En période électorale, la parole politique est l'objet d'une attention plus importante dans la presse territoriale. Cette expression politique a pourtant tout à fait sa légitimité et sa raison d'être sur toute la durée du mandat. Quel est le cadre légal de cette expression politique en période électorale mais aussi pour le prochain mandat, qui commence par l'adoption du règlement intérieur ? Comment valoriser, rendre plus attractive, cette expression politique dans la presse territoriale?
Christophe Disic, responsable com de la Ville de Saint-Ouen, Didier Rigaud, maitre de conférence à l'ISIC, Université Bordeaux 3.
VP1 - Toulouse terre de rugby : un puissant marqueur du territoire
CapCom13: AT5: Mieux organiser l'expression dans le journal territorial
1. 25e Forum de la communication publique et territoriale
La Rochelle 10, 11 & 12 décembre
2. 25e Forum de la communication publique et territoriale
La Rochelle 10, 11 & 12 décembre
Atelier
méthodologique n°5
Mieux organiser l'expression
dans le journal territorial
Animé par
Christophe Disic
Communicant territorial, fondateur du blog
"La parole est à l'opposition" (http://disic.expertpublic.fr/)
Didier Rigaud
Maître de conférence associé
à l'université de Bordeaux 3 ISIC
3. Ateliers méthodologiques
Mieux organiser l'expression dans le journal territorial
Plan d'intervention
I) Maîtriser le cadre légal de l'expression
politique (10min)
Christophe Disic
II) Rendre cette expression attractive (15
min)
Didier Rigaud
III) Échanges
4. Ateliers méthodologiques
Mieux organiser l'expression dans le journal territorial
I) Maîtriser cadre légal de l'expression
politique
A) Distinguer parole politique légale et
parole politique optionnelle
- La parole légale : le droit d'expression des élus n'appartenant pas à la majorité
Art.9 et 21 de la loi 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité
CGCT 2121-27-1 (communes), CGCT L3121-24-1 (Départements), CGCT L4132-23-1 (Régions),
CGCT L5211-1 (par extension dans les EPCI)
- La parole optionnelle
Éditos, interviews, verbatims ET tribunes de la majorité
5. Ateliers méthodologiques
Mieux organiser l'expression dans le journal territorial
I) Maîtriser le cadre légal de l'expression
politique
B) Un cadre réglementaire contraignant en
période électorale
- L52-8 (pas de modification ou d'amplification de la communication dans l'année qui précède les
élections, dons prohibés)
- L52-1 (pas de campagne de promotion ou de valorisation de l'action dans les six mois avant les
élections)
- La majorité peut maintenir sa parole en veillant à son contenu
- Il n'est pas possible de stopper la parole de l'opposition au contenu plus “libre” que celui
de la majorité
6. Ateliers méthodologiques
Mieux organiser l'expression dans le journal territorial
I) Maîtriser le cadre légal de l'expression
politique
C) Fixer l'expression politique du prochain
mandat 2014-2020
en préparant le règlement intérieur
- Réglementer les tribunes de l'opposition est une nécessité
- Réglementer les tribunes de la majorité est une possibilité
- Intégrer cette réglementation à sa stratégie de communication est une opportunité
8. Rendre cette expression attractive
Étude sur les rubriques politiques de la presse
territoriale.
L’étude a porté sur les publications des 70
plus grandes communes de France.
Analyse du contenu, éditoriaux et espaces
d’expressions politiques des 3 premiers numéros
de l’année 2013
10. Rendre cette expression attractive
Un éditorial est un article qui exprime les vues
de la direction d’un journal.
92% des publications ont un éditorial
signé par le maire.
8% des publications étudiées ne disposent pas d’un
éditorial du maire. (pour 1 ville, l’édito est rédigé
par la rédaction)
11. L’éditorial « type »
Situé en page 3
Une page pleine
Sous le nom d’édito
Contient une seule photo du maire, toujours
la même, de type portrait
Est signé du nom du maire et de sa fonction
12. Le nom.
75% se nomment édito ou éditorial
25% utilisent un autre nom:
quelques exemples: bloc notes, rendez-vous,
ouvertures, chroniques, le Maire vous répond,
entre nous, interview, res publica,
ce que j’en pense, dites-nous,…
14. La surface dédiée.
69% 1 pleine page
17% moins d’ ½ page
10% ½ page
4% plus d’1 page
(le maximum étant 4 pages)
15. Iconographie.
98% des éditoriaux sont illustrés par au moins
une photo
Seulement 6% sont illustrés par plus d’une photo
Dans 77% des cas il s’agit d’une photo du
maire, en buste.
19% des photos montrent le maire en situation
16. Rendre cette expression attractive
Pour 79% des publications la photo du
maire utilisée pour l’éditorial ne change pas
d’un numéro à l’autre.
17. Pas de mise en page incitative
pour le lecteur.
Les ¾ (77%) des éditoriaux ont un titre
71% sont sans aucun intertitre
56% des textes des éditoriaux débutent
sans lettrine
25% ont une phrase mise en exergue.
18. le contenu.
En moyenne le maire traite de deux sujets
différents par éditorial
71% des éditoriaux sont rédigés en utilisant
la 1ère personne du pluriel
Ce qui est paradoxal, car 96% sont signés
par seulement le maire.
19. Rendre cette expression attractive
Le contenu des éditoriaux est très souvent
consensuel, peu polémique et faisant appel
aux lieux communs.
20. Les sujets les plus traités sont :
Projet ou réalisation d’un nouvel équipement
ou d’aménagement urbain
Un événement culturel ou sportif
Puis, le contexte de crise économique, l’emploi, le
logement, le budget et la réforme scolaire (rare
sujet pour lequel les maires ont dans leurs éditos
des prises de position affirmées)
21. Rendre cette expression attractive
90% des éditoriaux ne contiennent
aucun lien, adresse ou renvoi vers
des réseaux sociaux.
22. En résumé.
Les éditoriaux ne sont pas attractifs pour
les lecteurs par leur mise en page
Leurs contenus impliquent peu leurs auteurs
et apportent bien peu d’informations au
lecteur.
23. L’expression des groupes politiques
6% des publications de l’échantillon ne
disposaient pas d’espace d’expression des
groupes politiques
18 titres différents pour nommer cette
rubrique
24. Rendre cette expression attractive
40% de ces titres contenaient le mot
« tribune »: tribune politique, tribune libre,
tribunes,…
35% contenaient le mot « expression »:
libre expression, expression des élus,
expression politique,…
Autres noms :forum, débats, politique de la
majorité, opinions, tous citoyens,…
25. Rendre cette expression attractive
Le nombre de groupes disposant d’un espace
d’expression est en moyenne entre 4 et 5 (4,7)
(1 au minimum !!! et 11 au plus.)
45% de ces espaces occupaient une seule page
35% 2 pages, 6% 3pages et 13% 4 pages
26. Rendre cette expression attractive
Pour 44%, les groupes Maj. et Min.
disposaient d’un espace d’expression
équivalent.
Pour 40% l’espace de la Maj. était plus
important que celui de la Min.
Pour 9% seule s’exprimait la Min.
Pour 7% l’espace de la Min. était supérieur
à celui de la Maj.
27. Rendre cette expression attractive
Vraiment équivalent ?
La majorité ne s’exprime-t-elle pas dans
les autres pages de la publication?
30. Rendre cette expression attractive
Iconographie peu utilisée :
65% des pages d’expression ne contiennent
aucune photo
Celles qui ont des photos : 9 fois sur 10 il
s’agit de photos des élus constituant les
groupes politiques (type identité)
31. Rendre cette expression attractive
93% des textes disposent d’un titre
16% une lettrine
19% des intertitres
0% dessins, tableaux, graphiques
88% de ces espaces d’expression sont placés
en fin de magazine
65% ne contiennent aucun lien, adresse ou
renvoi vers des réseaux sociaux
32. Le contenu.
Beaucoup plus polémique et partisan que les
éditoriaux.
Titres souvent provocateurs pour les groupes
minoritaires (toujours compréhensibles pour
un public non initié?)
Le terme « opposition » plus souvent utilisé
que « groupe minoritaire »
34. De très nombreuses expressions sont en rapport
avec l’actualité ou la politique au niveau national
et non local.
Les sujets les plus traités sont :
- Le budget, les impôts locaux
- La réforme des rythmes scolaires
- La crise, économique, sociale,
- L’intercommunalité
- L’emploi
- Les moyens de transport
- L’environnement, l’énergie
- La sécurité (insécurité)
35. Rendre cette expression attractive
L’expression politique peut-elle être traitée
d’une autre façon ? Plus attractive pour le
lecteur ? Plus démocratique ?
La presse territoriale néglige-t-elle l’information
Politique ?
Le concept de city magazine, la recherche d’un
lectorat plus large pour la presse territoriale ne
l’éloigne-t-elle pas de sa mission première,
l’information sur la gestion locale?