Réception de Swedenborg à l'Ile Maurice. Institution de l'Eglise de La Nouvelle Jerusalem. Controverse théologique sur fond de confrontation institutionnelle. Edmond De Chazal, 1874 / Swedenborgians in Mauritius. Theological debate and confrontation arising from ecclesiastical opposition. Edmond De Chazal, 1874. N-C library and archives in Lausanne.
Ähnlich wie Edmond de-chazal-et-rev-e-rebreyand-pere-jesuite-echange de pamphlets-1874-swedenborg-et-la-nouvelle-jerusalem-a-l'ile-maurice-archives-lausanne
Ähnlich wie Edmond de-chazal-et-rev-e-rebreyand-pere-jesuite-echange de pamphlets-1874-swedenborg-et-la-nouvelle-jerusalem-a-l'ile-maurice-archives-lausanne (20)
Abbé Guillaume OEGGER, Préface, et traduction de l'Allocution pastorale adres...
Edmond de-chazal-et-rev-e-rebreyand-pere-jesuite-echange de pamphlets-1874-swedenborg-et-la-nouvelle-jerusalem-a-l'ile-maurice-archives-lausanne
1. "
:'1
DISCUSSIONS
'f">
SlJR
,i
;
LES' PROPOSiTIONS
t
DU l·i
~
"
REV. PERE E. REBftEYAND,TS. J.
" ", "
A .. l'
,,'
"
, '
EDMOND DE bHAZAL
J 1
'"
:~'
'.'
~
,1 ~
MA.URIOE
WPIlJAŒRm A VArEUll DU COMMERcIAlf,9AZE'ITE. RUE DE LA POUDRlEll]Ç·
1874
2. DISCUSSIONS
SUIt
"
LES PROPOSITIONS
DU
,RÉVÉRENID PÈRE E. REBREYAND, S. J.
Jo.
EDMOND DE CHAZAL
1 •
, 1
LETTRE DU REV. PERE E. REBREYAND, S.J.
A.
,1
M. EDMOND DE CHAZAL
[Scrus seaet en CCl! de non.t1cce!Jtation.]
Poudre Ù'Ol" ~:J Jll.nVi0~
Cher Monsieur, '
C'est au milieu' de ma prière que m'est venue
. l'originale pensée de vous offrir mes vœux de' .
bonne année.
3. ---
4
Je vous souhaite donc, cher et brave Monsieur;,
de reprendre,
la. Une belle place aux bancs de l'Eglise S!e.
Philornè;le qui ne vous a point ouhliê ;
20. Une bonlleplace au cimetière de la même
paroisse pour plus tard ;
30. Enfin une bonne place au Ciel qui vous at·
tend toujours, et qui, pour me servir du
limgagc nuïf ùes créoles, VOltS espère.
Un pauvre Jésuite, pour quelques jOl11'S curé'
suppléant à la Pou~lrc d'Or, et qui, ayaüt entendu.
parler maintes fois de vous, croit pouyoir ne pas
reculer devant cette simple inspiration de vous
offrir ses vœux les plus sincères et les plus sérieux._
Signé: E .. Rl~BRÉYAND, S.J.
De la résiùence St. François Xavier, iL Pori Louis.
N. B..- Que si VOU8 ne croyez pas à la sincérité
de ma simple démarche, jr vous prie de déchirer"
cette feuille dont je ne continuerai pas moins à.
garder les sentiments devant Dieu mais ql~'il se·
rait 10rt inutile de communiquer à vos amis.
4. :REPONSE DE M. -EDMOND "DE CHAZAL
AU
Revd. Pè1'e REBREYAND, ~. J.
De 1. résidence de St. François Xavijlr, à Port Lo·~is.
Clary, 25 Jànvier 1874.
Cher Monsieur et Rêvd. Curé
de Ste. Philomène.
•
,r C'Cbt au :Mesni~ à Clary, mon refuge dRns l'Yé
contre les fièvres et les chaleurs du littoIul, que je
reçois votre très amicale lettre du 2·3 courant, en
·entrant dans la cure de Poudre d'Or. Vous m'of
frez vos vœux de bonne année, ayant, rlites-vous,
beaucoup entendu parler de moi, et vous me sou
haitez:
10. De reprendre une belle place à l'Eglise de
Ste. Philomène qui ne m'a pas oublié;
20. Une autre bonne place, pour plus taTd dans
le cimetière de cette .paroisse ;
30. Enfin une dernière bonne place au ciel qui
m'attend toujours, et- qui dans le langage
naïf des créoles, dites-vuu~, m'espère.
Ces souhaits partent évidemment d'un bon cœur,
:mais d'un esplit peu éclairé, du moins quant à ce
5. "C "
6
qui me concerne. Je ne puis néanmoins que vous'
cm remercier, quoique je ne puisse ni les accepter,.
ni désirer qu'ils se réalisent jamais. En effet,
vous devez savoir, puisque vous avez beaucoup
et1tendu parler de moi, que depuis longues années
ma foi est différente de celle professée par les
ministres de votre congrégation,
Je ne crois nullement que notre place au ciel
dépend de nos cérémonies funèbres ici-bas, en
core moins de noh'e place dans les cimetières l1e
ce monde.
Je croi8 encore moins que ma place dans le ci
metière ùe l'Egli~e de Ste. Philomène puisse m'être
---
plus avantageuse qge la, place que' je me suis ré
servée dans le cimetière de Port-Louis, où j'ai fait
construire un caveau pour les dépouilles des miens,
et pour mes propres dépouilles, si mal de::;til1ée est
de temllner ma carrière terrestre en cette colonie~
Je crois encore moins que ma place dans le ciel
puisse dépendre de ce que je pourrais app~ndre
dans l'Eglise .de Ste Ph!:!~~rnel1e,
dans le banc que vous désirez me you' acquérir
dans cette Eglise.
Qu'importe le Jieu que nom; habitons, on la
place que nous occupons en ce mondepour la "ie
éternelle'~ Qu'importe la terre qui recouvre nos
dép:mi.l1c:; mortelle.~ p~ur le sort de notl'e âme r
6. N'est-ce pas l'état d~ notr~ en quittant ce
monde, d'après la vie onue ou mauvaise que nous
y ayons menée, qui décide de notre sort à venir 1
K'est-ce pas l'enseignemént du Divin Maître
que vous professez servir comme moi 1 N'est-ce pas
lu promesse solennelle de notre Tout-Puissant Cré
ateur Rédempteur et Sanctificateur d'après ses
deux Te:itaments 1 L'Apocalypse ne résume-t-il
pas ces promesses par ces paroles: " Ici, ceux qui
"ganleid les commandements de Dien, et lc', Foi de
" Jésus.' Ilelcreux les morts qlâ dans le 8ei!!JZf~ltr
" melwent dès maintenant! car lem's œuvres suivent
" avec eux." (Apoc. XIV, 12, 1.3,14).
______ C'est la Parole ùu Seigneur qui fait la base ùe
toutes mes croyances. C'est la vie suivant ses
préceptes en qui je confie toutes mes espérances.
. C'est dans Sa D~ine que je cherche l'intelligence
de t.outes choses. Depuis bientôt, 20 années je
1 me 'hourris, et je noun-is les miens de cette man,!le
céleste. Dans chacune de mes demeures, s . _à
in. ~. soit a~ ou ici au Mes)
)1lt;jil y n. toujours ~n lieu consacré à cet ense,!glle
1~t, non-seulement pour le jour du Sabbath du
Seigneur, mais pour tous les jQUl~:de la vie.
E::1 l'dom de vos bienveillants souhaits, puis-je
me permettre de vous offrir une place autour de
cette chaire de vérité élevée dans ma maison au
7. 8
Nom de Notre Seigneur Dieu Sauveur du Monde,
au Nom du Christ ressuscité, de Jésus Glorifié 't
Jusqu'ici vous n'avez entendu que le glas fu
nèbre des cloches annonçant Jésus mort sur la
croix, le Christ au Tombeau; peut-être qu'en en
tendant le cantique nouveau que nous répétons ici
bas en réponse à l'Alleluia des cieux à la nouvelle
de la reconnaissance définitive, dans to'ùS les de
grés de la vie, de la Tonte-Puissance de Notre
l-seigneur J ésus-Christ, seul Dieu du Ciel et d!.,la
'l'erre, Créateur Rédempteur et ~anctifietiteur,
.
peut-être venez-vous clairement, comme je l'ai vu
moi-même que notre place ici-bas dans les cime
tières ne peut décider de notre place au Ciel dans
l,au t re VIe. P eut-etre repe~err.z-v<?us avec nous
. ~ ""
ce chant de gloire qui doit mettre fin à toutes nos
souffrances en ce monde en faisant cesser tontes
nos erreurs théologiques et religieuses: ".Allclouùt,
le salut et " la gloire ft l'honneur (tlt Seigneur notre
,(DieU! "Allelouia! parce qu'Il règne le Seigneur
1lotre " Dieu Tout-Puissant! (Apoc. XIX 1-6).
Dans l'espérance qu'une pensée commune nous
réunira un jour dans la Maison de Dieu, comme
dès ici-bas déjà le désir du bien-être de notTe pro
chain nous a mis en rel(l,tions l'un avec l'auh-c.
Croyez-moi, cher Monsieur et Révd. Abbé, en
N. S. J. Q. votre dévoué seTviteur,
ED",WND DE CHAZAL.
8. LETTRE DE M. L. E. MICHEL
À
,.,
"
Jo..
:lI. J. ACKROYD.
Dont copie été I3nvoy6e Il Blmo?l(l de Ohazal
il,
afin qu'·il n'en ignore.
2 Février 1874.
Mon cher Ackroyd,
Ci-joint la correspondance de Ed. de Chazal.
Je l'ai relue attentivement, et je n'informerai pas
le public de son contenu par la raison que l'abbé
*'*-le prie de cela à la fin de sa lettre. ..
Cette correspondance a été lue hier dans la fa
mille ~u et toutes ces dames ainsi qUG ces mes
"
sieurs sont de cette opinion.
Le rôle de la Nouvelle Eglise n'e8t pas d'atta
quer, encore moins une correspondance privée.
Chazal a très-bien répondu à l'abbé, cela est
tout·à-fait pel sonnet et ne doit pas aller plu.8 loin.
A vous affectionnément,
S:gn'é: L. ELE. MICHEL.
9. r. ~.-
~.:·i.
10
BEPONSE DE M. EDMOND DE CHAZAL,
.A.
M. L. E. MICHEL.
Clary, 6 Fûvriel' 1874.
Mon cher Michel,
J'ai reçu hier la, copie que tu m'as fait p,llTcnir
ta
de lettre à Aèkroyd, sous la date du 2 courant,
afin que je n'en ignore.
Tu renvois ma correspondance, au sujet des
propositions que m'a faites le Rerc1. Père U6bl'é
yanù, correspondance que tu t'étais chargé cepen
dant de faire circuler parmi nos amis et connais
sances à notre dernière assemblée, ct tu di::;: "qne
-tu n'infonneras pas le public de son contenu par
la raison que l'abbé me prie de cela il la fill de sa
lettre; et parce que toutes ces do,mes et tOitS (:e,'!
1JU 8.<n"eur.c:, (dans la première famine chez laqnelle
J
tu as lu cette correspondance,) sont de cette oy{
?lion. Le rôle de la. Nouvelle Eglise, ajolites~tn,
n' d ' ([ftoquer, encore moms une ('07Tes]Jon
est pa8 .
dance prùù ; que j'ai bien répondu à l'ahhé, m(!ls
que tout cela est touf-àjait ]Jersollild, et lie doit pa;;;
aller plus luin.
10. Il
Toutes les opinions sont, dit·on, respectables;-
mais qu'entend-on par respectables 1
Ce ne peut être d'approuver toute opinion, quelle
qu'elle soit, fausse ou vraie!
On ne peut entendre par respecter toutes les
opinions que laisser libre chacun d'adopter et Je
lIluivre celle qui lui convient.
Je ne puis donc m'offenser de l'opinion que tu
professes, ainsi que ces messieurs et ces dames sur
ma conduite au sujet de cette conespondance ~
cette opinion est dure, voh"e blame sévère; car je
ne suis accusé, d'après ta lettre, de rien moins qUç
d'avoir manqué aux plus élémentaires lois ue COll-
venance on d'honneur, en voulant rendre public
ce que j'étais tenu de tenir secret; je suis en outr~
accusé par toi d'attaquer inutilement mon pro-
chain, ce qui n't'st ni l'enseignement, ni la vie de la
N auvelle Eglise.
Je l'avoue, j'ai beau chercher, je ne trouve pa&
comment je commets un acte blâmable en n'ob-
tempérant pas au désir rlu Revd. Père Rebreyand
de garder pour moi seul, et bien secrètes les étran-
ges propositions qu'il me fait et si je 71e les accepte
pas de n'en pas même ùJjOl'1Jle1' mes amis.
Un des deux; ou le Révérend Père a une intcn-
tention mauvaise, ou il en a une bonne; ou il est
dans le vrai en me <lisant de le suivre pour aller
11. 12
.au ciel; ou. il est dans le faux en me disant que
je suis dans une fausse voie, et que je dois revenir
t et me mettre sous la protectiolLQe l'Eglise Catho-
l~e qui seule a les clefs du salut.
J'ai sUQPosé une bonne inten}ion ; mais comme
je sais l'erreur dans laquelle est le Hevd. abbé, je
la lui ai signalée. J'espérais que ce petit com-
mencement de relations nons mèn::r,lit a Hll exa-
men approfondi d~~s Goetrine;; r0:-;p::ctÏ"es (pi font
la h;lse de nos con:;c:iGnces inc.1i vidudles.
Les principes qu'il professe sur la. mort et sur
l~
a vie éternelle nous sont ~Ontl.'és, pal' l'Esprit de
vérité, comme les plus subTcrsifs de la conscience
. _'hrétien~1c, et paor conséquent du salut humanitaire,
à l'heure actuelle. En effet, ils reposent sur l'idée
que le Divin pouvoir d'ouvrir et de fermer le Ciel
appartient au Vicaire du Christ, d'après une fausse
interprétation cle ce passage de la Parole qui clonne
.à Pierre les clefs du Royaume des Cieux. Ce
pouvoir serait transférable et transmis du Vatican,
manuellement ou par l'imposition des main8 à tous
l, . les délégués du Souverain Pontife. Il s'exerce
principalement à l'heure de la mort, par le moyen
.des cérémonies funèbres, par l'eau bénite sur les
trépassés, sur les cimetières sanctifiés par ce pro-
cédé, etc., etc.
Telle est pourtant la dernière 0rteresse du pou-
~
j
1
12. fVOir qui prétend à la domination universelle sur
J
ltQ!.ltes les consciences humaines! Ne faut-il pas.
qu'elle' s'écroule à mesure q,ue l'esprit de v~ri~é
peut pénétrer dans le monde!
Le Revd. Père TIebreyand me croyant sans
doute mûr pour sa moisson catholique, c'est-à-dire
près de la fin de ma carrière; et me croyant in
quiet sans doute de cet avenir, qu'on appelle 1'1n
connu, et dont le clergé catholique s'est arrogé le
( droit de disposer à son gré. à cause de l'ignorance
même générale sur ce sujet, le Révd. Père a cru
l~
le moment favorable pOUl' me TaITe rentrer-sous
l'obéissance catholique en m'en offrant les faveurs
1. errestres et céï;teS, c'est à-dire lIDe place dans le
cimetière de Ste. Philomène, et une meilleure place
dans le ciel sous la' protection du Souverain Pon
tife de Rome.
Je refuse ses offres; je lui en donne mes rai
sons; je désire en informer tous ceux auxquels je
m'intéresse; car c'est leur signaler le piège ou le
danger de fausses croyances religieuses; je vo~-
drais même ouvrir les yeux des conducteurs aveu
1 gles qui dominent encore le m...Q!lde; j'en appelle
au Révd. Rebreyand lui-même dont je crois les
intentions bonnes, mais les vues fausses; je lui
demande si son enseignement sur cette question de
la mort est le même que celui du Divin Maître
13. '.
'!
14
qu'il professe servir comme moi 1 Tu appelles
. cela conduite blâmable, attaque personnelle, rôle
indigne d'un disciple de la Nouvelle Eglise; tu
renvois ma correspondance; il faut que tu t'en
laves les mains! car. .. c'est l'opinion de ces dallle8
et de ces 11leSSieU1"S !
j'
En vérité, mon cher Michel, bien étrange est ta
pensée sur cette question"
Ne faut·il pas que les en-eurs soient dissipées
dans le monde avant que la vérité puisse y prendre
racine? N'est-ce pas le devoir du chrétien ou du
. disciple du Seigneur de chercher à les dissiper dans
le degré même de vérité dans lequel il peut être
r mis personnellement par le Seigneud Qu'est.ce
que la Rédemption elle·même sinon la destruction
t
, ' ou l'éloignement du pouvoir des tênèbres par Dieu
en Personne 1 Tout progrès humanitaire ne s'est
il pas opéré, peut-il autrement s'opérer que, au
moyen de questions personnelles, et par un mo~ren
personnel?
Interroge la Parole.; interroge l'histoire; inter
roge notre propre histoire, à nous, ici, à Maurice,
et.tu verras si un seul progrès s'est accompli au
trement que par une question personnelle, et par
un moyen personnel. Tu verras si c'est attaquer
les gens et manquer aux lois de l'honneur que de,
leur signaler leurs en-eurs; tu verras quelles ~hoses(
_h. '~''''
14. nous devons tenir secrètes, et quelles choess ne
peuvent être gardées secrètes; tu verras enfin qu'il
ne suffit pas que quelqu'un nous dise :!lardez-moi le
secret! pour que nous le gardions, surtout lorsque
le .bien-être du ptQcha-in ou ~e so~iété, eut être
J( ~llS en pen par e secret meme qu on veut nous
imposer.
Comment n'as·tu pas vu que la persistance de
tes amis catholiques à vouloir tenir secrète cette
correspondance est la preuve même du grauJ in
térêtque renferme çette questi<?n ~ Ils voyaient la
vérité (le mes observations; ils sentaient chance .
~'.
( 1er sur sa base la dernière forteresse des erreurs
catholiques; ils redoutaient de voir la lumière sur
ce sujet; car l'homme est ainsi fait; l'haoitUde
e~e seccnde" nature pour lui; il se complait
dans l'erreur, dans laquelle il "it; il la préfère à
la yérité qui dérangerait son existence, c'est-à·dire
ses habitudes L.. On a vu des prisonniers, après
lIe longues années de captivité, habitués aux té
nèbres de la prison, refuser presque d'en sortir, re-
JI doutant le jour que leur apportait la liberté. "
Comment as-tu pu confondre les obligations du
secret professionnel avecilne semblable exigence
du' secret, purement et simplement "parce qu'il est
demandé ~ D'après quelle loi est-on tenu d'obéir
à l'injonction dil secret, lorsque ~a chose à garder
15. 16
-----
est ridicule, ou crime projeté, ou erreur comprO'·
mettant le bien-être de vos semblables ~ D'après.
quelle loi étais-je tenu de tenir secrètes les propo
sitions qui m'étaient faites de reprendre une place
failns l'Eglise catholique, une mel1leure place dans
le cimetière de Ste. Philomène et une place encore
. meilleure dans leur cie11-Propoiiitions é'Ïdem
.ment olî ridicules ou méchantes ou erronées quoi
que dictées par un sentiment bienveillant, j'ai
choisi la dernière hypothèse; où donc est mil
faute?
Et sij'avais accepté les propositions du Berd.
l'
Rebreyana, n'aurait-il pas publié la chose par
dessus les toits ~-mon droit n'est-il pas le même
'que le sien!
En vérité, je comprends difficilement comment
l'opinion de ces dames et de ces mesôieurs ait pu
décider de la tienne.
Crois moi toujours ton affectionné,
EDMOND DE CH AZAL.
P. S.-Les opinions étant libres. je suis libre, je
pense, de donnerà cette cOlTespomlance la puhlicité
1que tu crois devoir lui refuser. Je nis donc la
faire imprimer, ainsi que ma correspondance ac
tuelle avec toi sur ce sujet; un petit nombre d'ex
16. .emplaires, juste le nécessaire pour faire voir à no~
amis, pourquoi la Nouvelle Eglise s'établit si diJ
ficilement parmi nous, à savoir: nos dissentiments
J sur les questions les plus essentielles ,de la vie,
parce que nous ne voulons pas étudier suffisalJl
meut et avec zèle la Doctrine qui doit conduire
J l'humanit.é au bonheur en la régénérant, ce qui ne
peut être fait sans que nos erreurs soient dissipées
avant que nous pui~sions recevoir le bien et le
vrai de la vie.
La lumière ne nous est pas donnée pour être
mise sous le boisseau.
Le mystère et le secret sont le mot d'ordre dans
. la BabyIonie; mais dans la Nouvelle Jérusalem
• ( nous ne devons pas craindre de mettre tout au
grand jour. -
LETTRE DE M. L. E. MICHEL
.l
JI. EDMOND DE C.:.HAZAL.
1~1874.
Mon cher Edmond,
J'ai reçu hier ta lettre du 6 courant, et j'ai cru
bien faire en la donnant à lire à Lesage, Ohasteau·
neuf, Ackroyd et DUcasse.
17. 1 18
iJ
:.1
Je te -répète la même chose que dans ma cor
~
~
respondance avec Ackroyd: je crois que l'abbé
'Rebreyand t'a écrit pour accomplir (de lui-même) .
!uii'e œuvre de charité, plutôt que de vouloir te
'vexer et attaquer la Nouvelle Eglise du Seigneur,
ce qui autrement aurait donné lieu à une toute autre
lettre ainsi qu'à U1Z écrit }Jar la voie des jow'naux.
C't~st bien entendu.
lei, la question est . personnelle, et ne se réfère
f .
qu'à toi seul. Réfléchis bien et tu verras que
;' l'abbé Rebreyand, dans sa simplicité de cœur et
:'1'
fi
i:·
.;
11)
G
d'esprit et en face de .Dieu,~croit faire une œuvre
éminemment chrétienne 'f en tentant de ramener à
son bercail une brebis égarée, te proposant pour
n
f! -ta régénération et ton salut les trois _choses men·
I~
tionnées dans sa lettre.
;1 Il n'est que momentanément à la cure de Ste.
1
Philomène, comme remplaçant, et il souhaite une
i bonne année à tous les habitants dé ce quartier
en l'accompagnant de ses vœux les plus chers.
Sa lettre f)'adresse tranquillement et personnelle
-ment 11 toi, et-il te prie de la déchirer si tu viens
à ne pas croire à la 8incérité de sa démarche devant
IJwu! De plus, afin, selon lui, que sa bonne
œuvre soit paIfaite (encore devant Dieu) il te prje
O
(1.
de ne pas donner connaissance de 8a lettre ~ te/j
amis, -ce qui est synonyme du public!
18. .19
~
Voyons, en bonne conscience, y a-t-il là une
>.
offense envers toi et envers la Nouvelle Eglise dont
il n'a pas lu le! ouv~ages et s'inquiète peu, :J?Oür
vouloir lui répondre de nouveau en te servant,ce.tt~.
fois, de la Presse 1 N'est-ce pas désirer te faire
tourner en ridicule par le public et déverser sur
Ü( les disciples de la Nouvelle Eglise une susceptibi
lilé d'esprit et un dérais.o71ne1Jt~.nt qu'ils' n'ont pas?
o Crois-moi, mon cher Edmond, ton caractère
bouillant te fera faire une grosse sottise dont tu
(; auras plus tard un grand regret si tu ne t'amendes
pas en cette circonstance. Il est aisé de voir par
ta longue lettre que tu te débats comme le Diable
OI( dans un bénitier, en allant chercher toutes sortes
C .
d'arguIDants pour avoir raison. "" C'est là le propre 1
de l'homme~el. '" L'infi~ que tu reçois en ce '/ D
0 (90.
,
moment n'est pas celui .de la Sagesse. L'Ecriture e~w,,~
".
( nons dit que Satan se d8guise pàr.fuis en Ange de
Lumière!... M·éfie-toi de la subtilité et de la pé
nétration de son esprit. Reviens de ton erre~, et
du ~arti décisif ql1e tu ~eux prendre, et qui atti-.
reraitî'opinion publique contre toi, d'abord, et en·
suite contre nous, pour ne pas t'avoir aidé de nos
sages conseils à faire le contraire.
En définitiv~p'eut-on prévoir..jusqu'où les choses ~
-c;- .
~onnaire. c~se
peuvent aller du côté du clergé et de ses cô-reli:
qui te reprocllenÏient.gans J 1"" la.
19. l.e. ...... 'r-- ;0 r ~ tl
~
.J '. <
~:;. des jOurn ma::. moralité
ce d. de n'avoir
p~s'voulu~a1'der un secret "qui t'arJrait été confié,
lien que pour le plaisir d'en venir à la chicane.
Dès lors, ce serait des écrits à n'en plus finir; des
D
o
discussions interminables dont pour ma part, je te
II le dis sincèrement devant le Seigneur, j'aurai
honte! Voilà où nous aurait entraînés ta. vololdé
absolue et à la fois blâmable.
Telle est mon opînion et celle de plusieurs au
tres. Elle doit te faire mieux réfléchir sur l'acte
inconsidéré que tu veux faire publiquement. Laisse
tout cela tranquille. Tu as bien répondu à l'abbé
Rébréyand, cela est suffisant. Le Seigneur nous
recommande la paix, obéissons Lui!
A toi sincèrement,
Signé: L. ELE. MICHEL.
RÉPONSE DE EDMOND DE CHAZAL
...
!, .. L. E. mCHEL.
Clary, 1~874.
Mon cher Michel,
. Je voudrais ne pas répondre à ta dernière lettre,
mais j'y suis forcé.
20. .,'
.'
Tu me répètes dans ta lettre tout ce que tu
avais écrit à Ackroyd au sujet des propositions ,du
Rêvd. Rebreyand; ~.ais tu y ajoutes lesJlus
fj~n1j
étranges arguments, pour' prouver que tu es da~~
le nai, parce qu'il faut que tu aies :aison,
même, dans ton blâme de ma conduite.
-..
Tu me compares cl un Diable qui 8e débat danS.
lm béllitiel'! Ta comparaison n'est gùère heureuse,
tu l'ayoueras; car à la:fin de ta lettre tu dis ce-
pendant que ,j'ai bien répondit à l'abbé! Comment
puis-je bien répo~dre à l'abbé et me débattre en
même temps comme un diable dans son bénitier!
Ou tu croi~ à la vert;l de l'eau bénite ou tu n'y
crois pas; ou tu sais ce que c'est que le Diable et
Satan ou tu ne le sais. pas. .Si tu sais c~que c'es~
que le diable et si tu ne crois pas à la puissance
miraculeuse de l'eau bénite, il devrait êtr~ évident 1
pour toi que si la vérité est àe mo~Ôté, elle ne
peut ~tre en m~me temps au fond du bénitier de J
l'ahbé.
§ois conséquent arec tOl.-m~me lorsque tu veux ~
blâmer. Prouve que mon action était mauvaise,
montre, cl'apr~s quels principes j'ayais tort de refu-
ser les propositions de l'abbé, et de ll-l.i répondre
ouvertement qL.e la voie de mon salut n'était ni
sur les bancs de l'Eglise Ste. Philomène, ni d'être
enterré dans son cimetièresancti:fié par son eau
21. .. ,;.
22
. ~énite, ni enfin dans ce ciel dont il aurait les clefs
et dans lequel nul ne peut entrer que sous la pro
~~~tion et avec la 11ennission des délégués du Vi
~l caire du (:hrist.
~-~
Tu te contentes de me dire que c'est nne faute
""
.!
de pader ouvertement des IH'opositions de l'abbé
r1 parce.. qll ,° l ' Ct pi't:~/ . 7 ' en pas fmre 7IlcnÜ071,
z m . ue n • •
U
n'
même à mes amis.! Tu déclares ces propositions
une œuvre de charité parfaite devant Dieu. Quant
r N~ tif] ---jl à moi, je crois que les trois q~arts du tem ps ~de
mande du secret est. ou stui,l(le, o.!:!_~:.YEnt l1...-:r:JJUt
inavouable, méchant ou hypoerite. En effet, tii
------.---
, rJ1 .il
r ce qu'on veut confier ne doit pas porter préjudice,
à quoi bon le secret ~ et si cela doit porter préju
) dice, il est ,évident que, le vrai moyen ue garder la
.chose secrete est ùe n en pas parler du tout. Je
..;:. t'ai demandé d'après quelles loi::; divines ou hu
,1
. maines, j'étais tenu de garder secrètes les proposi
sitions de l'abbé, tu me réponus :
Jo. "Parce qu'il a demandé le secret; parce que
~, e'est une question personnelle ne se· référant qu'à
" moi seul, et non au pl1blic; parce que l'abhé
t9. .~' dans .~~.J;: 8im1!lic~té;te cœur et ~'e?"J7'it, et en fa~e
0' 't, de ]J'tell Cl'01t fmre une œuvre emmemment clne
" tienne, en tâchant de ramener à son bercail unc
~, brebis égarée, en me proposant pottr ma rê!Jéné
~, ration les trois choses mentionnées dlns S:l lettre.
22. 20. "' C'est dis-tu afin que son œuvre soit par- <
"'; faite, (encore devant Djeu) qu'il me demande lé
" secret'! et que dans cette œuvre' de charité ae
,. complie de lni-même le Révérend Père n'a au-
" cune intention de me vexer ni d'attaqnel' 'la,
" Nouvelle Eglise à laquelle je fais profession'
1
ù
c
" d'appartenir, etc., etc.
30. "Peut·on pr~voir, ajoutes-tu, si je nc garde 1
" secrètes ces propositIOns, Jusgu'où peuvent aller
~()
il t>
." les choses du coté du clergé et de SèS cO-l'eli·
" gionnaires qui me reprocheraient sans cesse par
." la voie des jOU1'1UtUX ce mC(Ilque (le moralité de
.•, n'avoir P(tS voulu [farder Ur~ secret.ql&Ï !11,'aurait
<. été confié! etc.
40. Tu t'en épouvantes poux toi et po~' la
'~ N ou velle Eglise; et" tu nie le dis SIncèrement
" devant le Seigneur, si les choses ~n viennent à
..
-
"cette cxtrémité, tlt en aums !tonte 1 et pour
" péroraison finale:
. ,
50. Le Selgneur nous recommande la paIx;
obéissons Lui! !
.
Il devrait suffire de te remettre sous les yeux
tes étranges arguments pour te faire 'voir qu'il n'y
a i'ien de vrai dans tout cela, car je ne suis p~
plus le diable qui se débat dans le bénitier de
l'abbé, que la brebis égarée que Je Seigncur re
comDlandc Ù. ses disciples de ramener au bercail.
23. -t .'
24
..-'
1
1 La vérité; au contrail:e, est que je suis un de ceux
à qui le Seigneur dit cn parlant ùe la Babylonie :
.." Sortez du milieu d'Elle mes peuples, afin que VOltS
," 'Ile participiez pas rl ses péchés, patce qu'ont at
"teint lies péchés jusqu'ale ciel." (Apoc. XVIII,
4, 5); et qu'à cette voi?C j'en suis sorti; et que la
l'Proposition qui m'est faite d'y rentrer comme bre
lbis égarée n'est nullement uua œuvre }Jar/aite de
vant Dieu, ni d'autant plus pmfaite qu'elle serait
IJecrète et que le secret doit en être gardé, sans
doute pour ne pas hlesser la modestie de celui
qUI l' a t"aIte.,
.
.Si l'action de l'abbé est une œuvre de cltaritr~
k'alfaite clevant IJz'eu, comment PQurrait-il s'ofl'en-·
. / ~ue j'en_parle, et cela au point que je doive
tJ(l
~ j redoutel' pO:ll' moi et pou~ les miens les ,consé
'gucnces temble:; de la colere de son clerge et de
ses co-religionnaires '~
Il est évident, mon cher Michel, que tu ne t'eg
même pas donné la peine de réfléchir anmt de
hlâmer et ù'écrire.
A l'hclI1'eoù je rceenÎs ta letirc, j'étais à étu
...~ dier la "YRAŒ llEUGlON CHR1:;TIENNE:!l} yoL
2, chup. V, ]Jécalo,fjlte ei"i1J/ifjllé quant à 80lt 8('118
-1î e;:vterne et ((, 807t .~eml ùderne. Je lisais dans le
...,
même temps le Ps. CXXXIX dans lequel il est
dit verset 21: " Nte},7fe!, Ile haïraù:Je pas ceu(J) qui
ml
~
. ï,
".Î
:il
24. " Te hü'~8.Qent.? Et ·ne 8erai~'-je pas . ù!qigné e~nti'e' 'j
" ceux qui s'élèvent contre Toi?" " " ", J
Relis ce chapitre; médites sur ce sujet;, e~~
y trouveras la condamnation de tout ce gue tu m'é
~ris au sujet des propositions du Reyd. Rebreyand.
Permets-moi d'ajouter ces quelques réflexions:
Dans l'explication de la Loi du Sinaï qui est la"
base' même du Salut Humanitaire, et je puis dire
de la Loi de la Rédemption, l'Envoyé du Seigneur'
nous fait voir clairement que nous devons fuir le
mal comme péché contre Dieu, et extu'per l'erreur'
de ce monde, avant que nous puissions recevoir du'
Seigneur" le bien et le vrai de la vie éternelle,
dont la Loi du Sinaï est la base première et fON
damentale,
Swedenborg nous prouve également que nous
s2.111mes parvenus à cette époque oÙ il n'est plus
Eermis, (Sô,llS danger de ruine inémédiahle .pour 'rh
... l'esp,rit humain) d'avoir llne fausse conception
de la Divinité; car la reconnaissance de Dieu
Créateur et conservateur de rUnivers, est la clefJ
de toutes les connaissances qui nous conduisent à
l'intel1igence et par conséquent à la sagei:ise dâng 1
tous les degrés de la vie.-Il nous dit, No. 296
page 12) " tous ceux qui reconnaissent et adorent
"mi autre Dieu que le Seigneur Dieu Sauveur
" Jésus-Christ, lequel est Lui-l1ême Jchovah dans
25. 26
']1
'~I
.,[ ,'~
une forme humaine péchent contre le premier "
~1
~
" commandement; pareillement aussi ceux qui se
j;j;l
.~
"perôuadent qu'il y a trois Personnes Divines de
~. " toute Eternité existant en actualité." &a. &a,
~~,
t~i Il nous montre clairement aussi que la :Foi en
~i
..
.~ ~ -.' Trois Personnes Divines de tonte Eternité, ~a
t;':
:.~I ) CaUse Je la ruine de ln première Eglise Apostoli
que, la Ramee rte tons les maux: et de tontes les
~
errem:s de l'humanité chrétienne, .erreur;,; dont la
)1 plus funeste est la J)ocfnne de la jut .'Sm18 les œll
,. vres, ou foi aveugle, résultat de l'aclultératiOll- et
et de la falsification d~ltes les vérités de la
j Parole, foi f-ltérile et impuissante pom le salut;
ear alors les ŒmTes mêmes morales ct de charité
que l'on fait, n'ayant pas une origine spirituelle,
1 sont faites J'après soi-wéme et non d'après le Sei
~',
gneur" puisque on ne reconnait pas que de Sa
m
.,r' Divinité Suprême et unique nous viennent les
n'l
1 :J ~
facultés de la vie du bien, et puisqu'il est reconnu
il de tous que de lui-mêmc, sans Dieu, l'homme ne
'1 peut rien.
l'
1 Tu le sais commc moi, tel est l'enseignement
1r~. l de cet admirable traité de la "v raie Religion
l 'h retIenne, " un ( es (ermers ouvrages (e owec'1 en-
v ' ' l l . l l:'
~,I
·<1,
bOl'g, résumant pour ainsi dire tous ses ouvrages
J: précédents, et r~nfel'mant toute la Théologie ainsi
i') que la Doctrine de la Nouvelle Eglise qui est le
couronnement de toutes les Eglises.
Il'!
:1
,,'
:.1
' i.
26. ., 'Swedenborg nous fuit également voir que le
dernier état d'infirmité de la natui;l humaine
déchue est la 'p'erte complète de tout entendement
dll....Y.Eai, faculté dernière de l'homme, par laquelle
il pouvait être ramené par l'enseignement Divin à
l'amour de Dieu et du prochain, c'est-à-dire à la
volonté du bien de la vie. Il nous dit le sort, dans
l'autre vic, de ceux q ai ont détruit cette faculté
chez eux; ou y arrive pa.r la confirmation de l'er
reur religieuse ou doctrinale en ce monde. Ce
dernier état, cetahrutissement complet de l'homme
est croire qu'il n'y a 7'ien de vrai que ce que l' homme
.tait vrai, par les moyens ou faculté;; qui lui ont
été données de confirmation de ce qu'il aime ou veut
' pellser et croire. Ceux qui arrivent à cet éta~ se
J croient plus intelligents et plus sages que tous;
ils ne croient pas en Dieu, ils ne croient qu'en eux
J 1~t:>, ce qui est la pire de tou tes les folies
humaines. .
Quant à la véritable intelligence, voici comment
Swedenborg la formule: "Pouvoir c:onfirmer tout
"ce qui lui plaît n'est pas le fait de l'homme
" intelligent; mais pouvoir voir que ce qui est v~ai
" e~ai, et que ce qui est faux est faux, et con
".firmer cda, c'est là le fait de l'homme intelligent."
D'après ce rapide exposé et quelqu'incomplet
qu'il soit de la V raie Doctrine Chrétienne, il me
semble que tu dois voir comme moi:
27. '"
28
:rt[ .
:11:1 C1Q) Que l'acte 'du Révd. Rebreyand n'est pets
,une œuvre parfaite devant IJÜ21, puisque comme
tu le dis toi-même elle est accomplie de lui-méme;
et' que nous savons en outre que la foi de l'Eglise
!ifIl
~;i à. laquelle il appartient, et dans laquelle il désire
;i ~e faire rentrer comme brebis égarée, que sa foi,
!<"
~is-je, est la foi en Trois Personnes Divines cle
toute Eternité existant en actualité;
~ Qu'il n'y a rien de plus faux que cl'attendr-è
sa Régénération ou son salut du pouvoir Humain
qui prétend se substituer ~ du
Seigneur en ce monde et dam; l'autre;
.J C.QQ) Que c'est haïr le Seignenr, s'élever contr,e
Lui, et non Le servir que de vouloir prendre sa
pluee dans le Gouvernement de l'univers et de la
conscience humaine;
Gil Que l'erreur religieuse ou doctrinale dans
laquelle est évidemment l'abbé peut être fatale
pour lui dans la vie éternelle, et pour tous ceux
)l ~t il est ici-bas le conducteur, s'ils se cONjirmellt
dans cette foi que ce que le pouvoir humain qui
siège au vatican fait ou décrète cOlilme vrai est le
vraz ;
1.
~ Que par conséque,~ ce n'~st ,pas une .obli
~~
gation pour moi de tenir secn?tes les propositions
I!IJ du Revd. Rebreyalld, mais que c'est an contraire
---~-------
Il
"
mon devoir envers Dieu et le prochain d'en signa
28. 29
1er le danger non-seulement au Révd. abbé lui-même
,'et à mes amis, mais à tOlltr car tOIt8 80nt appelés au
salut par la Jléde1llptz'on"et tous sont en péril si la
_ Doctrine du Vatican prédominait dans le monde. " .
W Quant à la crainte que tu éprouves au su"jetJ!.t~ ) -0
ecTtrémités auxquelles peuvent !je porter le clergé et '
les co-religionnaires de !' abbé, permets-moi de ne pas
la partager, non, plÜs que la honte qui, dis-tu, pour-) D'
rait en résulter pour moi et pour les disciples de ~
la N oüvelle Jérusalem en cette colonie. Le Sei-
gneur ne nous dit.il pas: " Je vous clis à vous,
mes amis: Be craignez point CeltX qui tuent
le C011)S, et après cela n'ont pas pouvoir de rien
faù'e de plus. Mais Je vous monb'erai qui vous
devez cra,indre.: Craignez Celui qui, après avoù'
~ué, a po1..tvoir de jeter dans la Jehenue ; oui,vous
.ais-Je, Cel1..ti-là C1·aignez·Le. (Luc. XII. 4, 5.)
Evidemment encore la paix que tu désires que ~
jeEard~_n'est pas la paix dont parle le .Beig.neur et J~
que Seul il peut nous donner; tu parles de la paix
avec le monde; or pour avoir la paix du SeigneiJr
,il nous faut au contraire entrer en lutte avec le
rn~e, par les combats et les tentations, selon' ces
paroles du Seigneur Lui~Même: "Je suis venu
" apporter non la paix mais l'épée dans le monde.
" Vous serez haïs à cause de Mon Nom .." Mais
. ~'si vous' ne me confesse~ pas devant les hommes,
29. 80
·"l'Ioi non plus Je ne vous confesserai pas devant
'''lion Père et devant ses Anges dans les cieux ",
et dans tant d'autres passages de la Parole,
Qu'est-ce que confesser le Seigneur, si ce n'est
voir et reconnaître que ce qui e::d vrai est vrai et
le c07J}rmer dans le monde par tous les moyens
en notre pouvoir, sans crainte du pouvoir d~s
.Ténèbres?
Je conclus donc en te disant· que je persiste
dans ma résolution de mettre au grand jour cette
correspondance par la presse qui est le grand ~o
1yen du triomphe de la vérité ici-bas.
Crois moi toujours ton affectionné,.
EDMOND DE CHAZAL.
~~! ',~ ~
P: 8: Y a-t·il des lois du ,secret, n'yen a-t.il
1-.
pas? Je ne les connais pas, mais voici ce que je
l
pense à ce sujet:
'i. (jJi) Dans la vie spirituelle il ne peut y aVOIr
'1
j rien dè secret d'après ces paroles du Seignenr à
ses disciples:
"P1'e1Jli~rement, gardez t'OUS da levain des Phan'··
"~iens, qui est l'll.rpocrisie. Or, z:l n'est rien de
5
l
" couvert qui ne doive étre découvert, ni rien de
" caché qui ne doi?:e éb'e connu, Toutes les choses
" donc que dans les ténèbres vous aU1'ez dites, dans
•
30. 31
" la· lumière !Jelont entendüe.'l: ce clont à l' orez"lle
" vou; aurez J1adé dan8 les cabinets sera publil
" sur le8 toits." (Luc XII-l, 2, 3.)
20. L'obligation de tenir :secrètes certaines cho
ses ne peut donc exister que dans la vie naturelle,
et cette obligation n'existe que d'aErès les lois de
1ft conscience, dont la principale est-:qu'on doit
garder secret ou ne p.as divulguer tout ce qui peut
porter atteinte au bien étre !fée! d;-prochai~ ;~is
qu'on doit être au contraire tenu de faire connaî--J- r/'3,
)tr~ tout ce qui peutm~ire, lors même que la chose
est donnée sous secret. _
Pour te mettre' à même de mieux juger la ques
tion qui se ·débat entre nous, relis ce qui nous est
enseigné da.ns le Traité "CIEL ET ENFER " sur J
ce que c'~st que la vraie intelligence et la vraie
sagesse, et ce que c'est que la fausse intelligence
et la fausse sagesse, Nos. 351 à 3Q7.
31. CIEL ET ENFER.
,~
fi 351. Dans le monde on croit que ceux qui
Il:
.~ .savent beaucoup, en ce qui concerne soit les doc
il
Il
trines de l'Eglise et la Parole, soit les sciences,
voient les vrais ,i-ec plus de profondeur et de
pénétration que les autres, qu'ainsi ils ont plus
d'intelligence et de sagesse; et ceux-là ont d'eux
mêmes une semblable opinion; mais il va mainte
- )lant être dit, dans ce qui suit, ce que c'est que la
vraie Intelligence et la Haie Sagesse. ce q"le c'est
que l'intelligence bâtarde et la sagesse bâtarde, et
ce que c'est que la fausse intelligence et la fausse
sagesse.
La. vraie intelligence et la vraie Sagesse con
fiistent à voir et à percevoir ce que c'est le vrai
et le" bien, et par suite ce que c'est que le faux et
le mal, et à faire entre eux llne juste distinction,
et cela d'après llne intuition et une perception in~
térieures. Chez chaque homme il y a les Intérieurs
et les Extérieurs; les Intérieurs sont les choses
.4J.ui appartiennent à l'homme Interne ou Spirituel,
"
l ~li
nll
32. et les Extérieurs sont celles qui appartiennent
à l'homme Externe ou naturel; selon que les
Intérieurs ont été. formés, et font un avec les
Extérieurs, l'homme voit et perçoit. Les In
térieurs de l'homme ne pem:ent être formés que
"~
dans - le Ciel, mais les Extérieurs sont formés ."-y'
{lans le monde; quand le,,, Intérieurs ont été
formés dans le Ciel, alors ces intérieurs; qui sont
là, influent dans les Extérieurs qui provienuent du
monde, et les forment à la correspondance, c'est-à
dire, pour qu'ils fassent un avec eux; lorsque cela
a été fait, l'homme voit et perçoit par l'intérieur.
Pour que les Intérieurs soient formés, il n'est
qu'un seul· moyen, c'est que l'homme porte ses
regards vers le ::pivin et vers le Ciel; car, ainsi
qu'il a été dit; les Intérieurs sont for~és dans le
Ciel; et l'homme porte ses regards vers 'le Divin,
.alors que l'hol~1me croit au Divin, et croit que du
Divin procèdent tout vrai et tout bien, par consé
quent toute Intelligence et toute Sagesse; et il
croit au Divin, alors qu'il veut être conduit.par le
Divin: ainsi et non autrement sont ouverts les
Intérieurs de l'homme. L'homme qui est dans
cette foi, et dans la vie confonne ù cette foi, est
•
dans la puissance et dans laJaculté de comprendre
et d'être sage :. mais pour q,u'il devienne i-ntelli
.gent.et sage, il faut qu'il âpprenne bien des choses,
34. 44
sagesse, mais seulement pour ceux qui par la foi
et la vie ont reconnu le Divin. Ceux-là, dans le
Giel, sont même mieux reçus que les autres, et ils
y sont parmi ceux qui occupent le milieu, No. 43,
IJarce qu'ils sont plus que les autres dans la lu
mière ; ce sont là, dans le Ciel, les intelligents et
les sages, qui rr-splendissent comme de la splen
dcm de l'étendue, et qui brillent comme les étoiles;
mais let; simples y sont. ceux qui ont i.·ccol1nu le
Divin, aimé la Parole ct vécu d'une vie spirituelle
morale, mais dont les intérieurs appartenant au
mental n' ont pas été aussi cultivés par les con
naissances et les sciences: le :Mental huma:n est
comme un humus, dont la valeur dépend de la
culture.
;.
35. EX'fR_<.ITS
DES
ARC ..A.. NES CÈLE"STES
SUR
LES SCIENCES.
L'homme doit être imbu de sciences et de con
naissances, parce que par elles il apprend à penser,
puis à comprendre ce que c'est que le vrai et le
bien, et enfin à être sage, Nos~ 129, 1450, 1451,
1453, 1548, 1802. Les scientifiques sont les pre
mières choses sur lesquelles est construite et fon
dée la vie del'homme, tant la vie cIvile et morale
que la vie spirituelle, et ils sont appris en vue de
l'usage comme fin, Nos. 1489, 3310. Les con·
naissances ouvrent le chemin vers l'homme in
terne, et ensuite elles le conjoignent avec l'homme
externe selon les usages, Nos. 1563, 1616. Le ra
tionel naît par les sciences et par les connais
sances, Nos. 1895, 1900, 3086; non pas toute
fois, par les connaissances elles~mêmcs, mais par
l'affection des usages d'après les connaissances,
Nos. 1895. .
~ .
36.
37. 52
qu'est l'homme Interne, et dans la lumière dl'
monde qu'est l'homme Externe; et la Lumi~re du
Ciel est le Divin Vrai même, d'où procède toute
intelligence. V. Il y a correspondance entre toutes
les choses qui sont dans l'homme Interne et toutes
celles qui sont dans l'homme Externe, et par suite
elles se présentent de part et d'autre soùs une
apparence différente, jusqu'à ce point qu'elles ue
peuvent être distinguées que par la science des
correspondances. Si ces principes et plusieurt;
,
autres ne sont pas connus, on ne p~ut sur les vrais
spirituels et célestes prendre et ,se former que des
idées sans justesse, et par conséquent les scienti
fiqueset les connaissances de l'homme naturel, ~
sans ces principes généraux, ne peuvent pas ser
vir beaucoup à l'homme rationné pour l'entende
ment et pour l:accroissement. On voit par là com 1
bien les scientifiques sont nécessaires. 1
1
l
38.
39. '.
''1 r
RÉV, 'PÈRE JÉSUITE E. REBREYAND
1.
De la rt.lcleDce de bJ'ranÇ<llB·Xavlar. , Port;.LoIliB
1',(
..
,',
t1t·'.
{('
" PuIJU",e • • r la 8oelée", de la' lW.uYelle • .r... ~ •••••
",
~.;.:.
MAURIOE
lMPRIMJ:RIE ~ ;VAPEUR DU Co.lUlEROLlL G.A.ZETT~
, 1874
! .1
40. .'
,.
" ~
TROISIEME REPONSE
Da
• 1
EDMONO DE CHAZAL
DlteJpl. d.la N.unU. "'ru.al.",
+u
" , " ~". ,
/ , ' " , r ' "
D
REV PERE JESUITE, E. REBREYAND
Dela rftI"'~ .. 1li.·fruçol.·XMIer.' Polt-Loala.
.,
Bt.Antoine, RtllWt-e d46 ~Mt.
30 Ma,,~l87'.
" Out,·iÙl été confus dl) oe.qu'illl
" ont OODIlJ1is des abominatioDa P na
"n'en ont mèiIle eu auoQ.Ile houte ~
" et ils ne Bavent oe que o'eet que (Ùl
" rougir, c'est pourquoi ils tomberQll~
I~" sar Cl!UX qui seront morts; ils tom.
1" beront au temps que Je les ri,{tilI.
"rai, dit l'Eternel.-Voici, Je PÜl
.. fAire venir un ma.! sur eux, à B&
u voir: le fruit de leurs pensées, p8Z98
"qu'ils n'ont point ét~ attentts ..
-' " tues parolos ct qu'ils ont rejeté' ma
". Loi."-(JsUJu. VI, 16, li.)
M:onsieur~t Révérend Père Jésuite,
,.
C'est. la troisiè·me fois que je sui~ forcé de pren·
dre la plume pour répondre à VQS étRUges procé..
dés à mon égant '
41. ,.
"--.1..
Le 25 Janvier dernier, vous. m'écriviez: " Un
" pau;re' J ésuit~; dep~is quelqiies jours seulement
" curé suppléant à la Poudre d'Or, a eu l'originale
" pensée de vous offJjr ses vœux les plus sérieux
" et les plus sinèères en Dieu, en vous souhaitant
- ,
l' de reprendre une place s'lir les bancs de l'Eglise
" Ste. Philomène qui ne vous a point oublié; une
~.. '~ ~_ori.?~ pl.ace au ,cimetière de cette paroisse ~ et
" enfip un~troisième bonne place au ciel qui vous
" espère, suivant le naïf langage créole."
Œl vous répondis; en-Février, que je ne pouvais
<;tccepter vos propositions; je vous donnais en
~êbie -temps les raisoris pour lesquelles je ne pou
n
vai;<i:i1us "me remettre sous fe joug de l'Eglise Cà
.. - - '
tlioliqnë Romaine.
1) ,_~ -~~ ~ar($'J "?US fis parvenir l'instruction reli
gi~!1~e.'don;ée à m~sco.religionnaires, .Jans la
.Nou·vellè Egiise du Seigneur en cette colonie, sur
-
'1~13~piêtne co~me'préparationà la Pâque, d'après
........ "f
~' . " ••. -. .
le sens"intel'ue du 3me chapitre de Jean. J'avais
en v~e' de,;6üs mettre à même de j ugei' la doc
trine que vous ne condamniez évidemment que
parce que vous n'en aviez aucune connaissance. Je
vous inyitai à faire l'examen des (loctrines respec
tives que nous professions tous deux.
.' -Pour toute réponse,vous m'avez renvoyé ma
Jf
~
1 lettre et ma brochure, avec ces seuls mots' sur l'en
- -"-------
42. veloppe ',,', ~dn êic~'l't1ble"'-"; '~uivis d~ fo~~ifig1i~'
J .~; c'est-à-dJ-re qu~ refusiez t01it'~exq~én}
vohs
vous vous l>erviez ~u'plù.s outr?,geant procédé pour
ne pas don~~r s.iiite:à" ûn~ :~iscugsiôli ~~~uéc~
1 c~pendant par 'Vous-meme. . . .
15
Je devais'" néc~ssàirement'relever 'l'incm:lveiianC6
de c'e procéd~ <et je l'ài fàjt 'p~~ ma
'leitr~ dû la:
Avril.' Je.'
joJgnis e~coré à_' cèt~ lettre' un~ autI:~
de nos iD:strl1c'ti~~s~"éelie 'd~~~éë ~à la P-âqu1!~6rle:)
,cr LA SAMÀ'iii:'bNE xù:'Purrs DE JACOB" (1 ean'
__ _1 • t. .. ~,.. •
IV, 1 à ,3:9) " Le' Seigneur en'seignant quels· sont'
'" "Cé~X qui ~:è~vérit reeev?ii ~~'~~i,',~éàu'~~~qui:
H dOlt devenu', ch~~ céux gUI" 'crolèllt~~C'U~
"font.Qi;.. d' jatnu.#G~l'e.~ Viejlern~llë:".,. 'V_
;au . "1ÏS.lj~
ave~ q,échii;é' lettré =-et' brochl!re : vous._e~""é!-yez 'tt~~
tête de' mon émiS"s'aire, ':e:i:l'~ ac-"
lèà:' môreeaux: à. li
compagnant cet acte ~d~' ~lèr~}~ ·~n;~talité'·~e~:
~~.'"
paroles ~es pius outr'~ge-anîes'pôùt~bi,~~ :p~i (és:
membres de ra N ouvene,-Egli~e, . .. ~"'~ ...
Vgus croye~ que tout vous ,est perrois, :M~llSfèut;'
, .. -'
~
vous prétendez au gouv~rnem~~t de la èOÎl.scrence_
univeI:seVe d'après' mi pO~U1(jir- Divin' qùi v01Ïs"Up.4
partièndrait par~ décretdu-' Vatican ,; v6uk~ ;ou~~
posez ci- jugé ~ ·i:Ô:g :pêbs:ées,'-'de :nQs'aéti<}n~ { iè1t,
ma"ître de)ioB d"estinéefêÇrnelles ;.et torsq;fiê~~ui ,"
ne r~~~i~.so?~J~~~-~ê~~:yoi~ ,guf è~rte~ n'esp~s~l·
la VOl~ à,a lion ~betgèr, vous -entrèz"en cour.!.0ux,
43. '.';.
:SO_.
6
YOUS nous outragez, vous nous insultez! Votre
acte de brutalité serait inexcusable, s'il n'était le
:{_ r~ultat de, la ligne (1 e conduite imEosée à ses
, subordonnés par l'Eglise Romaine, et il faut bien
le dire cependant, d'après des ~B dont l'im.
(pudeur ne peut être surpassée que par la folie
même de leurs prétentions. _
• _Je devrais être habitué, pourtant, aux façons
'd'agir de cet esprit de domination et de despotisme
J, qui est le caractère distinctif du Catholicisme, ici,
comme partout ailleurs.-Un de vos Evêques, pour
me confondre, m'avait envoyé son cathé.chisme à
apprendre! ... c'est la loi de deux cents millions
[ de Catholiques. me faisait.il dire, et vous devez
TOUS y soumettre!!... Il était facile de faire voir
l'absurdité d'un semblable argument dans le but
de me convaincre de la vérité des doctrines Ro
maines; et je,l'ai fait en 1858; vous, vous avez
été plus loin que vos devanciers; vous ajoutez à
l'outrage la bl,'Utalité des actes; et vous prétenùez
Il que je dois courber la tête et garder le silence.
N'est-il pas temps, Monsieur, que vous et les vôtre!),
vous voyez que la persécution, l'intimidation et
I[ l'outrage ne ,sent pas.Jeti-moyens de E.ersu~ion de
la vérité 1 N'est-il pas temps q~e vous sachiez
II queJa :Domination à laquelle vous aspirez n'est
fJ/)_
~ pas la Domination que le Seigneur veut qu~ nous
J
44. ·
."?,:. "
~
"
.0tt;
exercions, etdodt,·U ·nOUBa dit, en nous .encvoyart
~moIidê :. ~, Frnctifiez, et multipliez-vous, ~
"rempl~'8ez.la le"". subjuguez-I., e~ dominez •
et
" sur les p018sons de-la mer, et sur l'Olseau··des
1 l, et sùi toüt ce ont été rampant sur· laterre."
"-cieux,
(Gen: 28)-Quels'
qui vit
les résultats 'de V0.!l
moyens de violence, de vos auto-dafés, d(vos per
sécutions, de vos excommunications; dëvo& ana
thèmes et. ùe YOS insultes Rour prouver la· vé;rlté èt }
lahonté de la Doctrine Catholique Romaine 1
Icg h l" N~assistons-nou8 pas, à l'heure actuelle, aux- der
nières -convulsions d'existence en ce monde de
cette fatale· puissan'ce l Les derniers décrets du
Vatican en;- ont ·-consommé la ruiné ,; ..et è'.est
'YOUS; . Ultramontains;' qui en êtes cause; car
l
l~' to~te -,~a~s~n divi~e contre elle-nzéme--. 'Ile pell-t
.slIbst8ter.., - dIt le SeIgneur, (Matth. XII. 25,
'Marc III. 25,- -Luc XI. 17), or, la divisiim. est J .
-à son plus haut degré d'intensité ·da~sle-cat.holi- (~~ 1
cisme, sur.ls, question du pouvoir temporel et d~
pouvoir 'spir.i-tuel.- Il est temps que-- vous: compre
niez enfin qu~pou~oi~ .temporev'L~~peut~.ê.tre L _
l'apanage défimtif de l homme, ua .condItion I
qu'il ne j'exerce que .d'après· amOur de1 ,Die ,·'et 1
du prochain; pa.r-des. a-ctes de sagesse ef7'de-~eb8.
l rité, et non p~r -des~actes- de violence, de..aé~nçe,
1et de ~rsécution· ou. d'oppr-essioo. -Il:êst l~pli
45. '8 .1
que· VOlts sach~;.qtle ~'-pouvoir ne- doit plus !:F
partenirqu'à: ceux qui sont sincère~!li~eu
Jil sèlMirt dan8/a. ."ie de la loi, sanctuaire même <le la
~ 'Vérité chrétienne, sottrce de toute puissance ~iri
tuelle. Ce n'est ni par la violence, ni par la pero
SéWtioii (lue cette vie peut prendre racine dans
nos cœurs. . Dieu Lui-Même, Dieu qui de son
':e
souflea créé l'univers, et qui de son SOlIfie pour-
r. mitle détruire en un instant, Dieu n'a jamais
voulu .exercer IR 'contraint~ poùr nous fair.e 'c~oire
en- Lm.- . Nous ùevons l'aImer _et 'le. serVIr hbre
ment: La vraie liberté est dans le respect d'au
trui ; être libre c'èst a"oir. la puiss~nce du bien
sans obstacle de nos propres passions!;' la ~liberté...
vit·de mansuétude et de bienveillance;' c'est. le
~epos,rle Pâme dont nous parle'le Seigneur quaild
, il nous dit,".Yeae.z- ii moi vo~ tOU8 qfJ.i êtes chargés
" eÇ.faNglléa et jevou8'8oulogerai; apprenez de Mot
1"
.u qll.ejc suÏ8 dOlttll et ltumblede cœur, et VOliS trou·
-;' 11l!J"8~ lerepo8·.de VOll amf!8." (Matth. XI. 28.)
.
c~mment .se fait-il donc, ~o~sieur,que vos ac,tes
soient en SI grande contradIction avec la doctnne
) 'd~(;elui dont vous prétendez avoir le Divin pou;.
'yoir.:èn.ce monde l' N~est..ée poin~; plllS
encorequ'~ 'èndurcis, que sont adressées
ceS paroles.du Prophète: Ecoutez, peuple insensé
" etj~ùi n'avez. '~~int .d'intelligence, et qui avez
46. qui
"des yeux 'et·,M'-"'vôyei-"PoIDt, et' avez'; dès
., oreilles et n'entenq.ez -point. Ne Me craindrei;.
" YOUS pas dit l'Eternel r Vos iniquités ont à.é
" tourné de 1a terre toutè oénédiction du Ciel;' et
" vos péchés onfdétourn'é de vous tout bien; carü
4. (est trouvé dans mono; peuple'des méchants qui
----
Ci sont comme êél-ui qui tenà des lacets ; ils~ dres
" sent des pièges pour per..?-re~ ils pren~ent les
'1 hommés. ; Ils'Mnt pleins- et~aisBés, ~nt
" ·surpàssé les :acti'ons des méchants. ( Leu~ro-
" p-hètes prophétisent le menso~ge, et ~urs sacn.? Jl
"ficàteur$ "dominent par leur moyen; et mon 1
" peuple prend plaisir à cela!" (Jérémie v. 21,
22"25,26,28;31'=) .. ":',Vous parcourez la mer et
-. "-le sec po'ur faire un prosélyte, ét quand il l'est
,r " devenu., vous le faites fils d'e Géhenne 'deux feis
,
,.. ~c plUs que vous," --dit le -Seigneur.' (Matth~
XXIII, 151',-" "
Lt.ai'-gument employé'si -souvent par vous, 'Pour
prouver'la bonté et la vérité' de la D6ètiinëRù~
maine pal' ie.·nombiè de ses adhérents, est le- pius.
faux .argument' possible'en faveur de tOl,lte :vérité
religi.euse. ou scientifiqué:"" La,: vérité vient de
Dieu; eHe est 'sêulem,~!- aœeptée ('lU rejetée" pa~
les hommes. La preui~7:ae.la -vérité, d'une doc-',
trine-ou d'une scienéê, est dans le bien qu'elle
produit, car le~ est l'essence du~ et le vrai
- "~
47. ....-~ :"".~~~~---
• 10
est la forme du bien. Toute vérité à son début
dans le monde se prouve par sa qualité propre et
. nQl1par le nombre de ses adhérents." Nous sa
v.ons tous qu'à: l'heure de la venue du Seigneur dans
le monde, tous les peuples sans exception étaient
~ dans l'idolâ!rie; le peuple de Dieu lui.même était
dans l'adoration du veau d'or. Si votre argu1p.ent
#
était vrai, le monde entier serait resté dans l'ido
lâtrie, -·personne ne se serait converti au christia
nisme. Tous auraient dit comme vous: La vérité
est dans la religion du plus grand nombre.
Je voudrais vous donner encore le bénéfice du
doute, que cela me serait impossible. Vous n'aviez
évidemment en vue que le nombre d'adhérents à
votre communion, lorsque vous m'avez fait l'otfre
d'une place àu ciel en reprenant une place sur les
bancs de votre Eglise; le nombre des adhérents
est le nombre des contribuililes, et les contribu
1
. tions matérielles font la forc~ de ce pouvoir Tem
li Toute vérité, comme toute errour, peut avoir l'aclliésion do mul.
titudes plus ou moins grandes. L'erreur la plus grande dans laquelle
sont tombé" tous les peuples sans exception est l'idolâtrie. La vérité
qui seule doit et peut avoir l'adhésion de tous, est la vêrit" chré.
tiè1llle, parce .qu'elle est, par volont6 Divine, le moyen de saTut de
roUs1et' ho=es. La vérité ehrétienne est l'Incarnation dl! Dien. -'-
Elle a été promise, annoncée, accomplie par Dieu Même; nou!! vo;ms
les bîenfe.its de l'Incarnation Dime à mesure que s'accomplissent
{ sous nos regards les prophéties de l'Ancien et du Nouvean Testament.
La vérité chrétienne est un fait divi110 que chaque g6nération peut
appréoier et voir à mesure que l'âme humaine Se régénère et jouit
davantage de ses facultés intellectuellos, .
48. tfIÇ_ J1~l que vo~ considérez comme indispensable
, p~ur votre puissance spirituelle. Peu vous impor-
tait mon salut et le salut des miens; peu vous
importaieIlt mes convictions réelles, vraies ou faus-
ses, puisque vous n'avez même pas daigné e~re
l'examen, La seconde de vos offres en est la con-
firmatfon: la plaœ au cimetière de votre PM'oi8se.
Dans votre propre opinion cette offre ne pouvait
être qu'une dérision. En effet, vous ne ,savez rien
du ciel; .vous ignorez ce qle nous Jevenons au
sortir de ce monde; vous ne savez quand et com-
ment se fait notre jugement, ni par qui, ni sur
quoi; sur l'esprit même, sur l'âm~ ou sur le corps
matériel:-Voùs attendez le Jugement dernier à
la fin du monde matériel; vous enseignez que ce
jugement aura lieu à la ré8urreetion des corpi, c'est-
, à.dire~ lor~que l'âme aura été réunie à la poussière
des tombeaux !
r-- A l'heure d'une de nos plus cruelles épreuves,
lorsque la fièvre décimait notre malheureuse po-
pulation en 1866 et 1867, ~lD de vos plus célèbres
prédicateurs tu cette colonie donnait à ses audi-
' teurs p,,0ur consolation -et pour suprême espérance
( .en la résurrection de ".JhJJlS- Chrùt,· le prftnicT
né d'entre lea morts"- (Apoc 1,5) que la' chose'
serait bien plus .facile pour now;, attendu qu',au
commencement Lieu n'avait rien pour la créa-
49. 12
tion, tandis 'qu'àù del;nier jour il aurait, pour
O 1
la reconst~:ti~n.de' 'nos 'c~rps la poussière d~s
c tom~eaux, (VOIr le Cerneen des 8 et 9 Avnl
1874) ceiteopinion est'dite tirée de Tertullien,
Preuve nouvelle que pour la Vérité Chrétienne,
vos pètes mêmes de l'Eglise ne peuvent pas
être infaillibles_ Nous n'avons qu'un père et
l'
o un maître: Dieu notre'~ "Seigneur J é~tl Christ
J dont la Parole est "la umière venue dans le
" monde pour lUI doÏmer li vie." (Jean 1.) En
f~mdant,toutes' vos éonvictio'ns et tous vos argu
ments de la vérité de vos doctrines sur d'autres
autorités que la Parole du Seignèt.r" vous n'ilte8
pas attentif8 à 8es paroles; VOU8 1'ejetez 8a Loi; car
Il nous le dit formellêinént: " POU8, ne' 'soyez pa8
,,' appelés matb'e, cé u~n.. 8eul e8~ votre' maU,e, le
Chriaf;1:0Ù8, vous ête8 t(JItS irères. Et' votre père
n'appelez .qui que ce 801:t sur la te1"1"e, carull sèiJ!'
eat votre Pè'r~, celui qu(e8{ dans le8 'ciez(i!." Matth.
XXIII, 8, 9.) D'après votre 'doctrine de la Ré
surrection; il est évid,ent que notre dernière place
ne peut être au ciel, mais défiI,lÏtiuéinent de nou
veau sur la terre:, Et il est clàir que vous ne
devez guèl'esvous inquiéter, ~e la dimension de
la terre' alors; si ellesei'a assez vaste pour conte
nir ces milliards, miTIiards de' générations qui se
sont 'suècédé . depuis tarit de' siècles sur noire
".
50. globe, puisqu,e le.l1.~'lllb..~~ des .bienheureux ne doit
se composer, .d)'près.v?~ doct?nes, que du nombre'
de ceux qui pbu!raient :~tre sauvés par l' omnipo.
tance temporelle.et sp~rituelle du Saint Père L.. ~
Les doctrines chrétiennes de la Résurrection et
1
de la . 'de la viè.'sOnt sans contredit. les
sâ,U;teté .
~ plus importantes pour l'humanit.é déchue. Vous
':;t') ~)I ~n ayez .fait 11)1 ~el gâchisq:ue personne presq~
. ~ c~Qit plus au ci~l ni ~ l'enfer; ne sait en quoi
! consis~ la véritahle sainteté de la vie, ni quelles
s~ntie~ .véritables; voies. du' salut. ouvertes par le
S~igneri-~ à' i'hu~ânité. Vous' profitez des ténè·
bres que· vous' a.ve~. répandues sur la terre pour
th,
,
Il f~ie de votr~ plinistère sÇlcerdot~1 le moye~ même,
de votre dominati9n dans le m~mde. Je ne parle
,. ~_ ~ - ..... 1 .. •• ...
rai que de la,mort, du sépl:l~-cret de vos cérémonies
r qe
à ~a port~ dè ~.u~~<: vi,e.. _ seul exemple suffira,
.T .,. je pense, HOll; r~?"e voir les•.c?Il8équenees de votre
doc?,~e à cet· ~ga!.d.,. ~C~1 dont le ~arac·.
tère bien connu d'honorabilité ne saurait laisser
aucun d<:>ute ~ur l~ v~r~cité ~ sa. parol~ me disait:
que .sur s.on 'avis q1.Îe peu. d'in!ltants encore ~vai~. _
rester' en ç~ monde up.
d~ s~. malades, respecta..b~e ,~.
père 'de'f~fuille~; ~21 ~~êtrè fut appelé. A ranj.vé~ ","
du prêtre, il, ~u'é~~~ p'lq,S ~emp~ d'administre! l~i'
viatique. ~,prê!re. -q:e:n voulut ·pas·m?ins. F~I!l~
plir ssn s~j11t:_miI,li~tère. "M ais il )l.e peut,.pl.us.
51. oc,.
14
vous entèndre, ni vous comprendre, lui dit le
·'ilÏ
, médecin, l'homme est mort." Peu importe, ré-
;r
pondit le prêtre, " cela aura toujours une bonne
( influence sur ceux qui restent," et il administra le
viatique au mort. Il croyait ou il ne croyait pas
lùi-même à l'efficacité spirituelle de l'acte accom-
;J pH par ses mains. '1 b'il Y croyait, c'était évidem-
<t ment une profanation; 'il n'y croJait pas, à quoi
sert dès lors l'extrême-onction à cette dernière
h~ure où le mourant les trois quarts dM tëhïPS ne
p~utplus rien comprendre, ni par conséquent se
repentir même mentalement.
Tel est pourtant le chemin du ciel enseigné par
votre Doctrine, et que je devais suivre si j'avais
consenti à reprendre une bonne place sur les
ba.ncs de votre Eglise !
~
lei, Monsieur, pourrait se borner ma réponse, g'il
/ ne s'agissait que de relever l'originalité et l'incon.
1 venance de vos procédés à mon égard. Mais il
s'agii, dans le débat ouvert par vous entre nous, de
IMdeux Eglises, de deux Doctrines, P!étendant
~ J~ltoutes Jeux au droit de l'enseigneme~t de la véri-
té d'après le Saint-Esprit. - Nous ne somines
que les instruments de ces doctrines. Il s'agit, de,
vo~côté,de la pensée et de la. Doctrine de l'Egli..;e
;( ,tholique' Ro aine; et de mon côté, de la pen-
t- sée <le la ouvelle E1lise du Seigneur dont la
..
52. Doctrine est signifiée et appelée dans la Parole,
,. cité 8ainte, ;/"truialem Prouvdle, (üœe"!dant /e
" f)ieu, du Oiel,-parée cOJ~m,e une fiancée QI'lzée poù,.
" 80n mari."" (Apoc: XXI. 2.) O
II
Là Parole est sortie de la bouche dé Jéhovàh
dit formellement tout -l'Ancien Testament-et la
Parole de l'Évangile~ du Royanme a été prononcée
par Notre SeigneUr J ésus-Christ, seule Personne
Divine qui 'jamais ait été vue en ce Monde. En
IJ o~tre touu: faculté .d'intelligence de~ choses d~ la.
I VIè nous VIent du clel et -toute pensee nous VIent
N ~ monde spirituel: Pa;conséquent toute vérité,
toute doctrine de la vérité ne peut nous venir que
de~seul ou de ~~e par l~ou par
la pen~ée du Ciel. "a ParoI donc .est la seule
basede tou'te Doctrineo rétienne.
Drins quel -seI}s nous est·il donné de mieux
comprendre hi"Parole-l Est-ce dans le sens littéral
bu dans le- sens spirituel 1 à qui peut-il être- donné
de mieux comprendre--la Parole 1-Est;.ce à voûs,
- ..qui ohéissez à ce SouveraÏ]i" .Pontife que vous dé
clarez pouvoir seül être inspiré de fEsprit Saint
pour interprêter la Parole d'après le sens littéral t
ou bien est-ce à moi qui étudie œtte Parole d~-a--"
près son (Sens spiritu~ tel qu'il a été révélé à "
53. 16
celui qui déc'lare avoir été choisi par le Seigneur
pour transmettre cette Révélatiol1à Son Église et
qui en donne des preuves irrécusablp.8 jJarscs
œuvres1 telle est la question entre nous; - car on·
ne peut douter qu'il y ait un sens caché, obscur
dans les ~aintes É:critures ct dont nul jllsqu'ici
n'a pu donner une clef d'interprétation sure et
précise Le Seigneur a dit Lui-Même que vien
drait une heure où il ne parlerait plus à ses dis
ciples par similitudes mais ouvertement; et que
ce serait l'heure de son second, Avènement en
Esprit de Vérité; "qu'il nous enven-ait cet Es
" prit qui ne parlera pas de lui-même mais de ce
" qu'il aura entendu; le gloTifiant parce que du
" sien il recevrait et nous l'annoncerait,nous con
"duisant dans toute Vérité:" (Jean XIV, XVI.
En effet le Seigneur n'a p'arlé qu'en paraholes:
"'Il np. leur parlait point sans similitudes." (Matth.
XIII, Marc. IV.) Il Ya dans l'Ancien Testament
commé dans le N ouveau une foule de noms, <le mots
et d'expl~essions qui reviennent pour ainsi dire ~.
sans cesse, et qui ne peuvent évidemment repré- '
senter et signifier que des choses hors de la portl:e
de notre pensée naturelle, puisque souvent même
ils blessent nQS sentiments de justice et nos. con- .
naissances positives des loio de la nature.' Je ne
rappellerai que quelques-uns des faits Bil.>Ïiques.
). '.~
54. La Parole nous enseigne qu'au commencement,
en sortant des mains de, J éhovab, tout était b~
et trèS. bon dans l'homme cornme 110rs de l'homme,
dans tout ~e qui avait été mis sous sa domination;
la terre était alors unEden~ Adam désobéit à
Dieu, il mange du fruit de l'arbre de la science du
bien et du mal, qüi était au milieu cl:.; Paradis, et
tout le genre humain est vo}é, pour sa faute per
sonnelle, à la malédiction éternelle! Caïn tue
son frère Abel; il est défendu de le tuer; il doit
rester errant sur la terre. .Le déluge universel
arrive par suite de la dépravation de toute la pre
mière humanité; Noé seul et sa maison trouvent
grâce devant Jéhovah. Il est ordonné à Noë de '-:," ..
faire, suivant ùes dimensions divinement précisées,
Uli~ arche dans laquelle il entre avec toute sa mai
son, avec une paire de tous les animaux eli {bne
vivante alors sur la terre! L'arche pomtant est à
( peine, je crois, de la dimension ou plus petite que
le Great Ba8tf1'n des Anglais! Alliance est traitée
par Jéhovah avec les restes de l'humanité déchue,
échappée au déluge. Le signe de l'alliance est
que plus il n'y àura de déluge universel, et que le
signe en serait Jénovalt se couvrant d'une nuée 8lt1' la
terrr',et l'arc ne da1Asla nuée! On eût pu croire la ma
lédiction retirée, et l'humanité nouvelle à l.:aJn'Î de
toute chûte ; mais en sortant de l'arche, Noé s'tm·
55. 18
ivre du vitz de sa vigne dans sa tente; sa postéri.té
veut escalader le Ciel, en construisant de briques
la Tour de Babel. Pour les arrêter dans leur
œuvre st~de, Jéhovah leùr reti1'e la l:lTI!Jlte uni·
verselle qu'ils parlaient; et ils se trouv~nt disper.
sés, errants comme Caïn sur la terre,' ne pot;vald
plus s'entendr.e parce que cha~mn parlait une laague
':' différente! Aux jours de Théracb. enfin, Abraham
et son frère Loth sortent d'Ur des Clwldéens, (ce
nom est toujours donné dans la Paro1.e aux plus
grandes aberrations humaines), et ils vont habiter
dans la terre de Canaan.
~
JUElqu'ici, il n'y a pas moyen de rien voir dans
le sens littéral de la Parole, rien qui s'accorde
avec quoique ce soit de nos connaissancEs les plus
élémentaires de la vie naiurelJe. y.. est évi·
delIlIIie t sy~boli- e, c'est-à-dire, .ep:résent~ f et
G:ignifi~f- e choses qu'il faucb..a bi.en que nous
comprenions un jour pour que la Parole de Dieu
J
~soit réellement pour nous la vérité même et~s
toire sainte de l'hualanïté,
Auâ.ouzième chapitre de la Genèse sont men
tionnés des· faits historiques irrécusables, mais la
plupart ineompréhensibles encore. Abl'aham est
le premier qui, à cette époque évidente d'ido1.àtlÏe
univer3elle, invoque de' nou veau Jéhovah et lui
élèVe· un autel. Isaac lui succèà.e; Jacob le
56. :.secOnd des fils de ce ,dernier oLtient les bienfaits
de la primogéniture p'our un plat de lentilles, et il
extorque par'un mensonge les bénédictions d'Isaac
et toutes les bénédictions de Dieu. Evidemment
il y a une raison cachée pour cela. De Jacob
sortent le-s: douze, tribus qui fonnent le reuple
de Dieu, dépositaire de la loi qui doit de'e
nir, avec la Dispensation chrétienne, le moyen
définitif du salut; ~ar il est écrit: Le salut vient
'If dea J,dis. Mais' ~vant 'que nous comrrenion8
Nco~nt ; que d'évènements et de choses incom
préhensibles! I.Je peuple de Dieu doit aller en
Egypte, y habiter dans la meilleure terre, la terre
de Goschen; il dQit y être captif; être retiré de
la captivité d'Egypte;. recevoir dans le désert" la
loi du Sinaï," dans l'appareille plus formidable,
des mains de Moïse. Les deux Tables de la Loi
form~ront j~~ dans <tf'che Sa~
qui doit conduire le peuple de Dieu d'une ma
( nière miraculeuse à la [ossession de la terre de
Canaan, de la terre' sainte! Or, il est évident
pour nous, aujourd'hui, que cette terre n'a jamais
été sainte; ca~ elle étâit habitée par les peuples
et les nations Jes_plusperv.ers.es, et ~ell,emen~ ~er..
~erses que l'ordre c le plus stnct avait eM divme
J ment donné de les exterminer à la façon de 1inter·
dit; ('t que plusieurs fois., pour n'avoir pas obéi à
57. .
;{4
20
ce~ ordre cruel de complète destruction, le peuple
: d~ Di~u a été sévèrement puni par Celui que nous
..' ne pouvons regarder que comme l'Amour même,
.. la Sagesse' même, la Miséricorde infinie; cette
terre n'a pas êté plus sainte pendant sa_~.S;S
.. ' sion par les Juifs; elle a été au contraire le théâtre t
•
.'. de ,t(:>utes les plus horribles profan.~tions reli
gieu~es, de l'abandon du culte de Dieu, du retoUl'
,. à l'idolâtrie même des nations détruites ou expul
. ,.sées de Canaan; elle a été enfin le lieu du supplice
, du Calvaire; et depuis, elle n'a été habitée que
(
' paLles populations le; plus immorales des Temps )
. IDgdernes. Il y a donc une raison secrète, cachée,
W'J '-:'l~11 po~r qu'elle soit' appelée la ter?'e Sainte dans la
. ,1, Parole; ~lle doit représenter et signifier autre
chose que ce que l'histoire nous montre qu'elle a
..été, et qu'elle est encore.
Je n'en finirais pas, Monsieur, si je devais
, vous donner toutes les preuves que la Révéla
tion du sens interne de la Parole, constitue ce
~nement m~ en Esprit Saint qui doit
-nous conduire dans toute vérité, afin que nous
voyons et que nous comprenions ce que signifient
la captivité d'E!l!!pte, et la captivité de Ba!!..ylone;
)
, car en être r~iré et en sortir, constitue d'après la
/_ ..
Parole le premier et le dernier moyen de ce salut
dont le Sejgneur seul est le suprême auteur en
Personne et par sa Parole en Esprit de vérité.
58. èI
Vous êtes libre sanS doute de.croire en une Di
1 - '- ' f'·
1 'vinité' composée de' Trois Personnes Divines de
toute Eternité; vous ête~ libre .même de Croire •
!
[. que l'Esprit Saint ~?nt il est dit: "qu'il n'y, a"vait
1
1 "pas encore Esprit Saint, parèe que Jé,çu8 n'avait
jJIJ..8 encore été glorifié" (Jean YU: 39) vous êtes
libre de croire que l'Esprit Saint est ~ette troisième
. Personne Divine de toute ~ternité; c.ar f~
dans le .sens le plus étendu a toujours été l'apa~
nage ou le privilègë, exclusif dé l'esprit humain..
Nous en avons des preuves innombrables dans
la Parole. Dieu n'a. pas plùs empêché Adam
de commettre' la premi'ère faute, .qu'Il n'em
pêche aujourd'hui de nier Sa, Divinité et Sa
Toute-PUissan~e..pour sal1ver: et q~'Il i n'a. em
pêché les Juifs de.le conduire au Calvaiie et
de l'attacher sur la:- croix. "Remets ton épée
" dans le fou.rreau; dit-il_ à 'Pierre, penses-tu qu~
" je ne puisse avoir plus de douze légions d'anges
" pour m'assister; ne faut-il pàs 'que s'accomplis
." sent les Ecritrires 1 (Matth. XXVI, Jean XVIII.)
" Personne ne m~ ravit mon â.me, .Je la dépose de
" moi"même ~f J~a.i po~voir q.e la d~poser." (Jean.
X.) Vous êtes libre aussi de croire 'que c'est 'cette: _
Troisième Personne D!.~e qui. inspire le Souve- ,.
l • 4 .....
rain Pontife et fait rfufaillibilité de ses décrets)
mais ce contre quoi je proteste solennellement~
59. 22 '
c'es~que. vous prétendiez nvoir le droit. de troubler
la conscience humaine, et par conséquent la paix
du monde,. pour obtenir ce pouvoir te.Eill-0rel sans
leqllel, dites-vous, votre puissan~e spirituelle de
vient nulle pour le bonhem de l'humanité.
Etrange puissance d'Esprit Saint, vous l'avoue
1 re~, que celle qui pour s'éta~lir dans le ~a
} ~oin de la force matérielle du ~ouvoir temporel!
Et 'plus étrange encore est votre argument en fa
veur de l'infaillibilité du papè, à l'encontre de l'au
clC1lUe ojlinion gallicane comme· vous dites, sans
doute pour éviter l'expression d'~ise gal.!.!g.~e :
" Pour,que les mille évêques du monde catholique
" pe se 11 ornpent . pas, dites·vous, il faut que le
l: Saint-Esprit les éclaire tous. .Darne! il a. plus
" tôt fait d'en. édairer un seul: le Pape, Est-ce
" qu'li n'est'pa~ plus facile de. faire jouer juste un
" instrument que de diriger tout un orchestre?"·
• Cet argument est extra.it d'un volumineux manuscrit qu'on m'a
fait parvenir le 18 cpurant, IIoU moment· où j'achevais ma réponse. Il
m'a été dit que c'était vous qui le faisiez courir dans le public-à mon
intention, a·t.il été ajonté. J'ai dû dès lors modifier quelque peu ma
r~ponse, et y a.jouter quelques réflexions suggérées par votre manus
crit; mais il est évident que je ne puis le prEVldre au sérieux s'il n'est
mis- Blltlll.les yeux .du .public d'une fll«on plus ouverte. Le manuscrit
t. n'est pas ligné, et parait destiné seulement à une existence clandes
tine. Vons pourriez nier en avoir même auoune conn~sa.noe; et il
ne serait pas bon pour mOl de m'on servir sans signature responsa.ble
Jl de son origine; car si je ne me trompe" on peut suivant le Jésuitisme
/J. " affirmer ou nier tout deva.nt les hommes, pourvu qu'on ajoute men
J~" t!1-lem.ent: je jure que je dis que la. chose est ainsi." Votre Esprit
Saint sait alors à quoi s'en tenir et la consoience est tranquille! M'ais
60. N'est-ce pas là un blasphème Monsieud malS
il est écrit: "le fruit de leurs pensées viendra
si vous voulez faire imprimer ce manascrit, et m'en envoyer dès A
présent une copie, afin que je puisse faire paraître en même tems la
réfutation des nments dO:Dt vous vous servez our rouver ue
vons avez le droit g.'asseI"V1I' e gouverner e monde au moven e la
1Doctrine Catholique R{)maine. Ultmmontaine, je me bis fort de 'démo-
(
lir votre Babel moderne, pierre après pierre. Je vons offre même de
contribuer pour l'impresBiou de votre manllscrit, dans la proportion'
que vous voudrez--etponrtant ce manuscrit ne me concerne guère,
car il n'est en réalité qu'une diatribe contre le Protestantisme, A.fin
que vous sachiez bien de quel manuscr~t je parle ici, je vais vous
transcrire les titres des qbapitres qu'il contient. Le publicpouiTa
toujours juger du zèle .que vou~ mettez i, trav~,jller pOUl' la gloire du
Seigneur en travaillant pour le pouvoir temporel du Sa.wt-Siège. Le
titre principal de l'ouvrage est: Catholicisme et Protestantisme. Puis
viennent les eubdivisions:
Partie didactique. A un réformé rentré dans le catholicisme.
Toutes les religions sont-elles bonnes? nécessité de la relil,rion.
Toutes les religions ne peuvent pas ~re bonnes. Quelle est la fleule
bonne Religion? Que est le seul vrai christianisme?
CatholiG'isme et ProtestantIsme, Catho~e' et catholiques; Pro-
testantisme et protestants. Jugements d~JY, ~e, et de
. de Jola.-Apostats et convertis.-La majorité des miuistres Pro-
teStâiïtsêSt-elle chrétienne? ~on !--le catholi.9,ue peut-il être libo.
raI? Non! Le Protestant peut-il être libéral? anl. Propager' tE.
vangile est :pour l'Eglise CathQliqne nn droit. TI n'en peut être ainsi
pour le Protestantisme.-De quel côté est l'obscurantisme?
Un mot SRI' la NOlivelle Eglise, et sur Swedenborg. Ce sont des
hommes. sans foi qui nous ont conté des fables.
Montrez-moi que la religion catholique est la meilleure et je l'em·
brasserai volontiers-(nn Protestant Anglais.)
(C'est le plus fort, de tout le manuscrit, et embrasse toutes, les ques-
l tions du catholicisme: villlibilit6, perpétuité, wnité, sCliinteté, cu,tholiciU
et apostolicité.) ~
APPENDICE
, .
Mouvement aatnel religieux dans le catholicisme et dalls le protes-
tantisme.-Concile du Vatican,-Promulgation par l'Arch.. de Paris,
et réflexions, observations, &0. sUr le dogme de l'ImmacUlee et .de 1'lJ:1.-
faillibi lité.
PARTIE .HISTORIQUE
Allemagne.-'1'ous les hauts personnages d'Allemagne pase6s du
Protestantisme au Catholicisme, (pour preuve de la bonté et de la
vérité de:ra Doctrine ultramontaine). "Statistiques. .•
Angleterre.-Retoar de l'Angleterre à la vraie Foi-Prenves pllol: les
S tatistiqnes.. - -
-
Liste des conVerJlions,-Dernières nouvelles, 19 Fév. 1874,
-