Un Kit pour lancer sa démarche de participation : 10 fiches pratiques
Travail epb
1. INTRODUCTION
Au Sénégal, le Développement local est un vieux concept qui a refait surface à la lumière des
limites des politiques macro-économiques mises en œuvre et qui avaient tendance à créer des
zones de marginalisation et/ou d´exclusion. Ainsi à la faveur de la mise en œuvre de la
politique de décentralisation, le développement local a ressurgi et est devenu une sorte de
remède miracle pour résoudre les problèmes qui se poseraient au niveau des différentes
collectivités territoriales. Ce faisant, il semble s´établir une sorte de lien naturel entre le
Développement local et la DécentralisationQu’est-ce que l´évaluation participative ? Elle
trouve son lit à travers le développement local et la décentralisation, qui ont comme
fondement essentiel, la participation.
De ce fait, toute forme d´évaluation dans ce contexte, ne peut qu´être participative.
Cependant, bien que l´évaluation participative ait résolu la question de Avec qui évaluer ?,
des difficultés apparaissent quant à certaines questions essentielles de l´évaluation à savoir
Quoi évaluer ? Et Comment évaluer ?
Ainsi, ce travail s’articulera autour de cinq principaux points, notamment l’historique de
l’évaluation, la définition des concepts, puis les principes de l’évaluation participative ensuite
le lien qui existe entre l’évaluation participative, décentralisation et le développement local et
enfin les contraintes.
I. Définitions
A. évaluation
L’évaluation de façon plus large est un outil de gestion. C’est une activité limitée dans le
temps qui s’évertue à apprécier systématiquement et objectivement la pertinence, la
performance et le succès des programmes et projets en cours et achevés. L’évaluation est
conduite de manière sélective afin de répondre à des questions spécifiques pour guider les
décideurs/ et ou les administrateurs programmes/projets afin d’obtenir des informations sur
diverses questions :
1- Quoi évaluer? Cette question renvoie à deux choses. D´une part il s´agit de dire quels
aspects de la politique veut-on évaluer et d´autre part quelle dimension veut-on évaluer
(efficacité, efficience etc.).
2-Quand? La question renvoie à quelle période doit couvrir l´évaluation?
Évaluation a priori (Ex ante): Ce type d´évaluation permet de dimensionner la politique que
l´on veut mettre en œuvre dans le futur.
Évaluation en cours : Elle permet d´accompagner la mise en œuvre de la politique et sert
d´instrument de correction
Évaluation finale (Ex post) : Elle s´effectue à la fin du projet
2. 3-Ou? La question donne une réponse sur la circonscription spatiale ou organisationnelle qui
devra être couverte par le champ de l’évaluation. En d’autres termes il faudra identifier
l’espace territorial à couvrir ou la partie de l’organisation qui devra être évalué
4-Pourquoi? La réponse à cette question fournit des éléments sur les principaux objectifs de
l’évaluation qui sont généralement la vérification/l’amélioration de la qualité et de la gestion
des politiques, l’identification des stratégies qui réussissent, la mesure des effets/ bénéfices
des interventions
5-Qui? Les réponses obtenues de cette question permet de faire l’inventaire des participants
lors du processus (qui commande l’évaluation?, qui valide?, qui réalise?, qui met en œuvre les
résultats tires de l’évaluation?...)
6-Comment? La réponse à cette question permet de définir l’approche méthodologique
adaptée à la mise en œuvre du processus à travers l’identification des instruments et outils de
collecte.
B. Participation
Généralement elle désigne une approche mettant en avant l’implication de tous les acteurs
concernés dans un processus. La participation est une approche qui crée un climat de
confiance et de respect mutuel entre les techniciens et les bénéficiaires. Par ailleurs, elle a
pour but de favoriser une utilisation rationnelle des résultats et la mise en œuvre des
recommandations formulées, elle recherche également l’adhésion et une plus grande
acceptation de l’évaluation. Par ailleurs elle permet de rendre les acteurs plus autonomes, en
particulier pour les groupes vulnérables qui se font rarement entendre.
Bien qu’il n’y ait pas d’approche participative unique et uniforme, la participation cherche à
favoriser
- la responsabilisation des participants en incitant chacun à prendre ses responsabilités, plutôt
que d’attendre une assistance extérieure les communautés doivent prendre des responsabilités
pour lancer des activités qu’elles ont-elles mêmes préconisées.
- Le respect de la diversité des communautés qui ne sont généralement pas homogènes avec
L’existence de différents centres d’intérêt et perceptions qui sont parfois conflictuelles. Plutôt
que de privilégier certaines personnes, il faut prendre en compte la diversité des communautés
et travailler avec tous les groupes qui représentent les diverses couches.
- La conciliation des différents intérêts car certains problèmes dépassent le niveau individuel
et nécessite des décisions collectives. La participation cherche donc a instaurer au sein des
communautés des groupes de discussion qui permettent de trouver des solutions qui aient le
moins possible d’effets négatifs pour chacune des parties.
3. - L’examen des situations à partir des différents points de vue : aborder une question sous un
seul angle peut entrainer des déviations ou des informations incomplètes, alors qu’en abordant
la question sous plusieurs angles grâce à une approche participative, les informations
Collectées seront plus complètes et plus fiables.
- L’adaptation à la situation locale car chaque communauté présentant ses propres réalités,
les démarches et les outils devront être utilises aux conditions locales et cela n’est possible
qu’avec une approche participative.
C .Besoin
Le besoin peut se définir de plusieurs manières, et selon le dictionnaire LAROUSSE, le
besoin est : une exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est
nécessaire au bien-être.
D. Evaluation participative
L’évaluation participative est définie comme une évaluation où les acteurs impliqués dans le
projet, des membres de l’équipe de projet jusqu’aux membres de la population concernée, ont
l’opportunité de fournir un retour sur le projet et, si approprié, d’influencer son
développement et/ou des projets futurs. En outre, elle évalue aussi comment les acteurs ont
été impliqués dans le projet et comment la stratégie de participation a été mise en œuvre.
E .Le Développement Local
C’est un processus de transformation socio-économique et culturelle opéré sur un espace en
vue d’y promouvoir le mieux-être. Cette transformation doit être le fruit d’un projet collectif
négocié entre toutes les composantes de la population à laquelle incombe la mise en œuvre du
projet. Plus qu’un discours ou une politique, le développement local est une pratique.
II .Historique
Les premières générations d'évaluation, dite managériale, ont été majoritaires en France
jusqu'à la fin des années 80. Elles s'interdisaient, pour garantir l'indépendance de l'évaluateur
et la qualité de son jugement, d'associer d'autres acteurs que l’administration responsable du
programme évalué. Identifiée à partir des années 90 sous le vocable « d’évaluations de 4ème
génération », une génération plus récente a, au contraire, mis l’accent sur des processus
4. d'évaluation qui associent les principales partie prenantes de la politique évaluée : décideurs,
opérateurs et représentants de la société civile. Certaines pratiques limitent la participation
aux opérateurs externes à l’administration responsable ; d’autres visent un pluralisme des
points de vue étendu aux bénéficiaires du programme évalué et aux citoyens. Ce modèle,
dominant en France dans les années 1990, s’est appliqué à tous les types de politiques (même
si on observe aujourd'hui une tendance au retour vers des évaluations managériales
notamment dans le cadre des pratiques des collectivités territoriales où la culture de
l'évaluation est encore trop peu diffusée).
La 5ème et dernière génération d’évaluations, dont la théorie s'est développée à la même
époque en Amérique du Nord, sans que la pratique soit encore très répandue, va plus loin et
propose que la société civile « prenne le pouvoir » : autrement dit décide du contenu de
l’évaluation, pilote elle-même les travaux, et produise un jugement sur les actions publiques.
Tableau 1 : les différentes générations d’évaluations
Génération Type
d'évaluation
Qui décide du
contenu de
l’évaluation ?
Qui pilote les
travaux
d’évaluation ?
Qui produit le
jugement
final ?
1ère à 3ème
Managériale Administration responsable de la
gestion
L’équipe
d’évaluation
4ème (a) Coproduite Autorités
publiques
(élus ou
Directeurs)
Gestionnaires +
Opérateurs
L’équipe
d’évaluation
4ème (b) Pluraliste Autorités
publiques
(élus ou
Directeurs)
Autorités publiques + Société civile
+ (Opérateurs)
5ème
Emancipation Société civile
Les deux dernières générations de l’évaluation, coproduites par des tiers, peuvent donc être
qualifiées de participatives. Mais attention, un processus d’évaluation qui se limite à
demander aux bénéficiaires d'un programme leur appréciation sur ses effets par questionnaire
ou entretien, ou à leur restituer les conclusions de l'évaluation au cours d'une réunion ne peut
5. pas être considéré comme participatif, dans la mesure où il n’a pas associé ces bénéficiaires à
la définition des problématiques étudiées.
III. Les principes de l’évaluation participative des besoins (EPB)
L’évaluation participative est un processus d’apprentissage individuel et collectif de
renforcement des capacités à travers lequel chacun devient conscient de ses forces et
faiblesses, c’est également un outil de dialogue et de négociation. Quant à l’évaluation
participative des besoins, elle prolonge celle de la pauvreté (EPP) qui vise à permettre une
meilleure connaissance du degré de la pauvreté au niveau du village et quartiers ciblés et de
leurs membres ; les données permettront d’établir une situation de référence de chaque village
et une liste minimale qui seront suivis pour mesurer l’impact du projet.
L’EPB est effectuée avec l’appui au développement local basée sur 5 des principes :
L’intégration des approches de suivi et des mécanismes d’évaluation pour une plus
grande cohérence du processus et une meilleure compréhension de la démarche ;
Il s’agit ici d’impliquer la communauté à l’élaboration de la décision, à la définition de sa
mise en œuvre, à son suivi et à son évolution sur la base d’une relation contractuelle
(Participation libre et responsable des membres de la communauté au processus).
Les critères et les indicateurs de l’évaluation sont en priorité ceux de la communauté
concernées et aussi ceux des parties prenantes;
S’il s’agit d’un projet, la plus-value va directement au profit des communautés tout en sachant
que leurs besoins ont été identifiés.
Les outils et les techniques de l’EPB sont conçus et élaborés par les communautés ;
C’est la communauté qui la maitresse de cette organisation et en fonction de ses moyens et
attentes il faut utiliser des instruments adaptable à leur sitation
Les outils et les techniques ainsi tout le processus sont maitrisés par les populations
concernées ;
Normalement avant qu’on ne satisfait aux besoins des communautés on doit les former pour
la prise en charge de l’après mise en œuvre.
Le suivi de l’évaluation doit déboucher sur des changements concrets (réforme,
recentrage, réorganisation, correction, complément…) en vue d’améliorer la situation
constatée afin de crédibiliser l’ensemble de la démarche.
6. L’évaluation se fera par << focus groups>> les différents groupes communautaires devront
participer aux discussions et exercices demandés en vue d’améliorer au fur et à mesure les
imperfections identifiées à partir des besoins.
IV. Liens entre Évaluation participative, Décentralisation et Développement local.
a) Développement local/Décentralisation et Planification locale
Selon Alitoussin (R Ludovic), les relations entre la décentralisation et le développement local
s´apparentent au dilemme de l´œuf et de la poule : tantôt c´est la décentralisation qui est au
service du développement local, tantôt c´est l´inverse. Si la décentralisation est
institutionnelle, (mise en place, organisée et réglementée) matérialisant une volonté politique,
le développement local lui est par contre endogène et se construit sur la base d´une volonté
communautaire. De là, est-ce à dire que ces deux concepts sont sans relation ? Bien
évidemment que non puisque le développement local est la finalité même de la
décentralisation, sinon comment comprendre l´existence même des collectivités locales. La
décentralisation est au service du développement local.
En effet, dans la mesure où elle délimite un espace où s´organisent les activités et en
définitive où se concrétise les politiques publiques, elle libère les énergies et instaure la
participation, mais aussi à travers un transfert de compétences, elle fournit un service public
local, dans ce sens, la décentralisation est bel et bien au service du développement local.
Le développement local est au service de la décentralisation. En effet le développement local
sert de tableau de bord à la décentralisation. Elle est une sorte d´indicateur de performance de
la décentralisation et comme le dit disait J. Mercoiret, elle sert de levier à une décentralisation
réussie. La mesure de la performance ci-dessus évoquée, introduit la notion d´évaluation et de
la place de cette dernière.
Si la décentralisation prône et instaure la participation, si le développement local résulte d´un
projet par essence participatif, alors le type d´évaluation qui en résulterait ne saurait qu´être
participatif. Cette mise en relation des trois concepts nous amène à devoir préciser ce que doit
viser une évaluation participative, comment doit-elle être menée et quels sont les
difficultés/écueils, mais aussi quelle est la plus-value que génère ce type d´évaluation dans un
7. contexte de développement local.a) Application de l’évaluation dans un contexte du
développement local
b)Application de l’évaluation dans un contexte du
développement local
PLD (plan locale développement).
La pratique de l´évaluation participative en contexte de développement local passe par la mise
en œuvre d´un Plan local de développement à travers une démarche de planification
participative locale. En effet, l’évaluation des politiques publiques au niveau local signifie
explicitement l’évaluation des PLD car c’est à ce niveau que les politiques publiques sont
déclinées au travers d´objectifs, de résultats et de stratégies. La Collectivité locale est bien un
démembrement de la puissance publique, en conséquence son intervention ne peut relever que
du domaine du public.
Le processus de planification locale repose sur une démarche participative, fédérative, et
Communicationnelle. L’échelle prise en compte est variable, elle peut concerner une
communauté rurale, un groupe de village (et bourgs), une association villageoise de
développement AVD, une Commune, un quartier ou une association de quartier. Elle
s’attache généralement à une échelle maitrisable avec des groupes d’individus ayant
suffisamment de relations avec les objectifs communs. Les objectifs des plans de
développement sont :
• Servir de référence aux actions et aux investissements réalisés par les divers
partenaires extérieurs. Il a une fonction de restructuration, de coordination, d’intégration des
actions de développement (le rôle des collectivités locales est déterminant dans la gestion de
cet objectif).
• Le plan est l’occasion pour les populations de se réapproprier leur espace en tant que
patrimoine commun à préserver et à bonifier. Les difficultés issues de la situation de crise
excluent les réponses isolées et dissociées ; mais le plan doit intégrer tant les intérêts
communautaires que les intérêts individuels.
8. • La démarche permet de systématiser le processus de conscientisation, d’analyse en
commun des dynamiques de changement qui s’opèrent sur la communauté ; elle
responsabilise les acteurs de la société en crise dans sa restructuration autour d’objectifs
globaux définis par eux-mêmes et dépassent les clivages traditionnelles
• Le plan établit des rapports contractuels avec les partenaires autour d’objectifs
préétablis-en regard des nécessités internes et externes du Développement Local. Si
l´institutionnalisation des PLD n´a pas posé de problème, il reste la délicate question de son
évaluation. En effet, le Développement local souffre de l´absence d´évaluation. La pratique
évaluative dans le contexte des PLD est quasiment inconnue.
V. Difficultés et contraintes de la pratique de l’évaluation participative dans un contexte
de développement local
La pratique de l´évaluation participative au niveau local est soumise à des difficultés. Celles-
ci sont de plusieurs ordres.
Des insuffisances dans la conception, qui rendent difficiles la pratique évaluative.
La conception des PLD souffre d´imprécisions contenues au niveau des Plans d´actions. Ce
sont des résultats attendus mal formulés, des indicateurs de résultats imprécis ou mal déclinés,
et qui ne tiennent pas compte des hypothèses/risques. La définition des indicateurs de résultats
de projets sociaux est aussi un exercice délicat. La participation des bénéficiaires est instaurée
au moment de la déclinaison des réponses causales et s´arrête à ce niveau. Les bénéficiaires
sont excluent de la conception matricielle du Plan d´actions sans doute en raison de leur
analphabétisme. Dans ces conditions d´insuffisances conceptuelles, toute évaluation s´avère
hasardeuse.
Un système de suivi/évaluation absent, ce qui ne rend difficile une évaluation.
En effet, il est admis qu´une bonne évaluation doit se nourrir des données issues du
suivi/évaluation. Or il s´avère que dans la plupart des collectivités locales, il n´existe pas un
système de suivi du PLD. De façon générale, l’obtention de données fiables au niveau local
pose problème.
9. L´évaluation participative est exigeante en temps .L´évaluation étant un processus, si
elle est participative, elle exigera beaucoup de temps, surtout lorsqu´elle est menée
dans un environnement faiblement lettré. En effet, les populations, dans un contexte de
pauvreté, déploient de nombreuses stratégies pour assurer leur survie. Leur
disponibilité devient occasionnelle et cela peut être de nature à faire durer le processus
d´évaluation. Aussi faut-il prévoir un temps assez long dans une approche
participative de l´évaluation. Cependant, ce qui est considéré ici comme du temps
perdu, se rattrape dans la fiabilité des informations fournies, mais surtout favorise une
meilleure compréhension.
Un décalage entre les niveaux de planification. Les stratégies nationales sont
faiblement prises en compte dans les PLD. Par exemple les stratégies de protection
sociale du DSRP notamment la lutte contre la traite et les Pires Formes de Travail des
enfants ne sont pas vraiment prises en compte dans les PLD (à la limite les projets liés
à la scolarisation des enfants entrent dans le cadre de la prévention des enfants contre
le travail, mais il y a les autres dimensions telles que la protection et le
retrait/réinsertion qui ne sont pas prises en compte). Ce déphasage entre les stratégies
nationales et les stratégies locales rend difficile l´évaluation des politiques publiques.
Ce décalage trouve son explication dans le fait que les stratégies nationales ne sont pas
bien diffusées au niveau local. Un autre déphasage est celui de la non prise en compte
des orientations définies dans les PLD au niveau des Budgets de Collectivités locales.
En effet, au moment de l´élaboration des budgets locaux, les prévisions du PLD ne
sont pas systématiquement prises en compte. Les budgets sont confectionnés en tenant
compte des difficultés conjoncturelles du moment, à résoudre.
Un Document de politique de développement qui n’est pas approprié par les
populations.
En effet, les PLD une fois élaborés et approuvés ne sont vulgarisés ni au niveau de tout le
Conseil rural ou le Conseil municipal, (seuls certains d’entre eux disposent d’une copie), ni au
niveau des populations. Ce faisant, il reste un document pour aller chercher des financements
extérieurs. Une fois l’exercice de planification réalisé, on a fini d’informer les populations.
Ces situations montrent que la planification ne s´improvise pas, elle s´acquiert. Les
Collectivités locales doivent être formées à cet exercice.
10. Dans ce contexte de difficultés, une évaluation participative qui se veut être pertinente pour
l´évaluation des politiques publiques locales, doit partir de la prise en compte des
perceptions/appréciations des bénéficiaires, que d´aucun appelle « l´approche par la clientèle
» c´est-à dire la mesure de la satisfaction des bénéficiaires. En effet les bénéficiaires sont
considérés comme des clients qui reçoivent des prestations de services publics. Il ne sert à
rien d’offrir des services publics locaux si ceux–ci ne sont pas appréciés des bénéficiaires. Il
semble que ce soit là un des indicateurs les plus robustes de mesure de la performance de la
politique publique locale.
Conclusion
Dans un contexte politique où nous sommes de plus en plus contraints à évaluer nos pratiques,
il est nécessaire d'imposer notre vision des choses en négociant des pratiques d'évaluation
participative. Ce type d'évaluation revitalise des espaces de citoyenneté dans nos organismes.
Ces pratiques favorisent la prise de parole, la prise en charge et la participation des personnes.
Sans dénaturer les orientations et les pratiques, les démarches d'évaluation ont un certain
impact sur les activités car les résultats permettent de démontrer les éléments à renforcer ou à
modifier dans la manière de faire et d'intervenir. Les démarches d'évaluation contribuent donc
à alimenter des plans d'actions dans différents comités.
Dans le but de construire la confiance, le personnel et les différents partenaires devront
apprendre à passer du temps au sein des communautés en travaillant avec elles pour résoudre
et prévenir des problèmes. Au fil du temps, ce processus permettra aux acteurs de dépasser
les problèmes les plus saillants pour évoluer vers un dialogue et une analyse approfondie
avant de développer des solutions créatives. L’évaluation participative est une étape décisive
dans l’établissement des partenariats avec les différents groupes de la communauté.