Le Briefing de Bruxelles sur L’agroécologie au service des systèmes alimentaires durables organisé par le CTA, la Commission européenne/EuropeAid, le Secrétariat ACP, CONCORD et IPES-FOOD s’est tenu le mercredi 15 janvier 2020 de 9h00 à 13h00 au Secrétariat ACP, 451 Avenue Georges Henri, 1200 Bruxelles, Salle C.
Ce briefing a examiné les concepts, tendances et perspectives des approches agroécologiques et leurs implications pour l’avenir des systèmes alimentaires. Des succès de terrain et modèles innovants d’agroécologie dans différentes parties du monde ont été présentés ainsi que les enseignements à en tirer pour les diffuser à plus grande échelle.
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Bb59: La perspective des producteurs sur l’agroécologie: le cas de l’Afrique de l’Ouest - Ibrahima Coulibaly
1. Par Mr Ibrahima COULIBALY
Président du Conseil d’Administration du
ROPPA
LA PERSPECTIVE DES
EXPLOITATIONS FAMILIALES
SUR L’AGROECOLOGIE:CAS
DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
2. 1) BREVE
PRSESENTATION
DU ROPPA
2) ENJEUX
STRATEGIQUES
DE L’ECONOMIE
AGRICOLE ET
ALIMENTAIRE EN
AFRIQUE DE
L’OUEST
3) FONDEMENTS ET
ECHECS DE
L’INTENSIFICATION
AGRICOLES BASEE
SUR LA
REVOLUTION VERTE
5) TRANSITION
AGROECOLOGIQUE:
QUELLES
PERSPECTIVES POUR
LES EXPLOITATIONS
FAMILIALES ET LE
ROPPA
4) AGROECOLOGIE EN
AFRIQUE DE L’OUEST:
UNE NECESSITE FACE
AUX CONJONCTURES
ET DEFIS ACTUELS
Ce dont traite La présentation…
3. 1) BREVE PRESENTATION DU ROPPA
Le ROPPA : une initiative et une volonté des OP à promouvoir et défendre
collectivement l’Agriculture familiale à travers les axes prioritaires ci-après:
Développement et accroissement de l’accès des OP et des exploitations familiales à des services
appropriés et suffisants pour la transformation durable des exploitations familiales
Développement /renforcement d’un dialogue politique inclusif favorisant une participation
efficace des OP dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques et stratégies de
développement du secteur agrosylvopastoral, forestier et halieutique, en vue d’assurer une prise
en compte des préoccupations, demandes et dynamiques des exploitations familiales. L’action du
ROPPA a permis l’adoption d’orientations vers la souveraineté alimentaire et la prise en compte
de l’Agriculture Familiale dans les politiques agricoles en cours (ECOWAP, PAU).
Appui au renforcement de la structuration et des capacités institutionnelles et
organisationnelles des OP. Le ROPPA a accompagné la mise en place de plateformes nationales
dans 13 pays de la CEDEAO qui jouent le rôle de représentation de toutes les sensibilités des OP
dans leurs pays respectifs
4. 2) ENJEUX STRATEGIQUES DE L’ECONOMIE AGRICOLE ET
ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST
L’Agriculture Familiale, un système de production qui recouvre des enjeux stratégiques dans l’économie
agricole et alimentaire en Afrique de l’Ouest mais marginalisée des appuis des politiques publiques
• De plus en plus l’essentiel des besoins en denrées alimentaires et agroalimentaires des
populations passent par les marchés territoriaux. Les transactions alimentaires marchandes
représentent actuellement 90% de la valeur des consommations alimentaires en milieu urbain
et environ 50% des dépenses alimentaires en milieu rural. Cette demande est de plus en plus
captée pour l’offre locale de produits agricoles et alimentaires issus des exploitations familiales.
• L’économie alimentaire est de nos jours le principal secteur de création de richesse et d’emplois
malgré l’émergence des services et des mines. Elle représente 178 milliards USD soit 36% du PIB
régional (note OCDE – 2018).
La production, dominée par l’Agriculture Familiale reste le principal segment avec une
contribution à hauteur de 60% de la valeur ajoutée de cette économie alimentaire ; près de 32% à
la formation du PIB régional et représente environ 15% des recettes d’exportation. Environ 60%
de la frange active de la population de près de 280 millions d’habitants dépend du segment de la
production agricole pour couvrir leurs besoins.
5. 2) ENJEUX STRATEGIQUES DE L’ECONOMIE AGRICOLE ET
ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L’OUEST
• L’Agriculture Familiale qui domine le segment de la production fournit plus de
90% des denrées agricoles et alimentaires et mobilise près de 80% des
superficies exploitées.
• Elle contribue ainsi à assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire dans les
bassins de production et les territoires tout en préservant les ressources
naturelles.
• Malgré cette carte d’identité, l’Agriculture Familiale a été pendant longtemps
fortement marginalisée des politiques et stratégies de développement agricole
qui ont mis l’accent sur les cultures d’exportation. Parallèlement,
l’accroissement de la population, les effets des changements climatiques avec
leurs effets sur l’exacerbation des pressions sur les ressources naturelles et les
contraintes liées aux options des politiques mises en œuvre ont contribué au fil
des années à fragiliser les stratégies de l’Agriculture Familiale et l’empêche de
jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social
durable et équitable dans la région.
6. 3) FONDEMENTS ET ECHECS DE L’INTENSIFICATION AGRICOLES
BASEE SUR LA REVOLUTION VERTE
• La transformation fondamentale de l’agriculture ouest africaine a commencé
avec les sécheresses successives au début des années 1970.
• Avec leur cortège de famines elles ont mis en exergue les limites de l’approche
duale qui soutien une intensification des productions dans les filières
d’exportation alors que l’Agriculture Familiale est abandonnée à elle-même
pour les autres productions, notamment celles orientées vers les besoins des
territoires.
• Dans ce contexte, la solution réfléchie et prescrite par la coopération
internationale, avec la bénédiction et la complicité de l’élite politique locale, a
été la diffusion de l’intensification agricole basée sur le principe de la révolution
verte. Cette approche a été étendue à l’ensemble des cultures dans les bassins
de production avec pour objectif d’augmenter les rendements et la rentabilité
économique : mécanisation, semences améliorées, pesticides et fertilisants
chimiques…
7. 3) FONDEMENTS ET ECHECS DE L’INTENSIFICATION AGRICOLES
BASEE SUR LA REVOLUTION VERTE
• Comme sur ses terres d’origine en Europe, cette vision de l’intensification agricole n’a
pas permis d’atteindre les objectifs escomptés en Afrique de l’Ouest.
• Particulièrement les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) mis en œuvre à partir du
milieu des années 1980 ont cassé l’envol de plusieurs systèmes agricoles et alimentaires
promus par l’Agriculture Familiale, conséquences des mesures qui ont fragilisé les
investissements et les services publics de soutien au développement du secteur tel que
le conseil agricole.
• Ainsi, depuis le milieu des années 1990 l’Afrique de l’Ouest voit sa dépendance alimentaire
des importations sur le marché international s’accroître. La fracture alimentaire engendre
un déficit annuel au niveau de la balance commerciale alimentaire d’environ 3 milliards de
dollars (CEDEAO 2016).
8. 3) FONDEMENTS ET ECHECS DE L’INTENSIFICATION AGRICOLES
BASEE SUR LA REVOLUTION VERTE
• Les politiques publiques n’ont pas su non plus apporter le soutien nécessaire pour valoriser
le potentiel que recouvrent les jeunes et les femmes pour assurer la transformation du
secteur : insuffisance de formation ; faible accès aux ressources productives, aux
équipements et aux technologies, etc.…
• En somme cette approche d’intensification a montré avec l’avènement des PAS depuis
ces 20 dernières années les limites de ses marges de progressions en Afrique de l’Ouest.
Le secteur agro-sylvo-patsoral, forestier et halieutique est ainsi confronté à des défis
devenus nombreux et complexes (Une sécurité́/souveraineté́ alimentaire et nutritionnelle durable,
sécurisation foncière des terres, changements climatiques, rentabilité des exploitations familiales pour
préserver l’avenir ….etc)
• Ces défis engendrent depuis plusieurs années maintenant diverses crises
conjoncturelles elles-mêmes en partie sources de l’accroissement des
migrations des jeunes et des conflits armés qui fragilisent actuellement la
cohésion sociale et le vivre ensemble dans certaines communautés.
9. 4) AGROECOLOGIE EN AFRIQUE DE L’OUEST: UNE NECESSITE FACE
AUX CONJONCTURES ET DEFIS ACTUELS
• En dépit des défis actuels le secteur de la production agro-sylvo-pastorale,
forestière et halieutique, reste la principale source des moyens d’existence et
de la résilience de plusieurs communautés en Afrique de l’Ouest.
• C’est pourquoi face aux doubles crises des pratiques traditionnelles de
production et réservé vis-à-vis des effets de l’agriculture industrielle, de
nombreuses communautés ont développé et/ou consolidé des initiatives
basées sur le principe de l’agroécologie pour maintenir et améliorer la
productivité et la production des exploitations familiales.
• En Afrique de l’Ouest ces innovations fondées sur les principes de
l’Agroécologie Paysanne sont le fruit d’une accumulation au fil de plusieurs
années, des pratiques, et observations, des expériences, savoir et savoir-faire
des paysans et des communautés.
10. 4) AGROECOLOGIE EN AFRIQUE DE L’OUEST: UNE NECESSITE FACE
AUX CONJONCTURES ET DEFIS ACTUELS
• A travers ces innovations, l’enjeu qui se joue est celui du développement durable et la paix à travers l’avenir
de l’agriculture ouest africaine, son maintien et le rôle qu’il devrait jouer vis-à-vis à des attentes des
communautés dans les territoires. Cette approche préconise de repenser le système agricole et alimentaire
actuel pour sortir de la précarité, la dépendance à plusieurs égards (technique, financière, culturelle…), la
fragilité écologique.
• L’agroécologie apparaît donc comme une réponse holistique à l’ensemble
des défis agricoles ouest-africains, et contribue à la mise en œuvre du Droit
à l’Alimentation en proposant de nouvelles bases pour un système
alimentaire durable et nutritif.
• Elle est portée par de nombreuses organisations paysannes et de la société
civile. Certes il est difficile de mesurer sa progression faute de statistique,
mais les résultats probants qu’elle a permis aux exploitations familiales
d’obtenir induisent de plus en plus une adhésion des paysans. De nombreux
travaux de recherche ont permis également de renforcer la reconnaissance de
la qualité et de la pertinence des pratiques agro- écologiques des paysans.
11. 4) AGROECOLOGIE EN AFRIQUE DE L’OUEST: UNE NECESSITE FACE
AUX CONJONCTURES ET DEFIS ACTUELS
Surmonter les défis et assurer le passage à l’échelle de l’Agroécologie: Les
solutions identifiées portent principalement sur 2 aspects :
De par sa nature transectorielle, la transition agro écologique demande
d’agir simultanément, au sein de différentes sphères d’influences
(politique, recherche, paysannat, société civile) et à différentes échelles
d’action (locale, nationale, régionale, internationale) pour déverrouiller le
statu-quo ;
Chaque acteur, à son niveau, est essentiel pour le changement souhaité. La
coordination des actions des différents groupes d’acteurs, le partage de leurs
expériences, et le renforcement de leurs capacités techniques en
agroécologie sont essentiels pour donner des clés permettant le passage à
l’échelle.
12. 5) TRANSITION AGROECOLOGIQUE: QUELLES PERSPECTIVES POUR
LES EXPLOITATIONS FAMILIALES ET LE ROPPA
De nos jours des plateformes nationales membres du ROPPA et leurs
fédérations paysannes ont des dispositifs assurant des formations et
l’accompagnement d’exploitants familiaux et leurs organisations à la base pour
l’adoption d’une vision et des pratiques agro écologiques adaptées à leur
contexte pour passer de l’échelle individuelle à l’échelle des terroirs et des pays.
C’est le cas de la CNOP au Mali, la CPF au Burkina Faso, le CNCR au Sénégal, la
PFPN au Niger qui ont aussi à leur actif de grands évènements comme la nuit de
l’Agroécologie au Sénégal, le forum international sur l’Agroécologie à Nyéléni au
Mali, etc.
Le ROPPA et ses plateformes se sont engagé également à mettre en œuvre
l’Agroécologie Paysanne avec une vision holistique contenue dans les 7 piliers
du Manifeste de l’AEP de Nyéléni1.
13. Pilier 1 : Garantir la sécurisation de la terre, l’eau et autres ressources naturelles
C’est le pilier fondamental car sans la sécurisation et la gestion rationnelle de la terre,
de l’eau par et pour les communautés, pas de développement agricole harmonieux. Les
paysans et paysannes sont les premiers investisseurs et les premiers nourriciers. Il faut
sécuriser leurs droits fonciers et les ressources naturelles.
Ceci implique de:
Reconnaitre et sécuriser les droits sur le foncier collectif coutumier des villages et des
familles, et des ressources naturelles et cela, jusqu’au niveau juridique, sans les
privatiser ni les marchandiser.
Protéger les droits des communautés d’usages et d’accès aux biens communs
notamment les forêts, pâturages, pistes de transhumance, sources d’eau, à ceux et
celles qui pratiquent la cueillette, la chasse, la pêche, la transhumance tout en
encourageant la restauration écologique et culturelle de leur abondance passée avec
des conventions locales pour une gestion équitable et équilibrée des ressources
naturelles.
Mettre en place des organes de gestion et de résolution de conflits dès le niveau
village composés de tous les membres de la communauté notamment les femmes et
les jeunes.
Adopter une approche territoriale et holistique des questions sociales et
économiques, portant sur les ressources naturelles.
14. Pilier 2 : Valoriser et sauvegarder la biodiversité, des semences paysannes et des races locales.
La biodiversité naturelle, cultivée et élevée est le pilier de la vie
d’aujourd’hui et de demain.
Nous devons la promouvoir et ceci implique de:
Inventorier, valoriser et multiplier la diversité et les valeurs
nutritionnelles et thérapeutiques des variétés et races
locales/paysannes dans la nutrition et l’alimentation.
Garantir les droits collectifs des paysans-nes, des
communautés à utiliser librement conserver, échanger et de
vendre leurs semences paysannes (application de l’article 9 du
TIRPAA).
Empêcher le biopiratage de nos ressources et la privatisation
du vivant.
Lutter contre les tentatives des entreprises et des institutions
pour s’approprier l’agroécologie comme un moyen de
promouvoir les OGM et les autres fausses solutions et
nouvelles biotechnologies dangereuses.
TIRPAA: Traité international sur les resources phytogénétiques
pour l’alimentation et l‘agriculture
15. Pilier 4 : Promouvoir les systèmes alimentaires locaux diversifiés, nutritionnels et
thérapeutiques.
Nos systèmes alimentaires locaux sont les premiers garants de notre
santé, de nos emplois de notre environnement, de nos identités.
Cela implique de :
Promouvoir les marchés locaux de produits locaux et les valoriser à
partir de leur qualité saine, savoureuse, nutritionnelle,
thérapeutique…
Soutenir le développement d’infrastructures, institutions et
mécanismes de financement alternatifs pour soutenir producteurs et
consommateurs.
Promouvoir l’AgroEcologie Paysanne comme moyen principal pour
réduire les pertes et les gaspillages dans le système alimentaire
Adapter aux réalités locales et paysannes les normes de production,
transformation et commercialisation pour relocaliser les systèmes
alimentaires.
16. Pilier 5 : Appuyer et valoriser la place des femmes et des jeunes
Les femmes, avec leurs connaissances, leurs valeurs, leur vision et leur
leadership, sont essentielles pour que l’AgroEcologie Paysanne atteigne son
plein potentiel pour aller de l’avant. Les jeunes, ainsi que les femmes,
constituent l’une des principales bases sociales de l’évolution et l’application
de l’AgroEcologie Paysanne pour contribuer à la transformation sociale et
écologique dès aujourd’hui et pour demain.
Cela implique de :
Répartir de manière égale et équitable, le foncier, la prise de décisions,
l’accès aux services, les droits, le statut et la rémunération.
Sécuriser et outiller pour développer leur autonomie.
Créer et soutenir des dynamiques sociales et territoriales autour de
l’AgroEcologie Paysanne pour retenir la jeunesse dans un cadre de vie
épanouissant et collectif avec un revenu juste.
Favoriser les échanges et la transmission des connaissances, notamment
intergénérationnelle
17. Pilier 6 : Renforcer les synergies et alliances et l’organisation collective
Il est primordial de démultiplier et développer l’AgroEcologie Paysanne sur
une plus grande échelle grâce à l’auto-organisation et à l’action collective.
Cela implique de :
Elargir et renforcer les réseaux en favorisant les espaces de débats et
d’actions autour de l’AgroEcologie Paysanne du local au régional.
Encourager et soutenir l’organisation collective pour des terroirs
agroécologiques dynamiques et vivants riches de leur diversité tant
environnementale, productive qu’humaine.
Elargir notre mouvement paysan et citoyen aux instituts et organismes de
recherche publics pour servir les intérêts des populations avec comme
priorité les besoins liés à l’AgroEcologie Paysanne en développant des
programmes de recherche réellement collaboratifs qui remettent les
savoirs paysans au cœur des solutions.
Entreprendre des formations permanentes pour pérenniser l’Agroécologie
Paysanne
18. Pilier 7 : Agir au niveau institutionnel législatif et règlementaire
Faire reconnaitre et appliquer l’AgroEcologie Paysanne telle que définie au présent
document, par nos Etats et les institutions internationales comme il a été débuté avec la
FAO ainsi qu’au niveau des collectivités territoriales.
Cela implique de :
Inclure l’AgroEcologie Paysanne dans les politiques publiques notamment agricoles, de
santé, de nutrition, et d’éducation.
S’assurer que les 10% de Maputo soient orientés pour soutenir l’Agriculture familiale
basée sur l’AgroEcologie Paysanne et la souveraineté alimentaire tout en protégeant nos
économies locales dans une intégration régionale en impliquant les acteurs de l’AEP.
Fournir dans tous les lieux de restauration collective des services publics y compris les
pauses et repas des ateliers, forum, rencontres, sommet des produits issus de
l’AgroEcologie Paysanne.
Maintenir et créer des ceintures vertes en AgroEcologie Paysanne en encourageant des
processus de planification décentralisés réellement participatifs, conjointement avec les
autorités et administrations locales pertinentes.
Refuser tout accord, traité qui mettrait en péril nos économies et nos identités.
L’AgroEcologie Paysanne est la réponse à la demande de protection, de sécurité et de
pérennité de la planète et de l’humanité. La solidarité entre les peuples, entre les
populations rurales et urbaines, est un ingrédient essentiel à sa réalisation.
19. 5) TRANSITION AGROECOLOGIQUE: QUELLES PERSPECTIVES POUR
LES EXPLOITATIONS FAMILIALES ET LE ROPPA
• Le ROPPA s’engage aussi à mettre à profit tous les évènements et opportunités
pour faire le plaider et agir en faveur de l’élaboration et de la mise en œuvre
de politiques de promotion de l’Agroécologie Paysanne en Afrique de l’Ouest
et sa matérialisation dans les PNIASAN, le PRIASAN et le PCD/TASAN en
cohérence entre les politiques agricoles, commerciales et environnementales.
Pour cela le ROPPA s’engage à soutenir et défendre les droits des
communautés et les défenseurs de droits notamment sur les droits fonciers,
semenciers et à les porter dans ces politiques publiques
• Pour que les changements soient effectifs et soutiennent un passage à
l’échelle de manière ample il est nécessaire pour les réseaux d’OP et d’OSC
d’agir de manière coordonnée et en synergie dans des perspectives de courts,
moyens et long terme. Il s’agit principalement de :
20. 5) TRANSITION AGROECOLOGIQUE: QUELLES PERSPECTIVES POUR
LES EXPLOITATIONS FAMILIALES ET LE ROPPA
• Renforcer des coalitions pour faire un effet de masse en impliquant l’ensemble des différents groupes
d’acteurs au niveau local, national et régional ;
• Accompagner les paysans à travers la consolidation de leurs dispositifs de formation et d’apprentissage et en
développant des complémentarités avec les dispositifs des autres acteurs (ONgs, Administrations publiques,
projets…) ;
• Promouvoir la consommation des produits agro-écologiques (développement de circuits courts ;
renforcement des SPG dans certains pays et création d’un SPG régional – certification participative…);
• Réorienter les priorités et les approches de la recherche en la décloisonnant et en assurant une génération
participative de technologies et une meilleure diffusion (production de référentiels, soutien au processus de
certification participative.) ;
• Inciter les producteurs vers la pratique de l’agroécologie (prise en charge des risques, faire des produits issus
de l’agroécologie une référentielle de qualité, diffusion d’outils adaptés à l’agroécologie…) ;
• Renforcer la prise en charge de l’agroécologie par les politiques (achats alimentaires collectifs au niveau des
collectivités locales, intégration de l’agroécologie dans les politiques de santé publique, mesures et
instruments pertinents d’incitation et de soutien à l’agroécologie, renforcement des instruments de gestions
des innovations, promotion de la protection des ressources naturelles et de la biodiversité, facilitation de
l’accès à des marchés rémunérateurs pour les produits issus de l’agroécologie…) ;
21. 5) TRANSITION AGROECOLOGIQUE: QUELLES PERSPECTIVES POUR
LES EXPLOITATIONS FAMILIALES ET LE ROPPA
• C’est dans ces perspectives que le ROPPA en
collaboration avec IPES/FOOD et d’autres groupes
d’acteurs ont créé l’Alliance pour l’Agroécologie en
Afrique de l’Ouest (3 AO) dans le but de consolider les
efforts déployés et approfondir la réflexion sur
l’agroécologie. Il s’agit est d’une plateforme de
coopération intersectorielle qui vise à (i) promouvoir et
accompagner une transition agro écologique en Afrique
de l’Ouest et à (ii) renforcer les synergies entre différents
organismes et échelles d’action pour accentuer la force
du plaidoyer, la visibilité du mouvement, et l’impact des
initiatives agroécologiques
22. Les Objectifs de 3AO?
L’Alliance pour l’Agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO) est une
plateforme de coopération intersectorielle, qui vise à :
• Promouvoir et accompagner une transition agroécologique en
Afrique de l’Ouest
• Renforcer les synergies entre différents organismes et échelles
d’action pour accentuer la force du plaidoyer, la visibilité du
mouvement, et l’impact des initiatives agroécologiques
23. Plan d’Action de la 3AO
Le plan d’action de 3AO répertorie une cinquantaine d’initiatives, réparties sous 5 axes prioritaires :
Améliorer et renforcer la
gouvernance des
systèmes alimentaires et
réorienter les
financements agricoles
1
Maximiser la
combinaison des
sciences et savoir- faire
paysannes : Recherche
participative &
consolidation des
connaissances
Consolider le réseau
agroécologique &
mobiliser la société civile
Renforcer nos systèmes
de formation et
d’apprentissage
paysannes à paysannes
Développer et renforcer
les systèmes
alimentaires locaux,
partenariats locaux et
solidaires/Accès au
marché
2 3 4 5
Les activités de l’Alliance s’organisent autour d’un plan d’action évolutif qui sert de cadre de
référence et de coordination
24. Fonctionnement
Les membres de l’alliance s’impliquent dans les initiatives du plan d’action soit:
- en tant que responsable d’une initiative
- au sein d’un groupe de soutien
Les initiatives listées dans le plan d'action rentrent généralement dans l’agenda de travail des
organisations dites ‘responsables’ mais bénéficient de l’appui, et l’expertise et de l’expérience
des organisations faisant parties du ‘groupe de soutien’.
Cette mutualisation des savoirs et savoir-faire tend à :
• valoriser l’interconnaissance
• favoriser l’échange de bonnes pratiques
• augmenter la visibilité du travail des membres
• éviter le risque de duplication des efforts vers la poursuite d’objectifs communs