1. 2 - Définition de la banque
Par définition, une banque est un
établissement qui reçoit du public des dépôts
de fonds qu’il réemploi pour son propre
compte en opérations de crédits.
Toutefois la définition d’une banque sous la
forme juridique ou économique est reprise ci-
après :
2. A) Définition juridique
L’article 70 de l’ordonnance 2003/11 du
26/08/2003 relative à la monnaie et au crédit
stipule que :
« Seules les banques sont habilitées à effectuer à
titre de profession habituelle toutes les
opérations décrites aux articles 66 à 69 de
l’ordonnance 2003/11 du 26/08/2003 relative à
la monnaie et au crédit »
3. Les opérations de banque comprennent la
réception de fonds du public, les opérations de
crédit ainsi que la mise à la disposition de la
clientèle des moyens de paiements et la gestion
de ceux-ci.
Cette définition, bien que réunissant les qualités
de clarté et de concision, reste très juridique et
se limite à l’énumération des opérations qui
permettent à une entreprise les réalisant
d’obtenir le statut de banque. ces différentes
opérations (réception des dépots du public,
octroi de crédit et mise à disposition de moyens
de paiements) sont d’ailleurs explicitées.
4. B) Définition économique
« La banque est l’intermédiaire entre offreurs et
demandeurs de capitaux et ceci à partir de deux
processus distincts :
- En intercalant (interposant) son bilan entre
offreurs et demandeurs de capitaux, c’est
l’intermédiation bancaire ;
- En mettant en relation directe offreurs et
demandeurs de capitaux sur un marché de
capitaux (marché financier notamment), c’est
le phénomène de désintermédiation »
5. Cette vocation est l’objet même de la naissance
des banques. Cependant, leur champ d’activité
s’est considérablement élargi pour être de pair
avec l’évolution et le développement
économique.
6. Ainsi, depuis de longue date, les banques sont
devenues des partenaires privilégiés des
différents opérateurs économiques en
particuliers des entreprises.
En effet les banques entretiennent des rapports
de coopération, très liés avec les entreprises,
fondés principalement l’allocation des capitaux.
7. Parfois, elles interviennent directement dans
la création et le financement de celles- ci,
alors que d’autres fois elle les
accompagnaient dans leur activité.
On se rappelle, au fil des années passées que
les banques ont toujours su s’adapter à des
politiques économiques et à
8. des circonstances particulières pour proposer
aux entreprises un appui multiforme qui est
souvent nécessaire aux entreprises en période de
besoin.
C’est pour dire que les réalités du terrain et de la
vie économique, politique et sociale sur le plan
local et international ont poussé les banques
9. à intervenir et à s’intéresser à tout opérateur
économique quel que soit son statut ou sa taille
auquel elles apportent des produits performants
en matière de financement, de placements et de
couverture de risques.
Les banques comme toute autre entité
économique
10. Sont appelées à assurer la continuité de
l’existence de ces entreprises dans les
conditions les plus normales possibles de leur
activité.
Pour cela, elles sont appelées à être rentables, à
dégager des résultats profitables à leur activité
de manière assez suffisante.
11. A cet effet, elles devront avoir une gestion
rigoureuse et objective dans un secteur ou la
concurrence et la réglementation de la tutelle
sont les principales caractéristiques.
12. 3 - Rôle de la banque
Les rôles et missions de la banque dans toutes
ses formes sont relativement les mêmes et se
présentent sous les principaux groupes suivants:
13. A) La collecte des ressources ;
B) La distribution des crédits ;
C) Les opérations financières ;
D) les opérations de trésorerie.
14. A- La collecte des ressources
La banque, en offrant à ses clients une panoplie
de produits comme des opportunités placement
et de rémunération des capitaux détenus à leur
niveau, et ceux avec des durées et des
conditions très variées, dans un souci de les
adapter aux uns et aux autres, assure pour elle
une ressource nécessaire pour mener à bien son
15. Activité d’allocation de capitaux qui lui est
principale. Cette fonction de collecte de
ressource est indispensable pour une banque
étant donné que l’ensemble de son activité est
fondé sur la monnaie qui s’échange
continuellement et nature très fluide entre les
déposants et les demandeurs
16. sous l’intermédiation de la banque.
La recherche de créditeurs à vue et à terme
auprès de sa clientèle assure à l’établissement
bancaire, outre des marges, une sécurité
appréciable puisqu’elle limite sa dépendance
vis-à-vis du marché monétaire et la banque
d’émission
17. La collecte de ressources s’opère généralement
grâce :
Aux dépôts dans les comptes de particuliers
et des entreprises (comptes de
chèques,comptes courants) sans rémunération ;
Aux dépôts dans les comptes d’épargne avec
rémunération ;
Aux dépôts à terme avec rémunération ;
18. Aux souscriptions de bons de caisse avec
rémunération.
sachant que la durée de détention de ces différentes
ressources au niveau de la banque varie selon qu’elle
sont à vue ou à terme, la banque les adapte à des
emplois correspondants pour les dépôts à vue elle est
tenue de les restituer après en avoir assuré la garde
dés présentation du déposant.
Quant aux dépôts à terme, elle doit les restituer à
terme (à échéance) en plus de leur rémunération.
19. B- La distribution des crédits
La loi N° 86 / 12 du 19/08/1986, définit le
crédit comme « constitue une opération de
crédit au sens de la présente loi, tout acte par
lequel un établissement habilité à cet effet, met
ou promet de mettre temporairement et à titre
onéreux des fonds à la disposition
20. d’une personne morale ou physique ou contracte pour
le compte de celle - ci un engagement par signature.
»cette définition a été reprise par l’ ordonnance 03/11
en son article 68.Sont assimilées à des opérations de
crédit,les opérations de location assorties d’options
d’achat,notamment le crédit bail.
L’opération de crédit par décaissement se reconnaît
21. Une avance en monnaie ;
Une rémunération du créditeur ;
La restitution des fonds prêtes.
22. Il prend trois formes :
Crédits d’exploitation ;
Crédits d’investissement;
Crédits par signature.
23. En outre, il distingue traditionnellement le
crédit réel consenti en considération de la
valeur du gage offert au créancier, du crédit
personnel accordé en considération à la
confiance qu’inspire le débiteur.
24. Le crédit repose en fait sur la personnalité de
l’emprunteur, qu’il s’agisse d’une entreprise
économique, d’un particulier ou d’une
collectivité publique.
Le crédit a pour conséquence un
développement des investissements ou une
accélération de la circulation des biens
25. Il permet le développement économique d’un
pays ou d’une branche d’activité ou d’une
entreprise ; et toute restriction volontaire ou
obligatoire de l’activité des banques concourt à
une récession de la production des biens et /ou
des services.
26. Cependant, les incidents monétaires du crédit
ne sont pas moindres.
Une augmentation du volume des crédits
contribue partiellement à l’augmentation de la
masse monétaire susceptible d’entraîner un
déséquilibre entre l’offre et la demande de
biens et de services.
27. Elle est génératrice de l’inflation ou de
déflation, de modification dans le pouvoir
d’achat de la monnaie.
Le danger est d’autant plus grand que le crédit
participe dans l’émission d’un pouvoir d’achat
qui ne trouve pas sa contrepartie quasi
immédiate dans la production de biens de
consommation.
28. C- Les opérations financières
La banque intervient souvent pour conclure des
opérations financières soit pour le compte de
ses clients moyennant une rémunération qui est
matérialisée par des commissions sur
l’opération elle-même, soit pour son propre
compte
29. En général il est recensé les opérations
financières suivantes :
L’émission d’obligations et leur négociation ;
L’émission d’actions et leur négociation ;
Les opérations de change entre différentes
devises ;
30. Les opérations de placements ;
La gestion et le suivi d’un portefeuille de
valeurs pour le compte de sa clientèle et/ou
pour son propre compte.
31. D- Les opérations de trésorerie
La banque à une activité basée essentiellement
sur la monnaie dont les mouvements sont de
part et d’autres et dans différents sens.
C’est pour ces raisons que la notion de
trésorerie est fondamentale dans son activité et
dans sa gestion.
32. Ainsi, elle se trouve sollicitée par, ses clients
pour le recouvrement de valeurs au niveau
national et international, matérialisé par des
opérations de recette ou de compensation.
De recette lorsqu’il s’agit d’opérations portant
sur des valeurs négociables au niveau de la
même banque,
33. et de compensation lorsqu’il s’agit d’opérations
portant sur des valeurs négociables entre
différentes banques nationales et
internationales.
34. Ainsi, afin de prendre les opérations de
trésorerie au sens le plus large il faut inclure les
opérations conclues par la banque au niveau du
marché monétaire en tant que offreuse ou
demandeuse de fonds, et les opérations
conclues avec l’institut d’émission en cas de
besoin de trésorerie soit en compte courant
(découvert) soit en utilisant le réescompte.
35. B - La clientèle de la banque et ses
besoins de financement
36. Le développement économique, l’accroissement
des échanges et l’élévation du niveau de vie en
général ont influé sur les besoins de plus en plus
importants et diversifiés des agents
économiques.
37. Pour acquérir les biens durables et/ou
consommables, les entreprises ou les particuliers
tentent dans la mesure du possible de puiser
dans leurs propres ressources. Mais souvent
faute d’équilibre entre les ressources et les
dépenses ils recourent aux crédits bancaires.
38. Pour adapter son financement, la banque examine et
étudie au préalable les besoins de sa clientèle «
Entreprises » ou « Particuliers ».
L’intervention de la banque peut être un conseil
qu’elle donne ou par des opérations plus élaborées,
menées au profit et pour le compte de ses clients. Les
besoins de ces derniers sont à la fois objectifs
autrement dit « technique » et « subjectifs »
notamment au plan relationnel.
39. 1 - La clientèle Entreprises et ses besoins
Les besoins d’ordre technique sont d’un pur
classicisme ; les entreprises sollicitent souvent
les banques pour financer leurs investissements
ainsi que l’exploitation de leur activité selon des
formules adaptées qualitativement et
quantitativement.
40. Elles peuvent aussi trouver chez elles conseils et
informations concernant les techniques de
couverture de risques de taux ou de change, sur
les opportunités offertes par le marché financier.
Les besoins de l’entreprise sont également
d’ordre relationnel ; souvent l’entreprise veut
être connue de sa banque et entretenir avec elle
un dialogue qui s’inscrit dans la durée
41. de façon à ce que s’instaure une coopération
étroite.
Les besoins ressentis par la clientèle sont
généralement exprimés à la banque sous quatre
niveaux, à savoir :
42. Besoins de conseils
Les clients de la banque recourent souvent au
conseil de celle-ci, que ce soit un simple
particulier ou une entreprise, pour des opérations
de placement ou de crédit, relevant de leur
activité ou autres opérations financières ou
commerciales et surtout juridiques.
43. Ce recours se justifie par la capacité de la
banque à avoir des informations sures, sur une
opération , sur une activité, sur un marché ou
encore sur tout un marché du fait qu’elle est en
contact avec une clientèle diversifiée, de par
son profil et de son domaine d’intervention.
44. Elle peut être sollicitée pour un conseil sur
l’opportunité d’un placement ou sur les
occasions de rémunération d’un excédent de
fonds détenu par un client.
Elle peut l’être également pour solutionner
certaines complications ou contraintes
rencontrées par les entreprises dans leur activité
45. notamment à propos des concours adéquats
qu’elles peuvent utiliser pour couvrir certaines
gênes de trésorerie ou pour assurer la réalisation
et la continuité de leur activité. La banque à coté
de l’expert comptable et du commissaire aux
comptes, de par sa connaissance de l’entreprise
46. Conseille souvent ses clients dans leurs choix
stratégiques et les aide dans leurs options
tactiques. Il est d’autant plus efficace pour
apprécier et critiquer à bon escient et de façon
constructive leurs choix dans des domaines
autres que les finances sans pour autant
s’immiscer dans leur gestion.
47. Besoins de financement
La principale raison de la naissance et du
développement de la relation entre une banque
et un opérateur économique est toujours le
besoin de financement qui peut être justifié par
le manque de ressources propres à l’exploitation
et/ou à l’investissement, donc d’ordre cyclique
et structurel
48. auxquels la banque, en guise de réponse, offre
une variété considérable de produits efficaces .
Certaines entreprises, pendant des périodes de
gène de trésorerie au cours de leur cycle
d’exploitation font appel à la banque en vue de
leur offrir des solutions adaptées à leurs besoins
et à la nature de leur activité.
49. Celles ayant du mal à dégager leurs propres
ressources pour réaliser leurs projets recourent
aussi à la banque pour le financement de ses
investissements.
50. Besoins d‘intermédiation
Dans le cadre de la réalisation d’opérations de
recouvrement, d’émission d’obligations ou
encore d’actions et de commerce extérieur,
certains opérateurs économiques préfèrent
mandater une banque ou un ensemble de
banques pour assurer un succès à ces opérations
51. Besoins de couverture de risques
Les opérateurs économiques réalisant des
opérations financières, de change et de
commerce extérieur sont souvent confrontés à
des risques de changement de taux d’intérêts et
aussi de parité de change des monnaies dans
lesquelles ils réalisent leur chiffre d’affaire ;
dans ce cas aussi, les conseils de la banque
52. ont souvent été d’un bon apport pour se
prémunir de toute surprise ruineuse.
2 - La clientèle Particuliers et leurs besoins
Il en est de même en ce qui concerne les
particuliers, lesquels ont également un double
besoin d’investissement et de trésorerie.
53. Besoins d’investissements
Les particuliers (ou ménages) au sens
économique du terme, se proposent d’épargner
et de constituer un patrimoine ou d’augmenter
celui qu’ils possédent. Apres avoir satisfait leurs
besoins propres (logement,équipement) ils
souhaitent constituer un portefeuille de valeurs
mobilières (actions ou obligations)
54. D’où ils tireront revenus ou plus–value.
Consciemment ou non, ils désirent apporter
des capitaux permanents aux entrepreneurs.
Besoins de trésorerie
Plus que les entrepreneurs, les ménages
disposent de liquidités en attente d’emploi
(consommation ou investissement)
55. mais ont parfois des difficultés pour ajuster leurs
recettes à leurs dépenses engendrées par des
événements exceptionnels : mariage,maladie et
d’autre dépenses imprévues.
Ainsi les besoins de la clientèle entreprises ou
particuliers ne se limitent pas aux capitaux, ils
s’étendent également aux services nécessaires
pour assurer une triple fonction économique
56. La production des biens, leur circulation, leur
consommation.
Le banquier participe donc à la satisfaction de
ces besoins en mettant en présence les offres et
les demandes de capitaux, et en rendant des
services d’ordre :
57. 1. Matériel : gestion matérielle des capitaux
(espèces et valeurs mobilières)
2. Intellectuel : informations et conseils.