La succion digitale est depuis longtemps un sujet très
discuté et à ce titre, il suscite des conduites thérapeutiques diverses.
Les médecins, psychiatres, pédiatres, odontologistes ont tenté d’élaborer différentes théories.
les orthodontistes sont les premiers qui ont dénoncé les incidences néfastes de cette habitude.
3. La succion digitale est depuis longtemps un sujet très
discuté et à ce titre, il suscite des conduites thérapeutiques
diverses. Il a fallu attendre la fin du XIX ème siècle pour que
l’on prête quelque attention médicale à la succion du pouce.
Les médecins, psychiatres, pédiatres, odontologistes ont tenté
d’élaborer différentes théories.
les orthodontistes sont les premiers
qui ont dénoncé les incidences néfastes
de cette habitude.
4. La succion est initiée in utero de façon innée, réflexe archaïque
vers la 10eme semaine. A la naissance, c’est le principal moyen de
communication du nouveau-né. Cet acte de succion est
physiologique chez le nourrisson puis chez le petit enfant.
5. On parle alors de «succion nutritive»
Elle correspond à l’allaitement au sein ou au biberon ou à
la combinaison des deux. Elle a un rôle alimentaire .
6. Mais, elle peut être couplée avec un autre
type de succion que l’on appelle « succion non nutritive»
Le petit suce son ou ses doigts (le pouce le plus souvent). normale
pendant les deux premières années . Il recherche souvent la sensation
agréable de la tétée et trouve avec son doigt (ou une tétine) un
substitut au téton maternel surtout si la durée du repas est brève.
7. Le passage non progressif d’une alimentation liquide à
une alimentation solide avant 6 mois, peut déclencher la
succion du doigt pour compenser l’absence de la possibilité
de tétée .
8. La revue de la littérature montre que la succion digitale se
rencontre plus fréquemment chez les enfants allaités
exclusivement au biberon que chez ceux ayant bénéficié de
l’allaitement au sein ou mixte.
9. De plus, il est noté que l’habitude de succion est moindre
chez les enfants qui sont allaités au sein sur une longue durée
(11 mois).
10. La succion de la tétine n’aurait aucun effet réducteur
sur la succion du pouce. Et en grandissant, certains
enfants abandonnent la tétine pour le pouce.
11. Pendant la période 2-5 ans, l’enfant poursuit son éveil au
monde extérieur mais il conserve cette habitude de succion en
lui donnant souvent un rôle hédonique qui compense la
fatigue et qui rassure.
Ce comportement est encore normal
Le besoin de succion doit cependant s’estomper avec la
maturation progressive du système nerveux et la capacité à
communiquer.
Cela correspond à la disparition progressive du réflexe
primaire de succion
12. De 6 à 12 ans, la persistance de la succion peut être le signe
d’immaturité affective et/ou d’un comportement émotif.
Il convient alors de s’interroger sur le comportement
de l’enfant
Y-a-t-il prédisposition à la fatigue,
frustration ou manque d’affection, ennui,
naissance d’un petit frère, mimétisme, maladie,
hospitalisation, maternité tardive, difficultés familiales,
ou tout simplement pérennisation d’une simple habitude ?
13. Il peut exister des signes associés : sommeil agité,
problèmes scolaires .
L’anamnèse, à ce stade, doit nous permettre de discerner si
cette succion est dite « à vide »
c’est à dire une simple habitude
ou bien si elle est l’expression du psychisme perturbé
de l’enfant.
14. La plupart des auteurs s’accordent à dire que
« toute succion après l’âge de 5 ans est
considérée comme anormale ».
15. Le pouce est posé sur la langue qui s’enroule autour. La pulpe
est dirigée vers le haut, l’index se plaçant alors sur le nez.
17. Si c’est l’index qui est choisi, la pulpe peut-être dirigée
soit en haut soit en bas.
18.
19. D’autres habitudes peuvent accompagner la succion :
• caresser le lobe de l’oreille ou le Nez
• prendre une mèche de cheveux
• sucer avec un chiffon (doudou) ou une peluche qui est, en même
temps, en contact avec la lèvre supérieure ou le nez.
20. Ce n’est pas avant l’âge de 2-3 ans que les anomalies
apparaissent .
la période sensible est celle de la permutation entre
incisives temporaires et incisives permanentes.
Il faut aussi tenir compte d’une éventuelle
dysmorphose basale qui peut s’affirmer au cours
de la croissance et sur laquelle le pouce a peu
d’influence.
21. sur la denture
Tous les suceurs de pouce ne développent pas
forcément de malocclusion.
La déformation dépend de :
l’intensité
la pression
la fréquence
la durée
Le choix du doigt ou des doigts
La position intra-buccale.
22. sur la denture
dans le sens sagittal, on note une Vestibulo-version
des incisives maxillaires avec ou sans diastème,
une linguo-version des incisives mandibulaires
suivant l’appui des doigts.
23. sur la denture
le sens vertical : une béance plus ou moins
importante associant une interposition linguale.
24. Le sens transversal est, de ce fait, souvent insuffisant. Il est
cependant difficile de faire la part des choses entre une voûte
palatine naturellement profonde et une déformation due
à la succion du pouce.
Ce sont les procès alvéolaires qui subissent l’influence et c’est
leur direction de croissance qui est modifiée
interposition d’un doigt sur la droite
créant une béance et un articulé
latéral inversé à droite
sur la denture
25. Un autre effet délétère réside dans le fait que l’enfant
continue à déglutir sur le mode primaire, le pouce étant
posé sur la langue. Il n’y a pas ainsi possibilité d’acquisition
d’une déglutition de type adulte.
26. La langue conserve une posture basse de succion –
déglutition et ne remplit pas son rôle de stimulateur de la
croissance maxillaire dans la mesure où elle n’est jamais
plaquée sur la voûte palatine.
27. sur les doigts
Un des signes de la succion du doigt et qui disparaît
dans les mois qui suivent l’arrêt est la présence d’un
cal sur le doigt concerné.
28. sur les doigts
Le doigt peut, ainsi, subir une déformation importante
29. D’une façon générale, il s’agit de déterminer si l’indication
d’arrêt de succion du doigt se justifie ou non
S’il n’existe aucune
déformation
dentomaxillaire,
l’obligation d’arrêt n’a
pas lieu d’être.
Cependant, si la succion
persiste au-delà de 15-
20 ans, il serait
judicieux de diriger le
patient vers un
psychiatre.
Une succion « surveillée »
peut être favorable
pour solliciter la
croissance maxillaire chez
un enfant qui initie
une Cl III.
30. En première intention, Il faut motiver l’arrêt de la
succion sans appareillage.
Le premier rendez-vous
• Qui est demandeur de l’arrêt du pouce, les parents ou l’enfant ?
• Le patient est-il intéressé ou passif, sous l’influence parentale ou
est-il en opposition contre l’autorité ?
• Les questions seront posées à l’enfant en Priorité
• Il faut lui faire comprendre qu’il décidera seul d’arrêter la succion
de son doigt
31. S’il est d’accord, une méthode en deux temps lui est
alors proposée :
Le 1er temps
arrêter la journée et continuer à sucer
le doigt la nuit
32. À la maison
il peut jouer avec une petite balle
qu’il a toujours dans sa poche, pour occuper
ses mains ou bien emboiter deux éléments
de jeu de construction.
l’ajout de vernis amer permet
de rendre «conscient» un geste
devenu «inconscient».
Il est possible de dessiner un visage familier
(ami, personnage de dessin animé…) sur le
ou les doigts concernés avec un feutre qui
résiste à l’eau. Ceci pour dire que le doigt
n’aime pas aller dans la bouche car il a peur
du noir.
33. « Parmi toutes ces propositions, il reste toujours libre de son choix »
Nous pouvons le revoir un mois après et dans tous les cas , il
convient de féliciter l’enfant pour le conforter ou pour
l’encourager à poursuivre l’arrêt de cette mauvaise habitude.
34. Puis le 2eme temps doit commencer
pendant une période de vacances pour pallier
l’endormissement difficile.
il est recommandé de coudre un
gant de toilette après la manche du
pyjama.
Les doigts ne sont pas prisonniers
mais le contact du tissu permet
l’évitement.
Si la succion est accompagnée d’un
doudou, il faut le supprimer.
C’est une étape délicate qui
nécessite l’aide des parents mais
c’est l’enfant qui, consentant,
remet le doudou à sa maman .
Là, c’est une première victoire.
35. Il peut aussi être proposé à l’enfant, un appareil
d’éducation fonctionnelle qui non seulement ne permet
plus de sucer son doigt mais qui associe la correction des
anomalies fonctionnelles .
38. ECRANS BUCCAUX (enfant de 4 à 8 ans)
Ecran buccal avec butée
Recommandé dans les cas où la
mâchoire inférieure est en
position postérieure
39. à partir de 9-10 ans
il est possible de mettre en place
une grille « anti-pouce »
mais toujours en accord avec le patient en lui
précisant selon ces termes :
« ce n’est pas une punition mais c’est une aide »
40. il est important de corriger, conjointement ou dans
une seconde phase, le sens transversal et vertical
ainsi que les troubles fonctionnels toujours associés
(persistance d’une déglutition primaire, dysfonction
de la posture linguale).
Plaque amovible d’expansion
44. Cas clinique 2 :
3 mois après l’arrêt de la
succion du pouce, il n’y a
plus d’infraclusie.
45. Cas clinique 3 :
patiente V.D.
Motif de la consultation : succion du pouce.
Diagnostic : Classe II division 1 avec proalvéolie supérieure,
diastème inter incisif, et béance antérieure de canine à canine.
46.
47. Plan de traitement : interception de 8 mois avec un
Quadhelix à bras antérieur , suivi d’un traitement multi
bague de courte durée .
48.
49. La succion digitale, nécessaire à l’équilibre du petit,
devient pathologique au-delà de l’âge de 5 ans.
si lors de la première consultation, l’enfant est
totalement passif et ne montre aucune envie d’arrêter
malgré nos propositions d’aide, il est préférable de revoir
ce jeune patient 6 mois à un an plus tard.