Le Pouldu devient dès juillet 1940 un site stratégique de premier plan dès l’installation de la Kriegsmarine à Lorient : bases de sous-marins de Keroman et aéronavale de Lann-Bihoué. A Clohars-Carnoët l’armée allemande coordonne un sous-groupement de défense des côtes qui s’étend de Kerfany à Lorient. Ces défenses, nid de résistance, sont numérotées Lo comme Lorient de Lo 01 à Lo 14.
1. 1
Le blockhaus des Grands Sables
Table des matières
Le blockhaus des Grands Sables .....................................................................................................................................1
Contexte .....................................................................................................................................................................2
La casemate du Pouldu................................................................................................................................................... 3
A Clohars-Carnoët........................................................................................................................................................... 3
L008 Doëlan (Beg en Tour) ......................................................................................................................................4
L010 Porsac’h .......................................................................................................................................................... 5
L011 Le Kerrou......................................................................................................................................................... 6
Le Pouldu pendant la guerre.......................................................................................................................................7
L012 - 13 Le Pouldu - (Bellangenêt et Les Grands Sables)...................................................................................... 8
L014 Fort Clohars..................................................................................................................................................... 9
La casemate des Grands Sables ................................................................................................................................11
La construction du blockhaus. ..................................................................................................................................12
Intérieur de la chambre de tir...................................................................................................................................16
Le canon prévu. ........................................................................................................................................................19
L’intérieur .................................................................................................................................................................21
La soute à munitions.................................................................................................................................................21
L’abri pour 6 hommes...............................................................................................................................................22
La ventilation de l’abri ..............................................................................................................................................24
Le chauffage..............................................................................................................................................................26
L’éclairage, l’électricité. ............................................................................................................................................26
Caponnière de la casemate.......................................................................................................................................28
La poche de Lorient ..................................................................................................................................................31
2. 2
Contexte
1939-1945 …La seconde guerre mondiale…La France est envahie à partir du 10 mai 1940, les
troupes allemandes arrivent à Clohars-Carnoët vers le 22 juin…La Wehrmacht occupe tous les
bâtiments publics, les écoles, les hôtels et les grandes propriétés. La troupe prend position sur la
côte…
Clohars-Carnoët site stratégique.
Le Pouldu devient dès juillet 1940 un site stratégique de premier plan dès l’installation de la
Kriegsmarine à Lorient : bases de sous-marins de Keroman et aéronavale de Lann-Bihoué. A
Clohars-Carnoët l’armée allemande coordonne un sous-groupement de défense des côtes qui
s’étend de Kerfany à Lorient. Ces défenses, nid de résistance, sont numérotées Lo comme
Lorient de Lo 01 à Lo 14.
Les Cloharsiens dès 1941 sont les témoins des efforts de construction de l’imposante base
Lorient. L'ingénieur en chef de ces constructions militaires, Fritz Todt, loge au Bas Pouldu lors
de ces visites à Lorient en 1941.
Ces nombreux chantiers mettent
la côte en effervescence. L'accès
du bord de mer est réglementé,
les plages sont minées. On assiste
au balai incessant des barges des
sabliers sur la côte de Guidel, et
des petits trains qui chargent et
déchargent les matériaux et
Clohars-Carnoët est rapidement
intégré cette organisation.
Médaille du Chantier du Mur de
l’Atlantique.
3. 3
La côte cloharsienne devient la zone de défense Ouest du dispositif.
Les premiers bombardements de Lorient par l’aviation anglaise débutent dès la fin du mois de
septembre 1940. Ils deviendront de plus en plus violents de réguliers jusqu’à la destruction de la
ville de Lorient début 1943.
Des milliers de familles de Lorient, et des proches communes partent précipitamment pour se
réfugier dans des zones moins exposées. Clohars reçoit plus de 550 personnes.
La casemate du Pouldu
Le blockhaus du Pouldu est un vestige du Mur de l’Atlantique.
A Clohars-Carnoët.
La construction des blockhaus à
Clohars débute en 1942 Le coulage du
béton est assuré par l'Organisation
Todt, et l'équipement des bunkers
relève des compétences des hommes
du génie de forteresse, les Festungs
pionnier.
Sur la côte de Clohars-Carnoët la
défense allemande se positionne sur 6
sites. Un rapide inventaire dénombre
63 ouvrages bétonnés construits sur
cinq sites fortifiés.
5. 5
L010 Porsac’h
3 / Abri bétonné pour un groupe de combat (Regelbau type 501 – comme à Doëlan)
4 / Baraquements (incendiés par les Allemands lors de leur retraite)
5 / Puits sous abri bétonné -- 6 / Epaulement en terre pour armes légères
7 / Trou individuel bétonné (Tobrouk) -- 8 / Poste de guet
9/ Mortier
Abri bétonné
pour un
groupe de
combat au
centre de la
position
7. 7
Le Pouldu pendant la guerre
La Wehrmacht s'installe au Pouldu dès l'été 1940, et ne place au début de l'occupation qu'un
petit poste de surveillance. Dès décembre 1940 l’organisation l’organisation Todt est au Pouldu.
A Clohars-Carnoët, la
Kommandantur reste installée au
Pouldu pendant trois ans à l'hôtel
des Dunes, le commandant de
cette portion de front de mer y
réside.
Le réseau téléphonique des
bunkers de la côte depuis Doëlan y
est relié.
En 1941, de par la proximité de la base de Lorient, la station balnéaire apparaît comme un
débouché possible pour une action amphibie anglaise. Le Pouldu prend donc une importance
stratégique relative, et reçoit plusieurs bataillons en garnison. La garnison est logée dans les
hôtels et les maisons du voisinage, et des baraquements sont construits derrière les dunes.
En 1942, l'organisation Todt entreprend la construction d'un point fortifié qui doit empêcher
tout débarquement sur les plages du Pouldu et de Bellangenêt.
Au-dessus de la plage du Pouldu deux casemates
sont construites et pourvues de pièces d’artillerie
sur roue. Des plateformes sont prévues pour une
mise en batterie de ces canons à l’air libre et leur
permettre de tirer sur 360°. Selon un témoin, les
canons n’étaient mis à leurs postes qu’en période
d’exercice ou de menace, les abris en béton
n’étaient occupés par la troupe que pendant les
alertes.
Au centre du dispositif défensif, au point culminant de la dune centrale, se tient un bunker
pourvu d’un mortier automatique de forteresse de 50 mm Le bunker R 633 accueille 10 soldats
et dispose d'une cloche de tir blindée.
Après la Libération les deux casemates au-dessus de la plage de Bellangenêt sont détruites par
l’armée américaine pour tourner un film de propagande sur un débarquement de commandos.
8. 8
L012 - 13 Le Pouldu - (Bellangenêt et Les Grands Sables)
Le bunker R 633 accueillait 10 soldats
et disposait d'une cloche de tir blindée
pour mortier de forteresse de 50 mm.
9. 9
L014 Fort Clohars
Les Allemands occupent l’ancienne batterie de Fort Clohars, position stratégique qui domine
l’embouchure de la Laïta et les plages de Guidel. Autour du réduit fortifié, la Wehrmacht fait
construire 2 blockhaus, et les falaises sont garnies de 3 casemates. Une ligne de tranchées relie
des ouvrages de diverses sortes; poste de mitrailleuse, artillerie, D.C.A. légère, mortier, lance-
flammes.
Cinq bunkers servent d'abri pour la troupe (100 hommes) et les munitions. La position
allemande de Fort Clohars domine ainsi la côte basse de Guidel et complète les plans de feux en
vis à vis. Tous les abris et les emplacements de tirs sont reliés par des tranchées. Commencés en
1942, les ouvrages sont achevés en 1944.
Pièce d’artillerie de 155 mm – Pièges anti parachutistes ; champs de mines.
10. 10
1 - Fort Clohars proprement dit;
2 -Une casemate bétonnée R 669, armée d’un canon de campagne de 75 mm;
3 - Deux abris bunker pour 6 hommes, modèle R 668;
4 - Trois abris (ou soutes) bétonnés, enterrés;
5 - Deux casemates bétonnées pour canon antichar de 50mm, à flanc de falaise;
6 - Une cuve pour canon de 2 cm Flak ;
7 - Cinq tobrouks / Ringstand ;
8 - Six plateformes non bétonnées pour
canon ; Pièces de 155 mm;
9 - Un épaulement en terre pour arme
légère ;
10 - Postes de combat;
11 - Un baraquement, disparu;
12 - Un puits bétonné, sous abri;
Position 2 – Casemate
12. 12
La construction du blockhaus.
L'organisation Todt a normalisé la construction des bunkers suivant leur usage et les contraintes
locales : le Regelbau.
Vous avez ici une Casemate type R 625 pour canon anti-char 7,5 cm Pak 40.
Ce modèle R625 : T4 1943 est doté d’une fosse à douilles.
Garnison 6 hommes.
Ce type de bunker pouvait recevoir tous les canons de type « antichars » à partir de 50 mm.
Une rampe arrière permettait de sortir la pièce d’artillerie et de la positionner dans un autre
emplacement.
Ce blockhaus était équipé de locaux annexes, soute à munitions et abris dortoir. Dans le plafond
de l’abri est mis en place une trappe technique pour positionner un périscope.
Ce bunker de classe B – épaisseur des murs de 2 m –murs intérieurs 80 cm. Dalles - 2 mètres.
Excavation de 700 m3. Radier 80 cm.
Le cubage de béton coulé est de près de 775 m3 dont 35 tonnes de fer à béton et de 4,7 tonnes
de cornière d’acier.
La construction d'un blockhaus de bonne taille prend une dizaine de semaines : fouilles,
ferraillage, coffrage, aménagement intérieur, finitions et camouflage
Le coulage du béton était assuré par l'Organisation Todt -OBL Mitte (Lorient), l'équipement
des bunkers par le génie de forteresse, ici le Landes-Bau-Bataillon 17.
L'Organisation Todt était une organisation civile travaillant selon les principes de l'économie
privée c'est-à-dire qu'elle faisait exécuter les travaux projetés par des entreprises privées, y
compris les firmes étrangères installées dans les pays intéressés et ne faisant que surveiller
l'exécution des travaux. Les blockhaus au Pouldu ont été réalisés par une entreprises française
sous contrôle allemand.
Ce document nous donne une idée de la date de réalisation des chantiers du Pouldu – avril 1944.
13. 13
Cette casemate, modèle R 625, était servie par six militaires qui pouvaient vivre à l’intérieur avec
des lits superposés, une table, des chaises, de la nourriture, un chauffage par poêle à charbon et
une ventilation forcée.
En 1944, les soldats du XXV. Armeekorps, de la 265. Infanterie-Division composaient la
garnison des ouvrages de Clohars Carnoët., plus précisément le 3è bataillon du Régiment
d’infanterie 895 (bataillon formé en grande partie de de supplétifs russes - Ost-Bataillon 634)
La chambre de tir (repère 1) était prévue pour un canon de 75 mm Pak 40 dirigé vers la plage
des Grands Sables à travers une embrasure. Une rampe arrière permettait de sortir la pièce
d’artillerie et de la positionner dans un autre emplacement.
Le tobrouk (repère 5) était pourvue d’une ’mitrailleuse orientable sur 3600
.
Chaque ouvrage est protégé sur son pourtour extérieur par une couche de pierres et de terre de
2 à 3 m d'épaisseur, cela permet d'amortir l'effet d'un coup direct.
L’avancée de béton à gauche de l’embrasure de tir le protégeait des tirs directs venant de la mer.
16. 16
Illustration. – L’axe du tir pointait vers la plage des Grands-Sables et la route remontant du
Pouldu.
17. 17
Intérieur de la chambre de tir.
Cette pièce était prévue pour positionner un canon sur roue de 75 mm.
Au-dessus du canon est installé un dispositif permettant d’aspirer
les gaz de tir de la pièce d’artillerie.
Les plafonds de la casemate sont garnis de plaques d’acier afin
d’éviter les blessures provoquées par des éclats de béton lors des
bombardements.
A l’arrière un extracteur d’air rejetait les gaz toxiques des tirs du
canon.
18. 18
Une goulotte intégrée dans le mur à
l’arrière gauche du canon est prévue
pour éjecter vers l’extérieur les
douilles de 75 mm tirées.
(Illustration)
La pièce était fermée par une porte blindée
à double battant.
Porte de type 476 P2 - 1600 kg
19. 19
Sur le côté se tient une fosse permettant de recevoir les douilles des obus tirés afin de ne pas
encombrer la chambre de tir.
Le canon prévu.
La pièce d’artillerie étant mobile elle était affectée à la division de l’armée qui garnissait la
position.
Caractéristiques :
- Calibre 75mm.
- Longueur du tube : 3220mm.
- Poids du projectile : 4,400 à
6,600kg.
- V° : 790 à 975m/s.
- Champ de tir horizontal : 65°.
- Poids : 1450kg.
- Performances : 3/4 coups en 10
secondes.
20. 20
Le canon grâce à une rampe pouvait être positionné à proximité du bunker afin de faire face aux
menaces de débarquement hors du champ de tir de la casemate.
21. 21
L’intérieur
Le couloir distribue l’accès au reste des salles et à l’entrée du personnel.
Les portes du couloir.
Le couloir fermait par deux épaisses portes blindées. Modèle 882 P7 – Porte type Kriegsmarine -
640 kg
La soute à munitions
22. 22
Caisse à obus pour 7,5 Pak 40
L’abri pour 6 hommes
1 / Système de ventilation du bunker.
2 / Poêle de forteresse.
3 / Emplacement du périscope.
4 / Lits
5 / Meurtrière : surveillance de l’entrée
2 : Vestige de l’emplacement du poêle.
23. 23
Dans le plafond de l’abri est mis en place une trappe technique pour positionner un périscope
de bunker. ( N 3)
Illustration d’un périscope dans un bunker.
24. 24
Aménagement d’un bunker : illustration.
La ventilation de l’abri
La plupart des bunkers de l'armée de terre
possédant une salle pour le logement du
personnel « bereitschaftsraum » sont équipés de
sas, de portes étanches et d'un système de
ventilation.
Le type de ventilateur le plus couramment installé
dans les abris bétonnés avait un débit de 1,2 m³
par minute.
Ventilateur HES 1.2 (Heeres-Einheits-
Schutzlüfter
25. 25
Plan du circuit de ventilation complet du bunker du Pouldu
L’air (filtré ou pas filtré) circulait entre les locaux de l’abri à l’aide un clapet à vis
Quand toutes les portes étanches sont fermées (obligatoire en alerte) on crée une surpression
sur le blockhaus et quand la pression monte, les clapets d’évacuation s’ouvre.
Ce sont des clapets à contrepoids qui se referme automatiquement en cas de surpression
extérieure (explosion). De plus les gaz toxiques ne peuvent pénétrer en régime de surpression.
Il reste des vestiges dans le bunker.
26. 26
Le chauffage.
La qualité de vie dans les bunkers est importante, le
chauffage est nécessaire. Les allemands ont donc
décidé de doter les bunker d'un poêle. L'entreprise
Haas und Sohn a obtenu le contrat.
Ce poêle a été conçu pour fournir chauffer le bunker,
mais aussi pour pouvoir être utilisé dans un milieu
fermé (complètement étanche et résistant à la pression
des gaz de combustion).
L’éclairage, l’électricité.
Le bunker est doté d’une installation électrique
permettant le fonctionnement de l’éclairage et du
système de ventilation.
Lampe hublot anti déflagration.
Prise, arrivée de câbles
électrique, boîtier de
dérivation, cavaliers.
27. 27
Arrivée de câbles dans l’abri de troupe et au fond du couloir.
Téléphone de bunker.
28. 28
Caponnière de la casemate
La casemate dispose d’un poste de tir chargé de
contrôler l’arrière de l’ouvrage ( N4) – Le soldat en
faction défendait les entrées du blockhaus.
La pièce est fermée par une portes blindée.
L’air est filtré par le système
anti gaz du blockhaus.
Un poste de tir à mitrailleuse est accolé à la casemate ( N 5 - tobrouk), il couvre l’ensemble des
accès du blockhaus.
30. 30
Des postes de tir disposés sur l’ensemble de la position protègent également la
casemate.
31. 31
La poche de Lorient
Positions françaises sur le Front de la Laïta – Secteur Ouest – De Saint Maurice au Pouldu.
A partir de la Libération d’août 1944
Clohars, quartier général des FFI, fait partie
de la ligne de front de la Laïta. La population
reste en état de guerre jusqu’à la reddition
allemande de mai 1945.
.
4e Régiment de fusiliers marins présent au Pouldu.