Les destinations et marques touristiques n'ont pas toujours la même perspective que les blogueurs voyages. Mais au fond, les besoins sont assez similaires.
Lire l'article original sur le blogue à : http://fredericgonzalo.com/2013/06/04/blogueurs-voyages-et-relationnistes-meme-combat/
2. J’ai eu le plaisir tout récemment de participer
à l’événement TBEX, ou Travel Bloggers
Exchange, qui avait lieu à Toronto. Lors de
cette édition qui a fracassé des records, avec
près de 1,300 participants dont environ
1,000 blogueurs voyages et journalistes, la
programmation était riche en ateliers divers,
soirées de réseautage ainsi que des séances
de speed-dating, ou rencontres minutées,
avec des représentants de destinations
nord-américaines. On y venait donc pour
apprendre, pour se faire des contacts mais
aussi et surtout pour nouer des liens
d’affaires et leads pour d’éventuels voyages
de presse ou partenariats d’affaires. Voici
quelques réflexions glanées au fil de
quelques présentations et discussions à
bâtons rompus lors de l’événement.
3.
Les relationnistes qui travaillent pour des
organismes de gestion de la destination
(OGD, ou en anglais DMO, destination
marketing organizations) ou des marques
touristiques (hôtels, transporteurs, etc.) ont
parfois l’impression que les blogueurs
voyages forment un groupe uniforme, une
meute de sous-journalistes qui recherchent
des voyages gratuits, right? Misère… Alors
bon, que veulent les destinations qui
travaillent avec des blogueurs voyages?
4.
Le premier critère pour une destination ou un
prestataire touristique, c’est d’obtenir du contenu de
qualité. Cela ne veut pas nécessairement dire des
propos toujours dithyrambiques au sujet de
l’expérience, mais au moins une histoire qui raconte
les émotions associées à l’expérience, avec laquelle
d’autres voyageurs pourront s’associer. Que ce soit à
travers les mots choisis, les photos, les vidéos ou les
témoignages recueillis… les blogueurs ont justement
plus de liberté que les journalistes qui, eux, doivent
respecter une ligne éditoriale et d’autres contraintes
liées à leur médium.
5.
Oui, il ne faut pas se le cacher, on travaille avec
des blogueurs en grande partie en raison de leur
réseau d’influence. Cette influence peut être
mesurée par des indicateurs comme le score
Klout, le nombre de fans ou followers sur Twitter,
Pinterest ou Instagram, sans oublier le lectorat de
votre blogue. Cette influence n’est pas qu’à
l’externe, avec un lectorat grand public ou dans
une niche particulière, mais également au sein
même des communautés de blogueurs qui
interagissent et partagent les bons coups (ou
marques à éviter, genre).
6.
Plusieurs relationnistes optent
également pour les blogueurs
voyages pour leur présence multiplateformes, notamment sur les
médias sociaux incluant Facebook,
Twitter, Instagram, Pinterest ou
Youtube, pour ne nommer que
ceux-là. On obtient ainsi une
visibilité accrue et instantanée non
seulement lors de la présence du
blogueur à destination, mais bien
souvent en amont, durant la
préparation et lors des
déplacements en chemin vers
l’endroit dudit voyage.
7.
D’un autre côté, les blogueurs voyages
tendent à penser que toutes les marques
agissent de la même façon, ou alors
qu’ils ont tous les mêmes besoins – du
contenu rédactionnel, right? Ce n’est
évidemment pas le cas, fort
heureusement d’ailleurs. Alors, que
souhaitent les blogueurs dans leur
approche avec les marques touristiques?
8.
Tous les blogueurs que je connais et tous
ceux et celles que j’ai rencontrés lors de TBEX
ont un point en commun: une passion surdimensionnée pour le voyage! Et surtout, le
feu sacré pour raconter les histoires et les
aventures vécues, la gastronomie ou les vues
à couper le souffle, sans parler de ces
moments de bonheur qui arrivent, plus
souvent qu’autrement lorsque rien n’est
prévu au programme et qu’on vit la vie des
gens de la place.
9.
Comme les blogueurs font effectivement
partie d’une communauté de gens passionnés
qui se tient ensemble, une bonne relation
avec un contact vaut bien plus qu’un simple
contrat, aussi bien rémunéré soit-il. En
tissant des liens avec les relationnistes sur le
plan humain lors des divers voyages de
presse mais également pré- et post-voyage,
on peut ensuite référer d’autres blogueurs et
ainsi alimenter une roue favorable pour
toutes les parties impliquées.
10.
Dernier point, mais non le moindre… un voyage gratuit,
une nuitée ou une entrée à votre attrait, est-ce suffisant?
Posons la question différemment: peut-on payer son loyer
ou sa facture d’épicerie avec les souvenirs de son dernier
voyage ou encore avec son score Klout? Bon, d’accord, il
est vrai que les blogueurs vont pouvoir vendre leurs
articles ou photos comme pigiste auprès de publications
spécialisées, mais ces avenues se font rares et bien
souvent peu rémunérées. Alors imaginez lorsque certaines
invitations sont faites auprès de certains blogueurs avec
hôtel inclus et certaines prestations à destination, pas
toutes, et n’incluant pas le billet d’avion pour s’y rendre…
11.
Alors, relationnistes de marques
touristiques vs. blogueurs voyages :
même combat? En fait, plus on creuse,
plus on réalise qu’au fond il y a plus
de points en communs que de
divergences. Encore faut-il clarifier les
attentes d’entrée de jeu. Pour ce faire,
voici quelques éléments de réflexion
que je soumets bien humblement:
12.
En tant que blogueur, vous devez avoir une
niche, un sujet de prédilection ou un angle qui
vous est propre. C’est d’ailleurs ainsi que vous
trouverez un auditoire fidèle au fil du temps. Par
le fait même, les marques ne recherchent pas
forcément un blogueur ayant le plus de lecteurs
mais plutôt celui qui a le plus d’influence ou une
expertise avérée dans une sphère particulière,
par exemple le voyage en solitaire, les boomers
ou les gais et lesbiennes.
13.
Quelles sont les attentes du blogueur face à un
voyage de presse ou une marque touristique?
Obtenir un accès exclusif à des informations ou
expériences privilégiées ou tout simplement se
conformer aux besoins de la destination en
échange d’une rémunération x ? Parallèlement,
que souhaite obtenir la destination de l’invitation
faite au blogueur: un topo familial bien
circonscrit, ou donner libre expression totale afin
d’avoir des contenus différents et uniques?
Définir les attentes permet surtout d’établir s’il y
aura rémunération, ou la totalité des prestations
incluses dans le voyage de presse, par exemple.
14.
Comme l’a mentionné un des
conférenciers, je paraphrase en français
par la nécessité d’avoir du « wifi
partout, tout le temps ». Cette
nécessité, pour la destination,
permettra aux blogueurs de tweeter,
pinstagrammer ou facebooker en temps
réel lors des expériences vécues à
destination. Quant au blogueur, ce n’est
pas un luxe mais bien une nécessité.
Surtout lors du retour à la chambre
d’hôtel à 23h pour aller rédiger un billet
ou partager des photos, et qu’il n’y a
pas de connexion internet…
15.
Dernier point que je me dois de souligner, soit la
nécessité de prévoir du temps libre dans la
programmation des itinéraires lors de voyages de
presse. Une destination qui prévoit des visites
guidées ou d’hôtels du matin au soir ne fait de faveur
à personne, ni les blogueurs invités, ni les attraits et
membres visités. On voudra certainement inclure
quelques visites incontournables, mais justement il
vaut mieux personnaliser en fonction du type de
blogueur invité (voir le point #1, expertise) tout en
insérant des blocs d’heures libres pour vaquer
librement, prendre des photos et aller selon
l’intuition du moment. C’est ainsi que naissent les
plus belles histoires qui façonneront le storytelling de
la marque.
16.
On voit d’ailleurs de nouveaux partenariats entre
blogueurs et marques touristiques qui marquent
une nouvelle étape. Notons par exemple des
compagnies comme Expedia, HouseTrip ou encore
G Adventures qui misent sur des blogueurs pour
générer des contenus fréquents et pertinents pour
leurs auditoires respectifs. D’autres, comme des
marques hôtelières, vont même jusqu’à
embaucher des blogueurs voyages à titre de
consultants pour les aider dans le développement
de nouvelles suites ou autres services à l’attention
de voyageurs selon leur champ d’expertise.
17.
Si vous êtes un blogueur voyage, êtes-vous
d’accord avec les éléments ci-haut abordés?
Sinon, pourquoi? Si vous êtes représentant
d’une destination ou d’une marque
touristique, j’aimerais également avoir votre
feedback sur le sujet. Au plaisir de vous lire
dans la section des commentaires!
Autre lecture intéressante (en anglais): 10
Tips For Working With Travel Bloggers And
Destinations