Em swedenborg-1-couronnement-ou-appendice-a-la-vraie-religion-chretienne-2-invitation-a-la-nouvelle-eglise-le boysdesguays-1865
1. COURONNEMENT OU APPENDICE
A LA VRAIE
R.ELIG-ION CHRÉTIENNE
DANS LEQUEL IL S'AGIT
Des quatre Églises sur celle Terre depuis la Cl'éation du Monde;
de leurs Périodes, et de leur Consommation,
Puis, de la Nouvelle Église qui doit succéder à ces quatre Églises, et sera
véritablement Chrétienne et la Couronne des précédentes,
De l'Avénement du Seigneur à cette Église, et de son Di vin Auspice en elle
pour l'Éternité:
Et enlln du Mystère de la Rédemption
Pa,' BnJrI.4NIJE~ SWBDENBORG
Serviteur du Seigneur Jésus·Christ
(Ouvrage posthume)
TRADUIT DU LA'fIN PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS
Sur l'édition.de Londres (1780)
DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET CORRIGÉE
Par L. BOTS DI8 GUÂYli et A. HA. Li:
SAINT·AMAND (CHER)
. la librairie de LA. NOUI'ELLE JERUSALEM, ehe7. PORTE, libraire
PARlS
M. MINOT, rue de Sèvres, 96
E. JUNG·TRi:UTTEL, libraire, rue de Lille, 19
/ LONDRES
SWEDENBORG SOCIETY. 36, Bloomsbury Slreet, O,ford Streel
NEW-YORK
PUBLISHING nOUSE, of Ihe Gee-Convention, of TRK Na... JnuSAI.I:O<,
No 20, Cooper Union
1865
2. •
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COURONNEMENT OU APPENDICE
A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE
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4. COURONNEMENT OU APPENDICE
A LA VRAIE
IlELIGION CHRÉTIENNE
DANS LEQUEL IL S'AGIT
Des quatre Églises sur celle Terre depuis la Création dn Monde;
de leurs Périodes, et de lellr Consommation.
Puis, de la Nouvelle f:glise qui doit succéder à ces quatre Églises, et sera
véritablement Chrétienne et la Couronne des précédentes.
De l'Avénement du Seigneur à celle Église, et de son Divin Auspice en elle
pour l'Éternité:
Et enfin du Mystère de la Rédemption
Pli'" EJrlJrI"-NVE~ SWEDENBORG
Senileur du Seigneur Jésus-Christ
(Ouvrage posillume)
TRADUIT DU LA'fIN PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS
Sur l'édition.de Londres (1780)
DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET CORRIGÉE
Par L. BoTS .11 Guns et A. H1UE
SAINT·AMAND (CHER)
A la librairie de Li. NOUI'ELLE JÉRUSÂLE~I, cbe.. PORt'E, libraire
PARIS
M. MINOt', rue de Sèvres, 96
E. JUNG-TREUTTEL, libraire, rue Qe Lille, 19
LONDRES
SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloom.bur! Street, O.rord Street
NEW-YORK
PUBLISHING ijOUSE, or Ihe Gen-Convention, of TU l'i.... JnUSl.I.•",
No 20, Cooper Union
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6. COURONNEMENT OU APPENDICE
LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE
i. ces Trois Sujets, à savoir, la CONSOMMATION DU SIÈCLE, l'A-
VÉNElIIENT DU SEIGNEUR, et la NOUVELLE ÉGLISE, onl été traités
dans le dernier Chapitre. de l'Ouvrage ayanL pour titre LA VRAIE
~ELIGION CHRÉTIENNE; si la con tinuation en est donnée dans ce
qui suit, c'est parce que jusqu'à présent personne n'a connu ce
que c'est que la Consommation du siècle, ni pourquoi un second
AvénemenL du Seigneur, ni qu'une Nouvelle Église doit veuil';
eL cependant il s'agit de ces trois SujeLs dans la Parole, tanL Pro-
phétique qu'Apostolique, et pleinemenL dans l'Apocalypse. Qu'il
s'agisse de ces trois Sujets dans la Parole Prophétique de l'Ancien
Testament, c'est ce qui. devint évident pour moi lorsqu'il me fut
dODné de dél'eJoppel' cetle Parole par le sens spirituel; qu'il en
soit de même dans la partie Prophélique du Nouveau Testament,
qui est appelée Apocalypse, el aussi dans la Parole Évangélique
et Apostolique, on le verra par ce qui suit. De là il résulte que
sans la connaissance de la ConsommaLion du siècle, du second
Avénemenl du Seigneur, et de la Nouvelle Église, la Parole est
comme fermée j el il n'y a pour l'ouvrir nulle aulre chose que les
connaissances, lesquelles sonL comme des Clés qui oU'I'ent la
porle.et intro~uisent. Quand cela a lieu pour la Parole, les Tré-
sors qui jusqu ~Iors y éLaienL cachés comme dans le fond de la
mel' se présentenL à la vue j car au fond de la Parole il n'y a que
des Trésors. Dans ceL Appendice ou ConlinuaLion, je procéderai,
. comme dans l'Ouvrage même, par des sommaires placés en tll'anL,
qui devront êLre co.nfirmés par "Écriture eL illustrés par la raison.
1.
7. 2 APPENDICE [1;0 2.
1LEmn: PREnIlERJ
Il ?J l! eu quatre Églises sur cette Terre depuis le jour de sa
Création. La Première, qui doit tUre appelée Adamique; la
Seconde, Noachique; la Troisième, Israélite; et la Qua
trième, Chrétienne.
(=9
2. Qu'il nit existé quatre Églises sur cette Terre depuis la Créa
tion du Monde, on le voit clairement dans Daniel; d'abord, par la
Statue que Nébuchadnessar vit en songe, et ensuite par les qua
tre Bêtes qui montaient de la Mer. Au sujet de LA STATUE DE 1'1.,;
DUCHADNESSAR, on lit ces paroles: «Daniel dit: Toi, Roi, voyant
tu {us, et voici, une Statue grande, et son apparence excel
lente, se tenait vis-à-vis de toi, et son aspect (était) formida
ble : de cette Statue la T~te était d'Or bon; sa Poit1"Îne ct ses
Bras, d'Al'gent; son Ventre et ses Cuisses, d'Airain; ses Jam
bes, de Fer; ses Pieds, en partie de Fel' et en partie d'Argile.
Voyant tu {us, jusqu'à ce que fut détachée une Pierre, non par
des mains, et elle fl'appa la Statue sur ses pieds, qui (étaient)
de fel' et d'argile, et les brisa; alors furent brisés ensemble le
fer, l'argile, l'airain, l'argent ct l'or, et ils devim'ent comme
la paille-de l'aire en été, en SOl'te que les emporta le vent, et
aucun lieu ne fllt trouvé pour eux: mais la PielTe qui {rappa
la Statue devint un Rocher grand, et remplit toute la Terre.
Dans ces jours, le Dieu des Cieux fel'a surgir un Royaume,
qui dans les .~iècles ne se'ra point renversé, et ce Royaume il
un autl'e peuple ne sera pliS laissé; il brisera ct consumera
tous ces llOYllumes, mais lui subsistera dans les siècles. Il - II.
31 à 35, Ml. - Que ce Songe ail signifié, non pas qualre Royau
mes SUI' celle Terre, mais quatre Églises devant se succéder l'une
à l'alllre, cela est évident pal' les considérations suivantes: 1." Que
SUI' celte Terre il n'a point existé de tels Royaumes l'un après l'au
tre. 2° Que la Divine Parole, dans son sein, traill', non pas des
Hoyaumes du Monde, mais des Églises qui constituent daos les
Terres le Royaumc de Dieu. 3" Puis, co ce qu'il est dit que le Dieu
des Cieux fera surgir un noyaUlllc·qui dans les siècles ne sera
8. N° 2. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3
poinl renversé, et que la Pierre détachée, non pal' des mains, de
vintnn Rocher grand qui rempliL toute la 'ferre. lt° Et comme le
Seigneur, notre Sauveur Jésus-Christ, dans la Parole de l'un et
de l'autre Testament, est appelé la Pierre et le Rocher, il est évi
denl que son Royaume est entendu pal' la dernière partie de ce
passage. 5" En oulre, dans un très-grand nombre tle passages de
la Parole, l'état tle l'Église est décri! pal' 1'01', l'Argent, l'Airain
et le Fer; son élat spirituel quant au bien tle l'amour par '01',
son état spirituel quant au vrai de la sagesse pal' l'Argent, son
état naturel quant au bien de la charité par l'Airain, et son état
naturel quant au vrai dé la foi par le Fer, ce qui a été confirmé
d'après la Parole; voir' dans l'ApOCALYPSE RivÉLÉE, N" 913; et
ailleurs. C'est même pour cela que, dans les Premiers Ages, les
Sages, qui connaissaient les significations des Métaux, comparè
rent à ces quatre Métaux les Siècles, qui depuis le Premie:' jus
qu'au Dernier devaient se succéder, et appelèrent le Premier le
Siècle d'Ol', le Second le Siècle d'argent, le Troisième le Siècle
d'airain, et le Quatrième le Siècle de fer; et ainsi ils les décrivi
rent selon les Biens et les Vrais: et comme les Biens et les Vrais
réels ne proviennent que du Dieu du Ciel, ils les décrivirent selon
les États de l'Eglise chez eux, car c'est d'après et selon ces États
que les États civils des Royaumes, quant à la Justice et au Juge
ment, onll'existence, la vigueur et la vie. Que dans la Parole de
l'un et de l'autre Testament le Seigneur, notre SaUl"eur JÉSUS
CHRIST, soit appelé la Piene et le Rocher, cela est évident par les
passages qui l'ont suivre; qu'il soit appelé la PIERRE, on le voit
par ceux-ci: « Ainsi a dit Adonaï Jéhovih : Voici, Moi, j~ vais
{onder en Sion une Pien'e, PieJTe d'épreuve, (l'Angle de prix,
de fondation fondée .. celui qui aura cru ne s'an'éteJ'a pas. A 100's
je poserai le jugement pow' règle, et la justice POW' aplomb. »
- Ésaïe, XXVlll. 16,17. - « Jéhovah visitera son troupeau;
de Lui la PU:RRE ANGULAIRE. »-.Zachar. X. 3,!J. - « LA PIERRE
qu'ont J'ejetée les Architectes est devenue tllte d'Allgle.»
Ps. CXVIII. 22. - " N'avez-vous jmltais lu dans les Écri
tures : La Pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissent, celle-là
est devenue tl}te d'Allgle. 1) - Matlh. XXI. lt2. Marc, XII. 10, 1i.
Luc,. XX. 17,18. Ésaïe, VlTI. 13, 1lt, 15. - « Vous vous étes
9. 4 APPENDICE N° 2.
approchés vers le SeigneU?', LA. PIERRE VIVF:, Tejetée ci la véTité
par les hommes, mais choisie par Dieu; vous aussi vous
mêmes, t'omme des piel'res vives, vous êtes bâtis en maison
spil'illlelle; c'est pourquoi il est dit clans l'Écl'iture : Je place
en Sion la PIERRE ANGUJ.AIRE, choix précieux, et celui qui cl'oit
en Elle ne sem point confondu. 1 I - 1 Pierre, If. 4,5,6.- Il Vous
avez été bâtis SUl' le fondement des Apôtres et des Prophètes,
dont la PIERRE ANGULAIRE est Jésus-Christ, par qui tout l'Édi
fice bien cimenté s'élève en Temple saint dans le Seigneul', pm'
lequel vous ensemble vous avez été bâtis en Habitacle de Dieu
en esprit. 1) - Éphés. II. 20, 21, 22. - (l JÉSUS-CHRIST EST J.A
PIERRE rejë-lée pal' ceux qui bâtissaient, laquelle est devenue
Ute d'angle, et il n'y a aucun salut dans un autre. l l - Acl.
IV. 1.1, 12. - Que le seigne'ur soil appelé le ROCHER, on le voit
par les passages suivants de la Parole: (l Quand gras fut devenu
Jeschurun, ill'egimba, et il abandonna le Dieu qui l'avait fait,
et il méprisa LE ROCHER de son salut. Il - Deutér. XXXII. 15,
18, 30. - (lI,e Dieu d'Israël a dit, LE ROCHER d']SI'aël m'a
parlé, Il - If Samuel, XX))[. 3. - (l Que soient en bon plaisir
les paroles de ma bouche, Jéhovah, MON ROCHt:R ET IroN RÉ
DEMPTEUR! li - Ps. XIX. 15. - Il Ils ne se sont point souvenus
que Dieu était leur Rochel' et leU?' Rédempteur. Il - l's.
LXX.VIf. 35,42. - Il Ils buvaient tOIlS la boisson spirituelle,
car ils buvaient du Rocher spil'ituel; le Rocher était le Christ. 1)
- 1 Cor. X. 4. Exod. X'I1. ~.- D'après ces passages, il est bien
évident que par la Pierre, qui frappa la Statue et devint un grand
Rocher 'l'emplissant loute la Terre et dont le Royaume durera
dans les siècles des siècles, est enlendu noIre Seigneur Jésus
Christ-.
3. Ces mêmes quatre Églises SUI' celle Terre ont été décrites
par les quatre Bèles qui montaient de la Mer, dans Daniel; il en
est parlé dans ces termes: Cl La Pl'emièl'e, comme un Lion,
mais des ailes d'aigle elle avait; voyant je fus jusqu'à ce que
furent arrachées ses ailes, et qu'elle se fut soull:vée de telTe,
et, que sur ses pieds, comme un homme, elle se fut dressée, et
qu'un cœur d'homme lui fut donné. Ensuite voici, une autre
Bête, une Seconde, semblable ci un Ours, et SUI' un côté elle se
10. N° 3. A LA VRAIE RELIGION CHRiTIENNE. 5
dl'essa; il Y avait tl'ois côtes dans sa bouche entTe S!!S dents j
en olllTe, on lui disait ainsi: U:ve-toi, mange beaucoup de
chair. Après cela, voyant je {us; et voici, une Autre, comme
un Léopm'd, laquelle avait quatTc ailes, telles que celles des
oiseaux, SUT son dos; et qual1'e Têtes il la Bête: et domina-
lion lui {ut donnée. A7Jl'ès cela, voyant je {us en visions de
nuit; et voici, une Quatrième Bête tel'1'ible et {ormidable, et
robuste à l'extl'ême, ayant des df:nts ILe fer, gTandes, qui man-
gea et broya, et le Teste avec ses pieds foula; or, elle était dif-
{érente de toutes les Bêles qui avüient été avanl elle, et eLLe avait
dix COl'nes, Voyant je {us jusqu'à ce que des TTônes {ul'ent
Tenversés, et que l'Ancien des jours s'assit; et le jugement s'é-
tablit, et des li/n'es {urent Ol/verts : et voici, avec les nuées du
Ciel, comme un Fils de l'homme qui venait: et il lui fut donné
domination, et gloire et Royaume, et tous les peuples, nations
et langues Le seI'Viront; SIl domination, domination du Siè-
cle, Laquelle ne passera point; et son Royaume, (Royaume)
qui ne pél'Îl'a 7Joint. li - VIf. 3, 0, 5, 6, 7, 9,10,13,14 el suiv.
- Que ces quatre Églises aienl élé pareillemenl enlendues et
décrites par ces Bêles, cela esl évidenl par chaque parlicularilé
de ceLLe description, qui sera, dans la suite, développée dans
son ordre, el principalemenl par les derniers Versels, où il est
diL qu'après ces quatre Bêles doit venir un Fils de l'homme,
auquel il sera donné une domination el,un royaume qui ne pas-
seronL poinl el ne périront poinl, Fils de l'homme qui a aussi
élé entendu par la Pierre devenlle un grand Rocher qui remplil
Ioule la Terre, comme on le ,'oil ci-dessus, N" 2, fin. Que les
élals de l'Eglise soienl décrils dans la Parole par des Bêles, de
même que par des Mélaux, cela esl évident par un grand nombre
de passages, dont je rapporlerai seulement ici quelques-uns; ce
sont ceux-ci: « Une pluie de bienveillances tu {eras dégouttel';
ton héritage en souffrance tu le raRermiras; TA BÊTE, TON AS-
SEAIBLÜ, y habiteront. Il - Ps. LXVIII. 10, H, - « A Moi tout
ANllIrA L DE LA FOR~T, LA BÊTE sur Les montagnes par 1Ililliel's;
je connais tout OISEAU Dt;S 1IIONTAGNES, LES BÊTES DE MES CHAlIlPS
(sonL) avec Moi. li - Ps. L,iD, 11. - « Ascllur (élait) un Cèdre
dans le [,ibcm, élevé/;> était devenue sa lIaut(U1'; dans ses
1*.
11. APPENDICE NG 3.
branches avaient {ait leurs nids tous les OISEAUX DES CIEUX, et
sous ses branches avaient engendré toutes les B~TES DU CHAMP,
et dans son ombre avaient habité toutes les NATIONS GRANDES.II
- Ézéch. XXXI. 2 à 6, 13. Daniel, IV. 7 à 13. - « Je traiterai
-pour eux alliance en ce joul'-là avec la BtrE DU CHAMP et avec
l'OISEAU DES CIEUX, et je Me {iuncerai à toi à éternité. Il
Hosée, II. 18, 19. - « Réjouis-tOI', et sois dans l'allégresse;
ne cl'aignez point, BtrES DE MES CHAMPS, car herbeuses sont
-devenues les demeures du désert. Il - Joêl, H. 21,22,23.
(1 Toi, Fils de l'homme, dis à tout OISEAU D'AILE, et à toute
BÊTE DU CHAMP : Assemblez-vous pour mon sacrifice sur les
montagnes d'Israël; ainsi je donne1'ai ma gloire pm'mi les Na
tions. Il - Ézéch. XXXIX. 17 à 21. - u L'ennemi a outl'agé
Jéhovah; ne donne point à la BÊTE l'âme de la TOURTERELLE. Il
Ps. LXXIV. 18,19. - Il Jéhovah rassemble les expulsés d'Is
raël; toute BÊTE DE MES CHAMPS, venez. Il - Ésaie, LVI. 8, 9.
« L'esp1'it, poussant Jésus, le fit aller dans le désert; et il était
avec les BÊTES, et les Anges Le servaient. )) - Marc, I. 12,1.3;
- il était, non a"ec des Bêtes, mais avec des diables, contre les
quels il combattil el qu'il subjugua. JI y a encore mille autres
passages, qui ont été rapportés en partie dans l'APOCALYPSE RÉ
VÉLÉE, N" 567. De plus, il est bien connu que le Seigneur Lui
Même, dans la Parole, est appelé Agneau, el aussi Lion; que le
saint-Esprit a été représenté comme une Colombe; que les Ché
rubins, par qui esl signifiée la Parole dans le sens Iilléral, appa
l'Urent comme quatre Bêtes, dans Ézéchiel et dans l'Apocalypse;
que l'homme de l'Église, qui reconnait le Seigneur comme son
Dieu et son Pasteur, est appelé Brebis, et qu'au contraire celui
qui ne Le reconnalt pas est appelé Bouc et aussi Dragon, et que
l'assemblée du dragon est aussi, de même que dans Daniel, dé
crite dans l'Apocalypse par une BtJte montant de la mer, sem
blable à un Léopard, ayant des pieds comme ceux d'un OU/'s,
et une bouche comtifé celle d'un Lion, - XlII. 1, 2. - Ces ma
nières de s'exprimer tirent leur origine du Monde spirituel, oil
toutes les alTections el par suite toutes les pensées des Anges el
des Esprits se présentent à distance d'eux comme des Bêtes, qui
npparaissenl llussi dans une forme absolument semblable à celle
12. N" 3. A LA VRAIE RELIGION CHRgTIE!'fNE. 7
des Bêles du Monde naturel, les alfecLions de l'amour du bien
comme des Bêtes douces et d'un usage bon, ct les alfections de
l'am OUI' du mal comme des Bêles sauvages et d'un usage mauvais:
de là vient que les Bêtes sont si souvent nommées dans la Parole,
el que par elles dans le sens spirituel sont signifiées les alfections,
les inclinations, les perceptions et les pensées. D'après cela, on
voit clairement ce qui est entendu par CRÉATURE dans les passa
ges suivants: IC Jésus commanda aux Disciples d'aIlL'1' par
le Monde entie?', et de prÜhe1' l'Évangile à TOUTE CRÉATURE. "
- Marc, XVI. 15. - If Si quelqu'un est dans Christ, il est une
NOUVELLE CRgATURE j les choses vieilles sont passees, et toutes
choses sont devenues nouvelles. » - II Cor. V. 17. - If Voici ce
llue dit l'Amen, le Témoin (uJ.êle et véritable, le commencement
de la CRÉATURE DE DrEU, » - Apoe. III. 14 j - là, par les Créa
tures sont entendus ceux qui peuvent être créés de nouveau,
c'est-à-dire, être régénérés, et ainsi devenir membres de J'I<~glise
du Seigneur.
4. Qu'i! y ait eu sur celle Terre quatre Églises, Une avant le
Déluge, qui peut être appelée l'ADAMIQUE; une Aulre après le
Déluge, qui peut être appelée la NOACHIQUE j après celle-ci, une
Troisième, qui fut 1'rSRAÉLITE j et une Quatrième, qui existe au
jourd'hui et est appelée CHRÉTIENNE, c'est ce qui sera démonll'é
dans les Articles suivants, où il sera fait une ExposiLion de cha
cune en parLiculier.
Chaque Église a eu quatre États successifs ou Périodes, qui
sont entendus dans la Pm'ole par le Matin, le Jow', le Soir
et la Nuit.
5. Qu'il y ait eu quatre États successifs ou Périodes de chacune
des qualre tglises ci-dessus nommées, c'est ce qui sera illustré
dans les Articles suivants, où il sera trailé de chaque 'Église dans
son ordre : elles sont décrites par ces vicissitudes du temps,
parce que tout homme qui nal! dans l'Église, ou en qui commence
l'Église, vient d'abord dans sa lumière, telle qu'elle est au point
13. 8 APPENDICE N° 5.
ùu jour et le Matin; ensuite il s·avan.::e dans son JOUI', el celui
qui aime les vrais va jusqu'à midi; si alors il s'arrêle en chemin,
el n'entre point dans la chaleur du printemps el de l'élé, son jour
baisse vers le soir, et enfin devienl ténéhreux comme la lumière
au temps de la nuÏl ; el alors son inlelligence dans les choses spi
rÏlueHes de l'Église devienl une lumière froide, comme la lumière
des jours dans la saison de l'hiver, quand il voit, il e;,t vrai, les
arbres placés près de sa maison ou dans ses jardins, mais dépouil
lés de feuilles el privés de fruits, ainsi comme des troncs nus: en
eITel, l'homme de l'Eglise s'avance du malin vers le JOUI', alln que
par la lumière de la raison il soil réformé el régénéré, ce qui se
l'ail uniquement par une vie conforme aux préceptes du Seigneur
dans la Parole; si cela n'a pas lieu, sa lumière devienl ténèbres,
elles lénilbres deviennenl une épaisse obsCUl'ité, c'est-à-dire que
les vrais de la lumière chez lui sont changés en faux, el les faux
en maux qui Ilt! sont pas apparents. Il en est autremenl de
l'homme qui se laisse régénérer; il n'esl poinl surpris pal' la
Nuil, cal' il marche en Dieu, cl pal' suile continueHemeQ..l dans un
jour, dans lequel aussi il entre pleinemenl après la morl, quand
il est associé avec les Anges dans le Ciel; cela est entendu dans
l'Apocalypse pal' ces paroles SUI' la NouveHe Jérusalem, qui est
la NOll'elle Église véritablement Chrétienne: (( Celle Ville n'a
point besoin du Soleil ni de la Lune pour luire en elle, car
la gloire de Dieu l'a éclairée, et sa lampe, l'Agneau; et les
nations qui sont sauvées dans sa lumière marclteront, el DE
NUIT IL N'Y AunA POINT"I,A.» - XXI. 23, 211,25. Amos, VIII.
9. - Que les états suœessifs de l'tglise soient entendus dans la
Parole par le ~IATIN, le JOUR, le SOIR l'lia NUIT, on le voit pal'
ces passages: (f Veillez, cw' vous ne savez quand le seigneur
de la maison viendra, si ce sera le SOIR, ou èt MINUIT, Oll
au CUANT DU COQ, ou au MATIN. » - illarc, XIII. 35. illallh.
XXV. 13; - Iii, il s'agit de la consommation du siècle, el alors
de l'avénement du Seigneur. « Le Dieu d'[staël a dit, le Rochel'
d'[staël m'a parlé; Il est cornille la LUMIÈRt: DU MATIN, d'un
ll'lATIN sans nuages. )l - II Sam. XXIIJ. 3, li. - (( Moi je suis la
Racine et ill Race de David, l'Étoile bl'illante et du MATIN.)l
Apoe. XXII. 16. - (f Dic'u la secoUl'ra quand paraîtra le lJA
14. N° 5. A LA VRAIE RELIGION CHRETIENNE. 9
TIN. Ps. XLVI. 6, - II A moi on cl'ie de Séir': Sentinelle!
Il -
qu'y a-t-il il l'égard de la NUIT? Sentinelle! qu'y a-t-il à l'é
gard de la NUIT? La sentinelle a dit : Le MATIN l'st venu, et
aussi la NUIT. Il - Ésaïe, XXI. H, f2. - « La fin est venue sur
toi, habitant de la ten'e, le temps est venu, le JOUl' est proche;
voici le JOUR, voici, il est venu; il a pm'u, le MATIN. Il - Ézéch.
VII. 5, 6, 7, fO. - (1 Tl Y aura un J01W, lequel est connu de
Jéhovah, ce ne sera ni tin JOUR ni une NUIT, pm'ce que vers
le temps du SOIR il y aura LUMIÈRE. Il - Zach. XIV. 7.
« Ven le temps du SOIR, voici, la terreUl'; avant le MATIN, elle
n'est plus. Il - Ésaïe, XVII. f4. - « Au SoIR dll1'eront de nuit
les pleUl's; mais au MATIN, le chant.. Il - Ps. XXX. 6. - Il Jus
qu'au SOIR, au MATIN, deux mille tl'ois cents, alors sel'a justi
fié le saint; la vision du SOIR et du MATIN est la vé1"ité. 1 1
Daniel, vnr. f4.26. - « Jéhovah au MATIN produira son juge
ment cl la lumière, il ne manquera point, Il - Séph. Ill. 5.
(( Ainsi a dit Jéhovah: Si vaine vous rendez mon alliance du'
JOUR et mon alliance de la NUIT, en sorte qu'il n'y ait plus JOUR
et NUIT en leur temps, vaine aussi deviendra mon alliance avec
David, mon serviteur. Il - Jél'ém. XXXlJI. 20, 21, 25. - « Jésus
dit : lime faut opérer les œuvres de Dieu tandis qu'il est JOUR,
viendl'a une NUIT, en laquelle pez'sonne ne pourra opél'er. Il
Jean, IX. 4. - Il En cette NUIT-là, ils seront deux sur un mbne
lit; l'un sem pris, et l'autre sel'a laissé. •, - Luc, XVII. 34;
- là, il s'agit de la consommation du siècle et de l'av~nement du
Seigneur. D'après cela, on peut voir ce qui est entendu pal' DE
TEMPS PLUS TL N'Y AURA,- Apoc. X. 6,- c'est-à-dire que dans J'É
glise il n'y aurait plus ni Matin, ni Jour, ni Soir, mais la Nuit;
puis aussi ce qui est enlendu par UN TElIPS, DES TEMPS };T LA
MOITIÉ D'UN TEMPS, - Apoc. XII. f4. Daniel, XII. 9; - comme
encore ce qui est entendu pal' LA PLÉNiTUDE DU 'fJŒPS, - (~ph.
J. 10, U, f3. Gal. IV. 4.
15. iO APPk:NDICE N" 6.
Dans chaque Église, il y a eu consécutivement qual1'e change
menls d'Étal, dont le Premier fUl l'apparition du Seignew·
JéllOVih et la Rédemption, et alO1·s son Matin ou son Lever:
le Second, son Instruclion, et alO1's son JOUI' ou sa Progres
sion: le Troisième, son Déclin, el 1I101·,~ son Soil' ou sa Vas
talion: le Quatrième, SCl Fin, et alors sa Nuil ou sa Con
sommation.
6. Qu'il y ait eu dans chaque Église quatre états successifs,
qui sont entendus, dans la Parole, pal' le MATIN, le JOUR, le SOIR
cl la NUIT, cela vien 1d'être mon lré dans l'Article précédent: que
chacune des quatre l~glises ci-dessus nommées ail subi ces élats,
c'esl ce qui sera pleinemenl confirmé dans ce qui suit, lorsqu'il
sera lrailé de chacune de ces Églises dans son ordre, et alors on
verra que l'apparilion du Seigneur Jéhorih et la fiédemption fu
rent son MATIN; que l'Instruction fut son JOUR ou sa progression
dans la ILlmière; que son Déclin ful son SOIR ou sa vastation; et
que sa Fin fut sa NUIT ou sa consommation: dans la Parole, tant
dans ses IJisloriques que dans ses Prophétiques, il est pal'tout
queslion de ces quatre changements d'étal.
7. L'ordre dans lequel tout homme a été créé pal' Dieu consisle
en ce qu'après l'Enfance il devienne homme; car, lorsqu'il nalt,
il esl seulement une Image Externe ou une Forme Externe de
l'homme, et alol's moins homme que la bêle nouvellement née
n'est bêle; mais aulant il est intérieurement perfectionné par la
Sagesse et par l'Amour dans celle Forme quant à son llental ou
à son Espril, autant il devient homme. L'homme est comme un
Arbre qui d'abord d'une semence crotl en lige, et qui en s'élevant
pOLlsse des branches et par ces branches un feuillage, et se rerêt
continuellement de feuilles; et, parveuu à maturité, ce qui a lieu
dans son âge moyen, donne des fleurs et produit des fruits, dans
chacun desquels il dépose des semences qui, mises dans la telTe
comme dans un utérus, croissent en Arbres semblables, el ainsi
en Jardin: et si valls voulez le croire, ce même Jardin reste chez
16. 10 7. A LA "RAIE RELIGION CHRiTiENNE. 11
l'homme après la morl, l'homme y habile et est chaque jour char-
mé par son aspect et par l'usnge qu'il fail de ses fruits; c'est cet
homme qui est décrit dnos David en ces termes: (1 Il sera comme
un Arbl'e lJ[anté sur des courants d'eaux, qui donne son fruit
en son temps, et dont [a {cuille ne tombe point. Il - Ps. J. 3;
et nussi Apoc. XXII. 1, 2.
l'lais il en est autrement de l'homme né dans l'Église, et qui,
après avoir passé son Malin et s'être avancé dans la premièl'e lu-
mière du Jour par laquelle il est del'enu Rationnel, s'arrêle
alors el ne produil point de fl'Uit; cet homme est on peut être
comme un Arbre aynnt des feuilles en profusion, mais ne don-
nant point de fruils, arbre qui est arraché du Jardin, et dont
les brnnches sont coupées, le tronc scié ou fendu, et le lout jeté
par morceanx dans Je feu: la Lumière de cel homme rationnel
devient comme la lumière des jours vers le solstice d'hiver, pen-
dant lesquels les feuilles des arbres jaunissent d'abord, et en-
suite tombenl, et enfin pourrissent: son Rationnel peut aussi
être comparé à un arbre dont les feuilles au commencement
du printemps sont consnmées pal' les ,"ers; à des blés qui sont
étouffés pal' des épines, et à l'herbe qui est dévastée par des
sauterelles; la raison de cela, c'est que son Rationnel est simple-
ment naturel, en ce qu'il tire ses idées uniquement du monde par
les sens, et non du Ciel pal' les affections ct les perceptions pro-
venant de ces affections; et comme de celle manière il n'y a in-
térieurement aucun spiriluel dans son Halionnel, s'il parle alors
de quelque spiriluel de l'Église, sa voix n'est entendue pal' les
Anges que comme la voix d'un perroquet ou d'une oie; car sa voix
est purement animale parce qu'elle est purement nalurelle, et
non humaine parce qu'clic n'est pas intérieurement spiriluelle,
cal' elle pronue de la seule respiration du corps, ct non d'aucune
respiration de l'esprit. Tel est l'homme qui de natnre! ne devien 1
pas spirituel; et nul homme ne devient spiriluel, si, après êlre
devenu Rationnel, il ne produit pas des fruils, c'est-à-dire, s'il
ne se pénètre pas de la charité pal' la vie.
8. Si dRns la Parole les quatre changements d'f:tat, qui sont
appelés Ialill, JOUI', ~oir et Nuit, sc disent de l'Église, c'est parce
que l'Église consiste cn hommes, et que l'homme est une Église
17. 12 APPENDICE N° 8.
dans le parliculier, et qu'une àssemblée de ces hommes est ce
qu'on appelle l'~:glise. Dans celle assemblée ou Église, ceux qui
vivent selon l'ordre décrit ci-dessus, N° 7, sonl des arbres de vie,
lesquels sont aussi des arbres d'un usage bon; et ceux qui ne vi
vent pas selon cet ordre soot des arbres de la science du bien et
du mal, lesquels sont aussi des arbres d'un usage manvais ; c'est
de ceux-ci que se disent le Soir el la Nuit, ou, ce qui est la même
chose, la Vastalion et la Consommalion, et non des aulres. Mais
ceci sera mis en évidence devant la raison dans ce qui suit Il est
à propos de donner au commencement de ce Volume quelqu'es
préliminail'es, puisqu'il faut des connaissances préalables, avant
qu'on puisse savoir que par le MATIN il est enteodu la naissance
de l'Église, et que celle naissance est précédée de la lédemp
tion; par le JOUII, la progression de la Nouvelle l~glise dans la
lumière, et son intelligence; par le SOIR, le déclin de celle l~gJise
par l'abandon du bien el du vrai, ce qui est appelé Vaslalion j el
par la NDIT, sa Fin el sa deslruction, ce qui esl appelé Consom
malion : et ainsi du reste.
9. Il Ya Fin de l'Église ou Consommalion du siècle, quand il
ne reste aucun Vl'ai réel ni par suile aucun Ilien réel, ou aucun
Bien ni par suite aucun Vrai j mais qU'à leur place règne le fanx
el par suite le mal, ou le mal et par suile le faux j el alors il ya
Plénitude dans l'Église, les hommes de l'Église élanl comme ceux
qui marchefj1t pendant la NUÏl; comme ils ne voient rien qui se
montre dans la lumière du soleil, ils ont des doutes sll'tolles les
choses qui sont de l'Église, et en général SUI' Dieu, sur le Ciel et
l'Enfer, el sur la vie aprè.s la mort. Or, ceux qui se confirment
dalls la négative, et ceux qui restent incertains enlre le doute et
l'affirmative, deviennenl des hommes qui fuient la lumière, el
s'ils sont prêtres, ils acquièrent pOUl' eux-mêmes sur ces sujets
une--tomière fantaslique, telle qU'l'st celle des hiboux, des chaiS
el des rats pendanl les ténèbres de la lumière diurne; celle lu
mière chez eux, comme chez ces animaux, est excHée pal' les ac
livilés des con voilises. '
18. N°,10. . A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 13
Après la Consommation ou la Fin d'une Église. le Seigneur
Jéhovih apparaft et fait le jugement sur les hommes de la
précédente Église. et sépm'e les bons d'avec les méchants; il
élève les bons vers Lui dans le Ciel. et il éloigne de Lui les
méchants dans l'Enfer.
la. Que vers la fin de chaque Église le Seigneur Jéhovih appa
raisse pour faire le jugemenL sur ceux qui onL vécu depuis l'in
stauration de l'Église jusqu'à sa consommation, c'est ce qui sera
confirmé dans les Articles suivanLs, où il sera en particuliel'trailé
de chaque Église. Chaque homme, il esl vrai, est jugé après la
mort; mais à la fin d'une Église, Lous sont rassemblés, et il est
faiL sur eux un Jugement commun; eL cela, afin qu'ils soient con
joints dans un Ordre célesLe, ce qui a lieu par l'ordination des fi
dèles, dans un Nouveau Ciel, el des infidèles dans un Nouvel En
fer sous ce Ciel; il sera traité de ceLte Ordination dans l'Article
suivant.
H. Le Jugement, qui esl pour chaque Église le Jugement del'
nier, se fail, non dans le Monde naturel., mais dans le Monde spi
rituel, dans lequel tous sont recueillis après la morl; et ils sont
recueillis dans les Cieux distinctemen t selon la Religion, ainsi se
lon la foi et l'amour. Si le Jugement se fail dans le Monde spiri
tuel, c'esL parce que chaque homme après la mort est homme,
non pas homme matériel, comme auparavant, mais homme sub
stantiel : le Mental ou l'Esprit de chaque homme est un homme
substantiel; le corps qu'il a porté dans le Monde est seulement
une enveloppe, et comme des dépouilles qu'il a déposées et dont
son esprit s'est dégagé. MaintenanL, puisque le Mental ou l'Esprit
de l'homme a pensé dans le Corps maltlriel, el qu'alors il a pensé
ou d'après la neligion ou non d'après la lIeligion, et pour Dieu
ou conlre Dieu, d'après les vrais de la foi ou d'après les faux de
la foi, qu'il a aimé le prochain ou l'a haï, el que le corps ma
tériel a seulement été obéissance, il s'ensuit que le Mental, qui
est Ull homme substantiel el est appelé Esprit, subit un juge
2.
19. 14 APPENDICE N° H.
menl et esl récompensé ou puni selon ce qu'il a pensé et fail
pendant sa vie. D'après cela, on peut voir clairement que le Ju
gement, qui est pour chaque Église le Jugement dernier, se fait
dans le Monde spiriluel, mais non dans le Monde naturel.
12. Le Jugement qui se fait sur tous ceux d'une Église passée,
se fail afin que, tant en général qu'en particulier, les bons soient
séparés des méchants, et que les bons soient élevés au Ciel et les
méchants précipités dans l'Enfer; si cela n'est pas fail, quand une
Église a été consommée, c'est-à-dire, quand elle n'est plus ni dans
les vrais ni dans les biens, personne ne peut y être sauvé; si per
sonne ne peut êlre sauvé, c'est parce qu'on ne peut être régé
néré, et que chacun est régénéré par les vrais de la foi et les biens
de l'amour: à celle raison se joint celle-ci, que depuis le temps de
la vastalion de l'Église jusqu'à sa consommation, l'Enfer s'accroit
en s'élevant, au point qu'il couvre en dessous tout le Ciel Angé
lique, par lequel les vrais et les biens qui régénèrent descendent
du seigneur vers les hommes de la Terre; et ce Ciel étanl ainsi
couvert, aucun vrai de la pensée provenant de la foi, ni aucun
bien de la volonté provenant de la charité, ne peut pénétrer que
par des fenles, el même ce qui pénèlre est perverti, soit dans le
chemin avant de parvenir à l'homme, soil par l'homme lui-même
quand il est en lui, c'est-à-dire que le vrai esl ou rejeté ou falsi
fié, el que le bien est ou enrayé ou adultéré; en un mol, l'Église
à sa fin est comme obsédée par des Salans; sout appelés Salans
ceux qui se déleclent des faux el trouvenl lel,lr plaisir dans
les'(Daux. Afin donc que la Damnalion tolale, qui esl alors sur la
tèle ~e chacun et qui menace, soil ôlée, il est nécessaire que l'En
fer, qui s'esl élevé el s'esl, comme il a élé dit, accru jusqu'au
Ciel, soil déplacé, el non-seulement abaissé, mais encore dis
persé et subjugué, el qu'alors les bons soienl séparés d'avec les
méchanls, c'est-à-dire, les vivants d'avec les morts. Celle sépa
ralion, et en même temps l'élévation des bons dans le Ciel ou
dans la lerre des vivanls, el l'expulsion des méchants dans l'En
fer ou dans la lerre des morts, c'esl ce qui esl appelé le Juge
ment. Qu'un tel Jugement ait déjà été fail en l'année 1757 sur
les hommes de l'Église Chrétienne d'aujourd'hui, c'est ce qui a
élé divulgué el décril dans un Trailé spécial publié à Londres
en 1758.
20. N° 13. A LA VRAIE RELIGION CURtTIENNE. 15
13. Qui ne voit la nécessité que les méchants soient séparés
des bons, de peur que ceux-ci ne soient infectés de la contagion
mortelle du mal et ne périssent? car le mal, étant gravé dès l'en-
fantement dans la nature humaine, et engendré de plus en plus
dans les enfanls par les parents à mesure que l'Église avance vers
la consommation, ressemble à celte maladie pernicieuse, qu'on
nomme Cancer, qui se répand alenlour, et fait graduellement
mourir les parties saines et vives. Quel est le Laboureur ou le Jar-
dinier qui, voyanl crollre des ronces, des orties, des épines et des
chardons, ne les arrache, avant de semer et de herser les blés et
les planles alimentaires? Quel est le Fermier qui, voyant l'herbe
et le gramen consumés par les vers ou les sauterelles, ne creuse
un fossé et ne sépare la partie verle du champ d'avec celle qui a
élé broutée, et ne veille ainsi à la conservation de ses blés en vert
et de ses prés? Quel est le Berger qui, voyant les bêtes féroces
se multiplier autour des pâturages de ses brebis, n'assemble les
bergers voisins et les domestiques, afin de luer ou d'éloigner ces
bêtes féroces avec des pieux ou des dards? Quel est le Roi qui,
voyant les Villes de son Royaume autour de sa Capitale prises par
les ennemis, et les propriétés des sujets possédées par eux, ne
rassemble des troupes el ne chasse les ennemis, el ne rende aux
siens les biens qui leur avaient été enlevés, en y ajoutalltles dé-
pouilles des ennemis à titre de consolation?
Après cela, le Seigncm' Jéhovih fonde un Nouveau Ciel avec
les bons qui ont été élevés vel'S Lui, et un Nouvel Enfer avec
les méchants qui ont été éloignés de Lui; et il intl'oduit l'Or-
dre dans l'un et l'autre, afin qu'iLs soient à élel'11ité sous son
auspice et sous son obéissance.
Hl. On lit dans Ésale : « Jéhovah dit: Voici, Moi je c?'ée
des CIEUX NOUVEAUX et une TERRE NOUVELLE. li - LXV. 17;-
ailleurs, dans le Même: « De mt1me que Les CIEUX NOUVEAUX et
La TERRE NOUVELLE, que je vais faire, se maintiendront de-
vant Moi. 11- LXVI. 22. - Dans l'Apocalypse: Il Je vis un CIEr.
21. 16 APPENDICE
NOUVEAU et une TERRE NOUVELI.E; Le pl'emil'1' CieL ct La pre
mière Terre avaient passé. Il - XXI. L - Et dans Pierre:
(1 Nous attendons, seLon sa promesse, de NOUVEAUX CIEUX et
une NOUI'ELLE TERRE, dans lesqueLs La Justice habitl?l'a. Il - '
II tpil. III. 13. - Jusqu'à présent il n'est venu dans l'esprit de
personne autre chose, sinon que dans ces passages par le Ciel est
entendu le Ciel visible, c'est-à-dire, tout le Firmament avec le
Soleil, la Lune, les Astres, et que pal' la Terre est entendue la
Terre habitable ou le Globe, et qu'ils périront au jour du Juge
ment dernier, lorsque cependant là pal' le Ciel est entendu le
Ciel Angélique, et par la Terre, l'Église: que partout, dans la Pa
role prophétique, par' la Terre il sail ente'ndu l'I~glise, c'est ce qui
a été montré dans l'ApOCALYPSE fiÉVÉLÉE, N" 285. Si jusqu'à pré
sent par les Cieux nou veaux et la Terre nouvelle on a entendu
le Ciel visible et la Terre habitable, c'est parce que jusqu'à pré
sent on n'a rien su du Monde spidtuel, ni pal' conséquent rien su
du Ciel Angélique, ni rien du Sens prophétique qui, dans son
sein, ne porte et ne l'enferme que des spirituels, et le spirituel de
la Tene est l'Église : les Anges aussi, parce qu'ils sont spirituels,
ne voient pas la moindre chose de la Terre quand ils abaissent
leurs reg:II'ds sur elle, ils voient seulement l'Église chez les
hommes.
15, Si le Seigneur Jéhovih, quand il fonde un Ciel Nouveau et
une Église Nouvelle, introduit l'Ordre, afio qu'ils soient à éter
nité sous son auspice et sous son obéissance, c'est parce que le
Ciel Angélique et l'Église dans les terres font ensemble un seul
Corps, dont le Seigneur Jéhovih, qui est le Seigneur notre Sau
veur, est l'Ame e~ Vie: tout le Ciel Angélique uni avec l'Église
apparall aussi devant le Seigneur comme Ul! seul Homme; or,
l'homme esl sous l'auspice et sous l'obéissance de son Ame. Ainsi
tout le Cieillni avec l'Église est sous l'auspice el sous l'obéissance
du Sdgneur; cal' le Seigneur est en eux et ils sont dans le Sei
gneur, - Jean, XIV, 20. XV. LI, 5. XVII. 23,26; - ainsi tous y
sont dans tous. Mais l'Ordre que le Seigneur intl'oduit dans l'En
fer, c'est que iii tous soient diamétralement opposés à tous dans
le Ciel: de là il est évident que le Seigneur gouvernant le Ciel
gouverne aussi l'Enfel',.et qu'il gouverne l'Enfer par le Ciel.
22. N° 16. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 17
16. De plus, il y a une Ordination très-parfaite de tous dans
les Cieux et de tous dans les Enfers: en effet, chaque Ciel qui est
fondé par le Seigneur après la Consommation de chaque Église,
est formé de trois parties; il yale Suprême, le Moyen et l'Infime.
Dans le Ciel Suprême sont élevés ceux qui sont dans l'Amour en
vers le Seigoeur, et par suite dans la sagesse; dans le Ciel Moyen,
ceux qui sont dans l'amour spiriluel à l'égard du prochain, et par
suite dans l'Intelligence; dans le Ciel Infime, ceux qui sont dans
l'amour spirituel-naturel à l'égard du prochain, amour qui est
appelé Charilé, et par suite dans la foi des vérités concernant
Dieu, et dans la Vie selon les préceptes du Décalogue. Ces trois
Cieux font trois Étendues, l'une au-dessus de l'autre, et commu
niquent entre eux au~moyen du Divin Influx procédant du Seigneur
par le Soleil du Monde Spiriluel. Au fond, au-dessous des Cieux, il
y a aussi trois Étendues dans lesquelles les Enfers sont distingués;
enlre eux pareillement exisle une communicalion par un Influx
procédant du Seigneur à travers les Cieux. Par ces communica
tions il se fait une Conjonction étroite et indissoluhle de tous dans
les Cieux et de lous dans les Enfers; mais dans les Enfers il y a
Conjonclion de toules les cupidités de l'Amour du mal, tandis
que dans les Cieux il y a Conjonction de toules les affections de
l'Arnoul' du bien; d'après celle Conjonclion, le Ciel est comme
un seul Seigneur assis sur un Trône entouré de guirlandes de
pierres précieuses de Ioule espèce, et l'Enfer comme un seul Dia
ble assis sur un Siége entortillé de vipères, de dipsades et de vers
venimeux. D'après celle Ordination inlroduite dans le Ciel et dans
l'Enfer, il s'ensuit qu'ils sont l'un et l'autre à éternité sous l'aus
pice et sous l'obéissance du Seigneur.
17. li est bien connu que pour qu'il existe quelque chose de
parfail, il faut qu'il y ait un TRINE ou lrois choses dans un ordre
convenable, l'une sous l'autre, et communicali,on entl'e elles, et
que ce TRINE fasse un, non autrement qu'une Colonne, au-dessus
de laquelle est le Chapiteau, sous le Chapiteau le fûl prolongé, et
sous celui-ci le piédeslal. L'Homme esl un lei Trine, sa Têle est
le suprême, son Corps est le moyen, ses Pieds elles Plantes de
ses Pieds sont l'infime. Toul Hoyaume en cela imite l'Homme;
là, sera le Roi comme Têle, les Magislrals et les Officiers comme
2* •
'.
23. 18 API'ENDICE N°!7
Corps, et les Villageois avec les Serviteurs comme Pieds el Plantes
des pieds: pareillement dans l'Église, le Prélat mitré, les prêtres
curés, et sous eux les simples prêtres. Le Monde lui-même ne
subsiste pas non plus sans trois choses qui se suivent en ordre, à
savoir, le Malin, le Midi et le Soir; comme aussi chaque année,
le Printemps, l'Été ct l'Automne, le Printemps pour que les se
mences soient mises en terre, l'Été pour qu'elles poussent, et
l'Automne pour qu'elles donnent des fruits. l'Jais la Nuit et l'Hi
ver' ne contribuent point à la stabililé du Monde. Maintellant,
puisque toute chose parfaite doit être Trine, pour qu'en elle
il y ait une unité cohérente, voilà pourquoi l'nn et l'autre
Monde, tant le Spirituel que le Nalurel, consiste en trois At
mosphères ou Éléments, et subsiste par ces trois Atmosphères,
dont la Première entoure le plus près le Soleil et est appelée
Aure, la seconde est au-dessous et est appelée Éther, ct la Troi
sième est sous les deux premières et est appelée Air; ces trois At
mosphères dans le Monde Naturel sont naturelles, en elles-mêmes
passives, parce qu'elles procèdent d'un Soleil qui est pnr feu;
mais les trois Atmosphères correspondantes dans le Monde Spiri
tuel sont spirituelles, en elles-mêmes a~tives, parce qu'elles pro
cèdent d'nn Soleil qui est pm' Amour; les Anges des Cieux ha
bitent dans les régions de ces trois Atmosphères; les Anges du
Ciel suprême, dans l'Aure Célesle qui en loure le plus près le So
leil, où est le Seignem'; les Anges du Ciel moyen, dans l'Itther spi
rituel, au-dessous des premiers; et les Anges du Ciel infime, dans
l'Air spirituel-naturel, au-dessous des Anges des deux autres
Cieux. Ainsi ont été consolidés tous les Cieux, depuis le premier
jusqu'à ce dernier, qui aujourd'hui est fondé par le Seigneur.
D'après ce qui vient d'être dit, on peut remarquer pourquoi
dans la Parole par Trois il est signifié le Complet; voir l'ApOCA
LYPSE RhÉtÉE, N°' 505,875.
24. N° t8. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. t9
De ce Nouveau Ciel le Seigneur Jéllovih {ait db-ive?' et produit
une Nouvelle Église dans les terres, ce qui est effectué pal'
une Révélation de Vé1'ités procédant de sa bouche ou de sa
Parole, et par Inspiration.
t8. On lit que Jean vit la Ville Sainte, Jél'usalC?n Nouvelle
descendant de Dieu, du Ciel, parée comme une Fiancée ornée
pour son Mari, - Apoc. XXI. 2; - par la Ville Sainte, Jé
rusalem Nouvelle, est entendue la doctrine de la Nouvelle Église,
ainsi l'Église quant à la doctrine j et par celle Jérusalem des
cendant de Dieu, du Nouveau Ciel, il est entendu que la vraie
doctrine de l'Église n'est pas descendue d'autre part j que la
doctrine en soit descendue, c'est parce que l'Église est Église
d'après la doctrine et selon la doctrine j sans elle, l'Église n'est
pas plus Église que l'homme n'est homme sans les membresf
sans les viscères et sans les ol'ganes, ou par la seule enveloppe
culanée qui figure seulement sa forme externe; ]Jas plus qu'une
Maison n'est Maison sans avoir en dedans des chambl:es à cou
cher, des salles à manger et des meubles, ou seulement par les
murs et le toil. Il en est de même de l'Église sans la doctrine.
Que Jérusalem signifie l'Église quant à la docll'ine, on le voit
prouvé d'après la Parole dans l'Ouvrage lui-même, LA VRAIF. RE
LIGION CHRÉTIENNE, N" 782. D'après cela, il est bien évident que
c'esl du Ciel Angelique que le Seigneur fail dériver et produit
l'Église dans les terres.
19. Je rapporterai des Paradoxes, qui cependant ne sont pas des
paradoxes dans le Ciel; ce sont les suivants: 1. Le Monde naturel
n'a pu exisler que d'après le Monde spirituel, ni par conséquent
subsister, puisque la subsislance est une pel'péluelle Existence.
II. Il ne peut pas y avoir Église chez l'homme, Il moins que son
ln Lerne ne soil Spirituel el que son Externe ne soit Naturel j il n'y
a pas d'Église purement Spirituelle, ni d'Église purement Natu
relle. III. Conséquemment, aucune Église, ni rien de l'Église, ne
peut, être excité chez l'homme, à moins qu'il n'y ail un Ciel An
25. 20 APPENDICE N° 19.'
gélique, au travers duqueltoul spiriluel est dérivé et descend du
seigneur. IV. Puis donc que le Spiriluel el le Naturel font ainsi
un, il s'ensuil que l'un ne peut exisler ni subsisler sans l'autre,
le Ciel Angélique sans l'Église chez l'homme, ni l'Église chez
l'homme sans le Ciel Angélique; car si le Spiriluel n'influe et ne
se termine dans le Nâlurel, et n'y repose, il est comme l'antérieur
sans le postérieur, ainsi comme la cause efficiente sans l'eITet, et
comme l'aelif sans le passif, ce qui serait comme un oiseau volant
perpétuellement dans l'aÏl' sans jamais se reposer sur la terre :
c'est aussi comme serait un Melltal humain pensaI!t et voulant
perpétuellement sans aucun organe du sens et dn mouvement
dans le corps, pour y descendre, et pour produire les idées de sa
pensée, et meUre en œuvre les elTorls de sa volonté. V. Ces choses
sont rapportées, afin qu'on perçoive ou qu'on sache que de même
qu'il ne peut pas y avoir un Monde naturel sans un Monde spiri
tuel, ni réciproquement un Monde spirituel sans un Monde natu
rel, de même il ne peut y avoir une Église dans les terres, à moins
qu'il n'y ail un Ciel Angélique, par lequel elle existe et subsiste,
ni réciproquement un Ciel Angélique, à moins qu'il n'y ait une
Église dans les terres. VI. Les Anges savent cela, aussi se lamen
tent-ils amèrement quand l'Église dans les terres est désolée par
les faux et consumée par les maux, et comparent-ifs alors l'état
de leur vie à une somnolence; car alors le Ciel est pour eux
comme lin siége sans soulien, et comme un Corps privé de ses
pieds; mais quand l'Église dans les terres a été restaurée par le
Seigneur, ils comparent l'état de leur vie à une Veille.
20. Que le seigneur par le Nouveau Ciel fasse dériver et pro
duise une Nouvelle Église dans les terres par une Révélation de
vérités procédant de sa bouche ou de sa Parole, et par Inspiration,
c'est ce qui sera démontré, 10l'squ'il sera Trailé des quatre Églises
dans leur ordre, surtout quand il sera trailé de l'Église Israélite
et de l'Église Chrélienne d'aujourd'hui. Il faut qu'on sache gue,
quand l'Enfel' s'esl accru et a franchi le gmnd Espace ou GoulTre
fixé entre lui et le Ciel, - Luc, XVI. 26, - et a haussé son dos
jusqu'aux confins des Cieux où sonl les Anges, ce qui est arrivé
dans l'intervalle entre la Vastalion et la ConsommaLion de l'Église,
aucune Doctrine de l'Église n'a pu être transmise du Seigneur par
26. N° 20. A LA VRAIE RELIGION cRnbIENNE. 21
Je Ciel aux hommes de la terre; el cela, parce qu'alor~J'homme
est au milieu des Salans, el qne les Salans avec leurs fanx entou-
rent sa lêle d'un voile, el ins irenJ les plaisirs d..'!)!!al et pal' suite
les charmes du faux, qui obscurcissent toule lumière du Ciel, et
inlerceptent tout agrément et lout charme du vrai. Tant que cet
ttat durc, aucune Doclrine dn vrai et du bien ne peut être l'épan-
due du Ciel dans l'homme parce qu'elle elil (als!Jlée>Mais depuis
Que ce voile formé de faux entrelacés, ou cettc cnveloppe de la
'l'Me par les Salans, a élé enle'é pal' le Seigneur, ce qui fut
elfeclné pal' le Jugement dernier, dont il a été parlé ci-dessus
daus l'Article IV, l'homme est porté, par un csprit plus libre et
plus spontané, à secouer' les faux et à recevoir les vrais: chez
ceux qui s'accommodenl el ~aissent condûÏl:e-parIe Seigneur,
est ensuile dérivée et iulrodllile la Doclrine du Nouveau Ciel,
à savoir, la Doctrine du ':.'3! et ,du ~comme la rosée du
malin qui tombe du Ciel sur la lerre, et qui oune les follicules des
graminées el en édulcore le suc végélà1; et c'est comme la Manne
qui lombait le matin, el qui élait à la vue comme de la graine
blanche de coriandre, et au goût comme un gâteau pélri avec du
miel, - Exocl. xvr. 31; - c'esl aussi comme une pluie en temps
convenable, qui ravive les lerres défrichées, et y excile la ger-
minalion; c'est encore comme le parfum qui S'exhale des champs,
des jardins et des plaines fleuries, el que la poilrine allire pal' une
prompte et agréable aspiration. Mais cependant le Seigneur ne
force personne, ct ne pousse qui que ce soil malgré lui, ainsi que
l'on conduit une bêle de somme avec un foucl; mais celui qui est
de bonne volonlé, il l'attire, el ensuite il le conduil conlinuel1c-
·ment en toule apparence comme si cet hOlO..!!le f!!.isaille bien et
croyail ïëVi1ii p-al'1lîi~me, quand cl'pendant c'esl d'apl'èSle
Sèigneu~pèl'e en-lui lout bien réel de la vie el toul vJ:ai
réel de la foi.
27. 22 APPENDICE N° 21.
t'ensemble de celle Œuvre Divine est appelé la Rédemption,
sans laquelle aucun homme ne peul ~tre sauvé, parce que
sens elle aucun homme ne peut ~tre régénéré.
21. Que la Rédemption faite par le Seigneur, quand il était
dans le Monde, ait été la subjugation des Enfers, l'Ordination des
Cieux, et par elles la prépualion à une Nouvelle Église spiri
tuelle, on le voit dans l'Ouvrage LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE,
N°' 115, 116, H7, et aussi [';"' 118 à 133. Mais comme ceci est
nouveau, et a été caché pendant des siècles comme un Navire
naufragé avec sa précieuse cargaison au fond de la Mer, el que
cependant la Doctrine de la Rédemption esl comme le Trésor de
toutes les richesses spirituelles ou de lous les dogmes de la Nou
velle Église, il sera, en conséquence, trailé du MYSTÈRE DE LA RÉ
DEMPTION dans le dernier Lemme de ce Volume, dans lequel les
propositions suivanles seront développées el mises en lumière.
[fi f:lre délivré des ennemis, c'est ce qui, dans la Parole, esl ap
pelé Rédemption.@ En conséquence, la Rédemption, c'esl être
délivré des maux et des faux qui, parce qu'ils viennent de l'En
fer, sont les ennemis spirituels, cal' ils luenlles Ames comme les
ennemis naturels luenlles Corps.@: Oc là il devient évidenl que
la Première chose de la Rédemption opél'ée par le Seigneur a élé
la Sépara lion des méchants d'avec les bons, l'élévation de ct!ux-ci
vers Lui dans le Ciel, et l'éloignemenl de Lui de ceux-là dans l'En
fer; car ainsi les bons onl été délivrés des méchants; celle pre·
mière chose de la Rédemption est le Jugement dernier, dont il a
élé queslion ci-dessus, N°'10 à 13.1iY1 La Seconde chose de la Ré
demption a été la Coordinalion de lous dans les Cieux, et la Sub
ordination de Lous dans l'Enfer, opérations par lesquelles les bons
onl été encore plus dislinctemenl séparés el délivrés des mé
chants, et cela est le Nouveau Ciel el le Nouvel Enfer, dont il a
été queslion ci-dessus, N°'14 à 17.fY] La Troisième chose de la
Iédemplion a été la Révélation des Vérités d'après le Nouveau
Ciel, el par suite suscilalion et instauralion de la Nouvelle Église
28. N° 21. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 23
dans les Terres, opérations par lesquelles les bons ont été davan
tage séparés et délivrés des méchants, et enfin entièrement sépa
rés et délivrés; il a aussi ét~ question ci-dessus de celte Troisième
chose, N°':13 à 20.1Yf: La Cause finale de la Rédemption a été la pos
sibilité, à savoir, que le Seigneur, par la Divine Puissance ou la
Toute-Puissance, pourrait régénérer l'homme, et ainsi le sauver,
cal' si l'homme n'est pas régénéré, il ne peut pas être sauvé,-Jean,
III. 3. -/YTI! La Régénération de l'homme, étant la séparation
et la délivrance de l'homme d'avec les maux et les faux, estllne
Rédemption particulière qffj;rocède du Seigneur, et existe d'après
la Rédemption commune. VIII Chez ceux qui sont Régénérés, les
maux sonl d'abord séparés d'avec les biens, el ceci est semblable
au Jugement; ensuite les biens sont réunis en un el disposés en
forme céleste, el ceci esl semblable au Nouveau Ciel; enfin par là
est implantée et produite une Nouvelle Église, dont l'Interne est
le Ciel, et dont l'Externe provient de l'Interne; ainsi l'tnterne el
l'Externe ensemble chez l'homme sonl ce qui esl appelé Église.
IX. Tous onl été rachetés, en lant que Lous ceux qui rejellenlles
faux de la précédente Église, el reçoivenlles vrais de la Nouvelle
Église, peuvenl êlre négénérés; mais néanmoins les Régénérés
sonl à propremenl parler les Rachetés.(!l Le but de la Rédemp
tion, el la Palme des Rachetés esl la Paix SpirituelJe.(!p La Ré
demption a aussi été faite par le SeigneUl', parce qu'aujourd'hui
c'esl son second Avénemenl selon la prédiction; el comme j'en ai
élé témoin oculaire, j'ai acquis la cerlilude de la vérité des Ar
canes qui précèdent. Mais ce sont seulemenl là des sommaires,
qui seront développés en particulier, el mis tanl spirituellement
que naturellement en lumière à la fin de ce Volume, lorsqu'il sera
traité du MYSTtRE DE LA RÉDEMPTION.
22. Outre cela, il sera dans la suite prouvé, en son Article,
que la Passion de la Croix du Seigneur a été, non pas la Rédemp
tion, mais le Moyen de l'intime Union avec le Divin du Père, d'où
il était sorti et dans lequel il retonrna. Dans l'Ouvrage, LA VRAIE
RELIGION CHRÉ'rIENNE, N"' 132,1.33, dont ce Volume est l'Appen
dice, j'ai commencé à démontrer que la croyance que la Passion
de la Croix a été la Rédemption même est une Erreur fondamen
tale de l'Éslise Chrétienne d'aujourd'hui, el que celle erreur',
..
29. 24 APPENDICE N" 22.
avec l'erreur sur les Trois Personnes Divines de toute éternité, a
tellement perverti toute l'Église, qu'il ne reste pas en elle la
moindre chose de spirituel. Cela sera aussi démontré plus ample
ment dans la suite; ces deux Faussetés ou Impostures ont été,
par comparaison, comme des Papillons accouplés qui volent dans
un jardin, et pondent des œufs de vers, lesquels étant éclos y con
sument entièrement les feuilles des arbres. Elles ont aussi été
comme les cailles qui furent emoyces de la mel' sur le camp des
Israélites, et qui, tandis qu'ils les mangeaient, furent cause qu'il
y eut une grande plaie sur le peuple; et cela, parce qu'ils avaient
eu du dégoût et du mépris pour la Manne du Ciel, par laquelle,
dans le sens suprême, le Seigneur est entendu, - Nomb. Xl. 5,
6,32 à 35. Jean, VI. 31,32,49,50, 51,58. - :Et de plus, ces
deux Erreurs ont été comme deux goullcs de noir de fumée ou
d'encre de cordonnier' 'ersées dans un vin généreux et agitées
dans le verre, d'où il résulte que la limpidilé, l'odeur agréable et
la saveur du vin sont entièrement changées en une couleur noire,
une odeur désagréable et un goût détestable,
[LEMME Il. J
De l'Église Adamique ou Très-Ancienne Église de cette Ten·e.
23. Jusqu'ici, le Monde a cru que par la Création du Ciel et de
la Terre dans le premier Chapitre de la Genèse est entendue la
Création de l'Univers selon la lettre, et que par Adam est entendu
le premier homme de celle Terre; et le Monde n'a pas pu C1'oire
autrement, puisque le sens spiriluel et interne de la Parole n'avait
pas jusqu'à présent été dévoi!é; ainsi, il n'a pas pu cl'oire que par
créer le Ciel et la Terre il soit entendu faire un choix parmi ceux
qui sont décédés dans le Monde, et en fonder un Ciel Angélique, et
par là faire dériver et produire une Église dans les terres, comme
ci-dessus, N°' 18 à 20 j ni que par les noms de Personnes, de Na
lions, de Pays et de Villls, il soil entendu des choses qui appar
tiennent au Ciel et en même temps à l'Église, ainsi pareillement
30. N° 23. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 25
par Adam. Que par Adam, et par tout ce qui est dit de lui et de
sa postérité dans les premiers Chapitres de la Genèse, soient dé-
crits les états successifs de la Très-Ancienne f:glise, à savoir, son
Lever ou le Matin, sa progression dans la lumière ou le Jour, son
déclin ou le Soir, sa fin ou la Nuit, et après la nuit le Jugement der-
nier sur ceux de celle Église, et après ce jugement la formation
d'un Nouveau Ciel Angélique avec les fidèles et d'un Nouvel En-
fer avec les Infidèles, suivant la série des progressions exposée.
dans le Lemme précédent, c'est ce qui a été exactement expliqué,
développé et démontré dans les ARCANES CÉLESTES SUR LA GENÈSE
ET L'EXODE, Ouvrage de huit années de veilles, et publié à Lon-
dres; comme cet Ouvrage est maintenant dans le Monde, il n'est
besoin que d'en récapituler les points généraux qui vont être pré-
senlés dans ce Volume sur cetle Très-Ancienne Église. Mais pour
préliminaires, il sera rapporté quelques passages de la Parole, afin
qu'il soit hors de doule que Créer signifie ici produire de nouveau
et former, el à proprement parler Régénérer, ce qui fait que la
Nouvelle Création, par laquelle tout le Ciel existe, consiste et sub-
siste au moyen d'Anges, et toute l'Église au moyen d'hommes,
est appelée Régénération. Que créer ail celle signification, c'est
cequi devient bien évident par ces passages dans la Parole: cc CRÉE
un cœur pur en moi, ô Dieu! et un esprit {el"me renouvelle au
milieu de moi. li - Ps. Ll. 12. - Cl Tu oum"es ta main, elles
sont rassasiées de biens; tu envoies ton esp"it, ELLES SONT
CRÉÉES. lI-PS. CIV, 28,30. - Cl Le peuple qui sC"a CRÉÉ louera
Jah. Il - Ps. CIl. 19. - cc Ainsi a dit Jëhovall, ton CRÉATEUR,
Jacob! ton FORMATEUR, Israël! Quiconque a été appelé de mon
Nom, pour ma gloÎ1'e je l'ai Créé. Il - Ésaie, XLlII. 1,7.-
cc Afin qu'on voie, qu'on sache, que l'on considére ct que l'on
compl'enne que la main de Jéhovah a fait ceci, et que le Saint
d'Jsmëll'a CRÉÉ, li - Ésaïe, XLT. 19, 20. - Cl Au jour où tu as
été CRÉÉ, ces choses ont été préparées; tu étais pm'{ait dans tes
chemins au jour oit tu as été CRÉÉ jusqu'à cc que {uttl'Ouvée
la pel'l'ersité en toi. Il - Ézéch. XXVIH. 13, 15; - ces paroles
ont été dites du Roi de Tyr, Cl Jéhovah qui CnÉE les cieux, qui
étend la terre, qui rlonne une âme au peuple SUI' elle. l I - Ésaïe,
XLII. 5. XLV. 12, 18. - (C Voici, Moi, JE CRÉE UN CIEL NOUVEAU
3.
31. 26 APPENDICE 1'1" 23.
ET UNE TERRE NOUVELLE; soyez dans l'allégresse il éternité,
il cause de ce que je vais CRÉER : Voici, je vais CRÉER J é
7'usalem Joie. Il - Ésaïe, LXVI. i7, 18. - Il De 71U!me que les
CIEUX NOUVEAUX ET LA TERRE NOUVELLE, QUE JE VAIS FAIRE, se
771ainliend7'ont devant Moi. Il - Ésaïe, LXVI. 22. - Je vis un
CIEL NOUVEAU et une TERRE NOUVELLE, le premier Ciel et la pre
mière Terre avaient passé. Il - Apoc. XXI. i. - Il Nous atten
dons, selon sa promesse, de NOUVEAUX CIEUX et une NOUVELLE
TERRE, dans lesquels la Justice habitera. Il - II Pierre, III. 13.
- D'après ces passages, on voit maintenant avec évidence ce qui
est enlendu spirituellement dans le Premier Verset de la Genèse
par ces parolts : Il Au COMMENCEMENT, DIEU CRÉA LE CIEL ET LA
TERRE; et la terre était vide et vague; Il il est dit que la Terre
élait vide et vague, ce qui signifie qu'il n'y avait plus chez les
habitants aucun bien de la vie ni aucun vrai de la doctrine; que
le Vide et le Vague signifient la privation de ces deux Essentiels
de l'Église, c'est ce qui sera confirmé par mille passages de la Pa
role dans le LEMME IV de ce Volume, concernant l'Église Israé
Iile iPour le moment, ces passages dans Jérémie serviront en
quelque sorte d'illustration: Il J'ai vu la Terre, et voici, VIDE
et VAGUE; et vers les Cieux, et ils n'ont point leur Lumière.
Ainsi a dit Jéhovah: TOUTE LA TERRE SERA UNE DÉVASTATIor; ;
c'est pourquoi dans le Deuil sel'a la Tel're, et noirs seront les
Cieux en haut. Il - IV. 23, 27, 28.
26. Il va être parlé de celle Église, comme des autres, dans
cet ordre :[f.l De son Lever ou Malin, qui est son Premier État.
[Ç De sa Progression dans la lumière ou Jour, qui est son Se
cond État. @: De son Déclin ou Soir, qui est son Troisième
État, et est appelé Vastation.l!Y! De sa Fin ou Nuit, qui est son
Qua trième État, et est appelée Consommation. [f.l De la Sépara
tion des Méchanls d'avec les Bons, laquelle est le Jugement Der
nier sur tous ceux qui ont élé de celle Église.& De l'Élévation
vers Dieu des Bons, dont est formé un Nouveau Ciel, et de l'Éloi
gnement de Dieu des Méchants, dont est formé un Nouvel Enfer.
Que les quatre Églises de celle Terre, dont il a élé parlé ci-des
sus, aient subi ces Changemenls d'Élat, c'est ce qui sera démon
tré dans la suite; et enfin il sera démontré que l'Église vraiment
32. N° 26. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. , 27
Chrétienne, qui succède aujourd'hui à ces quatre Églises, ne su
bira point de Consommation.
25.Q(l:! Premier Él~l de cette 1'rès-Ancienne Église, ou
son 1,evel' el son Malin, est décrit dans le Premier Chapitre
de la Genèse pilr ces paroles: « Dieu dit : Faisons l'homme il no
tre Image, selon notre Ressemblance; et Dieu créa l'homme il son
Image, il l'Image de Dieu il le créa: màl~ et femelle il les créil. Il
- Vers. 26, 27.- Puis aussi pal' ces paroles dans le Second Cha
pitre: « Jéhovah Dieu forma l'homme, poussière de l'Humus, et il
souilla dans ses narines une respiration de vies, et fut faill'homme
en Ame vivante. Il - Vers. 7. - Si son Lever ou Malin est décrit
en ce que l'homme fut fait ou créé il l'Image de Dieu, c'est parce
que tout homme, dès qu'il nall et tant qu'il est petit enfant,
est intérieurement l'Image de Dieu, car eo lui a été mise la fa
culLé de recevoir et de s'appliquer les choses qui procèdent de
Dieu: et comme extérieurement aussi il a été formé poussière de
l'humus, et que par suite il a une inclination il léchel' celle pous
sière, comme Je Serpeut, - Gen. III. 14, - c'est pour cela que
s'il l'este homme Externe ou Naturel, et ne devient pas en même
temps homme Interne ou Spirituel, il détruit l'image de Dieu, et
revêt l'image du Serpent qui séduisit Adam. Mais, au contraire,
l'homme qui s'efforce et travaille ardemment il devenir l'Image
de Dieu, dompte chez lui l'homme Externe, et devient intérieu
rement spil'ituel dans le naturel, par conséquent spirituel-natu
rel; et cela est fail par une nouvelle Création, qui est la Régené
ration pal' le Seigneur. Cet homme est l'image de Dieu, parce
qu'il veut vivre et croit qu'il vil par Dieu et non par lui-même;
au contraire, l'homme est l'image du Serpent, lorsqu'il veut vivre
et croit qu'il vit par lui-même et non par Dieu. Qu'est-ce que
c'est que l'homme, sinon 'l'image de Dieu, quand il veut être et
croil qu'il est dans le Seigneur et que le Seigneur est en lui?
Jean, VI. 56. XIV. 20. XV. 4, 5, 7. XVII. 26; - et qu'il ne peut
rien faire par soi-même, - Jean, III. 27. XV. 5. - QU'est-dl
que c'est que l'homme, sinon l'image de Dieu, quand par une
33. 28 APPENDICE N° 25.
nouvelle naissance il devient fils de Dieu? - Jean, 1. 12, 13;
qui ne sait que l'image du père est dans le fils? Si le Lever ou le
Malin de celte Église est décrit en ce que Jéhovah Dieu soufia
dans les narines de l'homme une Respiration de vies, et qu'ainsi
l'homme fut fail en Ame "ivanle, c'est parce que par Vies au plu
riel il est enlendu l'Amour et la Sagesse, qui lous deux sont
essentiellement Dieu; car aUlantl'homme reçoit et s'applique ces
deux Essentiels de la vie, qui procèdent conlinuellement de Dieu
et influent continuellement dans les âmes des hommes, autant il
devient âme vivante; car la Vie est la même chose que l'Amour
et la Sagesse. De là, il est évident que le Lever ou le Matin de la
vie des hommes de la Très-Ancienne Église, qui pris ensemble
sont représentés par Adam, est décrit par ces deux oracles de la
vie.
26. La ressemblance de Dieu, selon laquelle l'homme a été
fait, consiste en ce qu'il peut vivre, c'est-à-dire, vouloir, aimer et
avoir intention, comme aussi penser, réfléchit' et choisir, en toute
apparence, comme par lui-même, par conséquent en ce qu'il peut
recevoir de Dieu les choses qui appartiennent à l'Amour et celles
qui appartiennent à la Sagesse, et les reproduire en ressemblance
comme Dieu par lui-même; car Dieu dit: « Voici, l'homme a été
comme l'un de Nous, sachant le bien et le maL,)) -Gen. III. 22;
- car sans la faculté de recevoir et de reproduire les choses qui
en lui procèdent de Dieu, en toute apparence comme par lui
même, l'homme ne serail pas plus une Ame vivante que ne l'est
au fond d'un fleuve dans son écaille une huilre qui ne peut nulle
ment se mouvoir de sa place: il ne serait pas plus l'image de
Dieu qu'une statue articulée, qu'on fait mouvoir avec une mani
velle et parlel' avec un soumet: bien plus, le Mental même de
l'homme, qui est la même chose que son esprit, serait en actua
lité du vent, de l'air ou de l'éther, selon l'idée de l'Église d'au
jourd'hui sur l'esprit: car sans la faculté de recevoir et de repro
duire les choses influant de Dieu absolument comme par lui
même, il n'y aurait aucune chose qui lui fût sienne et propre, si
ce n'est quelque chose d'imperceptible, qui est semblable au pro
pre d'une statue inanimée. Mais on peut voir de plus grands dé
tails sur l'Image. el la Ressemblance de Dieu chez l'homme dans
iË
34. N° 26. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 29
un MÉMORABLE de l'Ouvrage précédent, dont celui-ci est l' Ap
pendice, N° 48.
27.@ I.e Second Etat de cette 7'l'i:s-Ancienne Eglise, ou sa
Pi'O(Jl'cssion dans la lumièl'e et son Jour, esl décrit dans le se
cond Chapitre de la Genèse par ces paroles: li Jéhovah Dieu plan
ta un .Tardin en Éden dn côlé de l'Orien l, el il y plaça l'Homme
qu'il fOI'ma, pour le culliver el pour le garder. El Jéhovah fit
germer loul arbre désirable à la vue et bon pour nourriture;
et l'Arbre de vies dans le milieu du Jardin, et l'Arbre de la
science du bien el du mal. Et un Fleuve sortait d'Éden pour ar
roser le Jardin, et de là il se divisait en quatre têtes (de fleuves);
dans le Premier, il y avait de l'Or et la Pierre de Schoham. Et
Jéhovah Dieu commanda à l'Homme, en disanl : Mange de tout
Arbre du Jardin; mais de l'Arbre de la science du bien et du
mal, n'en mange poinl. Il - Vers. 8 à 17.- Que la Progression
de celle Église dans la lumière 01' le jour soiL décrite en ce qu'A
dam fUl placé dans le Jardin d'i~den, c'est parce que le Jardin si
gnifie l'Église quant à ses vrais et à ses biens. Que d'Éden sortit
un Fleuve qui se divisait en quatre fleuves, dans le premier des
quels il y avait de l'Or el de la Pierre de Schoham, cela signifie
que dans celle Église il y avait la Doctrine du lJien et du vrai, car
le Fleuve signifie la Doctrine, ('Or le bien ùe la doclrine, et la
Pierre de SChoham le vrai. Que dans ce Jardin deux Arbres aient
été placés, J'un de vie el l'au Ire de la science du bien el du mal,
c'est parce que l'Arbre de vie signifie le Seigneur, dans lequel et
d'après lequel il ya la Vie de l'Amour céleste el de la Sagesse, vie
qui en elle-même esl la Vie élernelle; el que l'Arbre de la science
du bien et du mal signifie l'homme, dans lequel il y a la vie de
l'amour infernal, el par suile la folie dans les choses de l'Église,
laquelle vie c"Onsidérée en elle-même est la Mort éternelle. La
permission de manger de tout Arbre du Jardin, 11 l'exception de
l'Arbre de la science du bien el du mal, signifie le Libre Arbilre
dans les choses spirituelles; en elfet, loulesles choses du Jardin
signifiaient des choses spirituelles, cal' sans le Libre Arbitre dans
3*.
35. 30 APPENDICE N° 27.
ces choses l'homme ne peul en aucune manière avancer dans la
lumière, c'esL-à-dire, dans les vrais et les biens de l'f:glise, ni
acquérir pour lui-même la Vie; en efTet, s'il ne porte pas sur ce
poinl son atlention el son activité, il acquierl pour lui-même la
Mort. Si le Jardin signifie l'Église quanl à ses vrais el à ses biens,
c'esl d'après la Correspondance de l'Arbre avec l'homme; car, de
même que l'homme, "'Arbre esl conçu d'une Semence; il sort
du sein de la terre, r.omme l'homme du sein de sa mère; de
même il croit en hauteur, et se répand en branches comme en
membres; de même il se revêt de feuilles eL se pare de fleurs
comme l'homme de vrais nalurels et spirituels; eL de même aussi
il produil des fruits, comme l'homme les biens de l'usage. De là
vient que, dans la Parole, l'homme est si souvent comparé à un
Arbre, el par suite l'Église à un Jardin, comme dans les passages ,~
suivanLs : If Jéhovah tl'ansformera son désel't en ÉDEN, et sa
solitude en JARDIN DE JÉHOVAH. Il - Ésaie, LI. 3; - il s'agit de
Sion, qui signifie l'Église dans laquelle Dieu esl adoré confor
mémenl à la Parole. ff Tu seras comme un JARDIN ARROSÉ, et
comme une SOURCE D'EAUX dont les eaux ne manquel'onl point, II
- Ésaie, LVIII. 11. Jérém. XXXI. 12; - là aussi il s'agil de l'É
glise. If Toi, plein de sagesse et parfait en beauté, en ÉDEN, LE
JARDIN DE DIEU, tu as été; toute pierre précieuse a été ta cou
verture. II - Ézéch. XXVIII. 12, 13; - il s'agit de Tyr, par la
quelle est signifiée l'Église quanl aux connaissances du vrai et du
bien. Il Combien sont bons tes tabcl'nacles, Jacob! tes habita
cles, Israël! comme des vallées ils sont plantés, et comme des
JARDINS AUPRÈS D'UN FLEUVE. » - Nomb. XXIV. 5,6; - Israèl
signifie l'Église spirituelle, et Jacob l'Église naLurelle dans la
quelle il ya l'Église spirituelle. Il Aucun Arbl'e dans le JARDIN DE
DIEU ne lui {ut égal en beauté, et de lui étaient envieux tous
les A7'b"es d'ÉDEN DANS LE JARDIN DE DIEU. Il - Ézéch. XXXI. 8,
9; - il s'agil de l'ÉgypLe et d'Aschur, par lesquels esl signifiée
l'Église quanl aux connaissances el aux perceptions prises dans
un sens bon. (f A celui qui vaincra, je lui donnemi à manger
de l'ARBRE DE VIE, qui est dans le milieu du PARADIS DE DIEU. II
- Apoc. H. 7. - De la correspondance du Jardin avec l'Église il
résulle que partout daus les Cieux il apparalt des Jardins qui
36. N° 27. ALA VRAIE RELIGION CHRiTIENNE. 3i
portent des feuilles, des fleurs et des fruits selon les étals de l'É
glise chèz les Anges; et il m'a été rapporté que dans quelques
Jardins on y voit des AJ'bres de vie dans le Milieu, et des Arbres
de la science du bien eL du mal aux Extrémités, en signe que les
Anges ont le Libre Arbitre dans les choses spirituelles. Dans la
Parole, l'Église est très-souvent décrite par le Jardin, le Champ
et la Bergerie; par le JARDIN d'après les Arbres, comme il vient
d'être dit; par le CHA~fP d'après son produit, dont l'homme se
nourrit; par la Bergerie d'après les Brebis, par lesquelles sonten
tendus ceux qui sont fidèles et utiles.
28. Dans l'Ouvrage même, intitulé LA VRAIE RELIGION CHRÉ
TIENNE, il a été montré que les deux Arbres placés dans le Jardin
d'Éden, l'Arbre de Vie ct l'Arbre de la science du bien et du mal,
signifient que le Libre Arbitre a été donné à l'homme dans les
choses spirituelles, N°' 466 à 469; ici il sera ajouté que sans ce
Libre Arbitre, l'homme serait, non pas un homme, mais seu
lement un type et un simulacre; car sa Pensée serait sans ré
flexion, ainsi sans jugement, et de celle manière dans les choses
divines qui appartiennent à l'Église elle ,ne serail pas plus mobile
qu'une porle sans ouverture ou fermée avec un verrou d'acier, et
sa volon lé serait sans détermination, ainsi pas plus active pour le
juste ou l'injuste qu'une pierre tumulaire sous laquelle gil un
corps inanimé. Que la vie de l'homme après la mort, et l'immor
taliLé de s9n Ame, proviennent du don de ce Libre Arbitre, et
que ce soit là la ressemblance de Dieu, c'esl ce qui a été confirmé
dans l'Ouvrage même, et aussi ci-dessus: bien plus, sans ce Li
bre Arbitre, l'homme, c'est-à-dire, son Mental, serait comme une
Éponge qui s'imbibe largement d'eau, mais ne pent s'en dégager;
d'où il résulte qu'avec le temps elles tombent l'une et l'autre,
l'eau en putréfaction et l'éponge en décomposition muqueuse:
par conséquent, l'Église chez lui ne serait pas l'Église, el ainsi le
Temple, dans lequel est célébré le culle de Dieu, serait comme est
sous la racine d'un Arbre élevé la tanière de quelque bête sau
vage, qui s'agite sur le sommet de l'Arbre, à l'exception qu'elle
peut y prendre quelque chose, et se l'appliquer pour lm autre
usage que celui de coucher tranquillement sous l'Arbre. De plus,
sans le Libre Arhilre dans les choses spirituelles, l'holllme, dans
37. 32 APPENDICE N° 28.
tont ce qui concerne en général et en pal'!iculier l'Église, serait
plus aveugle qu'un oiseau de nuit dans la lumière du jour; mais
il aurait une meilleure vue que cet oiseau dans les ténèbres de la
nuit; car pour les vrais de la foi il baisserait les paupières SUI' ses
yeux, et en rélrécirailla vne; mais pour les faux de la foi il lève
l'ailles paupières, ouvrirait les yeux et en dilaterailla vne comme
un Aigle. Le Libre Arbitre dans les choses spiriluelles consiste en
ce que l'homme ma-l'che et parcourt la vie entre le Ciel el l'Enfer,
et qu'en lui le Ciel opère par le haut et l'Enfer par le bas, et en
ce qu'il a élé donné 11 l'homme le choix de se tourner ou vers les
choses d'en haut ou vers les choses d'en bas, par conséquent ou
vers le Seignel:r ou vers le diable.
29.@ Le Tt'oisième État de celle Église) qui est son Dé-
clin ou son Soir) et est appelé Vastalion, est décrit dans le
Troisième Chapitre de la Genèse pal' ces paroles: Il Le Serpenl
était rusé plus que toute bêle sauvage du Champ que fit Jéhovah
Dieu; el il dil à la Femme: Quoi 1Dieu a-l-il dil : Vous ne man
gerez point de toul arbre du Jardin? El la Femme dit au Ser
pent: Du fruit de l'arbre du jardin noùs mangerons; et dn frnit
de l'arbre qui esl dans le Milieu du jardin Dieu a dil : N'en
mangez point, et n'y touchez poinl, de peul' que vons n'en
mouriez. Le Serpenl dil : Vous ne mourrez poinl; parce que
Dieu sait qu'an- jouI' que vous en mangerez, ouverls seronl vos
yeux, el VOUs serez comme Dieu, sachant le bien et le mal.
Et la Femme vil que bon (était) l'Arbre 11 mange)', et appétis
sant, lui, aux yeux, et désirable pOlll' donner inlelligence; et
elle prit de son fruit, el en mangea; et elle en donna aussi à son
mari avec elle, el il en mangea. II - Vers. i 11 6. - Que le Dé
clin de la lumière dans l'Ombre du Soir, c'est-à-dire, la chute
hors de la sagesse et de l'inlégrilé, ainsi l'état de la Vaslalion de
celle Église, soil décrit pal' ces paroles, c'est parce que l'homme
a été fait ressemblance de Dieu, par laquelle est signifiée l'ap
parence en loule manière qu'il pense par lui-même, comme Dieu,
les choses qui appartiennent il la sagesse el vcut celles qui appar
38. N" 29. A LA VRAIE RELIGION CBRtTIENNE. 33
tiennent à l'amour, - VQi,' ci-dessus, N° 26, - et a cru à ce que
disait le Serpent, qu'en mangeant de cet Arbre il deviendrait
comme Dieu, et par conséquent aussi Dieu, sachant le bien et le
mal. Cet Arbre signifie l'homme naturel séparé de l'homme spiri
tuel, et lorsque cet homme a été abandonné à lui-même, il ne
croit pas autrement. Il y a dans chaque honime un Mental Natu
rel et un Mental Spirituel, distincts enlre eux comme deux Étages
d'une même Maison, unis par des escaliers, dont l'Étage supé
rieur est habité par le Mallre et la Maîlresse avec leurs en
fants, ell'Élage inférienr par les serviteurs et les servantes avec
les autres valets; le Mental spirituel chez l'homme est resté
fermé depuis la naissance jusqu'au second Age de l'enfance; mais
il partir de ce second Age, le Mental spirituel est peu à peu ou
vert: car par naissance il a été donné à chaque homme la faculté
el ensuite la puissance de se préparer des escaliers, par lesquels
il puisse monter, et s'entrelenir avec le maUre et la mallresse, et
ensuite descendl'e etmellre à exécution leurs ordres; celle puis
sance lui a été donnée par la dot du Libre Arbitre dans les choses
spirituelles. Toutefois, personne ne peut mon leI' dans l'étage su
périeur, par lequel est enlendu le Mental spirituel, à moins qu'il
ne mange des Arbres de Vie dans le Jardin de Dieu; car en man
geant de ces arbres l'homme est éclairé et renouvelé, et il en
gendre la foi, et par la nutrition provenant des fruits de ces ar
bres il reçoit l'assurance que tout bien vient du Seigneur, qui est
l'Arbre de Vie, et que de l'homme il ne vient pas le moindre bien,
et que cependant par la demeure et la coopération résullant de ce
que le Seigneur est en lui et lui dans le seigneur, il doil faire le
bien par lui-même, mais être toujours dans la foi et l'assurance
qu'il le fait, non par lui-même, mais par le Seigneur; s'il en est
autrement, l'homme fait une ressemblance de bien, dans laquelle
il y a intérieurement le mal, parce qu'il yale mérite; et c'esllà
manger des Arbres de la science du bien et du mal, entre lesquels
habite le Serpent dans l'affreuse persuasion qu'i! est comme Dieu,
ou qu'il n'y a point de Dieu, mais que r,'estla Nature qui est ap
pelée Dieu, et qu'il a été formé avec des élémenls de celle Nature.
En outre, ils mangent des Arbres de la science du bien et du mal
CQUX qui s'aiment eux-mêmes et aiment le monde par dessus tou
39. APPENDICE N° 29,
tes choses; mais ils mangent des Arbres de Vie ceux qui aiment
Dieu par dessus toutes choses et le prochain comme eux-mêmes.
Ils mangent aussi des Arbres de la science du bien et du mal
ceux qui tirent de la propre intelligence des règles pour l'Église
et les eonfirm ent ensuile par la Parole; mais, au contraire, ils
mangent des Arbres de Vie ceux qui par la Parole se pourvoient
de règles pOUl' l'Église et les confirment ensuite par l'intelligence.
De même, ils mangent des Arbres de la science du bien et du mal
ceux qui enseignent les vérités d'après la Parole et vivent mal;
mais ils mangent des Arbres de Vie ceux qui vivent bien et en
seignent d'après la Parole. En général, ils mangent tous des Ar
bres de la science du bien et du mal ceux qui nient la Divinité du
Seigneur et la sainleté de la Parole, puisque le Seigneur estl"Ar
bre de Vie, et est la Parole, d'après laquelle l'Église est le Jardin
en Éden dn côté de l'Orienl.
30. L'homme spirituel est un homme se tenant droi!, qui par
la tête regarde le ciel au-dessus de lui et autour de lui, et foule
la terre avec la plante des pieds; au contraire, l'homme naturel
séparé de l'homme spirituel est ou comme un homme courbé, qui
penche la tête et regarde continuellement la terre et la marche
de ses pieds, ou comme un homme renversé qui marche sur les
paumes, des mains, et qui lève les pieds vers le Ciel, et fait con
sister le culte à les remuer et à les frapper l'un contre l'autre.
J:homme spiriluel est comme un homme riche, qui possède uu
palais, où sont de vastes appartements, des chambres à coucher,
des salles à manger, dont les parois sont une continuité de fenê
tres en verres de cristal, par lesquelles il voil les jardins, les
champs, les troupeaux de bœufs et de brebis, qui lui appartien
nent, donlla vue et l'usage le réjouit chaque jour. L'homme na
tUl'el séparé de l'homme spirituel est aussi comme un homme ri
che, qui possède un palais, où sont des chambres dont les parois
sont une continuité de boiseries vermoulues, ce qui répand une
lueur fantastique, dans laquelle les images du faste provenant de
l'amour de soi et du monde apparaissent comme des statues d'or
dans Je milieu, et d'argent sur les côtés, devant lesquelles il flé
chilles genoux comme un idolâlre. De plus, l'homme spirituel
en lui-même est en actualité comme une colombe quant à la dOll
40. NU 30. A LA VIIAIE IIELIGION' CHIIÉTIENNE. 35
ceur, comme un Aigle quant à la vue du mental, comme un oiseau
de paradis qui vole quant au progrès dans les spirituels, et comme
un paon quant à l'embellissement de ces qualités par les spiri-
tuels; au contraire, l'homme naturel séparé de l'homme spirituel
est commc un épervier qui poursuit une colombe, comme un dra-
gon qui dévore les yeux d'un aigle, comme un serpent qui vole à
côlé d'un oiseau de paradis, el comme un hibou près d'un paon.
Ces comparaisons sonl rapportées, afin qu'clles soienl comme des
transparenls, par lesquels le lecleur peut considérer de plus près
quel esl l'homme spirituel en lui-même, el l'homme naturel
en lui-même. Mais il en esl tout autrement, à savoir, quand
l'homme spirituel par sa lumière spirituelle et sa chaleur spiri-
tuelle esl intérieurement dans l'homme naturel; alors ils font
tous deux un. C'est absolumcnt comme l'elTort dans le monve-
ment, ct la volonté, qui estl'elTort vif, dans l'action; et comme
i'appétit dans le goût, etla vue du mental dans la vue de l'œil; et
plus évidemment, comme la perr.eption de la chose dans la con-
naissance, et la pensée de la chose dans le langage.
3L@ lLQuatdème État de cette Église, qui était sa Fin
Olt sa Nuit, et est appelé Consommation, est décrit par ces .
paroles anssi dans le Troisième Chapitre: (( Jéhovah Dieu cria
à l'homme, et lui dit: Où, toi, (es-tu)? Et il dit: Ta voix j'ai
entendu dans le Jal'din, el j'ai craint. Alors Jéhovah dit:
N'as-lu pas mangé de l'Arbre dont je l'ai commandé de ne
point manger? El l'homme dit: La Femme que tu m'as donnée
avec moi m'a donné de l'Arbre, et j'en ai mangé. Et Jéhovah
Dieu dit à la Femme: Pourquoi as-tu fait cela? Et la Femme dit:
Le Serpent m'a trompée, et j'en ai mangé. Alors Jéhol'ah Dieu
maudit le Serpent, ct ensuite la Femme, et après elle l'Hom-
me. Après cela, Jéhovah Dieu rell'oya l'Homme du Jardin
d'Éden ponr cultiver l'humus, d'oil il avait éLé tiré. " - Vers.
9 il 23. - D'après le sens littéral ou historique de la description
de la vie d'Adam, il est évident qu'il a été maudit, parce que,
ajoutant foi au Serpent, il a cru qu'il deviendrait comme Dieu;
41. 36 APPENDICE N° 31.
et comme J'homme naturel séparé de l'homme spirituel est de
cœur dans une telle foi, bien que de bouche il parle autrement,
c'est pour cela qu'après que de spirituel il fut devenu naturel, il
fut maudit; et il fut maudit quant à son sensuel, à son volon
taire et à son intellectuel; car son sensuel est signillé par le ser
pent, son volontaire par la femme, et son intellectuel par l'hom
me. Ces trois ont été maudits, parce que l'un est la suite de l'au
tre. Chaque mot et chaque signification des mots out été déve
veloppés dans les ARCANES CÉLESTES au moyen du sens spirituel
qui m'a été révélé par le Seigneur, et comme ces Arcanes ont été
publiés, on peut les consulter.
32. Après celte Malédiction, le quatrième État de celle Église,
qui fut son état de Nuit dans les spirituels et est appelé Consom 1
malion, est décrit en ce que l'homme fut chassé du Jardin pOUl'
cultiver l'humus, d'où il avait été tiré, ce qui signifie qu'il fut
privé de l'innocence, de J'intégrité et de la sagesse, dans les
quelles il était tant qu'il fut spirituel, et qu'en conséquence il fu t
précipité du Ciel, c'est-à-dire, désassocié d'avec les Anges, abso
lument comme on le lit au sujet du Dragon: II Et précipité fut
le Dragon grand, ce Sel'pent ancien, appelé Diable et Satan;
précipité il fut du Ciel, où il combattait contl'e Michaël et
ses Anges, en la terre; et ses Anges avec lui furent préeipi
tés, Il - Apoc. XlI. 9.
33. Quel est l'homme d'un esprit droit, qui ne puisse voir que,
par les choses qui sont rapportées d'Adam, il est entendu, non
pas quelques états d'un homme protoplaste, mais les états d'une
~;glise; par exemple, en ce que Dieu plaça dans le milieu du Jar
din deux Arbres, l'un dont l'homme Iirerait la Vie éternelle, l'au
tre dont il Iirerait la Mort éternelle, et en ce qu'il fil celui-ci
Il bon à manger, appétissant anx yeux et désh'able pour donner
intelligence, Il - Chap. III. 6; - ainsi, comme pour fasciner
leurs âmes; puis, en ce qu'il introduisit le Serpent, etui permit
d'adresser des paroles trompeuses il la femme, en présence du
mari, qui. était l'image et la ressemblance de Dieu, ct souffrit
qu'ils fussent enlacés par des flatteries et des subtilités; COlllme
aussi, pourquoi, puisqu'il prévoit, il n'a pas pourvu à ce que ni
eux, ni d'après eux tout le genre humain, ne tombassent dans la
42. N° 33. A LA VRAIE RELIGION CHRETIENNE. 31
damnalion de sa malédiction; car on lit dans les livres de l'Ortho
doxie des Chrétiens que, Il d'ap1'ès ce péché Originel, au lieu
de l'image perdue il y a dans l'homme une intime, t1'ès-mau
vaise, très"profonde, impersc1'utable et inexp1'imable corru,r
tion de toute la natu1'e et de toules les f01'ces, et qu'elle-est la
Tacinc de tous les maux actuels, Il ' - Form. de Concorde,
page MO, - et que Dieu le Père détourna de sa face celte darri
nation universelle, el envoya dans le monde son Fils, qui la pren
drail sur lui, el ainsi apaiserait le Père; outre plusieurs autres
dogmes qui, à la vue de tout homme, ne sont pas en rapport avec
Dieu. Quel est l'homme qui d'après ces choses, entendues dans
le sens histol'Îque, ne puisse rationnellement conclure, pOUl' me
servir de comparaisons, que ce serail comme si quelqu'un don
nail à son Clienl un parterre émaillé des plus belles fleurs, et y
creusait un puits l'ecouvel'l de planches qui tournent en dedans
sur clles-mêmes au toucher de la main ou du pied, el plaçaiL au
milieu SUI' un étrier une prostituée vêlue de poul'pre et d'ééar
late, ayant à la main une coupe d'or, coinme dans l'Apocalypse,
- XVII, 4, - pour attirer l'homme VCI'S elle par des paroles in
sinuantes, et faire ainsi qu'il tombe dans le puils el se noie. Ce
serait'encOl'e comme si quelqu'un donnait à son ami un champ
d'une moisson luxul'iante, et qu'au milieu il plaçât des piéges,
et y envoyâl une sirène pOUl' l'attirer dans ce lieu par l'attrait
trompeur de ses chants et de sa voix douce, et le faire tomber dans
un piége, d'où il ne puiss-e dégager son pied. Bien plus, poui' me
servir encore d'une comparaison, ce serait comme si quelqu'un
introduisait Ull hôte distingué dans sa maison, où il y alll'aii deux
salles à manger, et dans chaque salle des tables, dont les Anges
occuperaient l'une, el les démons l'autre, sur lesquelles il yaurail
des coupes pleines d'un vin agréable, mais empoisonné, el des
plats remplis de mets assaisonnés d'herbes vénéneuses, et per
mellrait aux démons d'y représentel' les ol'gies de Bacchus ct des
fanlasmagories ùe comédiens, et d'inviter il boire ce vin el à man
ger ces mels, Mais, mon ami, les choses qui sont rapportées ù'A
dam, du Jardin de Dieu ct des deux Arbres, se pl'ésenlent sous
une face lout Arail différente, qnand ellcs sont comprises spil'Ï
tuellement, c'est-A-dire, quand elles sonl dégagées de'leurs en
4.
43. 38 APPENDICE
veloppes par le sens spirituel; alors on voit que par Adam, comme
type, est entendue l'Église Très-Ancienne, et que par les diverses
circonstances de sa vie sont décrils les étals successifs de celte
Église; car une Église, dans le commencement, est comme un
homme créé de nouveau, qui possède un mental naturel et un
mental spirituel, mais qui dans la suite de spirituel devient natu
rel, et enfin sensuel, ne croyant rien que ce que les sens du corps
enseignent; et cet homme apparalt dans le Ciel comme assis sur
une bête, qui retourne sa tête en arrière, et de ses dents serre,
déchire et met en pièCes l'homme assis sur elle; tandis que
l'homme vraiment spirituel apparalt dans le Ciel aussi comme as
sis sur une bête, mais sur une bête domptée, qu'i! dirige avec des
rênes douces, et aussi par de simples signes.
36.@ Le Cinquième État de celte Église fut la sépamtion
des bons d'avec les méchants, laquelle a été le Jugement
dernier SU1' tous ceux qui ont été de cette Église. Cet état
est décrit par le déluge, dans lequel pét'irent tous les méchants
qui restaient; et par Noach et ses fils, par lesquels sont en
tendus tous les bons qui furent sauvés. La fin de la Très-An
cienne Êglise représentée par Adam est décrite dans le Chapitre
VI de la Genèse par ces paroles: Il Quand Jéhovah vit que la ma
lice de l'homme était multipliée dans le Monde, et que toule
l'imagination des pensées de son cœur n'était que mal chaque
jour, Jéhovah sc repentit de cc qu'il avail fail l'homme sur la
terre; c'est pourquoi Jéhovah dit: Je détruirai de dessus les
faces de la terre l'homme que j'ai créé. Seulement Noach trouva
grâce aux yeux de Jéhovah. Il - Vers. 5 à 8. - Ilais le Juge
ment dernier sur eux est décrit par Je déluge: s'il est décrit
par le déluge, c'est parce que dans la Parole les eaux signinent
les vrais, et dans le sens opposé les faux; les 'l'ais sont signifiés
par les eaux de fonlaine, le·s eaux de fleuve, les eaux de pluie, et
pal' les eaux des ablutions autrefois et du baptême aujourd'hui;
celle correspondance vient de cc que les vrais purinent l'âme de
'homme de ses impuretés, comme les eaux nelloient son corps,
44. N° 36. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 39
aussi sont-elles appelées Eaux vives. Dans le sens opposé, les faux
sont signifiés par les eaux, mais par les eaux impures, telles que
sont celles des marais, des citernes, qui ont une mauvaise odeur,
de l'urine et des cloaques, en général par toutes celles qui sont
nuisibles et léthifères; par conséquent aussi par les eaux dont l'i
nondation fait périr l'homme, ainsi par le déluge Noachique. Que
les faux en masse soient décrits par les inondations, on peut le voir
par les passages suivants :' Il Jéhovah fera monter SUI' eux Les
eau.'}; du Fleuve (d'Euphrate), fortes et g1'Osses; il passera pm'
Jehudah; il INONDERA et traversel'a, jusqu'au cou il atteindra,lI
- Ésaïe, VIII, 7,8; - les eaux du fleuve d'Euphrate signifient les
raisonnemenls d'après les faux, parce que l'Assyrie, où coulaU ce
fleuve, signifie le Raisonnemeut. uL'espl'it de Jéhovah est comme
un Fleuve qui INONDE, jusqu'au cou il divisera, pOUl' cribleT
les nations au cTible de vanité, Il - Ésaïe, XXX, 28, 30; - ici,
le fleuve qui inonde signifie pareillement le raisonnement d'après
les faux. " Voici des Eaux montant du Septent1"Îon, qui devien
dront comme un FLEUVE INONDANT; et il INONDERA la terre et
sa plénitude, 1) - Jérém. XLVII. 2; - ceci est dit des Philistins,
par lesquels sont entendus ceux qui ne sont pas dans la charité,
ni pal' conséquent dans les vrais, Leurs faux sont signifiés par les
eaux montant du Septentrion, et la dévastalion de l'Église est si
gnifiée pal' le fleuve inondant qui inondel'a la terre et sa pléni
tude; la terre est l'Église, el la plénilude signifie toutes les choses
de l'Église. "Dis à ceux qui L'enduisent de clwses vaines: Il y
aura un~ PLUIE D'INONDATION, et des pierres de gréle tombe
ront sur vous, Il - Ézéch. XIII. H, 13; - l'enduit de choses
vaines est la confirmation du faux, et les pierres de grêle sont les
faux. l( Par une INONDATION qui passe, il (era consommation de
son Lieu; et les ténèb7'es poursuivront ses ennemis. 1) - Nahum,
l, 8 j - l'inondation qui consumera signifie la falsification du vrai,
et les ténèbres signifient les vrais eux-mêmes dans la nuit. Il Vous
avez dit: Nous avons. traité alliance avec La mm't, et avec l'En
{er nous avons {ait la vision; quand Le FLÉAU DE L'INONDATION
passera, il ne viendra point sur nous; nous avons mis confcance
dans le MENSONGE, et dans la FAUSSETÉ nous nous sommes ca
chés, Il - Ésaïe, XXVIII. 15; - ici, l'inondation est évidemment
45. AePKNDlCE .N° 34.
: pour la destruclion par les faux, car ils ont dil qu'ils ont mis con
fiance dans le Mensonge, et qu!ils se'SQot cachés dansla Fausseté.·
IC Apl'ès soixante-deux semaines, le Messie sera ,'etranché,
mais non point pOUl' soi; ensuite le peuple d'un p1"Ïnce qui
viendra détruira la Ville et le Sanctuaire, en sorte que sa (in
(aura lieu) avec INONDATION jusqu'aux désolations. Il - Daniel,
IX. 26; - ceci est dit de l'Église Chrétienne qui devait venil', et
dans laquelle le cuIle du Seigneur devait être détruit, ce qui est
entendu par « le Messie sera retranché, mais non pour soi; Il par
cc sa fin aura lieu avec Inondatiou jusqu'aux désolations, Il il est
entendu qu'elle devait péril' par les falsifications; la désolation est
la falsification: de là vient qu'après que le seigneur eut parlé de
l'abomination de la désolation, pl'édite par Daniel le PI'ophète,
.et de la consommation du siècle par elle, il dil que son Avéne
ment aura lieu comme au jour que .le DÉLUGE vint et les em
porta tous, Il - Mallh. XXIV. 15, 39. - Que pal' la submersion
de Pharaon et des Égyptiens dans la mer de Suph,- Exod. XIV,
- il soil entendu dans le sens spil'iluel la destruction pat" les
faux, c'est ce qui a été démontré dans les ARCANES CÉLESTES,
dans l'explication sur ce Chapitre XIV.
35. Puisque les Églises dans le Monde Chrélieu, tant celles du
Calholicisme-Romain, que celles qui s'en sont séparées, et qui
sont appelées du nom de leurs chefs, Luthel', Mélanchton et Cal
vin, fonl dériver d'Adam el de sa prévarication tout péché, il con
vien.l d'ajouler ici quelque chose SUI' les Origines d'où viennent
par héritage les péchés; car il y a aulant d'origines des péchés
qu'il y a de pères et de mères dans le Monde. Que ce soit d'eux
que dérivenl les inclinations, les dispositions el même les pen
chants aux maux, c'esl ce qui esl mis complètement en lumière
pal'Ies témoignages de l'expérience, el aussi par l'assentimenl de
la l'aison. Qui ne sait, d'après des preuves recueillies par des ex
périences, qu'il y a par les parents une commune ressemblance
de caractères el ensuite de mœurs el de visages dans les enfants,
elles enfants des enfants, jusqu'à une certaine·postérilé? Qui ne
peut déduire de là que les péchés originels proviennent des pa
-renls? Une notion innée (adnata) chez chacun, quand il consi
dère les visages et les mœurs de frères et d'alliés dans les fa.milles,