l'homme naturel, tant. que celui-ci ne peut, par illustration venant
 du Seigneur, êlre retil'é de l'idée naturelle au sujet de l'espace, et
  être par cela même dans la lumièl'e au sujet de l'essence spiri­
  tuelle"qui, considérée en soi, est I~J~Ivin[[Q~~dalLl_lllêl)Je accom­
  modé pOUl' chaque Ange, tant pour l'Ange du Ciel suprême que
  pour l'Ange dans les Cieux infiales, et aussi pour chaque homme,
  tant pou l'le sage que pOUl' le simple; car le Divin qui prQ...Q~ge du
  Seigneur est le Divin depui§ I~~_ premiers jusqu'aux derniers; les
                                          -_._,.... -....
                                                    ~----



  derniers sont les choses qui sont aussi appelées osseus~s, c'est-à­
  dil'e, la chair et l'os, Que ces choses aienl même été faites Divines
  par le Seigneur, c'est ce qu'Il a enseigné aux disciples, en disant
  qu'il avait la chail' et l'os, qu'un esprit n'a pas, ~ Luc, XXIV.
  39; - et néanmoins il est entré, les portes élant fermée$, et il est
  devenu invisible, ce qui prouve manifestement que les derniers de
  l'homme ont même été faHs Divins en Lui, et que par suite il y a
  correspondance avee les derniers de l'homme. Mais comment .~
  Di.vin, proc~!!!nt, qui est la vie même et unique, peut-il être dans
  les choses créées et finies, c'est ce qui maintenant sera dit: Cette
  vie ne s'applique pas il l'homme, si ce n'est seulement aux usag.es
  quLsont dans ces choses; le~~~g~s, considérés en eux-gllilles,
  s~llt spirJ.!..!!~s, et le~.!orm~ dê.l'usage, qui sont· les-membres, les
  organes et les viscères, sont natill'elles; mais toujours est-il que
1 ces formes sont des s~ies d'u~ge_s, tellement qu'il n'y a pas dans
  un seul memhre, dans un seul organe ni dans un seul viscère, une
  particule ou la moinùre partie d'une particule qui ne soit un usage
l dans une forme; la vic Divine s'applique all~~'lg~~ elix-mêmes,
DU DIVIN AMOUR.                               ~

  dans toutes les séries, et donne pal' ce moyen la vie à chaque fOl'me;
  de là vient à l'homme la vie qu'on nomme son Ame. Cette vérité
, paraît être, il est vrai, transcendante p~û~ïes hommes, ITiâi~elïë ne
  l'est pas pOUl' les Anges; néanmoins elle n'est pas au-dessQs!J~)~n­
  tendement_~_~mail1, parce qu'elle peut étre':yüë co~~e au tl'avers
  d'un treillis pal' ceux qui veulent voir: elle n'est pas au-dessus de
  mon entendement, qui est un entendement rationnel illustré.
      V. L'homme, dans le particulier, est dans une telle (orme.
  Cela peut être vu pal' ceux-là seuls qui examinent toutes les choses
  qui sont dans l'homme, Jlon-seulement avec un œil anatomique.
  mais aussi avec un œil rationnel; celui qui les examine en même
  temps avec un œil rationnel doit VOil' que tous les singuliers et t1'ès-
  singuliers y ont été formés d'après l'usage et pour l'usage; que
  chaque partie et chaque particule a llne fonction dans le commun;
  que l'usage commun, qui est le bien commun, regarde le très-sin-'-
   gulier comme soi-même en lui, et que l'écip,'oquement le très-sin-
   guliel' se regarde dans le commun: par ce moyen, toutes les choses
   qui sont dans le corps depuis la tête jusqu'aux plantes des pieds
   sont un, au point même que l'homme ignore absolument qu'il con-
   siste en tant de myriades de parties d'une fonction variée et di-
   verse. Pour illustrer cè sujet, je vais seulement examiner avec un
   œil rationnel la strllctUl'e des poumons et de la trachée: Les Pou-
   mons : Leur usage le plus commun est la respil'atioll, qui se fait
   en admettant l'air pal' le larynx, la trachée, les bronches et les ra-
   meaux dans les vésicules des lobules; par là ils s'étendent et sc
   l'essenent alternativement. Par là aussi ils produisent dans tout
   le corps organique et dans tous ses membres des mouvements ré-
   ciproques; car le cœUl' et le poumon sont, dans le corps tout en-
   tier, 1Sl§ d.eux sources de tous les mouvements communs, d'après
   lesquels toutes et chacune des choses sont conduites dans leurs ac-
   tivités et lems fonctions vitales. Les poumons aussi consocient la
   vie motrice volontaire, qui est dirigée par le cerveau, avec la vie
   motrice naturelle, qui est sous le gouvernement du cel"'elet. Leul'
   usage consiste même à disposer tous les viscères du COI'pS, surtout
   ses motoria qui sont appelés mllscles, pour que la volonté exé-
   cute ses mouvements d'une manière concol'dante. et sans rupture
    nulle part. Leur usage consiste anssi, non-seulement à concou-
                                                               2.
JO                       DLJ DiVIN AMOLJR.
 l'il' Mec lous les sons du langage et avec tous les sons du chant,
 mais même il les pI'oduire comme d'après un utérus. Lenr usage
«ollsiste encore il: recevoir en eux de [a Jla!'tie droite du cœur tout
 le sang du corps, il. le purifiel' de ses parlies visqueuses et pou­
dl't~uses ct il: les l'ejeter, et à lui fournil' des éléments nouveaux,
eomme aliments, pal' ['ail' qu'ils lil'ent, et pal' conséquent à le ren­
 voyer comme nouveau dans la cavité gauche du cœUI', changeant
ainsi le sang veineux en sang artérie[; ainsi, quant au sang, les
poumons le filtrent, en expulsent les humeurs, le réparent, le pré­
parent, et de plus ils purifient l'air, Outre ces usages drs l''tumons,
il y en a plusieurs autres, tant communs que parlioll!             ,el là
chaque pore et chaque lobule est consocié à toutes ses fonelions,
c'est-a-dire, il: tous ses usages, l'un de plus pl'ès et l'autre de plus
loin. La T7'aclzée: Voici ses usages: 1° Donnet' un chemin, pour
:lller et venir, à l'ail' (aul'is) et au souffle (onimis) des poumons,
et se prêtcl' il chacun de leurs divers modes d'agir, tant dans l'in­
spiration que dans l'expiration. 2° Purifier et corriger l'ail' tombé
dans les poumons, pOUl' qu'il n'influe rien de nuisible, et dilater
celui qui s'échappe pal' des vapeurs, et ainsi par des effœtuités l'en­
lacer et le pousset' dehors; et aussi en général puri fiel' de nouveau
les poumons des pituites visqueuses pal' des excrétions. 3° Sel'vil'
de colonne et de soutien au larynx et à l'épiglotte, DU s'adapter
entièl'ement à tous ses mouvements et i.t toutes les vibrations che­
 vl'otantes; disposel' les parois de son canal pour que l'air heurte,
 et étendl'e sa membrane pOUl' qu'en heurtant l'ail' frémisse, et ex­
 citel' aInsi avec rudesse un son que le larynx et la glolle fOl'ment,
 l:'est-à-dire, modifient en .chant ou en paroles; puis aussi humec­
 tcr continuellement le lal'ynx d'une rosée vaporeuse. 4° Donnet' des
 soins secourables à son voisin l'œsophage, et l'assister dans sa
 fonction de déglutition. 5° Introduire les mouvements alternes res­
  piratoires des poumons dans les parlies voisines, et pal' celles-ci dans
 eelles qui sont plus éloignées et dans les ùemières, il: sa VOil', dans
  l'œsophage, et pal' celui-ci avec le diaphragme, dans le ventricule,
  f~t ainsi ùans les viscères de l'abdomen, non-seulement dans le ca­
  cohile qui monte et dans la veine jugulaire qui descend, mais aussi
  dans les nerfs sympathiques du grand intercostal et dans le vagus,
 !!t renouveler' pUI' conséqnent la vie motrice du cor'ps, 6° Insinuer
DU DiVIN AMOUlt                                 11
ses frémissements sonol'es et ceux. du lal'ynx aux parties voisines,
et par celles-ci aùx pal'lies lés plus élevées et les plus basses, et
exciter le sang artériel à s'élever à la tête et au cerveau, et le sang
veineux à "ef1uer de la tête et du cerveau, et par une modification
commune l'éjouir et animer et pa,' conséquent l'enouvelel' la vie
sensuelle du corps. Outre cela, un mental doué d'entendement et
exercé dans les sciences peut, sous la direction de ('anatomie et
avec un œil observateul', s'instl'Uire et connailre pal' la l'achée et
en même temps par le larynx et les os de l'épiglotte, qui ne sont
 pas mentionnés ici, comment la nature module les sons et modère
 leurs nombres d'une manière articulée: il n'y a rien dans ce qui
 concel'ne l'acoustique, la musique et l'harmonie, quelque profondé­
 ment caché que ce soit, ni rien dans les verbérations et les frémis­
 sements d'un corps continu, ni dans les modifications d'un volume
 contigu ou de ('atmosphère, quelque profondément secret que cc
 soit, que le spirituel d'après la nature, ici "enant des intimes, lit
 rassemhle en un, et ne porte dans ces deux organes et en même
 temps dans ['oreille.
     Il ya de semblables arcanes dans tous les autres viscères, tant
 de la tête que du COI'pS, et encore plus dans ceux qui sont plus in-,
 térieUl'ement cachés et qu'aucun œil ne peut analyser; cal' plus une
 chose est intérieure, plus elle a de perfectioll, En Iii'] mot, la vie émi­
 nente de tout membre, de tout organe et de tout v'iscère, ou l'excel­
 lence de la vie, consiste en ce que rien ne soit propre à quelque par­
 tie, à moins que cela ne soit commun, et qu'ainsj ii y aU dal~~ha~e
 partie l'idée de l'homme tout e~Uel'. Cet arcane est ùonné comme
 un conclusum que l'homme est le complexe de tons les usages,
 quels qu'ils soient, tant clans le Monde purement spirituel que dans
 le Monde naturè1, et que chaque usage, d'après l'idée de l'univers
 en soi, est comme un homme, mais tel qu'esl J'usage, c'est-à-dire,
 la fonction de l'usage, dans le commun, L'homme tienl cela de ce
 qu'il est llll récipient de la vie procédant dn Seigneur', cal' la vie
 qui procède du Se~neur, est le complexe de tous les usages à - '       l'in­
  ~ni : en effet, le Seigneul' est le seul qni VIve en s9i; de là tout-ap­
  partient à s'a vic; et si cette forme de l'usage n'était pas infinie dan~
  le Seigneur, il rie pounait y aroir de forme finie en aucun homme,
      VI. L'homme, dans le c01l1rmm, (ost. dans /Ille tellejom;f,
12                      DU DIVIN AMOUR.
     Par les hommes, dans le sens Je plus commun, il est entendu tout
     le genre humain; dans un sens comml,ln, tous les hemmes à:@
     même royaume; dans un sens moins commun, les hommes d'une
     nîê~le ·Ilr<>Vinèe du royaume; dans un sens encore moins com­
     mun, les hommes d'une mêm~ ville; dans un sens pal'ticulier, les
      hommlls d'une même ma~son ; et dans un sens singulier, chaque
     homme; devant le Seigneul' tout le gelll'e humain est comme un
     seul homme; et lous c,eux d'un même royau!lle sont aussi cQ!!!m.e
     nn sel~!.om_me; pareillement lous ceux: d'une province; puis, tous
     ceux d'une ville, et aussi ceux d'une maison; ce ne sont pas les
     hommes eux-mêmes qui apparaissent ainsi ensemble, mais ce sont
  1 les usages chez eux; ils apparaissent ensemble con~me un homme

   parfait et beau ceux qui sont de bons usages, à savoir, ceu~ qui
      les font pal~e S~iKneur; ce so~tceux qui font les usage~poul' les
     usages, c'est-à-dire, ceux qui aiment les usages parce que ce sont
     Tés u;ages de la maison, de la ville, de la province, du royaume, ou
      de tout le globe: ceux, au contraire, qui font les usages, non pour
      les usages, mais pOUl' eux-mêmes seulement ou pour le monde
      seulement, apparaissent aussi devant le Seigneur, non comme un
      homme beau, mais comme un homme imparfait et difforme. De là,
      on peut "oir que le Seigneul' regarde les hommes du Monde un à
       un d'après l'us~g2, et en masse d'après les usages conjoints dans
   t la forme de l'homme~ Pal' '!§~g~s sont entendus les us~g~ de~ha­
   ! que fonction, qui appartiennent aU_Qevoir, à I:é~l!..de et al!J!~ail
       de celle fonction; ces usages sont les bonnes œuvres elles-mêmes
       en présence du Seigneur. Puisque tOU~~C21K 1:.unmêmUQEume
       apparaissent devanl le Seigneur comme un seul homme selon l'a­
       moUl' des usages, il est évident que tous les Anglais apparaissent
       devant le Seigneur comme un seul homme; de même tous les Hol­
        landais, tous les Allemands, tous les Suédois el Danois, et aussi
        les Français, les Espagnols, les Polonais, les Russes, mais @aque
      nalion selon ses usages; dans les royaumes, ceux qui aiment iëS
 " ( tiSi"ws 'rl~ l~~~ffices:' parce que .~'?E.!. de~~g~, apparaissent
    . ensemble comme un Homme-Ange; et ceux qui aiment les usages
l 1 de leUl'S offices pour les se'ul~oluptés séparées d'avec les usages
   L apparaissent ensemble comme un ho~~:.Q~ble : les négociants,
        dans l'Homme-Ange, sont. ceux qui aiment le commerce etlliment
Dll DIViN AMOUR,                              13
  r   les richesses pour le commerce, et qui en même temps toul'oent
  .  leurs regal'ds vers Dieu; mais, dans l'homme-diable, les négo-
      ciants son1 ceux qui aiment les l'ichesses et aiment le commel'ce
 ~ pOUl' le commerce seul; chez ceux-ci, il ya l'avarice, qui est la
   [ racine de tous les maux, maÎs elle n'est pas chez ceux-'Ià; car ai-
      mel' !Cs richesses seules, et non quelque usage au moyen des ri-
   r chesses, ou mettre les richesses au pl'ëiDier rang et le commerce
      au second, c'est le fait de l'avare; ceux-ci, il est vl'a'i, sont utiles
      au IlOyaume, mais 10l'squ'ils meurent, quand leul's richesses se "é-
      pandent dans l'usage public des négociants, l'utilité du l'oyaume
      par ces richesses est alol's une utilité pOUl' le l'oyaume, mais non
-1 f pour leur âme. En un mot, l'acqui~_ilion_ des l'ichess~ pal'~­
      merce pour les richesses seules est un commerce de JuifS, mais
l ( l'aCquisition des l'ichesses pal' le commerce poul'-le 'co;;mel'ce est
      un commerce de Hollandais; l'opulence n'est pas dangereuse pOUl'
      ceux-:ci, mais elle l'est pour ceux-là. On poul''oit, il est vrai, au
      bien de la république en y accumulant des richesses et en l'enri-
      chissant, mais on ne poul'Voit pas au bien de son âme.
         VU. Le Ciel est dans une telle {orme. Dans les ARCANES
      CÉLESTES, il a été montré que tout le Ciel a été comme divisé en
      provinces, selon les usages de tous les membres, ùe tous les ol'ganes
      et de tous les viscères du corps humain, et que dans les Cieux les
      Anges savent dans quelle pl'ovince sont telles ou telles sociélés;
      pal' exemple, quelles sociétés dans la province des yeu le , quelles
      dans la pl'ovince des ol'eUles, des narines, de la bouche et ùe la
      langue, et quelles dans la pl'ovince des ol'ganes de la génération;
      toutes les sociétés qui sont dans ces provinces correspondent abso-
      lument aux usages de ces membres, de ces ol'ganes et de ces vis-
      cères dans l'homme; c'est d'apl'ès celte cOI'l'espondance que tout le
      Ciel apparait devant le Seigneul' comme un seul homme, pareille-
      ment chaque province du Ciel et chaque société d'une (ll'ovince;
      c'est aussi d'après cette correspondance que IQus les Anges et tous
      les Esprits sonl hommes, absolument semblables aux hommes dans
      le Monde; et cela, parce que le Divin procédant du SeigneUl', qui
     -est la vie et la forme, est homme dans les maxima et dans les
      minima, comme il a été dit quelquefois. II a été question de celle
      cOl'l'espondancc dans le commun et le pal'liculiel', dans les ARCANt:5
1ft                      DU DIVIN AMOUH.,
CÉLESTES,   aux articles suivants: No' 3021, 3624 à 3629, 3636
à 3643, 3741 à 3745,3883 à 3896,4039 à 4055,4218 à
4228,4318 à 4331, 4403 à 4421, 4527 il. 4533,4622 à 4633,
4652 à 4660,4791 à 4805,4931 il. 4953, 5050à 5061,5171·
à 5189, 5377 à 5396, 5552 à 5573, 5711 à 5'727, 10030. ~
Pour que l'enfer soit aussi dans celle Corme, chacun y e3t contraint
à des travaux; mais comme ceux qui sont là font ces usages, non
pal' amour, mais par nécessiLé de nourt'iture et de vêtements, il en
résulte qu'ils apparaissent, il est vrai, comme un homme, mais
comme un homme-diable, ainsi qu'il vient d'êlre dit; voir, Cέ
dessus.
     VIIJ. Toutes les choses du Monde tendent aussi dune
I>emblable (orme. Pal' toutes les choses du Monde, il est entendu
les choses animées, tant celles qui marchent et rampellt sur la
tene que celles qui volent dans les' cieux, et celles qui nagent
dans les eaux; et il est aussi entendu les végétaux, tant les arbl'es
que les arbustes, les Heurs, les plantes et les herbes; mais les eauX:
et les malières de la lene sont seulement des moyens pou.!' leur gé­
 nél'ation et leur l)1'oduction.
     Pal' la création de "unil'er's, eL enlin par celle de la terre et de
 tout ce qui existe dans l'un et dans l'autre, on peut voir, mieux
 que pal' tout aulre moyen, que le Divin AmOllI', qui est la vie même
 et qui est le Seigneur, est dam; la forme des formes de tous les usa­
 ges, laquelle fOl'me est homme; car il n'y a pas pa,' création une
 seule chose SUI' la terre qui ne soit pour l'usage; tout le règne mi~
 liél'al est plein d'usages; il n'y a pas en lui un grain de poussièr'e,
 même le plus petit, qui ne soit pour l'usage: tout le règne végétal
 est plein d'usages; il n'y a pas un arbl'e, un planle, une f1eUl', ni
  une herbe, qui ne soit pour l'usage; bien plus, il n'y a rien dans
  l'arbre, dans la plan le, la fleur' et l'herbe, qui ne soit pOUl' l'usage;
  chaque chose, n'importe laquelle, est la forme de son usage: tout
  le règne animal est aussi plein d'usages; il n'y a pas d'animal, de­
  puis le vermisseau jusqu'au cerf, qui ne soit pour l'usage, eL qui
  ne soit aussi la forme de son usage: pareillement les autres choses
  qui sont au-dessus de la terre jusqu'au soleil: en un mot, chaque
  point d'une chose cl'Me et de celles .qui créent est ml usage, et
  même est dans une sél'ie ascendanle pal' un usage dans les prc­
DU    DIVl~    AMOUR.                            15
miers vers un usage dans les derniers, ainsi continuellemen~ pal'
un usage vers un usage, indice manifeste que le Créateur et le
Formateur, qui est le Seigneur, est le complexe inOni de tous les
usages, dans son essence l'amoul', et dans sa forme l'homme, en
qui est ce complexe, Qui peut jamais être assez insensé, s'il veul
examiner ces choses, quoique dans le commun sens, pour pensel'
qu'elles appartiennent à un soleil mort, et à la nature morte qui
provient de ce soleil?
   IX. Il Y a autant d'affec.tions que d'usage.s, Quete Divin
Amour soit la vie même, et que pal' suite l'amour chez l'homme
soit la vie, il y a plusieurs chose:: qui l'attestent; mais parmi les
enseignements qui l'attestent, le plus clair, c'est que 'l'espr'i t de
l'homme n'est ahsolument qu'affection, et que par suite l'homme,
apl'ès la mort, devient affection, affection de l'usage bon, s'il est
Ange du Ciel, et affection de l'usage mauvais, s'il est espl'it de
l'enfer; c'est de là que le Ciel a été distingué en sociétés suivant les
genres et les espèces d'affections, et. pareillement l'enrel' dans l'op­
posé; de là vient que, soit que l'on dise affections ou que l'on dise
sociétés dans le Monde spil'iluel, c'est la même chose; par les affec­
lions il est entendu les continuations et les dérivations de l'amour;
l'amoll1' peul être comparé à une fontaine, et les affections aux
ruisseaux qui en proviennent; il peut aussi être comparé au cœur',
el les affections aux vaisseaux qui en dérivent et qui .en sont la
conlinuation, et l'on sait que les vaisseaux qui lranspol'tent le sang
du cœur représentent en tout point leur cœur, de sorte qu'ils ell
sont comme les extensions; de là les cil'culations du sang à par'lir
du cœul' par les artères, et des al'tères dans les veines, pOUl' l'eve­
nir de nouveau au cœur; lelles sont aussi les affections, cal' elles
sont des dérivations et des continuations de l'amour, et produisent
des lisages dans des formes, el àans celles-ci elles s'a vancenl des
premiers des usages il leurs del'lliers, et reviennent pal' ceux-ci à
j'amour d'où elies procèdent: d'après cela, il est évident que l'af­
fection est l'amour dans son essence, et que l'usage est l'amour
dans sa forme. Il résulte de là que les objets ou fins des affections
sont des usages, et que pal' suite leut's sujets sonl des usages, et
que les formes mêmes, dans lesquelles elles existent, sont des effets
qui sonl leurs effigies dans lesquelles elle~ s'avancenl dp, la (in fll'(~-
16-:-:"- i"~             DU DiViN AMOŒ.
mièl'e à la dernière, et de la fin dernière à la première, et pal' les­
quelles elles exécutentleul'S_lI'avaux, leurs fonctions et leurs exel'·
cices. Qui ne peut voir, d'après cela, que la seule affection n'est
pas en elle-même quelque chose; qu'elle devient quelque chose en
ce qu'elle est dans un usage; que l'affection de l'usage n'est encore
qu'une idée, à moins qu'elle ne soit dans une forme; et que l'affec­
tion de rusage dans une forme n'est encore autre chose qu'une
puissance; mais que l'affection devient pour la première fois quel­
que chose, quand elle est dans l'acte; celui-ci est ce qu'on entend
par l'usage même, qui, dans son essence, est l'affection. Mainte­
nant, comme les affections sont les essences des usages, et que les
usages sont leurs sujets, il en l'ésulte qu'il y a autant d'affections
que d'usages.
    X. Il Y a des genres et des espèces d'affectiom et des dif­
férences d'espèces il l'infini; pareillement pour les usages.
On peut le voir' pal' le corps humain, pal' [e genl'e humain, pal' le
Ciel Angélique, et par le règne animal et le règne végétal; dans
chacun d'eux il y a des genres d'affections ou d'usages, des espèces
et des différences, en Ilombre qU'Ofl ne saul'ait exprimer, cal' il
n'est pas une seule chose qui soit la même qu'une autre; mais il y
a variété, et cette val'iété est partout distinguée en genres et en es­
pèces, et les genres et les espèces sont distingués en dift'érences, et
les différences sont en elles-mêmes infinies, parce qu'elles procèdent
de ['infini; qu'il en soit ainsi, chacun peut le voir d'après les faces
humaines, dont aucuue, depuis le jour de la cl'éation, n'est absolu­
lllent semblable il aucune autre, ni ne peut être semblable à aucune
de celles qui sel'ont créées pendant l'éternité; il n'y a pas non plus
dans le corps humain la moindre chose qni y soit semblable à une
autre: il en est de même des affections et de leurs usages~ Qu'il
Cil soit de même des affections et de leurs usages, j'homme l'ignore
si profondément, qu'il demande ce que c'est que l'affection, et ce
que c'est que l'amoul'; cela ne peut dOllc être illustl'l) 'l'uull'epal't
que du Ctel, où tous, d'après le Divin Amoul', qui est la lie même,
sont (les affeclions : Là, le Divin Amour, qui est la vie même, est
distingué en deux Royaumes, l'un dans leq,uel règne L'amour eri­
"cr8 le Seigneur, et l'autre dans lequel règne l'amour à l'égal'll du
prochain; l'amour envers le Seigneur enveloppe les usages (l quo
DU DIVIN AMOUR                               17
 (qui viennenl de la source), et l'amouI' à l'égard du pl'ochain enve­
loppe les usages ad quern (qui retournent à la source); le Divin
ArnoUl', qui est la vie même, est en ouu'e distingué en de plus pe­
tits royaumes qui peuvent être appelés provinces, et celles-ci le sont
de nouveau en sociétés, et les sociétés en familles et en maisons;
telles sont dans les Cieux les ùistinctions du Divin Amour en gem'es
et en espèces, et celles-ci de nouveau en leurs espèces qui sont en­
tendues pal' l'expression différences; si les affections sont ainsi
distinguées, et pareillement les usages, c'est parce que chaque
Ange est affection et aussi est usage. Comme dans l'enfer toutes
les choses sont en opposition a'ee celles qui sont dans.le Ciel, de
même aussi l'amour: L'amoul' diabolique, qui est la mOlt même,
est aussi distingué en deux royaumes, l'un dans lequel règne l'a­
mour de soi, l'autre dans lequell'ègne l'amour du monde; l'amoul'
de soi enveloppe les mauvais usages a quo (qui viennent de la
source), c'est-à-d,il'e, de soi, et l'amou]' du monde enveloppe les
mauvais lisages ad quem (qui retournent à leur source), usages
qui, parce qu'ils sont faits par soi, sont faits aussi pOUl' soi; car
tout amour retourne comme par un cercle à celui de qui il vient.
Cet amoul' diaboliqne est en outre distingué en provinces, et cellcs­
ci de nouveau en sociétés qui se subdivisent encore. Il y a, dans le
corps humain, de semblables distinctions des affections, et pareil­
lement des usages, parce que toutes les choses de l'homme, ainsi
qu'il a été dit ci-dessus, cOl'l'espondent à toutes les choses du Ciel;
le cœur et les poumons y cOI'respondent aux deux royaumes du
Ciel; les membres, les organes et les 'iscères y correspondent aux
provinces du Ciel, et les contextes de chaque membre, de chaque
ol'galle et de chaque vis,cère conespondent aux sociétés du Ciel;
comme ces choses, dans le commun et dans le pal'ticulier, sont des
nsages, et que les usages vivent de la vie, qui est l'amou!', leUl'
vie ne peut être appelée autrement que atfeclioiJ de l'usage. De
même qu'il en est du corps humain, et du Ciel, de même il en est
aussi de tout le genre humain, puisque celui-ci est, ainsi que le
Ciel, comme un seul Homme (levant le Seigneur, selon ce qui. a
<1éja été dit. Que les êtl'es animés ùe la terre et aussi ses végétaux
soient semblablement disLingués en genres et en espèces, et en dif­
férences tk genres et d'espèees, œla est notoire.
18                       DU DIVIN AMOUR.
    Il Ya dans le règne animal deux universaux, dans l'un sont les
bêles de la terre, el dans l'autre les oiseaux du ciel; il Ya aussi
dans le règne végélal deux universaux, dans l'un sonlles arbl'es à
fruits, dans l'autre les plantes à graines; d'après ceux-ci et ceux­
là, on peut encore voir qu'il y a des genr'es et des espèces d'affec­
tions, et des différences d'espèces à l'infini, et qu'il en est de même
des usages, puisque, comme il a été dit précédemment, les affec­
tions naturelles sont les âmes des animaux, et que les usages des
affections sont les âmes des végétaux.
    XI. 1t Y a des degrés d'affections et d'usages: II y a des
degrés continus et il y a des degrés discl'ets; les uns et les autres
sont dans toute forme, tant dans le MOllde spirituel que dans le
Monde natUl'el; tous les hommes connaissent les degrés continuS',
mais il y en a peu qui connaissent les degrés discrets, et ceux qui
ne les connaissent lias trébuchent comme dans des ténèbres, lors­
qu'ils cherchellt à découvrir les causes des choses. Ces degrés ont
été, les uns et les autres, expliqués dans le Traité DU CIEL ET DE
L'ENFER, N° 38. Les degrés continus, que tout le monde cannait,
sont comme les degrés de la lumière à l'ombre, ùe la chaleur au
fl'Oid, du rare au dense; un tel degré de la lumière, de la chaleur,
de la sagesse et de l'amour, existe dans chaque société du Ciel, au
dedans d'elle; ceux qui y sont au milieu sont dans la clarté de la
lumière plus que ceux qui sont dans les derniel's; selon la distance
du milieu la lumière décrot! jusqu'aux derniel's, pareillement la
sagesse; ceux qui sont au milieu ou au centre de la société salit
dans la lumièl'e de la sagesse; mais ceux qui sont dans les demiers
du Ciel ou dans les périphéries sont ceux qui sont dans l'omhre de
la sagesse et qui sont simples; il en est de même à l'égal'd de l'a­
mour dans les sociétés; les affections de l'amoul' qui constitucnt la
sagesse, et les usages des affections qui constituent la vie de ceux
qui sont dans ces sociétés, décroissent continuellement depuis le
milieu ou le centl'e jusqu'aux derniers ou aux périphéries: ce son t
là les degrés continus. Mais les degrés discrets sont tout à fait dif­
férents; ceux-ci vont, non pas dans la surface vers les côtés alen­
tour, mais du plus haut au plus. bas; aussi sont-ils appelés de­
grés descendants; ils sont discrets comme sont les causes efficientes
et les effets, qui deviennent il leur tOUl' dlicienls jusqu'à l'effet der­
DU DIVIN AMOUR.                                 19
 nier; ils sont aussi entl'e eux comme la force productrice est aux
 forces produites, qui deviennent à leur tour productrices jusqu'à la
 dernière chose produite; en un mot, ce sont des degrés de forma­
 tion de l'un par l'autre; ainsi, depuis le pl'eroie.' ou le suprême
                                                                            ,
 jusqu'au dernier ou l'infime, dans lequel la fOI'mation subsiste;
 aussi sont-ils des antérieurs et des postérieurs, cal' les supél'ieurs
 et les infél'ieul's sont ces degrés. Toute création a été faile. par ces
 degrés, et toute production est pal' eux, et pareillement toute com­
position dans la nature du Monde, cal' si tu développes un composé
quelconque, tu ven'as que là l'un vient d'un autre, jusqu'à ('ex­
 trême, qui est le commun de tous; les trois Cieux Angéliques ont
été distingués entre eux par de tels degrés, c'est pourquoi l'un est
au-dessus de l'autre; les intérieurs ùe l'homme, qui appartiennent
à son mental, ont aussi été di~tingués entre eux par de tels degrés;
 pareillement dans les Cieux des Anges el dans les intérieurs. des
hommes, la lumière qui est la sagesse, et la chaleur qui est l'a­
moul'; pareillement la lumière même qui est procédée du Seigneul'
comme soleil, et aussi la chaleul' même qui pal' suite en -procède;
c'est pourquoi la lumière dans le troisième Ciel est si resplendis­
sante, et la lumière dans le second Ciel est d'une blancheur si
éclatante, qu'elles surpassent mille fois la lumière du midi dans le
Monde; pareillement la sagesse, ear la lumière et la sagesse clans
le Monde spirituel sont dans un pareil degré de perfec.lion; il Ya
donc de semblahles degrés d'affections, et comme il y en a pOUl'
les affections, il y en a aussi pour les usages, cal' les usages sont
les sujets des affections. En outre, il faut savoir que .dans toute
fOI'me, tant spirituelle que naturelle, il y a des degrés tant disc/'ets
que continus; sans les degl'és discl'els, il n'y a pas en elle d'inté­
rieur qui constitue la cause ou l'Ame, el sans les degrés conlinus,
elle n'a pas d'exlension ou d'apparence.
    XII. Chaque usage tire sa 'Cie du commun, et du commun
influent les choses nécesutires, utiles et agréables à la vie,
selon la qualité de l'usage et la qualité de SOI! affection. C'est
un arcane qui n'a pas encore été découvert; il s'en manifeste, il est
vrai, quelque chose dans le Monde, mais non dans une telle clarté,
qu'on puisse VOil' que c'est ainsi; en effet, dans le Monde, chaque
homme l'eçoit du commun les choses lJtcessail'es, utiles et agl'éa­
20                         DU DIVIN AMOUlt
  bles à la viel selon l'excellence et ('étenùue de son administl'ation.
  Quelques-uns sont récompensés d'après les communs j ql!elques
  autres sont enrichis d'après le commun; le commun est comme uil
  lac d'où coulent les récompenses, et d'où coulent les richesses; les
  usages et les exel'cices, qui appartiennent à l'affection, les déter­
  minent et les produisent; mais cependant on ne peut pas en con~
  clure qu'en eux-mêmes les usages soient tels, parce que.. dans le
  Monde, les méchants sont quelquefois récompensés et tnrichis de
  même que les bons, ceux qui ne l'emplissent point d'usages, ou
  même qui en font de mauvais, de même que ceux qui en font de
  bons; il en est autrement dans le Monde spirituel, où les usages sont
  mis à nu, et où il est découvert de quelle origine ils sont, et dans
  quel lieu ils sont dans l'homme spil'ituel, qui est le Seigneur dans
  le Ciel; là, chacun est récompensé selon l'efficacité de l'usage, et
  en même temps selon l'affection de l'usage; on n'y tolère aucun oi­
. sif, point de fainéants quù coul'ent çà et là, point de paresseux qui
  se vantent des études et des travaux des autres; mais chacun doit
  être actif, courageux, empressé l et diligent dans sa fonction et dans
-son commerce, et chacun place l'honneur et la l'éCOltlpense, non au
  premier, mais au second ou au troisième rang. C'est d'après cela
  qu'influent chez eux les choses néèessair'es, utiles et agl'éables à la
  vie; si elles influent du commun, c'est parce qu'ils ne tes acquiè­
  J'ent pas comme dans le Monde, mais elles existen't il l'instant
  même et sont données gl'atuitement par le Seigneur; et comme il
  y a dans le Monde spirituel une communication et une extension de
  toutes les pensées et de toutes les affections, et que dans le Ciel la
  communication et l'extension des affections de l'usage sont en raison
  de leur qualité, et comme tous ceux qui SOllt dans les Cieux sont
  affectés et réjouis pal' les usages, voila pourquoi les choses néces­
  sail'es, uliles et agréahles à 111 vie refluent et reviennent en abon­
  dance dans fe centre des usages de la vie, et comme fruils de l'usage
  dans celui qui fait l'usa'ge. Les choses nécessail'es à la vie, qui sont
  données gl'atùitement par leSeigneul'! et qui existent en un instant,
  sont la nonrriture, le vêlement et l'habitation, lesqHelles correspon­
  dent absolument à l'usage dans lequel est l'Ange; les choses utiles
  sont celles qui sel'veiJt à ces trÔis et qui lüi procul'ent de la satisfac­
  tion; ce sont en outl'e di!l'él'ents objets sur la lable, sul' les vêlements
DU DIVIN AMOUR.                                  21.
 et dans la maison, objets dont la beauté est en raison de l'usage, et
  la splendeur en raison de ses affections; les choses agréabies sont
  celles que lui procurent ses relations avec son épouse, ses amis, ses
  consociés, qui tous l'aiment et qu'il chérit lui-même; cet amour,
  qui est mutuel et réciproque, vient de toute affection de l'usage.
  S'il y a de telles choses dans le Ciel, c'est parce qu'il y en a de
  telles dans l'homme, cal' le Ciel correspond à toutes les choses de
  l'homme; l'homme qui est dans l'affection de l'usage, d'après l'u­
 sage ou pour l'usage, est aussi le Ciel dans la forme la plus petite;
  il n'y a pas dans l'homme un seul membre, ni dans un membre
  une seule partie qui ne tire du commun ses besoins nUlritifs, ses
  plaisirs; là, le commun pourvoit au besoin des parties selon l'u­
 sage; tout ce que l'une ex ige pour son œuvre y est attiré des par­
  ties voisines, et par celles-ci aussi de leurs voisines, ainsi de la to··
  talité; et elle pal'eillement communique du sien aux aUlres, selon
  le besoin; il en est de même dans ['homme spil'ituel qui est le Ciel,
  parce qu'il en est de même dans le Seigneur. On voit pal' là que
 chaque usage est représentatif de tous les usages dans tout le corps,
 et qu'ainsi dans chaque usage il y a une idée de l'univers, et d'a­
 près cela une image de l'homme; d'où il résulle que l'Ange du
 Ciel est homme selon l'usage, et, bien plus, que l'usage est homme­
 Ange, s'il est permis ici "de s'exprimer spirituellement.
     XIII. Autant t'homme est dans l'amour de L'usage, au­
 tant il est dans l'amour du Seigneur, autant il l'aime et
'aime le prochain, et est homme. D'après l'amoOl' des usages
 nous appl'enons ce qui est entendu par aimer le Seigneur et aimel'
 le pl'ochain, et aussi ce qui est entendu par être dans le Seigneur
 et être homme; pal' aimer le Seigneur, il est entendu faire des
 usages d'après Lui et pour Lui; par aimer le prochain, il est en­
 tenrlu faire des usages pOUl' l'Église, pOUl' la paIrie, pour une so­
 ciété humaine et pOUl' le concitoyen; par être dans le Seigneur, il
 est entendu être à l'usage; el par être homme, il est entendu faire
 d'après le Seigneul' des usages au prochaiu pOUl' le Seigneur. Que
 par aimer le Seigneur il soit entendu fail'e des usages d'après
 Lui et pour Lui, c'est pal'ce que tons les bons usages que l'homme
 fait "iennent du Seigneur; les bons usages sont les biens, el l'on
 sait que les biens viennent du Seigneur; et aimer', c'est. fail'e, car
22                        Dl] DIVIN AMOUR.
 ce que l'homme aime, il le fait; pel'sonne ne peut aimer le Sei­
 gneur autrement, car les usages, qui sont des biens, viennent du
 Seigneur, et par suite sonl des Divins, et bien plus sont le Sei­
 gneur Lui-Même chez l'homme; ce sont ,là les choses que le Sei­
 gneUl' peut aimel'; il ne peut êlre conjoint par amour à aucun des
 hommes si ce n'est par ses Divins, pal' conséquent il ne peut donner
 autrement à l'homme la l'acuite de L'aimer; car l'homme ne peut
 de soi-mOrne aimer le Seigneur; c'est le SeigneUl' Lui-Méme qui
 l'attire, et Se le conjoint; c'est pourquoi aimel' le Seigneur comme
 une personne, et non les usages, c'est L'aimel' de soi-même, ce
 qui n'est pas aimer. Celui qui l'ail· les usages ou les biens pal' le
 Seigneur, fait aussi les usages et les biens pour le Seigneur: cela
 peut êll'c illustré par l'amoul' céleste dans lequel sont [es Anges du
 tl'oisième Ciel; ces Anges SO/lt dans l'am ou l'· envel's le Seigneur
plus que les Anges des antl'es Cieux; les uns et les autres savent
qu'aimer le Seigneur n'est pas autre èhose que faire les biens qui
sont des usages; ils disent que les u:;ages sont le Seigneur chez
eux; pal' usages ils entendent les usages et les biens du ministère,
de l'administration, de la fonction, tant chez les prêtres et les ma­
gistrats que chez les commerçants cl chez les ouvriel's; les biens qui
ne découlent pas de leul's emplois, ils les nomment aumônes, bien­
l'ails et gl'atuilés, et non pas usages. Que pal' m'mer le prochaill,
il soit entendu faire des usages pour l']~glise, pour la patrie, pour
une société et pOUl' le concitoyen, c'est parce que ceux-là sont le
prochain dans le sens large et dans le sens strict; eux non plus'
né peuvent être aimésaulrement que par dès usages qui appar­
tiennent à l'emploi de chacun; le prêtre aime l'Église, la patrie,
une société et le conciloyen, ainsi le prochain, s'il enseigne et con­
duit ses auditeurs par zèle pour leuI' salut. L'administl'ateur prin­
cipal et ceux Qui sont sous ses ordres aiment l'f~glise, la patrie,
uue société et le concitoyell, ainsi le prochain, s'ils l'emplissent
leUl's fonctions pal' zèle pOUl' le bien commun; les juges, si c'est
par,zèle pour la justice; les négociants, si c'est pal' Ull zele de sin·
cérité; les ouvriers, si c'est pal' dl'oitul'e; les domestiques, si c'est
pal' fidélité; et ainsi des autres: 10l'sque chez les uns el chez les
autres il y a fidélité, droiture, sincél'ité, justice el zèle, il y a amoul'
de ces :usages d>apl'ès le SeigneUl', c't d'après Lui il y a en eux
DU DIVIN AMOUR.                               23
amour du prochain dans le sens lal'ge et .dans le sens stl'ict, car qu i
est-ce qui, étant de cœur fidèle, droit, sincère, juste, n'aime pas J'É­
glise, la patrie et le concitoyen? Maintenant, d'après ces considé­
rations, on voit que pal' aimel' le Seigneur il est entendu faic'e des
usages a quo (qui viennent de la source) ; que par aimer le pro­
chain il est entendu faire des usages ad quem (qui retournent à la
source); et que propter quem (polir qui), c'est pOUl' le prochain,
pour l'usage et pour le Seigneur; et qu'ainsi l'amolli' l'etollrne à
Celui même de qui il pl'ocMe, et que tout amour a quo retourne
pal' l'amour ad quem à l'amour a quo; ce retour constitue son
réciproque, et l'amolli' va et revient continuellement par des faits
qui sont des lisages; cal' aimer, c~est faire; en effet, si l'amOllI' ne
devient un fait, il eesse d'être amouI'; car le fait est l'effet de· sa
fin, et c'est ce en quoi il existe. Autant l'homme est dans l'a­
mour de l'usage, aulant il est dans le Seigneur: c'est parce
qu'il est autant dans l'Égli~e et autant clans le Ciel, et que l'Église
et le Ciel sont pal' le Seigneur comme lin seul homme, dont les
fOl'mes, qu'on nomme organiques sllpél'ieures et inférieures, et
aussi intérieures et extérieures, sont constituées par tous ceux qui
aiment les usages en les faisant; et les usages eux-mêmes compo­
sent cet homme, parce que c'est un homme spil'ituel qui est con­
stitué non pal' les personnes" mais par les usages qu'elles font:
toujoul's est-il que là sont tous ceux qui reçoivent du Seigneur l'a­
moul' des usages, et ce sont ceux qui les font pour le prochain,
pour les usages et pour le Seigneur; et comme cet homme est le
Divin procédant du Seigneur, et que le Divin procédant est le Sei­
gneur dans J'ltglise et dans le Ciel, il s'ensuit qu'eux tous sont dans
le Seigneur. Si ceux-lit sont homme, c'est parce que tout usage
qui sel'l de quelque manière au bicn commun ou public est un
homme beau et parfait selon la qualité de l'usage et en même temps
selon la qualité de son affection; cela vient de ce que, dans chacune
des choses qui sont dans le corps humain, il y a d'apl'ès son usage
l'idée du tout; cal' chaqne chose y regarde le tout comme son ex
quo (ce dont elle procède), et le tout la regarde en soi comme son
pel' quod (ce par quoi il s'agit) ; d'apl'ès cette idée du tout dans
chacune des choses, il y a que chaque usage y est homme, lant dans
les petites parties quc dans les grandes, et qne la forme organique
2ft                      DU DIVIN AMüUlt
est dans la partie comme dans la totalité; hien plus, les parties de
parties, qui sont intérieUl'es, sont hommes plus que les composées,
parce que toute perfection devient plus grande vers les intérieurs;
car toutes les fOl'mes OI'ganiques, dans l'homme, ont été composées
d'apl'ès des formes intérieures, et celles-ci d'après des formes en­
core plus intérieures, jusqu'aux intimes, pal' lesquelles existe la
communication avec toute affection et toute pensée du mental de
l'homme; en effet, le mental de l'homme dans chacune de ses
choses s'étend dans tout ce qui appartient à son corps; son excur­
sion est dans toutes les choses du corps, cal' il est )a forme même
de la vie: s'il n'y avait pas un COI'PS pOUl' le mental, l'homme ne
serait ni un mental, ni un homme; c'est de là qtle la décision et
l'assentiment de )a volonté de l'homme sont déterminés à l'in­
!ltant, et produisent et déterminent les actes, absolument comme si
la pensée elle-même et la volonté étaient en eux et non au-dessus
d'eux. Que pal' sou usage chacun des plus petits degrés dans
l'homme soit homme, c'est ce qui 'De tombe pas dans l'idée natu­
relle, comme cela tombe dans l'idée spirituelle; dans l'idée spil'i­
tQelle, l'homme n'est pas une personne, mais il est un usage; car
l'idée spirituelle est sans l'idée de la personne, comme elle est sans
l'idée de la matièl'e, de l'espace et du temps; c'est pourquoi, lors­
qu'un Ange en voit un autre dans le Ciel, il le "oit, à )a vérité,
comme homme, mais il pense à lui comme usage; et même l'Ange
par la face appal'aH selon l'usage dans lequel il est, et son affection
fait la vie de sa face; d'après ces explications, on peut voil' que
chaque usage bon est en forme un homme.
    XIV. Ceux qui s'aiment par-dessus toutes chous, et qui
aiment le monde comme eux-mêmes, ne sont ni homme.ç, ni
dans le Seigneur, Ceux qlli s'aiment et aiment le monde peuvent
même faire de bons usages, ct ils en font aussi; mais, chez eux,
les affections de l'usage ne sont pas bonnes, cal' elles viennent
d'eux-mêmes et non du Seigneul', et elles sont pour eux-mêmes
et non pOUl' le prochain; ils disent, il est vl'ai, et ils persua­
dent qu'elles sont pOUl' le prochain, entendu dans le sens laI'ge
ct dans le sens strict, c'est-à-dire, pOUl' l'Église, pOllr la patrie,
 pour une société et pour les concitoyens; quelques-uns même osent
 dil'e qu'elles sont pOlll' Dieu, parce qu'ils ont agi d'aJ1rè~ ses com­
DU DiVIN AMOUR,                                 25
  mauùelllents ùalls la Pal'ole, el aussi qu'elles viennent de Dieu,
  paree que ce sont ùes biens, et que tout bieu est ùe Dieu, lorsque
  cependant les usages qu'ils font sont pOUl' eux-mêmes parce qu'ils
. viennent d'eux-memes, et pOUl' le pl'oenain afin qu'ils l'eviennelJL
  SUI' eux-mêmes; ils sout connus et distingués de ceux qui t'ont les
  usages d'aprèS le SeigneUl' pOUl' le prochain, entendu dans le sem;
  large ètdans le sens stl'ict; en ce que dans chaque chose ils se con-
  sidèrent eux et le monde, en ce qu'ils aiment la réputation -pour
  différentes tins, qui sont des usages ù'après ellx-medies; ils lI'OIlt
  même de l'affection pOUl' les usages qu'autant qu'ils se voient' Jau:!
  ces usl:lges eux et ce qui leUl' appal'tieut; en outi'e, lems plaisirs
  sont tous des plaisil's ÙU COI'pS, et ils rechel'chelll ceux qui viennent
  du moude; on peut voil' quels ils sont par cette comparaison: ELix-
  mêmes sont la tete j le monde est le corps; l'Église, la patrie, les
  concitoyens, sont les plantes des pied~ j et Dieu est la chaussure;
  mais pour ceux qui aiment les usages U'après l'amoul' ùes usages, li:
  SeigneUl' est la tète; l'Église, la patl'ie, les concitoyens, qui cOlisti~
  tuent le p,'ochain, soutle corps jusqu'aux genou! j le moude, ce S'om
  les pieds depuis les genoux jusqu'aux plantes, et eux-mèmes sont
    es piailles des pieds cbnvena1llement ctlàussées j flal' la on voit que
  les uns sont absolument il l'inverse de~ autl'es, el qu'il n'y a ritm
  de l'homme en ceux qui font l des uSàges d'apl'èS eux.-mêmts ou
  d'apl'ès l'amoul' de soi, Il y à deux origines ùe tous les amoul's d
  de toules les alt'ections;, l'une vient du Soleil ùu Ciel, qui est le PU't'
  amouI'; l'aulfe, du so'ieil du Monùe, qui est pur feu. Ceux 4ui ti-
   l'ent du Soleil du Ciel l'amom' sont spiriluèls et vivanls, el le Sei-
  gneuI' les élève au-dessus de leuj' Ill'opl'e; Illais ceux qlfÎ lil'Crit uu
  soleil du l'vlonùe l'amOlli' sont naturels et lllorts, ·el se plougenl
  ù'cux-mêmes dans leUl' pl'Opl'e, d'où ill'ésulte qu'ils voient fa na-
  lUl'e seule dans tous les objets de la vue; et, s'ils l'econuaissC)JL
  Dieu, c'est de 1louch~ el non de cœur; ce sonl eux qui sont tlnlen-
  llus dans la Pal'ule pai' les aUOl'ateul's UU suleil, de la lune et de
  tOlite l'al'mée des cieux j ils apparaissem, il est vl'ai, cOlllme ues
  llOmmes dan~ le Monùe spil'iluel~ m,lis comme des monsl ..b a la
  lumière du Ci(~1 ~ el leuI' vie leul' pal'ait a eux comme la vie, mais
  aux Anges comme la mon; pal'mi eux, il en est plusielll's Ilui ont
   été considérés comme érudits dans le Monde; el, ce qui m'a très-
                                                                  J.
26                       DU DIVIN AMOUR,
souvent étonné, ils se Cl'oient sages, parce qu'ils atll'ihuent lout il.
la nature et à la prudence, et ils regarden~ les autres comme des
simples.
    XV. L'homme n'est pas d'un mental sain, si l'usage n'est
pas son affection ou son occupation. Il y a en l'homme une
pensée externe, et il y a en lui une pensée intel'De; l'homme est
dans la pensée externe lorsqu'il est en société, soit qu'alors il
écoute, soit qu'il parle, soit qu'il enseigne, soit qu'il agisse, et
aussi lorsqu'il écrit; mais le menlal est dans la pensée inteme lors­
qu'il est à la maison et qu'il replace dans son affection intél'ieure
les questions traitées; cette pensée de son espl'il est la pensée propre
en soi, tandis que la précédente est la pensée p.'opre de son espl'it
dans le corps; elles restent l'une et l'autre chez "homme a,près ·Ia
mort, et alors on ne sait pas quel est l'homme, avant que sa pensée
exteme lui soit enlevée j car alol's la pensée parle et agit d'après
son affection. L'homme qui est d'un mental sain verra et entendra
àlors des choses merveilleuses; il entendra et 'erra que heaueoup
tIe ceux qui, dans le Monde, ont padé avec sagesse, prêché avec
capacité, enseigné avec érudition, écrit avec savoir, et agi même
avec prudence, dès que l'exteme de leur mental est enlevé, pensent,
padent et agissent avec extravagance comme les maniaques dans
le Monde; et, ce qui est élonllant, ils se croient alol's plus sages
que les autl:es. Mais pour qu'ils ne restent pas longtemps dans l'ex­
travagance, ils sont remis de temps à autre dans les exter'nes, et
par ce moyen dans la vie civile et morale dans laquelle ils ont été
dans le Monde: quand, dans les sociétés où ils sont et dans le
 Ciel, le souvenir de leurs folies leur est donné, ils voient aussi eux­
 mêmes et avouent qu'ils ont padé avec extravagance et agi avec
 folie; mais toujours est-il qu'aussitôt qu'ils sont l'emis dans leul's
 intérieurs ou dans les propres de leur esprit, ils dél'aisonnent
 comme précédemment; ils ont plusieurs folies qui reviennent à
 ceci: Ils veulent dominer, voler, commettre adultère, hlasphémel',
 faire du mal, mépriser l'honnête, le juste, le sincèl'e, et tout 'rai et
 tout bien de l'Église et du Ciel, les rejeter et s'en moquel'; et, ce
 qui est encore plus étonnant, ils' aiment cct état de leur esp~it; en
 effet, on en Il éprouvé plusieurs pour savoil' s'ils préféraient pensel'
 sainement ou follement, et l'on a découverlqu'ils préféraient pen­
DU })IVIN AMOUlt                              1.7
!1er follement; on a'aussi dévoilé la cause d'un tel état; c'est qu'ils
s'étaient aimés et avaient aimé le monde pal'..desslJs toutes clioses,
c'est qu'ils ne s'étaient a.ppliquésauXi· usages que pour l'honnelll'
et le lucre, el qu'ils avaient préféré les plaisirs du corps aux plhi':'
sirs de râme ; ils avaient été dans le l'l'onde d'un tel caraCtère,
que jamais ils n'avaient pensé sainement, si ce iI'est pendant qu'ils
se tl'ouvaient en société avec·des hommes ;Ie seul s6ulagement qui
 puisse être d0nné à· leUl' folie,' c'est de· les envoyel' en enfer polir y
 faire des ~ravau~ sous' la direction d'un juge; tantqù'ils sont 'Occu­
 pés à tl'availler, ils ne dél'3lisonnent paS, car~les t1l avallx"dont'ns
 s'occupent les tiennent comme en pr,ison et· dans 'dès liens pdlll'
 qu'.ils ne se jettent .pas' dans les délires Mleurs'cupidirés ; lil, ils
 travaillent pOUl' la nourrilul'e, le vêtement et le lit, ai'rfsi ma'lgré
 ~ux par nécessité, et Iiori Iibrenienl par 'affection, Au 'contraire,
 tous ceux.qui, dans le Monde, ont a'imé les usages; 'et lés' ont faits
 pal' amour des'usages, peilsent sainement ·dans leur esprit, et lem'
 esprit pense sainement dans le COl~pS, car cèlre pensée intérieure
 est aussi, la pensée extérieure, et le langage est par' ce1ie'-ci d'après
  c~lIe-la, eL. aussi lem' action; l'affèction de l'usage a'l'etenu en elle
 leur mental, et ne permet pas qu'ils s'abandonncù'l il des frivolités,
 à des choses lascives et déshonnêtes, à des extravagances et'à:des
  ruses, ni qu'ils soient les jouets de diverses ''CoilvditisdS; ceux-la
  après la mort devienl1ent semblables; leurs mentais sont ,en eu'x­
  mêmes angéliques, et,lOl'sque la pensée extérieure est 'enlevée, il:;
  deviennent spirituels et Anges, et sont a'insi des récipients' de la
  sagesse céleste qui procède du Seigneui'.Mairitenant; d'après ces
  considérations, il est évident que l'homme n'est pas d'uu mental
  sain, si l'usage n'est pas son affection ou son occupation,
     XVI. Tout homme est une affection, et ily a autant d'aF
  rections diverses qu'il y a d'hommes qui sont nés et qu'il Y
  en a qui naitront il éternité, On peut principalement le voil: pal'
  les Anges du Ciel et pal' les Espl'its de l'enfer, qui tous sont des
  affections; les Espt'its de l'enfer, des affections mauvaises qnisont
  des convoitises; et les Anges du Ciel, des affeeti6ns bonnes, Si
  10ut homme est une affection, c'est paroe cjlie sa vie esta'motlr, et
   que ce sont les continuations et les dél'ivations de l'amour qui
   sont appel~es affections; c'esl poul'quoi les affections en elles­
28                           DU DiVIN AMo.Un,
mêmes sont auss.i des amours, mais des amOUl'S SUbOI'dooll~ à l'a­
mour commun, comme il leur maître ou à leur chef; ainsi, puisque
la vie elle-méme est amOUI', il s'ensuit que toutes .et chacune des
choses de la vie sont des affections, et que pal' conséquent l'homme
lui -même est une affection. Qu'il en soit ainsi, la plupal't des hom­
mes dans le Monde s'en étonnel'ont; qu'ils s'eo étonnel'ont, il m'a
été donné de le savoir de la bouche de tous ceux qui viennent du
Monde natul'el dans le Monde spirituel; je n'en ai pas enCOl'e
U'ouvé un seul qui sllt qu'il était une atrectiQn ; bien plus, il y en
avait peu qui sussent ce que c'était qu'une affection; et. quand jtl di­
sais que l'nffection était l'amoul' dans sa continuité et· dans sa dêî'i­
vatioD, ils demandaient ce que c'était que l'amoul', disallL que l'a­
moul' est dans la nature des choses, parce qu'ils perçoivent ce que
c'est que la pensée, mais non ce que c'est que l'aft'ection, pal' l'a rai­
sou que celle...,ci, personne ne la perçoit ainsi; ils disaient en aVoÎl'
connaissance par l'amoul' d'un fiancé avant le mariage, pal' l'amoul'
~'une mère envel's son enfant, et un peu aussi pal' l'amoul' d'un pèl'e,
10l'sque ceux-ci embl'assent leuI' fiancée ou leul' enfant; quelques­
uns même au lieu d'une fiancée parlèrent d'une coul'tisane : al)I's je
 leul' dis que la pensée o'est absOlument rien pal' elle-même, ruais
 qu'elltl est quelque chose par l'affection qui appartient à l'amoul'
 de la vie de l'homme, parce que la pensée existe d'après raffec­
 tion, comme la chose formée existe d'après celle qui l'a fOI'mée, et
 que si l'on perço,it la pensée et non l'affection, c'est pal'ce que l'on
 llerçoit la chose formée et non celle qui fOI'me, de même que l'on
  perçoit le corps pal' ses sens et nQI) J'âme; et comme ils a~'aient été
  étonnés de ce que je leur avais dit, ils en fUl'ent ins~1'Ilits de nouveau
  par plu:-ieurs expériences; pal' exeœple, que toutes les choses de
  la pensée viennem de l'affection et sont selon l'atlèctioll; qu'ils lie
  I)OutaielH pellsel' sans clic, ni en opposition avec elle; que 'chacun
  e~t lei qu'esl son affeclion, el que c'est pOUl' cela que k>us sont
  exarilinés d'après leul' affection, el que personne ne l'est d'apr~
  son langage; cai' le lallgage procède de !a pensée de l'alfection tlX­
   teme, qui consisle en Ct; que l'on veut favol'iset', plail'e, éll'e loué;
  passer 1)(J~I' homme civil, mOl'al et sage, et ces choses POUl' les lins
  qe l'atl'ecliotl interne, dont elles sont les moyells; mais toujours est­
  il que par le son du langage, il moins qu'il ne s'agisse d'U'll hypo­
DU DIVIN AMOUR.                                  29
crite consommé, l'affection el,le-mêl'l1e e~l entendue, car' le langage
des mots appartient Il la pensée, et le son cliu langage appa rtient à
J'affection; c'est pourquoi il lenr fut dit que, de même qu'il n'y :t
pas de langage sltn~ un son, de même il ne peut pas y l'l"oir de pen­
sée sans une. affection, et qu'il e~t évident, d'apl'ès cela; que l'af­
fection est le tout de lapens~, COfflH'ie le son est le tout dn lan­
gage', car Je langa'g.e est seulement l'articulation du stm. Par là
ils furent imtl'nitsque l'homme (j'est absolument qu'une affection,
et ensuite par cela même ils apprirent que tout le Ciel et tont l'en­
fer ont été distingué~ comme en royaumes, en' provinces et cn so­
ciétés;,seloD' les différences généril:jues et spécifiques des affections,
et n1JI~emen~ selon quelques différences des pensées, et que le Sei­
gneur Seul connaH les affections. Il suit de là' que I~s variétés et
les différences des affections sont infinies, et qu'Hi y en'a autant que
d'hommes qui sont nés- et qui nattront à éterriité.
    XVIII. L(l''I!I~e éternelte est à l'homme selon son' affection de
l'usage. Puisque "affection est l'homme' lui-même, et que l'usage,
 est l'effet et IrœuIVre de l'a'ffectioR', et est comme' le champ' ou le lIeu,
de son: exercice, et puisqu'îJ n'est pas donné d'a:ffectiori sanll sori so­
iet, et que même èlle' périt, il en J'ésulte qu'il n'y a pas d'affection'
de la "ie de l'homme ~ns rrusage; et puisque l'affection et l'usa'ge
font un, il en résulte'que l~homme, qui est nne affection, est re­
connu teJ,qu'il est Jiar l'usage, difficilement et peu dahs le' Monde
naturel, filais clairement et complètement' dans lelMonde s~ir'iruel';
c'est une conséquence de la ct13leul' et de la lumière du Ciel, car
le spirituel le met à décollrertlui et chacune des choses qui lui :lp­
partiennent, parce'que danssonesseilce le spirituel est divin amour
et divine: sagesse, et' dans son apparence, chaleur du Ciel e( lu­
mière du ~ieJ.; cette chaleur et celle lumière dévoilent les affections
des usages., comme'la chalellll du soleil du Monde dévoile les objets
de la terre par' les odeurs'et Jiarles saveurs-;et comme i la lumière
du soleil du Monde lesdé"oile par'les'couleurs et' par les 'diverses
distinctions de lumière et ,d'ombre. Si la,vie'élel'nelle est a chaque
homme selon son, affection de l'usage, c'est' parce que l'affection
est', l'hommo' lui'-même, et que de là telle est l'affection, tel est
J'homme; mais Ifaffeclioll',de,I'usage est en général-de, deux gen­
l'es; il Ynl'affection spil'itllelle de 11usage, et il y Il l'afl'ection' na­
30                        DU' DIVIN AMüUH.
IUl'elle de l'usage l elles sont semhlables l'une et .l'ault'e dans "la
fOl'nle externe, mais eUes sont tout à fait dissemMables dans la
forme interne; c'est ppur· cela qu'elles ne sont pas distif)guéespar
les hommes tians le Monde, mais.elles·,lec sont très-bien par les
Anges dan.s le Ciel; elle,s sont, en effet, entièrement opposées'I'une
à l'aull'e; cal' l'affection spirit.uelle dt) I{usage donne à l'homme le
Ciel"taDd,is que l'ilffecl io~ naturelle de l'usage,sa.ns l'affection spi~
rjtu,elle, ponne l'eofel'; ene.fftll., 'l'affection l1alurelle de l'usage,est
ieulement pOUl' leshoonelHJS et ,les· profits; ainsi pOUl' soi-()jêmeet­
pour le monde comme fins, ,tandis que l'alfealion spirituelle de l'u­
sage est poul"!a gloire de Dieu et pour ses US!lges, ainsi pour le
Seignel,lv et po~r.le_procbain cQmme fins. ~I y a"en effet, dan-s· le·
Monde des homme1s qui rempliss.ent1eul's· fonctions etleu'rs empJo~'
avec applicati9n" travail et al'del!!";: des magistrats, des gouver'­
neurs, des officier~·,·en les exerçant avec diligence et habileté ; des.
!)l'êtres, de~ ministres, en prêchant avec!ll~del,lr comme si c'était
par. zèle; .d~s hommes_de leUI'~,en écrivant des livres remplis de
piété, de dOClrine et d'érudition; ~t d'autres en agissant d'une ma­
nièl'e seml)labl~; et p'.al' l~:aussi, ils rendent de signalés usages à
l'Église, .à la pall'ie, ~. la société et au concitoyen; et. cependant
plusieurs d'enlre:eux font cela ,d'après la seule affection naturelle,
c'est-à,...dire" P9~r eux-mêmes afin d'êh'e honorés et d'êll'e élevéS
cn dignités, ou pour le monde aOn d'en t.irer pu profit etde s'en­
 richil'; ces fins, c~ez quelques-uns d'eux; enflamment tellement
 leu' affection à faire tle~ usages, qu'ils en font parfois de plus émi.:.
 nenls queceux qui sont dans t'ilm~()lion spirituelle de l'usage; Yai
 parlé, après leur fPQrt, lorsqu'ils étaient devenus des Esprits, avec
plusieurs de ceu~qoi..avaienl,été~ans ce genre d~affeclionde l'u~
sage; ils réclamaient alors le Ciel en raison de leur mérite; mais
comme ils avaient fait des usages. d'après. la seule affection natu­
 l'elle, ainsi pour eux-mêmes et pour le monde, .el nenpour Dieu
ni pour le prochain, ils reçurent une réponse semblable à oelle
qu'on trouve ,dans Matlhieu : le PIU$I~eUrSme diront en cejour­
 là : Seignewl! Seigneur! par t01~ Mom, n'avons-nous pas pro­
phé.tisé? et parf.o.n N01n.n'avom-nous pas chassé·des démons?
 et en 10,12 N.ombeaucoup,d· acte.s de puissance n',aVO!l~~nou,~'
pll.~ rait.~? M{â'~J"or.~ je lew', dira:; ;' J enesllis d' oùvou.~ ~tt:s;
DU DIVIN AMOUR.                                 31
retirez-vous de Moi, vous tous, ouvn'ers d'iniquité. li -:... VII.
22, 23. - Et dans Luc:     (1 Alors vous commencerez, à dire:


Nous avons mangé devant toi, et nous av01U bu, et dans nOs
places tu as enseigné; mais il dira: Je vous dis, je ne sai,
d'où vous êtes, relirez-1'Ous de Moi, vous tous, ouvriers d'i­
niquité. li - XIIl. 26, 27. - On les examina aussi pour savoil'
quels llOmmes ils avaient été dans le Monde, et l'on découvrit que
leurs intél'ieurs étaient pleins de convoitises et de maux condensés,
lesquels, chez quelques-uns, apparurent couleur de feu d'après
l'amour de soi; chez d'autres, Ii'vides d'après l'amour du monde;
chez d'aull'es, sombres' d'après le rejet des spirituels; et toute~ois
les extél'ieurs apparaissaient d'une coulel1l' de neige et de pourpre
d'après les usages dans la forme extel'De. On vit pal' là que, bien
qu'ils eussent fait des usages, cependant ils n'avaient pensé en
eux-mêmes qu'à la réputation pOUl' obtenir des honneul's et des
profits, et que de là vellait la forme qu'avait prise leur esprit, non­
seulement en soi mais encore par sa vie; et que les bonnes actions
avaient été seulement; ou des apparences, pour Ile pas se montrer
tels qu'ils étaient, ou seulement 'des moyens pour arriver aux hon­
neurs et aux richesses qui étaient leurs fins; ces choses concernent
l'affection naturelle des usages. Mais l'affection spirituelle de l'u­
sage est interne et en même 'temps externe, 'et autant elle est ex­
terne ou naturelle, autant aussi elle est spirituelle, Ciu' le spirituel
influe dans le naturel et le dispose ~ la cOI'respondance, par consé­
quent à l'instal' de soi; toutefois, comme on ignore absolument dans
le Monde ce que c'est que j'affection spirituelle de l'usage, et en
quoi elle est distinguée de liaffection naturelle, parce qu'elles pa­
raissent semblables dans la forme extel'De, il sel'a dit comment on
acquiert l'alfectioll spirituelle; elle ne s'acquiert pas pal'Ia foi seule,
qui est la foi séparée d'avec la charité, car celte foi est seulement
une foi cogitative sans l'actuel en elle; et comme elle a été séparée
d'avec la charité, elle a aussi été sépal'ée d'a'ec l'affection, qui est
l'homme même; c'est pourquoi, après la mort, elle se dissipe même
comme quelque chose d'aérien; mais on acquiert l'affection spiri­
tuelle en fuyant les maux pal'ce qu'ils sont des péchés, cequi se
fait pal' un combat contre eux; les maux que l'homme doit fuil'
sont tous écrits dans le Décalogue; autant l;homme comhat contre
32                         nu Dl VIN AMOUR.
ces maux, qui sont les péchés, aulant il devient affection spil'i­
tuelle, et ainsi d'après la vie sp',rituelle il fait des m;ages; (laI' le
comhat contre les maux sO,nt dissipées ces choses qui obsèdent ~es
intérieurs, lesquelles, comme il a été dit ci-dessus, apparais,sent
chez Ifls uns couleur de feu, chez d'alltl'es l'omhres, et chez d'au­
tres livid~s; et ainsi est ouvert ~;on mental spirituel, par lequel' le
Seigneur en,lr'e dans le mentl,l naturel d.e l'ho~m~e, et le di!;pose
il f;lire des usages spil'iluels qui paraissent loutefois com~e nalu­
reis; c'est à c.eux-ci, et non aux ilUtres, qne le Seigneul' paqt ac­
cordel' de L'aimer pa~-dessus toules chose,c;, et d~aimer le prochain
comme eux-mêmes. Si l'homme, pal' le cQIl,11>,at çontre les maux,
comme péchés, s'est acquis quelque spil'ituel dans Je Monde, qnel­
que faible que soit ce spiritnel, il est sauvé, el. ses usages croissent.
dnns la snite comme le gl'ain de sénevé qui devient un :lr'bl'~, selon
                                                             ,        ..
les paroles dn Seigneur, dans Milllhieu" - XlII. 312. Març.IV.
 30, 31, 32. Luc, XlII,. 18, 19,                  .
     xvnJ.      Ln,1/olonté lie /'homme est son offqction. C'est parce
 que la volonté de l'homme est le réceptacle de son a,lUour, el. ren­
 tendement le récepl:lcle de sa sagesse, et que c.e qui est ~ récep­
 tacle dfl l'amour est aussi le réceptaclfl de loutes les affections,
 parce que le5; affections sont seulement les eontinnu,ti.qns el. I~ d~­
 !'ivations de l'amour, comme il a, été f1i1 ci-dessus; il esl dille ré·
 ceptacle de l'amonr, parce que l'amour ne P,çut être donw~ chez
 l'homme que dans une forme l'écipiente, (jui, soit S,llhftlantielle; s~n,s
 elle, l':HQouJ' n'affecterait pas, -il J'etoul'tlerail" e.t. serait va,r cell
 même comme. ne demeurant pas: la forme même qn,i Je ,'eçoil peut
 aussi êlre décrite, mais ce n'flst (las id le lieu,; d~ là vient qne I~
 volonté est dite le réceptacle de l'a,mour, .Que la vol,qn,té l'oLt le
 10ut de l'homm.e et dans toutes les choses qui le constituent, et,
 qu'elle soit ainsi l'homme lui-même, oe qlême que l'amollI' <jansi
  son complexe est homme, c'est fe qui va deve~il' év~denl .: ~~ Sil,·
 i~t qfl lont ce q,ui appartient à son amour Ol! à son affecn.oh et
  même de ce qui appal'tienL à sa vie, l'homme dit qlj'iI, vel,ljt; p,al1
  exemple, gü'i1 veut agir, qn'il Velt parler, qu'il veJlt ~en~er.1 qit'iI,
  vent per'r.evoir; da~s touW; ces choses il y 11 l~ volonté, e,t si elle.
  n'y était pas, il n'agil'ait pns, n~ parlerait pa!'!, JJe renserait pas"
  Of' perr.evl'llit pas; !lien plus, si elle n'ptait pa!l d:l,n!l les singulie,'s
DU DIVIN AMOUR.                                  33
  et les très-Iinguliers de ces choses, elles cesseraient à l'instant;
  car la volonté est en elles comme la vie ou l'âme est dans le corps
  et dans chacu,ne de ses pal'ties : on peut dire aussi aimer an lieu
  de vouloir; par exemple, qu'on aime faire,. parler', penser, perce,..
  voir' j pareillement, au sujet des sens extel'lles du corps, on dit
 qu'on veut voir, qu'on veut entendl'e, qu'on veut manger, boire et
  savourer; qu'on veut odol'er, qu'on veut marcher, converser, jouer,
 et ainsi du reste; dans chacune de ces choses la volonté est encOI'e
 J'~gent, ~r si elle. élait relirée, il y aurait 1 nTlstant an'êl, et c'est
 aussi par la volonté qu'elles cessent. Que la vqionté spit l'all-lOur
 de l'homme dans une forme, on le voit cl~rement en ce que tout
 phlisir, tout agréIl)ent, tant charme, tout honheur, toute béatitude,
 choses qui appartiennent aussi il l'amour, sont de même senties et
 pel'çues; qu'elles appartiennent aussi à la volonté, Celil ~~t évid,ent,
 car tout ce qui est plaisil', agrément, chal'me, bonheur et héatitude,
 l'homme le veut aussi, et même en en parlant il dit qu'il veut;
 }'hornm,r- pade de même du bien et qu vrai, car' ce qu'il ain;Je, il
 l'ilppelle bien et J~ fait par conséquent chose de sa volonté; et ce
 qui confimle le bien de son amolli' ou de sa, volonté, il l'appelle
 vrai, et ill'a,ime aussi el. veut le penser et en parlet'• .(tu sujet W.ême
 de tont ce qu'il souhaite, ambitionne, désire, appète, c~erche, et
 de tout ce à quoi il tend, l'homme dit qu'il veut, parce que tout
cela appm'lient il son amoul'; car il veut ce qu:i1 sOll~aie, par'ce
qu'il l'aime; il veut ce qu'il ami;Jitionne et désire, pal'ce qiu'i1 l'ai­
 me; il veut c'e qu'il appète et cherche, pal'ce qu'il l'aime ; et il veut
Ge il quoi, il tend, et il y tend, parce qu'il l'ili.nJe. D'après celll, op
peut roil' que la yolonté ell'~mour, on la voJonté et I:affection chez
l'homme &ont un, Pot qu,~ la volonté, pnisqu:~II,e est l'ilmour, est
seulement la vie de J'ilmollr, el qu'elle est l'hw~me même; q.ue la
v<>Jonté soit aussi la vie de l'entendement <le l'homme, et par' suite
la vie d~ sa penste, cela sera confirmé dans ce qui suit. Si,rhomme
jgnor~ que la volonté est l'homme même, c'~st par la même c~llse
d'après laql),elle il ignore que l'amour ou l'affection est J'homme
mên1e; chacu,n a~ssi fait a,vention aux chos,es qu'i1 1 voit ou sent~
mais nQr il I~ vie, âme ou essence, d'après laquelle ill voit e~ sent;
celle-~i est c~chée illtél'ieurement dans les sensitifs, et l'homl).l~
naturel ne porte pas sipensée jusque là; il en P$t a~ltrAment de
3â                         DU DIVIN AMOUR.
 l'homme spiri'tuel, 'parce que ce n'est pas le sensitif qui est l'objet
 de sa sagesse, mais c'est l'essentiel qui est dans le sensitif, et
 qui en soi est spirituel aussi: de là vient que plusieurs disent que
 la pensée est le tout de t'homme, et qu'elle est l'homme même, ou
 que l'homme est homme parce qu'il pense, 100'sque cependant le
 tout de sa pensée est l'affection; retit'e de la pensée l'affection, et
 tu seras une souche. L'homme qui esf rationnel d'après le spiri­
 tuel, qui sait ce que c'est que le bien et le vrai, et pal' suite ce que
 c'est que le mal et le faux, peut connaltre, d'après ce qui a été dit,
 quelles sont ses affections, et quelle est son' affection dominante;
 car il yen a autant d'indices qu'il ya de plaisÎl's de la pensée, du
 langage, de l'action, de la vue, de l'ouïe, et qu'il y a d'ambitions,
 de désirs et d'intentionS; mais qù'i y mette une attention sérieuse,
 et qu'il réfléchisse.
     XIX. 'Aimer, dans la Parole.• c'est {aire des usages. C'est
 parce qll'aimel', c'est vouJoir~ et que vouloir, c'est faÎl'e; qu'aimer,
ce soit vouloir, cela vient d'êlt'e confil'lllé; mais que vouloir~ ce
 soit faire, cela va être confirmé ici : La volonté, considél'ée en elle­
 même, n'est pas l'amour, mais elle en est le l'éceptacle, et un tel
 réceptacle, que non-seulement elfe reçoit l'amour, mais qu'elle
s'imbibe aussi de ses états, et revêt des fOl'mes en l'apport avec
 eux; cal' tout ce qui appartient à la vie de l'hommeintlue, parce
que l'homme est, non la vie, mais uri récipient de la vie, par con­
 séquent il appartient réciproquement à l'amour, puisque l'amour est
 la vie; cela peut être illustré par les sensoria de l'homme; en effet,
 l'œil est le téclpient de la lumière, mais il n'est pas la lumière, ayant
 dès lors été formé pOUl' recevoir loutes les val'iétés de la lumière; ('o­
 reille est le récipient du son, de sa modulation et de son articulation,
 mais elle n'cst pas le son; pareillement les autres sens externes de
 l'homme; il en est de même des sellsoria internes, qui sont mo­
 difiés et mis en aClion pal' lalumière et la chaleur spil'ituelles; pal'
.conséquent, il 'en est de même de la volonté, en ce qu'elle est le
 réceptoire de la chaleur spirituelle qui, dans son essence, est l'a­
 monr; ce ;'êceptoire est partout dans l'homme, mais 'dâns ses pre:'"
 miers il est dans les cerveaux'; ces premiers, ou principes ou chefs,
 sont ces substances qui y sou! appélées c61'ticales et cendrées;
 c'est de ces substances que la volonlé descend de 10llS côtéS pal' les
DU DIVIN AMOUR.                                 35
  tiLll'es, comme pal' des l'ayons, dans toules les palties de la face et
 dans toutes celles du corps, et qu'elle y tournoie et circule selon sa
 forme, qui est la forme spirituelle-animale, dont il a été ques..:
 tion ailleurs: ain'si toules et chacune des choses y sont mises en
 action, depuis les premiers jusqu'aux derniers, et dans les. der­
 Iliers elles s'établissent effets, On sait que tout est mis en mouve'­
 ment' par un effol't, et que l'effort cessânt, le mouvement cesse;
 ainsi la vblonté de l'homme est .l'effort vif Mns l'homme, et elle
agit dans les derniers pal' l'intermédiiiil'e de fibres et de nerfs, qui
en eux-mêmeS' ne'sdnt que ,de per'pêtuels efforts continués 'dèpuis
les principes dilns les cerveaux jusqu'aux derniers dans les corpo­
rels, où les efforts deviennent des actes. Ces' choses ont été 'j'ap­
portées, afin qu'on sache ce que c'est que la volonté,'et qu'elle est
le réceptacle del'Ilmour, dans un perpétuel effort d'agir, lequel
effort est excité et déterminé en actes pal' l'am'our qui inllùe et qui
est reçu,
     De la maintenant il suit qu'aimer c'est faire, parce que c'est
voutoir; car tout ce que l'homme aime, Hie veut; et ce qu'i! veut,
il le fait s'il est possihle ; et s'il ne le fair pas, parce que ce n'est
pas possihle, néanmoins cela est dans un acte intédeur qui· n'est
pas manifesté; ca,' il ne peut yavoÎl' chez l'homme aucun' effort ou
aucune volonté, à moins qu'elle ne soit àussi dans les dernièrS ; et
lorsqu'elle est d'ans' les del'lliel's, elle est darls un· acte intériEml';
mais cet acte n'est pas perçu par un a"utre, ni par l'homme lui­
même, pal'ce qll'il' existe dUlls son esprit, et c'est de là que la vo­
10ilté et l'acte sont un, et que la volonté est l'éputée pOUl' le fait;
cela n'est pas ainsi dans le Monde naturel, pai'ce que l'acte inlé­
l'ieur de la volonté ne s'y manifeste pas; mais cela est 'ainsi dans
le Monde spirituel, où il se manifeste; car là tous agissent selon
leurs.amourS; ceux qui sont dans l'amour céleste àgissent saine­
ment; ceuxquj' sont dans l'amour infernal, follement; et si pal'
quelque crair,te ils n'agissent pas, leul' volonté est intérieurement
active; ils laconliennent pour qu'elle n'éclale point', et cette action
ne cesse qU'en même temps que la volonté; puis donc que la vo­
lonté'et' l'aCle SOrltun, et que la volonté est l'effort de l'amour, il
s'ensuit (lue, dans la Parole, pal' aime!' il n'est pas'enlendu oulre
chose que faire; qu'ainsi pal' aimer' le Seigneur' et aime' le pro­
3li                       DU DIVIN AMOUR,
cbain il est enten~l,u, fa~l'e des usages pour le prochain, d'après l'a­
 mour qui vient du Seigneur'; qu'il en soit ainsi, le SeigneUl' l'en­
seigne Lui-Même, dans Jean: c( Colui qui fl me,~ préceptes et lelf
 fait, (',' est relui-/t't qui M'aime; mais celui qui ne M'aime pm:,.
mes, paroles, ne garde pas, 'l-Xn{. 21i, 2ll.-Dans le, Mê,me:
 " Demeurez dans mon amour; ,~i mes r,ommandements ;.. OUJI
gardez. l,'01lS demeurerez d{fn,~ mon amour. Il - XV. 0, 10.j
- m" dam; le Même, le Seigneur dit trois fQis à Piel'Iie : (( M'ai­
mes-tu? Il et Irois fois Pierre répon,dib qll'il I.'aimait; et le Sei...
 gneul~ lui dit trois fois: Il Pais mes ngn,etlu:r: et me,~ brebis. I l ­
XXI., 15~ 16, 17• .,.......·11 Yq nlls~i den:< choses qui,n,e pen,vent être!
séparées,; ~es den,Xi choses sonll'lJtt'e et l'exislel'; l'êtl'e n'est p3!~,
quelql1e chQse s'ij, n:ex,iste, pas; et i.I de',ient quelque chose pa,r.
J'existe,~: il en tls.L de même àrl'~gal'd d.'aimer et'de faire, ouà l'é·
gllrd de Jouloil' et, d~a.gil1; il n'est pas donné d'aimer et de ne pas
fair'e, ni de vouloir et de ne pas llgir; car aimer et vouloir n~e~is­
tent point, lJ)aisj pal' taire ct agir ils existent; c'e.<;t pourquoi" Jors­
qUfll'hemme fait et agit, il y a a,lors se.ulement amour et, volon.té.,
C'est ainsi; et nonl autrement, que le Seigneur est aimé et qlJ(~, le
pl'o«hain est aimé.
    XX.' T/nmour prodllilla rhaleur. C'est parce l'amour est la
vie même et la, force vive de loutes les choses qui son1 dans Je
Monde, enlier; l'ol·igine de tOIlS les efforts, de. toutes les forces, de
toules les actiiVités et de tous les mouvemepts, n'y v,ient pas d'au­
tre part ql.le du Di~'in Amour, qui est le Seigneur, et qui dans,les
Cieux de~ant les Anges appar'ait comme Soleil;, qu'autre chose
soit l'amour eLautœ chose la chaleur, on le voit cla,irement par la
différence de l'un et de l'aull'e dans l'Ange et dans l'homme:
D'après l'amou,'" l'Ange veut et pense, il perçoit et est sage, i1,sel~t
intimement en lui la héatitude et la, félicité, et aussi il aime; fla­
reillement l'homme;, c'est là ce qu'ils ép,'ouveuh danslleur, mental;
maiS'dans Je Ilorps ils sentent J'un el l'autl'e quelque chose de chaud,
et cela sans béMi[nde el, sans f~licité; cle là il est évident que la
chaleur est, un ~ffet de l'activité de la vie ou de l',amour; que, la
chaleur'soit uu effet1 de l'amour" on! peut le, voil'par· heaucoup, de
choses; pal' exemple: L.'homltle par' les inHmes s'pch:llIffe selon
lesllllloUl'S cle sa vie, même an milieu rie l'hil'er', cl la chalcul' dn
"

                           DU DIVIN AMOUR,                                  37
     soleil du Monde n'a rien de commun avec cette chaleur; selon que
     son amour augmente, il bouillonne, il brille et s'enflamme; et se­
      lon que son amour diminue, il languit, devient froid et meurt;
     ainsi, absolument selon les activités de l'amoul' de la vie. Il en est
     aussi de même chez les animaux de la tene et chez les oiseaux du
     ciel; les uns et les aull'es ont parfois plus chaud dans le milieu de
     l'hiver qu'au milieu de l'été; cal' leur cœur alors tressaille, leur
     sang houillonne, .leul's flol'es sont tièdes, et tout ce qu'il y li. de
     plus petit en eux avec ce qu'il y a de plus grand l'cmplit sesfonc­
     tions vitales, et la chaleur ne lui vient pas du soleil, mais elle vient
     de la vie de leOl' âme, qui est l'affection. Si l'amour produit la
     chaleur, c'est parce qu'il est la vie de toutes les forces dans l'uni­
     vers, et cette vie ne peut entl'el' dalls les substances récipientes,
                                                            ,
     qui ont été créées, si ce n'est au moyen d'un actif qui est la cha­
     leur. Le SeigneuI', dans la cl'éation de l'univers, s'est prépal'é de­
     puis les premiers jusqu'aux derniers tous les milieux, par lesquels
     en tout degré il proùuit des usages; et le milieu universel et le
     plus pl'ès de la conjonction cst la chaleut', dans laquelle peut exis­
     1er l'essence de l'activité de l'amoul', Comme la chaleOl' existe par
                                                        •
     l'amoul' du pl'ochain, c'est pOUl' cela qu'il y a cOl'l'espondallce entre
     l'amouI' et la chaleUl', cal' il y a colTespondance entre loute cause
     ct son effet; c'est d'apl'ès la c01'l'espondance que le Soleil du Ciel.
     qui est le Seigneur. apparall comme de feu, et que l'amour qui en
     pI'ocMe est pel'çu pal' les Anges comme chaleul'; que, pareillement.
     la Divine Sagesse du SeigneuI' dans les Cieux appal'ait comme
     lumière, et que la face du Saigneut', quand il s'est transfiguré, a
     resplendi comme le soleil,- Manh. XVU. 2. - C'est d'apl'ès cette
     cOITespondanœ, que le saint de l'amoul' du SeigneuI' a été l'epl'é­
     senté pal' le feu de l'aulel, et pèi'l' le feu dans les lampes du cbande­
     liel' dans le tabernacle; que le SeignouI' est appal'U dans le feu SUl'
     la montagne du Sinaï, el dans tlne Hamme de feu pendunl la nuit
     SUI' le label'nacle; et que pal' suile plusieul's nations onl eh un feu
     sacré, et ont étahli pOUl' le garùel' des vierges ~ui ont été appelées
     Veslales. C'est d'àpl'ès celte COI'l'espondancc 1 que ,dans la, Pal'ol'e,
     en plusieurs passages, pal' le feu et pal' l'a /Ianllne· il est entendu
     l'amoul'. C'est allssi d'après uue pel'ception inlél'ieul'e de celle COI'.
     l'espondance, que nous prions' que le feu sacré emol'ase 1I0s OO;UI':;,
38                      DU DIVIN AMOUR.
et par cereu nous entendons un sailltamour. C'est d'après cette
même correspondance, que l'amour. céleste, dans le Ciel, apparatt
de loin comme un feu; aussi le SeigneUI' a-t-il dit que les justes
brHlerontcomme le soleil dans le Royaume du. Pèl'e, - Matth.
XIII. 113. ~ C'est de même d'après elle, que, dans l'enfel', l'a­
mour infel'1lal apparaH de loin comme un feu, Voir, dans le Tl'ailé
DU CIEL ET DE L'ENFER, les· Not 566, 575.
    XXI. Le Divin Amour, qui est la vie m4me, produit, au
moyen de la chaleur, les formes spirituelles animales avec
toutes et chacune des choses qui sont en elles. II y a dans le
commun deux formes que le Seigneur CI:éateur de l'univers a pro­
duites, dans les derniers et dans les intimes du Monde, par. son
soleil q~i est leDiv,in Amour et la vie.même : La forme animale et
la forme végétale..Par les formes animales sont entendus les ani­
maux de tout genre, le& hommes et les Anges; et p~r les formes
végétales sont entendus les végétaux de tout genre, comme al~bres,
plantes et fleurs; il a déjà été question de ces deux formes; mais
comme il s'agit ici du Divin Arnoul' d'après lequel.toutes.choses
ont été créées, et ,d'après lequel aussi toutes choses depuis la créa­
tionsont pel'pétnellement formées, il m'est permis de rapporlei'
encol'e .ici quelque chose sur la première forme, qui est la forme
animale. Le Divin Amour, qui est la vie même, d'àprès son Au­
teur, qui est le Seigneur, n'a pas dans, son.sein d'autre butquf'lde
créer et de fo'rmer des images et des ressemblance$. dll :lui-même,
qui sont les hommes, et d'après les hommes les Anges, puis aussi
de revêtil' d'un corps correspondant les affections de tout genre,
qui sont les animaux; toutes ces fOI'mes, tant les parfaites que les
impar'failes, sont des formes de l'amour, et sont semblables quant
à la vie dans les externes, qui consiste en ce qu'elles veulent se
mouvoil', marcher,. agi l', voir, entendre, odorer, goûtel', sentil',
manger, boire, se cODsociel' et se multiplier; mais dissemblables
quant à la vie dans les internes, qui consiste en ce qu'elles veulent
penser, vouloir, parler, savoir, comprendre, être sage, et trouvel',
dans ces actes du plaisil' et de la béatitude; ces formes-cL sont les
hommes et les Anges, mais les autres sont des êtres animés de
plusieurs genres. Pour que ces facultés existent dans l'effet et dans.
 l'usage, elles ont été faites et admir'ablement organisées de sub­
DU DIVIN AMOUR.                                 3l}

  stances et de matières créées. Que le Seigneur, qui est homme,
  ainsi que son Divin Amour, qui est la vie même, les ait formées
  de son spirituel pl'océdant de Lui comme Soleil, c'est ce qui est
  manifeste en ce qu'elles sont des Ames vivantes et des affections, et
  que toutes, tant les imparfaites que les parfaites, son t semblables
  dans les extel'lles. A moins d'être myope, ou nyctalope, ou d'avoir
  une amaUl'ose sur les yeux, qui 'est-ce qui ne peut voir que de
  telles choses ne viennent pas d'autre part? Élève ta raison un peu
  au-dessus du fond de la nature, et tu le goûteras. Que la cha­
  leur soit le moyen de formation, c'est ce qui est connu pal' le bain
  dans lequel est l'embryon dans, l'utél'us et le poussin, dans l'œuf.
  Si l'on croit que ç.'est la chaleur d~ soleil.du .Monde qui pl'~duit,
. c'est d'apl'~ un mental aveuglé par l~~ illusiQnsde~,sens du corps;.
  la chalelll'. de ce soleil ne fait rien plus qu'ouvrir les extrêmes de,s
  corps, ou les parties cutanées, pour que la chaleur interne puisse
  même y influer; car ainsi la vie, vient dan,s un plein effet depuis les
  pl'emiers jusqu'aux derniers, et c'est de là que chaque année, dans
  la saison du printemps et de l'été, les aniUlaux de la tene et les
  oiseaux du ciel entrent dans les fonctions, les devoil's et les plai­
  sirs de leur prolification, et les l'enouvellent; B.en est autr;ement
  de l'homme, chez lequel la chaleUl' ~rQvenant de l:amour intél'ieur
  est excitée par les charmes des pensées, et qui a des vêtements
  pour chassel' le froid l'épandu dans les pal'ties cutanées, qui sont
  les extrêmes du corps.
DE LA


        DIVINE SAGESSE



    I. La Divine Sagesse, dans les Cieux, apparait comme lu­
mière devant les yeux des Anges. Dans le Seigneul', il ya l'a­
mOUf et il y a la sagesse; l'amour en Lui est l'être, et la sagesse.
en Lui est l'exister; cependant ces choses en Lui sont, non pas
deux, mais un; cilt" la sagesse appartient à l'amoul', et l'anloU1'
appartient à la: sagesse; t'est pal' celle union, qui estl'éCiproque,
qu'ils deviennent un, et cet' un est le Divin Amoul' qui dans les
Cieux apparaH devant les Anges comme Soleil; l'uni'on récijlfoque
de la Divine Sagesse et du Divin Amotll' est entendue pal' ces pa­
roles d'Il Seigneur: II Ne crois-tu pas, Philippe, que Moi (je
suis) dans le Père, et que le Pere (est) en Moi? Croyez-hloi
q1,J.e Moz' (je suis) dans le Père, et (lue le Père (esl) en Moi. J)'
- Jean, XIV. 10, 11, - Et pal' celles-ci: (1 Moi et le Père
nous sommes Urt, Il - Jean, X, 30. - Mais ces deux, qui dans
le Seigneur sonl un, pl'ocèdenl de Lui comme Soleil comme deux
choses dislinctes, la sagesse comme lumièl'e et l'amoul' comme
chaleur; mais elles procèdent distinCles quant à l'appal'E;nce, en
elles-mêmes cependant elles ne sont pas distinctes, cal' la lumière
appal'lient à la chaleU!' et la chaleur appartienl à la lumière; en
etM, elles sont un dalls le plus petil poinl ainsi qu'elles le sont dans
le soleil, cal' ce qui pl'ocMe du soleil eSl aussi le soleil dans les
choses les plus pelites, et pal' suite univel'sellellJeol en tout; il est
ditlOut poiut elle plu::. petit, mais il n'esl cutenf11l ui lin point ni
le plus petit de ['espace; Cil e~'et, dans ce qui esl Divin lln'y a pas
d'espace, cal' ce qui est Divin est spirituet et non pal) nalurel.
Puisquè du Seigneur comme Soleil pl'ocèdcntla sagesse ell'amoul'
cOlUmt: deux choses distincles qUallL à l'apparence, la sagesse sous
D"~   LA. DiVINE SAGl':SSE.                      41
une forme de lumière, et l'amour sous une perception de chaleur,
e'est pour cela qu'elles sontl'eçues par les Anges comme étant dis':'
tinctement deux; les uns rel/oi"ent en plus gl'ande abondance la cha­
leur qui est l'amour, et les autres la l'umièl'e qui est la sagesse;
e'est même pour cela que les Anges de tous les Cieux sont distin­
gués en deux Royaumes; ceux qui ontl'eçu plus de chaleur qui est
l'amour, que de lumière qui est la sagesse, constîLuent l'un de ces
royaumes, el sont nommés Anges céleste:); ce sont eux qui com­
posent les Cieux suprêmes; ceux qui oilt reçu plus de lumière qui
est la sagesse, que de chaleur qui est l'amour, cQnstïLu'ent l'autre
 royaume, et sont nommés Anges spirituels; ce sont eux qui con­
stituent les Cieux infél'ieurs. Il esl dit que ceux-ci ont plus l'eçu
 de lumière, qui est la sagesse, que cIe chaleur qui est I;amoul';
 mais ce plus est un plus en appal'ence, cal' ils ne sont pas sages
 plus que selon que l'amour chez eux fait uil àVec la sagesse; c'est
 aussi pour cela que les Anges spirituels sont appelés intelligents, et
 non pas sages. Ceci concerne la lumière dans le Seigneur, et d'a­
 près le Seigneur, et dans les Anges. La Divine Sagesse qui, dans
 les Cieux, appal'all comme lumièl'e, dans son essence n'est pas lu­
 mière, mais elle se revêt de lumièr,e, afin qu'elle apparaisse aussi
 devant la vue des Ange.~. Dans son essence, la sagesse est le Divin
 Vrai, et la lumière est son apparence et sa correspondance; il en
  est de la lumièl'e de la sagesse comme de la chaleur de l'amour,
  dont il a été question ci-dessus. Puisque la lumière correspond à
  la sagesse, et que le Seigneur est la Divine Sagesse, c'est aussi
  Ilour cela que le Seigneur, dans la Pal'ole, est appelé Lumière dans
  beaucoup de passages; par exempte, dans les suivants: (( Il était
 la lumière l)éritable qui éclaire tout homme venant dans le
 monde. li - Jean, J. 9. - « Jésus dit " M Ol~ je suis la lumière
 4u monde; celui qui tll e suit ne marche"Q point dans les té­
 nèbres, mais il aura la lumière de la vie. 1) - Jean, VIII. i2.
 _ (e Jésus dit: Encore un peu de temp,~ la lumière est avec
 l'OU,~ ; marchez tandis que la lumière vous avez, de peur que
 le.~ ténèbres ne vous surp,'ennen t. Tandis que la lumiè,'e vous
 avez, croyez ·en la lumière, afin que fils de lumière vous soyez.
 Moi, Lumière, dans le monde je .~uis venu, afin que quiconque
  (Toit en Moi dans les ténèbres ne demeure point.           Jean,
                                                            1) -


                                                               Il.
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Em swedenborg-du-divin-amour-et-de-la-divine-sagesse-ouvrage-posthume-le boysdesguays-1860

  • 1. UDIVJ.N AMOUR ET DE L.A DIVINE SAGESSE (ll{l'nAGt: 1l0gTIIU~IF.) PAR EftftAlQJEL SWEDENBORG TRADUIT DU LATIN rAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS SECONDE ÉDITION SAINT- AMAND (CHEU) Ala lihr3Ï1ic de LA NOUVEI.LE'"JÉnUSAl,EM, ohez PORTE. Li"r3ir~. PARIS M. MINOT, rue MOllsieur-Ie-Prince, &lI. K. JUNG-TREDTTEL, Libraire, rue de Lille, 19. LONDRES SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbury Street, Oxrol'd Slreel. NEW-YORK NEW CHURCH BOOK-ROOM, 3"6, Broa~"a!. 1860
  • 2.
  • 3. .... <:> .." .. ' -;:.­ '" .., >- ~ s .., "" ...J Cl Z 0 c:: '" '" <:: "!! a ,.... 1 "': z >-~ 0 .., ë ::> .. ~ l!': :;'1 1 Cl Z '" ~ ~ ;:'!: '" -""!": -< '" <:; ,.... 1 z '" <:; :;; en '" '" '" ;:;; '" :.. ;;;
  • 4. DU DIVIN AMOUR 1':1' DE J~A DIVINE SAGESSE (O(JVRAGE POSTHUME) PAR EMMANUEL SWEDENBORG TRADUIT PAR .J.-F.-E. LE BOYS DES GOAYS SECONDE ÉDITION SAINT-AMAND (CHER) A la librairie de LA NOUVELLE JÉRUSALEM, chez PORTE, Libraire. PARIS M. MINOT, rue MOllsieur-le-Prince, 58. E. JUNG-TREUTTEL, Libraire, rue de Lille, 10. LONDRES SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloomsbllry Street, Oxford Street. NEW-YORK NEW CHURCII nOOK-ROOM, 3~(j, Broadway. '1860
  • 5.
  • 6. DU DIVIN AMOUR I. Dans le Monde, On saisit peu ce que c'est que l'a­ mour, lorsque cependant c'est la vie même de l'homme. On en trouve une pl'euve évidente dans cette question qui sort com­ munément de la bouche: « Qu'est-ce que l'amour? )) Si on ne le sait pas, c'est parce que l'amour ne se montre point devant l'en­ tendement, et parce que l'entendement est le réceptacle de la lu­ mière du Ciel, et que ce qui vient dans cette lumière se montl'e in­ tél'ieul'ement, car l'homme sait quelle chose il pense; c'est même pOUl' cela que l'homme dit que telle ou telle chose est pour lui dans la lumière de l'entendement; puis aussi, qu'il voit qu'elle est ainsi; et enfin, qu'il pl'ie Dieu'de l'illustrer et de l'éclairer; c'est même de la lumièl'e spil'ituelle, à laquelle cOI'respond la lumière natul'elle, qu'au sujet de son entendement il dit qu'il voit, et que le sage de­ mande à Dieu d'être illustré et éclairé, c'est-à-dire, de comprendre; puis donc que c'est l'entendement qui se fait voil' par la pensée, et non l'amoUl', il en résulte que l'homme ne peut avoil' aucune idée de I;amour, lorsque cependant l'amolli' est l'âme même. ou la vie de la pensée; la pensée, si on lui enlève l'amour, languit et périt, comme la fleul', si on lui enlève la chaleur; car l'amour échauffe, vivifie et anime la pensée. Réfléchis attentivement et médite en toi-même, s'il est possible que tu penses sans quelque affection appartenant à j'amour, et tu découvriras en toi que tu ne le peux pas. De là il est évident que l'amoul' est la vie {le l'entendement et de la pensée qui en procède; et èe qui est la vie de l'entendement et de la pensée qui en procède est aussi la vie de l'homme tout ent~~I', cal' c'est la vie de tous les sens et la vic de tous les mouvements;· ainsi, c'est la vie des organes par lesquels les sens et les mouvements existent: que ce soit aussi la vie de tous les llutres viscères, on le 'el'l'a dans
  • 7. () DU DIVIN AMOUR, ce qui suit Si l'on ne sait pas ce que c'est que l'amour, c'est en­ core pal'ce que l'amour de l'homme est une vie universelle; pal' vie univel'selle, il est entendu la vie d~ns les très-s~llguliers; cal' c'est d'apl'ès etlx qu'il est dit l'universel, comme ô'6ft d'apl'ès les parties qu'il est dit le commun; ce qui est ainsi universel n'est pas perçu aull'ement que comme un; el sans une perception singulière des singuliers, le un est obscul'; il peut être comparé à une lumière très-blanche qui aveugle; tel est aussi l'Universel Divin dans les très-singuliel's du Monde; c'est même pour cela que l'universel des hommes est tellement ollscul', qu'il se montre, non. devaqt I.'œil ouvert, mais seulement deva,nt l'œil fermé; cal' le tou~ d~ ~lond~ est une œuvl'e du Divin Arnoul' et de la Divine Sag~se, e~ la Sj-; gesse dans ses très·singuliers est UDe lUmiè~e Divjne Ir4~~~lanch6 qui aveugle, ainsi qu'il a été dit. Il. Le Seigneur $eull1st J'amoul' même. paNC(J qu,'ii est lq vie même; l'homme el t'Ange sent seulement des réc'piefl.I$~ Cela a été précédemment UIustré pal' plusieurs (l01lliidél1atiQns aux... quelles il sera seulement ajouté que le Seigneur, parce qu1il est le Dieu de l'Univers, est incréé et infini; mais l'homme e~ l'Ange sont créés et finis; l'incréé et l'infini, c'est le Divin même en &Oi; l'homme ne peut pas en etre fOl'mé, cal' il serait ainsi le Divin eQ soi; mais il peut être formé de choses cl'éées et finies dans lesquelles le Di'-in peut être et peut communiquel' sa vie, et cela pal' la cha­ leur et la lumièl'e qui procèdent de Lui comme soleil, PlU' consé­ quent de son Divin Amour; comparativement comme les germina­ tions de la terre, qui ne peuvent être fOl'mées de l'essence même du soleil du Monde, mais qui le sont de choses clléées dont se compQSe J'humus, dans lesquelles le soleil peut êtl'e pal' Sil cha.leu.l' et sa lu:­ mière et peut communiquer une sorte de vie. D'lIpl'ès cela, il est évident que l'homme et l'Ange ne sont point en eux..,mêmes la vje, Mais sont seulement des l'écipients de la vie. Il s'ensuit aussi qua la conception de l'homme pal' le père n'est pas une .eonoepUoa de la vie, mais est seulement la conception de I~ premi4re et de la. Illus pure fOl'me pouvant l'ecevoir la vie, forme à laquelle comme à une trame ou 'pl'emict' élément se joignent successivem.enl dans l'utérus, jusqu'à la dernière chose adéquale a9 Monde, les $ub­ stances et les matières adaptées à la réception ùe la viCl.dans lelU' ordre et dans leur dcgré,
  • 8. DU DIVIN AMOUR. i Ill. Lfll)iej qui est te Divin Amour, est dmz.ç une forme. Le Divin Amollr, 'qui est la vie même, n'est pas ,siml)lemenl 1'8- mouqlffi'ais H est le Divin procédant, et le Divin procédant 'est ie Seigneur Lui-Meme. Le Seigneur, à la vérité, est dans le soleil qui :appal'ail au,x Anges dans les Cieux, et d'où procèdent l'am9ur comme chalcUI' et la sagesse comme lumière; mai:s toujours est... i1 :que 1''3mour avec la sagesse est aussi le Seigneur Lui·Même hors du soleil; la distante est seulement une apparence; carle Divin n'est pas dans l'espace, mais il est non-distant, comme il a été dit ci-dess'us; s'il appal'alt à distance, c'est pal'ce que le Divin Amour, tel qu'il est dans le Seigneur, ne peut êtfe reçu par aucun Ange, 08'" il les 'Col'isumerait ; en effet, il est en soi plus ardent que le fell (lu soleil du Monde; c'est poul'quoi il 'est successivement diminué 'Par des circonvolutions infinies, jusqu'à ce qu'il parvienne tempéré et accommodé i)our les Anges, et ces cii'convolutions sont en outre ",·oHées d'une nuée Mgère, pour qu'ils ne soient pas blessés par s'on ardeur, C'est. là la cause de l'apparence dè distance entre ~e Seigneur comme soleil et le Ciel où sont les Anges; néanmoins, le Seigneur est Lui-Même présent dans le 'Ciel, mais d'une ma· nière adéquate à la réception. La présence du Seigneul' n'est pas nonphls comme la pl'ésence de l'homme, qui remplit u'n espace; mais c'est ulle présence sans espace, consistant en ce 'qu'elle est dans les maxima (les plus grandes choses) et dans les minima (les plus petites choses); ain,si, c'est ,Lui-Même dans les 'maxima, 'et L'ui-Meme dans les minima" Je sais que cela peut difficilement êtl'e isaisi par l',homme, parce rqu'il peut difficilement des idées de sa pensée eloignel' les -espaces; mais,etla p~ut. être sa'isi par les Anges, dans les idées desquels les espaces sont nuls; la pensée spirituelle diffère en cela de la pensée naturellè. Puis donc que l'a- ·moU!' procédant du -SeigneUl' comme solëil est le Seigl)eur Lui- M'f!Jm'e, et que cet amour est la vie ~me, il s'ensuit 'que l'Amour M~me, qui est la vie, est Homme, et'que pair coriséquent illcontlent a,h)si ,dans ,la forme de !'>infini toutes et chacune des chOses qui sont ellev. l'h'omme·. (Je sont là aussi des conséquences de ce qui a été précédemhlcnt dit ,sur la 'ie de tous pal' le Seigneur, et .:sur sa .pl'ovidenr,i~'sa Toute-Puissanr..e, sa Toute-Présence e~ sa Toute.. Sdl~nce, ,
  • 9. 8 DU DIVIN AMOUR. IV. Cette {orme est la {orme de l'usage dans tout le corn· ple.'re. C'est parce que la forme de l'amour est la fOl'me de l'usage; en effet, les sujets de l'amoul' sont les usages, car l'amour veut f~!].leL!2!~ns, et les biens ne sont autre chose que les u~g.!l_s; et comme le Divin Arnoul' est infiniment transcendant, c'est pour cela que sa forme est la forme de iusage dans tout le complexe. Que ce soit en actualité le Seigneur Lui-Même qui est chez les Anges dans les Cieux et chez les hommes dans les terres, et en eux, et aussi conjoint à eux par amOUI', et qu'il soit en eux, en­ core bien qu'il soit Lui...,Même incréé et infini et que l'Ange et l'homme soient cl'éés et finis, c'est ce qui ne peut être saisi pal' l'homme naturel, tant. que celui-ci ne peut, par illustration venant du Seigneur, êlre retil'é de l'idée naturelle au sujet de l'espace, et être par cela même dans la lumièl'e au sujet de l'essence spiri­ tuelle"qui, considérée en soi, est I~J~Ivin[[Q~~dalLl_lllêl)Je accom­ modé pOUl' chaque Ange, tant pour l'Ange du Ciel suprême que pour l'Ange dans les Cieux infiales, et aussi pour chaque homme, tant pou l'le sage que pOUl' le simple; car le Divin qui prQ...Q~ge du Seigneur est le Divin depui§ I~~_ premiers jusqu'aux derniers; les -_._,.... -.... ~---- derniers sont les choses qui sont aussi appelées osseus~s, c'est-à­ dil'e, la chair et l'os, Que ces choses aienl même été faites Divines par le Seigneur, c'est ce qu'Il a enseigné aux disciples, en disant qu'il avait la chail' et l'os, qu'un esprit n'a pas, ~ Luc, XXIV. 39; - et néanmoins il est entré, les portes élant fermée$, et il est devenu invisible, ce qui prouve manifestement que les derniers de l'homme ont même été faHs Divins en Lui, et que par suite il y a correspondance avee les derniers de l'homme. Mais comment .~ Di.vin, proc~!!!nt, qui est la vie même et unique, peut-il être dans les choses créées et finies, c'est ce qui maintenant sera dit: Cette vie ne s'applique pas il l'homme, si ce n'est seulement aux usag.es quLsont dans ces choses; le~~~g~s, considérés en eux-gllilles, s~llt spirJ.!..!!~s, et le~.!orm~ dê.l'usage, qui sont· les-membres, les organes et les viscères, sont natill'elles; mais toujours est-il que 1 ces formes sont des s~ies d'u~ge_s, tellement qu'il n'y a pas dans un seul memhre, dans un seul organe ni dans un seul viscère, une particule ou la moinùre partie d'une particule qui ne soit un usage l dans une forme; la vic Divine s'applique all~~'lg~~ elix-mêmes,
  • 10. DU DIVIN AMOUR. ~ dans toutes les séries, et donne pal' ce moyen la vie à chaque fOl'me; de là vient à l'homme la vie qu'on nomme son Ame. Cette vérité , paraît être, il est vrai, transcendante p~û~ïes hommes, ITiâi~elïë ne l'est pas pOUl' les Anges; néanmoins elle n'est pas au-dessQs!J~)~n­ tendement_~_~mail1, parce qu'elle peut étre':yüë co~~e au tl'avers d'un treillis pal' ceux qui veulent voir: elle n'est pas au-dessus de mon entendement, qui est un entendement rationnel illustré. V. L'homme, dans le particulier, est dans une telle (orme. Cela peut être vu pal' ceux-là seuls qui examinent toutes les choses qui sont dans l'homme, Jlon-seulement avec un œil anatomique. mais aussi avec un œil rationnel; celui qui les examine en même temps avec un œil rationnel doit VOil' que tous les singuliers et t1'ès- singuliers y ont été formés d'après l'usage et pour l'usage; que chaque partie et chaque particule a llne fonction dans le commun; que l'usage commun, qui est le bien commun, regarde le très-sin-'- gulier comme soi-même en lui, et que l'écip,'oquement le très-sin- guliel' se regarde dans le commun: par ce moyen, toutes les choses qui sont dans le corps depuis la tête jusqu'aux plantes des pieds sont un, au point même que l'homme ignore absolument qu'il con- siste en tant de myriades de parties d'une fonction variée et di- verse. Pour illustrer cè sujet, je vais seulement examiner avec un œil rationnel la strllctUl'e des poumons et de la trachée: Les Pou- mons : Leur usage le plus commun est la respil'atioll, qui se fait en admettant l'air pal' le larynx, la trachée, les bronches et les ra- meaux dans les vésicules des lobules; par là ils s'étendent et sc l'essenent alternativement. Par là aussi ils produisent dans tout le corps organique et dans tous ses membres des mouvements ré- ciproques; car le cœUl' et le poumon sont, dans le corps tout en- tier, 1Sl§ d.eux sources de tous les mouvements communs, d'après lesquels toutes et chacune des choses sont conduites dans leurs ac- tivités et lems fonctions vitales. Les poumons aussi consocient la vie motrice volontaire, qui est dirigée par le cerveau, avec la vie motrice naturelle, qui est sous le gouvernement du cel"'elet. Leul' usage consiste même à disposer tous les viscères du COI'pS, surtout ses motoria qui sont appelés mllscles, pour que la volonté exé- cute ses mouvements d'une manière concol'dante. et sans rupture nulle part. Leur usage consiste anssi, non-seulement à concou- 2.
  • 11. JO DLJ DiVIN AMOLJR. l'il' Mec lous les sons du langage et avec tous les sons du chant, mais même il les pI'oduire comme d'après un utérus. Lenr usage «ollsiste encore il: recevoir en eux de [a Jla!'tie droite du cœur tout le sang du corps, il. le purifiel' de ses parlies visqueuses et pou­ dl't~uses ct il: les l'ejeter, et à lui fournil' des éléments nouveaux, eomme aliments, pal' ['ail' qu'ils lil'ent, et pal' conséquent à le ren­ voyer comme nouveau dans la cavité gauche du cœUI', changeant ainsi le sang veineux en sang artérie[; ainsi, quant au sang, les poumons le filtrent, en expulsent les humeurs, le réparent, le pré­ parent, et de plus ils purifient l'air, Outre ces usages drs l''tumons, il y en a plusieurs autres, tant communs que parlioll! ,el là chaque pore et chaque lobule est consocié à toutes ses fonelions, c'est-a-dire, il: tous ses usages, l'un de plus pl'ès et l'autre de plus loin. La T7'aclzée: Voici ses usages: 1° Donnet' un chemin, pour :lller et venir, à l'ail' (aul'is) et au souffle (onimis) des poumons, et se prêtcl' il chacun de leurs divers modes d'agir, tant dans l'in­ spiration que dans l'expiration. 2° Purifier et corriger l'ail' tombé dans les poumons, pOUl' qu'il n'influe rien de nuisible, et dilater celui qui s'échappe pal' des vapeurs, et ainsi par des effœtuités l'en­ lacer et le pousset' dehors; et aussi en général puri fiel' de nouveau les poumons des pituites visqueuses pal' des excrétions. 3° Sel'vil' de colonne et de soutien au larynx et à l'épiglotte, DU s'adapter entièl'ement à tous ses mouvements et i.t toutes les vibrations che­ vl'otantes; disposel' les parois de son canal pour que l'air heurte, et étendl'e sa membrane pOUl' qu'en heurtant l'ail' frémisse, et ex­ citel' aInsi avec rudesse un son que le larynx et la glolle fOl'ment, l:'est-à-dire, modifient en .chant ou en paroles; puis aussi humec­ tcr continuellement le lal'ynx d'une rosée vaporeuse. 4° Donnet' des soins secourables à son voisin l'œsophage, et l'assister dans sa fonction de déglutition. 5° Introduire les mouvements alternes res­ piratoires des poumons dans les parlies voisines, et pal' celles-ci dans eelles qui sont plus éloignées et dans les ùemières, il: sa VOil', dans l'œsophage, et pal' celui-ci avec le diaphragme, dans le ventricule, f~t ainsi ùans les viscères de l'abdomen, non-seulement dans le ca­ cohile qui monte et dans la veine jugulaire qui descend, mais aussi dans les nerfs sympathiques du grand intercostal et dans le vagus, !!t renouveler' pUI' conséqnent la vie motrice du cor'ps, 6° Insinuer
  • 12. DU DiVIN AMOUlt 11 ses frémissements sonol'es et ceux. du lal'ynx aux parties voisines, et par celles-ci aùx pal'lies lés plus élevées et les plus basses, et exciter le sang artériel à s'élever à la tête et au cerveau, et le sang veineux à "ef1uer de la tête et du cerveau, et par une modification commune l'éjouir et animer et pa,' conséquent l'enouvelel' la vie sensuelle du corps. Outre cela, un mental doué d'entendement et exercé dans les sciences peut, sous la direction de ('anatomie et avec un œil observateul', s'instl'Uire et connailre pal' la l'achée et en même temps par le larynx et les os de l'épiglotte, qui ne sont pas mentionnés ici, comment la nature module les sons et modère leurs nombres d'une manière articulée: il n'y a rien dans ce qui concel'ne l'acoustique, la musique et l'harmonie, quelque profondé­ ment caché que ce soit, ni rien dans les verbérations et les frémis­ sements d'un corps continu, ni dans les modifications d'un volume contigu ou de ('atmosphère, quelque profondément secret que cc soit, que le spirituel d'après la nature, ici "enant des intimes, lit rassemhle en un, et ne porte dans ces deux organes et en même temps dans ['oreille. Il ya de semblables arcanes dans tous les autres viscères, tant de la tête que du COI'pS, et encore plus dans ceux qui sont plus in-, térieUl'ement cachés et qu'aucun œil ne peut analyser; cal' plus une chose est intérieure, plus elle a de perfectioll, En Iii'] mot, la vie émi­ nente de tout membre, de tout organe et de tout v'iscère, ou l'excel­ lence de la vie, consiste en ce que rien ne soit propre à quelque par­ tie, à moins que cela ne soit commun, et qu'ainsj ii y aU dal~~ha~e partie l'idée de l'homme tout e~Uel'. Cet arcane est ùonné comme un conclusum que l'homme est le complexe de tons les usages, quels qu'ils soient, tant clans le Monde purement spirituel que dans le Monde naturè1, et que chaque usage, d'après l'idée de l'univers en soi, est comme un homme, mais tel qu'esl J'usage, c'est-à-dire, la fonction de l'usage, dans le commun, L'homme tienl cela de ce qu'il est llll récipient de la vie procédant dn Seigneur', cal' la vie qui procède du Se~neur, est le complexe de tous les usages à - ' l'in­ ~ni : en effet, le Seigneul' est le seul qni VIve en s9i; de là tout-ap­ partient à s'a vic; et si cette forme de l'usage n'était pas infinie dan~ le Seigneur, il rie pounait y aroir de forme finie en aucun homme, VI. L'homme, dans le c01l1rmm, (ost. dans /Ille tellejom;f,
  • 13. 12 DU DIVIN AMOUR. Par les hommes, dans le sens Je plus commun, il est entendu tout le genre humain; dans un sens comml,ln, tous les hemmes à:@ même royaume; dans un sens moins commun, les hommes d'une nîê~le ·Ilr<>Vinèe du royaume; dans un sens encore moins com­ mun, les hommes d'une mêm~ ville; dans un sens pal'ticulier, les hommlls d'une même ma~son ; et dans un sens singulier, chaque homme; devant le Seigneul' tout le gelll'e humain est comme un seul homme; et lous c,eux d'un même royau!lle sont aussi cQ!!!m.e nn sel~!.om_me; pareillement lous ceux: d'une province; puis, tous ceux d'une ville, et aussi ceux d'une maison; ce ne sont pas les hommes eux-mêmes qui apparaissent ainsi ensemble, mais ce sont 1 les usages chez eux; ils apparaissent ensemble con~me un homme parfait et beau ceux qui sont de bons usages, à savoir, ceu~ qui les font pal~e S~iKneur; ce so~tceux qui font les usage~poul' les usages, c'est-à-dire, ceux qui aiment les usages parce que ce sont Tés u;ages de la maison, de la ville, de la province, du royaume, ou de tout le globe: ceux, au contraire, qui font les usages, non pour les usages, mais pOUl' eux-mêmes seulement ou pour le monde seulement, apparaissent aussi devant le Seigneur, non comme un homme beau, mais comme un homme imparfait et difforme. De là, on peut "oir que le Seigneul' regarde les hommes du Monde un à un d'après l'us~g2, et en masse d'après les usages conjoints dans t la forme de l'homme~ Pal' '!§~g~s sont entendus les us~g~ de~ha­ ! que fonction, qui appartiennent aU_Qevoir, à I:é~l!..de et al!J!~ail de celle fonction; ces usages sont les bonnes œuvres elles-mêmes en présence du Seigneur. Puisque tOU~~C21K 1:.unmêmUQEume apparaissent devanl le Seigneur comme un seul homme selon l'a­ moUl' des usages, il est évident que tous les Anglais apparaissent devant le Seigneur comme un seul homme; de même tous les Hol­ landais, tous les Allemands, tous les Suédois el Danois, et aussi les Français, les Espagnols, les Polonais, les Russes, mais @aque nalion selon ses usages; dans les royaumes, ceux qui aiment iëS " ( tiSi"ws 'rl~ l~~~ffices:' parce que .~'?E.!. de~~g~, apparaissent . ensemble comme un Homme-Ange; et ceux qui aiment les usages l 1 de leUl'S offices pour les se'ul~oluptés séparées d'avec les usages L apparaissent ensemble comme un ho~~:.Q~ble : les négociants, dans l'Homme-Ange, sont. ceux qui aiment le commerce etlliment
  • 14. Dll DIViN AMOUR, 13 r les richesses pour le commerce, et qui en même temps toul'oent . leurs regal'ds vers Dieu; mais, dans l'homme-diable, les négo- ciants son1 ceux qui aiment les l'ichesses et aiment le commel'ce ~ pOUl' le commerce seul; chez ceux-ci, il ya l'avarice, qui est la [ racine de tous les maux, maÎs elle n'est pas chez ceux-'Ià; car ai- mel' !Cs richesses seules, et non quelque usage au moyen des ri- r chesses, ou mettre les richesses au pl'ëiDier rang et le commerce au second, c'est le fait de l'avare; ceux-ci, il est vl'a'i, sont utiles au IlOyaume, mais 10l'squ'ils meurent, quand leul's richesses se "é- pandent dans l'usage public des négociants, l'utilité du l'oyaume par ces richesses est alol's une utilité pOUl' le l'oyaume, mais non -1 f pour leur âme. En un mot, l'acqui~_ilion_ des l'ichess~ pal'~­ merce pour les richesses seules est un commerce de JuifS, mais l ( l'aCquisition des l'ichesses pal' le commerce poul'-le 'co;;mel'ce est un commerce de Hollandais; l'opulence n'est pas dangereuse pOUl' ceux-:ci, mais elle l'est pour ceux-là. On poul''oit, il est vrai, au bien de la république en y accumulant des richesses et en l'enri- chissant, mais on ne poul'Voit pas au bien de son âme. VU. Le Ciel est dans une telle {orme. Dans les ARCANES CÉLESTES, il a été montré que tout le Ciel a été comme divisé en provinces, selon les usages de tous les membres, ùe tous les ol'ganes et de tous les viscères du corps humain, et que dans les Cieux les Anges savent dans quelle pl'ovince sont telles ou telles sociélés; pal' exemple, quelles sociétés dans la province des yeu le , quelles dans la pl'ovince des ol'eUles, des narines, de la bouche et ùe la langue, et quelles dans la pl'ovince des ol'ganes de la génération; toutes les sociétés qui sont dans ces provinces correspondent abso- lument aux usages de ces membres, de ces ol'ganes et de ces vis- cères dans l'homme; c'est d'apl'ès celte cOI'l'espondance que tout le Ciel apparait devant le Seigneul' comme un seul homme, pareille- ment chaque province du Ciel et chaque société d'une (ll'ovince; c'est aussi d'après cette correspondance que IQus les Anges et tous les Esprits sonl hommes, absolument semblables aux hommes dans le Monde; et cela, parce que le Divin procédant du SeigneUl', qui -est la vie et la forme, est homme dans les maxima et dans les minima, comme il a été dit quelquefois. II a été question de celle cOl'l'espondancc dans le commun et le pal'liculiel', dans les ARCANt:5
  • 15. 1ft DU DIVIN AMOUH., CÉLESTES, aux articles suivants: No' 3021, 3624 à 3629, 3636 à 3643, 3741 à 3745,3883 à 3896,4039 à 4055,4218 à 4228,4318 à 4331, 4403 à 4421, 4527 il. 4533,4622 à 4633, 4652 à 4660,4791 à 4805,4931 il. 4953, 5050à 5061,5171· à 5189, 5377 à 5396, 5552 à 5573, 5711 à 5'727, 10030. ~ Pour que l'enfer soit aussi dans celle Corme, chacun y e3t contraint à des travaux; mais comme ceux qui sont là font ces usages, non pal' amour, mais par nécessiLé de nourt'iture et de vêtements, il en résulte qu'ils apparaissent, il est vrai, comme un homme, mais comme un homme-diable, ainsi qu'il vient d'êlre dit; voir, Cέ dessus. VIIJ. Toutes les choses du Monde tendent aussi dune I>emblable (orme. Pal' toutes les choses du Monde, il est entendu les choses animées, tant celles qui marchent et rampellt sur la tene que celles qui volent dans les' cieux, et celles qui nagent dans les eaux; et il est aussi entendu les végétaux, tant les arbl'es que les arbustes, les Heurs, les plantes et les herbes; mais les eauX: et les malières de la lene sont seulement des moyens pou.!' leur gé­ nél'ation et leur l)1'oduction. Pal' la création de "unil'er's, eL enlin par celle de la terre et de tout ce qui existe dans l'un et dans l'autre, on peut voir, mieux que pal' tout aulre moyen, que le Divin AmOllI', qui est la vie même et qui est le Seigneur, est dam; la forme des formes de tous les usa­ ges, laquelle fOl'me est homme; car il n'y a pas pa,' création une seule chose SUI' la terre qui ne soit pour l'usage; tout le règne mi~ liél'al est plein d'usages; il n'y a pas en lui un grain de poussièr'e, même le plus petit, qui ne soit pour l'usage: tout le règne végétal est plein d'usages; il n'y a pas un arbl'e, un planle, une f1eUl', ni une herbe, qui ne soit pour l'usage; bien plus, il n'y a rien dans l'arbre, dans la plan le, la fleur' et l'herbe, qui ne soit pOUl' l'usage; chaque chose, n'importe laquelle, est la forme de son usage: tout le règne animal est aussi plein d'usages; il n'y a pas d'animal, de­ puis le vermisseau jusqu'au cerf, qui ne soit pour l'usage, eL qui ne soit aussi la forme de son usage: pareillement les autres choses qui sont au-dessus de la terre jusqu'au soleil: en un mot, chaque point d'une chose cl'Me et de celles .qui créent est ml usage, et même est dans une sél'ie ascendanle pal' un usage dans les prc­
  • 16. DU DIVl~ AMOUR. 15 miers vers un usage dans les derniers, ainsi continuellemen~ pal' un usage vers un usage, indice manifeste que le Créateur et le Formateur, qui est le Seigneur, est le complexe inOni de tous les usages, dans son essence l'amoul', et dans sa forme l'homme, en qui est ce complexe, Qui peut jamais être assez insensé, s'il veul examiner ces choses, quoique dans le commun sens, pour pensel' qu'elles appartiennent à un soleil mort, et à la nature morte qui provient de ce soleil? IX. Il Y a autant d'affec.tions que d'usage.s, Quete Divin Amour soit la vie même, et que pal' suite l'amour chez l'homme soit la vie, il y a plusieurs chose:: qui l'attestent; mais parmi les enseignements qui l'attestent, le plus clair, c'est que 'l'espr'i t de l'homme n'est ahsolument qu'affection, et que par suite l'homme, apl'ès la mort, devient affection, affection de l'usage bon, s'il est Ange du Ciel, et affection de l'usage mauvais, s'il est espl'it de l'enfer; c'est de là que le Ciel a été distingué en sociétés suivant les genres et les espèces d'affections, et. pareillement l'enrel' dans l'op­ posé; de là vient que, soit que l'on dise affections ou que l'on dise sociétés dans le Monde spil'iluel, c'est la même chose; par les affec­ lions il est entendu les continuations et les dérivations de l'amour; l'amoll1' peul être comparé à une fontaine, et les affections aux ruisseaux qui en proviennent; il peut aussi être comparé au cœur', el les affections aux vaisseaux qui en dérivent et qui .en sont la conlinuation, et l'on sait que les vaisseaux qui lranspol'tent le sang du cœur représentent en tout point leur cœur, de sorte qu'ils ell sont comme les extensions; de là les cil'culations du sang à par'lir du cœul' par les artères, et des al'tères dans les veines, pOUl' l'eve­ nir de nouveau au cœur; lelles sont aussi les affections, cal' elles sont des dérivations et des continuations de l'amour, et produisent des lisages dans des formes, el àans celles-ci elles s'a vancenl des premiers des usages il leurs del'lliers, et reviennent pal' ceux-ci à j'amour d'où elies procèdent: d'après cela, il est évident que l'af­ fection est l'amour dans son essence, et que l'usage est l'amour dans sa forme. Il résulte de là que les objets ou fins des affections sont des usages, et que pal' suite leut's sujets sonl des usages, et que les formes mêmes, dans lesquelles elles existent, sont des effets qui sonl leurs effigies dans lesquelles elle~ s'avancenl dp, la (in fll'(~-
  • 17. 16-:-:"- i"~ DU DiViN AMOŒ. mièl'e à la dernière, et de la fin dernière à la première, et pal' les­ quelles elles exécutentleul'S_lI'avaux, leurs fonctions et leurs exel'· cices. Qui ne peut voir, d'après cela, que la seule affection n'est pas en elle-même quelque chose; qu'elle devient quelque chose en ce qu'elle est dans un usage; que l'affection de l'usage n'est encore qu'une idée, à moins qu'elle ne soit dans une forme; et que l'affec­ tion de rusage dans une forme n'est encore autre chose qu'une puissance; mais que l'affection devient pour la première fois quel­ que chose, quand elle est dans l'acte; celui-ci est ce qu'on entend par l'usage même, qui, dans son essence, est l'affection. Mainte­ nant, comme les affections sont les essences des usages, et que les usages sont leurs sujets, il en l'ésulte qu'il y a autant d'affections que d'usages. X. Il Y a des genres et des espèces d'affectiom et des dif­ férences d'espèces il l'infini; pareillement pour les usages. On peut le voir' pal' le corps humain, pal' [e genl'e humain, pal' le Ciel Angélique, et par le règne animal et le règne végétal; dans chacun d'eux il y a des genres d'affections ou d'usages, des espèces et des différences, en Ilombre qU'Ofl ne saul'ait exprimer, cal' il n'est pas une seule chose qui soit la même qu'une autre; mais il y a variété, et cette val'iété est partout distinguée en genres et en es­ pèces, et les genres et les espèces sont distingués en dift'érences, et les différences sont en elles-mêmes infinies, parce qu'elles procèdent de ['infini; qu'il en soit ainsi, chacun peut le voir d'après les faces humaines, dont aucuue, depuis le jour de la cl'éation, n'est absolu­ lllent semblable il aucune autre, ni ne peut être semblable à aucune de celles qui sel'ont créées pendant l'éternité; il n'y a pas non plus dans le corps humain la moindre chose qni y soit semblable à une autre: il en est de même des affections et de leurs usages~ Qu'il Cil soit de même des affections et de leurs usages, j'homme l'ignore si profondément, qu'il demande ce que c'est que l'affection, et ce que c'est que l'amoul'; cela ne peut dOllc être illustl'l) 'l'uull'epal't que du Ctel, où tous, d'après le Divin Amoul', qui est la lie même, sont (les affeclions : Là, le Divin Amour, qui est la vie même, est distingué en deux Royaumes, l'un dans leq,uel règne L'amour eri­ "cr8 le Seigneur, et l'autre dans lequel règne l'amour à l'égal'll du prochain; l'amour envers le Seigneur enveloppe les usages (l quo
  • 18. DU DIVIN AMOUR 17 (qui viennenl de la source), et l'amouI' à l'égard du pl'ochain enve­ loppe les usages ad quern (qui retournent à la source); le Divin ArnoUl', qui est la vie même, est en ouu'e distingué en de plus pe­ tits royaumes qui peuvent être appelés provinces, et celles-ci le sont de nouveau en sociétés, et les sociétés en familles et en maisons; telles sont dans les Cieux les ùistinctions du Divin Amour en gem'es et en espèces, et celles-ci de nouveau en leurs espèces qui sont en­ tendues pal' l'expression différences; si les affections sont ainsi distinguées, et pareillement les usages, c'est parce que chaque Ange est affection et aussi est usage. Comme dans l'enfer toutes les choses sont en opposition a'ee celles qui sont dans.le Ciel, de même aussi l'amour: L'amoul' diabolique, qui est la mOlt même, est aussi distingué en deux royaumes, l'un dans lequel règne l'a­ mour de soi, l'autre dans lequell'ègne l'amour du monde; l'amoul' de soi enveloppe les mauvais usages a quo (qui viennent de la source), c'est-à-d,il'e, de soi, et l'amou]' du monde enveloppe les mauvais lisages ad quem (qui retournent à leur source), usages qui, parce qu'ils sont faits par soi, sont faits aussi pOUl' soi; car tout amour retourne comme par un cercle à celui de qui il vient. Cet amoul' diaboliqne est en outre distingué en provinces, et cellcs­ ci de nouveau en sociétés qui se subdivisent encore. Il y a, dans le corps humain, de semblables distinctions des affections, et pareil­ lement des usages, parce que toutes les choses de l'homme, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, cOl'l'espondent à toutes les choses du Ciel; le cœur et les poumons y cOI'respondent aux deux royaumes du Ciel; les membres, les organes et les 'iscères y correspondent aux provinces du Ciel, et les contextes de chaque membre, de chaque ol'galle et de chaque vis,cère conespondent aux sociétés du Ciel; comme ces choses, dans le commun et dans le pal'ticulier, sont des nsages, et que les usages vivent de la vie, qui est l'amou!', leUl' vie ne peut être appelée autrement que atfeclioiJ de l'usage. De même qu'il en est du corps humain, et du Ciel, de même il en est aussi de tout le genre humain, puisque celui-ci est, ainsi que le Ciel, comme un seul Homme (levant le Seigneur, selon ce qui. a <1éja été dit. Que les êtl'es animés ùe la terre et aussi ses végétaux soient semblablement disLingués en genres et en espèces, et en dif­ férences tk genres et d'espèees, œla est notoire.
  • 19. 18 DU DIVIN AMOUR. Il Ya dans le règne animal deux universaux, dans l'un sont les bêles de la terre, el dans l'autre les oiseaux du ciel; il Ya aussi dans le règne végélal deux universaux, dans l'un sonlles arbl'es à fruits, dans l'autre les plantes à graines; d'après ceux-ci et ceux­ là, on peut encore voir qu'il y a des genr'es et des espèces d'affec­ tions, et des différences d'espèces à l'infini, et qu'il en est de même des usages, puisque, comme il a été dit précédemment, les affec­ tions naturelles sont les âmes des animaux, et que les usages des affections sont les âmes des végétaux. XI. 1t Y a des degrés d'affections et d'usages: II y a des degrés continus et il y a des degrés discl'ets; les uns et les autres sont dans toute forme, tant dans le MOllde spirituel que dans le Monde natUl'el; tous les hommes connaissent les degrés continuS', mais il y en a peu qui connaissent les degrés discrets, et ceux qui ne les connaissent lias trébuchent comme dans des ténèbres, lors­ qu'ils cherchellt à découvrir les causes des choses. Ces degrés ont été, les uns et les autres, expliqués dans le Traité DU CIEL ET DE L'ENFER, N° 38. Les degrés continus, que tout le monde cannait, sont comme les degrés de la lumière à l'ombre, ùe la chaleur au fl'Oid, du rare au dense; un tel degré de la lumière, de la chaleur, de la sagesse et de l'amour, existe dans chaque société du Ciel, au dedans d'elle; ceux qui y sont au milieu sont dans la clarté de la lumière plus que ceux qui sont dans les derniel's; selon la distance du milieu la lumière décrot! jusqu'aux derniel's, pareillement la sagesse; ceux qui sont au milieu ou au centre de la société salit dans la lumièl'e de la sagesse; mais ceux qui sont dans les demiers du Ciel ou dans les périphéries sont ceux qui sont dans l'omhre de la sagesse et qui sont simples; il en est de même à l'égal'd de l'a­ mour dans les sociétés; les affections de l'amoul' qui constitucnt la sagesse, et les usages des affections qui constituent la vie de ceux qui sont dans ces sociétés, décroissent continuellement depuis le milieu ou le centl'e jusqu'aux derniers ou aux périphéries: ce son t là les degrés continus. Mais les degrés discrets sont tout à fait dif­ férents; ceux-ci vont, non pas dans la surface vers les côtés alen­ tour, mais du plus haut au plus. bas; aussi sont-ils appelés de­ grés descendants; ils sont discrets comme sont les causes efficientes et les effets, qui deviennent il leur tOUl' dlicienls jusqu'à l'effet der­
  • 20. DU DIVIN AMOUR. 19 nier; ils sont aussi entl'e eux comme la force productrice est aux forces produites, qui deviennent à leur tour productrices jusqu'à la dernière chose produite; en un mot, ce sont des degrés de forma­ tion de l'un par l'autre; ainsi, depuis le pl'eroie.' ou le suprême , jusqu'au dernier ou l'infime, dans lequel la fOI'mation subsiste; aussi sont-ils des antérieurs et des postérieurs, cal' les supél'ieurs et les infél'ieul's sont ces degrés. Toute création a été faile. par ces degrés, et toute production est pal' eux, et pareillement toute com­ position dans la nature du Monde, cal' si tu développes un composé quelconque, tu ven'as que là l'un vient d'un autre, jusqu'à ('ex­ trême, qui est le commun de tous; les trois Cieux Angéliques ont été distingués entre eux par de tels degrés, c'est pourquoi l'un est au-dessus de l'autre; les intérieurs ùe l'homme, qui appartiennent à son mental, ont aussi été di~tingués entre eux par de tels degrés; pareillement dans les Cieux des Anges el dans les intérieurs. des hommes, la lumière qui est la sagesse, et la chaleur qui est l'a­ moul'; pareillement la lumière même qui est procédée du Seigneul' comme soleil, et aussi la chaleul' même qui pal' suite en -procède; c'est pourquoi la lumière dans le troisième Ciel est si resplendis­ sante, et la lumière dans le second Ciel est d'une blancheur si éclatante, qu'elles surpassent mille fois la lumière du midi dans le Monde; pareillement la sagesse, ear la lumière et la sagesse clans le Monde spirituel sont dans un pareil degré de perfec.lion; il Ya donc de semblahles degrés d'affections, et comme il y en a pOUl' les affections, il y en a aussi pour les usages, cal' les usages sont les sujets des affections. En outre, il faut savoir que .dans toute fOI'me, tant spirituelle que naturelle, il y a des degrés tant disc/'ets que continus; sans les degl'és discl'els, il n'y a pas en elle d'inté­ rieur qui constitue la cause ou l'Ame, el sans les degrés conlinus, elle n'a pas d'exlension ou d'apparence. XII. Chaque usage tire sa 'Cie du commun, et du commun influent les choses nécesutires, utiles et agréables à la vie, selon la qualité de l'usage et la qualité de SOI! affection. C'est un arcane qui n'a pas encore été découvert; il s'en manifeste, il est vrai, quelque chose dans le Monde, mais non dans une telle clarté, qu'on puisse VOil' que c'est ainsi; en effet, dans le Monde, chaque homme l'eçoit du commun les choses lJtcessail'es, utiles et agl'éa­
  • 21. 20 DU DIVIN AMOUlt bles à la viel selon l'excellence et ('étenùue de son administl'ation. Quelques-uns sont récompensés d'après les communs j ql!elques autres sont enrichis d'après le commun; le commun est comme uil lac d'où coulent les récompenses, et d'où coulent les richesses; les usages et les exel'cices, qui appartiennent à l'affection, les déter­ minent et les produisent; mais cependant on ne peut pas en con~ clure qu'en eux-mêmes les usages soient tels, parce que.. dans le Monde, les méchants sont quelquefois récompensés et tnrichis de même que les bons, ceux qui ne l'emplissent point d'usages, ou même qui en font de mauvais, de même que ceux qui en font de bons; il en est autrement dans le Monde spirituel, où les usages sont mis à nu, et où il est découvert de quelle origine ils sont, et dans quel lieu ils sont dans l'homme spil'ituel, qui est le Seigneur dans le Ciel; là, chacun est récompensé selon l'efficacité de l'usage, et en même temps selon l'affection de l'usage; on n'y tolère aucun oi­ . sif, point de fainéants quù coul'ent çà et là, point de paresseux qui se vantent des études et des travaux des autres; mais chacun doit être actif, courageux, empressé l et diligent dans sa fonction et dans -son commerce, et chacun place l'honneur et la l'éCOltlpense, non au premier, mais au second ou au troisième rang. C'est d'après cela qu'influent chez eux les choses néèessair'es, utiles et agl'éables à la vie; si elles influent du commun, c'est parce qu'ils ne tes acquiè­ J'ent pas comme dans le Monde, mais elles existen't il l'instant même et sont données gl'atuitement par le Seigneur; et comme il y a dans le Monde spirituel une communication et une extension de toutes les pensées et de toutes les affections, et que dans le Ciel la communication et l'extension des affections de l'usage sont en raison de leur qualité, et comme tous ceux qui SOllt dans les Cieux sont affectés et réjouis pal' les usages, voila pourquoi les choses néces­ sail'es, uliles et agréahles à 111 vie refluent et reviennent en abon­ dance dans fe centre des usages de la vie, et comme fruils de l'usage dans celui qui fait l'usa'ge. Les choses nécessail'es à la vie, qui sont données gl'atùitement par leSeigneul'! et qui existent en un instant, sont la nonrriture, le vêlement et l'habitation, lesqHelles correspon­ dent absolument à l'usage dans lequel est l'Ange; les choses utiles sont celles qui sel'veiJt à ces trÔis et qui lüi procul'ent de la satisfac­ tion; ce sont en outl'e di!l'él'ents objets sur la lable, sul' les vêlements
  • 22. DU DIVIN AMOUR. 21. et dans la maison, objets dont la beauté est en raison de l'usage, et la splendeur en raison de ses affections; les choses agréabies sont celles que lui procurent ses relations avec son épouse, ses amis, ses consociés, qui tous l'aiment et qu'il chérit lui-même; cet amour, qui est mutuel et réciproque, vient de toute affection de l'usage. S'il y a de telles choses dans le Ciel, c'est parce qu'il y en a de telles dans l'homme, cal' le Ciel correspond à toutes les choses de l'homme; l'homme qui est dans l'affection de l'usage, d'après l'u­ sage ou pour l'usage, est aussi le Ciel dans la forme la plus petite; il n'y a pas dans l'homme un seul membre, ni dans un membre une seule partie qui ne tire du commun ses besoins nUlritifs, ses plaisirs; là, le commun pourvoit au besoin des parties selon l'u­ sage; tout ce que l'une ex ige pour son œuvre y est attiré des par­ ties voisines, et par celles-ci aussi de leurs voisines, ainsi de la to·· talité; et elle pal'eillement communique du sien aux aUlres, selon le besoin; il en est de même dans ['homme spil'ituel qui est le Ciel, parce qu'il en est de même dans le Seigneur. On voit pal' là que chaque usage est représentatif de tous les usages dans tout le corps, et qu'ainsi dans chaque usage il y a une idée de l'univers, et d'a­ près cela une image de l'homme; d'où il résulle que l'Ange du Ciel est homme selon l'usage, et, bien plus, que l'usage est homme­ Ange, s'il est permis ici "de s'exprimer spirituellement. XIII. Autant t'homme est dans l'amour de L'usage, au­ tant il est dans l'amour du Seigneur, autant il l'aime et 'aime le prochain, et est homme. D'après l'amoOl' des usages nous appl'enons ce qui est entendu par aimer le Seigneur et aimel' le pl'ochain, et aussi ce qui est entendu par être dans le Seigneur et être homme; pal' aimer le Seigneur, il est entendu faire des usages d'après Lui et pour Lui; par aimer le prochain, il est en­ tenrlu faire des usages pOUl' l'Église, pOUl' la paIrie, pour une so­ ciété humaine et pOUl' le concitoyen; par être dans le Seigneur, il est entendu être à l'usage; el par être homme, il est entendu faire d'après le Seigneul' des usages au prochaiu pOUl' le Seigneur. Que par aimer le Seigneur il soit entendu fail'e des usages d'après Lui et pour Lui, c'est pal'ce que tons les bons usages que l'homme fait "iennent du Seigneur; les bons usages sont les biens, el l'on sait que les biens viennent du Seigneur; et aimer', c'est. fail'e, car
  • 23. 22 Dl] DIVIN AMOUR. ce que l'homme aime, il le fait; pel'sonne ne peut aimer le Sei­ gneur autrement, car les usages, qui sont des biens, viennent du Seigneur, et par suite sonl des Divins, et bien plus sont le Sei­ gneur Lui-Même chez l'homme; ce sont ,là les choses que le Sei­ gneUl' peut aimel'; il ne peut êlre conjoint par amour à aucun des hommes si ce n'est par ses Divins, pal' conséquent il ne peut donner autrement à l'homme la l'acuite de L'aimer; car l'homme ne peut de soi-mOrne aimer le Seigneur; c'est le SeigneUl' Lui-Méme qui l'attire, et Se le conjoint; c'est pourquoi aimel' le Seigneur comme une personne, et non les usages, c'est L'aimel' de soi-même, ce qui n'est pas aimer. Celui qui l'ail· les usages ou les biens pal' le Seigneur, fait aussi les usages et les biens pour le Seigneur: cela peut êll'c illustré par l'amoul' céleste dans lequel sont [es Anges du tl'oisième Ciel; ces Anges SO/lt dans l'am ou l'· envel's le Seigneur plus que les Anges des antl'es Cieux; les uns et les autres savent qu'aimer le Seigneur n'est pas autre èhose que faire les biens qui sont des usages; ils disent que les u:;ages sont le Seigneur chez eux; pal' usages ils entendent les usages et les biens du ministère, de l'administration, de la fonction, tant chez les prêtres et les ma­ gistrats que chez les commerçants cl chez les ouvriel's; les biens qui ne découlent pas de leul's emplois, ils les nomment aumônes, bien­ l'ails et gl'atuilés, et non pas usages. Que pal' m'mer le prochaill, il soit entendu faire des usages pour l']~glise, pour la patrie, pour une société et pOUl' le concitoyen, c'est parce que ceux-là sont le prochain dans le sens large et dans le sens strict; eux non plus' né peuvent être aimésaulrement que par dès usages qui appar­ tiennent à l'emploi de chacun; le prêtre aime l'Église, la patrie, une société et le conciloyen, ainsi le prochain, s'il enseigne et con­ duit ses auditeurs par zèle pour leuI' salut. L'administl'ateur prin­ cipal et ceux Qui sont sous ses ordres aiment l'f~glise, la patrie, uue société et le concitoyell, ainsi le prochain, s'ils l'emplissent leUl's fonctions pal' zèle pOUl' le bien commun; les juges, si c'est par,zèle pour la justice; les négociants, si c'est pal' Ull zele de sin· cérité; les ouvriers, si c'est pal' dl'oitul'e; les domestiques, si c'est pal' fidélité; et ainsi des autres: 10l'sque chez les uns el chez les autres il y a fidélité, droiture, sincél'ité, justice el zèle, il y a amoul' de ces :usages d>apl'ès le SeigneUl', c't d'après Lui il y a en eux
  • 24. DU DIVIN AMOUR. 23 amour du prochain dans le sens lal'ge et .dans le sens stl'ict, car qu i est-ce qui, étant de cœur fidèle, droit, sincère, juste, n'aime pas J'É­ glise, la patrie et le concitoyen? Maintenant, d'après ces considé­ rations, on voit que pal' aimel' le Seigneur il est entendu faic'e des usages a quo (qui viennent de la source) ; que par aimer le pro­ chain il est entendu faire des usages ad quem (qui retournent à la source); et que propter quem (polir qui), c'est pOUl' le prochain, pour l'usage et pour le Seigneur; et qu'ainsi l'amolli' l'etollrne à Celui même de qui il pl'ocMe, et que tout amour a quo retourne pal' l'amour ad quem à l'amour a quo; ce retour constitue son réciproque, et l'amolli' va et revient continuellement par des faits qui sont des lisages; cal' aimer, c~est faire; en effet, si l'amOllI' ne devient un fait, il eesse d'être amouI'; car le fait est l'effet de· sa fin, et c'est ce en quoi il existe. Autant l'homme est dans l'a­ mour de l'usage, aulant il est dans le Seigneur: c'est parce qu'il est autant dans l'Égli~e et autant clans le Ciel, et que l'Église et le Ciel sont pal' le Seigneur comme lin seul homme, dont les fOl'mes, qu'on nomme organiques sllpél'ieures et inférieures, et aussi intérieures et extérieures, sont constituées par tous ceux qui aiment les usages en les faisant; et les usages eux-mêmes compo­ sent cet homme, parce que c'est un homme spil'ituel qui est con­ stitué non pal' les personnes" mais par les usages qu'elles font: toujoul's est-il que là sont tous ceux qui reçoivent du Seigneur l'a­ moul' des usages, et ce sont ceux qui les font pour le prochain, pour les usages et pour le Seigneur; et comme cet homme est le Divin procédant du Seigneur, et que le Divin procédant est le Sei­ gneur dans J'ltglise et dans le Ciel, il s'ensuit qu'eux tous sont dans le Seigneur. Si ceux-lit sont homme, c'est parce que tout usage qui sel'l de quelque manière au bicn commun ou public est un homme beau et parfait selon la qualité de l'usage et en même temps selon la qualité de son affection; cela vient de ce que, dans chacune des choses qui sont dans le corps humain, il y a d'apl'ès son usage l'idée du tout; cal' chaqne chose y regarde le tout comme son ex quo (ce dont elle procède), et le tout la regarde en soi comme son pel' quod (ce par quoi il s'agit) ; d'apl'ès cette idée du tout dans chacune des choses, il y a que chaque usage y est homme, lant dans les petites parties quc dans les grandes, et qne la forme organique
  • 25. 2ft DU DIVIN AMüUlt est dans la partie comme dans la totalité; hien plus, les parties de parties, qui sont intérieUl'es, sont hommes plus que les composées, parce que toute perfection devient plus grande vers les intérieurs; car toutes les fOl'mes OI'ganiques, dans l'homme, ont été composées d'apl'ès des formes intérieures, et celles-ci d'après des formes en­ core plus intérieures, jusqu'aux intimes, pal' lesquelles existe la communication avec toute affection et toute pensée du mental de l'homme; en effet, le mental de l'homme dans chacune de ses choses s'étend dans tout ce qui appartient à son corps; son excur­ sion est dans toutes les choses du corps, cal' il est )a forme même de la vie: s'il n'y avait pas un COI'PS pOUl' le mental, l'homme ne serait ni un mental, ni un homme; c'est de là qtle la décision et l'assentiment de )a volonté de l'homme sont déterminés à l'in­ !ltant, et produisent et déterminent les actes, absolument comme si la pensée elle-même et la volonté étaient en eux et non au-dessus d'eux. Que pal' sou usage chacun des plus petits degrés dans l'homme soit homme, c'est ce qui 'De tombe pas dans l'idée natu­ relle, comme cela tombe dans l'idée spirituelle; dans l'idée spil'i­ tQelle, l'homme n'est pas une personne, mais il est un usage; car l'idée spirituelle est sans l'idée de la personne, comme elle est sans l'idée de la matièl'e, de l'espace et du temps; c'est pourquoi, lors­ qu'un Ange en voit un autre dans le Ciel, il le "oit, à )a vérité, comme homme, mais il pense à lui comme usage; et même l'Ange par la face appal'aH selon l'usage dans lequel il est, et son affection fait la vie de sa face; d'après ces explications, on peut voil' que chaque usage bon est en forme un homme. XIV. Ceux qui s'aiment par-dessus toutes chous, et qui aiment le monde comme eux-mêmes, ne sont ni homme.ç, ni dans le Seigneur, Ceux qlli s'aiment et aiment le monde peuvent même faire de bons usages, ct ils en font aussi; mais, chez eux, les affections de l'usage ne sont pas bonnes, cal' elles viennent d'eux-mêmes et non du Seigneul', et elles sont pour eux-mêmes et non pOUl' le prochain; ils disent, il est vl'ai, et ils persua­ dent qu'elles sont pOUl' le prochain, entendu dans le sens laI'ge ct dans le sens strict, c'est-à-dire, pOUl' l'Église, pOllr la patrie, pour une société et pour les concitoyens; quelques-uns même osent dil'e qu'elles sont pOlll' Dieu, parce qu'ils ont agi d'aJ1rè~ ses com­
  • 26. DU DiVIN AMOUR, 25 mauùelllents ùalls la Pal'ole, el aussi qu'elles viennent de Dieu, paree que ce sont ùes biens, et que tout bieu est ùe Dieu, lorsque cependant les usages qu'ils font sont pOUl' eux-mêmes parce qu'ils . viennent d'eux-memes, et pOUl' le pl'oenain afin qu'ils l'eviennelJL SUI' eux-mêmes; ils sout connus et distingués de ceux qui t'ont les usages d'aprèS le SeigneUl' pOUl' le prochain, entendu dans le sem; large ètdans le sens stl'ict; en ce que dans chaque chose ils se con- sidèrent eux et le monde, en ce qu'ils aiment la réputation -pour différentes tins, qui sont des usages ù'après ellx-medies; ils lI'OIlt même de l'affection pOUl' les usages qu'autant qu'ils se voient' Jau:! ces usl:lges eux et ce qui leUl' appal'tieut; en outi'e, lems plaisirs sont tous des plaisil's ÙU COI'pS, et ils rechel'chelll ceux qui viennent du moude; on peut voil' quels ils sont par cette comparaison: ELix- mêmes sont la tete j le monde est le corps; l'Église, la patrie, les concitoyens, sont les plantes des pied~ j et Dieu est la chaussure; mais pour ceux qui aiment les usages U'après l'amoul' ùes usages, li: SeigneUl' est la tète; l'Église, la patl'ie, les concitoyens, qui cOlisti~ tuent le p,'ochain, soutle corps jusqu'aux genou! j le moude, ce S'om les pieds depuis les genoux jusqu'aux plantes, et eux-mèmes sont es piailles des pieds cbnvena1llement ctlàussées j flal' la on voit que les uns sont absolument il l'inverse de~ autl'es, el qu'il n'y a ritm de l'homme en ceux qui font l des uSàges d'apl'èS eux.-mêmts ou d'apl'ès l'amoul' de soi, Il y à deux origines ùe tous les amoul's d de toules les alt'ections;, l'une vient du Soleil ùu Ciel, qui est le PU't' amouI'; l'aulfe, du so'ieil du Monùe, qui est pur feu. Ceux 4ui ti- l'ent du Soleil du Ciel l'amom' sont spiriluèls et vivanls, el le Sei- gneuI' les élève au-dessus de leuj' Ill'opl'e; Illais ceux qlfÎ lil'Crit uu soleil du l'vlonùe l'amOlli' sont naturels et lllorts, ·el se plougenl ù'cux-mêmes dans leUl' pl'Opl'e, d'où ill'ésulte qu'ils voient fa na- lUl'e seule dans tous les objets de la vue; et, s'ils l'econuaissC)JL Dieu, c'est de 1louch~ el non de cœur; ce sonl eux qui sont tlnlen- llus dans la Pal'ule pai' les aUOl'ateul's UU suleil, de la lune et de tOlite l'al'mée des cieux j ils apparaissem, il est vl'ai, cOlllme ues llOmmes dan~ le Monùe spil'iluel~ m,lis comme des monsl ..b a la lumière du Ci(~1 ~ el leuI' vie leul' pal'ait a eux comme la vie, mais aux Anges comme la mon; pal'mi eux, il en est plusielll's Ilui ont été considérés comme érudits dans le Monde; el, ce qui m'a très- J.
  • 27. 26 DU DIVIN AMOUR, souvent étonné, ils se Cl'oient sages, parce qu'ils atll'ihuent lout il. la nature et à la prudence, et ils regarden~ les autres comme des simples. XV. L'homme n'est pas d'un mental sain, si l'usage n'est pas son affection ou son occupation. Il y a en l'homme une pensée externe, et il y a en lui une pensée intel'De; l'homme est dans la pensée externe lorsqu'il est en société, soit qu'alors il écoute, soit qu'il parle, soit qu'il enseigne, soit qu'il agisse, et aussi lorsqu'il écrit; mais le menlal est dans la pensée inteme lors­ qu'il est à la maison et qu'il replace dans son affection intél'ieure les questions traitées; cette pensée de son espl'il est la pensée propre en soi, tandis que la précédente est la pensée p.'opre de son espl'it dans le corps; elles restent l'une et l'autre chez "homme a,près ·Ia mort, et alors on ne sait pas quel est l'homme, avant que sa pensée exteme lui soit enlevée j car alol's la pensée parle et agit d'après son affection. L'homme qui est d'un mental sain verra et entendra àlors des choses merveilleuses; il entendra et 'erra que heaueoup tIe ceux qui, dans le Monde, ont padé avec sagesse, prêché avec capacité, enseigné avec érudition, écrit avec savoir, et agi même avec prudence, dès que l'exteme de leur mental est enlevé, pensent, padent et agissent avec extravagance comme les maniaques dans le Monde; et, ce qui est élonllant, ils se croient alol's plus sages que les autl:es. Mais pour qu'ils ne restent pas longtemps dans l'ex­ travagance, ils sont remis de temps à autre dans les exter'nes, et par ce moyen dans la vie civile et morale dans laquelle ils ont été dans le Monde: quand, dans les sociétés où ils sont et dans le Ciel, le souvenir de leurs folies leur est donné, ils voient aussi eux­ mêmes et avouent qu'ils ont padé avec extravagance et agi avec folie; mais toujours est-il qu'aussitôt qu'ils sont l'emis dans leul's intérieurs ou dans les propres de leur esprit, ils dél'aisonnent comme précédemment; ils ont plusieurs folies qui reviennent à ceci: Ils veulent dominer, voler, commettre adultère, hlasphémel', faire du mal, mépriser l'honnête, le juste, le sincèl'e, et tout 'rai et tout bien de l'Église et du Ciel, les rejeter et s'en moquel'; et, ce qui est encore plus étonnant, ils' aiment cct état de leur esp~it; en effet, on en Il éprouvé plusieurs pour savoil' s'ils préféraient pensel' sainement ou follement, et l'on a découverlqu'ils préféraient pen­
  • 28. DU })IVIN AMOUlt 1.7 !1er follement; on a'aussi dévoilé la cause d'un tel état; c'est qu'ils s'étaient aimés et avaient aimé le monde pal'..desslJs toutes clioses, c'est qu'ils ne s'étaient a.ppliquésauXi· usages que pour l'honnelll' et le lucre, el qu'ils avaient préféré les plaisirs du corps aux plhi':' sirs de râme ; ils avaient été dans le l'l'onde d'un tel caraCtère, que jamais ils n'avaient pensé sainement, si ce iI'est pendant qu'ils se tl'ouvaient en société avec·des hommes ;Ie seul s6ulagement qui puisse être d0nné à· leUl' folie,' c'est de· les envoyel' en enfer polir y faire des ~ravau~ sous' la direction d'un juge; tantqù'ils sont 'Occu­ pés à tl'availler, ils ne dél'3lisonnent paS, car~les t1l avallx"dont'ns s'occupent les tiennent comme en pr,ison et· dans 'dès liens pdlll' qu'.ils ne se jettent .pas' dans les délires Mleurs'cupidirés ; lil, ils travaillent pOUl' la nourrilul'e, le vêtement et le lit, ai'rfsi ma'lgré ~ux par nécessité, et Iiori Iibrenienl par 'affection, Au 'contraire, tous ceux.qui, dans le Monde, ont a'imé les usages; 'et lés' ont faits pal' amour des'usages, peilsent sainement ·dans leur esprit, et lem' esprit pense sainement dans le COl~pS, car cèlre pensée intérieure est aussi, la pensée extérieure, et le langage est par' ce1ie'-ci d'après c~lIe-la, eL. aussi lem' action; l'affèction de l'usage a'l'etenu en elle leur mental, et ne permet pas qu'ils s'abandonncù'l il des frivolités, à des choses lascives et déshonnêtes, à des extravagances et'à:des ruses, ni qu'ils soient les jouets de diverses ''CoilvditisdS; ceux-la après la mort devienl1ent semblables; leurs mentais sont ,en eu'x­ mêmes angéliques, et,lOl'sque la pensée extérieure est 'enlevée, il:; deviennent spirituels et Anges, et sont a'insi des récipients' de la sagesse céleste qui procède du Seigneui'.Mairitenant; d'après ces considérations, il est évident que l'homme n'est pas d'uu mental sain, si l'usage n'est pas son affection ou son occupation, XVI. Tout homme est une affection, et ily a autant d'aF rections diverses qu'il y a d'hommes qui sont nés et qu'il Y en a qui naitront il éternité, On peut principalement le voil: pal' les Anges du Ciel et pal' les Espl'its de l'enfer, qui tous sont des affections; les Espt'its de l'enfer, des affections mauvaises qnisont des convoitises; et les Anges du Ciel, des affeeti6ns bonnes, Si 10ut homme est une affection, c'est paroe cjlie sa vie esta'motlr, et que ce sont les continuations et les dél'ivations de l'amour qui sont appel~es affections; c'esl poul'quoi les affections en elles­
  • 29. 28 DU DiVIN AMo.Un, mêmes sont auss.i des amours, mais des amOUl'S SUbOI'dooll~ à l'a­ mour commun, comme il leur maître ou à leur chef; ainsi, puisque la vie elle-méme est amOUI', il s'ensuit que toutes .et chacune des choses de la vie sont des affections, et que pal' conséquent l'homme lui -même est une affection. Qu'il en soit ainsi, la plupal't des hom­ mes dans le Monde s'en étonnel'ont; qu'ils s'eo étonnel'ont, il m'a été donné de le savoir de la bouche de tous ceux qui viennent du Monde natul'el dans le Monde spirituel; je n'en ai pas enCOl'e U'ouvé un seul qui sllt qu'il était une atrectiQn ; bien plus, il y en avait peu qui sussent ce que c'était qu'une affection; et. quand jtl di­ sais que l'nffection était l'amoul' dans sa continuité et· dans sa dêî'i­ vatioD, ils demandaient ce que c'était que l'amoul', disallL que l'a­ moul' est dans la nature des choses, parce qu'ils perçoivent ce que c'est que la pensée, mais non ce que c'est que l'aft'ection, pal' l'a rai­ sou que celle...,ci, personne ne la perçoit ainsi; ils disaient en aVoÎl' connaissance par l'amoul' d'un fiancé avant le mariage, pal' l'amoul' ~'une mère envel's son enfant, et un peu aussi pal' l'amoul' d'un pèl'e, 10l'sque ceux-ci embl'assent leuI' fiancée ou leul' enfant; quelques­ uns même au lieu d'une fiancée parlèrent d'une coul'tisane : al)I's je leul' dis que la pensée o'est absOlument rien pal' elle-même, ruais qu'elltl est quelque chose par l'affection qui appartient à l'amoul' de la vie de l'homme, parce que la pensée existe d'après raffec­ tion, comme la chose formée existe d'après celle qui l'a fOI'mée, et que si l'on perço,it la pensée et non l'affection, c'est pal'ce que l'on llerçoit la chose formée et non celle qui fOI'me, de même que l'on perçoit le corps pal' ses sens et nQI) J'âme; et comme ils a~'aient été étonnés de ce que je leur avais dit, ils en fUl'ent ins~1'Ilits de nouveau par plu:-ieurs expériences; pal' exeœple, que toutes les choses de la pensée viennem de l'affection et sont selon l'atlèctioll; qu'ils lie I)OutaielH pellsel' sans clic, ni en opposition avec elle; que 'chacun e~t lei qu'esl son affeclion, el que c'est pOUl' cela que k>us sont exarilinés d'après leul' affection, el que personne ne l'est d'apr~ son langage; cai' le lallgage procède de !a pensée de l'alfection tlX­ teme, qui consisle en Ct; que l'on veut favol'iset', plail'e, éll'e loué; passer 1)(J~I' homme civil, mOl'al et sage, et ces choses POUl' les lins qe l'atl'ecliotl interne, dont elles sont les moyells; mais toujours est­ il que par le son du langage, il moins qu'il ne s'agisse d'U'll hypo­
  • 30. DU DIVIN AMOUR. 29 crite consommé, l'affection el,le-mêl'l1e e~l entendue, car' le langage des mots appartient Il la pensée, et le son cliu langage appa rtient à J'affection; c'est pourquoi il lenr fut dit que, de même qu'il n'y :t pas de langage sltn~ un son, de même il ne peut pas y l'l"oir de pen­ sée sans une. affection, et qu'il e~t évident, d'apl'ès cela; que l'af­ fection est le tout de lapens~, COfflH'ie le son est le tout dn lan­ gage', car Je langa'g.e est seulement l'articulation du stm. Par là ils furent imtl'nitsque l'homme (j'est absolument qu'une affection, et ensuite par cela même ils apprirent que tout le Ciel et tont l'en­ fer ont été distingué~ comme en royaumes, en' provinces et cn so­ ciétés;,seloD' les différences généril:jues et spécifiques des affections, et n1JI~emen~ selon quelques différences des pensées, et que le Sei­ gneur Seul connaH les affections. Il suit de là' que I~s variétés et les différences des affections sont infinies, et qu'Hi y en'a autant que d'hommes qui sont nés- et qui nattront à éterriité. XVIII. L(l''I!I~e éternelte est à l'homme selon son' affection de l'usage. Puisque "affection est l'homme' lui-même, et que l'usage, est l'effet et IrœuIVre de l'a'ffectioR', et est comme' le champ' ou le lIeu, de son: exercice, et puisqu'îJ n'est pas donné d'a:ffectiori sanll sori so­ iet, et que même èlle' périt, il en J'ésulte qu'il n'y a pas d'affection' de la "ie de l'homme ~ns rrusage; et puisque l'affection et l'usa'ge font un, il en résulte'que l~homme, qui est nne affection, est re­ connu teJ,qu'il est Jiar l'usage, difficilement et peu dahs le' Monde naturel, filais clairement et complètement' dans lelMonde s~ir'iruel'; c'est une conséquence de la ct13leul' et de la lumière du Ciel, car le spirituel le met à décollrertlui et chacune des choses qui lui :lp­ partiennent, parce'que danssonesseilce le spirituel est divin amour et divine: sagesse, et' dans son apparence, chaleur du Ciel e( lu­ mière du ~ieJ.; cette chaleur et celle lumière dévoilent les affections des usages., comme'la chalellll du soleil du Monde dévoile les objets de la terre par' les odeurs'et Jiarles saveurs-;et comme i la lumière du soleil du Monde lesdé"oile par'les'couleurs et' par les 'diverses distinctions de lumière et ,d'ombre. Si la,vie'élel'nelle est a chaque homme selon son, affection de l'usage, c'est' parce que l'affection est', l'hommo' lui'-même, et que de là telle est l'affection, tel est J'homme; mais Ifaffeclioll',de,I'usage est en général-de, deux gen­ l'es; il Ynl'affection spil'itllelle de 11usage, et il y Il l'afl'ection' na­
  • 31. 30 DU' DIVIN AMüUH. IUl'elle de l'usage l elles sont semhlables l'une et .l'ault'e dans "la fOl'nle externe, mais eUes sont tout à fait dissemMables dans la forme interne; c'est ppur· cela qu'elles ne sont pas distif)guéespar les hommes tians le Monde, mais.elles·,lec sont très-bien par les Anges dan.s le Ciel; elle,s sont, en effet, entièrement opposées'I'une à l'aull'e; cal' l'affection spirit.uelle dt) I{usage donne à l'homme le Ciel"taDd,is que l'ilffecl io~ naturelle de l'usage,sa.ns l'affection spi~ rjtu,elle, ponne l'eofel'; ene.fftll., 'l'affection l1alurelle de l'usage,est ieulement pOUl' leshoonelHJS et ,les· profits; ainsi pOUl' soi-()jêmeet­ pour le monde comme fins, ,tandis que l'alfealion spirituelle de l'u­ sage est poul"!a gloire de Dieu et pour ses US!lges, ainsi pour le Seignel,lv et po~r.le_procbain cQmme fins. ~I y a"en effet, dan-s· le· Monde des homme1s qui rempliss.ent1eul's· fonctions etleu'rs empJo~' avec applicati9n" travail et al'del!!";: des magistrats, des gouver'­ neurs, des officier~·,·en les exerçant avec diligence et habileté ; des. !)l'êtres, de~ ministres, en prêchant avec!ll~del,lr comme si c'était par. zèle; .d~s hommes_de leUI'~,en écrivant des livres remplis de piété, de dOClrine et d'érudition; ~t d'autres en agissant d'une ma­ nièl'e seml)labl~; et p'.al' l~:aussi, ils rendent de signalés usages à l'Église, .à la pall'ie, ~. la société et au concitoyen; et. cependant plusieurs d'enlre:eux font cela ,d'après la seule affection naturelle, c'est-à,...dire" P9~r eux-mêmes afin d'êh'e honorés et d'êll'e élevéS cn dignités, ou pour le monde aOn d'en t.irer pu profit etde s'en­ richil'; ces fins, c~ez quelques-uns d'eux; enflamment tellement leu' affection à faire tle~ usages, qu'ils en font parfois de plus émi.:. nenls queceux qui sont dans t'ilm~()lion spirituelle de l'usage; Yai parlé, après leur fPQrt, lorsqu'ils étaient devenus des Esprits, avec plusieurs de ceu~qoi..avaienl,été~ans ce genre d~affeclionde l'u~ sage; ils réclamaient alors le Ciel en raison de leur mérite; mais comme ils avaient fait des usages. d'après. la seule affection natu­ l'elle, ainsi pour eux-mêmes et pour le monde, .el nenpour Dieu ni pour le prochain, ils reçurent une réponse semblable à oelle qu'on trouve ,dans Matlhieu : le PIU$I~eUrSme diront en cejour­ là : Seignewl! Seigneur! par t01~ Mom, n'avons-nous pas pro­ phé.tisé? et parf.o.n N01n.n'avom-nous pas chassé·des démons? et en 10,12 N.ombeaucoup,d· acte.s de puissance n',aVO!l~~nou,~' pll.~ rait.~? M{â'~J"or.~ je lew', dira:; ;' J enesllis d' oùvou.~ ~tt:s;
  • 32. DU DIVIN AMOUR. 31 retirez-vous de Moi, vous tous, ouvn'ers d'iniquité. li -:... VII. 22, 23. - Et dans Luc: (1 Alors vous commencerez, à dire: Nous avons mangé devant toi, et nous av01U bu, et dans nOs places tu as enseigné; mais il dira: Je vous dis, je ne sai, d'où vous êtes, relirez-1'Ous de Moi, vous tous, ouvriers d'i­ niquité. li - XIIl. 26, 27. - On les examina aussi pour savoil' quels llOmmes ils avaient été dans le Monde, et l'on découvrit que leurs intél'ieurs étaient pleins de convoitises et de maux condensés, lesquels, chez quelques-uns, apparurent couleur de feu d'après l'amour de soi; chez d'autres, Ii'vides d'après l'amour du monde; chez d'aull'es, sombres' d'après le rejet des spirituels; et toute~ois les extél'ieurs apparaissaient d'une coulel1l' de neige et de pourpre d'après les usages dans la forme extel'De. On vit pal' là que, bien qu'ils eussent fait des usages, cependant ils n'avaient pensé en eux-mêmes qu'à la réputation pOUl' obtenir des honneul's et des profits, et que de là vellait la forme qu'avait prise leur esprit, non­ seulement en soi mais encore par sa vie; et que les bonnes actions avaient été seulement; ou des apparences, pour Ile pas se montrer tels qu'ils étaient, ou seulement 'des moyens pour arriver aux hon­ neurs et aux richesses qui étaient leurs fins; ces choses concernent l'affection naturelle des usages. Mais l'affection spirituelle de l'u­ sage est interne et en même 'temps externe, 'et autant elle est ex­ terne ou naturelle, autant aussi elle est spirituelle, Ciu' le spirituel influe dans le naturel et le dispose ~ la cOI'respondance, par consé­ quent à l'instal' de soi; toutefois, comme on ignore absolument dans le Monde ce que c'est que j'affection spirituelle de l'usage, et en quoi elle est distinguée de liaffection naturelle, parce qu'elles pa­ raissent semblables dans la forme extel'De, il sel'a dit comment on acquiert l'alfectioll spirituelle; elle ne s'acquiert pas pal'Ia foi seule, qui est la foi séparée d'avec la charité, car celte foi est seulement une foi cogitative sans l'actuel en elle; et comme elle a été séparée d'avec la charité, elle a aussi été sépal'ée d'a'ec l'affection, qui est l'homme même; c'est pourquoi, après la mort, elle se dissipe même comme quelque chose d'aérien; mais on acquiert l'affection spiri­ tuelle en fuyant les maux pal'ce qu'ils sont des péchés, cequi se fait pal' un combat contre eux; les maux que l'homme doit fuil' sont tous écrits dans le Décalogue; autant l;homme comhat contre
  • 33. 32 nu Dl VIN AMOUR. ces maux, qui sont les péchés, aulant il devient affection spil'i­ tuelle, et ainsi d'après la vie sp',rituelle il fait des m;ages; (laI' le comhat contre les maux sO,nt dissipées ces choses qui obsèdent ~es intérieurs, lesquelles, comme il a été dit ci-dessus, apparais,sent chez Ifls uns couleur de feu, chez d'alltl'es l'omhres, et chez d'au­ tres livid~s; et ainsi est ouvert ~;on mental spirituel, par lequel' le Seigneur en,lr'e dans le mentl,l naturel d.e l'ho~m~e, et le di!;pose il f;lire des usages spil'iluels qui paraissent loutefois com~e nalu­ reis; c'est à c.eux-ci, et non aux ilUtres, qne le Seigneul' paqt ac­ cordel' de L'aimer pa~-dessus toules chose,c;, et d~aimer le prochain comme eux-mêmes. Si l'homme, pal' le cQIl,11>,at çontre les maux, comme péchés, s'est acquis quelque spil'ituel dans Je Monde, qnel­ que faible que soit ce spiritnel, il est sauvé, el. ses usages croissent. dnns la snite comme le gl'ain de sénevé qui devient un :lr'bl'~, selon , .. les paroles dn Seigneur, dans Milllhieu" - XlII. 312. Març.IV. 30, 31, 32. Luc, XlII,. 18, 19, . xvnJ. Ln,1/olonté lie /'homme est son offqction. C'est parce que la volonté de l'homme est le réceptacle de son a,lUour, el. ren­ tendement le récepl:lcle de sa sagesse, et que c.e qui est ~ récep­ tacle dfl l'amour est aussi le réceptaclfl de loutes les affections, parce que le5; affections sont seulement les eontinnu,ti.qns el. I~ d~­ !'ivations de l'amour, comme il a, été f1i1 ci-dessus; il esl dille ré· ceptacle de l'amonr, parce que l'amour ne P,çut être donw~ chez l'homme que dans une forme l'écipiente, (jui, soit S,llhftlantielle; s~n,s elle, l':HQouJ' n'affecterait pas, -il J'etoul'tlerail" e.t. serait va,r cell même comme. ne demeurant pas: la forme même qn,i Je ,'eçoil peut aussi êlre décrite, mais ce n'flst (las id le lieu,; d~ là vient qne I~ volonté est dite le réceptacle de l'a,mour, .Que la vol,qn,té l'oLt le 10ut de l'homm.e et dans toutes les choses qui le constituent, et, qu'elle soit ainsi l'homme lui-même, oe qlême que l'amollI' <jansi son complexe est homme, c'est fe qui va deve~il' év~denl .: ~~ Sil,· i~t qfl lont ce q,ui appartient à son amour Ol! à son affecn.oh et même de ce qui appal'tienL à sa vie, l'homme dit qlj'iI, vel,ljt; p,al1 exemple, gü'i1 veut agir, qn'il Velt parler, qu'il veJlt ~en~er.1 qit'iI, vent per'r.evoir; da~s touW; ces choses il y 11 l~ volonté, e,t si elle. n'y était pas, il n'agil'ait pns, n~ parlerait pa!'!, JJe renserait pas" Of' perr.evl'llit pas; !lien plus, si elle n'ptait pa!l d:l,n!l les singulie,'s
  • 34. DU DIVIN AMOUR. 33 et les très-Iinguliers de ces choses, elles cesseraient à l'instant; car la volonté est en elles comme la vie ou l'âme est dans le corps et dans chacu,ne de ses pal'ties : on peut dire aussi aimer an lieu de vouloir; par exemple, qu'on aime faire,. parler', penser, perce,.. voir' j pareillement, au sujet des sens extel'lles du corps, on dit qu'on veut voir, qu'on veut entendl'e, qu'on veut manger, boire et savourer; qu'on veut odol'er, qu'on veut marcher, converser, jouer, et ainsi du reste; dans chacune de ces choses la volonté est encOI'e J'~gent, ~r si elle. élait relirée, il y aurait 1 nTlstant an'êl, et c'est aussi par la volonté qu'elles cessent. Que la vqionté spit l'all-lOur de l'homme dans une forme, on le voit cl~rement en ce que tout phlisir, tout agréIl)ent, tant charme, tout honheur, toute béatitude, choses qui appartiennent aussi il l'amour, sont de même senties et pel'çues; qu'elles appartiennent aussi à la volonté, Celil ~~t évid,ent, car tout ce qui est plaisil', agrément, chal'me, bonheur et héatitude, l'homme le veut aussi, et même en en parlant il dit qu'il veut; }'hornm,r- pade de même du bien et qu vrai, car' ce qu'il ain;Je, il l'ilppelle bien et J~ fait par conséquent chose de sa volonté; et ce qui confimle le bien de son amolli' ou de sa, volonté, il l'appelle vrai, et ill'a,ime aussi el. veut le penser et en parlet'• .(tu sujet W.ême de tont ce qu'il souhaite, ambitionne, désire, appète, c~erche, et de tout ce à quoi il tend, l'homme dit qu'il veut, parce que tout cela appm'lient il son amoul'; car il veut ce qu:i1 sOll~aie, par'ce qu'il l'aime; il veut ce qu'il ami;Jitionne et désire, pal'ce qiu'i1 l'ai­ me; il veut c'e qu'il appète et cherche, pal'ce qu'il l'aime ; et il veut Ge il quoi, il tend, et il y tend, parce qu'il l'ili.nJe. D'après celll, op peut roil' que la yolonté ell'~mour, on la voJonté et I:affection chez l'homme &ont un, Pot qu,~ la volonté, pnisqu:~II,e est l'ilmour, est seulement la vie de J'ilmollr, el qu'elle est l'hw~me même; q.ue la v<>Jonté soit aussi la vie de l'entendement <le l'homme, et par' suite la vie d~ sa penste, cela sera confirmé dans ce qui suit. Si,rhomme jgnor~ que la volonté est l'homme même, c'~st par la même c~llse d'après laql),elle il ignore que l'amour ou l'affection est J'homme mên1e; chacu,n a~ssi fait a,vention aux chos,es qu'i1 1 voit ou sent~ mais nQr il I~ vie, âme ou essence, d'après laquelle ill voit e~ sent; celle-~i est c~chée illtél'ieurement dans les sensitifs, et l'homl).l~ naturel ne porte pas sipensée jusque là; il en P$t a~ltrAment de
  • 35. DU DIVIN AMOUR. l'homme spiri'tuel, 'parce que ce n'est pas le sensitif qui est l'objet de sa sagesse, mais c'est l'essentiel qui est dans le sensitif, et qui en soi est spirituel aussi: de là vient que plusieurs disent que la pensée est le tout de t'homme, et qu'elle est l'homme même, ou que l'homme est homme parce qu'il pense, 100'sque cependant le tout de sa pensée est l'affection; retit'e de la pensée l'affection, et tu seras une souche. L'homme qui esf rationnel d'après le spiri­ tuel, qui sait ce que c'est que le bien et le vrai, et pal' suite ce que c'est que le mal et le faux, peut connaltre, d'après ce qui a été dit, quelles sont ses affections, et quelle est son' affection dominante; car il yen a autant d'indices qu'il ya de plaisÎl's de la pensée, du langage, de l'action, de la vue, de l'ouïe, et qu'il y a d'ambitions, de désirs et d'intentionS; mais qù'i y mette une attention sérieuse, et qu'il réfléchisse. XIX. 'Aimer, dans la Parole.• c'est {aire des usages. C'est parce qll'aimel', c'est vouJoir~ et que vouloir, c'est faÎl'e; qu'aimer, ce soit vouloir, cela vient d'êlt'e confil'lllé; mais que vouloir~ ce soit faire, cela va être confirmé ici : La volonté, considél'ée en elle­ même, n'est pas l'amour, mais elle en est le l'éceptacle, et un tel réceptacle, que non-seulement elfe reçoit l'amour, mais qu'elle s'imbibe aussi de ses états, et revêt des fOl'mes en l'apport avec eux; cal' tout ce qui appartient à la vie de l'hommeintlue, parce que l'homme est, non la vie, mais uri récipient de la vie, par con­ séquent il appartient réciproquement à l'amour, puisque l'amour est la vie; cela peut être illustré par les sensoria de l'homme; en effet, l'œil est le téclpient de la lumière, mais il n'est pas la lumière, ayant dès lors été formé pOUl' recevoir loutes les val'iétés de la lumière; ('o­ reille est le récipient du son, de sa modulation et de son articulation, mais elle n'cst pas le son; pareillement les autres sens externes de l'homme; il en est de même des sellsoria internes, qui sont mo­ difiés et mis en aClion pal' lalumière et la chaleur spil'ituelles; pal' .conséquent, il 'en est de même de la volonté, en ce qu'elle est le réceptoire de la chaleur spirituelle qui, dans son essence, est l'a­ monr; ce ;'êceptoire est partout dans l'homme, mais 'dâns ses pre:'" miers il est dans les cerveaux'; ces premiers, ou principes ou chefs, sont ces substances qui y sou! appélées c61'ticales et cendrées; c'est de ces substances que la volonlé descend de 10llS côtéS pal' les
  • 36. DU DIVIN AMOUR. 35 tiLll'es, comme pal' des l'ayons, dans toules les palties de la face et dans toutes celles du corps, et qu'elle y tournoie et circule selon sa forme, qui est la forme spirituelle-animale, dont il a été ques..: tion ailleurs: ain'si toules et chacune des choses y sont mises en action, depuis les premiers jusqu'aux derniers, et dans les. der­ Iliers elles s'établissent effets, On sait que tout est mis en mouve'­ ment' par un effol't, et que l'effort cessânt, le mouvement cesse; ainsi la vblonté de l'homme est .l'effort vif Mns l'homme, et elle agit dans les derniers pal' l'intermédiiiil'e de fibres et de nerfs, qui en eux-mêmeS' ne'sdnt que ,de per'pêtuels efforts continués 'dèpuis les principes dilns les cerveaux jusqu'aux derniers dans les corpo­ rels, où les efforts deviennent des actes. Ces' choses ont été 'j'ap­ portées, afin qu'on sache ce que c'est que la volonté,'et qu'elle est le réceptacle del'Ilmour, dans un perpétuel effort d'agir, lequel effort est excité et déterminé en actes pal' l'am'our qui inllùe et qui est reçu, De la maintenant il suit qu'aimer c'est faire, parce que c'est voutoir; car tout ce que l'homme aime, Hie veut; et ce qu'i! veut, il le fait s'il est possihle ; et s'il ne le fair pas, parce que ce n'est pas possihle, néanmoins cela est dans un acte intédeur qui· n'est pas manifesté; ca,' il ne peut yavoÎl' chez l'homme aucun' effort ou aucune volonté, à moins qu'elle ne soit àussi dans les dernièrS ; et lorsqu'elle est d'ans' les del'lliel's, elle est darls un· acte intériEml'; mais cet acte n'est pas perçu par un a"utre, ni par l'homme lui­ même, pal'ce qll'il' existe dUlls son esprit, et c'est de là que la vo­ 10ilté et l'acte sont un, et que la volonté est l'éputée pOUl' le fait; cela n'est pas ainsi dans le Monde naturel, pai'ce que l'acte inlé­ l'ieur de la volonté ne s'y manifeste pas; mais cela est 'ainsi dans le Monde spirituel, où il se manifeste; car là tous agissent selon leurs.amourS; ceux qui sont dans l'amour céleste àgissent saine­ ment; ceuxquj' sont dans l'amour infernal, follement; et si pal' quelque crair,te ils n'agissent pas, leul' volonté est intérieurement active; ils laconliennent pour qu'elle n'éclale point', et cette action ne cesse qU'en même temps que la volonté; puis donc que la vo­ lonté'et' l'aCle SOrltun, et que la volonté est l'effort de l'amour, il s'ensuit (lue, dans la Parole, pal' aime!' il n'est pas'enlendu oulre chose que faire; qu'ainsi pal' aimer' le Seigneur' et aime' le pro­
  • 37. 3li DU DIVIN AMOUR, cbain il est enten~l,u, fa~l'e des usages pour le prochain, d'après l'a­ mour qui vient du Seigneur'; qu'il en soit ainsi, le SeigneUl' l'en­ seigne Lui-Même, dans Jean: c( Colui qui fl me,~ préceptes et lelf fait, (',' est relui-/t't qui M'aime; mais celui qui ne M'aime pm:,. mes, paroles, ne garde pas, 'l-Xn{. 21i, 2ll.-Dans le, Mê,me: " Demeurez dans mon amour; ,~i mes r,ommandements ;.. OUJI gardez. l,'01lS demeurerez d{fn,~ mon amour. Il - XV. 0, 10.j - m" dam; le Même, le Seigneur dit trois fQis à Piel'Iie : (( M'ai­ mes-tu? Il et Irois fois Pierre répon,dib qll'il I.'aimait; et le Sei... gneul~ lui dit trois fois: Il Pais mes ngn,etlu:r: et me,~ brebis. I l ­ XXI., 15~ 16, 17• .,.......·11 Yq nlls~i den:< choses qui,n,e pen,vent être! séparées,; ~es den,Xi choses sonll'lJtt'e et l'exislel'; l'êtl'e n'est p3!~, quelql1e chQse s'ij, n:ex,iste, pas; et i.I de',ient quelque chose pa,r. J'existe,~: il en tls.L de même àrl'~gal'd d.'aimer et'de faire, ouà l'é· gllrd de Jouloil' et, d~a.gil1; il n'est pas donné d'aimer et de ne pas fair'e, ni de vouloir et de ne pas llgir; car aimer et vouloir n~e~is­ tent point, lJ)aisj pal' taire ct agir ils existent; c'e.<;t pourquoi" Jors­ qUfll'hemme fait et agit, il y a a,lors se.ulement amour et, volon.té., C'est ainsi; et nonl autrement, que le Seigneur est aimé et qlJ(~, le pl'o«hain est aimé. XX.' T/nmour prodllilla rhaleur. C'est parce l'amour est la vie même et la, force vive de loutes les choses qui son1 dans Je Monde, enlier; l'ol·igine de tOIlS les efforts, de. toutes les forces, de toules les actiiVités et de tous les mouvemepts, n'y v,ient pas d'au­ tre part ql.le du Di~'in Amour, qui est le Seigneur, et qui dans,les Cieux de~ant les Anges appar'ait comme Soleil;, qu'autre chose soit l'amour eLautœ chose la chaleur, on le voit cla,irement par la différence de l'un et de l'aull'e dans l'Ange et dans l'homme: D'après l'amou,'" l'Ange veut et pense, il perçoit et est sage, i1,sel~t intimement en lui la héatitude et la, félicité, et aussi il aime; fla­ reillement l'homme;, c'est là ce qu'ils ép,'ouveuh danslleur, mental; maiS'dans Je Ilorps ils sentent J'un el l'autl'e quelque chose de chaud, et cela sans béMi[nde el, sans f~licité; cle là il est évident que la chaleur est, un ~ffet de l'activité de la vie ou de l',amour; que, la chaleur'soit uu effet1 de l'amour" on! peut le, voil'par· heaucoup, de choses; pal' exemple: L.'homltle par' les inHmes s'pch:llIffe selon lesllllloUl'S cle sa vie, même an milieu rie l'hil'er', cl la chalcul' dn
  • 38. " DU DIVIN AMOUR, 37 soleil du Monde n'a rien de commun avec cette chaleur; selon que son amour augmente, il bouillonne, il brille et s'enflamme; et se­ lon que son amour diminue, il languit, devient froid et meurt; ainsi, absolument selon les activités de l'amoul' de la vie. Il en est aussi de même chez les animaux de la tene et chez les oiseaux du ciel; les uns et les aull'es ont parfois plus chaud dans le milieu de l'hiver qu'au milieu de l'été; cal' leur cœur alors tressaille, leur sang houillonne, .leul's flol'es sont tièdes, et tout ce qu'il y li. de plus petit en eux avec ce qu'il y a de plus grand l'cmplit sesfonc­ tions vitales, et la chaleur ne lui vient pas du soleil, mais elle vient de la vie de leOl' âme, qui est l'affection. Si l'amour produit la chaleur, c'est parce qu'il est la vie de toutes les forces dans l'uni­ vers, et cette vie ne peut entl'el' dalls les substances récipientes, , qui ont été créées, si ce n'est au moyen d'un actif qui est la cha­ leur. Le SeigneuI', dans la cl'éation de l'univers, s'est prépal'é de­ puis les premiers jusqu'aux derniers tous les milieux, par lesquels en tout degré il proùuit des usages; et le milieu universel et le plus pl'ès de la conjonction cst la chaleut', dans laquelle peut exis­ 1er l'essence de l'activité de l'amoul', Comme la chaleOl' existe par • l'amoul' du pl'ochain, c'est pOUl' cela qu'il y a cOl'l'espondallce entre l'amouI' et la chaleUl', cal' il y a colTespondance entre loute cause ct son effet; c'est d'apl'ès la c01'l'espondance que le Soleil du Ciel. qui est le Seigneur. apparall comme de feu, et que l'amour qui en pI'ocMe est pel'çu pal' les Anges comme chaleul'; que, pareillement. la Divine Sagesse du SeigneuI' dans les Cieux appal'ait comme lumière, et que la face du Saigneut', quand il s'est transfiguré, a resplendi comme le soleil,- Manh. XVU. 2. - C'est d'apl'ès cette cOITespondanœ, que le saint de l'amoul' du SeigneuI' a été l'epl'é­ senté pal' le feu de l'aulel, et pèi'l' le feu dans les lampes du cbande­ liel' dans le tabernacle; que le SeignouI' est appal'U dans le feu SUl' la montagne du Sinaï, el dans tlne Hamme de feu pendunl la nuit SUI' le label'nacle; et que pal' suile plusieul's nations onl eh un feu sacré, et ont étahli pOUl' le garùel' des vierges ~ui ont été appelées Veslales. C'est d'àpl'ès celte COI'l'espondancc 1 que ,dans la, Pal'ol'e, en plusieurs passages, pal' le feu et pal' l'a /Ianllne· il est entendu l'amoul'. C'est allssi d'après uue pel'ception inlél'ieul'e de celle COI'. l'espondance, que nous prions' que le feu sacré emol'ase 1I0s OO;UI':;,
  • 39. 38 DU DIVIN AMOUR. et par cereu nous entendons un sailltamour. C'est d'après cette même correspondance, que l'amour. céleste, dans le Ciel, apparatt de loin comme un feu; aussi le SeigneUI' a-t-il dit que les justes brHlerontcomme le soleil dans le Royaume du. Pèl'e, - Matth. XIII. 113. ~ C'est de même d'après elle, que, dans l'enfel', l'a­ mour infel'1lal apparaH de loin comme un feu, Voir, dans le Tl'ailé DU CIEL ET DE L'ENFER, les· Not 566, 575. XXI. Le Divin Amour, qui est la vie m4me, produit, au moyen de la chaleur, les formes spirituelles animales avec toutes et chacune des choses qui sont en elles. II y a dans le commun deux formes que le Seigneur CI:éateur de l'univers a pro­ duites, dans les derniers et dans les intimes du Monde, par. son soleil q~i est leDiv,in Amour et la vie.même : La forme animale et la forme végétale..Par les formes animales sont entendus les ani­ maux de tout genre, le& hommes et les Anges; et p~r les formes végétales sont entendus les végétaux de tout genre, comme al~bres, plantes et fleurs; il a déjà été question de ces deux formes; mais comme il s'agit ici du Divin Arnoul' d'après lequel.toutes.choses ont été créées, et ,d'après lequel aussi toutes choses depuis la créa­ tionsont pel'pétnellement formées, il m'est permis de rapporlei' encol'e .ici quelque chose sur la première forme, qui est la forme animale. Le Divin Amour, qui est la vie même, d'àprès son Au­ teur, qui est le Seigneur, n'a pas dans, son.sein d'autre butquf'lde créer et de fo'rmer des images et des ressemblance$. dll :lui-même, qui sont les hommes, et d'après les hommes les Anges, puis aussi de revêtil' d'un corps correspondant les affections de tout genre, qui sont les animaux; toutes ces fOI'mes, tant les parfaites que les impar'failes, sont des formes de l'amour, et sont semblables quant à la vie dans les externes, qui consiste en ce qu'elles veulent se mouvoil', marcher,. agi l', voir, entendre, odorer, goûtel', sentil', manger, boire, se cODsociel' et se multiplier; mais dissemblables quant à la vie dans les internes, qui consiste en ce qu'elles veulent penser, vouloir, parler, savoir, comprendre, être sage, et trouvel', dans ces actes du plaisil' et de la béatitude; ces formes-cL sont les hommes et les Anges, mais les autres sont des êtres animés de plusieurs genres. Pour que ces facultés existent dans l'effet et dans. l'usage, elles ont été faites et admir'ablement organisées de sub­
  • 40. DU DIVIN AMOUR. 3l} stances et de matières créées. Que le Seigneur, qui est homme, ainsi que son Divin Amour, qui est la vie même, les ait formées de son spirituel pl'océdant de Lui comme Soleil, c'est ce qui est manifeste en ce qu'elles sont des Ames vivantes et des affections, et que toutes, tant les imparfaites que les parfaites, son t semblables dans les extel'lles. A moins d'être myope, ou nyctalope, ou d'avoir une amaUl'ose sur les yeux, qui 'est-ce qui ne peut voir que de telles choses ne viennent pas d'autre part? Élève ta raison un peu au-dessus du fond de la nature, et tu le goûteras. Que la cha­ leur soit le moyen de formation, c'est ce qui est connu pal' le bain dans lequel est l'embryon dans, l'utél'us et le poussin, dans l'œuf. Si l'on croit que ç.'est la chaleur d~ soleil.du .Monde qui pl'~duit, . c'est d'apl'~ un mental aveuglé par l~~ illusiQnsde~,sens du corps;. la chalelll'. de ce soleil ne fait rien plus qu'ouvrir les extrêmes de,s corps, ou les parties cutanées, pour que la chaleur interne puisse même y influer; car ainsi la vie, vient dan,s un plein effet depuis les pl'emiers jusqu'aux derniers, et c'est de là que chaque année, dans la saison du printemps et de l'été, les aniUlaux de la tene et les oiseaux du ciel entrent dans les fonctions, les devoil's et les plai­ sirs de leur prolification, et les l'enouvellent; B.en est autr;ement de l'homme, chez lequel la chaleUl' ~rQvenant de l:amour intél'ieur est excitée par les charmes des pensées, et qui a des vêtements pour chassel' le froid l'épandu dans les pal'ties cutanées, qui sont les extrêmes du corps.
  • 41. DE LA DIVINE SAGESSE I. La Divine Sagesse, dans les Cieux, apparait comme lu­ mière devant les yeux des Anges. Dans le Seigneul', il ya l'a­ mOUf et il y a la sagesse; l'amour en Lui est l'être, et la sagesse. en Lui est l'exister; cependant ces choses en Lui sont, non pas deux, mais un; cilt" la sagesse appartient à l'amoul', et l'anloU1' appartient à la: sagesse; t'est pal' celle union, qui estl'éCiproque, qu'ils deviennent un, et cet' un est le Divin Amoul' qui dans les Cieux apparaH devant les Anges comme Soleil; l'uni'on récijlfoque de la Divine Sagesse et du Divin Amotll' est entendue pal' ces pa­ roles d'Il Seigneur: II Ne crois-tu pas, Philippe, que Moi (je suis) dans le Père, et que le Pere (est) en Moi? Croyez-hloi q1,J.e Moz' (je suis) dans le Père, et (lue le Père (esl) en Moi. J)' - Jean, XIV. 10, 11, - Et pal' celles-ci: (1 Moi et le Père nous sommes Urt, Il - Jean, X, 30. - Mais ces deux, qui dans le Seigneur sonl un, pl'ocèdenl de Lui comme Soleil comme deux choses dislinctes, la sagesse comme lumièl'e et l'amoul' comme chaleur; mais elles procèdent distinCles quant à l'appal'E;nce, en elles-mêmes cependant elles ne sont pas distinctes, cal' la lumière appal'lient à la chaleU!' et la chaleur appartienl à la lumière; en etM, elles sont un dalls le plus petil poinl ainsi qu'elles le sont dans le soleil, cal' ce qui pl'ocMe du soleil eSl aussi le soleil dans les choses les plus pelites, et pal' suite univel'sellellJeol en tout; il est ditlOut poiut elle plu::. petit, mais il n'esl cutenf11l ui lin point ni le plus petit de ['espace; Cil e~'et, dans ce qui esl Divin lln'y a pas d'espace, cal' ce qui est Divin est spirituet et non pal) nalurel. Puisquè du Seigneur comme Soleil pl'ocèdcntla sagesse ell'amoul' cOlUmt: deux choses distincles qUallL à l'apparence, la sagesse sous
  • 42. D"~ LA. DiVINE SAGl':SSE. 41 une forme de lumière, et l'amour sous une perception de chaleur, e'est pour cela qu'elles sontl'eçues par les Anges comme étant dis':' tinctement deux; les uns rel/oi"ent en plus gl'ande abondance la cha­ leur qui est l'amour, et les autres la l'umièl'e qui est la sagesse; e'est même pour cela que les Anges de tous les Cieux sont distin­ gués en deux Royaumes; ceux qui ontl'eçu plus de chaleur qui est l'amour, que de lumière qui est la sagesse, constîLuent l'un de ces royaumes, el sont nommés Anges céleste:); ce sont eux qui com­ posent les Cieux suprêmes; ceux qui oilt reçu plus de lumière qui est la sagesse, que de chaleur qui est l'amour, cQnstïLu'ent l'autre royaume, et sont nommés Anges spirituels; ce sont eux qui con­ stituent les Cieux infél'ieurs. Il esl dit que ceux-ci ont plus l'eçu de lumière, qui est la sagesse, que cIe chaleur qui est I;amoul'; mais ce plus est un plus en appal'ence, cal' ils ne sont pas sages plus que selon que l'amour chez eux fait uil àVec la sagesse; c'est aussi pour cela que les Anges spirituels sont appelés intelligents, et non pas sages. Ceci concerne la lumière dans le Seigneur, et d'a­ près le Seigneur, et dans les Anges. La Divine Sagesse qui, dans les Cieux, appal'all comme lumièl'e, dans son essence n'est pas lu­ mière, mais elle se revêt de lumièr,e, afin qu'elle apparaisse aussi devant la vue des Ange.~. Dans son essence, la sagesse est le Divin Vrai, et la lumière est son apparence et sa correspondance; il en est de la lumièl'e de la sagesse comme de la chaleur de l'amour, dont il a été question ci-dessus. Puisque la lumière correspond à la sagesse, et que le Seigneur est la Divine Sagesse, c'est aussi Ilour cela que le Seigneur, dans la Pal'ole, est appelé Lumière dans beaucoup de passages; par exempte, dans les suivants: (( Il était la lumière l)éritable qui éclaire tout homme venant dans le monde. li - Jean, J. 9. - « Jésus dit " M Ol~ je suis la lumière 4u monde; celui qui tll e suit ne marche"Q point dans les té­ nèbres, mais il aura la lumière de la vie. 1) - Jean, VIII. i2. _ (e Jésus dit: Encore un peu de temp,~ la lumière est avec l'OU,~ ; marchez tandis que la lumière vous avez, de peur que le.~ ténèbres ne vous surp,'ennen t. Tandis que la lumiè,'e vous avez, croyez ·en la lumière, afin que fils de lumière vous soyez. Moi, Lumière, dans le monde je .~uis venu, afin que quiconque (Toit en Moi dans les ténèbres ne demeure point. Jean, 1) - Il.