AU MENU DE CE NUMERO DE FEVRIER 2015 :
- L'EDITO - L’art et la liberté d'expression
- DOSSIER MARKETING - Quand le marketing fait les yeux doux à l’art pour mieux séduire le consommateur
- STRATEGIES DE TERRITOIRES - Une nouvelle forme de tourisme en réponse au bad-buzz de Fox News et des « no-go zones » parisiennes
- ZAPPING - Notre revue de presse stratégie et marketing
- TENDANCES MARKETING - De la nourriture liquide, un double lave-linge connecté, une montre qui commande votre voiture, un téléphone en kit, des chaussures qui se lacent toutes seules
- ON BUZZ - Comment Mikado a réussi l’exploit de figurer parmi les 3 sujets les plus discutés au monde sur Twitter
- EVENEMENTS - Réfléxions et hommage autour des évènements du 7 Janvier
- NOTRE ACTU - Athénéa coache vos équipes pour marquer et transformer l'essai
Bonne lecture à toutes et tous !
L'équipe Athénéa
Téléchargez librement notre magazine (format pdf) directement sur la page d'accueil de notre site internet www.athenea.fr
Perspectives n°24 janvier - février 2015 - athénéa conseils
1. N°24
Janvier-Février
2015
DOSSIER
MARKETING
Quand le marketing fait les yeux
doux à l’art pour conquérir le
cœur des consommateurs
PAGE 3
Le magazine des stratégies et des tendances marketing
PERSPECTIVES
TENDANCES
Toutes les dernières innovations
porteuses et les concepts
marketing de demain
PAGE 12
STRATÉGIES DE
TERRITOIRES
Quand une nouvelle forme de
tourisme propose de découvrir le
Paris dangereux
PAGE 16
Quand le marketing s’inspire de l’art
2. EDITO
EDITO
La liberté d’expression. Elle fait tellement partie de
notre vie en France qu’on peut parfois oublier qu’elle ne
va pas de soi. En février, quelques semaines à peine
après le 7 janvier, on en a pleinement conscience.
C’est pourquoi, à Athénéa, nous avons voulu mettre à
l’honneur dans ce numéro de Perspectives, les plus
« libres » d’entre nous : les artistes ! Ils interrogent
nos sociétés, bousculent nos certitudes, nous forcent à
revisiter nos paradigmes. Ils nous choquent, critiquent
les pouvoirs en place, nous demandent de sortir de nos
habitudes pour ne plus subir mais être acteurs de nos
vies. Ils vont au-delà de notre réalité pour la sublimer,
ou simplement pour nous aider à évoluer, à améliorer
l’homme et la société. Dans la liberté la plus
absolue, les artistes dénoncent au travers de
leurs œuvres engagées.
Fra Filipo Lippi se faisait excommunier par le Pape pour
ses nonnes trop suggestives. Savonarole organisait
l’autodafé des œuvres « dégradantes » pour l’église de
Botticelli (entre autres). Fragonard dessinait des scènes
quotidiennes dans ses tableaux pour mettre l’homme
des Lumières au centre du débat, à l’inverse des scènes
mythologiques ou des portraits royaux. Aujourd’hui,
Banksy dénonce la guerre, le capitalisme, les dérives
individualistes dans un street-art monumental.
Rien d’étonnant alors à ce que les marketers
utilisent ces trésors de l’art pour présenter leurs
produits ou services. En fonction du mouvement
artistique auquel ils se réfèrent (classique, surréaliste,
contemporain, pop-art…), les marketers donnent un
univers bien trempé à leur message. Tantôt
quintessence du beau absolu comme modèle à suivre,
tantôt placés comme avant-gardiste pour provoquer les
gens bien en place, ils se réfèrent à l’artiste pour
plonger leur produit au cœur d’une histoire qu’il devient
facile de raconter.
Pénétrons ensemble au cœur d’un monde qui
mêle Warhol à Coca, Da Vinci à Lego, Picasso à
Citroën, Daniel Buren aux Galeries Lafayette.
Bonne lecture, bonne visite… et gardez toujours une
longueur d’avance !
PAGE 1 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
3. HOMMAGE
REFLEXIONS
En ces temps douloureux pour nos idéaux, nos valeurs et notre
nation, il n'est pas aisé de continuer à parler marketing, stratégie
ou entrepreneuriat. Tout ceci parait bien futile à côté de la mort
d'hommes et de femmes, tombés parce qu'ils défendaient ce que
nous possédons de plus cher: notre liberté.
Dans ce climat étrange, où le temps semble s'être arrêté et dans
lequel nos certitudes sont quelque peu bousculées, il faut malgré
tout continuer à avancer. Mais continuer ne signifie surtout pas
oublier ou renoncer.
A ce titre, nous nous sommes posés une question: comment un
simple cabinet de conseils peut-il marquer sa solidarité et son
soutien? Comment nous, passionnés par notre métier mais humain
et citoyen avant tout, pouvons-nous rendre hommage à ces
pourfendeurs de la liberté?
Alors non, nous ne tomberons pas dans l'hypocrisie trop facile
comme on peut le voir malheureusement trop souvent. Non, nous
ne lisions pas Charlie Hebdo. D'ailleurs, leurs journalistes n'avaient
pas une affection particulière pour les concepts du marketing.
Anars, libertaires pour la plupart, ils combattaient même avec un
peu d’excès ce qui pouvait toucher de près ou de loin à la société
de consommation. Non, nous ne lisions pas Charlie Hebdo mais
nous connaissions Charb, Cabu, Wolinski et les autres.
Comme beaucoup d'entre vous, nous étions tombés sur pas mal de
leurs croquis ou lu certaines de leurs BD. Nous faisons partie de la
génération Fluide Glacial ou bien de celle qui a découvert Cabu tout
minot dans Récré A2 dans le courant des années 80. Putain, 30 ans
déjà. Et sans flagornerie aucune, ils nous faisaient tous bien
marrer. Alors oui, tout n'était pas toujours drôle. Et puis l'humour
c'est tellement subjectif. Mais au final, on s'en fout. Au delà
d'égayer notre quotidien, ces clowns-combattants ne faisaient que
dire ou dessiner ce qu'ils pensaient, ce qu'ils avaient envie de dire.
Sans restrictions, ni censure. Derrière leur disparition tragique,
c'est toute la liberté d'expression qui est menacée.
Et puis nous sommes tombés sur ce hors-série de Charlie Hebdo de
Novembre 2013 intitulé "A bas la pub". Dans ce numéro, Charlie
Hebdo s'attaquait aux dérives de la publicité et combattait une
forme de marketing exacerbé. D'ailleurs, dans sa charte fondatrice,
Charlie Hebdo a voulu fonctionner sans pub et sans mécène. Tout
un symbole.
Cette Une provocatrice, alors que la société de consommation dicte
aujourd'hui presque tous nos comportements, témoigne de leur
lutte et de leurs engagements. Rien ni personne n'était épargné
par leur envie de s'exprimer.
Cette Une, c'est aujourd'hui notre hommage. C'est peu, presque
dérisoire mais cela nous tenait à coeur. Car aujourd'hui, nous
sommes tous Charlie.
EVENEMENTS PAGE 2 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
5. DOSSIER MARKETING
POUR COMPRENDRE
à CHACUN SON ART
Qu’est ce que l’art ? Voilà une question qui
ferait un excellent sujet pour le bac de
philo. Alors, non, nous n’allons pas vous
faire plancher 3h dessus mais cette
question constitue un parfait point de
départ pour notre dossier. Si l’on se réfère
au Larousse, l’art est une « création
d'objets ou de mises en scène
spécifiques destinées à produire chez
l'homme un état particulier de
sensibilité, plus ou moins lié au plaisir
esthétique ». Trois dimensions sont ici
extrêmement intéressantes : d’une
part l’art serait subjectif, puis l’art
consisterait en une quête du « beau »
et enfin l’art susciterait des émotions.
Voilà trois constituantes plutôt porteuses
en terme de significations, d’impacts ou de
valeurs. Notre dossier prend alors tout son
sens et on commence à comprendre
quel intérêt pourraient trouver les
marques à associer leurs produits ou
services à des considérations
artistiques.
Vous pourriez nous objecter cependant que
l’art n’est pas à la portée de tous. Qu’il
serait réservé à une poignée d’élites. Des
pseudo-connaisseurs qui se gargarisent de
termes pompeux, une coupe de
champagne à la main, en extase face à un
objet non identifié dénué de toute forme
rationnelle.
DOSSIER
On pense alors à cette fameuse œuvre de McCarthy place
Vendôme, sensée représenter un arbre mais dont le rendu
final serait plus proche plus du sextoy. Cette œuvre a
provoqué l’émoi de nombreuses personnes auxquelles il a été
souvent répondu : « Mais tu ne peux pas comprendre, c’est de
l’art ».
A ce sujet, une dame a interpellé un jour Picasso: « Je ne
comprends absolument rien à votre art. ». Ce à quoi l’artiste
lui demanda : « Mais parlez-vous le chinois ? ». « Non » lui
répondit-elle et l’artiste de conclure « Savez-vous que cela
s’apprend ? ».
L’art intrigue, déchaîne les passions, suscite la réflexion ou
provoque des émotions. Mais oui, l’art s’apprend. Alors bien
sûr il existe des bagages culturo-historico-techniques
nécessaires pour saisir toutes les subtilités mais au final,
chacun est capable de faire son propre apprentissage et sa
propre perception de l’art.
C’est ainsi que l’art tend à se démocratiser. Finies les
élites, place à l’art de masse.
L’ENGOUEMENT ARTISTIQUE AU TOP DE SA
FORME
Quand le Musée du Louvre a « délocalisé » en 2012 une
partie de ses activités à Lens, beaucoup n’y ont pas cru.
Au final, c’est un vrai succès populaire.
La première année d’exploitation du site a vu circuler plus de
900 000 personnes, soit 200 000 de plus que les prévisions les
plus optimistes. Des touristes diriez-vous ? Que nenni. 56%
des visiteurs sont originaires de la région Nord/Pas-de-Calais.
Quand on vous dit que les français ont soif d’art et de culture.
PAGE 4 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
LA CULTURE
POUR TOUS
6. L’art contemporain (jugé à tort comme
plus inaccessible) n’est pas en reste. Par
exemple, le musée Soulages à Rodez (en
hommage au célèbre artiste éponyme)
triomphe. Ouvert en 2014, il a déjà reçu
en six semaines ce qu’il espérait en un an,
soit plus de 60 000 visiteurs. Là aussi,
50% des visiteurs viennent de la région
Midi-Pyrénées.
Tous les secteurs sont concernés. Ce qui se
passe aujourd’hui dans le design est aussi
significatif. On se bouscule au portillon
pour s’y former. Yann Fabès, directeur de
l'Ecole supérieure d'art et de design de
Saint-Etienne constate que
« depuis 2011, nous sommes passés de
300 à 550 candidats par an, pour 80
places ».
Si la fréquentation annuelle des
musées reste stable, le CREDOC
constate une progression assez nette
pour les expositions de peinture ou de
sculpture : un Français sur quatre en
avait visité une en 2008, contre un sur
cinq en 1973.
On pourrait encore multiplier les exemples
significatifs de cet engouement de la
population pour la création artistique. A tel
point que l’on peut raisonnablement
parler de tendance populaire. Un sacré
pied de nez aux élites.
DE CONNAISSEURS à
CONSOMMATEURS
En 2010, l’Institut BVA avait mené une
enquête sur le rapport des français avec
l’art contemporain. 50% des personnes
interrogées avaient visité un musée dans
l’année dédié à cette forme d’art, 43% une
exposition et 25% une galerie.
L’enquête de BVA avait mis le doigt à
l’époque sur la diversification des
moyens de distribution de la création
artistique. Et notamment de l’essor
d’Internet.
Les nouveaux outils numériques
permettent à tous les artistes du monde
entier d’exposer leurs œuvres dans des
galeries virtuelles. Quiconque, bien
installé dans le canapé du salon, peut
désormais découvrir, partager et
acheter des œuvres d’art à des prix
raisonnables. D’ailleurs, en période de
crise, les œuvres d’art sont aujourd’hui
devenues de vrais placements.
DOSSIER MARKETING
ART ET MARKETING: le cocktail
gagnant ?
Que recherche aujourd’hui un bon marketer ? Plusieurs
choses. En premier lieu, une tendance forte dans laquelle
s’inscrire. C’est donner une image actuelle et dynamique à son
entreprise ou son offre. Une nécessité vitale dans un monde
qui bouge à grande vitesse et dans lequel on peut vite se
retrouver « has-been » et donc transparent dans une offre
devenue pléthorique. Second point, la différenciation. Il est
aujourd’hui suicidaire d’opter pour un marketing aseptisé qui
tendrait à standardiser son discours. Troisième élément
recherché : l’augmentation de la valeur perçue. C’est une clé
stratégique majeure. A deux offres égales, le consommateur
va se tourner vers celle qui lui semble apporter plus de valeur.
Enfin, la quête du beau est aussi de rigueur dans le marketing.
Nous avons d’ailleurs consacré tout un dossier dans notre
précédent numéro sur le rôle majeur d’un packaging soigné
dans l’acte d’achat.
Récapitulons : tendances, différence, hausse de valeur
et esthétisme. A ce stade de la réflexion, il nous semble
que l’art peut apporter des éléments au marketer dans
la définition de sa stratégie. C’est donc à cette question
que nous allons vous apporter plusieurs axes de
réflexion au sein de notre dossier.
Le destin est bien souvent coquin. On parle même d’ironie du
sort. Pour conclure cette partie et offrir sur un plateau une
magnifique transition, on parlera simplement du destin de l’Ile
Seguin. Une ile dont l’histoire fut bâtie par l’industrie
mercantile en hébergeant les usines historiques de Renault.
Les usines ont cessé leur activité en 1992. La dernière voiture
à sortir de l’usine fut une superstar, la Supercinq. Mais qu’est
devenue l’Ile Seguin ? Une partie est baptisé R4 (clin d’œil) :
c’est un pôle dédié à l’art contemporain. Joli passage de
témoin.
PAGE 5 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
7. DOSSIER MARKETING
COTE MARQUES
DOSSIER
LES Débuts d’une love-
story
Si Henri de Toulouse-Lautrec fait figure de
précurseur pour les affiches publicitaires
(avec 400 estampes et 31 affiches, dont la
célèbre affiche du Moulin Rouge réalisée
en 1891), l’histoire d’amour entre l’art
et le marketing prend véritablement
forme en 1962 avec la célèbre toile
Campbell's Soup Cans d’Andy Warhol.
Nous sommes au début des années 60
et le marketing, le vrai, au sens où on
le connaît aujourd’hui, existe depuis 2
ans (Jerome Mc Carthy, professeur
chercheur à l’Université du Minnesota a
alors théorisé les fameux 4P). Il faut dire
que c’est une période charnière pour les
marques : les premiers supermarchés
apparaissent, l’offre devient supérieure à la
demande et les entreprises ne peuvent
plus se contenter de vendre. On parle
désormais de société de consommation.
En 1962, Andy Warhol a abandonné la
bande dessinée et se met en quête d’un
nouveau sujet, d’une nouvelle inspiration.
Une des explications les plus crédibles sur
les origines de l’œuvre est donnée par
Muriel Latow, propriétaire de la galerie
Latow Art à New-York. Face à un Warhol
désoeuvré, elle lui aurait suggéré de
peindre: « Quelque chose que l’on voit
tous les jours et quelque chose que tout le
monde peut reconnaître. Quelque chose
comme une boîte de soupe Campbell. »
Ainsi est née la fameuse œuvre d’art, acte fondateur du pop-
art. Le vrai sujet de cette d’œuvre, c’est la boite de conserve.
Et pas n’importe laquelle, une conserve Campbell. Deux ans
après la sortie de la toile et une fois que l’entreprise avait pu
en mesurer l’impact positif, le responsable marketing des
soupes Campbell de l’époque avait envoyé une lettre à
Warhol pour lui faire part de son admiration. Il lui avait
même fait parvenir une caisse de soupe aux tomates Campbell
ainsi qu’un chèque de 2000 $ pour qu'il peigne une boîte de
soupe aux tomates pour le président du conseil de l'entreprise.
Campbell a également invité l'artiste à visiter son siège social
à Camden dans le New Jersey. La marque était
reconnaissante pour ce coup de projecteur inespéré et
pour le rajeunissement que cela pouvait donner à une
enseigne qui existait depuis 1869. En 2012, pour les 50
ans de la toile, Campbell a commercialisé 1,2 millions de
boîtes vintage en hommage à l’artiste. La boucle était bouclée.
FAIRE DE SON PRODUIT UNE ŒUVRE d’art
Si l’art divise par sa subjectivité (on aime ou on déteste), le
terme d’œuvre d’art réunit tout le monde autour de la beauté
ou de l’esthétisme. Ainsi, quand des marques associent
leurs produits à l’art, c’est d’abord pour les élever au
rang d’œuvre d’art. Un rang forcément supérieur et
donc un vecteur de différenciation ultime par rapport à
la concurrence.
Quand Samsung imagine comment les célèbres autoportraits
des plus grands peintres auraient pu voir le jour si les artistes
avaient possédé un appareil Samsung, la marque veut signifier
au consommateur que les clichés qu’il pourra prendre seront
de vrais œuvres d’art. Le slogan ne s’y trompe pas : « For
self-portraits. Not selfies » (entendez « Pour les autoportraits.
Pas les selfies »). Surfant sur la tendance des selfies, Samsung
nous montre alors des visuels de Vincent van Gogh, Frida
Kahlo ou encore Albrecht Dürer, vus de dos en train de
prendre
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8. se prendre en selfie avec un appareil photo
NX Mini.
Cette idée du « beau » soutenu par
l’art peut aller bien au delà du simple
visuel pour toucher le produit lui-
même. Quand Evian fait appel à des
grands couturiers pour concevoir des
bouteilles collector, c’est bien pour donner
à son produit une représentation
supérieure. La dimension artistique confère
au produit quelque chose d’unique.
D’ailleurs, les bouteilles d’Evian ne sont
pas commercialisées en masse. L’œuvre
doit être limitée, rare et chère pour
renforcer son essence précieuse. En
2015, Evian s’est associée à Kenzo pour
concevoir un packaging unique.
Auparavant, Jean-Paul Gaultier, Paul
Smith, Christian Lacroix, Courrèges, Issey
Miyake, Diane Von Fustenberg ou encore
Elie Saab se sont prêtés à l’exercice. Evian
est loin d’être la seule marque à collaborer
avec des designers, des artistes ou des
créateurs pour imaginer des produits
« uniques ». Coca s’était approché de
Kark Lagerfeld ou encore de Roberto
Cavalli. Perrier va même encore plus loin
en collaborant avec des artistes au sens
premier du terme. D’abord Dali et Warhol
puis récemment avec 3 street-artists parmi
les plus influents de la planète : JonOne,
l’américain parisien d’adoption pour des
bouteilles en verres effet tag, la japonaise
Sasu pour des bouteilles PET fleuries et le
brésilien Kobra pour une série de canettes
Slim Can art pop.
Le fruit des créations artistiques des
marques devient même des objets à
collectionner. Tiens, quand on parle de
collections, est-ce que le consommateur ne
serait pas alors voué à devenir un
collectionneur d’art marketing ? La
collection nourrit alors l’aspect artistique
donné au produit.
Dans une autre optique, on peut
également citer Free qui a confié la
conception de sa Freebox Revolution au
designer star Philippe Starck.
Ici l’objectif est de transformer un
produit quelconque en objet
esthétique que l’aime regarder et
montrer. A la différence des produits
concurrents que l’on cache car pas assez
beaux ou trop encombrants. La forme
devient alors aussi importante que le fond.
La Freebox se distingue ainsi autant par sa
technologie innovante que par sa forme
audacieuse. L’art donne envie d’acheter
le produit.
DOSSIER MARKETING PAGE 7 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
9. DOSSIER MARKETING
Mais c’est Citroën qui illustre peut-être le
mieux la création de produit associé à l’art.
Comme pour Free mais de manière
encore plus prononcée. On ne parle
plus de série limitée mais de
production de masse, comme pour
démocratiser l’accès à un produit
symboliquement artistique. Vous ne
voyez pas de quoi on parle ? Si on vous dit
Picasso ? Ah oui, maintenant ça y est, c’est
le monospace phare de la marque aux
chevrons. Avant d’imaginer son Xsara
Picasso, Citroën souffrait d’une image
vieillissante. La marque faisait figure de
belle endormie. Une hérésie quand on
connaît la culture innovante du groupe.
Citroën a eu alors une idée de génie :
associer le nom de son modèle à un
personnage emblématique. Et c’est Picasso
qui a été retenu pour tout ce que ce nom
peut évoquer: l’art, l’audace,
l’anticonformisme, l’originalité, l’unicité et
donc la différence. La famille Picasso cède
à Citroën l’autorisation d’utiliser le nom et
l’aura du célèbre peintre cubiste dans les
termes d’un contrat très strict. Si le
modèle a vite été un succès, le monde
artistique s’est indigné de cette
association. Par jalousie sans doute. Mais
Citroën n’a au final juste fait que le chemin
inverse de Warhol avec les soupes
Campbell. Et pour illustrer encore plus nos
propos, Citroën a même créé en 2013 une
exposition sur les Champs Elysées intitulée
« Creative Session » qui rendait
hommages à tous les modèles Picasso
développés par la marque. Et voilà que
les modèles de voiture du nom du
célèbre peintre cubiste s’exposent
dans une galerie d’art comme des
tableaux. CQFD.
Pour conclure le chapitre Citroën, on
retiendra cette phrase de l’artiste français
Bertrand Lavier : « dans 150 ans, la
Picasso sera plus rare qu'un Picasso ».
S’associer aux valeurs de
l’art
D’autres marques comme L’Oréal, ne font
pas forcément appel à des artistes pour
créer des packagings originaux mais
s’inspirent du travail de grands peintres
contemporains, allant même jusqu’à
« pomper » outrageusement. Le
packaging de la gamme de produits
Studio Line s’inspire très largement
des œuvres de Mondrian. Cela confère
au produit plus de noblesse et à la marque
un esprit créatif certain. Ici l’art est un
catalyseur de valeurs pour le
marketing produit.
PAGE 8 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
10. DOSSIER MARKETING
Mais c’est dans la publicité que l’on
retrouve de manière plus massive les
références à l’art pour assurer la
promotion de ses produits.
Pour Perrier, c’est Arcimboldo qui a inspiré
la marque avec une représentation très
personnelle des œuvres iconiques de
l’artiste italien. La marque crée deux
visuels pour promouvoir une boisson
gazeuse aromatisée au citron. On peut
ainsi apercevoir deux bustes constitués de
citrons verts et jaunes. Perrier utilise ici la
représentation artistique pour mettre en
avant ce qui fait l’essence de son produit :
le fruit. Arcimboldo n’a pas été choisi au
hasard. Les connaisseurs sauront apprécier
la référence à l’artiste dans l’utilisation de
fruits ou légumes pour aboutir à la création
de buste ou visage. Le lien avec l’art est
donc naturel et renforce la valeur du
produit.
Si le positionnement de Perrier légitime le
recours à l’art, pour d’autres marques, cela
permet de créer un décalage et ainsi
d’augmenter l’impact d’un message.
Quand Pantène parodie une œuvre
iconique comme la Joconde pour vanter les
mérites de son shampooing, la portée du
message est très forte de sens. Outre le
sourire que cela provoque en premier
lieu, la marque signifie que son
produit peut sublimer une des plus
grandes œuvres d’art de l’histoire. Le
marketing encore plus haut que l’art ?
Ainsi les marques n’hésitent-elles plus à
associer leurs produits à des références
artistiques reconnues de tous. Ce dernier
point est crucial pour que la stratégie
marketing puisse s’adresser au plus grand
nombre. Pour une marque à forte
notoriété, avoir recours à artiste lambda
n’aurait que peu de sens. Quoique.
SURFER SUR LES NOUVELLES
TENDANCES ARTISTIQUES
Nous l’avons vu, l’art se démocratise. Son
accès est facilité et de nouvelles formes
d’art apparaissent. N’en déplaisent aux
puristes mais la rue offre aujourd’hui un
vaste terrain d’expression à plusieurs
formes d’art. De jeunes inconnus
s’illustrent dans leur discipline et
deviennent ainsi connus et reconnus pour
leurs talents.
Le phénomène est tellement important que
l’on parle même de culture street-art
aujourd’hui.
PAGE 9 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
11. „
Une vraie tendance. Et qui dit tendance dit
intérêt pour les marques. Un intérêt qui
peut se traduire concrètement sans
trop difficultés car le terrain
d’expression du street-art est aussi le
terrain de jeu des marques : c’est la
rue.
Les marques, grandes habituées du street-
marketing, ont vite décelé l’intérêt de
s’associer au street-art. Et donc à l’art.
Cela permet de donner une image
jeune, dynamique et actuelle à la
marque.
A l’occasion de la semaine du design à
Milan, IKEA a fait appel aux street-artists
Banksy et Obey pour les entrées et
l’intérieur des stations de métro. Le
message : « Ikea donne du design à la
vie ». C’est frais, tendance, ça étonne
et ça donne du sens. Pour la marque, le
recours à cette forme d’art renforce de
manière certaine son positionnement.
Très récemment, Nivéa a investi le parvis
de la Défense à Paris pour un dispositif
immersif chargé de faire la promotion de
Perles de Q10. Parmi les différents
éléments de l’opération, une vaste fresque
anamorphique de 400m2 sur le sol par
l’artiste François Abelanet. Le but ?
Affirmer l’ancrage du produit dans son
époque et transformer
l’environnement urbain en espace
immersif pour son univers de marque.
Le street-art a permis à Nivéa d’atteindre
ses objectifs.
Et quand on vous disait qu’avoir recours à
artiste lambda n’aurait que peu de sens, le
street-art permet de passer outre cette
barrière. Car comme pour toute tendance,
le street-art possède ses artistes naissants.
En outre, de nouvelles formes d’art
apparaissent chaque jour, plus étonnantes
les unes que les autres. Il suffit alors aux
marques de les saisir tout simplement pour
nourrir leur stratégie marketing.
C’est ce qu’a fait notamment Ballantines
via sa récente collaboration avec INSA,
l’inventeur du GIF-ITI. Il s'agit d'une
technique qui consiste à photographier une
oeuvre graphique, puis de la modifier pour
la photographier à nouveau et ainsi de
suite jusqu'à créer un gif animé (une photo
animée de très courte durée).
Pour Ballantines, INSA a vu les choses en
grand puisque son oeuvre a été prise en
plusieurs photos depuis l'espace. Et pour
que le résultat soit visible, il a fallu créer
un dessin gigantesque au sol.
DOSSIER MARKETING PAGE 10 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
12. DOSSIER MARKETING
C'est à Rio de Janeiro au Brésil que la
performance a eu lieu: un terrain de 14
379 m² a été mobilisé. 20 personnes ont
compilé 576 heures de travail pour créer 4
immenses fresques prises en 4 photos
depuis l'espace. Il a fallu en créer une, la
prendre en photo puis vite créer la seconde
et ainsi de suite jusqu'à la quatrième. Avec
seulement un jour d'écart entre les dessins
puisque qu'il fallait attendre le passage du
satellite au même endroit pour que les
photos puissent être superposées.
Le résultat final permet de représenter une
oeuvre qui semble vivante en faisant
défiler les 4 clichés.
Grâce à ce procédé, Ballantines
concrétise son positionnement en
réussissant son pari un peu fou et
inattendu au départ.
La multiplication de ce genre
d’association nous pousse même à
parler de co-branding entre le
marketing et l’art, entre les artistes et
les marques. Un sentiment partagé par
Henry Thaud, spécialiste en art urbain pour
qui «on parle alors de co-branding, pas de
collaboration car les marques ont besoin
de la notoriété d'artistes qui sont eux-
mêmes devenus des marques. » Arnaud
Oliveux commissaire-priseur et spécialiste
en art contemporain finit de boucler la
boucle en expliquant que « collaborer avec
une marque est positif pour la cote des
artistes. Cela apporte une dimension
collector et participe à véhiculer l'art en
dehors du monde élitiste guindé des
galeries».
L’ART POUR ENGAGER LA
MARQUE
Il existe une autre forme d’utilisation de
l’art par le marketing. Beaucoup plus
subtile mais pas moins visible. Vous avez
certainement vu dans vos villes (à Paris
notamment) d’immenses bâches
publicitaires venant couvrir des bâtiments
en travaux. Depuis 2007 en France, il est
possible d'obtenir une dérogation en faveur
de l'affichage publicitaire sur les bâches
d'échafaudages pour les monuments
historiques. Il s'agit d'un mode de
communication qui entre directement dans
le financement des travaux. La marque
s'offre une vitrine inespérée et valorise son
image. La société qui gère le patrimoine
historique collecte des fonds pour financer
les travaux. Un système gagnant-
gagnant que les marques ont
parfaitement intégré dans leur
stratégie marketing.
Apple par exemple, avait alors dressé une immense bâche de
100m2 sur la façade de l'hôtel particulier de Laffemas, place
des Vosges. Elle représentait un Iphone 5C et un Ipad géants,
deux produits emblématiques de la marque. Bien évidemment,
une tribune rendue possible en contribuant au financement
des travaux. Coca Cola avait même suscité la polémique à
Venise en s’affichant ostensiblement sur la façade du palais
des Doges ainsi que le Pont des Soupirs. Une pétition menée
par le célèbre architecte Norman Foster avait même atterri sur
le bureau du maire.
Si un tel procédé doit être mené avec précaution, d’autres
formes d’engagement envers l’art sont plus simples et plus
efficaces en termes de retombées et d’image. Les Hongrois ont
vécu une vraie violation de leur patrimoine culturel l'été
dernier. En effet, plusieurs statues ont été volées dans le parc
de Margaret Island. Un évènement incroyable qui a ému la
population. Imaginez les grands parcs parisiens vidés de leurs
oeuvres... Le LEGO Store de Budapest a eu une idée
ingénieuse: remplacer les statues manquantes par des
répliques grandeur nature réalisées... en LEGO.
Une excellente opération qui permet à la marque de s'attirer
les lumières des projecteurs sans outrance marketing
démesurée. D'une part la marque défend le patrimoine culturel
national à sa manière. D'autre part, LEGO suggère que ses
petites briques sont des outils de créativité pour quiconque les
utilise, qu'il soit petit ou grand.
L’histoire d’amour entre l’art et le marketing n’est pas prête de
s’éteindre. Les artistes contemporains ont besoin de marketing
pour exister. Une aubaine pour les marques en panne
d’inspiration qui doivent créer une différence pour s’affirmer
sur leur marché. Et si les marketers étaient aussi en
quête de reconnaissance ? Nous conclurons alors ce
dossier sur cette phrase de l’historienne Danièle
Schneider : « En utilisant l'art, les publicitaires ont
envie de faire reconnaître la publicité comme de l'art:
en citant une œuvre, ils parlent de la communauté
d'essence qu'il y a entre toutes les formes de création.
Et espèrent ainsi une réévaluation du statut de la
publicité.»
PAGE 11 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
13. DE DEMAIN
TENDANCES
HIGH TECH
BMW nous présente
une application étonnante
pour smartwatch. Baptisée Remote
Valet Parking Assistant l’application
présente des possibilités impressionnantes.
Imaginez vous dans un parking, vous
appelez votre voiture en approchant votre
montre connectée de la bouche. Et voilà que
cette dernière arrive toute seule à vos pieds.
Vous pourrez également commander à votre
voiture de se garer toute seule. Une prouesse
rendue possible grâce à un mode de pilotage
automatique ultra-sophistiqué, des capteurs
et des caméras avant et arrière.. De
nombreux experts estiment que
la technologie connectée
constituera l'avenir
du secteur
Désormais propriété de
Google, le projet Ara a passé la
vitesse supérieure. Pour rappel,
il s’agit d’un smartphone en kit, composé
de plusieurs modules: caméra, batterie,
mémoire, capteurs. Chaque module peut être
changé et adaptable à volonté. Chaque
utilisateur peut ainsi construire son propre
smartphone à la manière des ordinateurs. En
fonction du besoin, de l'envie et du budget,
l'utilisateur pourrait se procurer le
smartphone qui lui correspond le mieux.
Grâce à ce projet, si votre appareil photo ne
fonctionne plus ou si votre batterie est usée,
il suffit de changer le module défaillant.
Google a annoncé la prochaine
commercialisation de
ce projet
TENDANCES
TENDANCES PAGE 12 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
14. TENDANCES
TENDANCES
FOOD
Barilla s'est associée à
la plateforme Thingarage qui
rassemble des passionnés de
l'impression 3D pour organiser un
concours créatif. Il s’agit d’imaginer les pâtes
de demain créées à partir de l'impression 3D.
Ce concours hors du commun a rassemblé
pendant 2 mois plus de 530 créateurs de 30
pays différents. Au final, ce sont plus de 200
créations de modèles de pâtes différents qui
ont été proposés à Barilla. Cocorico, on
compte 2 français sur le podium : le designer
industriel français Loris Tupin qui remporte le
1er prix avec son inspiration "Rosa" et les
français du studio AbacO avec leur
modèle "Luna", une pâte en forme
de lune avec des cratères.
Un jeune ingénieur, Rob Rhinehart
vient de lancer une gamme de produits
alimentaires entièrement liquides.
Directement issue du film de science-fiction
Soylent Green (Soleil Vert en français), la
marque Soylent propose des poudres
contenant tous les éléments à la survie de
l'homme: vitamines, acides aminés, calories,
minéraux et graisse. Le produit se présente
comme un tube de poudre à mélanger avec
de l'eau qu'il suffit de boire pour s'alimenter.
Soylent Corporation vient d’annoncer une
levée de fonds de 20 millions de dollars
de la part des fonds américains
Andreessen Horowitz, Lerer
Ventures et
Index Ventures.
PAGE 13 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
15. TENDANCES
FUTUR
La trilogie des films
"Retour vers le Futur" a marqué
toute une génération.
Parmi les nombreux détails qui
continuent de faire parler les fans même 25
ans aprés la sortie du dernier opus, on
compte les chaussures Nike qui se lacent
toutes seules. Nike vient d'annoncer le
développement trés sérieux de ce système
de laçage autonome pour une prochaine
commercialisation. Pour rappel, en 2011,
Nike avait commercialisé une série trés
limitée de 1500 paires des fameuses Nike
MAG (avec juste la forme des chaussures
et sans le système de laçage).
Elles s'étaient vendues comme
des petits pains.
TENDANCES
LG a profité du CES 2015
pour présenter sa Twin Wash,
une drôle de machine à laver le linge.
Twin Wash présente deux bacs de lavage,
complètements indépendants et pouvant être
actionnés simultanément. Mais ce n'est pas
tout. La Twin Wash est une machine
connectée. Grâce à une connexion wifi
intégrée, la machine est capable de se
connecter au service de messagerie LG
HomeChat en cas de panne ou problèmes.
Mieux encore, elle peut télécharger des
cycles de lavage personnalisés sur les
serveurs de LG pour optimiser sa
consommation d'eau ou d’énergie.
PAGE 14 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
16. ON BUZZUN CONCEPT REMARQUABLE
La question du jour: un Mikado sans
chocolat reste-t-il un Mikado?
Tout le monde connait Mikado. Lancé en
1982 sur le marché français, ce petit
biscuit, qui se présente comme un long
bâtonnet tout fin trempé dans du chocolat,
fait aujourd'hui partie des produits cultes
dans le monde agro-alimentaire. Les
campagnes publicitaires qui ont
accompagné le développement de Mikado
durant toutes ces années sont devenues
elles-aussi mythiques. On pense
notamment au fameux slogan: "la petite
faiblesse qui vous perdra". Au fil des
années, Mikado a décliné son concept
original avec des versions "chocolat blanc",
"chocolat noir"... Le fil rouge du produit,
c'est le plaisir et la gourmandise: un petit
biscuit craquant enrobé dans une
délicieuse couche de chocolat. Mais voilà,
Mondelez qui exploite Mikado a
annoncé la sortie prochaine de Mikado
Stick, des bâtonnets sans ... chocolat.
Un produit qui s'annonce comme 100%
plaisir avec 0% de chocolat. Un choix
étonnant justifié par un retour aux choses
simples et un produit destiné à tous, y
compris ceux qui n'aiment pas le chocolat.
Stratégie marketing ratée ? Lancement de
produit hasardeux ?
Au contraire c’est un véritable coup de
maître. Il s’agit en fait d’une fausse
annonce en vue de lancer Mikado King
avec encore plus de chocolat. Sauf que
personne ne le sait au départ. Mikado avait
préparé des visuels et des clips pour son
faux-produit sans chocolat. La marque a
ensuite simplement lancé le tout sur les
réseaux sociaux et a attendu (non
fébrilement) de voir si ça pouvait mordre.
Résultat ? La toile s’enflamme. Les fans
du produit s’insurgent et créent des
groupes de mécontentement pour
faire pression. Les parodies se
multiplient. Même l’animateur de la
matinale de Fun Radio, Bruno Guillon (qui
n’était pas de méche avec la marque), a
lancé le hashtag
#LeMikadoSansChocolatCestAussiConQue qui a fait
fureur sur les réseaux sociaux.
Les compteurs s’affolent très vite : 841
000 vues sur Youtube pour la campagne
Mikado Stick, 4 071 tweets avec le hashtag
#MikadoStick, en trending topic Paris dès
le 1er jour, 8 052 tweets avec le
#LeMikadoSansChocolatCestAussiCon
Que, devenu 3ème trending topic
monde, 11 547 tweets citant « Mikado»
et 5 190 mentions du compte Twitter
@Mikadofr…
L’INCROYABLE BUZZ DE
MIKADO
OU COMMENT LA MARQUE A
FIGURé PARMI LES 3 PLUS SUJETS
LES PLUS DISCUTéS DANS LE
MONDE SUR TWITTER
ON BUZZ PAGE 15 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
17. Développement LOCAL
Pour preuve, Lionel Kaplan, dirigeant de l'agence Mediatrium a
déclaré que "des amis américains vivant à Paris m'ont raconté
avoir reçu des coups de fil affolés de leurs proches dans l'Ohio
qui leur demandaient s'ils étaient en sécurité"…
Mine de rien, c’est un très mauvais coup pour l’activité
touristique parisienne. Avec 15,5 millions d’arrivées étrangères
et 38,4 millions de nuitées hôtelières internationales en 2013,
le poids de l’activité touristique émanant d’étrangers en Ile de
France est énorme. Selon une enquête menée en
septembre 2012 par la CCIP, 26% des entreprises
parisiennes, toute taille et tout secteur confondus,
déclarent que leur activité est dépendante du tourisme.
Inutile de dire alors que les fabulations de Fox News ont
généré une mini-situation de crise au sein des instances
parisiennes. D’ailleurs, la mairie de Paris souhaite pousser
l’affaire devant les tribunaux estimant qu’il pourrait exister un
préjudice économique. Anne Hidalgo demandera au conseil de
Paris l’autorisation de déposer une plainte contre X, avec
constitution de partie civile pour diffamation
QUAND UNE Menace peut devenir
une opportunité
Les questions de développement économique et d’attractivité
des territoires comportent de nombreuses similitudes avec les
orientations marketing. D’ailleurs, nous vous apportons
régulièrement des exemples de ce qu’on appelle désormais le
marketing territorial. Aujourd’hui, un territoire se
« markète » comme un produit pour séduire le
consommateur (entreprises, touristes, résidents,
investisseurs) sur un marché de plus en plus
concurrentiel (les autres territoires nationaux mais
aussi européens et mondiaux).
Exactement comme pour la marketing tel que vous le
connaissez, il faut fixer un positionnement stratégique
pertinent, différenciant et cohérent avec ses valeurs et son
histoire.
TERRITOIRES
TERRITOIRE
Les tragiques évènements du mois de
Janvier ont eu un écho bien au delà de nos
frontières. C’est le monde entier qui a été
secoué et les media étrangers ont
fortement relayé ces informations. Avec
plus ou moins de justesse ou de vérité. Les
chaines de TV américaines ne brillent pas
toutes pour la pertinence de leurs
informations. On se souvient du
traitement, même par la sacrosainte CNN,
des émeutes de 2005 en France…
Bis repetita avec cette fois Fox News à
la baguette. La chaine TV US a fait tout
l’étalage de son journalisme
d’investigation en dédiant un
reportage entier aux « no-go zones »
françaises, notamment à Paris. En
effet, il paraitrait qu’il existe en France des
zones de non-droits interdites aux forces
de l’ordre et à toute personne non-
musulmane. La chaîne allant même jusqu’à
dire que la situation y est parfois pire
qu’en Irak ou en Afghanistan.
UNE éPINE DANS LE PIED
DE L’AURA TOURISTIQUE
DE PARIS
Un manque hallucinant de connaissance et
de discernement qui a provoqué l’émoi de
toute la population française, toute
confession religieuse confondue. Face au
tollé provoqué par ce reportage, Fox News
s’est confondue à plusieurs reprises en
excuses publiques.
Mais le mal était fait.
PAGE 16 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
18. TERRITOIRES
Exactement comme pour les activités
commerciales, l’environnement apporte
son lot d’opportunités et de menaces.
L’objectif étant de saisir de la meilleure
façon les opportunités et de transformer
les menaces en nouvelles opportunités.
QUAND on propose de
visiter ce fameux paris
dangereux
C’est ce qu’a fait Lionel Kaplan, dirigeant
de l'agence Mediatrium en créant un site
internet un peu particulier, nogozones.fr.
L’objectif est de proposer aux américains
de visiter le Paris dangereux. Lionel Kaplan
surfe sur le badbuzz de Fox News et joue
ironiquement avec la sévérité des
déclarations de la chaine américaine.
Les premières photos ont été postées sur
le site avec des commentaires à la hauteur
de la bévue de Fox News. « Cette grand-
mère s'aventure sur un chemin que la
police n'ose pas suivre » sous un cliché du
parc de Belleville. Ou encore « Émeute
dans les rues de Paris » alors que des
passants arpentent tranquillement une rue.
Le but étant de proposer aux touristes
américains de les mettre en relation avec
des riverains afin qu’ils puissent découvrir
ce fameux Paris qui fait tant peur. L’ironie
s’arrête ici. Les photos sur le site sont
toutes accueillantes, pleine de vie, de
diversité et de tolérance. Un joli pied de
nez à la peur irraisonné de l’autre et à
l’ignorance. Lionel Kaplan compte avec
cette initiative « mettre en relation des
connaisseurs de ces quartiers avec les
touristes curieux de voir autre chose que la
tour Eiffel, le Louvre ou l'Opéra Garnier. Il
ne s’agit pas de créer une agence de
tourisme de masse vers ces quartiers
populaires mais simplement de mettre en
relation des Parisiens et des touristes pour
leur faire vivre une expérience
exceptionnelle, loin des sentiers battus. »
Une démarche soutenue par le Comité
Régional du Tourisme d’Ile de France
qui souhaite même poursuivre la
démarche en développant une
nouvelle forme de tourisme plus
urbaine, plus ethnique et plus
multiculturelle. François Navarro,
directeur du comité régional du tourisme
de Paris Ile-de-France déclare que « cela
reste un tourisme de niche. Mais il se
développe, avec une demande des
touristes de vivre le vrai Paris des
Parisiens. Il faut promouvoir les cultures
urbaines auprès des tours-opérateurs
américains, en leur vendant l'idée de circuits street-art. On a
du mal à positionner Paris comme une destination jeune. Mais,
en même temps, il y a une offre, il faut la fédérer, et la
vendre, parce qu'elle existe. »
Et voilà comment un événement qui pourrait constituer une
menace sérieuse peut être détourné en opportunité avec le
développement d’un tourisme urbain. Stefan Buljat,
responsable de l'agence de voyages éthiques Bastina présente
le concept : « L'idée, c'est de découvrir Paris de l'intérieur,
pour aller à la rencontre du patrimoine culturel mais aussi
alimentaire ou vestimentaire". C’était la meilleure réponse à
faire à Fox News.
PAGE 17 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
19. Le Monde
La nouvelle génération de consoles donne un coup de fouet au marché
du jeu vidéo
Alors que le jeu vidéo mobile a progressé de 5 %, les ventes de consoles
ont bondi de 24 % en 2014, portées notamment par l’engouement
commercial des nouvelles consoles.
Les Echos
Les galeries d’art étouffées par les foires et maisons de
vente
Les galeries d’art, petites et moyennes, sont en difficulté face
à une concurrence démesurée pour elles. Le syndicat
professionnel fourbit sa stratégie pour leur venir en aide.
Challenges
Comment les aéroports vont devenir un terrain de chasse pour les
start-up
Les aéroports permettent de rencontrer de nombreux hommes d'affaires qui
attendent de prendre leur avion. A Orly, un espace est désormais dédié à la
présentation de start-up.
DEMAIN A LA UNE
LA REVUEAUJOURD’HUI
EMarketing Magazine
Un Pick Up Store à la gare Saint-Lazare
Faire de chaque voyageur ou de chaque passant un ... client. C'est
l'ambition du travel retail. La SNCF, la Poste et Klépierre sont à la
manoeuvre.
LSA
En janvier, Lidl gagne la bataille des parts de marché
Tous les mois, les professionnels de la consommation alimentaire attendent
le verdict de Kantar Worldpanel sur l'évolution des parts de marché. Le
communiqué sur la période dite P01 (du 29 décembre 2014 au 25 janvier
2015) désigne Lidl comme le gagnant.
La Tribune
Le Royaume-Uni va autoriser les tests des voitures sans
chauffeur
Les automobilistes britanniques partageront la route avec des
voitures sans conducteur dès l'été prochain. Le
gouvernement a en effet mis en chantier un code de bonnes
pratiques pour ces véhicules.
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PAGE 18 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
20. EMarketing Magazine
Analyse de la stratégie de Coca sur le marché des boissons "saines"
Coca-Cola n'a pas fini d'étancher sa soif ! Fin 2014, la marque lance deux
nouveaux produits : Coca-Cola Life en Europe et le lait Fairlife aux Etats-
Unis.
Capital
Bonbons Haribo : une success story tout en douceur
Grâce à ses innovations et à un habile marketing, la confiserie allemande
est devenue la star des sucreries en Europe. Place aux USA et à la Chine.
Le Monde
La construction de logements repart en France
Les mesures pour relancer la construction, prises fin août 2014 par Manuel
Valls, premier ministre et véritable pilote de la politique du logement depuis
le départ de Cécile Duflot, seraient-elles en train d’atteindre leur but ?
Stratégies
Le Français Sigfox lève 100 millions d'euros
La société toulousaine spécialisée dans l'internet des objets a effectué une
levée de fonds record pour une start-up française, auprès d'opérateurs
télécom, d'Elliott Management Corporation, de GDF Suez, Air Liquide et
Eutelsat.
DEMAIN A LA UNE
LSA
Etats-Unis : près de 40 % des commerçants veulent adopter l’Apple
Pay en 2016
Apple Pay, le service de paiement mobile lancé par Apple en 2014, séduit
de plus en plus de commerçants américains, selon le site d’informations
Business Insider.
Capital
La machine Accor : un nouvel hôtel chaque jour
Après des années agitées, le management du numéro 1
français de l'hôtellerie) s'est stabilisé. Et la marche en avant a
repris : les investissements pleuvent et les ouvertures se
succèdent.
La Tribune
La France a les meilleurs prix télécoms d’Europe !
Le marché français du mobile et du haut débit est un OVNI sur
le plan tarifaire si l'on compare avec les pays voisins.
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PAGE 19 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015
21. Perspectives est un magazine
conçu et édité par Athénéa
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C’ÉTAIT
PERSPECTIVES
N°24
Il existe de nombreuses similitudes entre le management sportif et
l’approche stratégique entrepreneuriale. Nous avons d’ailleurs
souvent coutume d’illustrer nos formations ou nos conseils de
dirigeant avec des métaphores issues du monde du sport.
C’est sous cette forme que nous envisageons notre coaching.
Vous êtes décideur, chef d’entreprise, entrepreneur ?
Vous recherchez un partenaire pour vous guider dans votre stratégie
et vous appuyer dans l’atteinte de vos objectifs ?
Athénéa Conseils conseille, oriente, motive et appuie les équipes de
dirigeant. Notre marque de fabrique ? Un coaching différent.
LA FRANCHISE : Nous ne sommes pas là pour dire que ce que le
dirigeant souhaite entendre. Et nous mettons souvent le focus sur les
zones les plus sensibles.
L’ACCOMPAGNEMENT : Nous sommes aux côtés du dirigeant et
nous l’impliquons à chaque étape pour qu’il puisse s’approprier tous
les éléments.
LA CONSTRUCTION : C’est le dirigeant qui trouve les réponses.
Nous l’amenons à prendre du recul pour bénéficier d’une vision plus
large et plus objective en posant les bonnes questions.
Un manager sportif n’entre pas sur le terrain en cours de match. C’est
bien l’équipe qui marque et transforme l’essai.
Nous n’imposons pas notre solution, nous vous aidons à
trouver vous même les clés.
« Le rugby est certainement le sport
qui ressemble le plus à l'entreprise.
Un ailier ne sera bon que si on lui
donne de bons ballons. On est
dépendants les uns des autres. Dans
une équipe, il y a une diversité de
postes, comme dans une entreprise,
où il y a une secrétaire, un directeur
commercial, des vendeurs...
L'essentiel, c'est de fédérer. Pour cela,
encore une fois, il faut de la
transparence, de la proximité, de
l'écoute, des encouragements, des
réunions, de temps en temps des
coups de téléphone inopinés si on
pressent une dérive... En
permanence, il faut être près des
hommes. » Bernard Laporte
PAGE 20 – PERSPECTIVES, LE MAGAZINE D’ATHENEA CONSEILS – N°24 JANV-FEV 2015