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1. QUELQUES NOTES SUR LA CHAPELLE SAINT THOMAS DE BENODET
D’après un acte de RAINAUD, « de genere francus » évêque de Cornouaille ( 1219 – 1245 )
qui n’était pas Breton mais Français, EUDON ou EUDES de FOUESNANT et toute sa famille, ses frères
RIVALLON et ALAIN, ses neveux MORVAN, ROBERT et ses sœurs, EUDES, GRALLON, GUY et DANIEL
fils de GEOFFROY GUY, GRALLON KERSCCOET et son épouse, firent don en 1181 à l’abbaye augustienne
de DAOULAS de toutes les dîmes qu’ils possédaient dans la paroisse de PERGUET.
L’évêque et le chapitre de Cornouaille confirmèrent cette donation qui était faite à condition que les
religieux prieraient pour les bienfaiteurs et se chargeraient du service religieux de BENODET.
Un religieux de DAOULAS desservit longtemps BENODET comme prieur recteur, mais après l’union
des prieurs de l’Abbaye au séminaire des aumôniers de la marine de BREST en 1690, créé par Louis XIV sous la
direction des Jésuites, il semble que le prieur de Bénodet disparut. Il n’est plus question depuis que de recteur de
PERGUET qui était responsable du soin des âmes de Bénodet.
C’est en 1231 que fut donc construite l’église primitive dédiée à Saint THOMAS de CANTERBERY
( Thomas BECKET ), le prélat anglais qui fut victime de la colère de son puissant souverain, HENRI II
PLANTAGENET en 1170.
Cette chapelle seigneuriale ne se composait que d’une nef et était surmontée d’un petit clocher au-dessus
du pignon occidental (cf. Tentative de reconstitution doc 1 et 2 ). En voici la description par le chanoine
ABGRALL dans son livre d’or des églises de BRETAGNE :
« telle qu’on peut la voir aujourd’hui, l’église n’a conservé que les deux travées de l’abside. On y trouve
une précieuse donnée sur notre architecture de la première moitié du XIII ème siècle. De forts pilastres, formés de
groupe de colonnettes, prennent naissance sur un bandeau saillant et sur des cariatides.
Les feuilles des chapiteaux ont toute la souplesse et le galbe élégant de la sculpture gothique primitive ;
les tailloirs, finement moulurés, portent les différents arcs qui soutiennent et découpent les voûtes. L’abside
droite est percée de deux lancettes surmontées d’une rose à six lobes au-dessus de laquelle trois petites têtes
sculptées ont une mitrée et l’autre portant la couronne royale.
Au XV ème siècle, cette chapelle se trouvant insuffisante fut agrandie en longueur. C’est de cette époque
que date également la sacristie actuelle dont le pignon extérieur comporte les armoiries de la famille de
BIDIGNEAU « cesable à l’aigle impérial éployé d’argent et membré de gueules ».
On conserva le petit clocher auquel on ne pouvait parvenir puisqu’il était privé d’escalier. Seul un mât
avec barreaux, semblable à un bâton de perroquet, scellé dans la terre et obliquement placé contre ce clocher
servait d’échelle pour y gravir, ce qui était parfois nécessaire pour remplacer les cordes des cloches.
Le chœur de l’église était formé par les piliers du clocher qui masquait la vue du prêtre aux fidèles dans
la nef (doc.3).
Les comptes rendus du conseil municipal, comme ceux du conseil de fabrique de l’année 1839 font état
de la situation de ruines dans laquelle se trouve la sacristie. Celle-ci était bâtie au sud, entre deux contreforts de
l’église, en contrebas de la toiture, adossé en appentis contre un vitrail dont elle obstruait les trois quarts. De
plus, le plancher était placé à plus d’un mètre cinquante au-dessus du sol du cimetière. Il était donc urgent de la
déplacer.
Mais les finances municipales n’étaient guère importantes, surtout que le 28 mars 1836, une terrible
tempête renversa en partie le clocher de l’église de PERGUET et occasionna des dégâts importants à la toiture de
l’église de Saint Thomas « bâtie sur le rivage même de l’océan ».
Il semble que la sacristie fut reconstruite dans l’endroit même où elle était établie.
Au conseil municipal du 24 février 1869, le Maire expose le projet de reconstruction et d’agrandissement
de l’église. Il propose également d’abattre le rideau d’ormes plantés à l’intérieur du cimetière, pour dégager de la
place pour les futures inhumations et sollicite la vente de ces arbres pour aider aux travaux à venir.
Les travaux débutèrent en 1873 sous la responsabilité de l’architecte départemental BIGOT.
On pensait récupérer le petit clocher, mais celui-ci s’avéra dans un état pitoyable. Les pierres qui le
composaient auraient été transportées dans l’allée du presbytère.
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2. Il semble que les travaux s’éternisèrent puisqu’en 1887 le conseil de fabrique de Bénodet indique
qu’il est urgent de terminer l’église paroissiale. La fabrique propose pour s’assurer de nouvelles ressources,
de mettre en vente au lieu dit « RUZ CONAN » un terrain connu sous le nom de placître de Saint GILLES.
Le conseil municipal approuva cette vente en émettant le vœu que l’acquéreur ne puisse tenir aucun débit de
boissons et que le puits qui se trouve sur le plâcitre soit toujours laissé libre de sorte que les habitants du
quartier puissent y puiser de l’eau.
Extrait « à travers la FRANCE SUR LES PAS DE Thomas BECKET » par F.A BATISSE
Le meurtre de l’archevêque Thomas Becket, dans la cathédrale de Canterbury, le 29 décembre 1170,
fut l’un des plus importants événements de l’histoire médiévale ; son impact fut immense sur l’opinion
publique à l’époque et sur le cours de l’histoire durant les siècles suivants.
La vie de Thomas BECKET ne fut pas ordinaire de 1118 à 1170. Au service de l’archevêque de
Canterbury, il atteignit la dignité d’archidiacre ; puis pendant six années il fut le chancelier d’Henri II Roi
d’Angleterre et selon les vœux de ce dernier, fut finalement nommé archevêque de Canterbury en 1162 . A
ce moment, à cause des dissensions croissantes concernant la juridiction, les différences devinrent de plus en
plus nombreuses entre le roi absolu et l’archevêque qui avait été intronisé pour la sauvegarde des droits de
l’église.
Finalement, l’archevêque fut accusé de trahison, mais il quitta secrètement l’Angleterre pour gagner
la France afin d’en appeler au Pape lui-même en 1164.
L’hostilité ouverte entre le roi et l’archevêque se poursuivit six ans, jusqu’à ce que les deux parties
se réconcilient apparemment en 1170. L’archevêque retourna en Angleterre au début de décembre en 1170.
L’archevêque retourna en Angleterre au début de décembre en 1170, mais avant la fin du mois fut assassiné,
dans sa cathédrale par quatre chevaliers du Roi HENRI II.
Chaque écolier Anglais est très au courant de ces faits historiques. De Chaucer à Elliot, la littérature
anglaise et le théâtre comme le cinéma, ont accordé un intérêt à BECKET.
En France, Saint Thomas de Canterbury fut pendant une longue période l’un des saints le plus
populaire, ainsi qu’il apparaît dans les textes, les peintures, les vitraux, les statues et les monuments dans le
pays.
Les chapelles dédicacées à Saint Thomas existent encore aujourd’hui même en Bretagne, en
Lyonnais et dans le Massif Central.
Les raisons de l’expansion d’une telle renommée réside dans le fait que Thomas Becket séjourna
pendant quinze très importantes années de sa vie.
Il étudia pendant deux années à Paris et y retourna ensuite différentes fois ; la plus grande partie de
sa charge de chancelier du Roi d’Angleterre fut dépensée en Normandie, terre natale de ses parents, durant
son exil il vint souvent dans les pays de Loire, frontières à l’époque de la France et de l’Angleterre, avec
l’espoir d’arriver à résoudre les différents avec le Roi d’Angleterre.
La Bourgogne fut sa terre d’asile de 1164 à 1170 et la cathédrale de SENS servit de modèle à celle
de Canterbury, qui rassemble en un seul monument le mémorial de l’exil et du martyr.
Un autre mémorial fut également édifié tout proche de chez nous, nous voulons parler de la chapelle
de Saint THOMAS, dont le sauvetage fut assuré par les Amis de Saint THOMAS, association présidé
activement par Daniel LE VIOL , que nous devons remercier chaleureusement ( intervention de M. Jean
BOISSEL président du S.I. de Bénodet lors de la visite de l’église St. Thomas ). Chapelle qui figura par la
suite dans le cadre d’autres promenades organisées de main de maître par le président Renan CLORENNEC.
Nous ne saurions abuser plus longtemps de votre attention. La personnalité de Thomas BECKET
mériterait d’être plus amplement exposée et fera sans doute la matière d’une causerie ultérieure plus
détaillée, le Saint ayant grâce à chacun d’entre vous, recouvré sa citoyenneté pour cela GRAND MERCI.
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