1. Le Progressiste
1 euro Mercredi 15 JUILLET 2009 - N° 2094 -
La Chance de la Martinique
c’est le Travail des Martiniquais.
Journal Martiniquais d’opinions - Fondateur: Aimé Césaire
"GRAND TEMOIN, LE DR ALIKER
réagit aux contrevérités sur le
PPM" (pp.3-4)
"LES LUMIRES DU FESTIVAL pp.10 à 12
2. Editorial
AU CONSEIL REGIONAL
Mystifications en série
La plénière du 7 juillet avait pour objectif essentiel la confirmation des décisions
prises lors du congrès du 18 juin dernier. Beaucoup s'étaient préparés à une simple
formalité, invités d'ailleurs en ce sens par le Président de Région à ne pas refaire le
Congrès.
Il faut croire que ce souhait n'a pas été entendu au sein même de sa majorité puisque le premier cri poussé par
Buisson a été suivi d'un véritable chorus dont une fois de plus le PPM a été la cible.
Il faut dire qu'il était impossible de rester muet face aux tentatives grossières de manipulation de l'opinion, dont
la répétition trahit une impuissance à convaincre. Les résolutions mises aux voix, pour des raisons qui ne nous
ont pas été exposées, étaient différentes de celles votées en congrès.
Si pour les Conseils consultatifs, le fait de voter séparément la proposition pour la création d'un conseil unique
(Conseil économique et social de la culture de l'éducation et de l'environnement) et la création du Conseil de
communes, n'emportait pas de conséquences fondamentales,
Il en allait tout autrement sur la question des compétences.
Alors qu'au Congrès, le vote pour lequel nous nous étions abstenus portait globalement sur le rapport de la com-
mission ad' hoc, il nous a été proposé de voter de façon isolée la compétence d'adaptation des lois et règlements
et les différents niveaux de compétences retenus.
Comment ne pas crier au scandale quand des élus qui se disent indépendantistes ou autonomistes, en charge de
la gestion de nos collectivités, affichent comme base d'une revendication pour une avancée institutionnelle une
compétence d'adaptation des lois et règlements ? L'article 73 de la Constitution nous permet déjà cela et même
une faculté de dérogation.
Faire voter cela est un aveu de renoncement !
Comment ne pas hurler quand on fait croire que l'on revendique des compétences supplémentaires propres à la
future collectivité alors que nos collectivités les ont déjà !?
Nous le disons depuis le mois de décembre 2007 et l'accouchement du SMDE-Agenda 21, la Martinique est l'ob-
jet de la plus odieuse des machinations, qui vise à obtenir à tout prix plus de pouvoirs sans se préoccuper de l'in-
térêt général de la Martinique et des martiniquais.
Quel témoignage plus manifeste faut-il pour souligner la grossière mystification dont se rend coupable Marie-
Jeanne ? Comme à l'accoutumée, j'ai eu droit à une déferlante de propos offensants mais dont le PPM n'a cure.
A leurs yeux, nous sommes coupables de tous les maux mais surtout, nous demeurons le seul parti à faire obs-
tacle au funeste destin dont ces imprécateurs sont porteurs pour l'autonomie.
Faut-il être à court d'arguments pour mentir au peuple sur la vente de terrains sur Internet, les charters de blancs
venant prendre le travail des martiniquais ou sur les habilitations qui cesseraient de produire leurs effets au terme
de la période de deux ans.
Je pense que le Martiniquais est doué d'intelligence, il comprend que l'empressement coupable de ces respon-
sables traduit surtout leur impuissance à régler les problèmes de la société martiniquaise.
En critiquant la posture de ces néo-autonomistes, nous dévoilons au grand jour leur manœuvre, car il n'y a pas
pour nous d'évolution a minima.
La voie de l'autonomie ne constitue pas un minimum en matière d'accès à la responsabilité.
C'est une étape déterminante qui nécessite que des conditions d'adhésion et de réussite soient créées pour inscri-
re notre peuple dans la voie de son émancipation.
Seul le processus proposé par le PPM répond à cette exigence.
Daniel ROBIN
Conseiller Régional PPM
Membre du Bureau Politique du PPM
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3. GRAND TEMOIN
" MOI, PIERRE ALIKER, JE TEMOIGNE ".
Le Dr ALIKER est un témoin privilégié du siècle, membre fondateur du Parti Progressiste Martiniquais,
président honoraire du Parti, compagnon de route de plus de 50 ans du père de la haute conscience nègre,
Aimé CESAIRE. Homme de combat, de tous les combats, lui dont l'engagement sociopolitique ne fut
jamais opportuniste, est avant tout un grand humaniste. Amoureux de son pays, la Martinique, il fut et
demeure un acteur puissant de cette nécessaire conscientisation pour qui veut construire un pays dans la
dignité et la responsabilité. Honnête homme intègre, sa verticalité est unanimement louée. C'est aussi un
homme de convictions ; c'est un authentique autonomiste qui ne peut être suspecté de parti pris et enco-
re moins d'inclinations de chapelle.Lucide, avec une remarquable capacité d'analyse à laquelle le recul et
la distanciation contribuent à assurer une appréhension objective des problèmes, ancré dans la réalité :
cette conscience morale, dans son havre de quiétude de la Route de Redoute, véritable " jardin suspendu
" serein, sans passion, livre au " Progressiste " ses sentiments sur cette Martinique située à la croisée des
décisions et nous dit : " Moi, Pierre ALIKER, je témoigne ".
Le Progressiste.- Dr Aliker, bonjour ! Quelles réflexions vous inspire la décision du chef de l'Etat de convoquer
le peuple martiniquais à une consultation sur l'évolution constitutionnelle ?
Dr Pierre ALIKER : Tout d'abord, permettez-moi de vous rappeler que la création du Parti Progressiste
Martiniquais en 1958 avec CESAIRE, CORDEMY et les autres camarades, parti dont la philosophie véhiculait
des revendications fortes afin de " faire de ce Département une Région autonome au sein de l'Etat de droit qu'est
la République française ", trouve ici, aujourd'hui, une résonance concrète au combat inlassable que nous avons
mené. Que dire, sinon que la balle est maintenant dans notre camp ? Il est arrivé le moment pour nous de pren-
dre nos responsabilités, nous qui au PPM n'avons pas varié d'un iota sur ce mot d'ordre d'Autonomie, à la diffé-
rence de beaucoup d'opportunistes qui découvrent soudain ses vertus, quitte à renier de manière éhontée la phi-
losophie qui fonde leur parti et leur existence !
Le Progressiste.- Dr, que pensez-vous de la position du député-maire Serge LETCHIMY dans sa manière d'ap-
préhender ce tournant historique ?
Dr ALIKER : La position de Serge Letchimy est on ne peut plus claire dans sa cohérence. A mon humble avis,
elle ne diffère aucunement de celle du Parti. Elle répond à l'attente du peuple martiniquais qui depuis si long-
temps attend le moment de se prononcer en responsabilité sur son devenir et son avenir. Son discours à le méri-
te d'être honnête et réaliste : " L'avènement d'une collectivité unique tout de suite, mais qui ne serait pas régie
par une assemblée et un exécutif élus à la proportionnelle intégrale ; et la préparation, l'élaboration d'un statut,
dans son contenu et sa substance pensé et initié par nous et pour nous, pour une décision su peuple souverain
dans cinq ou six ans ".
Pour l'instant, il s'agit de ne pas relâcher le nécessaire travail de formation des esprits, d'explication, d'échanges,
de rencontres, de confrontation des idées, pour une adhésion totale du peuple, en attendant sereinement la natu-
re de la question qui sera posée pour cette consultation. Suite en page 4.....
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4. GRAND TEMOIN
Le Progressiste.- Dr, que pensez-vous de la position du député-maire Serge LETCHIMY dans sa manière d'ap-
préhender ce tournant historique ?
Dr ALIKER : La position de Serge Letchimy est on ne peut plus claire dans sa cohérence. A mon humble avis,
elle ne diffère aucunement de celle du Parti. Elle répond à l'attente du peuple martiniquais qui depuis si long-
temps attend le moment de se prononcer en responsabilité sur son devenir et son avenir. Son discours à le méri-
te d'être honnête et réaliste : " L'avènement d'une collectivité unique tout de suite, mais qui ne serait pas régie
par une assemblée et un exécutif élus à la proportionnelle intégrale ; et la préparation, l'élaboration d'un statut,
dans son contenu et sa substance pensé et initié par nous et pour nous, pour une décision su peuple souverain dans
cinq ou six ans ".
Pour l'instant, il s'agit de ne pas relâcher le nécessaire travail de formation des esprits, d'explication, d'échanges,
de rencontres, de confrontation des idées, pour une adhésion totale du peuple, en attendant sereinement la natu-
re de la question qui sera posée pour cette consultation.
Le Progressiste.- Docteur, depuis quelque temps, une rumeur circule, véhiculée par des personnes mal
intentionnées : il semblerait que le Parti était contre le fait qu'à l'époque Aimé CESAIRE prononçât à
Miami son fameux discours…
Dr ALIKER : En effet, j'ai eu vent de ces contrevérités qui ne méritent pas qu'on s'y attarde, tant elles
relèvent d'élucubrations d'individus en mal d'audience. Quels buts poursuivent-ils ? Qui veulent-ils dis-
créditer ? Je trouve de telles accusations lamentables ! Car, en fait, à qui fera-t-on croire que CESAIRE,
possédant son libre arbitre, sa totale liberté, ait eu besoin d'une quelconque autorisation pour s'exprimer
sur un sujet comme la Négritude, dont il est lui-même, avec SENGHOR et DAMAS, à l'origine du fonde-
ment du concept ? Pouvait-il naturellement refuser une telle tribune ? Le Parti Progressiste -comme on
semble le laisser entendre- pouvait-il se positionner contre le fait que son leader, par ailleurs chantre de la
négritude, s'exprime à la face du monde ? Ces racontars ne sont que de sordides inventions et ceux qui les
propagent ne se grandissent pas !
En fait, la vérité est toute simple : CESAIRE a accepté spontanément la proposition de Carlos MOORE !
Le PPM, unanimement, s'est rangé derrière son Maire de l'époque. Voilà ! Il n'y eut aucun couac.
Le Progressiste.- Docteur Aliker : vos souhaits pour les Martiniquais et le Parti ?
Dr ALIKER : Que les Martiniquais, en leur âme et conscience, prennent la bonne résolution. Qu'ils s'affran-
chissent enfin de leurs craintes non fondées et de leurs peurs ancestrales ! Qu'ils se fassent confiance. Qu'ils fas-
sent confiance au Parti Progressiste Martiniquais qui ne les a jamais trahis ! Qu'ils soient acteurs de leur destinée
! Que le Parti, plus que jamais, imprime et rappelle sa ligne. Là-dessus, je fais confiance à Serge LETCHIMY.
Entretien réalisé le 11 juillet par Edith ANCARNO et Serge SOUFFLEUR
[NDLR : La question et la réponse surlignées le sont par nous, dans le but de mettre un terme définitif aux contre-
vérités médiatico-politiques qui tentent de faire croire qu'il y aurait eu en 1987 une mésentente entre la direction
du PPM et CESAIRE quant à son déplacement à Miami (Etats-Unis) pour donner une conférence sur la
Négritude].
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5. POLITIQUE
Le groupe des démocrates et progressistes
LA TROISIEME VOIE
Twaziem chimen an
En Martinique, la situation est grave et insupportable.
La Martinique détient un des taux de chômage des plus élevé de France, environ 23% dont
plus de 50% chez les jeunes, situation dramatique. Plus de 70 000 personnes vivent en
dessous du seuil de pauvreté.
Chômage : des milliers de personnes sont privés d'emplois, de plus en plus de salariés sont
licenciés.
Logement : de moins en moins de logements sont construits, alors que la demande ne cesse
d'augmenter
Retraites : des pensions de misère sont versées aux retraités.
Transport : pas du tout organisé sur l'ensemble du pays,
Foncier : aucune vraie politique n'est menée dans ce domaine,
Pouvoir d'achat : il est en baisse, cherté de la vie
Autant d'indicateurs significatifs d'une société en mal de développement.
Le mouvement social, de février-mars 2009 d'une ampleur historique vient de nous
le rappeler et cela nous impose à toutes et à tous : réflexions et initiatives.
Manmay matinik, doubout, bwa pou alé'.
Le statut actuel n'est plus adapté aux réalités quotidiennes, et ne répond pas aux aspirations
légitimes du peuple Martiniquais. Seule une évolution institutionnelle, vers une autonomie
constitutionnalisée, celle du leader fondamental Aimé CESAIRE, que nous portons en nous
et défendons avec force depuis plus de 50 ans, pourra nous permettre de sortir notre pays de
ce désastre social et humain.
Sé pa an lotri !
Il ne suffit pas de sortir un numéro (73-74, etc.…) pour faire croire au peuple que tous les
problèmes seront réglés. Le destin d'un peuple ne se réduit pas à un numéro, encore moins à
l'égocentrisme.
Il faut un véritable projet ambitieux, audacieux et viable où l'homme demeure au cœur du
développement.
Ce qui est important c'est de savoir ce que nous voulons, où nous voulons aller,
et comment nous le voulons !
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6. POLITIQUE
Tro présé pa ka fè jou wouvè
Nous, autonomistes de la première heure, sommes convaincus que cette évolution salutaire
vers l'accès à l'autonomie ne doit pas se faire dans la précipitation d'un calcul politicien, au risque de
:
remettre en cause le socle global du principe d'égalité acquis par nos aînés.
rendre inefficace la gouvernance locale par le flou des responsabilités transférées. d'être privé de
transversalité entre compétences transférées et non transférées. délégitimer pour longtemps les élus
du pays.
anéantir l'idée même de progrès dans l'autonomie et dans l'égalité.
discréditer gravement toute démarche vers l'émancipation.
Kouyonnen doktè, maladi pa djéri !
Elle doit se faire avec le peuple, pour le peuple, et non dans le dos du peuple qui serait mis devant le
fait accompli, tout ça, pour assouvir la soif du pouvoir pour le pouvoir.
Mi twaziemm chimen an !
Nous proposons pour l'accès à l'autonomie, un processus en 2 étapes indissociables, avec
une clause de rendez-vous.
1ère étape :
Consulter immédiatement le peuple pour la mise en place d'une collectivité unique, disposant
de compétences élargies, de possibilités de légiférer au titre d'une expérimentation par habilitation sur
cinq ans.
Exercer immédiatement les responsabilités dans des matières que nous aurons choisies et
obtenues. (économique, social, logement, transport, environnement, énergie, fiscalité, etc.…)
Négocier avec l'Etat, les modalités du changement de statut dans le respect de la démocratie et dans
des conditions ou l'égalité n'est pas l'ennemi de l'autonomie. (yonn ka alé épi lot')
Elaborer le projet de loi organique qui régira les rapports de la collectivité autonome avec la
France.
Proposer aux Martiniquais, un véritable projet de société en tenant compte de tout ce qui est acquis,
tout en ouvrant notre pays à des perspectives modernes de développement.
2ème étape
Consulter une seconde fois les Martiniquais au bout de ces cinq ans, sur le changement de
statut, sur la base des propositions concrètes et des modifications nécessaires que notre expérimen-
tation nous aura permis d'élaborer.
Katchil fèt avan la pèy !
Ainsi, c'est en pleine connaissance de cause, que le peuple choisira son avenir.
" un pas, un autre pas, encore un autre pas, et tenir gagné chaque pas ! ... "
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7. POLITIQUE : L'AVIS DU CESR SUR LE CONGRES
Le Conseil Economique et Social Régional est l'un des deux comités consultatifs (l'autre est le CCEE ou
Conseil de la Culture, de l'Education et de l'Environnement) qui, depuis les lois de décentralisation des
années 80, assistent les élus politiques du Conseil Régional. Ils sont issus des milieux syndicaux, patro-
naux et associatifs ; ce que l'on nomme parfois abusivement " la société civile ". Ils sont obligatoirement
consultés sur le Budget Régional et les grandes décisions prises par les élus. Ils s'autosaisissent des ques-
tions qui leur semblent opportunes.
D'entrée de jeu, le CESR tient à préciser que rien ne peut se faire sans les socioprofessionnels, ce qui sous-
entend que ceux-ci s'estiment insuffisamment associés aux réflexions et surtout aux décisions adoptées par
la majorité RDMIM du Congrès : " Le projet d'évolution institutionnelle devrait être un élément structu-
rant pour la Martinique. Il ne pouvait s'imaginer sans la contribution des forces vives et des socioprofes-
sionnels à son élaboration ".
NOMBRE DE CONSEILLERS TERRITORIAUX : Le CESR le juge quelque peu pléthorique :
" Le maintien du nombre de conseillers généraux et régionaux au sein du Conseil Territorial ne se justi-
fie pas compte-tenu du fait que les compétences se trouvent recentrées au sein du Conseil Exécutif. Le
CESR souhaite que le nombre de conseillers territoriaux soit réduit car un tel fonctionnement administra-
tif risque d'être onéreux (…) En outre, le CESR observe que des réticences demeurent sur le mode de scru-
tin ".
CREATION D'UN CESCEE par regroupement des CESR et CCEE : le CESR n'y est pas oppo-
sé mais " reste attaché à la désignation des membres de ce nouveau Conseil " au lieu que le Conseil
Territorial " délibère " sur le nombre, la composition et le mode de désignation de ses membres. Sans l'é-
crire, le CESR craint par là une tutelle étroite. " Le président du CESCEE serait ordonnateur de [son] bud-
get, ce qui constituerait une nouvelle disposition, mais en revanche, il convient de lever les zones d'in-
certitude sur les modalités constitutives de la dotation spécifique du budget et sur la gestion du personnel
".
CREATION D'UN CONSEIL DES COMMUNES : " Le CESR estime que la multiplication des
conseils consultatifs reconstitue la complexité et l'inefficacité que l'on cherche à supprimer en proposant
une collectivité et une assemblée uniques. Il constate enfin que faire représenter les communes dans un
conseil spécialisé, sans prévoir le non-cumul des mandats, [NDLR : c'est nous qui soulignons] conduit à
ce que les maires qui seraient membres de l'assemblée unique se consulteraient eux-mêmes en tant que
membres du Conseil des Communes, ce qui serait une singularité institutionnelle ". Sans commentaire !
COMPETENCES PARTAGEES AVEC L'ETAT : " (…) Le CESR milite pour une contractuali-
sation du mode de fonctionnement et de gestion entre l'Etat et la nouvelle collectivité. [Il] insiste sur la
nécessité de clarifier les compétences de la nouvelle collectivité de Martinique [NDLR : idem] ; plusieurs
imprécisions demeurent dans certains domaines, notamment sur la répartition des compétences entre l'Etat
et cette collectivité (circulation des biens et des personnes, représentation internationale…)
Suite en page 8
Une séance du CESR
Le Progressiste -Mercredi 15 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net- 7
8. S U R L E R E P O RT D E S E L E C T I O N S R E G I O N A L E S e n 2 0 11 , " le CESR émet un avis
négatif. Toutefois, il préconise que le Conseil Régional prenne l'initiative de communica-
tions pédagogiques visant à expliquer au peuple martiniquais les tenants et aboutissants
de ces résolutions afin que leur contenu ne soit pas dévoyé de leurs objectifs.
Le CESR souhaite, en plus de cette démarche médiatique, que chaque foyer martiniquais
soit destinataire d'un document explicatif illustrant la démarche. Ce document élaboré par
des techniciens, en toute neutralité, devrait être préalablement adopté par les deux
Assemblées ".
Cet avis, voté unanimement le 30 juin 2009, ne laisse guère planer le doute quant aux
réserves émises par le conseil consultatif ; les termes choisis sont explicites : " réticen-
ces…zones d'incertitude…inefficacité…singularité…imprécisions ". Comme si ses memb-
res avaient mis au grand jour toutes les zones d'ombre que comporte un projet précipité et
i n s u ffisamment mûri.
Daniel COMPERE
8 Le Progressiste - Mercredi 15 Juillet 2009- http:www.ppm-martinique.net -
9. SOCIAL
R.M.I., R.S.A., R.S.T.A. : QUE DE SIGLES POUR UN REVENU DIGNE !
Le Revenu Minimum d'Insertion, mis en place dans les années Rocard, a vécu ! Sa fin était
programmée pour le 1er juillet. Il aura " profité " à quelque 30.000 allocataires en
Martinique, preuve s'il en est de la paupérisation de notre société.
En fait, les périodes de transition engendrent toujours retards, confusions et incompréhen-
sions. En France hexagonale, le Revenu de Solidarité Active (RSA), mis en place par
M a r t i n H I R S C H , a e ffectivement remplacé au 1er juillet le RMI + l'API (Allocation de
Parent Isolé). Reste à s'assurer que les critères de versement de cette nouvelle allocation
ne se traduiront pas par une restriction du nombre des bénéficiaires. " Outre-mer ", le RMI
reste en vigueur…pour l'instant et tous ceux qui remplissent les conditions de son attribu-
tion doivent continuer à le percevoir.
Mais voilà que fait son apparition le Revenu Supplémentaire Temporaire d'Activité ou
R S TA, sp é c i fi q ue a ux " D OM " . Ri en à vo i r av ec l a c r é a t io n e n F r a n c e d u R S A : il s'agit,
comme son nom l'indique, d'une prestation TEMPORAIRE (durée maximale prévue de trois
ans) arrachée de haute lutte après les mouvements sociaux guadeloupéen et martiniquais de
janvier à mars 2009. Ce RSTA représente la part de 100 euros (BRUTS !) venant de l'Etat
sur les 200 devant aller aux travailleurs les plus pauvres (percevant moins de 1.849 euros
BRUTS mensuels- Ils sont évalués à 55.000)), là encore selon des critères très stricts, pour
compenser le coût de la vie courante -reconnu par là même comme bien plus élevé qu'en "
Métropole "-.
Dans " France-Antilles ", la Caisse Générale de Sécurité Sociale -qui a en charge le verse-
ment du RSTA-, laissait le mois dernier planer le flou quant à la date de fin de versement
de ce RSTA : M a r s 2 0 1 2 , s o i t 3 6 m o i s d e v i g u e u r, ou 1er janvier 2011 ? Tout dépendra de
l'évaluation qui sera faite du fonctionnement du RSTA … l o r s q u ' e n t r e r a e n v i g u e u r l e R S A ,
versé par…la Caisse d'Allocations Familiales. En administration française, rien n'est
jamais ni simple, ni évident.
Plus inquiétant : le versement du RSTA ne prend en compte que le salaire mensuel, sans
nullement tenir compte de la situation familiale (célibat, mariage, nombre d'enfants dans le
f o y e r, etc.)
Daniel COMPERE
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10. " MOISSONS VIVANTES " AU 38E FESTIVAL CULTUREL
Moissons vivantes, moissons abondantes, moissons généreuses, jaillies des
e n t ra i l l e s b i e n h e u r e u s e s d ' u n e t e r r e c o n v u l s é e d o n t u n t e r r e a u b i e n v e n u
contribua à assumer une fécondité sans pareille.
Semences fertiles en ces sols arides d'une réalité angoissante qui voit la Ville de Fort-de-
France, chaque année, planter l'arbre fraternel de la générosité, où l'homme martiniquais
prend rendez-vous avec le merveilleux.
1 ) " F I R E A N ATO L I A "
Ce désir insatisfait, cette soif inextinguible, cette fièvre hurlante qui embrasent les
corps, enivrent l'âme, donnent une saveur à nos vies, un sens à nos rêves et nous
convient au concert de la joie, de la solidarité, de l'altérité, du bonheur simple.
Moissons rebelles qui se dérobent des mains impatientes, c'est aussi cet humanisme
qu'Aimé CESAIRE nous a légué. C'est encore l'éternelle magie des rencontres divines,
q u a n d l e s r i d e s m o n t a g n e u s e s d e l ' A N ATOLIE consumées par les laves incandescentes du
mont A rgée sont illuminées par les éclairs insoutenables de la cinquantaine de danseurs
de Mustafa ERDOAN.
Spectacle grandiose, où une chorégraphie inspirée se met au service du talent et de la
rigueur. F r e s q u e i r r é e l l e p o s é e s u r u n h o r i z o n f o u d r o y é , " F i r e o f An a to l i a " f ut u n g r a n d
et vrai moment de bonheur.
2) AU CENACLE :
Vendredi 10 juillet, Terminal de croisière à Fort-de-France, 19 heures.- Une foule dense
et compacte qui se presse autour d'une petite estrade où ont pris place Camille CHAU-
VET, S e rg e D O M I , E d o u a r d D E L E P I N E . D i d i e r L A G U E R R E o fficie en tant que modéra-
teur. Le ciel ce soir est frappé d'une lune incertaine. Les alizés retiennent à grand'peine
un temps capricieux. Le public maintenant déborde et se répand tout autour. Le thème
abordé : " Les Février de l'histoire : 1935, 1974, 2009 - De la grève sur les habitations à
l'expression citoyenne de la souveraineté des droits ", dans le contexte de la période
actuelle, intéresse et interpelle.
Pour C . C H A U V E T, " les Février de l'histoire sont la conséquence de faits historiques
qu'articulent des rythmes ; rythmes de la nature, rythmes du corps, rythmes de la vie en
société, travail et loisirs, musique et danse. La vie de la plantation est marquée par diffé-
rents rythmes qui régissent la vie des hommes et de la société coloniale : c'est le rythme
de la culture de la canne à sucre, le rythme du travail dans la société esclavagiste, post-
esclavagiste et actuelle. Si au temps de l'esclavage le refus du rythme était le marronna-
ge, avec le salariat et le développement de la société agro-industrielle les mécanismes du
rythme vont dépendre des conditions de travail de l'une des composantes du système : les
salariés. Dans le monde du travail sur la plantation, janvier-février est une période char-
nière du rythme agricole et de l'ordre social. Le rythme est ce qui ordonne la cadence et
crée l'harmonie et le rythme perturbé conduit au désordre social ".
Remarquable constat historique qui pose toute la trame des conflits sociaux sur les habi-
tations.
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11. Pour Edouard DELEPINE, " trois temps forts marquent le mouvement ouvrier en
Martinique : grèves de 1900, de février 1935 et de février 1974. Les grèves de
1974, par leur caractère organisé, voient l'irruption de forces nouvelles ". Crise
s o c i a l e t é c o n o m i q u e , C H A LV E T r e s t e l e s y m b o l e s a n g l a n t d e r e v e n d i c a t i o n s s a l a -
riales réprimées dans le sang. Le diaporama projeté a exhumé une réalité histo-
rique émouvante.
K o l o B A R S T, d e s a v o i x p r o f o n d e e t t r e m b l é e d a n s l ' i n t e r p r é t a t i o n d e s e s t e x t e s a u
ciselé bouleversant, a fait courir un grand frisson dans une assistance en commu-
nion.
Pour Serge DOMI, le sociologue, il importe de prendre en compte ces nouvelles
formes de revendications socioéconomiques qui s'inscrivent dans de nouveaux
espaces de citoyenneté démocratique ". Il invite à impulser de " nouveaux com-
mencements " pour " déconstruire et reconstruire cette nouvelle société martini-
quaise ".
Ces " février " de notre histoire, dans leur symbole déterminant, seront-ils un jour
exorcisés par la seule force des luttes revendicatives ? Le public, dans son ques-
tionnement muet, était assurément an quête de réponses et de solutions que l'his-
toire des luttes et des combats, pas encore écrite, ne peut pour l'heure lui décli-
n e r. D a n s c e t t e q u ê t e d e s o i - m ê m e , d e l a r é a p p r o p r i a t i o n d e s o n p a s s é a f i n d e
r e c u e i l l i r l e s n é c e s s a i r e s m a t é r i a u x p o u r c o n s t r u i r e e t f o r t i f i e r n o t r e f u t u r, l a
Vi l l e d e F o r t - d e - F r a n c e p l a c e l e S E R M A C à l ' a l l o n g é e d e s a v o l o n t é , a n n é e a p r è s
année, de façon renouvelée, malgré les rigueurs économiques qui ne l'épargnent
pas, pour amener le martiniquais toujours plus loin, toujours plus haut dans le
concert de l'universelle étreinte. Une soirée très instructive !
Serge SOUFFLEUR
DIMANCHE 19 JUILLET 18H30 : Jeux Divers, Course en Sac, uf la
08H00 : Tournoi de PØtanque ouvert tous " cuillŁre
Boule CarbØtienne " A partir de 19h : Tournoi de Hand Ball mixte
09H30 : Messe organisØ pa l i t r c u
r ’ne lb
11h00 : DØfilØ en fanfare avec les majorettes et Sur le plateau sportif du Coin
l s Associations.
e 20H00 : Ballet Folklorique " EXOTIC "
11h30 : Allocutions sur la Place des Cara bes 21H30 : Le Groupe RASYNN PAY avec MARCE
RØception des bacheliers et MAX TELEPHE en live
12h00 : Vin d’honneur
Le Progressiste - Mercredi 15 Juillet 2009 - http:www.ppm-martinique.net - 11
12. 38e Festival Culturel
Les LUMIERES DU 38EME FESTIVA L DE F.DE F. NE
VONT S’ETEINDRE QUE LE DIMANCHE 19 JUILLET. .
" MOISSONS VIVA N T E S "
P R O G R A M M E D E L A DERNIERE SEMAINE (les points
forts)
MERCREDI 15 JUILLET :
Coridon : LØkol krØol (animateur J.M. Rosier), et
aussi Jeudi 16
CØnacle : Le confit israØlo- arabe, ses origines, ses consØquences.. A vec
G e o r g e s M A L B R U N O T, journaliste du Figaro - modØrateur E. LANDI,
18h30
Malecon : Plateau swing, avec J.L. Guannel, les voix de Kwak, J. Labille,
.
JEUDI 16 JUILLET
Hall du ThØtre : " Eclat s de vie ", Exposition
de l’Association Art et Patrimoine (masques,
costumes) de 10h 16h
CØnacle, 18h 30 : Quadrilles, Lancier , Haute
Taille, RØjane, avec Dominique Cyrille, et aussi
le groupe Perriolat
VENDREDI 17 JUILLET
A NE MANQUER SOUS AUCUN PRETEXTE,
V endredi et Samedi, au Grand Carbet, 19h30, "
ET LES CHIENS SE TAISAIENT " d’ A. CESAIRE,
Mise en scŁne Jean-Paul CESAIRE
SAMEDI 18 JUILLET
Toujours " Et les Chiens se Taisaient ", Grand
Carbet, 19h30
A 21h, au ThØtre, MARIO CANONGE TRIO, un
grand moment ! Jean Paul CESAIRE metteur en
scŁne de
DIMANCHE 19 JUILLET " Et les chiens de t aisaient "
De 15 19h, dans les rues de F .deF., une
maniŁre de Carnaval, " FLAMBOYA N T S H O W " A m b i a n s l a R i
Et, le soir, 20h30, P A C O C H A R L E RY, l’Esp ace Laventurcia, au Parc
Appel du " Progressiste " aux militants,
aux sympathisants, à tous les Démocrates
Qui lui ont toujours fait confiance.
" Le Progressiste ",
organe du Parti Progressiste Martiniquais,
a besoin de l'aide matérielle, intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants.
Nous les remercions d'envoyer leurs dons (à l'ordre du PPM),
leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :
Ancien Réservoir de Trénelle Fort-de-France.
Directeur de publication : Daniel COMPERE