1. lire en vendée
ivre n° 20
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Les Prix
DES Écrivains
deVendée
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abo pour
Échos musées
spécial bande dessinée en vendée :
les enfants de Benjamin
Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 1
2. Éditorial
L’événement de l’année, c’est finalement Le Refuge de Grasla se mobilise lui aussi pour un
pour nous la création d’une association livre de contes à paraître en juillet 2010 et un autre
pour la mémoire de Jean Huguet concours est lancé à cet effet (voir infra).
Enfin, nous participons maintenant mensuelle-
ment à l’émission « Prise Directe » de RCF Vendée
animée par René Moniot-Beaumont, de la Maison
des écrivains de la Mer, sur l’actualité littéraire de la
Vendée.
Les Amis de l’Historial de la Vendée viennent
dans ce numéro apporter leur concours axé sur
les éditions de la Conservation des Musées et une
approche approfondie de Serge Perrotin sur la
bande dessinée vendéenne à l’occasion de l’exposi-
tion Benjamin Rabier à l’Historial.
C’est donc aussi un nouveau départ pour les
publications de cette association.
N’hésitez pas à nous faire part de vos rencontres
Cette association s’est créée à l’initiative de et de toute initiative cherchant à promouvoir les
Madame Huguet, Geneviève, de son neveu, Roger lettres vendéennes.
Lescop, et de tout un groupe d’amis fidèles. Bonne lecture et bonne année 2010 !
Elle a pour siège la Maison Chaumoise, 12, rue
du Moulin aux Sables d’Olonne. Elle s’est officiel- La Rédaction
lement constituée le 4 juillet 2009, compte déjà plus
de 145 membres et a réalisé de nombreuses images sommaire
pour un DVD du souvenir à paraître en 2011. 2 Éditorial
Elle a publié son premier bulletin d’informa-
tion trimestriel, L’aile de la Mémoire, lancé les bases 3 les Prix des écrivains de vendée
d’un prix Jean Huguet, concours de nouvelles sur le
thème « Racontez-nous la mer » et projette l’orga- 4 louis CHevalier,
nisation de « cafés littéraires ». professeur au Collège de France
Une manifestation s’est déroulée à la salle des
fêtes de La Chaume le 13 novembre ; les premières 5 les salons
images du DVD y ont été dévoilées.
9 la vendée en gaspésie
La société des écrivains de Vendée s’associe de
tout cœur aux initiatives des Amis de Jean Huguet et 10 un peu d’histoire
lui prêtera tous les concours qu’elle sera en mesure
de lui apporter. Jean est l’un des premiers fonda- 11 « Échos-musées » Historial
teurs des Écrivains de Vendée avec Joseph Rouillé.
Longue vie donc aux Amis de Jean Huguet ! 13 la bande dessinée en vendée
Notre association se mobilise actuellement aussi 23 de la peinture à l’écriture
pour notre prix, qui sera maintenant double. Le
Crédit Mutuel Océan souhaite en effet nous accom- 24 ronsard en vendée
pagner concrètement lors de cette action.
27 nos sélections
Nous ne manquions pas d’œuvres dignes du
Prix ; la qualité est toujours au rendez-vous. Vous 33 autres parutions
jugerez vous-mêmes en lisant comme nous tous les
auteurs sélectionnés. 35 les écrivains de la mer
2 Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010
3. Les prix des écrivains de Vendée
Prix des Écrivains de Vendée
Les chants de la lune noire.
Là où voyagent les feux du ciel (tome 3)
Yves Bulteau
Seuil, 248 p., 10 €
Prix Crédit Mutuel Océan
des Écrivains de Vendée
Le maître et le violoncelle
anne H.tallec
Éditions J.C. Lattès, 300 p., 19 €
Nous avions fait notre marché dans les sélections trouver à la Capitale une oreille attentive à leur talent :
de notre dernier numéro de Lire en Vendée ; nous avi- déjà tout de même une première consécration.
ons repris quatre titres et trouvé le dernier parmi ceux Moralité : oubliez la crise, la grippe et le crachin,
reçus depuis : Le Dernier Canasson de Marcel Grelet. vous avez deux livres à lire avant la fin de la semaine,
L’heureuse initiative du Crédit Mutuel Océan, trois autres à suivre et le reste de nos sélections avant la
conjuguée à celles du Conseil Général de la Vendée, parution de notre prochain numéro.
du Conseil Régional des Pays de Loire et de notre
sponsor l’Imprimerie Offset’5, nous permet de cou- Nous vous laissons donc redécouvrir les Prix, deux
ronner deux livres qui ont, avec les trois autres, suscité romans qui avaient suscité l’enthousiasme d’Yves Viol-
bien des échanges passionnés lors de notre jury le 2 lier dans notre précédent numéro.
décembre à la Brasserie Le Clemenceau. Les palmes Deux livres qui sortent des sentiers battus et font
reviennent donc à un auteur prolifique (sous divers honneur à la littérature et à la Vendée.
pseudonymes), chevronné, et à un premier roman. Merci, Yves,
Des membres éminents de notre jury regrettent Merci, Anne,
que les lauréats n’aient pas été publiés par des éditeurs nous garderons vos livres !
vendéens. Les autres aussi, mais ils sont heureux que Le jury
des vendéens de souche ou d’adoption aient réussi à
Les autres nominés :
L’Angélique Aux portes
si pimento des Olonnes
Joseph violleau France duclos
Éditions Amalthée, Geste éditions, 416 p., 23 €
240 p., 18 €
Le dernier Canasson ferme pour s’installer à La Roche-sur-Yon chez Forget,
marcel grelet comme charretier-livreur de marchandises. Toute sa
vie les chevaux seront sa compagnie et incarneront une
Éditions Cheminements, 350 p., 18 €
certaine conception du travail. Après l’autre guerre, les
camions remplaceront les animaux de trait. Fernand
À son retour de la Guerre de
sera le conducteur du dernier canasson yonnais, à la
14, Fernand ne retrouve plus rien
fois fier et contraint par un ancrage dans la tradition
de sa jeunesse. Son frère et sa mère
dont il ne se départit jamais. Une belle évocation d’une
ont laissé un grand vide dans sa
période disparue. A.P.
vie et dans son cœur. Il quitte sa
Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 3
4. Mémoire
louis Chevalier, professeur au Collège de France
Homme de lettres et de sciences, historien et sociologue, il fut une figure emblématique
de la sociologie des temps contemporains.
L’Aiguillon-sur-Mer est un vil- les us et coutumes de l’entre deux-guerres, pouvant
lage du littoral atlantique du sud faire des comparaisons avec ce qu’il a découvert, étant
vendéen, riche de ses cultivateurs, étudiant, puis professeur, dans les ouvrages d’écrivains
de ses marins, de son port, à la fois plus anciens.
fluvial et maritime. Louis Chevalier évoque aussi les aventures de la
Il y aurait bien d’autres richesses jeunesse du village d’alors, avec une remarque particu-
à signaler, mais nous évoquons lière pour une certaine Mimi, jeune fille élevée par une
aujourd’hui, Louis Chevalier, per- mère et une grand-mère captatrices.
sonnage d’exception. L’ouvrage possède aussi une autre richesse, l’analyse
Né en 1911 à l’Aiguillon-sur- d’une société qu’il a vu évoluer durant 80 ans, avec
Mer, c’est le fils d’un marchand de charbon, le petit- deux événements majeurs, les deux guerres mondiales.
fils d’un marchand de grains. L’origine de sa famille Autre intérêt encore de ce travail de plus de 450
n’était pas aiguillonnaise. En ses veines coulait du sang pages, les figures que l’on découvre au cours des cha-
anglais et du sang breton, avec des apports plus loin- pitres, celle de Couzinet, l’instituteur, père d’Emile
tains. De brillantes études lui ouvrirent les chaires les Couzinet, l’avionneur, ou de Girardeau, ce vendéen
plus prestigieuses des universités françaises. Il enseigna professeur à Polytechnique, l’abbé Poirier, curé et
à l’Institut d’Études Politiques de Paris sur le thème futur professeur à l’Université catholique d’Angers, ou
Cinéma et civilisation. le médecin Pigeanne et son rôle sous l’Occupation.
Il assura, durant de nombreuses années, un cours Pour mieux saisir l’écriture de Louis Chevalier et
d’Histoire du XXème siècle. Au Collège de France ses sa manière de présenter ses remarques, voici quelques
recherches et son enseignement portaient sur le thème citations prises dans cet ouvrage.
Histoire et structures sociales de Paris et de la région pari- Parlant des deux aspects de L’Aiguillon, Louis
sienne. Il a toujours gardé attache et affection pour Chevalier écrit : Considérées sur une centaine d’années,
L’Aiguillon, comme il l’affirmait dans la préface don- rares sont les familles où l’on ne trouve, pour une même
née à Hervé Louboutin pour son ouvrage LE PUY époque, des branches exclusivement maritimes, d’autres
DU FOU : « L’Aiguillon-sur-Mer, mon village natal qui s’adonnaient à la fois aux travaux de la terre et de la
où je cherche tous les ans l’inspiration de l’Océan et mer, à la culture des champs et à celle des vases, d’autres
des dunes. » Il s’éteignit en 2001. enfin qui passent brutalement de la terre à la mer, beau-
Un de ses ouvrages nous fournit le sujet de cette coup plus rarement, presque jamais de la mer à la terre.
chronique : LES RELAIS DE MER, paru en 1983, il (page 30)
y a donc plus de 25 ans. Il y évoque la vie et l’évolu- Évoquant la population de cette région de L’Ai-
tion de ce petit village vendéen, où le monde agricole guillon-sur-Mer, il note : Comme les relais, le terreau
côtoie une population de marins, modeste, mais plus humain n’a guère changé : la plupart des familles dont il
évoluée. Nous avons eu alors l’honneur de le rencon- vient d’être question sont celles-là mêmes que nous retrou-
trer. Il rayonnait de bonheur quand il parlait de la vons un siècle et demi plus tard dans ce livre. Quant aux
Vendée et surtout de L’Aiguillon. caractères de cette population, ils s’apparentent à ceux des
Le sous-titre est expressif quant au sujet de l’ou- relais eux-mêmes et s’expliquent en partie par eux. En
vrage : « Un village de la côte vendéenne de la veille de somme, ces relais qui désignent les pays ne sont pas loin de
la guerre de 14 aux lendemains de la deuxième guerre désigner aussi les hommes. (page 27)
mondiale ». Guy Perraudeau
En sociologue, l’auteur nous décrit, avec réalisme et
parfois un brin d’humour, ce qu’il a vécu étant jeune,
et observé autour de lui durant ses études et quand Louis Chevalier : LES RELAIS DE MER
il revenait pour quelques vacances. Souvenirs fami- Éditions Fayard - 1883 - 456 p.
liaux, avec le départ à la guerre de son père en 14, les Parmi ses travaux scientifiques, on remarque, parmi tant
visites au front avec sa mère, sa vie scolaire, les petits d’autres études :
riens des habitants de « la venelle », où habitaient ses Histoire de la nuit parisienne -1940-1960.
parents ; en observateur de la vie sociale, il souligne Éditions Fayard, 1982.
4 Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010
5. Salons
le salon du livre vendéen
au refuge de grasla
Affluence record cette année encore à Grasla,
le dimanche, après que la pluie ait chassé les
inconditionnels du samedi.
Claude Mercier, conteur errant
Un appel à l’écriture
« Notre premier objectif est de mettre en valeur la Ven-
dée par le biais de ces contes originaux (c’est-à-dire écrits
pour l’occasion).
...
Cette édition 2009 a commencé par la douche Notre souhait est de réunir vingt à trente textes de
écossaise redoutée depuis le début de l’aventure. qualité et de créer une synergie autour de ce projet litté-
Maussade le temps, samedi, rares les fidèles, grises raire ambitieux, avec le soutien du Conseil Général de la
les têtes, sombres les mines... et ce fut le déluge, des Vendée.
vagues de hallebardes se sont abattues sur le refuge.
Partis les chalands, partis les auteurs, à la rescousse Notre deuxième objectif est d’agiter des talents, puis
les bénévoles et les libraires. de les révéler.
En un tour de main tout était rangé, tous étaient
trempés. Créer des liens, se rapproprier son environnement,
Le lendemain, au petit jour, le refuge rutilait, les écrire des histoires, raconter des lieux, faire connaître des
nappes changées, les livres revenus, secs, les auteurs et hommes au cœur de l’Histoire, favoriser la lecture au sein
la foule aussi ; le sourire sous le soleil. d’un public familial et mettre en valeur le patrimoine
local sera le fil conducteur de notre projet.
Après les Québécois, c’était au tour des Bourgui-
gnons de faire diversion : ils sont venus avec leurs Nous reproduisons en encadré les modalités de
livres, leur barriques, leurs bateleurs et leur bonne cet événement qui verra son aboutissement dans une
humeur, communicative ! publication à venir lors du prochain Salon du Refuge
La forêt résonne encore de leurs cris, de leurs qui sera donc encore un moment majeur pour l’acti-
chants, de leur joie de vivre, du choc de leurs verres, vité culturelle vendéenne...
de l’explosion de leurs bouchons, annonciatrice d’un Jean de Raigniac
nouvelle explosion de rires. Jean-Pierre Soisson et sa
troupe peuvent être fiers... La foule habituelle, dimanche
L’écho des récits des conteurs et des musiciens tam-
bourine toujours aussi à nos oreilles. Les conteurs,
la nouveauté du millésime, ils ont fait un tabac ;
Wilfrid Montassier nous rappelle que la pluie ne les
avait pas arrêtés, que les spectateurs étaient suspendus
à leurs lèvres...
Ce succès inspire la prochaine innovation de
l’équipe de Grasla : un nouveau livre de contes ven-
déens pour la prochaine édition.
Un appel est lancé à tous ceux que la plume
démange. Nous donnons ici la parole aux organisa-
teurs avec un extrait des modalités de ce concours :
Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 5
6. refuge de grasla,
le Prix Charette
Cinq livres étaient sélectionnés pour le troisième
prix Charette remis dans la forêt de Grasla :
L’éveil d’un petit Vendéen de Jean Billaud (Geste)
Là où voyagent les feux du ciel d’Yves Bulteau (Seuil)
Marie-Jeanne la Vendéenne de René Charrier (Che-
minement)
Une blessure française de Pierre Péan (Fayard)
Pour mon plaisir et ma délectation charnelle de Pierre
Combescot (Grasset)
Ces contes visent à donner un nouveau coup Le prix Charette 2009 a été attribué à Pierre Péan
de projecteur sur notre département (son histoire, pour Une blessure française.
ses mystères, ses cours d’eau, ses forêts, ses hommes,
ses pierres, ses animaux, ses plantes, son océan, ses Ce n’est pas un roman mais un essai sur l’insur-
vies !). rection vendéenne. On connaît Pierre Péan pour ses
En accord avec « Le Refuge de Grasla » et le enquêtes, souvent retentissantes, sur « Kouchner »,
Conseil Général de la Vendée, GRRR…ART Édi- « Le Monde », le « Rwanda ». On serait tenté de dire
tions publiera au plus tard en juillet 2010 ce recueil qu’on ne l’attendait pas sur ce sujet-là. Mais il a déjà
de contes et légendes. Le premier tirage sera de écrit Les Chapelières. Il a appliqué aux guerres de
3000 exemplaires. Vendée ses méthodes habituelles de journaliste d’in-
… vestigation. Il y a ajouté, sans doute, un plus, affectif
L’action est impérativement située en Vendée. celui-là, parce que le lieu à partir duquel il décortique
Prendre un territoire, une légende inventée ou les événements est Maumusson, le village d’origine
non, un monument, un personnage, un animal, de sa famille, entre Ancenis et Angers. Il y démontre,
un arbre, une source et narrer son histoire hors du preuves à l’appui, que l’insurrection était bien une
commun, le texte de 2 à 13 pages s’adressera à un révolte populaire au nom de la liberté de conscience
public familial. contre la révolution bourgeoise et ses a priori antire-
L’envoi des textes par mail à refugedegrasla@ ligieux.
wanadoo.fr ou comlec85@voila.fr doit être effectué Distinguer Pierre Péan, c’est reconnaître un écri-
avant le 20 décembre 2009 et au plus tard le 10 vain dont le parcours et les prises de position ne peu-
janvier 2010. vent être suspects de complaisance. Il contribue à
La diffusion de l’ouvrage est prévue pour juillet faire bouger les lignes car les idées anciennes sur les
2010, la sortie officielle ayant lieu lors du Salon du guerres de Vendée ont la vie dure. Mais Pierre Péan
Livre Vendéen « Le Refuge du Livre » en forêt de fait vivre les personnages et les lieux de Maumusson,
Grasla, les 17 & 18 juillet 2010. qu’il connaît bien.
Les auteurs des textes retenus seront informés Et Une blessure française se lit comme un roman.
en avril. C’est aussi pour cette qualité-là qu’on lui a remis le
Prix Charette.
Autres précisions sur le site refugedegrasla.fr Yves Viollier
6 Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010
7. Les Chantuseries, une nouvelle maison
d’édition vendéenne
Beaucoup de maisons d’édition doivent, hélas, se Quand un éditeur et écrivain organise son salon
résigner à disparaître. Raison de plus pour saluer la à Maulévrier
naissance en Vendée de la petite dernière, Les Éditions
Les Chantuseries. Elle a vu le jour au Poiré-sur-Vie,
Les passionnés de livres et d’histoire régionale
sous la forme de l’auto-entreprise. Son créateur, Ber-
étaient choyés dimanche 8 novembre à l’espace
trand Illegems, journaliste et auteur, a obtenu le grand
Foulques Nerra à Maulévrier lors de la 14e édition de
prix de la Société des Écrivains de Vendée pour son
la fête du livre. On pouvait y rencontrer des écrivains,
roman L’écharpe rouge. Il est aussi l’auteur de Pigeon
régionaux ou non, venus présenter leurs œuvres. On
Vole, qui vient d’obtenir le prix du Lions’ Club de
pouvait bavarder avec l’association du Souvenir ven-
Nantes des audio-lecteurs.
déen, mémoire importante de l’histoire régionale. On
« Cette maison d’édition, dit-il, a choisi d’éditer
pouvait aussi échanger avec Michaela Trillon, auteure
des « petits » livres : nouvelles, théâtre, poésie, récits,
roumaine venue dédicacer son livre Jamais seule, tra-
souvenirs... En fait, de publier ce qui lui plaît. Avec
duit en français.
prudence, passion, modestie. »
Cette grande fête rassemblant une quinzaine d’au-
teurs était présidée par Jean de Raigniac, président
Le premier ouvrage de cette maison, sorti des
de la Société des écrivains de Vendée et organisée par
presses de l’imprimerie Jauffrit, du Poiré-sur-Vie éga-
le spécialiste local André Hubert Hérault. Celui-ci
lement, est un petit roman policier intitulé Pourquoi
conclut :
rue des Écus dont l’action se situe, au Poiré toujours,
Cette édition est une réussite. Il est regrettable qu’une
dans les années 1950. Ce livre a été écrit par les 14
telle manifestation ne déplace pas une foule plus impor-
membres de l’atelier d’écriture que Bertrand Illegems
tante.
anime depuis deux ans.
Françoise Supiot, Ouest-France
G.B.
Rentrée littéraire réussie le 19 septembre 2009
Éditions Les Chantuseries, 12, rue de la Chapelle, à Saint Gilles Croix de Vie,
85170 Le Poiré-sur-Vie.
E-mail : editions.leschantuseries@gmail.com
Le Salon des Ecrivains « Temps Livre »
a eu lieu les samedi et dimanche 10 et 11
octobre à Aizenay
Il rassemblait une trentaine d’écrivains dans la salle avec Jean-Pierre Matzer et Michel Fourage, de
des Quatre Rondes. l’Arée. une quinzaine d’auteurs régionaux, Maud
L’un des temps forts de cette 3e version de la mani- Bianchi Atamian, François Bossis, Bernard Brunelière,
festation (qui est organisée tous les deux ans, années Claude Burmeau, Claude Cailleau, Charles d’Estève,
impaires) a été la remise des prix du concours de nou- Michel Gautier, Bernard Grasset, Monique Guibert,
velles. Jean-Pierre Leclère, Gérard Loiseau, Jean-François
Autre temps fort : la marche lecture, le dimanche Marival, Jacques Pinscloux, Joseph Tesson, Eveline
matin. Y. V. Thomer sous les œuvres lumineuses du peintre Charles
Atamian. Eveline Thomer
Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 7
8. le salon du livre de mer dernière minute...
à noirmoutier
Le 3ème Salon du Livre de Mer avait lieu les samedi
et dimanche 13 et 14 juin 2009 à L’Herbaudière, face
à la mer. Il mettait plus particulièrement à l’honneur
les skippeurs et skippeuses français sous le titre « Les
Aventuriers de la Mer ». Et, dans un cadre superbe-
ment marin, sous un
chapiteau ouvert sur
la mer, il affirmait la
volonté des organisateurs
de faire de cet événement
le grand rendez-vous
des amoureux de la mer
et des livres. Pari réussi.
La fête a été belle. Le
soleil avait rendez-vous
avec le public, les écri-
vains et la mer.
Le 4ème Salon du livre de Mer devrait confirmer
et amplifier le succès de la manifestation. Il se situera
dans la continuité des réflexions du Grenelle de l’Envi-
ronnement et de la Mer, et il aura pour fil conducteur :
« Mer, Climat et Environnement ». Un cycle de confé-
rences intitulé « La Mer : un Océan de Connaissances » Les Amis de René Bazin
sera proposé au public, englobant tous les sujets envi-
ronnementaux sensibles du moment. Une nouvelle association s’est créée pour perpétuer
Le souhait des organisateurs est d’y associer tous et développer le rayonnement littéraire de René Bazin
les écrivains qui ont le large pour horizon mais aussi ainsi que de veiller à la conservation de ses écrits.
ceux dont le désir de mer est grand même si leur art Elle présente à Luçon, à l’amphithéâtre Sainte-
est terrestre. Le salon englobera toutes les thématiques Ursule, le 15 décembre, une réédition par Siloë des
liées à la mer, à travers les romans, les récits, les beaux Noellet, roman paysan de la Vendée angevine avec la
arts, l’histoire, les ouvrages gastronomiques, la bande participation d’Armel René-Bazin de Jouy et du Géné-
dessinée, la littérature jeunesse et, bien entendu, l’éco- ral Jacques Richou.
logie tant il est vrai que la préservation du monde
maritime, de sa flore, de sa faune est un enjeu crucial.
Vaste programme donc.
Préparez-vous à embarquer pour Noirmoutier, à la
veille de l’été, les 11, 12 et 13 juin 2010 !
Y.V.
8 Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010
9. Reportage
2009 aura été une année chargée pour Yolande Mamelle, fondatrice d’Amitié Vendée Gaspésie
il y a trois ans à peine.
France pour ce glorieux anniversaire.
Hommage appuyé aux Gaspésiens, comme tous les
Québécois si attachés à notre pays, à notre langue, la
leur, à notre histoire, la leur, et qui savent si bien nous
le montrer quand
ils nous reçoivent.
Conférence
débat très ani-
mée de M. Mario
Mimeault sur
Bruno Berger, Yolande Mamelle et les élus québécois devant la Jacques Cartier,
plaque Jacques Cartier témoignage de la
véritable passion
Elle avait pleinement rempli son rôle en invitant qu’il inspire aux Discours de Bernard Brunelière
par deux fois déjà des écrivains vendéens au Salon Gaspésiens. Radio-
international du livre à Québec et en amenant l’été Télé Canada interviewe, non ! , interroge, longuement
2008 toute une délégation d’écrivains québécois au notre délégation.
Salon de Grasla. Cette année, Yolande nous invitait Après ce moment d’émotion, visite du Nouveau
encore pour le Salon de Québec puis pour le 475 ème Brunswick puis de New-Richmond où nos artistes et
anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier dans la Baie écrivains présenteront leurs œuvres, «discourreront»
des Chaleurs. encore et se feront offrir un souper au homard à la
François Bossis, Bernard Brunelière et deux Pointe Taylord, toujours en compagnie de Yolande
artistes sablais, Jean Briand et Stéphane Davesne, Mamelle et de Bertrand Berger qui veillent aux des-
avec Gabrielle Brunelière et Éva, nous représentaient tinées de nos échanges culturels, économiques et gas-
au pied levé. Bernard nous a fait un compte-rendu tronomiques.
minutieux et émouvant. Nous l’avions déjà ressenti, La soirée se terminera en fanfare avec un récital de
personne ne sort intact d’une telle immersion en Nou- Roch Harvey, fils de l’écrivain Louis, qui scellera dans
velle France ; un pèlerinage qu’il faut avoir fait. ses chansons l’amitié Vendée-Gaspésie.
Accueillis au Québec le 6 juillet par Yolande, reçus Rendons hommage à Yolande Mamelle, qui après
le 7 à Pointe-à-la-Croix en Gaspésie, par nos amis ce bouquet final, a voulu laisser la présidence de son
Jocelyne et Jean-Pierre Parent, ils visitaient le 8 le association à Anne-Marie de Raigniac, en lui pro-
Parc de Miguasha, inscrit au Patrimoine mondial de mettant de toujours tout mettre en œuvre pour nous
l’UNESCO. accueillir et favoriser les échanges Vendée-Gaspésie.Ce
Réception à l’Hôtel de Ville, visite du lieu histo-
rique de la bataille de la Ristigouche, bataille à ajou-
ter comme celle des Plaines et celle d’Abraham à la
liste des batailles qui nous ont fait perdre pied dans
ce continent. Souper au Cercle littéraire La Tourelle à
Petite-Rivière-du-Loup ; c’était bien au Canada !
Le jeudi 9 juillet, Carletown, visite de la galerie d’art
de Johanne Landry, du Mont St-Joseph, de l’Oratoire
Notre-Dame, conférence ; nos amis admirent la rivière
Ristigouche et la Baie des Chaleurs.
Réception par le maire, M. Boudreau, rencontre
Jean Briand, François Bossis, Sylvie Dessurault, Louis Harvey,
avec M. Bertrand Berger, président de la Conférence
Yolande Mamelle, Bernard Brunelière, Jocelyne Morency,
Régionale des élus de la Gaspésie, interlocuteur privi- Jocelyne Mallet-Parent à New Richmond
légié de notre Conseil Général pour la Gaspésie.
19 heures, heure H à la Pointe Tragadigash : dévoi- trop bref extrait des exploits de Bernard et François
lement de la plaque commémorative de l’arrivée de sur les pas de Jacques Cartier n’a pas d’autre but que
Jacques Cartier. Discours de Michel Lacroix, maire de de vous inviter à chausser vous aussi les bottes de notre
Carletown, de Bertrand Bergé, précité, et de... Bernard grand explorateur et à goûter la chaleur de la Gaspésie.
Brunelière qui ne dérogera pas à la tradition et repré- J.R. d’après le journal de Bernard Brunelière
sentera dignement la Vendée, les Pays de Loire et la
Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 9
10. Histoire
versailles et les russes
Les démarches de la Russie bolchevique auprès des
Alliés
La Conférence de Versailles avait pour but d’établir un
traité de paix avec l’Allemagne. Cependant, très vite, les par-
ticipants eurent l’ambition de définir un nouvel équilibre en
Europe. Le président américain, Wilson, était persuadé qu’il
avait reçu la mission de construire une réforme universelle.
Plus réaliste, Clemenceau cherchait simplement à assurer la
sécurité de la France et à éviter une nouvelle guerre.
À son arrivée au pouvoir, Lénine prônait le Révolution
mondiale. Toutefois, il s’est trouvé confronté à une réalité
économique catastrophique que la guerre civile n’avait fait de rencontrer les Rouges), en fait pour des questions poli-
qu’empirer. Il avait traité avec l’Allemagne pour avoir les tiques. Ainsi, début février, Wilson, démocrate, est retourné
mains libres à l’intérieur. Dans le même esprit, il comptait en Amérique pour défendre sa politique devant la nou-
s’entendre avec les Alliés victorieux afin de faire reconnaître velle majorité républicaine du Congrès. Par ailleurs, Lloyd
son nouveau régime et de recevoir des aides extérieures. Georges, le Premier ministre anglais, affronte à Londres une
Le 3 novembre 1918, une note diplomatique est présen- violente réaction de son opposition. Quant à Clemenceau,
tée à la légation de Suède, pays neutre, pour que celle-ci il est victime d’un attentat, le 18 février. Dans les pays alliés,
la transmette aux Alliés. En même temps, une autre note il existe alors une psychose antibolchevique. Les journaux,
est envoyée directement à Washington. Puis, en décembre, reflets de l’opinion publique, souhaitent, avec le maréchal
Lénine envoie Litvinoff à Stockholm. Ce seront les débuts Foch, que soit menée une véritable croisade et refusent
de la carrière de ce diplomate qui sera employé par le gou- l’idée d’une négociation. Le récit des atrocités subies par les
vernement soviétique, chaque fois que ce dernier voudra réfugiés russes, la victoire annoncée des armées blanches,
s’entendre avec l’Occident. À son arrivée dans la capitale les déclarations de Lénine qui se proclame le successeur de
suédoise, personne ne veut le recevoir. Mais il ne se décou- Robespierre, le vengeur de la Commune de Paris, le secta-
rage pas et finit par rencontrer quelques diplomates. Enfin, teur de l’athéisme marxiste, enfin les tentatives révolution-
il écrit une lettre personnelle à Wilson. Impressionné, ce naires en Hongrie, à Berlin et à Munich, tout cela fortifie
dernier dépêche à Stockholm un représentant, Buckler, qui les convictions de la majorité populaire et aucun homme
confère plusieurs fois avec Litvinoff entre le 13 et le 16 jan- politique n’a jamais pris le risque de s’opposer au sentiment
vier. Les propositions russes sont les suivantes : général, c’est à dire à son électorat.
1/ Remboursement des dettes du régime tsariste En l’absence de Wilson, son bras droit, le colonel House
(emprunts russes) en échange de l’importation de machines tente depuis Paris de relancer le contact. Il envoie à Moscou
et autres produits industriels. Bullitt, un jeune membre de sa délégation. Arrivé le 8 mars,
2/ Arrêt de toute forme de propagande. Lénine reconnaît il rencontre aussitôt Lénine qui développe ses propositions.
que « la Révolution à la Russe n’est pas possible actuellement En particulier, il propose de ramener la Russie à ses limites
dans les pays alliés ». historiques, c’est à dire à ce qu’elle est aujourd’hui, entre
3/ Amnistie générale pour tous les combattants contre- Moscou et Saint-Pétersbourg. Tous les autres territoires,
révolutionnaires.
y compris la Sibérie, devront faire l’objet de discussions.
4/ Principe de l’autodétermination pour la Pologne, la
Finlande et l’Ukraine. Bullitt rend compte au colonel House et s’attend à rencon-
5/ Soutien à la future Société des Nations, chère à Wil- trer le Président.
son. Mais Wilson, victime d’une migraine tenace, ne le rece-
Le président américain est troublé. Le 20 janvier 1919, il vra jamais. Quant à Lloyd Georges, il affirmera devant le
présente le rapport Buckler au Conseil des Alliés qui donne Parlement anglais qu’il n’a jamais entendu parler de cette
son accord pour préparer une conférence avec les Russes. Elle affaire. Un article, paru le 27 octobre 1919, dans le Chicago
doit se tenir le 15 février à Prinkipo, une île de la Mer Noire, Daily News, fut la dernière tentative de Lénine pour s’en-
au large de la Turquie. Des représentants sont désignés et tendre avec les Occidentaux.
des invitations envoyées à d’autres participants. De son côté, Pour régler le problème russe, les Alliés ont choisi d’éta-
le 4 février, Lénine renouvelle ses propositions auxquelles il blir un « cordon sanitaire » autour de l’Union Soviétique. Ce
ajoute la promesse de concessions minières et forestières. Rideau de Fer, établi par eux, eut pour résultat le développe-
La conférence n’aura jamais lieu. Sans avoir fait l’objet ment d’une famine qui fit des millions de morts et la possi-
d’aucune discussion, l’offre soviétique est rejetée, en prin- bilité pour Staline de mener, en toute impunité, la politique
cipe pour des raisons techniques (les Russes Blancs refusant criminelle que l’on sait.
Michel Dillange
10 Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010
11. i
Échos-musées
Les amis de l’Historial de la Vendée
les musées conservent et exposent les lettres vendéennes
le château maintenant disparu de Bouillé-Courdault et que
le luçonnais oublié Robert de Sallenove avait écrit lui aussi
sur la chasse au XVIIème siècle. Une édition de 1665 de La
Vénerie Royale (Sallenove) est exposée à la Chabotterie.
Les Vendéens ont tous entendu parler de l’Historial de Deux exemplaires de deux éditions différentes, 1585 et
la Vendée mais tous ne l’ont pas encore visité. Les Amis de 1864, de La Vénerie (du Fouilloux) sont exposés.
l’Historial se sont fixés pour but de les convaincre et de les Un autre auteur renommé est Auguste de Chabot avec
amener à visiter les expositions organisées par la Conserva- Chasse à courre et à tir, La Chasse à travers les âges et La Chasse
tion des Musées et le Conseil Général de la Vendée. du chevreuil et du Cerf, dont la Conservation des Musées
possède un exemplaire.
La superbe exposition sur Benjamin Rabier vient de se
terminer. C’était une exposition d’art et... de lettres. Ben- L’exposition montre encore
jamin a écrit et dessiné plus d’une centaine d’albums qui un Traité de la chasse du lièvre
furent nos premières bandes dessinées. L’exposition est à courre en Poitou, édition de
décrochée mais vous pouvez encore trouver à la boutique des 1888, de Louis de La Rou-
rééditions de Gédéon et autres volatiles ainsi que le magni- lière.
fique catalogue réalisé par la Conservation et leur éditeur
Silvana Editoriale. Ces auteurs ont eu la
consécration de l’imprimerie
Cette exposition a été l’occasion de se rappeler que le mais l’exposition montre de
dessinateur de Gédéon était vendéen. Serge Perrotin a rédigé nombreux carnets ou récits de chasse qui mériteraient d’être
pour nous un article à suivre sur la bande dessinée de Benja- édités, comme les Récits de Chasse de l’équipage Vendée-Poi-
min Rabier à nos jours. tou, du début du XXème siècle, les Récits de chasse de l’équipage
Une nouvelle exposition sur la chasse, à la Chabotte- de Bois-Sorin, de la même époque.
rie, met en évidence le rôle de la Conservation des Musées
de Vendée dans l’édition de catalogues d’art et le rappel des Il en est de même pour des ouvrages depuis longtemps
auteurs vendéens oubliés, méconnus ou introuvables. épuisés comme les Souvenirs de Vénerie en Bas Poitou de
C’est ainsi qu’il convient de se rappeler que le célèbre Louis Blanpain de Saint-Mars, dont les musées conservent
Jacques du Fouilloux appartenait à une famille qui possédait une édition de 1933.
Lire en Vendée - Décembre 2009 - Juin 2010 11
12. Enfin, ce n’est pas un Vendéen mais il est incontour-
nable, Gaston Phébus est présent à la Chabotterie avec
Le Livre de la chasse, copie manuscrite du début du XVIème-
siècle, prêtée par le Musée Dobrée de Nantes.
N’oublions pas sur le sujet, l’exposition n’y a pas pensé,
le livre L’Adieu aux Maîtres,
Vénerie en Bretagne du Sud
de 1815 à nos jours, de
Claude Pédron, paru aux
éditions de Bonnefonds en
2004, ouvrage dans lequel
on retrouve de nombreux
veneurs vendéens. Ce livre
L’exposition révèle aussi d’autres albums de croquis ou nous permet également de
planches sur la chasse et la vénerie comme Silhouettes, charges retrouver à la préface Diégo
et croquis vendéens, de Louis Esgonnière du Thibeuf, 1905, de Bodard, célèbre veneur
que les connaisseurs s’arrachent maintenant dès qu’un exem- et auteur de Premiers Souve-
plaire resurgit d’une bibliothèque dispersée (Louis Esgon- nirs, évoqué dans ce numéro
nière, « LET », a également réuni d’autres figures vendéennes à la rubrique « Autres Paru-
dans Chasseurs et veneurs d’autrefois, dont les illustrations à tions » et l’illustrateur Bruno
l’aquarelle et gouache sont représentées à l’exposition). de La Pintière, représenté à
l’exposition avec ses compères vendéens Antoine de La Bou-
laye, Henry Simon, Auguste Lepère, Charles Milcendeau,
Albert Deman, Roland Chaigne, Georges Légeron, Baudry
d’Asson et... Benjamin Rabier.
Autre manque, ou défaut, pour parler vénerie, la réédi-
tion de 2009 évoquée par Yves Viollier dans notre précédent
numéro de Lire en Vendée, de La Vénerie en Anjou de Charles
Valentin des Ormeaux, par les éditions Hérault, où l’on
retrouve également veneurs et territoires vendéens.
À propos d’Yves Viollier, un autre livre emprunte son
titre à la geste vendéenne, je veux dire à la chanson, La
Chasse au loup, publiée en 1984 par Flammarion.
Plus loin
dans le temps,
un livre du
La Fédération départementale des chasseurs de Vendée a comte de Tin-
prêté d’autres ouvrages parmi lesquels on distingue : guy, La Chasse
de la Loutre aux
- Grassouillet devient Chasseur, livre illustré pour enfants, chiens courants,
1930-1940. Nantes, Gri-
- Le Tir à la Chasse, de H. Simon, 1947, livre technique. maud, 1895. La
- Le Vieux chasseur, recueil de recettes, dictons, trucs et famille Tinguy ayant ses racines en Vendée et dans les Deux-
poèmes sur la chasse, XIXème siècle. Sèvres, c’est dans ces régions que les chasses sont décrites.
Et encore Chasse sanglante en Vendée, de Joël Bonnemai-
son, éditions l’Étrave, 1998.
Finalement, finalement... il faut parfois conjuguer Arts
et Lettres, Patrimoine et Culture ; il n’y a pas de chasse gar-
dée dans la recherche de la Connaissance (mot aussi utilisé
en vénerie : il recouvre les marques auxquelles on reconnaît
l’animal après lequel on courre !).
J.R.
12 Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010
13. la bande dessinée en vendée :
les enfants de Benjamin rabier
Depuis une quinzaine d’année, la bande dessi-
née occupe une place importante dans le pay-
sage éditorial vendéen. Non par le nombre de
ses créateurs, tout au plus une dizaine d’au-
teurs, mais par l’importance quantitative et
artistique de leur œuvre, leur diffusion natio-
nale et internationale et le large succès public
rencontré pour chacun d’entre eux (la vente
cumulée des albums des auteurs vendéens est
de plusieurs millions d’exemplaires). Mais si
la bande dessinée est aujourd’hui solidement
implantée en Vendée au travers de ses créa-
teurs, ses festivals dédiés (Abracadabulles à dessinée le plus célèbre reste Gédéon le canard, dont
Olonne-sur-Mer, Bulles de Sèvre à St Laurent- les histoires ont été publiées entre 1923 et 1939 en 16
sur-Sèvre…) ou ses librairies spécialisées, elle albums.
le doit principalement à trois auteurs majeurs :
Benjamin Rabier, Charles Auclair et Crisse.
Benjamin rabier, le père
fondateur
Il est en effet difficile de par-
ler de la bande dessinée dans le
département sans souligner l’im-
portance du Vendéen qui, par
son travail, influença nombre
d’auteurs majeurs du 9ème art.
Benjamin Rabier est né le 30 décembre 1864 à
La Roche-sur-Yon. Il commence à travailler en 1890
comme comptable au Bon Marché à Paris. Grâce à
l’appui de Caran d’Ache, il publie ses dessins dans
« La Chronique Amusante », « Gil Blas Illustré », «
Le Rire » et « Pêle-Mêle ». Au début du XXème siècle,
Benjamin Rabier s’impose comme un auteur à succès.
En témoignent ses publications dans « L’Assiette au
Beurre » ou « Le Chat Noir ». Il se lance dans l’édition
pour enfants, en publiant Histoire comique et naturelle
des Animaux (1907-1908). Il est également un acteur
important dans le domaine de la publicité. En 1921,
Léon Bel s’inspira d’un dessin de Benjamin Rabier
pour créer le logo de sa marque La vache qui rit. Il Quant au personnage de Tintin Lutin, habillé en
dessina aussi la célèbre baleine des Salins du Midi. pantalon de golfeur, il inspire Hergé quelques an-
L’œuvre éditée de Benjamin Rabier est parsemée nées plus tard. Celui-ci écrit : J’ai été immédiatement
d’animaux. En 1906, il publie chez Jules Tallandier conquis. Ces dessins étaient très simples, frais, robustes
une édition entièrement illustrée des Fables de La Fon- joyeux, et d’une lisibilité parfaite. En quelques traits bien
taine. Il illustre aussi Le Roman de Renard et L’Histoire charpentés tout était dit : le décor était indiqué, les ac-
Naturelle de Buffon. Mais son personnage de bande teurs en place ; la comédie pouvait commencer.
Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010 13
14. Claude auclair
l’humaniste
Claude Auclair est né le 1er mai
1943 à La Barre-de-Monts. Après
une enfance vendéenne, il déménage
à Nantes lorsqu’il a 10 ans. Déména-
gement qu’il vit comme un déracinement. Il suit des
études aux Beaux-Arts et devient, au milieu des années
1960, décorateur de théâtre.
Lassé, il se lance dans l’illustration de science-fic-
tion pour les revues des éditions OPTA (Galaxie-Bis
ou Fiction). Redécouvrant la bande dessinée, il étudie
Jijé, Alex Raymond ou Harold Foster afin de trouver
son style. Il publie une histoire dans « Phénix » en
1968.
Jean Giraud repère son travail et lui propose de
collaborer à « Pilote ». Il entre dans l’hebdomadaire
en 1970 avec la série post-apocalyptique Jason Muller
(dont les deux premiers épisodes sont écrits par Gi-
raud puis Pierre Christin). En 1971, il crée dans « Tin-
tin », La Saga du Grizzly, western pro-indien, puis Les
Naufragés d’Arroyoka (avec Greg).
L’année suivante, Goscinny refusant de publier la
suite de Jason Muller, et la collaboration avec Greg ne
s’étant pas avérée fructueuse, il livre à « Record », Ca-
triona Mac Killigan, traitant de la révolte des Écossais
contre Londres (avec Jacques Acar).
Il poursuit sa collaboration à « Tintin », pour le-
quel il crée la formidable série post-apocalyptique éco-
logiste Simon du Fleuve qui le fait connaître du grand
public. Le tome 1, inspiré par Le chant du Monde, de
Giono, ne paraît jamais en album. Les héritiers inter-
disent sa publication en accusant l’auteur de plagiat.
Il réalise ensuite cinq nouvelles histoires de Simon
du Fleuve avant qu’un différend avec les éditions « Le
Lombard » arrête la série en 1978. Le tome 5 est la
dernière bande dessinée qu’il scénarise lui-même.
14 Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010
15. Il entre alors, dans un monde ayant régressé technologiquement, où
dès le premier nu- les villes sont abandonnées. Simon du Fleuve entérine
méro, dans l’équipe complètement l’engagement d’Auclair en faveur d’une
d’ « (A SUIVRE) », société nouvelle. La caractéristique de cette série est
où il s’intéresse tout son aspect pédagogique marqué. Reprenant les clichés
d’abord au monde du post-apocalyptique (malfaisance de la science, fo-
celte en créant l’in- lie humaine, régression de la civilisation), il décrit une
contournable Bran utopie dont les aspects idéalistes (vie dans les champs,
Ruz (1978-1981, sans héros ni régime politique, exaltation de l’« indi-
avec Alain Des- vidu moyen ») sont tempérés par un certain réalisme
champs) et Tuan Mac : Simon utilise la violence, et est gêné par son impos-
Cairill (1982, avec sibilité d’appartenir à une nouvelle société qui se veut
Deschamps) puis à sans distinction. Cette volonté sincère d’apporter une
l’esclavagisme dans réponse au problème de la violence et des rapports
Le Sang flamboyant humains reste handicapée par l’ancrage très fort de
(1984, avec François Migeat). l’auteur dans l’idéologie des années 1970. À cet égard,
En 1988, il entame une collaboration avec Alain Simon du Fleuve reste typique des courants de pensée
Riondet, réalisant en deux ans quatre nouveaux épi- de ces années.
sodes de Simon du Fleuve.
En 1989, il publie
dans « (A SUIVRE) » Crisse
avec le même scéna- le chef de bande
riste Celui-là dont il
laisse le second volume Didier Crisse est l’artiste qui, par
inachevé à sa mort pré- son œuvre et son activité pédago-
maturée, le 20 janvier gique, a le plus contribué au déve-
1990, à Beauvoir-sur- loppement de la bande dessinée en
Mer. Afin que l’album Vendée.
puisse être proposé au Il est né à Bruxelles, le 26 février 1958. Il com-
public, Jacques Tardi mence par faire du dessin sur textile à Lyon à l’âge
et Jean-Claude Mé- de dix-huit ans. Il débute une carrière dans la bande
zières l’achèvent dans dessinée avec Ocean’s King pour le magazine « Spirou »
un dernier hommage
posthume.
Claude Auclair est le « chantre des minorités ». Il
base son travail sur la démonstration du « mal que
font les cultures dominantes ». Réalisateur d’un des
premiers westerns pro-indien en bande dessinée, il
met en scène en 1973, dans Catriona Mac Killigan,
la Révolte des Écossais contre les Anglais. Il dénonce
ensuite ce qu’il perçoit comme l’oppression des Celtes
dans Bran Ruz, en 1978, en conférant à l’histoire une
portée universelle. Il s’est également intéressé à l’escla-
vagisme dans Le Sang du flamboyant.
Sa mise en scène d’un monde obsédé par le pro-
grès est évidente dans ses œuvres de science-fiction.
Elle a pour corollaire un écologisme marqué, la na-
ture jouant pour lui un rôle fondamental et protec-
teur dans la construction de l’individu. Nostalgique
de l’ordre pré-industriel, Auclair attache une grande
importance aux éléments naturels et leur confère un
lourd rôle symbolique.
Cette prédilection pour les mondes disparus, uto-
piques, ressort chez Auclair d’une vision humaniste
du monde. Il met en scène une humanité survivant
Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010 15
16. en 1979 et Nahomi, une princesse japonaise, pour N’Guessan), Luuna (dessin de Kéramidas), et Canari
« Tintin » en 1980. (dessin Carlos Meglia)…
Il s’installe en Vendée au début des années 1990
et se lance dans l’héroic fantasy en créant, en colla- Lorsque Crisse s’installe au cœur de la Vendée,
boration avec Jacky Goupil, la série L’Épée de cristal, lieu de ses villégiatures d’enfance, il a déjà une œuvre
(éditions Vents d’Ouest). Cette série est un succès et conséquente derrière lui. Il est rapidement contacté
devient une référence du genre. par le peintre Jacques Golly, le fondateur de l’atelier
« Ma Gomme », qui lui propose d’animer la section
Il enchaîne avec la série Perdita Queen avant d’être BD de la structure yonnaise. Crisse va alors former
recruté par les Éditions Soleil pour lesquelles il dessine trois formidables jeunes dessinateurs : Richard Gué-
plusieurs séries. Notamment Kookaburra, Atalante, rineau, Cyril Trichet et Sébastien Damour qui seront
fascinante amazone devenue depuis son personnage rapidement connus dans le Landerneau du 9ème art.
vedette, et Ishanti, jeune apprentie danseuse au temple Mais Crisse se rend compte que l’atelier « Ma Gomme »
d’Isis. Il participe également comme scénariste, tou- est un lieu trop restrictif pour accueillir la nouvelle
jours pour cette même maison d’édition, aux séries Les vague des auteurs vendéens. Il crée alors les rendez-
Ailes du Phaéton (dessins de Serge Fino), Private Ghost vous du Pichet, du nom d’un bar yonnais aujourd’hui
(dessins de Serge Carrère), Petit d’homme (dessins de disparu. C’est un espace ou chacun, auteur confirmé
ou débutant, dessinateur, scénariste ou coloriste, peut
montrer son travail, recevoir des conseils et lancer des
collaborations. Les premiers auteurs publiés, issus du
pichet, sont les scénaristes Jean-Charles Gaudin et
Serge Perrotin, les dessinateurs Gaël Séjourné, Chami,
Fred Peynet, Wyllow, et le coloriste Jean Verney.
Un peu plus tard écloreront les talents sablais Pol-
pino, Cécile Brosseau et le scénariste Anton.
Tous ces artistes forment actuellement les forces
vives de la bande dessinée vendéenne. Une bande des-
sinée qui rayonne dans tous les pays francophones et
dont de nombreux titres sont également publiés en Es-
pagne, Allemagne, Hollande, USA, Italie…
16 Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010
17. richard guérineau sébastien damour
Richard Guérineau est né le 18 Sébastien Damour est né le 19
novembre 1969, à La Roche-sur-Yon. juillet 1972 à La Roche-sur-Yon.
Dès son plus jeune âge, il est envoûté Il dessine dès son plus jeune âge
par le démon de la bande dessinée et et s’initie à la
dévore avec frénésie les passionnantes bande dessinée à neuf ans. Il re-
aventures de Bibi Fricotin, Bill Tornade, et Blek-le- joint Jacques Golly à l’atelier « Ma
Roc. Assez rapidement, ses proches lui affirment que Gomme », et après un bac C, entre
« le dessin n’est pas un métier ! » De nature conci- à la section Arts plastiques de la
liante, il suit leurs conseils et passe un bac scientifique. faculté de Bordeaux, avec l’idée
Il entame ensuite des études d’arts plastiques. Plus il de devenir professeur de dessin.
réfléchit sur l’Art en général, et plus il a envie de faire Il décide cependant de vivre de sa
de la bande dessinée en particulier. passion pour la BD et rencontre
En 1991, sa rencontre avec le scé- les Éditions Delcourt au salon d’Angoulême en 1994.
nariste Corbeyran aboutit à une fruc- Un projet cyberpunk voit alors le jour avec Jean-Pierre
tueuse collaboration : L’As de Pique Pécau pour le scénario. Les 10 tomes des aventures de
est édité d’abord chez « Dargaud », Nash Tulsa paraissent jusqu’en mai 2007. Damour y
puis aux éditions Delcourt en inté- révèle son attirance pour la science-fiction et sa prédi-
gralité dans la collection Encrages. lection pour l’ambiance des mégalopoles surpeuplées
et leur faune interlope. Son esthétique graphique est
Parallèlement, le duo signe un bien sûr ins-
thriller aux pirée de Blade
frontières Runner, mais
du réel, Le aussi d’Era-
Chant des serhead de Da-
Stryges, tou- vid Lynch, ou
jours chez du baroque
« Delcourt ». Phantom of
Pour cette sé- the Paradise
rie, il adapte de Brian De
son style Palma.
graphique : En BD,
son trait ner- ses réfé-
veux et ses rences vont
cadrages ser- du tandem
rés servent Jodorowsky-
brillamment Mœbius à Li-
un récit mené beratore, en
tambour bat- passant par Bernet.
tant ! Parallèlement, il réalise le T1 de la série Le silence de
la Terre (scénario : Anne Ploy – éditions Humanoïdes
C’est toujours en compagnie Associés).
de Corbeyran, son voisin bor- En 2006, Da-
delais, qu’il réalise une histoire mour dessine un
au sein du collectif Paroles de épisode de Pan-
Taulards. dora Box sur un
scénario d’Alcante
(éditions Dupuis).
En 2008, il re-
En 2009, il publie trouve son com-
le western crépuscu- père Pécau et en-
laire Après la nuit tame l’illustration
avec le scénariste du Testament du
Meunier. docteur M aux édi-
tions Delcourt.
Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010 17
18. Cyril trichet Jean-Charles gaudin
Pour Cyril Trichet, le dessinateur Né en 1963 à Challans et résidant
d’Aubigny, la BD est un rêve d’enfant. à Saint-Jean-de-Monts, Jean-Charles
Dès l’âge de 6 ans, il décide d’en faire Gaudin s’intéresse très tôt au cinéma
son métier, se nourrissant de « Spirou», et à la bande dessinée. Il écrit et réalise
« Margerin », « P’tit Luc », « Le Journal de Mickey ». ses premiers films Super 8 à partir de 1983 avant de
En s’inscrivant dans un atelier de dessin à La Roche- passer aux formats 16 et 35 mm. Après une formation
sur-Yon, il rencontre Didier Crisse qui lui prodigue ses d’écriture de scénarios, il écrit, produit et réalise plu-
conseils pendant plusieurs années. sieurs courts-métrages et films institutionnels avant de
Après son bac Arts Appliqués, et toujours sous l’aile se lancer dans la bande dessinée.
de Crisse, il rencontre des dessinateurs et scénaristes
de la région, dont Jean-Charles Gaudin avec qui il pu- En 1998
bliera sa première série : il débute
Les Arcanes de Midi-minuit la série Mar-
aux éditions Soleil. Sept tomes lysa chez
ont paru à ce jour. « Soleil »
avec Jean-
Pierre Da-
nard au des-
sin.
Série qui
est ce jour
son plus
grand suc-
cès. Paral-
lèlement,
Gaudin écrit
la série Ga-
rous dessinée
par D’Fali.
En 2000, il enchaîne sur la série Galfalek avec
Franck Biancarrelli. En 2002, il crée une nouvelle
série fantastique avec le jeune dessinateur Cyril Tri-
chet : Les Arcanes du Midi-Minuit. Fin 2004, il
signe un thriller fantastique L’ombre du cinéphage et
une série fantasy Les Princes d’Arclan. Avec Frédé-
ric Peynet, il ouvre une trilogie de fantasy réaliste
avec Le Feul dont le premier album paraît en 2005
et est primé au festival d’Angoulême.
Ses dernières créations sont Lans Sirling (dessin Pi-
caud), L’assassin royal (dessin Sieurac, puis Picaud) et
Angor (dessin Armand). Tous les albums de Gaudin
sont publiés aux éditions Soleil.
18 Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010
19. serge Perrotin
Serge Perrotin vit sur la côte ven-
déenne où il partage son temps entre
l’enseignement et l’écriture. Amateur
de Science-Fiction, c’est cependant une
histoire policière qui retient en premier l’attention des
éditeurs. Il signe les scénarios de la série Lance Crow
Dog (dessins Gaël Séjourné), un polar indianiste pu-
blié par les éditions Soleil.
Avec Terra Incognita (des-
siné par Chami – éditions Thé-
loma), Serge Perrotin revient à
ses premiers amours et aborde
le genre de la science fiction
sous un angle novateur. Ici pas
de combats intersidéraux ni
d’explosions tonitruantes. Les
personnages (et leurs doutes),
perdus sur une planète hostile,
sont au cœur d’un récit hale-
tant. Il écrit également le tome
IV de la série policière Frank
Lincoln, dessiné par Marc
Bourgne, publié aux éditions
Glénat.
Ses deux dernières publi- Chami
cations sont L’Autre Terre, un
récit de SF Steam punk des- Le dessinateur Chami - de son
siné par Beno (éditions Soleil) vrai nom, Bernard Jamilloux - vit
et Sphères, un cycle d’anticipation mis en images par à La Roche-Sur-Yon. Il apprend
Laurent Libessart (éditions Soleil). très tôt les fondamentaux du dessin
sur les bancs de l’École Brassart, à
Tours. Cette formation réputée l’entraîne ensuite vers
le monde de la publicité. Il exerce successivement les
fonctions d’illustrateur, de maquettiste et d’infogra-
phiste dans différentes entreprises vendéennes. Ses
rêves de bandes dessinées sont cependant toujours
présents. Sa rencontre avec le scénariste Serge Perro-
tin, lors d’une séance de travail organisée par le des-
sinateur Crisse, est déterminante. Les deux compères
élaborent ensemble le projet Terra Incognita.
Un projet de SF en trois volumes aux Editions Thé-
loma.
Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010 19
20. gaël séjourné Wyllow
Gaël Séjourné est né le 9 juillet Yohann Puaud alias Wyllow est
1966 à Saint-Nazaire. Il découvre né en 1975. Il grandit en Vendée, à
la bande dessinée très tôt avec « Titi Saint-Avaugourd-des-Landes. Il rêve
magazine », « Pif Gaget », « Tintin depuis son plus jeune âge de faire
magazine » et « Fluide Glacial ». In- de la BD son métier. Pendant deux ans, il étudie le
fluencé par Gotlib, Franquin, Maester et Binet, ses dessin d’exécution en publicité au Lycée Saint-Joseph
premiers essais sont humoristiques, privilégiant la cari- à la Joliverie, à Saint-
cature et la dérision. Un bac littéraire, option Arts Plas- Sébastien-sur-Loire. Il
tiques en poche, suivi de deux années à la Fac d’Arts suit ensuite les cours
Plastiques, lui permettent de trouver un poste de gra- de l’École Pivaut, tech-
phiste aux Sables d’Olonne, dans une maison d’édi- niques d’arts appliqués
tion spécialisée en sécurité routière. Il y rencontre Jean à Nantes, de 1995 à
Verney qui devient son coloriste. 1997.
Après de multiples échecs édi- Après divers bou-
toriaux, il rencontre Serge Perrotin lots, il décroche son
qui lui propose un scénario ayant premier contrat en
retenu l’attention des éditeurs. Il 2003 pour Au-delà des
change de style graphique et aban- Merveilles chez l’édi-
donne, pour un temps qui dure teur Clair de Lune. Le
encore, son second tome paraît en
style humoris- août 2005.
tique pour le dessin réaliste. Cela Un troisième album est en préparation.
ne se fait pas sans peine. Grâce aux
conseils éclairés de Didier Crisse, il
publie le premier tome de la série
Lance Crow Dog en 1998. Quatre Pour cette
autres tomes suivront. C’est en série il signe
dédicaçant cette série qu’il fait la le scénario
connaissance du scénariste Joel Callède. Ils lancent en- de son nom
semble la série Tatanka aux éditions Delcourt en 2005. et utilise le
pseudonyme
Wyllow pour
le dessin. Il
souhaite ainsi
distinguer ses
deux métiers
tout en ren-
dant hom-
mage au film
Willow de
Ron Howard.
Toujours chez Clair de
Lune, il réalise ensuite la
trilogie La fabuleuse histoire
en prenant pour thèmes
le Café, le Chocolat et le
Thé sur des textes de Pas-
cal Davoz. Wyllow prépare
actuellement une BD his-
torique dans la collection
Jacques Martin, un one-
shot intitulé Alix raconte
Alésia, prévu pour mai
2010.
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21. Cécile Polpino
Cécile Brosseau est née en 1975 Polpino est certainement l’au-
à Saint-Nazaire. Elle grandit à teur de bande dessinée le plus
Olonne-sur-Mer. Dès le collège, par connu sur la côte vendéenne. Ou,
amusement, elle se met à dessiner pour le moins, Alban Dmerlu, son
de petites bandes dessinées sur les personnage fétiche. En effet, toutes
élèves qu’elle côtoie. Très logiquement, Cécile choisit, les semaines, Paul Pineau, dit Pol-
au lycée, d’intégrer une filière arts plastiques. pino, raconte les aventures d’un irrésistible Chaumois
Deux rencontres sont décisives : celle de Serge Per- dans l’hebdomadaire Les Sables Vendée Journal.
rotin et celle de Didier Crisse qui la met définitive- Deux recueils
ment sur les rails. Un premier album voit le jour en des aventures d’Al-
2005, Cédille, aux éditions ban Dmerlu ont
Clair de lune. Puis tout ré- paru à ce jour aux
cemment Edlyn aux éditions éditions Le jour-
Soleil. Elle travaille actuel- nal des Sables.
lement sur une nouvelle
série à paraître aux éditions
Le Lombard.
En 2008, il s’asso-
cie au scénariste sablais
Anton et publie aux
éditions Théloma le pre-
mier tome d’un cycle d’anticipation post-apocalyp-
tique intitulé Eno One.
Serge Perrotin
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22. 22 Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010
23. De la peinture à l’écriture
Les sept pieds de la Savate
Roger Ducrot et Jacques Malenfant
Attention ! Vous ne trouverez pas ce livre en librai-
rie ! Cet ouvrage (dixit R. Ducrot) « à prétentions hila-
rantes » n’a été imprimé qu’à une cinquantaine d’exem-
plaires réservés aux amis et familiers des auteurs. C’est,
bien sûr, ce qui le rend si rare et si précieux. Vous me
direz alors : pourquoi le présenter puisqu’il est introu-
vable ? Précisément parce qu’il est introuvable, il est
important de signaler à ceux qui connaissent et ap-
précient la peinture de Ducrot, qu’existe ce « récit
bucolico-vinicolo-humoristique et outrancier », une
sorte de condensé de l’esprit frondeur et irrévérencieux
de l’artiste. On y rencontre Gontran de Becquebois,
Frédéric, Fernand Boulenbuit, Auguste Lurin, Gé-
gène, Eusèbe Mathelem, Timothée Mironton et beau-
coup d’autres, tous bien sûr soigneusement croqués.
Leur devise est : « L’essentiel n’est pas de savoir où l’on « …On fixa une grande pancarte portant en grosses
va ; c’est d’y aller. » On les rencontre dans un village de lettres : SAVATE, avec au-dessous la devise : Tous d’un
Vendée qui ressemble furieusement à Aubigny. Leurs bon pied, à pied d’œuvre, d’arrache-pied, pour un grand
aventures sont le fruit des esprits fertiles de Roger pied.
Ducrot et Jacques Malenfant, alors qu’ils avaient un Pour fêter joyeusement et comme il se doit la fon-
peu plus de vingt ans, dation de la société, on organisa un fastueux banquet,
et qu’ils travaillaient auquel assistèrent tous ceux ayant participé aux tra-
ensemble dans un ate- vaux de ces derniers temps. Pour la véracité du ré-
lier de réparation de cit, nous sommes obligés de reconnaître que chacun
machines à écrire. Le se porta bien au-delà de la limite de la tempérance,
manuscrit était resté et même de l’intempérance… À l’issue du banquet,
dans un tiroir depuis le tonton fit un discours beaucoup moins académique
plus de cinquante ans qu’à l’habitude qu’il termina par ces mots : Je lève
et il fallut l’affectueuse heu !… péniblement mon verre, à la prospérité de notre
pression des amis du entreprise… et je crie bien haut : Vive la Société Auto-
peintre pour l’en ex- nome de Valorisation et d’Amélioration des Terrains Em-
humer. broussaillés ! Vive la S.A.V.A.T.E. ! …
L’un des mérites de ce livre, outre le vrai plaisir
Les quelques lignes qu’il procure, c’est qu’on y trouve déjà tous les thèmes
qui suivent permettent truculents que Roger Ducrot abordera ensuite dans
d’en juger le ton et de sa peinture. Mine de rien, il permet de mieux com-
comprendre de quoi il prendre son œuvre. Et c’est en cela qu’il est incontour-
s’agit quand on parle nable. Voire indispensable.
de « savate ». Y.V.
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24. 24 Lire en Vendée - Échos-Musées - Décembre 2009 - Juin 2010
25. Et si Ronsard Gonzague Saint-Bris
m’était conté.... et François Ier
à l’Historial
de la Vendée
Journées
d’études
Ronsard
i.C.e.s.
Éditions Cujas,
200 p., 10 € Conférence de Gonzague Saint-Bris
à l’Historial de la Vendée
Gonzague était déchaîné
ce mardi 10 novembre.
Avec la carrure de
François 1er et le panache
d’Henri IV, il lâchait ses
mots comme des traits ven-
geurs et charmeurs devant
« Le hasard, pour la détermination de l’objet de cette une cour ébahie.
journée d’étude, écrit Jean-Marc Joubert, directeur du Tour à tour Henri VIII,
département Lettres à l’ICES, aura été d’apprendre Anne Boleyn, Charles-Quint, Léonard de Vinci, Jésus
incidemment l’existence d’une fort belle demeure ven- ou Juda, il prenait finalement les traits de Soliman le
déenne, « La Chevillonnière » -sise à une demi-heure Magnifique pour décocher sa dernière harangue et ser-
de route de la Roche sur Yon-, laquelle demeure aurait vir un public exsangue, haletant, rendu.
été la propriété de la mère de Ronsard. De là à imagi- Ils étaient donc plus de 150 fidèles à suivre la
ner que le poète l’eût visitée, il n’y avait qu’un pas, qui conférence de novembre des amis de l’Historial de la
fut vite franchi au moins par ses heureux propriétaires, Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, magistralement don-
M. et Mme de Raigniac… » née cette année par Gonzague Saint-Bris, prétendant
De là ce colloque organisé sur place par le Centre au titre de chef de file des Nouveaux Romantiques.
de Recherches Hannah Arendt, les 29 et 30 avril, et ce Son Henri IV était à paraître, l’auditoire a souscrit
livre des actes. On pourra y lire de fort passionnantes d’avance. J.R.
et savantes études sur La rhétorique courtisane dans la
Continuation des Amours de Ronsard par Jean-Baptiste
Amadieu, ou Le sang et l’amour : discours médical et
texte poétique par Sabine Lehman. Et puis, bien sûr,
un inattendu Ronsard et la Vendée par Jean de Rai-
gniac, où le spécialiste des blasons et des châteaux de
Vendée, nous apprend comment Jeanne Chaudrier, la
Poitevine, épousa Louis de Ronsard. Une belle et fort
romanesque histoire.
Y.V.
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