Les produits intelligents ou objets connectés représentent aujourd’hui des ressources informatiques partagées, configurables et dont la gestion et/ou l’utilisation est faite à la demande et/ou en libre-service par leurs utilisateurs via le réseau Internet qui reste toujours un réseau ouvert par excellence. Mais, c’est quoi le réseau Internet aujourd’hui? Et, comment est-il sur le point de changer à nouveau notre monde ?
1. L’Internet, avec sa philosophie d’ouverture, est devenu aujourd’hui l’Internet
des objets qui est sur le point de changer à nouveau le monde grâce aux objets
connectés1.
MBUTA IKOKO Dodi Alphonse, MSc
Consultant TI et développeur web indépendant
Assistant d’enseignement et de recherche en informatique et en management des systèmes d’information (MIS)
Faculté des sciences informatiques / Université Libre de Kinshasa, RD Congo
Expert pour les activités pratiques d’application et programmation réseaux
Section Informatique de gestion / Institut Supérieur de Commerce, Kinshasa
mbutaikoko@hotmail.fr
Résumé :
Les produits intelligents ou objets connectés représentent aujourd’hui des ressources
informatiques partagées, configurables et dont la gestion et/ou l’utilisation est faite à
la demande et/ou en libre-service par leurs utilisateurs via le réseau Internet qui reste
toujours un réseau ouvert par excellence. Mais, c’est quoi le réseau Internet
aujourd’hui? Et, comment est-il sur le point de changer à nouveau notre monde ?
Mots clés :
Internet, objets connectés et Internet des objets
- L’Internet, avec sa philosophie d’ouverture, est devenu aujourd’hui l’Internet
des objets qui est sur le point de changer à nouveau le monde grâce aux objets
connectés.
Les produits intelligents ou objets connectés sont définis comme des objets
électroniques connectés sans fil, partageant des informations avec un ordinateur, une
tablette ou un Smartphone, etc. et capables de percevoir, d’analyser et d’agir selon le
contexte et l’environnement » (http://www.usine-digitale.fr/objets-connectes/). Ils
représentent ainsi des ressources informatiques partagées, configurables et dont la
gestion ou l’utilisation est faite à la demande et/ou en libre-service mais via le réseau
Internet. Mais, c’est quoi donc le réseau Internet aujourd’hui? Et, comment est-il sur
le point de changer à nouveau notre monde ?
En effet, le réseau Internet est connu depuis « comme étant le réseau des réseaux ou
comme étant l’outil, application et service TI grand public et fédérateur des autres
outils, applications et services TI dits professionnels2 » (Mbuta Ikoko, 2001). A son
1 Cette note d’information est une section extraite à partir d’un travail de recherche scientifique réalisée
et en cours de finalisation par l’auteur, intitulé : « Le commerce électronique et le commerce
traditionnel en RD Congo : entre disparition ou cohabitation, seuls les objets connectés sont sur la
voie de nous donner une réponse valable à travers leur impact dans les organisations et à travers la
notion passerelle du commerce connecté ».
2 Les outils, applications et services TI pour les acteurs ou utilisateurs professionnels sont ceux qui sont
utilisés quotidiennement par des organisations ou entreprises soit pour améliorer leurs positions
concurrentielles, soit pour dominer leurs coûts suivant différents besoins et des objectifs définis de
gestion. Les systèmes de transaction interbancaire et de gestion de cartes bancaires, l’EDI, les systèmes
d’information de vente et de paiement des biens ou services en ligne, les systèmes de places boursières,
le GED, etc. sont souvent cités parmi les exemples phares. Ces derniers exigent le traitement
transactionnel ou différé des informations et ne sachant même plus les différenciés avec l’Internet et
ses services, ils sont implémentés dans la plupart de cas pour gérer des opérations de types financiers,
2. origine, il a été implémenté sur la base d’une philosophie dite « d’ouverture » et
permettait donc de connecter un ensemble d’ordinateurs ou des réseaux d’ordinateurs
publics ou privés. Il devrait alors servir comme un réseau qui permet aux différents
réseaux interconnectés ou ordinateurs connectés et à leurs utilisateurs de pouvoir
transférer des fichiers ou échanger des messages électroniques (e-mail) entre eux. Ce
transfert ou échange se faisait et/ou se fait encore au jour d’aujourd’hui avec l’aide
d’une pile des protocoles nommée TCP/IP : Transmission Control Protocol/Internet
Protocol. Cette pile des protocoles permet la connexion de n’importe quel autre type
de réseau, par tout moyen de télécommunication (dont, en particulier, le réseau
téléphonique mondial). Et, grâce à l’innovation et à l’évolution qu’ont connus certains
outils, applications et services TI pour les utilisateurs professionnels, tels que les
ordinateurs portables, les télévisions, les téléphones mobiles, l’EDI (Electronic Data
Interchange), l’Extranet, l’Intranet, le Groupware, les outils de recherche, les forums
de discussions, etc., mais aussi grâce à l’essor des standards ou plateformes réseaux
sans fil et/ou mobiles, tels que le LTE (Long Term Evolution), le Wifi, le Bluetooth,
etc., « le réseau Internet a fini aujourd’hui par devenir également la principale
architecture ou plateforme technologique de différents systèmes de communications
des paquets ou données » (Mbuta Ikoko, 2009).
Toutefois, pour pouvoir matérialiser davantage sa philosophie d’ouverture, cette fois-
ci, face à l’avènement des produits intelligents ou objets connectés qui se multiplient,
le réseau Internet a fini par étendre son système de nommage aux différents standards
ou plateformes des réseaux sans fil ou mobiles. Le système de nommage de l’Internet,
selon la littérature TI, est connu sous le nom de « système de noms de domaines » ou
de DNS (Domain Name System) en anglais 3 . Il constitue, ce système, la base
technique du réseau Internet ou tout simplement une des ses ressources ou services
qui est alors « hiérarchique » et qui fournit donc des protocoles de communication
entre des serveurs du même nom (identifiants de domaines Internet) et des
applications clientes. Pour Renard Annie (2001, cité par Ivinza Lepapa et Mbuta
Ikoko, 2008), l’importance de ce système de nommage s’était manifestée pour la
première fois lorsque le réseau Internet a été rendu public vers le début des années
1990 et qu’on devrait donc attribuer aux noms de domaines une valeur sémantique.
C’est derrière cette première manifestation qu’on a même donnée au « nommage »
une valeur économique considérable, et on en a fait un enjeu politique et juridique.
D’ailleurs, l’évolution actuelle de la gouvernance de l’ensemble de ressources Internet
et l’arrivée de solutions « alternatives » de nommage risquent un jour de présenter des
dangers pour la stabilité de l’espace de noms global.
Et, grâce à l’extension de ce système de nommage, le réseau Internet tente
aujourd’hui d’essayer de traduire une sorte de convergence entre les TI, les
nanotechnologies, les biotechnologies et les sciences cognitives, mais aussi en rapport
avec la vitesse à laquelle les outils, applications et services TI innovants qu’il fédère
ou vont fédérer sont mis sur le marché pour une utilisation pertinente. En d’autres
mots, elle est traduite, cette sorte de convergence, par l’omniprésence actuelle des
administratifs, ou commerciaux, etc. Actuellement, ils sont tous fédérés par le réseau Internet ; cet
outil, application et service TI pour le grand public et par excellence.
3 Un domaine est un ensemble d’ordinateurs reliés à Internet et possédant une caractéristique
commune. La structure de son système est donc une vaste arborescence inversée. C’est donc une
ressource hiérarchique administrée par un système de bases de données réparties qui fonctionne suivant
un système de requêtes entre les clients et les serveurs.
3. outils, applications et services TI innovants tels que le four connecté, la machine à
café connecté, le Smartphone, le Smart TV, l’imprimante intelligente, la poubelle de
recyclage connecté, le bracelet connecté, la montre connecté, le réfrigérateur
connecté, la voiture intelligente, le robinet intelligent, le chauffe-eau intelligent, etc.
Ces outils, applications et services TI innovants intègrent à leur sein des identifiants
numériques qui estompent « la distinction entre l’homme et la machine, entre les
activités en ligne et hors ligne, entre le monde physique et le monde virtuel, entre le
naturel et l’artificiel, entre la réalité et la virtualité » (Assemblée parlementaire
européenne, 2017). Il s’agit aussi en effet d’une sorte de convergence qui est orientée,
en rapport avec les différents produits intelligents ou objets connectés mis sur le
marché, et particulièrement le chip implant « Biohax », vers le brouillage de toutes les
frontières antérieures et vers l’intégration des identifiants de tous ces différents
produits intelligents ou objets connectés au sein du réseau Internet, et cela, grâce au
système RFID qu’ils utilisent. En empruntant le terme utilisé par Benghozi Pierre et
al. (2009), nous disons que ladite convergence fait ou a fait que le réseau Internet soit
devenu « étendu aujourd’hui jusqu’aux objets connectés intelligents, autonomes ou
intégrés grâce au RFID et permet ainsi de créer une forme de passerelle entre les
mondes physique et virtuel » (pour comprendre davantage cet aspect des choses, la
lecture rapide de la notion d’informatique ubiquitaire suivant la vision de Weiser
Mark est donc recommandée). En plus, cette extension de l’Internet ou cette
association de l’Internet, avec des objets connectés, forme aujourd’hui une sorte
d’écosystème complexe que la littérature TI appelle l’Internet des objets, « The
Internet of Things » (IoT) en anglais (voir figure 3).
Fig.3. L’Internet des objets ou écosystème des produits intelligents ou objets connectés (source photo :
Gasiorowski-Denis Elizabeth, ISO-Focus, septembre 2016)
L’Internet des objets matérialise tout simplement le croisement de l’informatique
ubiquitaire avec les produits intelligents ou objets connectés. C’est donc un réseau
Internet étendu au réseau des capteurs et/ou aux objets connectés, c.à.d. une sorte de
cyberespace qui est maintenant ouvert aux autres types d’outils, applications et
services TI qui ne sont entre autres que des produits intelligents ou objets connectés.
L’Internet des objets représente aussi un ensemble « des systèmes complexes qui
4. associent des équipements matériels, des capteurs, des stockages de données, des
microprocesseurs, des logiciels, avec d’innombrables possibilités de connectivité »
(Porter Michael et Heppelmann James, 2015). Sous ces deux logiques définitionnelles
liées aux objets qu’il connecte, l’Internet des objets intègre alors du Cloud computing
dans son architecture afin de pouvoir simplifier davantage la connectivité et
l’interaction entre les différents produits intelligents ou objets connectés, les outils,
applications et services TI classiques ou innovants, et d’autres équipements ou
composants électroniques qui existent et qui se connectent déjà avec ce réseau. Il est
dans ce sens l’un des nouveaux piliers qui devraient ainsi émerger pour permettre le
développement de la nouvelle société de la connaissance. Il permet également,
« …via des systèmes d’identification électronique normalisés et unifiés, et des
dispositifs mobiles ou sans fil, d’identifier directement et sans ambiguïté des entités
numériques et des objets physiques et de pouvoir récupérer, stocker, transférer et
traiter, sans discontinuité entre les mondes physiques et virtuels, les données s’y
rattachant » (Benghozi Pierre et al, 2009). Il est en définitif considéré comme
l’émergence d’un éventail de possibilités technologiques entièrement nouvelles qui
apporte, à travers les produits intelligents ou objets connectés, des améliorations
radicales sur les fonctionnalités et les performances des différents outils, applications
et services TI classiques ou innovants que nous avons même cités certains dans la
précédente section.
D’ailleurs, en rapport avec des améliorations radicales possibles, comme nous allons
le voir plus loin, les produits intelligents ou objets connectés, le cas du chip implant
« Biohax » qui se connecte déjà à cet Internet des objets et qui se veut être une
interface intégrée et fonctionnelle entre l’homme (son cerveau) et l’ordinateur (son
processeur), rentrent ou passent alors pour une réplique à l’échelle réduite d’une
infrastructure TI (une sorte de mini Datacenter) et celle des autres outils, applications
et services TI de son exploitation (cf. Cloud computing). Ils ne doivent donc pas être
seulement considéré comme tout produit ou objet TI connecté au réseau Internet
étendu mais aussi comme des ensembles d’applications ou de services TI
professionnels fédérés qui, grâce aux services de Cloud Computing qui sont offerts
via ses serveurs distants connectés, vont ainsi permettre la diminution de coûts de
certaines opérations quotidiennes connues et l’augmentation des capacités de
collaboration et productivité des individus qui le portent ou qui les utilisent mais aussi
des organisations ou entreprises avec leurs différentes parties prenantes, etc. Pour
Basque Josianne (2005, cité par Mbuta Ikoko, 2009), qui a réagi sur la compréhension
globale des TI en tant que médias d’apprentissage ou qui favorisent l’apprentissage
collaboratif ou coopératif, tous ces objets TI connectés doivent aujourd’hui être
compris comme « un ensemble de technologies fondées sur l’informatique, la
microélectronique, les télécommunications (notamment les réseaux), le multimédia et
l’audiovisuel, et qui, lorsqu’elles sont combinées et interconnectées, permettent de
rechercher, de stocker, de traiter et de transmettre des informations, sous forme de
données, de divers types (textes, sons, images fixes, images vidéo, etc.), et permettent
l’interactivité entre des personnes, et entre des personnes et des machines ». C’est
pourquoi, dans le lot des améliorations radicales, l’Internet des objets, via le Cloud
computing, permet voire déjà aux produits intelligents ou objets connectés,
particulièrement le chip implant, d’être utilisés aux côtés des ordinateurs portables,
des Smartphones, des tablettes tactiles qui les intègrent voire ou non à leur sein, ainsi
qu’aux côtés des appareils de communication avec un central de dispatching.
Ensemble, ils peuvent alors enregistrer et connaître par exemple à quelle heure vous
5. vous couchez, quelle bière vous prenez régulièrement, quelles sont vos heures
d’écoute ou de visualisation de vos programmes télés préférés. Ashton Kevin,
pionnier de la technologie ou du système RFID, disait ou prédisait déjà en 1999
que les objets connectés arriveraient à faciliter la vie humaine en
permettant d’observer, d’identifier et de comprendre le monde hors du cadre limité
des données saisies.
Avec les différents éléments évoqués ci-dessus, nous pouvons ainsi profiter pour
conclure cette section en disant que les produits intelligents ou objets connectés, qui
font partie désormais de l’Internet des objets, disposent aujourd’hui des véritables
capacités de monitoring (grâce à des capteurs intégrés ou à la remontée
d’informations), de contrôle (les objets connectés doivent se piloter facilement et
obéir à des scénarios personnalisés), d’optimisation (les algorithmes et l’historique
des données doivent servir à améliorer le fonctionnement) et d’autonomie (les
produits doivent être capables d’apprendre de leur environnement ou de prévenir les
pannes). Ces capacités, telles qu’elles sont détaillés par Porter Michael et
Heppelmann James (2015), suivant la logique de cinq forces qui régissent la
concurrence au sein de n’importe quel secteur d’activité 4 , devraient encore être
augmentées, et cela, non seulement pour pouvoir restructurer la concurrence qui
existe déjà dans tous les secteurs d’activité de notre vie mais aussi pour élargir leur
propre périmètre d’usage. Donc, l’Internet des objets est aujourd’hui considéré, via
les produits intelligents ou objets connectés et les différentes capacités de ces
derniers, comme une sorte de « post-révolution technologique ». Il est aussi presque
devenu déjà une réalité et est même sur le point de changer notre monde « grâce aux
énormes progrès en matière de puissance de traitement et de miniaturisation des
équipements, et aux avantages réseaux d’une connectivité sans fil omniprésente »
(Michael Porter et Heppelmann James, 2015). Dans le cadre de la restructuration de
concurrence, l’Internet des objets devrait également chercher comment continuer à
accompagner « le développement de deux mondes d’affaires que nous connaissons
déjà aujourd’hui et qui correspondent à deux types d’échanges, à savoir les échanges
marchands et les échanges non marchands » (Eynard Francis, in cours de e-
commerce, 2017). Mais, derrière tout ça, la conséquence future ce que tous les
produits intelligents ou objets connectés, qui représentent voire cet Internet des objets
mais aussi le Cloud computing, sont vus comme une percée en termes de
différenciation, d’efficacité opérationnelle et d’expérience utilisateur. Ils sont donc
sur le point de devenir le véritable moteur de croissance dans la nouvelle économie
car apparaissant ainsi comme l’aboutissement du processus de l’évolution continue
des TI et comme le support de cette nouvelle forme d’Internet, l’Internet des objets ou
étendu, qui va permettre de nouveaux espaces de proximité, de négociation et de
contrôle du pouvoir futur du monde et/ou des oligarques. Ces produits intelligents ou
objets connectés vont devoir permettre aussi à l’Internet des objets de finir donc par
intégrer toutes les caractéristiques qui étaient recommandées par Reix Robert (2002)
pour n’importe quelle TI (efficacité, flexibilité et coopération), et vont également
4 Pour comprendre davantage la notion de concurrence avec les 5 forces concurrentielles, aujourd’hui 5
(+1) forces (Menace des nouveaux entrants, Pouvoir de négociation des fournisseurs, Pouvoir de
négociation des clients, Menace des produits de substitution et Intensité concurrentielle, mais aussi Les
contraintes réglementaires des pouvoirs publics), l’ouvrage de Porter Michel (1982/1986: Choix
stratégique et concurrence) et celui de Kotler Philip et al. (2009 : Marketing management) sont donc
vus comme des références, le premier ouvrage de Porter étant complété par un autre ouvrage édité en
1986/2003 « L’avantage concurrentiel : comment devancer ses concurrents et maintenir son avance »,
considéré aujourd’hui comme l’ouvrage fondateur de la pensée stratégique contemporaine.
6. conduire à la réalisation concrète « d’une infrastructure globale de l’information (GII
: Global Information Infrastructure) ou d’une société globale de l’information (GIS :
Global Information Society) réunissant les pays développés, nouvellement
industrialisés, en développement et sous développés » (Ivinza Lepapa, 2007) ». Il est
voire évident que ces produits intelligents ou objets connectés vont encore se
multiplier davantage et s’insérer pour toujours dans l’usage quotidien de tout
individu, tout en affectant voire la prise de décision ordinaire de ce dernier et la nature
de ses relations avec des organisations ou entreprises.