Le Briefing de Bruxelles sur le Développement sur le thème « Solutions agricoles intelligentes et abordables pour l’Afrique: le prochain moteur de l’agriculture africaine » s’est tenu le mercredi 13 juillet 2016 (9h00-13h00) au Centre de conférences Albert Borschette, Salle 1.A (Rue Froissart 36, 1040 Bruxelles). Ce Briefing de Bruxelles a été organisé par le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) en collaboration avec la DG Développement et Coopération de la Commission européenne (CE/DEVCO), le secrétariat ACP, la Confédération européenne des ONG d’urgence et de développement (Concord), le CEMA, l’Organisation PanAfricaine des Agriculteurs (PAFO) et AgriCord.
BB59: Agroecology in the European agenda of sustainable development: Best pra...
Briefing de Bruxelles 45: Eric Kaduru "Autonomisation des femmes et des jeunes par le renforcement des capacités"
1. En juillet 2015, KadAfrica a lancé la version révisée de la « KadAfrica Experience » où des jeunes filles participent à un programme agricole interactif aux
côtés de leur famille dans le cadre duquel elles développent leurs propres coopératives de culture du fruit de la passion et transmettent ce qu'elles ont appris
à leur communauté. KadAfrica est d'avis que, en créant un environnement capacitant pour les jeunes femmes, nous pouvons établir un réseau loyal, engagé
et productif de cultivateurs tout en développant des communautés économiquement autonomes. Les jeunes filles se regroupent en coopératives de 30
d'entre elles en fonction de leur âge et on leur offre une parcelle de terrain de trois acres au travers d'un contrat de location post-payé. À mesure que les
jeunes filles progressent dans un programme d'étude divertissant, technique et intégré, on leur procure un kit de départ composé de fertilisants, de pesticides,
de fongicides, d'outils, d'un équipement de protection et de 60 jeunes plants chacune. Chaque coopérative bénéficie du soutien d'un formateur qualifié qui
joue le rôle de mentor et enseigne la culture financière, les compétences essentielles et l'entrepreneuriat ; elles bénéficient encore de l'appui dédié et exclusif
d'un agent de vulgarisation expérimenté qui enseigne simultanément un programme d'études sur les techniques agricoles. Les familles participent par le
biais de Journées familiales d'activité agricole, la première ayant lieu au moment de la plantation. À ce moment, les familles recevront 10 plants d'arbre à
fruits de la passion pour apprendre de leurs filles et rejoindre le réseau KadAfrica.
MARCHÉ CIBLE POUR LES CLIENTS
Nos principales bénéficiaires sont les jeunes filles non scolarisées de l'Ouest de l'Ouganda de 14 à 20 ans. Au cours d'une première évaluation menée
début 2013, KadAfrica a appris que dans le District de Kabarole, les jeunes filles quittaient généralement l'école à différents niveaux de l'enseignement
primaire pour des raisons socio-économiques. En moyenne, leurs revenus se montaient à 3 $ US par mois et la majorité d'entre elles avaient des enfants
RÉPERCUSSIONS POSITIVES SUR LES FILLES
Dans la partie rurale de l'Ouganda, le
décrochage scolaire limite la possibilité pour
les filles de s'engager activement dans
l'économie locale. KadAfrica collabore avec des
jeunes filles non scolarisées afin qu'elles
puissent débuter leurs propres coopératives de
culture de fruits de la passion, de sorte que ces
jeunes femmes précédemment au chômage
évitent des moyens de subsistances plus
risqués, comme le mariage et la grossesse
précoces ou la prostitution.
DATE DE FONDATION : Novembre
2012 STRUCTURE JURIDIQUE :
Hybride N. D'EMPLOYÉS : 35
INVESTISSEURS/INVESTISSEMENT
JUSQU'À PRÉSENT :
• -300 000 $ US en dette convertible
d'Opes Fund, Montpelier Foundation,
Imago Dei Fund et d'investisseurs
informels.
• -100 000 $ US en subventions depuis la
fondation.
IMPACT EN CHIFFRES :
• 1 752 jeunes filles non scolarisées ont
mis sur pied des exploitations de fruits
de la passion.
• 33 coopératives de jeunes filles ont été
formées.
• 112 acres de terre exonérée de loyer
cultivés.
• Plus de 70 000 jeunes plants plantés.
• Augmentation de 600 % du revenu
mensuel.
• Augmentation de 20 % de l'épargne.
• Plus de 25 000 kg de fruits de la passion
transportés en vue d'une vente en gros
urbaine et d'une exportation vers le RU.
KadAfrica imagine un monde où les jeunes filles non scolarisées sont les moteurs
économiques de leurs communautés. Nous utilisons la culture des fruits de la passion
comme support permettant à des jeunes filles de développer leurs propres systèmes de
subsistance pour qu'elles deviennent indépendantes et prennent des décisions en
connaissance de cause. En les dotant des connaissances, compétences et atouts
nécessaires au lancement de leurs propres coopératives de culture de fruits de la
passion, les jeunes filles de KadAfrica maîtrisent les aspects financiers et deviennent
des chefs d'entreprise générant des revenus au travers de l'industrie agroalimentaire.
Cette chaînes de valeur intégrée verticalement et fondée sur les jeunes filles crée des
communautés rurales dynamiques et nous permet de fournir des fruits de la meilleure
qualité à un prix stable, toute l'année.
OPPORTUNITÉ COMMERCIALE
Les jeunes filles non scolarisées représentent une part importante de la jeunesse
ougandaise la plus vulnérable, 42 % des filles parvenant au terme de l'enseignement
primaire et 33 % poursuivant leurs études jusqu'à 18 ans. Les jeunes filles des zones
rurales sont confrontées à des obstacles encore plus ardus pour parvenir au terme de
niveaux d'enseignements supérieurs et il leur reste peu d'alternatives économiques et de
susbsistance une fois qu'elles ont quitté l'école. Mariage et grossesse précoces sont les
suites les plus fréquentes du décrochage scolaire, ce qui a une influence négative sur la
création de revenus. Dans les communautés rurales, les jeunes femmes n'ont pas accès
aux connaissances, compétences, ressources et opportunités nécessaires pour générer,
économiser et gérer des revenus. Il en résulte qu'elles sont économiquement dépendantes,
ce qui limite leurs options, entraîne des choix peu judicieux et accroît leur vulnérabilité. La
nature patrilinéaire de l'héritage des terres signifie qu'il est impossible aux jeunes femmes
d'exploiter les riches ressources naturelles ougandaises ; elles adoptent donc des
comportements à risques comme la prostitution ou la migration en ville.
En donnant à ces jeunes femmes la possibilité de travailler dans l'industrie agroalimentaire,
par le biais de la culture du fruit de la passion, KadAfrica vise à mettre un terme au « piège »
de pauvreté qu'est l'agriculture de subsistance et à apporter une solution concrète au
chômage endémique dans les zones rurales. Pour ce faire, nous avons choisi de nous
focaliser sur le développement d'une chaîne de valeur verticalement intégrée et liée au fruit
de la passion. Sachant que 70 % de la production de fruits de la passion kenyane sont
exportés en Ouganda et que les transformateurs de jus de fruits basés à Kampala importent
de la pulpe de fruit de la passion de Malaisie, le marché ougandais apparaît très porteur.
Les exploitants agricoles ne produisent pas suffisamment de fruits de la passion pour
répondre à la demande locale ou régionale. Le fruit de la passion voyage bien en bateau et
possède une longue durée de vie, ce qui en fait une culture d'exportation idéale.
PRODUIT ET SERVICES : L'EXPÉRIENCE KADAFRICA
EXECUTIVE SUMMARY: KADAFRICA
2. et aucun accès à des terres. Pour résoudre ce dernier problème, KadAfrica emploie un modèle novateur où la terre est louée pour un délai de 3 à 5 ans (la
vie de l'arbre à fruits de la passion) par le biais d'une convention d'apport en nature avec le plus grand propriétaire terrien privé au monde, l'Église catholique.
Pour rembourser ces parcelles, les jeunes filles vendent exclusivement leurs fruits de la passion à KadAfrica au prix du marché rural — en une forme de
contrat d'affermage de terres. KadAfrica rentre aussi dans ses frais en regroupant la production et en la transportant vers des marchés urbains pour une
vente en gros et l'exportation vers le Royaume-Uni. Des revenus complémentaires proviennent de la vente de jeunes plants greffés de bonne qualité ainsi
que de services de consultation et de formation dans le domaine de l'agroalimentaire.
PRINCIPAUX CLIENTS POUR LES FRUITS FRAIS :
A. Auberges et hôtels comme le Sheraton
B. Supermarchés locaux et grandes surfaces comme Nakumatt
C. Exportateurs basés à Kampala ; principalement KK Foods et IceMark
ENVIRONNEMENT CONCURRENTIEL
KadAfrica est l'une des plus grandes exploitations de fruits de la passion d'Ouganda, un pays où les petits exploitants sont la norme, plutôt que l'horticulture
commerciale et productive. Actuellement, l'Ouganda produit environ 20 % des fruits de la passion nécessaires pour satisfaire la demande nationale ; 80 %
sont exportés vers le Kenya et d'autres pays voisins. Tant pour les fruis frais que pour la pulpe de fruit, la concurrence vient principalement des importations
étrangères (d'Afrique de l'Est pour les fruits frais et d'Asie pour la pulpe de fruit).
STRATÉGIE COMMERCIALE ET MARKETING
En offrant un marché aux jeunes filles et à leur famille pour 100 % de leurs fruits, KadAfrica regroupe, évalue la qualité, conditionne et transporte les fruits
vers les marchés urbains pour environ le double du prix du marché rural, couvrant les coûts des marchandises vendues. Par un modèle d'affectation en
étoile des terres, nous menons des activités de collecte efficaces où les fruits sont associés aux récoltes de notre propre exploitation de 5 acres afin de
réduire les frais de transport. Plus nos exploitants augmentent leur productivité et leurs revenus, plus nos propres revenus s'accroissent — nous connaissons
une expansion et nous réussissons au même rythme que notre réseau.
Actuellement, KadAfrica achète les fruits à un prix moyen de 1 800 UGX le kilogramme et les vend aux marchés urbains à un prix moyen de 2 800 UGX le
kilogramme.
IMPACT
En 3 ans, KadAfrica est passé de 50 cultivateurs sous-traitants à plus de 1 600 jeunes filles productrices, ce qui prouve l'efficacité du système pour les
jeunes cultivatrices et les petits exploitants indépendants de notre réseau. Outre l'acquisition des compétences nécessaires pour cultiver des fruits de qualité
destinés à l'exportation, les jeunes filles voient leurs revenus progresser de 3 à 18 $ US par mois. De plus, un exploitant agricole de notre réseau cultivant
un acre gagnera en moyenne 200 $ US par mois. Nous donnons aux jeunes filles non scolarisées de la zone rurale l'opportunité de devenir des acteurs
économiques de leur communauté au travers de petites exploitations agricoles, tout en améliorant les moyens de subsistance et facteurs biotiques affectant
les petites exploitations de fruits de l'Ouest de l'Ouganda au travers de la formation, de l'accès aux intrants et aux semences de qualité. En adoptant une
culture différente des dix cultures qui représentent plus de 90 % de la production des petits exploitants en Ouganda, les exploitants agricoles sont capables
de capitaliser sur une culture dont la valeur est élevée, la période de maturité courte et le marché national et d'exportation vaste.
PROJETS D'EXPANSION
KadAfrica a actuellement trois secteurs d'activité : notre propre exploitation agricole connue sous le nom de KadAfrica Estate, la vente de jeunes plants
greffés de qualité et notre programme Out of School Girls (Jeunes filles non scolarisées). Nous ajouterons deux nouveaux secteurs d'activité dans les deux
prochaines années en vue de devenir profitables et de réaliser des économies d'échelle. Il s'agira de l'établissement d'un Programme supplémentaire de
Cultivateurs communautaires et nous assurerons la transformation des fruits en produisant de la pulpe. Dans ce contexte, nous prévoyons d'être rentables
en 2018 et d'atteindre plus de 7 millions de $ US de ventes dans la prochaine décennie.
ÉQUIPE DE GESTION
Eric Kaduru, Cofondateur et CEO
• Plus jeune lauréat africain de tous
les temps du Prix Yara
• 2015 Lauréat Acumen Afrique de
l'Est
• Lauréat de l'Ashoka Future
Forward
• B.A. en Relations internationales
de l'Université Monash d'Afrique du
Sud
• Ancien spécialiste du marketing avec plus de 5 ans d'expérience dans
toute l'Afrique
Rebecca Kaduru, Cofondatrice
et Directrice
• Lauréate de l'Unreasonable
2014
• Ancienne directrice des Affaires
publiques chez Ipsos Ouganda
• B.S. en Sciences politiques de
l'Université de Santa Clara et M.A.
en Sciences politiques de
l'Université américaine du Caire
• Chercheuse en sciences sociales spécialisée en M&E
RESSOURCES ACTUELLES
300 000 $ US en capital ; plus de 650 cultivateurs sous-traitants
actifs, générant 30 000 de $ US de revenus en moyenne par an.
DÉVELOPPEMENTS FUTURS
Impliquer plus de 6 000 jeunes filles non scolarisées dans les 10
prochaines années ; étendre les secteurs d'activité pour inclure
l'ajout de valeur par la production de pulpe.