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CHU de TIZI OUZOU                                                  Faculté de Médecine
Service de Pédiatrie du Pr Bensaadi                                Module de Pédiatrie
Dr Chalah



           MALNUTRITION PROTEINO-ENERGETIQUE

I/ INTRODUCTION :

 1/ Définition :
      La malnutrition protéino-énergétique (MPE) est liée à une carence en protéines et en
énergie, associée à d’autres carences en particulier en vitamines et en oligo-éléments
(pathologie multicarentielle).
     La MPE survient lorsque les besoins alimentaires quantitatifs et/ou qualitatifs ne sont pas
assurés. On distingue :
    - MPE primaire : secondaire à une alimentation inadéquate
    - MPE secondaire : secondaire à des pathologies diverses (digestives, infectieuses, …)

 2/ Intérêt :
    - Fréquence :
           • a nettement diminuée en Algérie
           • touche 40% des enfants de moins de 5 ans dans les pays en développement
    - Prévention :
           • au niveau des PMI : éducation nutritionnelle des mères = encourager
              l’allaitement maternel
           • lutter contre les maladies diarrhéïques

II/ PHYSIOPATHOLOGIE :
   A été surtout étudiée dans les formes sévères .
A/ Composition corporelle :

  1/ Organes :
        Il y a une perte des tissus qui affecte tous les organes mais pas dans les mêmes
proportions :
    - Masse grasse : réduite surtout dans le marasme
    - Masse maigre : diminuée dans le marasme et le Kwashiorkor, affectant surtout le
       muscle dont la masse peut diminuer de moitié
    - Foie : stéatose hépatique : le foie est infiltré de graisses, signe précoce, caractéristique
       du kwashiorkor. La synthèse protéique est diminuée
    - Paroi intestinale : atrophie d’importance variable. Elle porte sur la muqueuse dont la
       surface d’absorption est réduite, notamment la bordure en brosse des villosités où se
       trouvent le matériel enzymatique, tandis que les cryptes sont relativement épargnées.
       Conséquence : malabsorption intestinale
    - Cerveau : le poids est diminué, mais proportionnellement moins que les autres organes
       (chez le malnutri 20% du poids du corps, enfant non malnutri 9%)
    - Pancréas : atrophie pancréas exocrine, baisse de l’activité enzymatique
    - Rein : diminution de la filtration glomérulaire, perte du pouvoir de concentration des
       urines




                                              1/10
B/ Eau et électrolytes :
   - Augmentation de l’eau corporelle totale : le compartiment extra cellulaire est
      augmenté, ainsi que les volumes sanguines et plasmatiques : aussi bien dans le
      marasme que dans le kwashiorkor on observe une augmentation de l’eau totale et du
      sodium total avec une diminution du potassium total. Ces changements sont liées à
      une altération cellulaire : la perméabilité aux électrolytes ainsi que l’activité de la
      pompe à sodium sont augmentés
   - Sodium total : est augmenté, malgré la tendance à l’hyponatrémie (par hémodilution)
   - Potassium total : est toujours diminué (kaliopénie)
   - Diminution du magnésium, du calcium et du phosphore

C/ Fonctions :

1/ Réaction contre l’infection :
  La fonction immunitaire est déprimée dans la malnutrition sévère :
   - surtout l’immunité cellulaire : diminution du taux de lymphocytes T
   - l’immunité humorale est affectée de façon moins constante : diminution des IgA, G,
       M, du complément C, la production des AC, de l’activité phagocytaire des
       polynucléaires et des macrophages

2/ Fonction digestive :
   - La stéatose hépatique précède l’œdème dans le kwashiorkor. Elle est due à un trouble
      de la synthèse des apolipoprotéines β nécessaires à l’excrétion des triglycérides du
      foie vers le sang
   - Diminution de l’activité enzymatique intestinale : responsable d’une malabsorption
      modérée
   - Motilité intestinale diminuée : diminution du métabolisme intestinal

3/ Métabolisme :
   - Œdème :
         • hypoalbuminémie essentiellement
         • augmentation de la réabsorption tubulaire de Na et d’eau
   - Métabolisme énergétique : la dépense énergétique est diminuée dans la malnutrition
      sévère avec dysrégulation thermique, tendance à l’hypoglycémie
   - Métabolisme protéique : le muscle est le principal réservoir des protéines, l’organisme
      malnutri puise dans les protéines musculaires pour fournir aux organes les acides
      aminés. La synthèse des protéines (et de l’albumine) est diminuée

4/ Fonction endocrinienne :
   - Diminution de la concentration plasmatique de l’insuline
   - Taux de cortisol et de l’hormone de croissance augmentés
   - Taux des hormones thyroïdiennes diminués

5/ Autres carences :
   - Déficit en électrolytes : potassium, calcium, magnésium, phosphore
   - Anémie ± sévère, déficit en transferrine
   - Carence en acide folique, zinc, cuivre, vitamines liposolubles (A, D, E, K)




                                            2/10
III/ ETIOPATHOGENIE :

   La malnutrition recouvre deux processus qui peuvent se développer simultanément ou à la
suite l’un de l’autre et qui conduisent au marasme, au kwashiorkor ou au kwashiorkor
marastique. Cependant le passage d’une forme à l’autre est possible. Le facteur limitant est :
    - dans le kwashiorkor : une carence en protéines
    - dans le marasme : un apport alimentaire en énergie insuffisant
    La carence en protéines déprime la synthèse hépatique d’albumine et de βapolipoprotéines
d’où la stéatose hépatique et l’hypoalbuminémie.
      Le kwashiorkor se développe généralement la 2 ème année, quand l’enfant reçoit une
alimentation de complément pauvre en protéines, alors que le marasme apparaît plus tôt.
   L’apparition du kwashiorkor est rapide, les infections étant un facteur déclenchant.
     Le marasme s’installe plus lentement sur le mode chronique souvent après une longue
histoire de diarrhées à répétition.
    Des facteurs individuels et d’environnement (habitudes, modes alimentaires) interviennent
dans la survenue des différentes formes cliniques (ex : alimentation de sevrage pauvre en
protéines …). Les infections répétées dans les conditions socio-économiques défavorables
favorisent le passage vers les formes sévères.

IV/ DIAGNOSTIC POSITIF :

  1/ Définitions :
    On parle de MPE lorsque le poids est inférieur au P3 es courbes de Stuart et Mérédith (ou
inférieur à – 2 Ecarts Types)
   On parle de retard statural lorsque la taille est inférieure au P3 (ou < à 2 ET) ou de plus de
8% par rapport à la moyenne pour l’âge.

 2/ Classification :

  a- Classification de GOMEZ :
     Basée sur la mesure du poids et de l’âge

        Poids par rapport à l’âge : exprimé en                      Degré de sévérité
     pourcentage de la médiane de référence P 50
                     90 – 100%                                           Normal
             75 – 89% (déficit 10 – 25%)                     Stade I ou Malnutrition légère
            60 – 74% (déficit 26 – 40%=                    Stade II ou Malnutrition modérée
               < à 60% (déficit > 40%)                      Stade III ou Malnutrition sévère

Inconvénients : ne tient pas compte des formes avec oedèmes, ne tient pas compte de la taille.

  b- Classification de Wellcome :

   Poids par rapport à l’âge, exprimé en         Présence d’oedèmes       Absence d’oedèmes
  pourcentage de la médiane de fréquence
                    P50
       60 – 80% (déficit 20 – 40%)                   Kwashiorkor             Sous nutrition
          < 60% (déficit > 40%)                      Kwashiorkor               Marasme
                                                      marastique




                                              3/10
Inconvénients : ne tient pas compte de la taille




  c- Classification de Waterloo :
    Repose sur 2 indicateurs : taille/âge et poids/taille

      Degré de sévérité MPE                  Poids/Taille            Taille/Age
             Normal                          90 – 120%               95 à 110%
       MPE légère (stade I)                   80 à 89%                90 à 94%
      MPE modérée (stade II)                  70 à 79%                85 à 89%
      MPE sévère (stade III)                   < 70%                   < 85%

  Stade I : MPE aiguë      Stade II et III : MPE chronique
  Inconvénients : ne tient pas compte de l’œdème

Au total : En pratique combiner les classification de GMOEZ, WATERLOO et WELCOME

  d- Etudes longitudinales :
     Chez le nourrisson et le petit enfant la courbe de croissance établie en PMI permet un
  dépistage précoce des MPE. On considère qu’il y a une cassure de la courbe pondérale
  lorsqu ‘elle a franchit 2 couloirs vers le bas.
  (Autres courbes (0-5 ans) du National Center of Health Statistic (NCHS) – OMS)

 3/ Formes cliniques :
  3-1- Marasme :
     a- Définition :
      Perte importante du poids et retard statural :
    - déficit pondéral supérieur à 40% sans oedèmes
    - déficit poids/taille inférieur à 70% (stade III de Waterloo)

    b- Signes cliniques :
   - Age : surtout la 1ère année (6 à 18 mois)
   - Aspect général : maigreur impressionnante
          • émaciation extrême due à la fente de muscles et de la graisse sous cutanée,
               disparition du panicule adipeux
          • joues creusées par la disparition des boules de Bichat : aspect ridé, petit vieux
          • replis flasques sur les membres côtes saillantes, paroi abdominale mince
          • distension abdominale
   - Amyotrophie : disparition des masses musculaires, périmètre brachial diminué
   - Troubles du comportement : nourrisson apathique, triste, anxieux ; appétit conservé
       mais il ne tolère que des petites quantités et vomit fréquemment (rarement anorexique)
   - Hypothermie, rythme cardiaque et TA abaissés
   - Pas de troubles cutanés ou des phanères majeurs : cheveux sec et fins, clairsemés,
       peau sèche, amincie (parfois lanugo)
   - Troubles digestifs : diarrhée, vomissements

    c- Examens complémentaires :
   - Anémie microcytaire hypochrome
   - Peu de perturbations biologiques dans le marasme :


                                               4/10
• légère baisse des protides totaux, du taux d’albumine
          • hypoglycémie dans les formes sévères
          • peu de perturbations de l’ionogramme sanguin
   -   Radio du squelette : ostéoporose, retard âge osseux

    d- Etiologies :
      Le marasme résulte d’un déficit énergétique prolongé : sous alimentation, pathologies
    digestives chroniques, infections sévères et prolongées

 3-2- Kwashiorkor :
    a- Définition :
       Se définit par un déficit pondéral et statural associé à des oedèmes de carence :
       déficit pondéral de 20 à 40% avec oedèmes.
     La présence des oedèmes maque en partie le déficit. Le retard statural est peu important
au début de la maladie.

    b- Signes cliniques :
   - Age : 10 à 24 mois (déclenché par le sevrage)
   - Oedèmes : signe caractéristique du kwashiorkor :
           • parfois discret : œdème péri orbitaire
           • à rechercher systématiquement au niveau des jambes, chevilles, dos du pied et
               de la main : oedèmes blancs, indolores (signe du godet)
           • parfois œdème important, généralisé
           • les oedèmes des séreuses (ascite sont rares)
           Ces oedèmes masquent le déficit pondéral réel
   - Amyotrophie importante maquée par l’œdème
   - Troubles du comportement :
           • anorexie : symptôme majeur (qui signe l’entrée dans la malnutrition sévère)
           • enfant apathique, craintif, triste, irritable parfois indifférent
           Le retour du sourire puis de l’appétit signeront au cours du traitement le début de
           la guérison
   - Signes digestifs :
           • hépatomégalie (variable d’un enfant à un autre): foie lisse, régulier, souvent
               mou (sub ictère : signe tardif témoigne dans formes sévères d’une défaillance
               hépato-cellulaire)
           • distension abdominale importante : (due à l’hypokaliémie et d’origine gazeuse
               en relation avec la prolifération bactérienne de l’intestin grêle)
           • diarrhée très fréquente : causes infectieuses, causes nutritionnelles =
               intolérance alimentaire secondaires à l’atrophie villositaire
           • vomissements post prandiaux
           • déshydratation parfois difficile à évaluer cliniquement
   - Lésions dermatologiques : les lésions cutanées sont l’apanage du kwashiorkor et
       varient d’un cas à l’autre (sont réversibles après guérison)
           • hypopigmentation : diffuse en en plaques (peut coexister avec des zones
               d’hyperpigmentation)
           • zones d’hyperpigmentation : siège parfois d’une desquamation
           • sécheresse de la peau, mince, ridée, craquelée, crevassée, siège d’ulcères
               parfois de lésions purpuriques
           • fissures au niveau des lèvres, derrière les oreilles, plis de flexion, orifices
               naturels


                                            5/10
•  au niveau des muqueuses : muguet, langue dépapillée
           •  phanères : cheveux fins, raides, cassants, décolorés (couleur rouge en Afrique
              noire), cils très longs incurvés, perte de sourcils, ongles striés et cassants, fin
              duvet au niveau du corps
   -   Autres signes :
          • hypothermie fréquente
          • pâleur cutanéo-muqueuse
          • hypotonie musculaire

    c- Examens complémentaires :
   - Hypoprotidémie importante : signe constant et précoce, moins de 50 g/l avec
       hypoalbuminémie marquée moins de 20 g/l
   - Anémie carentielle parfois importante : microcytaire hypochrome (carence en fer, et
       aussi en acide folique, vitamine B12
   - Lipides totaix, cholestérol, triglycérides : diminués
   - Modification hydro-électrolytiques :
          • hypokaliémie : constante, parfois très importante
          • hyponatrémie (de dilution car capital sodé total augmenté)
          • hypochlorémie
   - Glycémie abaissée
   - Hypocalcémie, hypophosphorémie, hypomangnésémie, phosphatases alcalines basses
   - Gammaglobulines souvent augmentées (infections répétées)
   - Autres examens (à faire systématiquement)
          • IDR à la tuberculine : habituellement négative
          • ECB des urines
          • Clinitest des selles en cas de diarrhée : recherche intolérance aux sucres
          • Parasitologie des selles
          • Radio du poignet : ostéoporose (ICD diminué)
          • Téléthorax : rechercher une pneumonie, une tuberculose (peu bruyants dans le
               kwashiorkor)

     d- Causes :
         Le kwashiorkor résulte d’une insuffisance d’apport protidique isolée ou prédominante
à laquelle s’associe d’autres carences (vitamines, ologoéléments).
          C’est un problème nutritionnel majeur dans certains pays (Afrique noir, Asie, …) où
le sevrage souvent brutal est suivi d’une alimentation pauvre en protéines.
        En Algérie le kwashiorkor est essentiellement en rapport avec :
    - des causes digestives : maladie coeliaque, intolérance aux protéines bovines, diarrhées
        répétées et prolongées (diarrhées rebelles), atteintes hépatiques : cirrhoses, cholestases
    - des causes infectieuses sévères et prolongées : kala azar, tuberculose, …

 3-3- Kwashiorkor marastique :
   - Définition : cette forme clinique de malnutrition sévère associe les caractéristiques
       cliniques du marasme et du kwashiorkor :
           • déficit pondéral > à 40% avec des oedèmes
           • stade III de Waterloo : retard de croissance sévère à la fois pondéral (< 70%) et
               statural < 85%
   - Signes cliniques : associe en dehors de la présence d’oedèmes une perte des tissus
       musculaires et du panicule adipeux, des lésions cutanées (signes communs au
       kwashiorkor et au marasme)


                                              6/10
-   Causes :
          • il peut succéder à un marasme après un sevrage brutal
          • soit au cours d’un kwashiorkor la survenue d’une maladie infectieuse sévère
              conduit à un kwashiorkor marastique

 3-4- Formes modérées :
   Ce sont les plus fréquentes en Algérie
   - Définition : déficit pondéral modérée (hypotrophie du nourrisson) ; stade I (déficit
       pondéral de 10 à 25%), stade II (déficit pondéral de 25 à 40%)
   - Examen clinique : présence de signes de malnutrition modérée
   - Causes :
          • interrogatoire : préciser régime depuis la naissance, absence d’allaitement
              maternel, sevrage incorrect ou tardif
          • pathologie digestive, infectieuses ou autres
   - Peut évoluer vers une forme sévère en absence de prise en charge


V/ DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :

 Les états de malnutrition protéino-énergétiques peuvent être dus à une insuffisance d’apport
        alimentaire (MPE proprement dite) mais les mêmes tableaux cliniques peuvent être
        la conséquence d’autres étiologies.

1/ Carences d’apport :
   - Cause prédominante dans les pays en développement
   - En Algérie la MPE principalement des formes modérées se rencontrent chez les
      enfants nourris au lait artificiel, non diversifié correctement
          • sevrage tardif, régime de type adulte carencé en protéines animales
          • régimes lactofarineux, mauvaise reconstitution des laits, diversification tardive
          • petit poids de naissance : régime inadapté

2/ MPE secondaires :
   - Causes digestives :
         • maladie coeliaque et autres étiologies de diarrhée chronique
         • intolérances alimentaires : aux sucres, allergie aux protéines bovines
         • diarrhée aiguë répétée et prolongée
         • mucoviscidose
   - Causes hépatiques : cirrhose, cholestases
   - Causes infectieuses : sévères et chroniques : tuberculose, leishmaniose viscérale, ..
   - Causes rénales : glomérulopathies chroniqus, uropathies malformatives
   - Déficits immunitaires
   - Affections chroniques : encéphalopathies chroniques, cardiopathies congénitales, ..


IV/ TRAITEMENT :
 1/ Principes généraux :
    - Etablir la sévérité de la MPE : classer le cas
    - Critères d’admission à l’hôpital (avec sa mère) d’une MPE sévère :
           • anorexie persistante
           • vomissements et/ou diarrhées répétées



                                            7/10
• déshydratation aiguë, anémie sévère
          • troubles de la conscience, signes de choc, défaillance cardiaque
   -   Rechercher l’étiologie ou une pathologie associée



 Le traitement comporte trois (03) phases :
   - Phase d’entretien (2 à 7 jours) : traitement des complications et des problèmes vitaux,
        introduction du régime d’entretien
   - Phase de récupération (4 à 6 semaines) : alimentation riche en énergie et en protéines
        qui se traduit par une reprise de la croissance
   - Phase de suivi et de prévention (sur 2 ans) : prévenir une éventuelle rechute

  2/ Traitement de la MPE sévère :
  Du fait des perturbations de la fonction digestive, hépatique et des troubles métaboliques,
l’enfant malnutri ne peut tolérer des apports normaux en protéines, graisses et en sodium. Le
régime sera pauvre en ces nutriments et riche en glucides.

 a- 1ère étape : Phase d’entretien
  Réalimentation vise à couvrir les besoins d’entretien
   - Protéines : 1,5 à 2 g/kg/24H
   - Eau : 80 – 100 ml/kg/24 H (à réduite à 80 ml/kg/24 H si oedèmes importants)
   - Calories : 80 cal/kg/24 H
Préparations :
   - lait adapté ou lait entier ou lait de régime (NUTRAMIGEN- PREGESTEMIL) : si
       intolérance secondaires aux sucres, IPLV, …
   - farines : hyperprotidique sans gluten et sans lait (VEGELOE, …) ou normoprotidique
       sans gluten et sans lait
Formule lactée de réalimentation pour la phase d’entretien en fonction du type de lait utilisé :
                  Produits             Lait en poudre entier      Lait en poudre
                                                                      écrémé
                    Lait                        35 g                    25 g
                   Sucre                       100 g                   100 g
               Huile végétale                   20 g                    30 g
               Cl Potassium                      1g                      1g
               Cl Magnésium                    0,5 g                    0,5 g
                    Eau                 Ajouter la quantité      Faire un litre de
                                          nécessaire pour             solution

Correction des déficits minéraux et vitaminiques :
   - vitamine D : 200 000 U (5 mg) en IM , 1 seule injection
   - vitamine K1 : 1 mg/kg/24 H pendant 3 jours en IM
   - Calcium : 100 mg/kg/24 H
   - Potassium : 5 Meq/kg/24 H
   - Fer : 5 à 10 mg/kg/24 H (à différer de 2 semaines) pour une durée de 3 mois
   - Acide folique : 5 à 10 mg/kg/24 H
   - Vitamine B12 : 1 ampoule 500 µg en IM
   - Vitamine A : 100 000 U/kg, 2 jours de suite
   - Zinc : 0,5 ml/kg en IV lente en une fois
   - Magnésium : 0,5 ml/kg/24 H en IV lente, une seule fois
   - Autres : solutions polyvitaminées



                                             8/10
Modalités :
   La solution de réalimentation est donnée en petites quantités réparties dans le nycthémère :
toutes les heures ou toutes les 2 heures, même la nuit à l’aide d’une tasse munie d’une
soucoupe (le surplus rejeté par l’enfant est recueilli dans la soucoupe et donné à nouveau de
façon à ce que l’enfant reçoive la dose exacte dont il a besoin (le biberon est proscrit)

 ♦ Soit une sonde nasogastrique au début si anorexie totale soit alimentation entérale à débit
constant dans les formes graves compliquées avec maintien de l’allaitement maternel si enfant
allaité au sein

Evolution de la phase d’entretien :

   -    Marasme : la courbe de poids devient rapidement stationnaire
   -    Kwashiorkor : la courbe de poids diminue d’abord en raison de la fonte des oedèmes
        puis se stabilise progressivement en 3 à 4 jours
   -    La phase d’entretien peut être considérée comme achevée quand l’enfant retrouve son
        appétit et la courbe de poids se stabilise. L’enfant sourit et réclame à manger : on peut
        initier la phase de récupération

 b- Phase de récupération :
    Débute dès que l’enfant a de l’appétit et que sa courbe de pois est stable.

Préparation :
Formule lactée plus riche en énergie et en protéines
Lait adapté ou lait entier ou de régime, farine hyperprotidique en particulier

                               2ème semaine             3ème semaine
           Protides             3 g/kg/24 H              4 g/kg/24 H
           Calories      100 à 130 Kcal/kg/24 H       150 Kcal/kg/24 H
             Eau          100 à 150 ml/kg/24 H      100 – 200 ml/kg/24 H
Protéines : 10% de ration calorique     Calories : minimum 130 Kcal/kg/24 H

Formule de réalimentation pour la phase de récupération en fonction du type de lait utilisé :

           Produits          Lait en poudre entier       Lait en poudre écrémé
              Lait                     110 g                        80 g
             Sucre                      50 g                        50 g
        Huile végétale                  30 g                        60 g
       Cl de Potassium                   1g                          1g
       Cl de Magnésium                 0,5 g                        0,5 g
              Eau              Ajouter la quantité           Faire un litre de
                                 suffisante pour                  solution
En complément de la réalimentation, encourager la mère à allaiter son enfant

 Evolution de la phase de récupération :
  - Durée en moyenne : 4 à 6 semaines
  - Gain de poids : doit être supérieur à 10 g/kg/24H (normalement de 10 à 20 g/kg/24 H)
  - La sortie de l’enfant est envisagée quand :
         • Poids/taille a atteint 90% de la valeur de référence (P 50)
         • L’enfant mange le repas préparé par sa mère
         • Toutes les carences nutritionnelles sont traitées



                                              9/10
• Education nutritionnelle de la mère terminée
Quand l’enfant aura atteint un poids normal pour la taille : diminuer l’apport calorique à 110 –
120 cal/kg/24 H

 c- Surveillance :
   - Poids mesuré chaque jour
   - FC, FR, température, état d’hydratation
   - Régime : volumes intégrés inscrits sur feuille de surveillance
   - Recherche de complications : métaboliques (hypokaliémie,                   hypoglycémie,
      hyponatrémie), infection, insuffisance cardiaque

 d- Traitement des complications :
   - Déshydratation aiguë (souvent hyponatrémique) : réhydratation de préférence per os
      ou IV sur 48 H sinon risque d’insuffisance cardiaque. Solution SRO : réduire au tiers
      la solution OMS afin d’obtenir une concentration de Na de 60 Meq/l au lieu de 90
      Meq/l (2/3 du sachet dans un litre d’eau)
   - En cas de diarrhée : donner 50 à100 ml de SRO après chaque selle diarrhéique
   - Anémie sévère : en cas d’Hb < 5 g/dl = 10 ml/kg de culot globulaire sur 3 heures
   - Infection (non systématique): antibiothérapie adaptée à la localisation
   - Hypoglycémie (signes : hypothermie, léthargie, troubles de la conscience) : 50 ml de
      SGH à 10% par voie intraveineuse ou par sonde gastrique
   - Insuffisance cardiaque : en cas de surcharge hydrique et énergétique dans la phase
      d’entretien (traitement diurétique surtout Furosémide, Digoxine : prudence car risque
      troubles du rythme)

 3/ Traitement des MPE modérées :
      L’anorexie est rare : la réalimentation peut être accélérée pour atteindre rapidement un
régime hypercalorique 150 – 200 cal/kg/24 H et hyperprotidique 3 g/kg/24 H.
    Importance de la diversification.
    Le risque de complications est nettement diminué.
    Traitement étiologique.

VI/ PRONOSTIC :

 1/ Pronostic immédiat :
    - Mortalité : dans les forme sévères dépend de la qualité de la prise en charge (10 –
       20%)
    - Causes de décès : DHA, insuffisance cardiaque, infections, troubles métaboliques


 2/ Pronostic à long terme :
    - Une fois passée la phase aiguë, l’enfant guérit le plus souvent sans séquelles majeures
    - La taille met plus de temps à se normaliser que le poids (parfois retard statural à l’âge
       adulte)
    - Par la suite le pronostic est dominé par la rechute de la malnutrition à moyen et long
       terme
    - Risque de séquelles dans les formes sévères survenant chez le nourrisson : problèmes
       de comportement et troubles du développement mental


VII/ PREVENTION :



                                             10/10
•   Surveillance régulière des courbes de croissance au niveau des PMI : permet
    un dépistage des formes légères et modérées
•   Encourager l’allaitement maternel et contrôle des régimes en PMI
    (diversification) : éducation nutritionnelle des mères
•   Lutte contre les maladies diarrhéiques : prévention, sels de réhydratation
•   Lutte contre les maladies infectieuses (vaccinations) et le rachitisme (vit D)
•   Amélioration des conditions socio-économiques et de l’hygiène générale




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Malnutrition proteino energetique

  • 1. CHU de TIZI OUZOU Faculté de Médecine Service de Pédiatrie du Pr Bensaadi Module de Pédiatrie Dr Chalah MALNUTRITION PROTEINO-ENERGETIQUE I/ INTRODUCTION : 1/ Définition : La malnutrition protéino-énergétique (MPE) est liée à une carence en protéines et en énergie, associée à d’autres carences en particulier en vitamines et en oligo-éléments (pathologie multicarentielle). La MPE survient lorsque les besoins alimentaires quantitatifs et/ou qualitatifs ne sont pas assurés. On distingue : - MPE primaire : secondaire à une alimentation inadéquate - MPE secondaire : secondaire à des pathologies diverses (digestives, infectieuses, …) 2/ Intérêt : - Fréquence : • a nettement diminuée en Algérie • touche 40% des enfants de moins de 5 ans dans les pays en développement - Prévention : • au niveau des PMI : éducation nutritionnelle des mères = encourager l’allaitement maternel • lutter contre les maladies diarrhéïques II/ PHYSIOPATHOLOGIE : A été surtout étudiée dans les formes sévères . A/ Composition corporelle : 1/ Organes : Il y a une perte des tissus qui affecte tous les organes mais pas dans les mêmes proportions : - Masse grasse : réduite surtout dans le marasme - Masse maigre : diminuée dans le marasme et le Kwashiorkor, affectant surtout le muscle dont la masse peut diminuer de moitié - Foie : stéatose hépatique : le foie est infiltré de graisses, signe précoce, caractéristique du kwashiorkor. La synthèse protéique est diminuée - Paroi intestinale : atrophie d’importance variable. Elle porte sur la muqueuse dont la surface d’absorption est réduite, notamment la bordure en brosse des villosités où se trouvent le matériel enzymatique, tandis que les cryptes sont relativement épargnées. Conséquence : malabsorption intestinale - Cerveau : le poids est diminué, mais proportionnellement moins que les autres organes (chez le malnutri 20% du poids du corps, enfant non malnutri 9%) - Pancréas : atrophie pancréas exocrine, baisse de l’activité enzymatique - Rein : diminution de la filtration glomérulaire, perte du pouvoir de concentration des urines 1/10
  • 2. B/ Eau et électrolytes : - Augmentation de l’eau corporelle totale : le compartiment extra cellulaire est augmenté, ainsi que les volumes sanguines et plasmatiques : aussi bien dans le marasme que dans le kwashiorkor on observe une augmentation de l’eau totale et du sodium total avec une diminution du potassium total. Ces changements sont liées à une altération cellulaire : la perméabilité aux électrolytes ainsi que l’activité de la pompe à sodium sont augmentés - Sodium total : est augmenté, malgré la tendance à l’hyponatrémie (par hémodilution) - Potassium total : est toujours diminué (kaliopénie) - Diminution du magnésium, du calcium et du phosphore C/ Fonctions : 1/ Réaction contre l’infection : La fonction immunitaire est déprimée dans la malnutrition sévère : - surtout l’immunité cellulaire : diminution du taux de lymphocytes T - l’immunité humorale est affectée de façon moins constante : diminution des IgA, G, M, du complément C, la production des AC, de l’activité phagocytaire des polynucléaires et des macrophages 2/ Fonction digestive : - La stéatose hépatique précède l’œdème dans le kwashiorkor. Elle est due à un trouble de la synthèse des apolipoprotéines β nécessaires à l’excrétion des triglycérides du foie vers le sang - Diminution de l’activité enzymatique intestinale : responsable d’une malabsorption modérée - Motilité intestinale diminuée : diminution du métabolisme intestinal 3/ Métabolisme : - Œdème : • hypoalbuminémie essentiellement • augmentation de la réabsorption tubulaire de Na et d’eau - Métabolisme énergétique : la dépense énergétique est diminuée dans la malnutrition sévère avec dysrégulation thermique, tendance à l’hypoglycémie - Métabolisme protéique : le muscle est le principal réservoir des protéines, l’organisme malnutri puise dans les protéines musculaires pour fournir aux organes les acides aminés. La synthèse des protéines (et de l’albumine) est diminuée 4/ Fonction endocrinienne : - Diminution de la concentration plasmatique de l’insuline - Taux de cortisol et de l’hormone de croissance augmentés - Taux des hormones thyroïdiennes diminués 5/ Autres carences : - Déficit en électrolytes : potassium, calcium, magnésium, phosphore - Anémie ± sévère, déficit en transferrine - Carence en acide folique, zinc, cuivre, vitamines liposolubles (A, D, E, K) 2/10
  • 3. III/ ETIOPATHOGENIE : La malnutrition recouvre deux processus qui peuvent se développer simultanément ou à la suite l’un de l’autre et qui conduisent au marasme, au kwashiorkor ou au kwashiorkor marastique. Cependant le passage d’une forme à l’autre est possible. Le facteur limitant est : - dans le kwashiorkor : une carence en protéines - dans le marasme : un apport alimentaire en énergie insuffisant La carence en protéines déprime la synthèse hépatique d’albumine et de βapolipoprotéines d’où la stéatose hépatique et l’hypoalbuminémie. Le kwashiorkor se développe généralement la 2 ème année, quand l’enfant reçoit une alimentation de complément pauvre en protéines, alors que le marasme apparaît plus tôt. L’apparition du kwashiorkor est rapide, les infections étant un facteur déclenchant. Le marasme s’installe plus lentement sur le mode chronique souvent après une longue histoire de diarrhées à répétition. Des facteurs individuels et d’environnement (habitudes, modes alimentaires) interviennent dans la survenue des différentes formes cliniques (ex : alimentation de sevrage pauvre en protéines …). Les infections répétées dans les conditions socio-économiques défavorables favorisent le passage vers les formes sévères. IV/ DIAGNOSTIC POSITIF : 1/ Définitions : On parle de MPE lorsque le poids est inférieur au P3 es courbes de Stuart et Mérédith (ou inférieur à – 2 Ecarts Types) On parle de retard statural lorsque la taille est inférieure au P3 (ou < à 2 ET) ou de plus de 8% par rapport à la moyenne pour l’âge. 2/ Classification : a- Classification de GOMEZ : Basée sur la mesure du poids et de l’âge Poids par rapport à l’âge : exprimé en Degré de sévérité pourcentage de la médiane de référence P 50 90 – 100% Normal 75 – 89% (déficit 10 – 25%) Stade I ou Malnutrition légère 60 – 74% (déficit 26 – 40%= Stade II ou Malnutrition modérée < à 60% (déficit > 40%) Stade III ou Malnutrition sévère Inconvénients : ne tient pas compte des formes avec oedèmes, ne tient pas compte de la taille. b- Classification de Wellcome : Poids par rapport à l’âge, exprimé en Présence d’oedèmes Absence d’oedèmes pourcentage de la médiane de fréquence P50 60 – 80% (déficit 20 – 40%) Kwashiorkor Sous nutrition < 60% (déficit > 40%) Kwashiorkor Marasme marastique 3/10
  • 4. Inconvénients : ne tient pas compte de la taille c- Classification de Waterloo : Repose sur 2 indicateurs : taille/âge et poids/taille Degré de sévérité MPE Poids/Taille Taille/Age Normal 90 – 120% 95 à 110% MPE légère (stade I) 80 à 89% 90 à 94% MPE modérée (stade II) 70 à 79% 85 à 89% MPE sévère (stade III) < 70% < 85% Stade I : MPE aiguë Stade II et III : MPE chronique Inconvénients : ne tient pas compte de l’œdème Au total : En pratique combiner les classification de GMOEZ, WATERLOO et WELCOME d- Etudes longitudinales : Chez le nourrisson et le petit enfant la courbe de croissance établie en PMI permet un dépistage précoce des MPE. On considère qu’il y a une cassure de la courbe pondérale lorsqu ‘elle a franchit 2 couloirs vers le bas. (Autres courbes (0-5 ans) du National Center of Health Statistic (NCHS) – OMS) 3/ Formes cliniques : 3-1- Marasme : a- Définition : Perte importante du poids et retard statural : - déficit pondéral supérieur à 40% sans oedèmes - déficit poids/taille inférieur à 70% (stade III de Waterloo) b- Signes cliniques : - Age : surtout la 1ère année (6 à 18 mois) - Aspect général : maigreur impressionnante • émaciation extrême due à la fente de muscles et de la graisse sous cutanée, disparition du panicule adipeux • joues creusées par la disparition des boules de Bichat : aspect ridé, petit vieux • replis flasques sur les membres côtes saillantes, paroi abdominale mince • distension abdominale - Amyotrophie : disparition des masses musculaires, périmètre brachial diminué - Troubles du comportement : nourrisson apathique, triste, anxieux ; appétit conservé mais il ne tolère que des petites quantités et vomit fréquemment (rarement anorexique) - Hypothermie, rythme cardiaque et TA abaissés - Pas de troubles cutanés ou des phanères majeurs : cheveux sec et fins, clairsemés, peau sèche, amincie (parfois lanugo) - Troubles digestifs : diarrhée, vomissements c- Examens complémentaires : - Anémie microcytaire hypochrome - Peu de perturbations biologiques dans le marasme : 4/10
  • 5. • légère baisse des protides totaux, du taux d’albumine • hypoglycémie dans les formes sévères • peu de perturbations de l’ionogramme sanguin - Radio du squelette : ostéoporose, retard âge osseux d- Etiologies : Le marasme résulte d’un déficit énergétique prolongé : sous alimentation, pathologies digestives chroniques, infections sévères et prolongées 3-2- Kwashiorkor : a- Définition : Se définit par un déficit pondéral et statural associé à des oedèmes de carence : déficit pondéral de 20 à 40% avec oedèmes. La présence des oedèmes maque en partie le déficit. Le retard statural est peu important au début de la maladie. b- Signes cliniques : - Age : 10 à 24 mois (déclenché par le sevrage) - Oedèmes : signe caractéristique du kwashiorkor : • parfois discret : œdème péri orbitaire • à rechercher systématiquement au niveau des jambes, chevilles, dos du pied et de la main : oedèmes blancs, indolores (signe du godet) • parfois œdème important, généralisé • les oedèmes des séreuses (ascite sont rares) Ces oedèmes masquent le déficit pondéral réel - Amyotrophie importante maquée par l’œdème - Troubles du comportement : • anorexie : symptôme majeur (qui signe l’entrée dans la malnutrition sévère) • enfant apathique, craintif, triste, irritable parfois indifférent Le retour du sourire puis de l’appétit signeront au cours du traitement le début de la guérison - Signes digestifs : • hépatomégalie (variable d’un enfant à un autre): foie lisse, régulier, souvent mou (sub ictère : signe tardif témoigne dans formes sévères d’une défaillance hépato-cellulaire) • distension abdominale importante : (due à l’hypokaliémie et d’origine gazeuse en relation avec la prolifération bactérienne de l’intestin grêle) • diarrhée très fréquente : causes infectieuses, causes nutritionnelles = intolérance alimentaire secondaires à l’atrophie villositaire • vomissements post prandiaux • déshydratation parfois difficile à évaluer cliniquement - Lésions dermatologiques : les lésions cutanées sont l’apanage du kwashiorkor et varient d’un cas à l’autre (sont réversibles après guérison) • hypopigmentation : diffuse en en plaques (peut coexister avec des zones d’hyperpigmentation) • zones d’hyperpigmentation : siège parfois d’une desquamation • sécheresse de la peau, mince, ridée, craquelée, crevassée, siège d’ulcères parfois de lésions purpuriques • fissures au niveau des lèvres, derrière les oreilles, plis de flexion, orifices naturels 5/10
  • 6. • au niveau des muqueuses : muguet, langue dépapillée • phanères : cheveux fins, raides, cassants, décolorés (couleur rouge en Afrique noire), cils très longs incurvés, perte de sourcils, ongles striés et cassants, fin duvet au niveau du corps - Autres signes : • hypothermie fréquente • pâleur cutanéo-muqueuse • hypotonie musculaire c- Examens complémentaires : - Hypoprotidémie importante : signe constant et précoce, moins de 50 g/l avec hypoalbuminémie marquée moins de 20 g/l - Anémie carentielle parfois importante : microcytaire hypochrome (carence en fer, et aussi en acide folique, vitamine B12 - Lipides totaix, cholestérol, triglycérides : diminués - Modification hydro-électrolytiques : • hypokaliémie : constante, parfois très importante • hyponatrémie (de dilution car capital sodé total augmenté) • hypochlorémie - Glycémie abaissée - Hypocalcémie, hypophosphorémie, hypomangnésémie, phosphatases alcalines basses - Gammaglobulines souvent augmentées (infections répétées) - Autres examens (à faire systématiquement) • IDR à la tuberculine : habituellement négative • ECB des urines • Clinitest des selles en cas de diarrhée : recherche intolérance aux sucres • Parasitologie des selles • Radio du poignet : ostéoporose (ICD diminué) • Téléthorax : rechercher une pneumonie, une tuberculose (peu bruyants dans le kwashiorkor) d- Causes : Le kwashiorkor résulte d’une insuffisance d’apport protidique isolée ou prédominante à laquelle s’associe d’autres carences (vitamines, ologoéléments). C’est un problème nutritionnel majeur dans certains pays (Afrique noir, Asie, …) où le sevrage souvent brutal est suivi d’une alimentation pauvre en protéines. En Algérie le kwashiorkor est essentiellement en rapport avec : - des causes digestives : maladie coeliaque, intolérance aux protéines bovines, diarrhées répétées et prolongées (diarrhées rebelles), atteintes hépatiques : cirrhoses, cholestases - des causes infectieuses sévères et prolongées : kala azar, tuberculose, … 3-3- Kwashiorkor marastique : - Définition : cette forme clinique de malnutrition sévère associe les caractéristiques cliniques du marasme et du kwashiorkor : • déficit pondéral > à 40% avec des oedèmes • stade III de Waterloo : retard de croissance sévère à la fois pondéral (< 70%) et statural < 85% - Signes cliniques : associe en dehors de la présence d’oedèmes une perte des tissus musculaires et du panicule adipeux, des lésions cutanées (signes communs au kwashiorkor et au marasme) 6/10
  • 7. - Causes : • il peut succéder à un marasme après un sevrage brutal • soit au cours d’un kwashiorkor la survenue d’une maladie infectieuse sévère conduit à un kwashiorkor marastique 3-4- Formes modérées : Ce sont les plus fréquentes en Algérie - Définition : déficit pondéral modérée (hypotrophie du nourrisson) ; stade I (déficit pondéral de 10 à 25%), stade II (déficit pondéral de 25 à 40%) - Examen clinique : présence de signes de malnutrition modérée - Causes : • interrogatoire : préciser régime depuis la naissance, absence d’allaitement maternel, sevrage incorrect ou tardif • pathologie digestive, infectieuses ou autres - Peut évoluer vers une forme sévère en absence de prise en charge V/ DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE : Les états de malnutrition protéino-énergétiques peuvent être dus à une insuffisance d’apport alimentaire (MPE proprement dite) mais les mêmes tableaux cliniques peuvent être la conséquence d’autres étiologies. 1/ Carences d’apport : - Cause prédominante dans les pays en développement - En Algérie la MPE principalement des formes modérées se rencontrent chez les enfants nourris au lait artificiel, non diversifié correctement • sevrage tardif, régime de type adulte carencé en protéines animales • régimes lactofarineux, mauvaise reconstitution des laits, diversification tardive • petit poids de naissance : régime inadapté 2/ MPE secondaires : - Causes digestives : • maladie coeliaque et autres étiologies de diarrhée chronique • intolérances alimentaires : aux sucres, allergie aux protéines bovines • diarrhée aiguë répétée et prolongée • mucoviscidose - Causes hépatiques : cirrhose, cholestases - Causes infectieuses : sévères et chroniques : tuberculose, leishmaniose viscérale, .. - Causes rénales : glomérulopathies chroniqus, uropathies malformatives - Déficits immunitaires - Affections chroniques : encéphalopathies chroniques, cardiopathies congénitales, .. IV/ TRAITEMENT : 1/ Principes généraux : - Etablir la sévérité de la MPE : classer le cas - Critères d’admission à l’hôpital (avec sa mère) d’une MPE sévère : • anorexie persistante • vomissements et/ou diarrhées répétées 7/10
  • 8. • déshydratation aiguë, anémie sévère • troubles de la conscience, signes de choc, défaillance cardiaque - Rechercher l’étiologie ou une pathologie associée Le traitement comporte trois (03) phases : - Phase d’entretien (2 à 7 jours) : traitement des complications et des problèmes vitaux, introduction du régime d’entretien - Phase de récupération (4 à 6 semaines) : alimentation riche en énergie et en protéines qui se traduit par une reprise de la croissance - Phase de suivi et de prévention (sur 2 ans) : prévenir une éventuelle rechute 2/ Traitement de la MPE sévère : Du fait des perturbations de la fonction digestive, hépatique et des troubles métaboliques, l’enfant malnutri ne peut tolérer des apports normaux en protéines, graisses et en sodium. Le régime sera pauvre en ces nutriments et riche en glucides. a- 1ère étape : Phase d’entretien Réalimentation vise à couvrir les besoins d’entretien - Protéines : 1,5 à 2 g/kg/24H - Eau : 80 – 100 ml/kg/24 H (à réduite à 80 ml/kg/24 H si oedèmes importants) - Calories : 80 cal/kg/24 H Préparations : - lait adapté ou lait entier ou lait de régime (NUTRAMIGEN- PREGESTEMIL) : si intolérance secondaires aux sucres, IPLV, … - farines : hyperprotidique sans gluten et sans lait (VEGELOE, …) ou normoprotidique sans gluten et sans lait Formule lactée de réalimentation pour la phase d’entretien en fonction du type de lait utilisé : Produits Lait en poudre entier Lait en poudre écrémé Lait 35 g 25 g Sucre 100 g 100 g Huile végétale 20 g 30 g Cl Potassium 1g 1g Cl Magnésium 0,5 g 0,5 g Eau Ajouter la quantité Faire un litre de nécessaire pour solution Correction des déficits minéraux et vitaminiques : - vitamine D : 200 000 U (5 mg) en IM , 1 seule injection - vitamine K1 : 1 mg/kg/24 H pendant 3 jours en IM - Calcium : 100 mg/kg/24 H - Potassium : 5 Meq/kg/24 H - Fer : 5 à 10 mg/kg/24 H (à différer de 2 semaines) pour une durée de 3 mois - Acide folique : 5 à 10 mg/kg/24 H - Vitamine B12 : 1 ampoule 500 µg en IM - Vitamine A : 100 000 U/kg, 2 jours de suite - Zinc : 0,5 ml/kg en IV lente en une fois - Magnésium : 0,5 ml/kg/24 H en IV lente, une seule fois - Autres : solutions polyvitaminées 8/10
  • 9. Modalités : La solution de réalimentation est donnée en petites quantités réparties dans le nycthémère : toutes les heures ou toutes les 2 heures, même la nuit à l’aide d’une tasse munie d’une soucoupe (le surplus rejeté par l’enfant est recueilli dans la soucoupe et donné à nouveau de façon à ce que l’enfant reçoive la dose exacte dont il a besoin (le biberon est proscrit) ♦ Soit une sonde nasogastrique au début si anorexie totale soit alimentation entérale à débit constant dans les formes graves compliquées avec maintien de l’allaitement maternel si enfant allaité au sein Evolution de la phase d’entretien : - Marasme : la courbe de poids devient rapidement stationnaire - Kwashiorkor : la courbe de poids diminue d’abord en raison de la fonte des oedèmes puis se stabilise progressivement en 3 à 4 jours - La phase d’entretien peut être considérée comme achevée quand l’enfant retrouve son appétit et la courbe de poids se stabilise. L’enfant sourit et réclame à manger : on peut initier la phase de récupération b- Phase de récupération : Débute dès que l’enfant a de l’appétit et que sa courbe de pois est stable. Préparation : Formule lactée plus riche en énergie et en protéines Lait adapté ou lait entier ou de régime, farine hyperprotidique en particulier 2ème semaine 3ème semaine Protides 3 g/kg/24 H 4 g/kg/24 H Calories 100 à 130 Kcal/kg/24 H 150 Kcal/kg/24 H Eau 100 à 150 ml/kg/24 H 100 – 200 ml/kg/24 H Protéines : 10% de ration calorique Calories : minimum 130 Kcal/kg/24 H Formule de réalimentation pour la phase de récupération en fonction du type de lait utilisé : Produits Lait en poudre entier Lait en poudre écrémé Lait 110 g 80 g Sucre 50 g 50 g Huile végétale 30 g 60 g Cl de Potassium 1g 1g Cl de Magnésium 0,5 g 0,5 g Eau Ajouter la quantité Faire un litre de suffisante pour solution En complément de la réalimentation, encourager la mère à allaiter son enfant Evolution de la phase de récupération : - Durée en moyenne : 4 à 6 semaines - Gain de poids : doit être supérieur à 10 g/kg/24H (normalement de 10 à 20 g/kg/24 H) - La sortie de l’enfant est envisagée quand : • Poids/taille a atteint 90% de la valeur de référence (P 50) • L’enfant mange le repas préparé par sa mère • Toutes les carences nutritionnelles sont traitées 9/10
  • 10. • Education nutritionnelle de la mère terminée Quand l’enfant aura atteint un poids normal pour la taille : diminuer l’apport calorique à 110 – 120 cal/kg/24 H c- Surveillance : - Poids mesuré chaque jour - FC, FR, température, état d’hydratation - Régime : volumes intégrés inscrits sur feuille de surveillance - Recherche de complications : métaboliques (hypokaliémie, hypoglycémie, hyponatrémie), infection, insuffisance cardiaque d- Traitement des complications : - Déshydratation aiguë (souvent hyponatrémique) : réhydratation de préférence per os ou IV sur 48 H sinon risque d’insuffisance cardiaque. Solution SRO : réduire au tiers la solution OMS afin d’obtenir une concentration de Na de 60 Meq/l au lieu de 90 Meq/l (2/3 du sachet dans un litre d’eau) - En cas de diarrhée : donner 50 à100 ml de SRO après chaque selle diarrhéique - Anémie sévère : en cas d’Hb < 5 g/dl = 10 ml/kg de culot globulaire sur 3 heures - Infection (non systématique): antibiothérapie adaptée à la localisation - Hypoglycémie (signes : hypothermie, léthargie, troubles de la conscience) : 50 ml de SGH à 10% par voie intraveineuse ou par sonde gastrique - Insuffisance cardiaque : en cas de surcharge hydrique et énergétique dans la phase d’entretien (traitement diurétique surtout Furosémide, Digoxine : prudence car risque troubles du rythme) 3/ Traitement des MPE modérées : L’anorexie est rare : la réalimentation peut être accélérée pour atteindre rapidement un régime hypercalorique 150 – 200 cal/kg/24 H et hyperprotidique 3 g/kg/24 H. Importance de la diversification. Le risque de complications est nettement diminué. Traitement étiologique. VI/ PRONOSTIC : 1/ Pronostic immédiat : - Mortalité : dans les forme sévères dépend de la qualité de la prise en charge (10 – 20%) - Causes de décès : DHA, insuffisance cardiaque, infections, troubles métaboliques 2/ Pronostic à long terme : - Une fois passée la phase aiguë, l’enfant guérit le plus souvent sans séquelles majeures - La taille met plus de temps à se normaliser que le poids (parfois retard statural à l’âge adulte) - Par la suite le pronostic est dominé par la rechute de la malnutrition à moyen et long terme - Risque de séquelles dans les formes sévères survenant chez le nourrisson : problèmes de comportement et troubles du développement mental VII/ PREVENTION : 10/10
  • 11. Surveillance régulière des courbes de croissance au niveau des PMI : permet un dépistage des formes légères et modérées • Encourager l’allaitement maternel et contrôle des régimes en PMI (diversification) : éducation nutritionnelle des mères • Lutte contre les maladies diarrhéiques : prévention, sels de réhydratation • Lutte contre les maladies infectieuses (vaccinations) et le rachitisme (vit D) • Amélioration des conditions socio-économiques et de l’hygiène générale 11/10